Prier

L'au-delà du fond de nous-mêmes

C'est l'intimité avec Dieu qui nous rend libres : 

"Ô Toi qui es chez Toi
dans le fond de mon coeur,
laisse-moi te chercher 
dans le fond de mon coeur."


(prière tamoule)


* Charles de Foucauld

Il s’agit d’une méditation de la dernière prière de Jésus à son Père : « Mon Père je remets mon âme entre tes mains ». 

 

« Mon Père, 
Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi,
je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté
se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.


Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père. »


* Je te rends grâce

Seigneur, je te rends grâce
pour ta délicatesse,
pour ton amour sans tapage :
tu es toujours présent
sans être pesant.

Je te rends grâce
pour tous les bienfaits
que tu dispenses
dans ta tendresse discrète.

Je te rends grâce
pour les choses simples de la vie :
la rosée du matin
et la paix du soir,
la lumière et le silence,
l'eau et le pain pour la route,
le sourire et la main tendue.

Je te rends grâce,
à toi qui as tout offert gratuitement
à toi qui t'es donné, livré
sans condition.

Seigneur, je te rends grâce
pour le souffle qui m'anime ;
il me serait difficile de vivre sans respirer !
Qu'ainsi, ta grâce soit ma respiration quotidienne
et mon élan vers toi et vers les autres.

(Claude Caux-Berthoud)

* Toi, le Dieu de tout être humain

Toi, le Dieu de tout être humain,
trop éblouissant pour être regardé,
tu te laisses voir comme en transparence
sur la face de ton Christ.

A nous qui avons hâte
de discerner un reflet de ta présence
dans l'obscurité des personnes
et des évènements,
ouvre en nous les portes
de la limpidité du cœur.

Dans la part de solitude
qui est en chacun de nous,
viens rafraîchir la terre assoiffée
de notre corps et de notre esprit.

Viens déposer la source d'eau vive
dans les régions mortes de notre être.
Viens nous inonder de ta confiance
pour faire fleurir jusqu'à nos déserts intérieurs.

(Frère Roger de Taizé)

* Reste avec nous

Reste avec nous, Seigneur,
dans nos nuits de solitude,
de découragement
et d'espoirs ensevelis.

Insaisissable compagnon
de nos sentiers obscurs,
déchire le voile
de nos yeux appesantis,
surprends-nous par ta parole,
brûlure en notre cœur,
rejoins-nous
dans le geste du pain partagé.

Alors nous te reconnaîtrons,
toi, le vivant,
visiteur déroutant,
passager fugace
te dérobant sans cesse,
et ami tendrement présent.

(Edith Wild)

* Renaître

Enfante en moi le désir
d'une marche vers toi

Enfante en moi la part de ciel
qui éclaire nos pas incertains

Enfante en moi la faim
d'un lendemain pour la terre

Enfante en moi le goût du risque
dans les combats pour la justice

Enfante en moi une étoile de vie
qui porte aux autres ta lumière

Enfante en moi l'aveu d'impuissance
qui nous jette en prière

Enfante en moi le lâcher prise
qui ouvre la place à ta paix!

(Suzanne Schell)

L’espérance, l’amour et la foi

Seigneur dépose en moi chaque jour
la graine de l'espérance
qui me fait discerner dans les événements
les signes du monde à venir.

Dépose en moi chaque jour
la graine de l'amour
qui me fait travailler avec persévérance
pour que ta joie soit distribuée sans compter.

Dépose en moi chaque jour
la graine de la foi
qui fait reculer les peurs et les ténèbres,
qui illumine et éclaire ma vie.

Merci pour ces graines, petites et fragiles
et quand survient la tempête,
donne-moi de les protéger et de résister
pour qu'un jour elles portent des fruits.

(Communauté de Caulmont)

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. […]
Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre. » (Jn 14, 27)

Seigneur,
puissent tes paroles, si fortes et mystérieuses,
nous aider à reprendre un nouvel élan
afin de poursuivre le chemin, encore et toujours.
Plutôt que de nous laisser habiter par l'inquiétude,
ouvrons grand la porte à cette paix
que tu nous offres, la paix du cœur.

