Mc 10, 46-52 / Bartimée
Lectures
bibliques : Mc 10,46-52 ; Jn 8,12 / Louange : Ps 146
Thématique :
quand la guérison passe par la parole / Bartimée
Prédication de
Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 26/01/14
Inspirée en
partie de E. Cuvillier, l’Evangile de
Marc & J-M Babut, Actualité de
Marc.
L’histoire de
Bartimée est bien connue des lecteurs de l’Evangile. Depuis les pères de
l’Eglise, elle a été longuement commentée par nombre de théologiens et d’exégètes.
Ce matin, sans être exhaustif, je vous propose de nous arrêter sur 3
points :
- 1er
point… on peut se demander pourquoi les évangélistes ont absolument tenu à nous
transmettre l’histoire de cette rencontre entre un aveugle et Jésus.
La réponse la
plus évidente, c’est qu’à travers ce récit, ils veulent nous dire quelque chose
de l’identité de Jésus.
Pour eux… Jésus
est celui en qui le règne de Dieu s’est approché.
Les miracles en
sont des signes… des signes – il est vrai – ambigus, si on les réduit à une
dimension magique et surnaturelle.
Bien au-delà de
leur aspect spectaculaire, les miracles sont d’abord là – et racontés par les
évangélistes – pour témoigner qu’un changement est toujours possible… que la
nouveauté peut toujours surgir dans notre vie… quand on se place sous le regard
du Seigneur, quand on ose lui faire confiance.
C’est
précisément ce que fait Bartimée quand il crie avec force vers Jésus, quand il veut
attirer son attention, quand il implore sa bonté et sa compassion, comme une
prière pour crier sa détresse, son isolement et sa souffrance.
Bien sûr, cela
conforte ce qui est dit dans autre passage des évangiles où Jésus nous donne
cet enseignement : « demandez,
on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous
ouvrira » (cf. Mt 7,7).
Jésus nous
appelle à nous placer devant Dieu, à oser nous confier à lui, pour lui faire
part de nos demandes, de notre désarroi, de nos besoins, de nos projets.
Si Dieu est le
Dieu vivant, le Dieu de la vie, il veut répondre à nos désirs de vie… à tout ce
qui nous rend vivant, à tout ce qui nous fait grandir et avancer. Il veut nous
soutenir et nous accompagner.
Mais, ce que
laisse aussi entendre notre passage – à travers l’attitude de Jésus (qui
suscite le courage de l’homme aveugle en l’invitant à se mettre en mouvement) –
c’est que Dieu ne veut pas faire ça tout seul, sans nous.
Il veut que nous
soyons acteurs de notre vie… même si lui en est l’auteur. Il veut nous
assister, sans faire de nous « des assistés ».
Il nous offre
son Esprit d’amour et de guérison, tout en sollicitant notre concours… notre désir
et notre engagement.
On voit bien
dans cette rencontre avec Jésus, combien Bartimée est actif… la façon dont il
prend l’initiative… puis – à travers ses gestes et ses paroles – la manière dont
il exprime sa volonté de changement, son désir de s’en sortir… pour vivre
autrement.
La 1ère
chose que nous laisse entendre ce récit, c’est le cri répété de Bartimée… un
cri qui exprime sa souffrance – je l’ai dit – mais aussi son espérance et sa
confiance :
« Fils de David, Jésus, aie pitié… aie
compassion… de moi ! » (v.47)
Evidemment, on
comprend mieux le sens de ce cri quand on connaît la situation d’un aveugle au
temps de Jésus. A cause de son handicap, l’homme est complètement exclu :
il est « assis sur le bord du chemin » (v.46), c’est-à-dire marginalisé.
Son handicap l’a
rejeté aux marges de la société ; il l’a rendu passif et totalement
dépendant… le privant de toute vie sociale épanouissante… l’empêchant d’être
reconnu comme un être humain à part entière… le réduisant à occuper un rôle d’« infirme »
condamné à perpétuité à la mendicité.
Il faut
remarquer ici le titre inhabituel « Fils de David » qu’il donne à
Jésus.
