dimanche 28 novembre 2021

Veillez - lorsque l'évangile nous appelle à la vigilance

Lectures biblique  : Lc 21, 25-36 (lecture du jour) ; Mt 24, 36-44 ; Mc 5, 1-20

Thématique : "Veillez !" : lorsque l'Evangile nous appelle à la Vigilance 

Prédication de Pascal LEFEBVRE (voir ci-dessous dans cette page) - le 28/11/21 à Bordeaux (temple du Hâ)



Lectures 

 

LUC – 21, 25-36- La venue du Fils de l’homme

25« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, et sur la terre les nations seront dans l’angoisse, épouvantées par le fracas de la mer et son agitation, 

26tandis que les hommes défailliront de frayeur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde ; car les puissances des cieux seront ébranlées. 

27Alors, ils verront le Fils de l’homme venir entouré d’une nuée dans la plénitude de la puissance et de la gloire.

 

L’approche du Règne de Dieu

28« Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche. » 

29Et il leur dit une comparaison : « Voyez le figuier et tous les arbres : 

30dès qu’ils bourgeonnent vous savez de vous-mêmes, à les voir, que déjà l’été est proche. 

31De même, vous aussi, quand vous verrez cela arriver, sachez que le Règne de Dieu est proche. 32En vérité, je vous le déclare, cette génération ne passera pas que tout n’arrive. 

33Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.

 

Exhortation à la vigilance

34« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que vos cœurs ne s’alourdissent dans l’ivresse, les beuveries et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste, 

35comme un filet ; car il s’abattra sur tous ceux qui se trouvent sur la face de la terre entière. 36Mais restez éveillés dans une prière de tous les instants pour être jugés dignes d’échapper à tous ces événements à venir et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 

Mt 24, 36-44- Nul n’en connaît le jour : veillez !

36« Mais ce jour et cette heure, nul ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne sinon le Père, et lui seul. 

37Tels furent les jours de Noé, tel sera l’avènement du Fils de l’homme ; 

38car de même qu’en ces jours d’avant le déluge, on mangeait et on buvait, l’on se mariait ou l’on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, 

39et on ne se doutait de rien jusqu’à ce que vînt le déluge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme. 

40Alors deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé ; 

41deux femmes en train de moudre à la meule : l’une est prise, l’autre laissée. 

42Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur va venir. 

43Vous le savez : si le maître de maison connaissait l’heure de la nuit à laquelle le voleur va venir, il veillerait et ne laisserait pas percer le mur de sa maison. 

44Voilà pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ignorez que le Fils de l’homme va venir.

 

Mc 5, 1-20- Guérison d’un démoniaque dans la Décapole

1Ils arrivèrent de l’autre côté de la mer, au pays des Géraséniens. 

2Comme il descendait de la barque, un homme possédé d’un esprit impur vint aussitôt à sa rencontre, sortant des tombeaux. 

3Il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne. 

4Car il avait été souvent lié avec des entraves et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les entraves, et personne n’avait la force de le maîtriser. 

5Nuit et jour, il était sans cesse dans les tombeaux et les montagnes, poussant des cris et se déchirant avec des pierres. 

6Voyant Jésus de loin, il courut et se prosterna devant lui. 7D’une voix forte il crie : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas. » 

8Car Jésus lui disait : « Sors de cet homme, esprit impur ! » 

9Il l’interrogeait : « Quel est ton nom ? » Il lui répond : « Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. » 

10Et il le suppliait avec insistance de ne pas les envoyer hors du pays. 

11Or il y avait là, du côté de la montagne, un grand troupeau de porcs en train de paître. 

12Les esprits impurs supplièrent Jésus en disant : « Envoie-nous dans les porcs pour que nous entrions en eux. » 

13Il le leur permit. Et ils sortirent, entrèrent dans les porcs et le troupeau se précipita du haut de l’escarpement dans la mer ; il y en avait environ deux mille et ils se noyaient dans la mer. 14Ceux qui les gardaient prirent la fuite et rapportèrent la chose dans la ville et dans les hameaux. Et les gens vinrent voir ce qui était arrivé. 

15Ils viennent auprès de Jésus et voient le démoniaque, assis, vêtu et dans son bon sens, lui qui avait eu le démon Légion. Ils furent saisis de crainte. 