Oui, il y a en nous d'infinies énergies de compassion.
Oui, il y a un bonheur dans le don de soi pour les autres.

Avec toi nous construisons des passerelles entre nous,
nous surmontons nos divisions partout où nous sommes. […]

Viens, Seigneur, te faire proche pour libérer
en nous cette force d'amour.
Viens nous aider à nous pacifier nous-mêmes
afin de porter la paix aux autres.
Avec toi, apprenons à devenir des porteurs de confiance.

(Jean-Claude Noyé)

« Ne vous inquiétez pas pour votre vie… 
cherchez d'abord le Royaume et la justice de Dieu (Mt. 6) »

Seigneur, Ôte-nous tout souci : 
souci de nous-mêmes, pour que nous t'écoutions,
souci des autres, pour que nous les rencontrions,
souci de toi, pour que nous recevions ta grâce
qui nous habille mieux,
plus joliment que les lys des champs.

Sans souci, par ton action,
nous pouvons chercher ton règne
et vivre comme à neuf.
Ôte tout souci aux Eglises,
pour qu'elles soient de simples servantes.
Libère-nous chaque jour des soucis
de la veille et du lendemain,
de l'avenir et du passé,
pour être pleinement 
dans le présent avec toi.

(Maurice Carrez)

« Comment ne pas te louer ? »

Quand je regarde derrière moi, Seigneur,
et que je vois le chemin parcouru,
avec ta présence rassurante à mes côtés,
tant de sollicitude de ta part, tant de fidélité,
je ne peux que m'exclamer à la suite de Paul :
"Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?"

Dès lors, devant cette assurance
où je peux puiser force et confiance,
comment ne pas te louer ?

Pour ta joie
qui irrigue mes actions,
je te loue.

Pour ta bonté
qui transforme mon regard,
je te loue.

Pour ta fidélité
qui me donne souffle et courage,
je te loue. 

(Marie-Odile Miquel)

« Heureux l'homme… qui se plaît à la loi du Seigneur… 
il est comme un arbre planté près des ruisseaux... » (Ps. 1)

Seigneur
être en toi
comme un arbre aux racines profondes
qui puise aux sources de la vie.

Seigneur
être en toi
comme un arbre bien droit
et tourné vers le ciel
ouvert au vent de ton Esprit.

Seigneur
être en toi
comme un arbre vivant au rythme des saisons
qui porte du fruit en son temps
et de nouvelles pousses après l'hiver.

Seigneur 
être en toi
comme un arbre
qui porte la vie.

(Communauté des Diaconesses de Strasbourg)

« Seigneur, fais-nous revenir… et nous serons sauvés » (Ps. 80)

Notre Père des cieux,
tu es loin, si loin…
Comment te dire notre exil ?
Nous nous sommes habitués à vivre entre nous
Où es-tu, Seigneur ?
Il fait froid sans toi !

Sur la tapisserie chargée de nos vies,
sans surprise la navette va et vient...
Comment te dire notre quête de toi ?
Nous n’attendons plus la brûlure de ta Parole
Où es-tu, Seigneur ?
Il fait froid sans toi !

Notre peau s’est épaissie,
il fallait protéger nos blessures…
Comment te dire nos cœurs glacés ?
Nous ne savons plus rien de ton buisson ardent
Où es-tu, Seigneur ?
Il fait froid sans toi !

Fais-nous revenir,
revenir à la vie,
comme évanoui, l’on revient à soi-même,
aux visages des autres,
à la douce chaleur de ta présence !
Ô notre Père, fais-nous revenir !        

(Lytta Basset)

* Vivre dans le temps de Pâques

« Il s'agit de vaincre la mort, aujourd'hui même.
Le ciel n’est pas là-bas, il est ici ;
L'au-delà n'est pas derrière les nuages,
il est au dedans.
L'au delà est au dedans,
comme le ciel est ici, maintenant.
C'est aujourd'hui que la vie doit s’éterniser.
c’est aujourd'hui que nous sommes appelés
à recueillir l'histoire, pour qu'elle fasse
à travers nous, un nouveau départ.
Aujourd'hui, nous avons à donner
à toute réalité une dimension humaine
pour que le monde soit habitable,
digne de nous et digne de Dieu ».   

