dimanche 20 mars 2016

Mc 11, 1-25

Lecture biblique : Mc 11, 1-25
Thématique : Quand Jésus chasse la religion pour la foi
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Marmande, le 20/03/16, fête des Rameaux
(inspirée de méditations de Jean Marc Babut et Anselm Grün)

* Contrairement aux apparences, il est relativement difficile de trouver une bonne nouvelle dans le récit de l’évangile de ce jour… à moins d’entendre notre passage comme un appel inlassable à la conversion, à un changement de regard sur la vie, sur notre rapport aux autres et à Dieu.

En effet, la principale chose que nous révèle la lecture de ce passage aujourd’hui, c’est plutôt un constat fâcheux, à savoir que l’être humain est toujours à côté de la plaque, à côté de ce que propose Jésus. Et cela s’explique par la mentalité générale qui est la nôtre. Nous avons du mal à imaginer que le salut (la libération, la guérison et la réconciliation du monde) passe par le chemin de l’humilité, par le don et la gratuité. Nous pensons toujours que le salut vient par plus d’avoir et de pouvoir. Et nous calquons ce modèle de salut – modèle qui est toujours d’actualité dans notre société – dans notre relation à Jésus et à Dieu.

- Cela se vérifie d’abord dans le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Ce jour-là c’est un énorme malentendu qui a lieu. Les disciples de Jésus attendent un sauveur… un sauveur politique et religieux… un Messie triomphant qui saura restaurer Israël, face à l’occupant romain. Mais c’est un messie humble et souffrant qui monte à Jérusalem, sur le dos d’un modeste ânon… un messie dont le royaume n’est pas de ce monde (cf. Jn 18,36)... un homme qui s’approche inéluctablement de la mort sur la croix.

Mais, les contemporains de Jésus ne sont pas les seuls à s’être trompés ce jour-là. Par la suite, dans leur rêve de puissance, les chrétiens et la grande Eglise ont fait de Jésus un Christ pantocrator (tout puissant), un « Dieu, Fils de Dieu », alors que Jésus ne s’est jamais prétendu que « fils de l’homme ». Ils ont fait de son message – l’évangile du royaume (du règne de Dieu accessible aux humains) – une croyance réduite au kérygme (à la proclamation de la crucifixion et de la résurrection)… ils en ont fait une religion, une institution, alors que Jésus appelait d’abord et avant tout à la conversion du cœur, à un changement de mentalité et à la confiance, la foi en l’amour de Dieu.

- Mais ce n’est pas tout. La suite de notre passage montre un autre malentendu. Jésus vient chasser les marchand du Temple et dénoncer la religion qui fait de la relation avec Dieu une relation marchande, commerciale, du type « donnant-donnant » (en remplaçant le don par l'échange) : « je t’offre un sacrifice, le sang d’un animal… et toi, Seigneur, tu m’offres ton pardon ». Jésus vient mettre un coup de pied dans la fourmilière. La relation à Dieu est libre et gratuite. Pas besoin de sacrifices pour obtenir les bonnes grâces ou les faveurs de Dieu… un cœur humble et sincère est suffisant… puisque Dieu aime ses créatures, comme un Père aime ses enfants… il suffit de s’adresser à lui, dans la confiance et le secret.

Mais voilà… le geste de Jésus n’est pas reçu. Prôner une relation directe et gratuite avec un Dieu miséricordieux ne rapporte rien au Temple. Ce discours est dangereux. Il vient mettre en branle et en péril le commerce de la religion et contester le pouvoir que s’est octroyé la caste des religieux et qu’elle entend bien conserver.