16Ceux qui avaient vu leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et à propos des porcs. 17Et ils se mirent à supplier Jésus de s’éloigner de leur territoire. 

18Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque le suppliait, demandant à être avec lui. 

19Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit : « Va dans ta maison auprès des tiens et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » 

20L’homme s’en alla et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous étaient dans l’étonnement.

 

Prédication :

 

* Selon les évangélistes, la prédication de Jésus a été marquée par la croyance en la venue du Fils de l’homme, un personnage envoyé par Dieu, qui, tel un roi plein de gloire, aura le pouvoir et la faculté de juger l’humanité, en apportant la lumière de la vérité sur les agissements des humains. 

 

Après les évènements de la mort et de la résurrection de Jésus, les premières communautés chrétiennes ont fait le rapprochement entre la figure du Fils de l’homme (qui était déjà présente dans le judaïsme, notamment dans le livre de Daniel : cf. 7,13-14) et Jésus, en tant que Christ. Ainsi, on a fini par assimiler les 2 figures, par associer l’attente de la venue du Fils de l’homme à l’attente de la parousie, c’est-à-dire à la venue ou au retour du Christ. 

 

En effet, très longtemps, l’espérance chrétienne a été marquée par l’espérance du retour du Christ. Beaucoup de Chrétiens, aujourd’hui encore, attendent cet évènement qui devrait signer la fin des temps et la venue pleine et entière du règne de Dieu. 

 

Cela dit, certains interprètent la fin des temps simplement comme le moment imprévisible de notre mort, puisque celle-ci marquera – pour chacun de nous – la fin du temps de notre existence biologique. 

 

Pour ma part, je ne saurais dire si un jour, Jésus lui-même reviendra ou si Dieu enverra une ou d’autres personnes, d’autres représentants, d’autres prophètes, d’autres Messies, pour – à nouveau - incarner sa Parole et manifester sa révélation. 

 

En effet, personne ne peut dire si la révélation est définitivement clôturée. Nous ne sommes pas à la place de Dieu. Ce n’est pas parce que Dieu s’est manifesté de façon centrale en Jésus Christ il y a 2000 ans… ce n’est pas parce que le canon biblique est – pour nous – défini et clôturé… que Dieu (l’Éternel, le Tout Autre), dans sa souveraineté, ne peut pas continuer de se manifester par des hommes et des femmes inspirés, aujourd’hui et demain. 

 

L’avenir n’est pas connu, mais le présent, pour nous Chrétiens est marqué par le message de Jésus Christ, par sa Bonne Nouvelle. Et le message de l’Évangile, précisément, nous appelle à la vigilance, en attendant - peut-être - la venue future de ce Fils de l’homme, de ce personnage qui incarnera la présence de Dieu – sa vérité – pour manifester sa lumière. 

 

En ce premier dimanche de l’avent, nous sommes donc appelés à veiller, à rester vigilants. 

Ce que nous révèle l’Évangile, dans un langage emprunté au style apocalyptique, c’est que la venue du Fils de l’homme sera marquée par des signes. Les évangiles les présentent comme des signes cosmiques : ciel et terre seront ébranlés ; la voute céleste chavirera tout entière. Déjà le prophète Joël l’annonçait (cf. Jl 3,3-4). Pour lui ces évènements et ces bouleversements correspondront à l’effusion de l’Esprit saint. 

Les apocalypses juives voient dans cette tourmente cosmique une sorte de retour au chaos précédent la création. Mais au point culminant de cet angoissant cataclysme surgira le Fils de l’homme, dont la venue s’effectuera dans la gloire. 

 

Cet avènement extraordinaire – synonyme de crainte et de tremblement - apportera enfin (comme l’indique le grec) « la délivrance », « la libération », autrement dit « le salut » pour les éveillés, pour ceux qui sont restés vigilants. 

 

Ainsi donc la litanie des malheurs annoncés – qui coïncide avec la venue du Fils de l’homme - aura malgré tout une fin, un but : la libération des justes. 