(Maurice Zundel)

Vivre le présent

Vis le jour d’aujourd’hui. Dieu te le donne.

Il est en toi. Vis en lui…

Le jour de demain est à Dieu.

Il ne t’appartient pas.

Ne portes pas sur demain le souci d’aujourd’hui.

Demain est à Dieu. Remets le lui.

Le moment présent est une frêle passerelle.

Si tu le charges de regrets d’hier, de l’inquiétude de demain,

la passerelle cède, et tu perds pieds.

Le passé ? Dieu le pardonne.

L’avenir, Dieu le donne.

Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui.  

(http://www.protestants-unis-du-midi.fr/Documents/pourprier.html)

* Tu me dis : "confiance !"

Quand la vie me fait peur, avec son cortège de changements,
de bouleversements, d’inconnu,
            tu me dis : confiance.

Quand j’ai mal dans mon corps touché par la maladie,
que la souffrance et la peine me rendent prisonnier et découragé,
            tu me dis : confiance.

Quand l’envie me prend de baisser les bras,
lassé par les combats, usé par les échecs,
            tu me dis : confiance.

Quand la violence semble le seul message possible,
le chacun pour soi la seule réponse,
            tu me dis : confiance.

Quand le sourire apparaît, la main se tend,
le cœur s’ouvre, ton royaume est partagé,
            tu me dis : confiance.

* Quand vient l'épreuve, tu es là !

Seigneur
quand je suis blessé, écrasé,
quand je n’ai plus de courage
pour continuer,
            merci d’être là
            et de me tendre la main.

Quand vient l’épreuve,
quand le coup fait très mal
et que je pleure
dans le silence de ma chambre,
            merci d’être là
            et de me tendre la main.

Quand gronde la révolte,
quand vient la tentation de crier,
de me battre, d’accuser,
quand je rage contre tout et tous,
            merci d’être là
            et de me tendre la main.

Quand je ne sais plus te louer, te bénir,
quand je doute de toi,
quand mon cœur s’est refroidi,
quand c’est nuit dans mon jardin,
            merci d’être là
            et de me tendre la main.

* Demeure en mon esprit

Seigneur, dans le silence de ce jour naissant,
je viens te demander la paix, la sagesse,
la force de regarder aujourd’hui le monde
avec des yeux remplis d’amour,

être patient, compréhensif, doux et sage.
Pour voir au-delà des apparences
tes enfants comme tu les vois toi-même
et ainsi ne voir en chacun que le bien :

ferme mes oreilles à la calomnie,
garde ma langue de toute malveillance,
que seules les pensées qui bénissent
demeurent en mon esprit.

Que je sois bienveillant et si joyeux
que tous ceux qui m’approchent sentent ta présence :
revêts-moi de ta bonté
afin qu’au long du jour je te révèle.

(François d’Assise)

* Fais de nous des Veilleurs

Seigneur qui viens,
tu es à la fois fragile et fort,
secret et lumineux !
Tu m’échappes et je te trouve !
Dieu insaisissable, inimaginable, toi le Très Haut,
Tu te fais proche dans le silence de notre prière,
Mais aussi dans le quotidien de nos vies.

Seigneur qui viens,
nous avons besoin de ta grâce,
même pour t’attendre,
car la fatigue et la lassitude nous guettent.
Ecarte de nos pensées toute peur,
toi qui es notre refuge.
Aide-nous aujourd’hui
à faire face aux épreuves de notre temps.

Seigneur qui viens,
rends-nous plus fermes dans notre foi,
plus joyeux dans notre espérance,
plus actifs dans notre engagement.
Fais de nous des veilleurs respectueux les uns des autres
dans l’amour de toi,
et que nous soyons un jour,
tous rassemblés en toi.

(Marianne Prigent)

* Être enfant de Dieu

Seigneur, donne-moi d’être aujourd’hui docile en ta main
en même temps que spontané ;
fidèle et sans cesse sur une nouvelle route ;
accorde-moi plénitude d’obéissance et plénitude de liberté ;
totale dépendance et totale indépendance ;
pleine soumission et plein affranchissement.
Prévenance et séquence
qu’en te suivant je marche au-devant de Toi.