Le pire, c’est que les contemporains de Jésus – là encore – ne sont pas les seuls à avoir refusé l’évangile simple et gratuit du règne de Dieu prôné par Jésus. Alors que Jésus dénonçait les sacrifices, comme monnaie d’échange, comme intermédiaire marchand entre Dieu et les hommes, les disciples du Christ et la grande Eglise n’ont pas entendu son message. Ils l’ont même trahi dans une certaine mesure… en s’inscrivant dans la même compréhension religieuse des sacrifices que les grands prêtres. Comble de l’ironie, ils ont trouvé le moyen d’interpréter la mort de Jésus elle-même comme un sacrifice expiatoire ultime : le sacrifice nécessaire du Fils de Dieu pour obtenir le pardon de Dieu de Père. Ils ont réintroduit du religieux à l’endroit même où Jésus l’avait chassé, pour y mettre la foi.
Mais, ce faisant, ils n’ont pas respecté l’image que Jésus donnait de son Père, comme un Dieu bon et miséricordieux. Dieu est redevenu le petit dieu marchand, capable de punir, le dieu intransigeant et comptable, qui a besoin d’une réparation, du sang de son fils, pour pouvoir accorder son pardon aux humains pécheurs (cf. Anselme de Cantorbéry).

On voit bien la critique acerbe de la religion et les malentendus soulevés par le passage de ce jour… Tout cela est bien gênant et dérangeant ! Mais cela montre combien l’être humain a besoin de conversion, de changer de manière de voir les choses, pour entendre le message de Jésus.

- Jésus enseignait un salut simple et direct : la possibilité de vivre une relation personnelle et intime avec un Dieu immédiatement accessible, sans sacrifice. Il invitait à une relation de confiance avec son Père : un Dieu gratuit, juste et non-violent qu’il nous invite à imiter (cf. Lc 6, 36 ; Mt 5, 44s)… un Dieu compatissant qui doit nous inspirer dans nos relations avec autrui. Ce Dieu qui nous libère, qui nous guérit, qui nous dynamise… chacun peut le rencontrer dans son intériorité : Pour autant que nous méditions et prions, Dieu se révèlera à chacun dans l’intimité de son cœur et l’orientera du fond de sa conscience, comme l’affirmait déjà les prophètes (cf. Jr 31,33-34 ; Es 48,17 ; Jl 3, 1-2).

Il vaut donc le coup de lire et de relire ce récit du dimanche des rameaux pour percevoir le malentendu dû à nos propres présupposés, à notre manière d’attendre et d’imaginer le salut offert par Dieu :
Il est toujours plus facile d’attendre que le salut tombe tout prêt (tout cuit) du haut du ciel…  ou d’imaginer qu’un homme providentiel, un Messie triomphant envoyé par Dieu va tout arranger…  car évidemment, penser que Dieu va agir à coup de baguette magique, ne nécessite aucun engagement de notre part… Mais, pour être honnête, il faut dire que ce n’est pas du tout ce qu’annonce Jésus. Au contraire, Jésus appelle inlassablement ses disciples à passer à l’action, à prendre l’initiative du bien (et même, si besoin, à porter sa croix (cf. Mc 8, 34-35))… car si on veut que le monde et les choses changent… il faut commencer par soi même : « tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes d’abord pour eux » dira Jésus (cf. la règle d’or, Mt 7, 12).

* En ce dimanche des rameaux… revenons quelques instants au récit de l’évangile, au temps de Jésus :
L’Entrée de Jésus à Jérusalem a tous les traits de celle d’un messie ou d’un roi : Jésus est assis sur sa monture, des gens étendent leurs vêtements par terre, tapis d’honneur qui rappelle le geste des officiers de Jéhu – dans l’Ancien Testament – en signe de reconnaissance à son intronisation royale (cf. 2R 9,13). Des vivats retentissent sous la forme de « Hosanna » adressés à Dieu à cause de Jésus en qui la foule perçoit la venue du règne de David. (Hosanna, en araméen « viens en aide » est ici utilisé comme une acclamation en lien avec la bénédiction offerte par Dieu (voir aussi Ps 118, 25-26).) La qualité royale et messianique de Jésus est ici reconnue. Pour les disciples, Jésus inaugure le royaume messianique qu’attendent les Juifs.