L’Évangéliste insiste : le règne est proche ! la délivrance est proche ! relevez la tête, préparez-vous, soyez vigilants, « restés éveillés – dit-il – dans une prière de tous les instants pour être jugés dignes d’échapper à tous ces évènements à venir et de vous tenir debout devant le fils de l’homme » (v.36). 

 

« Se tenir debout devant le fils de l’homme » est une belle expression. Elle peut être entendue de plusieurs façons : cela peut vouloir dire : tenez-vous dans la confiance dans la perspective de cette rencontre : soyez patients et confiants… ou encore, tenez-vous debout dès maintenant en adultes libres et responsables, dans l’attente de cette rencontre… ou encore, menez des actes justes, afin de ne pas avoir honte au jour du jugement et de pouvoir vous tenir debout devant le fils de l’homme. 

 

* La question qui se pose, en effet, est comment rester vigilant ? 

Que devons-nous vivre, que devons-nous faire, en attendant la venue hypothétique du Fils de l’homme ? 

 

Notre passage nous donne quelques indications : rester vigilant, ne pas alourdir son cœur, en sombrant dans l’ivresse, ou en étant plombé par les soucis de la vie, à savoir en étant accaparé par les préoccupations matérielles ou par l’argent. 

On sait que Luc revient à plusieurs reprises sur ce thème de l’accaparement des soucis de la vie courante – ou de la préoccupation pour l’argent - qui risquent de nous éloigner de la confiance en Dieu et du temps consacré à la fois aux autres et à l’épanouissement de notre vie spirituelle. 

 

* L’évangéliste Matthieu dans les textes qui suivent notre passage[1], au chapitre 25, textes que nous ne pouvons pas lire ce matin, au risque d’être trop long – mais que vous avez certainement en mémoire – … Matthieu revient aussi sur cette question. 

Après l’exhortation qu’il lance à veiller, pour nous tenir prêts dans l’attente du fils de l’homme, il nous livre 3 paraboles qui nous donnent des pistes sur ce que nous pouvons vivre en attendant la parousie. 

 

A travers les 3 paraboles, des dix vierges, des talents, et du jugement dernier, il appelle les croyants à cultiver la foi, l’espérance et l’amour, comme les 3 vertus théologales qui nous rapprocheraient du règne de Dieu. 

 

-      La parabole des talents (Mt 25) met en avant la foi, la confiance de ceux qui ont accueilli avec joie et sérieux les talents reçus et confiés par le Maître et qui en ont gagné d’autres grâce à leur confiance, leur courage et leur engagement, contrairement à celui qui a eu peur, et du coup qui n’a rien fait, qui a enterré son talent dans la terre et qui l’a ainsi perdu et gâché. 

 

-      A côté de la confiance, la parabole des dix jeunes femmes (Mt 25) met en avant la prévoyance, la prudence et l’espérance, à travers l’huile des 5 jeunes filles avisées… l’huile que celles-ci ont emporté dans des fioles pour garder leur lampe allumée, malgré la longue attente – alors que les insensées n’ont rien prévu. 

Les 5 jeunes femmes prévoyantes et vigilantes symbolisent la figure du croyant avisé. 

Elles se sont préparées à l’attente de celui qui doit venir (l’époux, le Messie, dans la parabole) pour une longue durée. Elles ont donc cultivé l’espérance que le Maître viendra quoi qu’il arrive, même avec du retard, et qu’il accomplira toute justice. Elles croient en la promesse qu’elles finiront par se réjouir avec Celui qui vient. 

 

-      Enfin, la parabole du jugement dernier (Mt 25), où les fidèles brebis sont séparées des chèvres rebelles, met avant les actes d’amour réalisés par les Justes : ceux qui sont présentés comme « les bénis du Père » sont ceux qui se sont préoccupés des autres, ils ont accompli des œuvres de miséricorde : donner à manger aux affamés, donner à boire aux assoiffés, accueillir les étrangers, vêtir ceux qui étaient nus, visiter les malades, aller trouver ceux qui étaient en prison. 

En accomplissant ces actes d’amour et de solidarité à l’égard « des plus petits », c’est comme s’ils avaient accueilli, soutenu, encouragé le Fils de l’homme lui-même. 

L’amour qui relie les êtres humains (dont Dieu est solidaire) est donc présenté comme le critère du jugement. 

