lundi 25 décembre 2017

Devenir enfants de Dieu

Lectures bibliques : Jn 1,1-18   ; Rm 8, 11-17 ; Ep 4 & 5 (extraits) ; Mt 5 (extraits) = voir après la prédication
Thématique : Devenir enfants de Dieu ; se laisser conduire et transformer par le Souffle de Dieu
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Noël 2017, Tonneins & Marmande

Prédication

Je vous propose aujourd’hui de méditer sur une phrase de l’évangile de Jean au centre du Prologue : « A ceux qui ont reçu la Parole de Dieu, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12). 
Ce qui peut nous faire penser à un autre verset qu’on trouve dans la 1ère épître de Jean : « Voyez de quel grand amour le Père nous a fait don : nous sommes appelés enfants de Dieu ; et nous le sommes ! » (cf. 1 Jn 3,1a). 

* Tous les ans, à Noël, nous fêtons la venue et la reconnaissance de Jésus comme « enfant de Dieu », comme « fils de Dieu ». Nous le faisons soit en lisant l’histoire de la naissance de Jésus à Bethléem, soit en lisant (comme cette année) le Prologue de l’évangile de Jean. 

Dans les évangiles, nous trouvons à plusieurs reprises cette affirmation : Jésus est Fils de Dieu… Cette confession de foi se découvre aussi bien dans la bouche des disciples et de Pierre (cf. Mt 14,33 ; 16,16) que dans celle d’un centurion romain au pied de la croix (cf. Mt 27,54).

Mais, toute la question est de savoir : qu’est-ce que ça veut dire exactement être « Fils de Dieu »?…  Qu’est-ce que nous mettons derrière ce terme ?

Je vous propose - pour réfléchir à cette question, quelques instants, - de chasser de notre esprit l’idée habituelle qu’on se fait du mot « fils » ou « fille », comme une personne qui a été engendrée physiquement, biologiquement, par ses parents.

Quand on parle de Dieu, et donc de « Fils de Dieu », on ne parle pas, ici, de biologie. 
Si nous pensons que Dieu est Esprit, Lumière, Amour… que Dieu est l’Eternel, le Créateur, le Fondement de tout être… Dieu est plus qu’une personne. Il n’est pas un Être biologique : il est au-delà de l’espace et du temps. Dieu n’est pas une réalité matérielle, visible, tangible, saisissable. 

Du coup,… quand nous parlons d’être « fils de Dieu » : nous parlons d’une réalité spirituelle, et non pas d’une réalité biologique. Il faut évidemment lever ce malentendu… car, c’est souvent un point d’achoppement avec les autres religions.  

Ainsi, les Musulmans ont raison de dire que Dieu ne peut pas avoir de « fils » au sens biologique : ça peut paraître évident… sinon nous ferrions simplement de l’anthropomorphisme.

En revanche, pour nous, Chrétiens, Dieu peut tout à fait avoir un fils… et même des enfants… si nous parlons de ses héritiers au niveau spirituel. 

C’est d’ailleurs une bonne définition du mot « fils » : 

- Être « fils » c’est être héritier de son père (ou de sa mère) : c’est hériter de son éducation, de sa manière de voir, donc de son état d’esprit. 
C’est aussi, agir à la manière de son père : on sait tous que les enfants apprennent en imitant leurs parents. C’est finalement recevoir des valeurs familiales - surtout quand elles sont bonnes et positives - comme quelque chose à adopter, à s’approprier et à transmettre, à son tour, aux générations suivantes. C’est finalement entrer dans une sorte de filiation spirituelle. 

- Mais être « fils » ce n’est pas seulement être « héritier » de son père, c’est aussi, d’une certaine manière, un jour, pouvoir le représenter et même le remplacer - s’il venait à s’absenter : 
Ainsi, on disait autrefois d’un diplomate qu’il était comme le « fils du roi » : c’est-à-dire qu’il était le représentant du roi, son mandataire, son envoyé. Il était appelé à parler au nom du roi. Il était son lieu-tenant (il tenait lieu de roi) ; il le représentait. 