Le «
Fils de David », c’est le roi dont Dieu a parlé jadis à David par la bouche du
prophète Natan (2 S 7,12-16) : « Quand
[…] tu seras couché avec tes pères, j'élèverai ta descendance après toi [...]
et j'établirai fermement sa royauté. […] Ta maison et ta royauté seront stables
à jamais, ton trône affermi pour toujours ».
Au
temps de Jésus il y a déjà six siècles que la dynastie de David a disparu, mais
on sait que Dieu ne peut faillir à sa promesse.
En
cette période troublée – vécue sous la domination de l’occupant romain – on
attend plus que jamais le roi promis qui doit venir sauver Israël.
Le
titre « Fils de David » sert donc à désigner ce roi sauveur que Dieu a
promis ; c’est une autre appellation du Messie.
Comment
Bartimée en est-il arrivé à penser que Jésus était ce roi sauveur attendu ?
Probablement par la rumeur publique. Mais il est clair que Bartimée en est
profondément convaincu.
Avec
ses contemporains, il sait que l’arrivée du Messie doit apporter enfin un grand
retournement de situation.
Il
se rappelle, en effet, que, selon le livre d’Esaïe (cf. Es 35,5-6), quand le
Messie viendra, « les yeux des
aveugles verront, les oreilles des sourds entendront, le boiteux bondira comme
un cerf et la bouche du muet criera de joie » (voir aussi Mt 11,5).
Pour
Bartimée, l’aveugle… l’heure de la délivrance a donc sonné. Il ne faut surtout
pas la laisser passer. D’où la vigueur – presque la violence – qu’il déploie
pour se faire entendre par-dessus le brouhaha du cortège des pèlerins qui
accompagnent Jésus.
Ce titre messianique
utilisé par Bartimée, peut, d’ores et déjà, nous poser une question, à nous
aussi :
Croyons-nous – comme
lui – que Jésus est ce Messie capable de changer notre vie ?
Croyons-nous –
nous aussi – qu’il nous est possible d’adresser nos prières au Seigneur ?
…. Non pas pour demander tout et n’importe quoi… non pas une prière magique où
Dieu aurait tout à faire à notre place… mais une prière qui nous engage avec
lui… une prière qui nous incite nous-mêmes au changement… en demandant à Dieu
qu’il nous donne la force d’accepter et d’opérer des transformations dans notre
vie et notre monde ?
- Le 2ème
point que je voulais révéler avec vous concerne justement l’attitude de foi engagée de Bartimée… à qui Jésus adressera cette
fameuse réponse : « Va, ta foi
t’a sauvé » (v.52).
Après avoir crié
vers Jésus… et après que celui-ci se soit arrêté… Marc nous raconte que Jésus
le fait appeler (v.49)… que l’aveugle
rejette son manteau, qu’il se lève d’un bond, et qu’il s’avance vers Jésus (v50)…
alors qu’il n’y voit strictement rien.
Il faut
s’arrêter un instant sur ces précisions, notamment sur ce manteau qu’il laisse
tomber : Dans la Bible, le vêtement est signe d’identité. En soulignant
qu’il rejette son vêtement, Marc veut nous dire que Bartimée se dépouille de ce
qui fait son identité aux yeux de ceux qui le croisent chaque jour sur le bord
de la route. Il ne veut plus de cet habit trop étroit qu’on lui colle à la peau,
qui l’enferme et le réduit à un rôle d’aveugle et de mendiant.
Par ce geste, il
manifeste également son courage : Il ose abandonner ses défenses et ses
protections… la carapace derrières laquelle il se protégeait des autres. Il se
met, en quelque sorte, à nu et expose encore plus sa faiblesse et ses
difficultés. Puis il prend le risque de se lever et de se diriger seul vers
Jésus… en aveugle.
Mais les choses
ne s’arrêtent pas là : Comme si ce n’était pas évident… et comme si ce
n’était pas suffisant… après l’avoir incité à se lever et à se mettre en
mouvement (v.49), pour occuper un statut d’homme debout… Jésus lui demande
alors d’exprimer son désir de guérison… comme s’il fallait que l’aveugle
confirme sa prise d’autonomie par la parole.