 

Au-delà de ces 3 textes de Matthieu 25, bien d’autres textes de l’Évangile nous indiquent comment veiller… que vivre et que faire, en attendant la venue du Fils de l’homme, qui viendra accomplir le règne de Dieu. 

Ainsi, à côté de la foi, de l’espérance et de l’amour, nous aurions pu choisir d’autres passages de l’Évangile pour nous guider en ce premier dimanche de l’avent. 

 

* J’ai eu envie de partager avec vous un autre passage du NT dans l’évangile de Marc au chapitre 5, à travers le récit de la guérison d’un démoniaque en terre païenne. Car, pour moi, ce passage représente aussi des qualités que nous sommes appelés à cultiver – comme le discernement et le courage de Jésus. 

 

Bien sûr, c’est un texte un peu particulier, parce qu’il est question d’un exorcisme… En cela, nous pourrions penser que ce passage ne nous concerne pas vraiment, car la chose est peu commune et assez éloignée de notre quotidien. Mais ce qui peut nous intéresser dans ce passage c’est l’attitude de Jésus. 

 

De quoi s’agit-il dans ce récit ? 

 

Un homme marqué par la confusion – le texte le présente sous l’emprise d’un esprit impur – est décrit comme un mort-vivant impossible à maitriser et qui s’inflige des automutilations. 

Cet homme semble avoir perdu le contrôle de lui-même, pour devenir le jouet de forces impures et destructrices. 

 

Cet individu est prisonnier de son mal. Il vit à l’écart. On apprend que des habitants – par peur ou du fait qu’ils étaient incommodés ou dérangés par ses cris et son comportement – ont essayé de le neutraliser, de le lier pour l’empêcher de nuire et de se nuire. 

Mais, ironie du sort, ils n’ont pas réussi à lier cet homme qui en fait était déjà lié par quelques forces mauvaises, par un esprit impur (c’est-à-dire qu’il était sous l’emprise d’un mal, d’une maladie, d’une force néfaste inexpliquée) qui semble le doter d’une force rebelle et monstrueuse. 

 

Ceux qui ont tenté de l’enchainer, en réalité, se trompaient de cible. Ce n’était pas l’homme lié par un esprit impur qu’il fallait tenter d’entraver, mais celui qui s’était rendu maître de lui. Celui que l’Évangéliste nomme ailleurs le Satan (cf. Lc 3,27) ou le démon. 

 

Effectivement, le séjour de cet homme dans les tombeaux suggère symboliquement que des esprits impurs ou mauvais le tirent vers le bas, vers la mort… une mort lente attend ce possédé… et ses tourments risquent de se prolonger si personne ne s’occupe de lui. 

 

Précisément, Jésus aurait pu dire à cet homme de passer son chemin - surtout qu’il se trouve en territoire païen - mais le Christ voit toujours plus loin que les apparences et il a toujours à cœur de rendre à chaque être humain son identité véritable d’enfant de Dieu. 

 

Jésus s’occupe donc de cet homme en pratiquant une sorte d’exorcisme ou de guérison, une thérapie qui peut nous laisser interrogatif, puisque la chose est très éloignée de ce que nous connaissons. 

 

Jésus ordonne ainsi à l’esprit impur de sortir de cet homme. Et l’esprit Légion - qui décrit en réalité une multitude d’esprits impurs (une légion romaine comptait 6000 hommes) - se retrouve chassé dans un troupeau de porc, qu’ils s’avèrent incapables de contrôler. 

Soumise à une telle force destructrice, le troupeau de deux mille porcs se jette dans la mer où ils se noient. 

 

Le récit s’achève par un dialogue avec les gens du pays. Ils constatent certes le changement d’attitude de l’homme désormais paisiblement assis, vêtu et disposant de toute sa raison. Mais, loin de s’émerveiller de l’effet bénéfique de la rencontre de Jésus pour cet homme, qui a tant souffert, qui a recouvré son humanité et qui redevient sujet de sa propre parole, les gens du pays – eux – se laissent envahir par la peur. 

 

Qui est-il donc ce Jésus qui est parvenu à faire ce que nul autre n’avait réussi à faire avant lui ? Qui est cet homme capable de chasser les esprits mauvais ? 