[Que] tout en moi soit réponse et responsabilité,
reconnaissance et initiative,
imitation et découverte.

Père, que je sois ton enfant !

(Michel Bouttier)

* Lumière d'Evangile

Elle rôde, ma vie,
dans le terne ennui
des enthousiasmes éteints.
Elle s’étouffe, ma vie,
sous les mornes poussières
que le péché étale
en larges couches d’égoïsme.

Si tu ne viens pas, Seigneur,
elle finira par s’éteindre,
ma vie,
soufflée par les esprits mauvais
qui s’insinuent par les interstices
de ma faiblesse.

Viens, Seigneur,
sur moi poser ta lumière
afin que l’Evangile
réveille ma beauté enfouie.

(Charles Singer)

* Tendre vers toi


Jésus,
je t’en prie,
qu’à ta lumière, je ne cesse de te voir,
de tendre vers toi mon regard et mon désir.

Fais-moi la grâce, je t’en prie,
puisque je frappe à ta porte,
de te manifester à moi,
Sauveur plein d’amour.

Sois, nuit et jour,
mon seul désir,
ma seule méditation,
ma continuelle pensée.

Daigne répandre en moi assez de ton amour
Pour que je t’aime comme il convient.

(Saint Colomban)

* Elargis-nous

Notre Dieu, nous te demandons d’élargir l’espace de nos tentes et de nos vies.
Nous te demandons d’avoir un coeur assez désintéressé de lui-même, pour que beaucoup d’autres intérêts puissent y nicher leur nid.
Nous souhaitons pouvoir cueillir, accueillir et recueillir les êtres et les choses qui surviennent sur nos chemins,
chanter avec ceux qui rient,
pleurer avec ceux qui souffrent,
songer avec ceux qui rêvent,
agir avec ceux qui transforment,
voir avec ceux qui montrent,
deviner avec ceux qui cachent,
marcher avec ceux qui se lèvent,
camper avec ceux qui s’arrêtent,
aller avec ceux qui courent,
souffler avec ceux qui récupèrent,
parler avec ceux qui échangent,
nous taire avec ceux qui font halte.
Nous souhaitons, ô Dieu, avoir un coeur au large, un coeur en émoi et en ardeur, un coeur en arrêt et en douceur.

Mais voici que nos tentes, nos coeurs et nos vies ont tendance à se rétrécir, comme une robe qui a trop de fois été à la lessive et dont la couleur se fane.
Voici que nous avons tendance et tentation de nous réduire, de délaisser ce qui nous cause difficulté et embarras, de nous calfeutrer dans un recoin étroit, de crainte de ne pas savoir nous y prendre avec ce qui est trop étranger à notre nature, trop dur pour nos capacités, trop incertain dans ses résultats.
Voici que nous renonçons trop vite et que nos vies s’amenuisent, comme une confiture desséchée.

Sérieusement, notre Dieu, nous te le demandons, chaque jour, élargis-nous,
pour que vieillir ne soit ni s’endurcir, ni pourrir, mais sans cesse mûrir, avec la pluie et soleil, avec la fleur et le fruit, avec les racines et les branches.
Plante-nous comme des arbres, dans la terre de ta création, vers le ciel de ta rédemption.
Plante nous comme du blé, qui pousse avec et malgré l’ivraie, les orties et les pierres du chemin.
Plante nous comme un village au sommet d’une colline, si bien que ses lumières balisent la plaine, avec et malgré le vent, le brouillard et l’orage.
Plante-nous comme un olivier, qui scintille.
Plante-nous comme un bambou, dont la souplesse devient du fer.
Plante-nous comme un cèdre, qui abrite et découpe l’espace.
Plante-nous comme un cyprès, qui s’affine en oriflamme.
Plante-nous même comme un platane, qui bedonne au long des routes et leur donne ombrage.
Plante-nous comme les arbres qui franchissent les saisons et qui s’élargissent sans cesse, car "le royaume de Dieu est comparable à une graine de moutarde qu'un homme plante dans un jardin.
Elle pousse, elle devient un arbre, et les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches" (Luc 13, 18-19).
Amen.

(André Dumas)

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