Ces quelques précisions peuvent constituer une approche, pour comprendre le terme « fils de Dieu » qu’on a attribué à Jésus : 

Jésus est déclaré « fils de Dieu », parce qu’il a agi de la même manière que le Père, parce qu’il était animé de son état d’esprit, de son amour… mais aussi parce qu’il nous l’a présenté (cf. Jn 1,18), parce que, d’une certaine manière, il a été, pour ses contemporains, le « Représentant » de Dieu, son mandataire, son envoyé : celui qui est venu parler en son nom. 

* Pour expliquer comment Jésus est devenu « fils de Dieu », les évangiles recourent à plusieurs images : 

- La première se trouve dans l’évangile de Marc : il est dit qu’au moment de son baptême, Jésus a reçu l’Esprit saint, le Souffle de Dieu : Dès lors, il a été habité par cet Esprit d’amour qui vient de Dieu : il a été reconnu comme « Fils bien aimé » de Dieu (cf. Mc 1,11) : 
D’une certaine manière, on peut dire qu’il a été adopté par Dieu : son Esprit était en lui et animait toute sa vie. C’est par la force du Souffle de Dieu, en lui, que Jésus accomplissait des guérisons et qu’il parlait avec autorité et sagesse. 

- Les évangélistes Luc et Matthieu - quant à eux - vont plus loin : pour eux, c’est avant sa naissance que les choses se sont jouées - et pas seulement au moment du baptême.
Selon eux, l’Esprit de Dieu était déjà agissant en Marie, sa mère : donc, d’une certaine manière, Jésus était « prédestiné » à devenir « fils de Dieu ». Dès avant sa naissance, Dieu l’avait « choisi » pour porter son Evangile aux hommes. 

- Quand au Prologue de l’Evangile de Jean, il procède d’une autre tradition et nous propose une autre manière de voir les choses : 
Il nous dit que Jésus est le Fils de Dieu, dans le sens où il est le Révélateur de la Parole de Dieu : il est le Verbe de Dieu fait chair - la Parole de Dieu incarnée… On pourrait dire « personnifiée ». 

Ce qui indique que Jésus est celui qui a manifesté, à la fois, la présence de Dieu et sa volonté, dans l’histoire humaine, dans la chair. 
Puisqu’en Jésus, la Parole de Dieu a « dressé sa tente parmi nous » : cela signifie qu’elle s’est révélée, qu’elle a été dite et présentée.

Pour Jean, Jésus est donc celui qui nous montre Dieu (voir Jn 1,18 et aussi Jn 14, 8-11), qui nous dit sa Parole et sa volonté pour l’humanité.

* Il découle de ces différentes manières de voir les choses, trois conséquences pour nous, qui nous concernent… et qui traitent de ce sujet de façon complémentaire… 
Car, il faut bien comprendre que - pour les auteurs du Nouveau Testament - cette réalité « d’enfant de Dieu », dont Jésus a été le porteur, la figure, le représentant, ne lui est pas réservée : 

Certes, Jésus a pleinement incarné cette réalité de « Fils » comme personne avant lui (pas même Moïse : cf. Jn 1,17). Mais nous sommes - nous aussi - appelés à devenir « enfants de Dieu », à la suite de Jésus… en écoutant sa Parole… en suivant son exemple. 

- Pour le prologue de Jean, désormais, tout être humain peut devenir « enfant de Dieu » comme Jésus : à condition de l’accueillir, de le recevoir, de croire en son nom (cf. Jn 1,12) : 

Jean place la filiation divine sur le plan de la foi, de la confiance : 
Devenir « enfant de Dieu », c’est accepter de faire confiance à Dieu dans sa vie, c’est se mettre à son écoute, et croire que Jésus est le Christ, celui qui vient nous révéler la Parole et la lumière de Dieu.