Il y a pourtant un détail qui doit retenir l’attention, c’est le fait que Jésus ne possède rien. Il doit même emprunter un ânon avant de le rendre à son maître. Or, ici l’allusion à la prophétie du prophète Zacharie (Za 9,9) est claire[1]. Les contemporains de Jésus connaissaient forcément ce passage où le prophète imagine par avance l’arrivée du Messie (je cite) : « Eclate de joie, Jérusalem, crie de bonheur, population de Sion. C'est ton roi qui vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse. En Éphraïm il supprimera les chars de combat et à Jérusalem les chevaux [de guerre], il brisera les arcs, il établira la paix parmi les nations... »

En empruntant un ânon pour son entrée dans la ville, Jésus fait de cette montée à Jérusalem « un symbole ». Il indique clairement à tous ce qu’il est en train d’accomplir. Il est humble et pacifique, comme l’indique sa modeste monture.

Mais le drame, c’est que personne ne veut le voir. Chacun s’empresse de comprendre ce signal de la manière qui l’arrange, à la lumière de ses propres attentes et espérances.
Ce que les gens attendent justement, c’est un Messie, un roi qui bénéficie de la puissance de Dieu, pour balayer l’occupant ennemi et pour rétablir l’hégémonie que l’ancêtre David avait établie sur les peuples voisins… donc, pour rendre au peuple d’Israël à la fois son indépendance et sa supériorité… c’est donc un salut par plus d’avoir et plus de pouvoir.

Seulement, pour ne pas se tromper de Messie, les contemporains de Jésus aurait dû lire d’un peu plus près la prophétie de Zacharie : le roi sauveur qu’il décrit est présenté comme « juste », c’est-à-dire fidèle à Dieu. Il est annoncé aussi comme « victorieux », c’est-à-dire bénéficiaire et porteur du salut de Dieu. Zacharie ajoute encore qu’il est « humble » - ce qui n’était sûrement pas le cas du Messie que les contemporains de Jésus attendaient. Et il termine en le montrant « monté sur un âne », monture pacifique, par opposition au cheval, animal réservé à la guerre. Zacharie confirme cette mission pacifique du vrai Messie en précisant que celui-ci « supprimera les chars de combat, qu’il brisera les armes de guerre et qu’il établira la paix parmi les nations ».

On comprend bien que Jésus ait intentionnellement choisi ce symbole pour faire connaître au plus grand nombre la vraie nature de sa mission : celle d’apporter la paix… celle d’accueillir les exclus, de pardonner les péchés, de guérir, de donner confiance et espérance… en un mot celle de porter la paix de Dieu partout autour de lui.

S’il y a un malentendu entre lui et les témoins de son entrée à Jérusalem, c’est une fois de plus parce que nous, les humains, nous sommes souvent persuadés que notre vision des choses et de la vie est la seule juste… nous attendons toujours un salut par davantage d’avoir et de pouvoir… et malgré nous, nous ne parvenons pas à entendre l’Evangile… à comprendre que Jésus apporte un autre salut – le seul possible, selon lui : un salut qui passe par le détachement, le partage, le don, le don de soi… accepter de lâcher prise, et même de perdre (cf. Mc 8, 35 ; Lc 12, 33s) au lieu d’accaparer et de défendre ses seuls intérêts. Inlassablement, l’évangile nous appelle à un changement de mentalité auquel nous avons bien du mal à consentir.

* La suite de notre épisode se poursuit avec l’entrée de Jésus dans le Temple. Et là aussi, il nous faut entendre que Jésus apporte un autre mode de relation à Dieu (comme nous l’avons déjà souligné) : plus question de marchandage avec Dieu, par le biais de sacrifice – Dieu n’a pas besoin du sang de ses créatures pour accorder son pardon – c’est une relation gratuite et sincère que Jésus prône avec notre Père céleste, fondée sur la miséricorde : accepter de pardonner, comme Dieu pardonne… c’est à la mesure du pardon que nous accordons aux autres, que le pardon nous sera de même accordé (cf. Mt 6, 14-15 ; Mt 18, 35 ; Lc 6, 36-38).

Dans l’évangile de Marc, le Temple est souvent décrit en termes négatifs. L’intention de l’évangéliste est de montrer que Jésus prend le relais du culte ancien. Il ne s’agit plus d’offrir dans le Temple des sacrifices purement extérieurs, mais de célébrer, dans notre temple intérieur, le service de Dieu, en ouvrant notre cœur à l’amour de Dieu.