Et par ailleurs, qui est-il ce Jésus qui vient troubler le quotidien et les affaires - le business - de ce village ? 

 

Le fait que les villageois supplient Jésus de quitter le territoire indiquent le mécontentement de ceux qui auraient finalement préféré que rien ne change, malgré le malheur de cet homme et l’injustice de la situation : ils auraient préféré que l’homme reste à l’écart, que les habitudes demeurent, et que le commerce de l’élevage des porcs reste florissant. 

 

Les gens du pays n’apprécient donc pas ce qui vient de se passer : ce qui vient casser leur business bien rodé. Ils ne supportent pas les effets collatéraux, la perte économique générée du fait de cette libération… puisque ce qui a été un gain pour cet homme est devenu une perte pour eux. 

Mais la question se pose : pourquoi personne n’avait pu aider cet homme ? pourquoi personne ne l’avait pris en charge ? 

 

Ce récit peut nous indiquer ce que « veiller » signifie : c’est veiller sur soi et veiller sur son prochain !

A travers ce passage de l’évangile, nous comprenons que le Christ nous appelle à ne pas rester indifférents aux malheurs et aux malheureux que nous croisons sur notre route. 

Le salut que Jésus offre à cet homme est une délivrance, une libération… il sort cet homme d’une emprise néfaste qui le tenait en esclavage. 

L’homme délivré peut enfin passer des tombeaux à sa maison, du monde des morts à une vie renouvelée. Sa vie à lui n’est plus marquée par la peur, l’angoisse, la confusion, l’isolement… il est rendu à lui-même et à une vie sociale désormais possible. 

 

Ce que ce récit évangélique peut nous enseigner – entre autres – c’est le discernement et le courage de Jésus :

Son discernement est fondé sur sa confiance en Dieu. Cette confiance lui a permis de chasser avec assurance les esprits mauvais. 

Son courage vient du fait que Jésus n’a pas laissé cet homme de côté, il s’en est préoccupé, et il a pris le risque de se mettre à dos tout un village juste pour sauver un homme, qui n’était pourtant pas un croyant, ni un coreligionnaire, mais finalement un étranger en terre païenne. 

 

Jésus n’avait rien à gagner dans cette histoire, et c’est cela qui doit attirer notre attention. 

Il aurait pu s’éviter bien des problèmes, bien des tracas en passant son chemin… en ne faisant rien… mais Jésus n’est pas du genre à chercher la sécurité ou la tranquillité… il cherche le règne de Dieu et sa justice (cf. Mt 6,33). 

 

En d’autres termes, Jésus n’a agi que guidé par sa conscience altruiste, inspiré par l’amour du prochain… et fort de son assurance en l’amour de Dieu qui ne laisse personne de côté. 

Il n’a eu qu’un but : libérer l’homme de son mal. Aussi, il n’a pas hésité à sortir de sa zone de confort pour sauver cette personne. 

 

* C’est ce à quoi nous sommes aussi appelés – nous aussi – en tant que disciples du Christ… à veiller sur autrui avec conscience et bienveillance. Et c’est en cela que ce récit nous concerne : 

 

Accepter de nous rendre disponibles, de sortir de notre zone de confort, pour nous tourner vers les autres, pour dénoncer les injustices, pour libérer ceux qui sont sous emprises, pour rendre à chacun une place et son identité d’enfant de Dieu. 

 

Aujourd’hui, des hommes et des femmes continuent d’agir dans le sillage de Jésus, qu’ils soient croyants ou non… ils agissent par conscience morale, bien qu’ils n’aient rien à y gagner. Je pense à tous ceux qui dénoncent des scandales (les lanceurs d’alertent), ceux qui prient pour ceux qui souffrent (comme les membres de l’ACAT), ceux qui soutiennent les migrants (comme les bénévoles de la CIMADE), ceux qui mènent des actions solidaires pour les plus pauvres (comme les bénévoles engagés dans l’entraide, dans les œuvres protestantes ou catholiques)… et bien d’autres… qui luttent pour plus de justice. 

 

Face à bien des situations, nous devons nous poser la question de ces hommes et ces femmes qui agissent gratuitement – non par intérêt – mais uniquement par souci de l’autre, du bien commun, par souci de la justice, par droiture, du fait de leur conscience aiguisée et élargie … et qui pourtant n’ont rien à y gagner… et ont même parfois beaucoup à perdre. 