« Que veux-tu que je fasse pour
toi ? »
L’aveugle répondit « Rabbouni, que
je retrouve la vue »
(v.51)
Par cette
question, Jésus nous montre une chose : la guérison à laquelle aspire
Bartimée, ne peut advenir qu’à travers sa parole… une parole qui le restitue à
lui-même.
Pour
retrouver sa dignité, Bartimée doit devenir un être de parole qui exprime
publiquement, et sans détour, son manque et son désir… ce qui le fait souffrir
et dont il veut être libéré.
L’aveugle
répond à Jésus en l’appelant « Rabbouni »… un terme qui exprime une confiance
et une proximité avec le « Rabbi », le maître Jésus.
Ce
titre montre qu’il s’agit pour lui d’une rencontre personnelle et intime, qui
le touche au plus profond de son existence.
En
Jésus, il a enfin rencontré quelqu’un qui est prêt à le reconnaître pleinement…
qui est prêt à écouter son désir… qui est prêt à l’aimer tel qu’il est.
Un
tel amour – qui accueille et qui relève – est évidemment libérateur.
Alors,
sans que Jésus ne fasse aucun geste… en reconnaissant simplement la démarche de
confiance inouïe de Bartimée, par cette seule parole : « va, ta foi t’a sauvé » … Marc
nous dit que l’homme, non seulement, retrouva la vue, mais qu’il s’engagea à la
suite de Jésus sur le chemin… autrement dit, qu’il devint son disciple (v.52).
Ce
qui se passe dans ce récit de guérison est très intéressant :
Marc
ne relate aucun geste magique qui nous inciterait à classer ce miracle dans la
catégorie des événements mystérieux et surnaturels.
Ce
qu’il met en avant, c’est la rencontre de foi d’un homme qui advient à la
parole, grâce à un autre homme (Jésus) dont la Parole est aimante et libératrice.
Autrement
dit… tout se joue ici par la Parole du fils de Dieu : une parole (une
question, en réalité) qui incite Bartimée à changer de place et à prendre la
parole… et qui se fait parole d’accueil et de libération.
La
manière dont Jésus s’y prend avec cet homme aveugle peut nous instruire sur
notre façon de comprendre le salut… et sur notre façon de comprendre les
miracles…
Je
crois qu’il y a deux écueils à éviter :
-
D’une part, on entend parfois autour de nous cette expression : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu,
pour mériter ça ».
Croire
aux miracles, ce n’est évidemment pas une question de « mérites ».
Bartimée n’a pas mérité son handicap, comme il n’a pas mérité son salut, sa
guérison.
Tout
ce qui peut nous arriver dans la vie n’est pas forcément une question de « mérites »…
Heureusement !… mais bien plus une question de « rencontres ».
Bien
évidemment, dans certaines situations, nous pouvons subir les conséquences de
nos actes… mais nous pouvons aussi rencontrer des événements fortuits, imprévus
et accidentels… nous pouvons en être victimes, sans en être responsables.
-
D’autre part, croire aux miracles, ce n’est pas croire que Dieu agirait du haut
du ciel indépendamment de nous, de notre personne, de notre volonté, de notre
liberté. Ce n’est pas croire que Dieu aurait tout à faire, sans que nous n’ayons
rien à faire.
L’attitude
de Jésus dans cette rencontre nous montre que le Seigneur ne veut pas agir à notre place. Il ne veut
faire qu’avec nous. Il veut que nous soyons partie prenante de notre salut.
Nous voyons que,
par son appel et son questionnement, Jésus rend Bartimée pleinement acteur de
sa guérison… alors qu’au début du récit, il faisait simplement « partie du
décor »… appelé à patienter indéfiniment au bord du chemin… car c’était la
place que la société de l’époque – avec la complicité des hommes – réservait
aux personnes handicapées.