Les scènes suivantes le montrent avec clarté : Nous avons d’abord l’épisode de la « malédiction » du figuier que l’évangéliste Marc met en relation avec la « purification » du temple. Il imbrique volontairement l’histoire du figuier stérile – à la manière d’un « sandwich » – avec ce qui se passe dans le Temple.

Cette technique littéraire nous appelle à relire le geste de Jésus de façon symbolique[2]. Ici, le figuier est une image d’Israël et plus précisément du Temple, de l’ordre religieux établi, dont Jésus annonce la fin :
De même que le figuier est devenu stérile, le Temple s’est desséché. Il n’est plus le lieu de la prière, de la véritable rencontre avec Dieu, mais un endroit où marchands et changeurs font des bénéfices.

Ce constat et cette attitude critique de Jésus envers le Temple doivent encore et toujours nous interroger…  car nous sommes, nous aussi, ce matin, dans un temple… même si nous avons, heureusement, perdu l’usage des sacrifices expiatoires. Nous devons toujours nous demander si ce que dit et fait Jésus nous concerne encore : Notre propre activité spirituelle n’est-elle pas parfois aussi – ou encore – le siège d’une sorte d’activité commerciale ? Quand je prie est ce que je me mets vraiment en relation de confiance avec l’Inconditionné, avec la lumière de Dieu… est-ce que je pense vraiment à Dieu, ou bien est-ce que je l’utilise – d’une manière ou d’une autre – pour obtenir que mes affaires marchent bien ? La prière court toujours le risque de se servir de Dieu. Pour Jésus, la spiritualité n’est à la mesure de Dieu que si elle me transforme (que si elle me conduit à m’ouvrir à son amour, pour progresser), dans le but de porter des fruits pour les autres.

Comme pour illustrer sa parole de « malédiction », Jésus entre alors dans le Temple avec ses disciples ; il en chasse « les vendeurs et les acheteurs », renverse les tables des changeurs et explique son acte en combinant deux citations, l’une d’Esaïe (56,7), l’autre de Jérémie (7,11) : « N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait un repaire de brigands ! »

Le Temple n’est pas la propriété des Juifs pieux, il devrait être ouvert à tous.
A l’époque de la rédaction des évangiles, le Temple de Jérusalem a été détruit (en 70 après J-C). En transcrivant ces paroles de Jésus, les évangélistes ne pensent sûrement pas à une reconstruction du temple, mais au temple spirituel qui est en chacun de nous… car nous sommes – comme le dira Paul (1 Co 3, 16 ; 6, 19) – « le temple du saint Esprit ». Notre intériorité peut être un lieu de prière, l’espace d’un dialogue avec Dieu… en tout cas, elle ne doit pas être le siège d’une activité de marchandage.

Jésus reproche ainsi aux grands prêtres et aux chefs du peuple d’avoir profané le sanctuaire… de l’avoir détourné de sa véritable fonction. Mais ceux-ci réagissent en décidant d’éliminer Jésus[3]. Ils ont très bien compris le signe que révélait son acte : il annonçait la fin de leurs activités douteuses et l’accès du Temple ouvert à tous les peuples. Ils tentent donc de faire mourir Jésus, car ils ont peur, « parce que son enseignement bouleversait les foules » (cf. Mc 11,18).

Passant le lendemain matin près du figuier, les disciples voient qu’il est vraiment desséché. A la manière de ce qui est arrivé à cet arbre, ils peuvent percevoir ce qui est advenu du Temple : il est lui aussi « desséché jusqu’aux racines » et ne portera plus de fruits.

Comme le souligne le théologien Anselm Grün, « Jésus profite de cette double expérience faite par les disciples pour leur faire comprendre, en trois paroles, comment il conçoit le véritable Temple, la prière et la piété : trois paroles qui décrivent la spiritualité qu’il attend de ceux qui le suivent ».