Pour Jean, la foi commence avec la reconnaissance de Jésus, comme envoyé de Dieu, comme Verbe de Dieu : 
Si vraiment nous croyons que Jésus est la Parole de Dieu faite chair - sa volonté révélée aux humains - alors, nous pouvons nous mettre à son écoute. Nous pouvons décider de vivre de cette Parole dans notre quotidien et dans toutes nos relations humaines. Quelque chose change dans notre vie. 

Il me semble que c’est là la Bonne Nouvelle, le point central de ce prologue : 
Il rappelle le don qui nous est offert - en Jésus et par lui - de devenir « enfants de Dieu », en accueillant sa Parole, en nous enracinant en elle. 

Je cite à nouveau ce verset : 
« Le Verbe (la Parole, le Logos) était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme. […] A ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ceux-là… [sont nés de Dieu]. » (Jn 1, 9.12.13).

- A côté du Prologue, nous avons aussi écouté, ce matin, d’autres passages bibliques, notamment un extrait de l’épitre aux Romains : 

Pour Paul - nous l’avons entendu - être « fils de Dieu », c’est, d’une certaine manière, faire comme Jésus, vivre du même Esprit que lui : cet Esprit qui venait de Dieu, et par lequel Jésus a vécu et même vaincu le péché et la mort… par lequel il est ressuscité. 

Paul ne connaissait vraisemblablement pas les récits de la naissance miraculeuse et de l’enfance de Jésus, qui ont été écrits plus tardivement après lui, et qui ont sans doute été teintés d’aspects merveilleux (pour ne pas dire « légendaires »). 

Pour l’apôtre, Jésus est un homme issu de la lignée de David, selon la chair. Mais, il a été établi « fils de Dieu » selon l’Esprit saint, dès sa résurrection (cf. Rm 1, 3-4). 
La résurrection vient attester de cette réalité spirituelle de « fils de Dieu » qui est celle de Jésus Christ. 

Cela confirme ce que je disais il y a quelques instants : 
Être « fils » ou « fille » de Dieu est une réalité d’ordre spirituel. 
Être enfant de Dieu, c’est avoir reçu l’Esprit de Dieu, l’avoir accueilli et décidé d’en vivre. 

Paul distingue ainsi une vie selon la chair - c’est-à-dire, selon ses désirs égocentriques, selon les attachements et les critères mondains - et une vie selon l’Esprit, selon la volonté de Dieu - c’est-à-dire, une vie animée par le Souffle de Dieu (tel que Jésus Christ en était le modèle et le porteur). 

Quand Paul parle des promesses attendues de la part de Dieu : il parle essentiellement du don de l’Esprit saint, qui est donné à ceux qui croient, qui placent leur foi en Jésus Christ : 
Le don de l’Esprit est l’objet de la promesse (cf. Ga 3,14). La réception de ce don fait de nous des enfants de Dieu. 

Je cite à nouveau ce que dit Paul : « Ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduit par l’Esprit de Dieu. […] Cet Esprit atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rm 8,14. 16). 

Cette manière de voir est conforme à ce que les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) diront, eux-aussi, de Jésus. Pour eux, Jésus est le porteur de l’Esprit de Dieu. Le récit du baptême de Jésus est une manifestation de la présence de cet Esprit en/sur Jésus. 

Pour Paul, c’est donc la présence de cet Esprit dans le coeur des croyants qui fait d’eux des « fils adoptifs ». 
Cet Esprit nous ouvre à la confiance ; il nous libère de la peur. Grâce à lui, nous ne vivons plus comme des esclaves - des esclaves de la chair, de ses passions, de ses attachements et ses débordements - ni comme des esclaves des lois et des règles religieuses, par lesquelles nous prétendons acheter notre salut et mériter notre paradis - (cf. Ga 4, 6-7 ; Rm 8, 14-17).
En Jésus Christ, nous sommes libres, car libérés. Désormais, nous pouvons marcher par la foi, en faisant confiance à Dieu et en écoutant l’Evangile. 