 

Aujourd’hui, je pense en particulier à des hommes et des femmes qui agissent dans 2 domaines :

-      Celles et ceux qui vont crier, manifester, s’indigner et défendre les droits des migrants et des demandeurs d’asile, dont les droits fondamentaux sont souvent bafoués. (La question n’est pas d’abord de savoir si nous pouvons recevoir et intégrer tout le monde dans notre pays, mais de permettre à chacun d’être accueilli provisoirement dans des conditions dignes, dans l’attente d’une réponse à une demande d’asile.) Il y a ainsi des hommes et des femmes courageux, exemplaires, qui luttent pour faire respecter le droit … ils font partie de ces personnes vigilantes que l’Évangile nous appelle à être ou devenir… en attendant la venue du Fils de l’homme et l’accomplissement du Règne de Dieu 

 

-      Je m’interroge aussi sur celles et ceux qui dénoncent les scandales sanitaires. Nous avons tous en mémoire le scandale du « Médiator » et le courage de cette femme médecin Irène Frachon qui a agi comme un lanceur d’alerte à l’encontre du laboratoire Servier qui a été condamné pour tromperie aggravée… Celle-ci n’avait pourtant rien à y gagner si ce n’est que des soucis personnels et professionnels. 

 

Aujourd’hui, ce sont des médecins en Europe, aux États-Unis, en Israël, qui nous alertent sur les dangers des effets secondaires des vaccins ARN, notamment pour les plus jeunes et les moins de 65 ans. 

En Europe, Eudravigilance (le réseau européen officiel qui assure l’évaluation des effets secondaire des médicaments) a notifié plus d’1 million 200 000 effets secondaires liés à la vaccination (dont environ un quart de cas graves), alors que tous les problèmes ne sont pas répertoriés et que cette information n’est pas diffusée.[2]

 

D’ailleurs, même quand nous avons l’information, nous ne savons pas quoi penser de ces chiffres pourtant officiels (et certainement sous-estimés, du fait d'une sous-déclaration des effets secondaires).

 

Que devons-nous faire pour les jeunes dont nous avons la responsabilité ?

Comment faire la part des choses face à des discours contradictoires autour de nous ?

Qui devons-nous croire ? quels sont les intérêts en jeu ?

 

o  D’un côté, le gouvernement nous exhorte à accepter l’injection d’une 3eme dose pour doper notre système immunitaire et éviter un éventuel engorgement des hôpitaux. En ce sens, une étude de l’OMS affirme que la vaccination aurait déjà permis de sauver 470 000 séniors - de plus de 60 ans - en Europe. Mais, faut-il croire ces chiffres qui ne sont que des estimations, alors même que l'OMS ne recommande pas cette 3ème dose ? [3]

 

o  De l’autre, des hommes et des femmes médecins, spécialistes, virologues publient des tribunes dans des revues spécialisées ou sur les réseaux sociaux, pour dénoncer les lourdes conséquences des injections, en matière de problèmes neurologiques ou cardiaques (myocardites, péricardites), de risques de thromboses et de cancers. Ils annoncent une catastrophe sanitaire à venir, et regrettent le manque de principes de précautions (principalement à l’égard des plus jeunes).[4]

 

Comme vous, je ne suis pas médecin et je me garderai bien de vous dire quoi faire… si ce n’est de faire preuve de prudence.

 

Dans de telles conditions, comment exercer notre discernement ? Comment agir en conscience ?

 

En nous informant largement (pas seulement à travers la télévision / mais aussi par le biais des médias alternatifs) … en pesant les arguments contradictoires… (le critère bénéfices /risques en fonction de l’âge) [5]… puisque visiblement la communauté scientifique est divisée… et en refusant d’agir sous la pression de la peur. [6]

 

Il me semble que l’appel à la vigilance que l’Évangile nous adresse aujourd’hui vaut pour tous les domaines de notre vie… car cette vie terrestre est certes provisoire et éphémère, mais elle nous a été confiée par Dieu. Nous devons en prendre soin. 