Pour conclure – je terminerai par là – je vous livre l’analyse du théologien[4] :

« La première [parole de Jésus avec l’image de la montagne qui se jette dans la mer (v.22-23)] porte sur la foi. Elle ne consiste pas en des actes extérieurs, mais en une confiance totale, inconditionnelle en la bonté du Père céleste.
Qui a cette foi peut ordonner à la montagne de se soulever et de se jeter dans la mer, et elle le fera (11,23).
Par cette image, Jésus ne veut assurément pas dire que les disciples doivent accomplir des tours de magie grâce à leur foi. Cette montagne qui se jette dans la mer figure plutôt la montagne de problèmes et de peurs qui nous empêche souvent de voir la réalité telle qu’elle est.
Face à la Passion [à la mort annoncée de Jésus], voici la foi que Jésus attend de nou­s : même si à force de souffrance tu ne penses apercevoir aucun signe de Dieu, même si tous les plans que tu bâtissais pour ta vie sont contrariés, même si ta vie tout entière menace d’être un échec, pourvu que tu aies cette confiance absolue que Jésus conserve jusque dans sa Passion, alors la montagne qui te masque la vue s’écroulera et se jettera dans la mer.
La mer est une image de l’inconscient ; les peurs y reflueront comme elles en sont issues, et la vision s’éclaircira.
Le véritable service divin consiste en cette confiance inconditionnelle en ce Dieu qui transforme en victoire jusqu’à la mort [de son enfant] sur la croix.

La deuxième de ces paroles dit la confiance absolue dont doit être empreinte notre prière : « Tout ce que vous demanderez dans la prière vous sera donné si vous croyez déjà l'avoir reçu » (11,24).
Cette parole semble en contradiction avec notre expérience ; elle ne signifie pas que tous nos souhaits les plus déraisonnables seront exaucés parce que nous prions Dieu de nous les accorder, mais seulement que notre prière doit être pénétrée de confiance et de foi en Dieu.
S’il en est ainsi, nous ne formulerons aucune prière qui contredirait sa volonté ; en priant, nous reconnaîtrons ce qui est vraiment bon pour nous, et que Dieu est déjà près de nous et nous protège.
Ce savoir et cette confiance en un Dieu qui dans toute situation, même à la croix, est là, c’est déjà la réalisation de tous nos vœux, dont le plus profond est précisément cette présence aimante et salvatrice.
Si telle est notre foi, nous n'avons plus rien de particulier à demander. […]
Qui fait en priant l'expérience de sa proximité et de son assistance n’a plus besoin de rien d’autre, ni de prier pour que soient exaucés des souhaits sans nombre.

La troisième parole par laquelle Jésus définit la prière… concerne notre rapport aux autres (11,25). Si nous les en excluons, nous ne prions pas en chrétiens.
La prière authentique implique le pardon ; nous ne pouvons vraiment nous présenter devant Dieu que si nous pardonnons à tous ceux à qui nous avons quelque chose à reprocher.
Si nous n’y sommes pas prêts, nous risquons, en priant, de nous placer au-dessus des autres ou d’instrumentaliser Dieu. Notre relation avec lui exige que nous apurions nos relations humaines. »

Ainsi, le mot d’ordre de l’évangile est la pleine confiance et le pardon : Jésus nous donne son Esprit pour nous faire entrer dans cette nouvelle mentalité du règne de Dieu.

Amen.




[1] Elle est même explicite dans les évangiles de Matthieu et Jean : cf. Mt 21,5 ; Jn 12,15.
[2] « L’absence de fruits est chez les prophètes une image usuelle pour déplorer la stérilité de la plantation divine (cf. Es 5, 1-2). Si la recherche de fruits symbolise celle de justes (cf. Mi 7,1-2), ne pas en trouver revient à constater l’inutilité, la stérilité des institutions qui auraient dû contribuer au développement de la justice dans le peuple. En dépit de feuilles qui semblent attester de sa vitalité, le figuier est improductif comme le Temple qui ne porte pas de fruits. La mention que « ce n’était pas le temps [grec kairos] des figues » (v. 13) ne doit pas se lire au plan botanique, mais au plan symbolique ». (cf. Le Nouveau Testament commenté, éd. Bayard – Labor et Fides)
[3] Cette action « coup de poing » de Jésus est sans doute historiquement à l’origine du complot final destiné à le mettre à mort.
[4] Cf. Anselm Grün, Jésus, Le chemin de la liberté, Evangile de Marc, éd. Bayard, 2003, p.110-112.

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