C’est en recevant l’Esprit de Jésus Christ, qui est celui de Dieu, que nous pouvons nous laisser guider par Lui et accéder à l’amour et la justice qui viennent de Dieu.

- Enfin, pour terminer notre tour d’horizon et pour élargir encore un peu la perspective et la définition de l’expression « enfants de Dieu », il nous faut aussi écouter l’évangéliste Matthieu, ou plus exactement Jésus lui-même, dans le sermon sur la montagne : 

A mon avis, c’est là un des sens les plus profonds et les plus intéressants de la définition de « fils » ou « fille » de Dieu : à savoir celui ou celle qui agit à la manière de Dieu. 

Dans son sermon, Jésus explique en quoi consiste devenir « enfants de Dieu » : 
C’est, bien sûr, faire confiance à Dieu et accueillir son Esprit, mais plus encore, je dirai que c’est accepter de revoir tout notre état d’esprit, toute notre manière de penser… pour entrer dans la mentalité du monde nouveau de Dieu, du Royaume… autrement dit, pour entrer dans la mentalité de Dieu lui-même. 

Pour Jésus, il ne s’agit rien de moins que d’imiter Dieu, d’agir de la même manière que Lui, d’adopter le même comportement que Lui.

Or, selon Jésus, ce qui caractérise l’agir de Dieu, c’est la gratuité : 

Dieu se manifeste dans et par sa création - par la vie abondante et florissante, par le caractère prolifique de cette vie qui vient de Dieu : 
Jésus parle de la Providence de Dieu et de sa générosité, qui sont partout à l’oeuvre : aussi bien avec les fleurs des champs, les oiseaux, qu’avec les humains (cf. Mt 6, 25-34 ; 7, 7-11). 
Il ajoute que Dieu ne compte pas : il n’est pas le petit dieu moral que nous imaginons : il fait lever son soleil sur tous - bons ou méchants - et pleuvoir sur tous - justes ou injustes : c’est-à-dire, sur ceux qui méritent son amour aussi bien que sur ceux qui ne le mériteraient pas. 
Jésus nous fait donc sortir de la vision d’un dieu juge ou comptable.
(Ce constat devrait nous inviter, d’une part, à abandonner tout sentiment de culpabilité… et, d’autre part, à laisser Dieu transformer ce qui doit encore l’être dans notre existence : nos errements, nos ressassements et nos zones d’ombres). 

Dès lors - nous dit Jésus - être enfants de Dieu, c’est apprendre à agir comme Dieu : arrêter de compter et agir avec miséricorde et gratuité (cf. Lc 6,36).

Je cite : « Je vous dis : aimez même ceux qui vous traitent en ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin de devenir vraiment les fils de votre Père, car lui fait lever son soleil… et pleuvoir sa pluie… [sur tous, sans distinction] » (Mt 5, 44-45)

Pour Jésus, devenir « fils » ou « filles de Dieu », c’est donc entrer en gratuité : 
C’est adopter le même état d’esprit que celui de Dieu : vivre de ce Souffle d’amour et de don de soi qui le caractérise. 

Il suffit d’écouter l’Evangile où Jésus appelle inlassablement au don de soi et à la générosité (« donnez et vous recevrez ») ou simplement de regarder les merveilles de la création autour de nous pour comprendre qui est Dieu, aux yeux de Jésus : 

Dieu est comme un Père céleste qui donne sans compter : il donne, il se donne… il aime, il fait grâce… il nourrit, il guérit, il relève, il réconcilie… Dieu est don … et Jésus nous appelle à vivre et à faire de même : 
Il suffit, par exemple, de relire la parabole du fils prodigue (Lc 15), de la brebis perdue (Lc 15) ou du roi plein de compassion qui remet la dette à son serviteur (Mt 18). 

Ainsi donc, pour Jésus, être « fils de Dieu », c’est accepter cet Esprit d’amour et de gratuité qui vient de Dieu… et c’est décider de s’y inscrire… décider d’essayer d’adopter ce nouvel état d’esprit, ce nouveau comportement. 