Entre
parenthèses… la manière d’agir de Jésus peut nous faire penser à un autre passage
de l’évangile quand il ose demander à un homme paralysé depuis 38 ans au bord
de la piscine de Bethzatha … si, vraiment, il veut guérir (cf. Jn 5,6).
Bien entendu…
notre expérience quotidienne nous montre qu’il ne suffit pas forcément de vouloir
guérir, pour y parvenir… sinon beaucoup de fauteuils roulants seraient vides
autour de nous…
Mais, pour le
moins, ce que l’évangile nous rappelle, c’est qu’il faut déjà – et quand même –
le vouloir et y croire, pour s’engager dans un chemin de guérison… que toute
guérison implique notre participation… qu’on ne peut pas demander au Seigneur du
changement dans notre vie, si nous ne sommes pas prêts, nous-mêmes, à changer… à
nous y engager.
Du coup… je
crois que nous pouvons réfléchir personnellement et collectivement à cette
question posée par Jésus : « Que
veux-tu que je fasse pour toi ? » ; « veux-tu guérir ? »
Voilà, en
réalité, une question qui s’adresse à chacun d’entre nous…
Qu’aurions-nous
à lui répondre aujourd’hui ?
Sommes-nous
vraiment d’accords pour que des choses changent dans notre vie et dans notre
monde ?... quitte à ce que cela vienne nous bousculer dans nos
fonctionnements, nos croyances et nos habitudes… quitte à devoir renoncer à
certaines choses… et peut-être, dans nos sociétés occidentales, à un certain
confort… à nos prérequis et nos prés-carrés, notre argent ou notre pouvoir… pour
plus de justice autour de nous ?
Sommes-nous
prêts à nous laisser renouveler et transformer par l’Esprit de Dieu ? à
faire place à la nouveauté ?
- Enfin, je
terminerai par un 3ème et dernier point dans notre passage. Il
s’agit de l’attitude de la foule… et
celle de « disciple(s) ».
A travers le
comportement de ceux qui sont autour de Jésus, Marc nous interroge sur ce que
signifie « voir » ou « être aveugle » :
Au départ, il
nous présente une foule d’admirateurs qui suit Jésus, mais sans forcément
reconnaître en lui le Messie, celui qui peut changer les choses, pour autant
qu’on lui fasse vraiment confiance, qu’on s’engage avec lui.
Quand un aveugle
se fait remarquer sur le chemin, en criant, en vociférant, elle le rabroue et
cherche à le faire taire (v. 48)… alors que tout en étant aveugle, il est
justement en train de crier sa foi en Jésus, comme Messie… comme son Sauveur.
Il faudra alors l’insistance
de Bartimée et l’intervention de Jésus, pour que la foule change d’avis, pour
qu’elle accepte que l’homme quitte la place qu’on lui avait assignée, pour qu’elle
cesse de faire obstacle à la rencontre et finisse, au contraire, par encourager
l’homme à s’approcher (v. 49).
On voit bien ici
l’inversion des rôles entre « aveugle » et « voyants » :
Alors que
l’homme est médicalement aveugle, il voit parfaitement clair par le cœur et par
la foi. Il a discerné qui est Jésus, malgré son handicap.
Au contraire,
alors que la foule est vraisemblablement constituée d’hommes et des femmes
bien-voyants, elle fait, d’une certaine manière, preuve de cécité, d’un
aveuglement spirituel. Elle ne voit pas encore Jésus avec les yeux de la foi.
Par ce jeu de
croisement, le récit nous appelle à nous positionner : comment voyons-nous
Jésus, nous aussi ? Le reconnaissons-nous comme notre sauveur
personnel ?... comme celui qui vient manifester le projet de salut de
Dieu ?
Par ailleurs, cette
inversion des rôles nous invite à nous questionner de deux façons différentes :
- D’abord, que
penser de cette foule de bien-voyants qui « suit » Jésus, mais qui ne semble pas avoir compris ce que
« suivre » signifie
vraiment… dans la mesure où le regard de cette foule reste insensible à l’appel
de cet homme ?