Bien entendu, ce n’est pas si simple. Ce n’est pas forcément naturel. Car nous avons toujours peur d’y perdre. Et c’est bien là le problème : c’est plus souvent la peur que l’amour qui nous anime. 

Nous savons combien la gratuité est quelque chose de rare et de précieux dans notre monde. 
Le plus souvent, nous avons tendance à agir par peur, en cherchant la sécurité, ou par intérêt, en cherchant le profit. Nous calculons toujours au plus utile, au plus rentable. 

Il s’agit donc d’un changement complet - d’un renversement - de nos habitudes. Nous devons bien le comprendre ! 
L’enjeu est d’entrer, pas à pas, dans cette démarche décoiffante… qui nous introduit dans la nouveauté : une nouveauté dont notre monde a bien besoin. 

Jésus nous appelle ainsi à sortir des relations de réciprocité, de miroir, de « donnant-donnant », pour prendre l’initiative de la confiance et du bien (cf. Mt 7,12 ; Lc 6,36) : il nous invite à agir de façon désintéressée, à faire les premiers pas de l’amour et de la générosité à chaque fois… Car c’est comme cela - dit-il - que Dieu agit : Il nous tend inlassablement et gratuitement la main. A nous de faire de même !

* Pour conclure, on peut s’arrêter encore un bref instant sur les conséquences de ce nouvel état d’esprit. 

- Que se passe-t-il quand nous arrivons à faire comme Jésus, le fils de Dieu ? (car, je crois que parfois nous y parvenons, de temps à autres)

Quand nous parvenons à nous inscrire dans l’amour et la gratuité, alors nous faisons rayonner la lumière de Dieu… ainsi que Jésus l’a fait briller pour ses contemporains… lui qui est présenté, dans le Prologue, comme la vraie lumière (cf. Jn 1,9 ; voir aussi Jn 8,12).

La conséquence de ce changement d’état d’esprit, Paul l’exprime très bien dans son épitre aux Ephésiens : 

En agissant de la sorte, en incarnant l’Esprit de Dieu - à la suite de Jésus Christ - nous devenons « enfants de lumière »: nous expérimentons et nous permettons aux autres d’expérimenter quelque chose de la lumière de Dieu : nous devenons « une étoile » qui ouvre à l’espérance, comme celle que suivront symboliquement les mages… nous devenons « sel de la terre » et « lumière du monde » pour reprendre les mots de Jésus, dans l’évangile selon Matthieu (Mt 5, 12-16). 

Je cite un dernier extrait des Ephésiens (cf. Ep 5) : 
« Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime ; vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimé et s’est lui-même donné pour nous […] Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, vous êtes lumière dans le Seigneur. Vivez en enfants de lumière. Et le fruit de la lumière s’appelle : bonté, justice, vérité ». 

- On le voit donc, devenir enfant de Dieu, c’est, à la fois, un don et un engagement. Cette décision, c’est d’accepter de recevoir le don de Dieu et d’en vivre. 

Être enfant de Dieu, c’est, à la fois, une grâce et un acte de confiance : 
.Savoir que Dieu nous aime ; savoir que Jésus Christ est venu révéler sa Parole, sa volonté et sa grâce. 
.Mais, c’est aussi, entrer dans cette grâce et y répondre : c’est accepter de recevoir l’Esprit saint, et avec lui, entrer dans un nouvel état d’esprit, qui nous appelle au changement, à une renaissance spirituelle : 
C’est ce que Jésus dit à Nicodème (cf. Jn 3) quand il parle de « renaissance spirituelle », de « renaitre d’en haut ». C’est un nouveau chemin qui s’ouvre à nous. 

Il faut donc envisager la « filiation de Jésus » et la « nôtre » dans le même sens que la « paternité de Dieu », c’est-à-dire, non pas dans le sens biologique de la procréation, mais dans un sens symbolique et spirituel : dans le sens d’une naissance spirituelle d’en haut qui se situe au creux de nous-même, dans notre intériorité. 