Qui sont ces
disciples qui semblent attentifs au Christ, mais qui n’ont même plus d’yeux
pour ceux qui sont bloqués et enlisés au bord du chemin… qui ne voient même
plus ses aveugles et ses mendiants… sauf pour les faire taire et les empêcher
de déranger ?
Qui est vraiment
« aveuglé » dans cette histoire ?
Et qu’en est-il
de nous aujourd’hui ?
Malheureusement,
il suffit de fréquenter – à l’occasion – les métros parisiens pour se rendre
compte que les choses n’ont pas complètement changé.
Certes,
aujourd’hui, les aveugles peuvent toucher une « allocation adulte
handicapé », qui leur confère un revenu de base, leur permettant de ne
plus vivre de la mendicité. Mais qui se soucie réellement d’eux ?
Qui regarde
encore tous les laissés-pour-compte affalés sur les sièges ou à même le sol sur
les quais du métro ? Qui s’en préoccupe réellement ? Vingt siècles
après Jésus… on peut s’étonner de notre incapacité et de notre inaptitude au
changement… on peut s’interroger sur le manque de motivation de l’homme, pour
réellement changer les choses. Et cela nous indique que le combat contre
l’indifférence et l’exclusion est loin d’être terminé.
- D’autre part –
et d’une autre manière – ce récit nous invite également à nous interroger sur
le rôle de disciple(s) :
« Être
disciple »… « suivre le Christ »… ce n’est sûrement pas « faire
obstacle » à la rencontre avec le Seigneur…comme la foule a d’abord tenté
de le faire avec Bartimée. C’est, au contraire, tout faire pour la permettre… pour
« favoriser » cette rencontre.
Du coup… ce
passage vient questionner notre aptitude au témoignage :
Que pouvons-nous
faire pour favoriser la rencontre de nos contemporains avec l’Evangile… pour
permettre à nos amis, à nos voisins, à nos connaissances d’approcher Jésus, comme
cet aveugle ?
Osons-nous dire
que nous sommes Chrétiens et Protestants autour de nous ?
Mieux
encore : Pourquoi n’oserions-nous pas proposer à une personne de notre
entourage de découvrir le Protestantisme, de venir à un culte, au moins une
fois, par curiosité ?
En bref…
osons-nous faire entendre ce qui fonde notre espérance et notre confiance dans
la vie : le fait que nous plaçons notre foi en un Dieu Vivant… en un Dieu Créateur
et Sauveur.
* Je crois, chers amis, que ce que nous redit l’Evangile de ce jour, c’est que l’accueil, le témoignage et la guérison passent par la parole.
* Je crois, chers amis, que ce que nous redit l’Evangile de ce jour, c’est que l’accueil, le témoignage et la guérison passent par la parole.
Alors… n’ayons
pas peur… n’ayons aucune crainte !
Accueillons dans
nos cœurs Jésus-Christ… celui qui vient incarner la Parole de salut de Dieu… et
osons faire connaître cette Parole autour de nous. Car elle est véritablement susceptible
de transformer notre vie et notre monde… pour peu que nous lui donnions plus
d’espace en nous et autour de nous… pour peu que nous acceptions de quitter le
manteau des convenances, des apparences, des règlements, de la morale
peut-être… pour recevoir et adopter celui d’enfants de Dieu.
C’est bien là,
fondamentalement, ce que nous rappellent les récits de miracles : Ils
manifestent l’irruption de la grâce de Dieu… Ils nous redisent que cette grâce
a le pouvoir de briser les déterminismes… qu’elle permet aux hommes de franchir
et de dépasser les frontières, les limites et les obstacles que les
circonstances, l’histoire et les usages humains ont parfois posés de façon
injuste et arbitraire.
Face à l’injustice…
face à tous ce qui nous enferme et nous aveugle… l’Evangile vient nous redire
que la grâce et la foi ont la capacité de faire sauter des verrous, d’ouvrir
des yeux et des portes, pour nous rendre libres et vivants, à la suite de Jésus
Christ.