Il s’agit d’accepter d’entrer dans une relation personnelle et intime avec Dieu… de s’ouvrir à une vie nouvelle marquée du sceau de Dieu… donc de se laisser transformer intérieurement par son Esprit (cf. Ep 4, 23-24).

Jésus nous montre qu’il est tout à fait possible, à la fois, d’être engendré humainement et de naître de Dieu. 
C’est précisément le programme qu’il propose à ses disciples : oser lâcher son ego, accepter d’abandonner ses attachements (qui, souvent, nous rendent esclaves) et se laisser inspirer et guider, jour après jour, par le Souffle de Dieu. 

Les récits de Noël sont donc, d’une certaine manière, des récits de Pentecôte : 
Nous apprenons que, dès les commencements, Jésus était le porteur de l’Esprit de Dieu… qu’en portant ce Souffle de Dieu, il a incarné sa Parole, sa volonté, sa bonté, sa lumière. 

A nous, désormais, d’oser entrer dans cet Esprit d’amour et de gratuité qui vient de Dieu : Pour cela, nous avons un exemple, un phare, une étoile : Jésus Christ.

Comme lui… laissons Dieu être Dieu en nous-même !  

Amen. 


NOEL 2017 - Lectures bibliques 

- Extrait de Jn 1,1-18 

« Au commencement était [le Logos] la Parole,
et la Parole était tournée vers Dieu et la Parole était Dieu.
2. Elle était au commencement tournée vers Dieu.
3. Tout fut par elle et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
4. En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes.
5. Et la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point reçue. […]
9. Elle était la vraie lumière qui, venant dans le monde, brille pour tous les hommes.
10. Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle et le monde ne l’a pas connue.
11. Elle est venue dans son propre bien et les siens ne l’ont pas accueillie.
12. Mais à ceux qui l’ont reçue - à ceux qui croient en son nom - elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu,
13. eux qui ne sont nés, ni du sang ni de la volonté de la chair ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
14. Et la Parole a été chair (a pris chair) et elle a habité (elle a dressé sa tente) parmi nous (en nous) et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle que tient du Père  le Fils unique (l'Engendré), pleine de grâce et de vérité. […]
16. De sa plénitude, tous, nous avons reçu, et grâce sur grâce.
17. La Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
18. Dieu, nul ne l’a jamais vu. Fils unique Dieu (l'Engendré divin), celui qui est tourné vers le sein du Père, celui-là nous l’a fait connaître [il nous l’a présenté] ! »

- Rm 8, 11-17

Si l’Esprit de Dieu (de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts) habite en vous, Dieu (celui qui a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts) donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous.
12 Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais non envers la chair pour devoir vivre de façon charnelle. 13 Car si vous vivez de façon charnelle, vous mourrez ; mais si, par l’Esprit, vous faites mourir votre comportement charnel, vous vivrez. 
14 En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu : 15 vous n’avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père. 16 Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17 Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa gloire.

- Ep 4 & 5 (extraits) : Ep 4, 22-24.32 - Ep 5, 1-2. 8-10

Il vous faut, renonçant à votre existence passée, vous dépouiller du vieil homme qui se corrompt sous l’effet des convoitises trompeuses ; 23 il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence 24 et revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. […]
32 Soyez bons les uns pour les autres, ayez du cœur ; pardonnez-vous mutuellement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.
1 Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime ; 2 vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous […] 
8 Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Vivez en enfants de lumière. 9 Et le fruit de la lumière s’appelle : bonté, justice, vérité. 10 Discernez ce qui plaît au Seigneur. 

- Matthieu 5 (extraits) : Mt 5, 9. 43-48

Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu. […]

43 « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 44 Et moi, je vous dis : Aimez ceux qui vous traitent en ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, 45 afin d’être (de devenir) vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car, lui, il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. 46 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense allez-vous en avoir ? Les collecteurs d’impôts eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? 47  Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’en font-ils pas autant ? 48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

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