 

Ce qui m’interroge personnellement, et ce qui doit éveiller notre attention (me semble-t-il) c’est que les médecins et les scientifiques qui dénoncent les effets secondaires des injonctions expérimentales n’ont rien à y gagner. 

A part, être discrédités ou blâmés par les médias pour leurs affirmations à contre-courant… ils n’ont rien à gagner à remettre en cause ces injonctions… ils ne risquent de récolter que des problèmes et des soucis… et d’être visés par un discrédit professionnel.[7]

Pourtant, certains semblent prêts à sacrifier leur carrière et leur réputation. 

 

Alors pourquoi le font-ils ? quelles sont leurs motivations ? pourquoi agissent-ils de la sorte, s’ils n’ont rien n’a y gagner ?

C’est sans doute que leur conscience morale et professionnelle les incite à informer et à mettre en garde le monde, face aux risques et aux problèmes qu’ils découvrent… et qui concernent potentiellement des millions de personnes.[8]

 

C’est donc un sujet très complexe… susceptible de créer du débat et même des divisions.  

Mon rôle (ayant charge d’âmes) est seulement d’aiguiser votre vigilance (ce qui me semble correspondre aux lectures bibliques de ce jour)… Mais je n’irai pas plus loin… je ne prendrai pas parti… car je n’en ai pas les compétences. 

Ce que je voulais mettre en avant, c’est le fait de se renseigner pour agir sciemment et en conscience.

 

C’est suffisamment rare de voir autour de nous, dans notre société, des hommes et des femmes qui agissent avec courage, pour dénoncer les injustices ou les risques… qui agissent ainsi gratuitement, sans conflit d’intérêts… seulement par altruisme… que cela peut nous interpeller. 

 

Lorsque je vois des gens manifester à Calais (par exemple, en soutien aux grévistes de la faim) pour que l’État français prenne mieux en considération le sort des exilés (et assume ses responsabilités)… lorsque j’entends des lanceurs d’alertes dénoncer les risques sanitaires qu’on fait courir aux enfants (par exemple, en Israël) … je me dis qu’il y a des gens qui sont vigilants pour les autres… et je remercie le Ciel qu’il existe encore sur notre terre des gens courageux, qui œuvrent de façon désintéressée, par solidarité… loin des intérêts politiques ou financiers des grands de ce monde. 

 

* Vous l’avez compris : l’Évangile nous appelle à la vigilance dans tous les domaines de la vie !

 

Rendons grâce à Dieu qui a placé sur notre terre des Veilleurs, des hommes et des femmes vigilants, éveillés, et soucieux du bien commun… et n’oublions pas que le Seigneur nous appelle à faire partie de ces témoins, de ces hommes et ces femmes à la conscience aiguisée et élargie, qui sont mus par la foi, l’espérance et l’amour… en attendant la venue du Seigneur et la délivrance qu’il nous promet. 

 

Grâce au Christ, nous avons donc une espérance… c’est tellement important dans notre monde !

L’Évangile nous annonce que le Fils de l’homme vient et qu’il apportera la lumière et la libération. Qu’il en soit ainsi !

 

Amen. 



[1]Qui se trouve en Luc – Chap. 21 et Matthieu Chap. 24. 

[2]D’où viennent ces chiffres ? – Sur le site de l’ANSM (Agence nationale / pour la France), il est comptabilisé au 11/11/21 : 111 335 effets secondaires (1045 Janssen / 27 166 Astrazeneca / 15 123 Moderna / 68 001 Pfizer), dont 24% (26 720) de cas graves (entrainant une affection durable, un handicap ou un décès). Cf. https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/covid-19-suivi-hebdomadaire-des-cas-deffets-indesirables-des-vaccins

Au niveau Européen, Eudravigilance annonce au 27/11/21 le chiffre de 1 207 119effets secondaires (38 686 Janssen /  413 987 Astrazeneca / 161 667 Moderna / 592 779  Pfizer). Si on estime (comme au niveau national) de l’ordre de 24% le nombre de cas graves, cela représente approximativement289 708personnes. Cf. https://www.adrreports.eu/fr/puis faire la recherche sur les rapports des 4 substances covid 19 (à additionner).

[3]  https://www.ecdc.europa.eu/en/news-events/who-ecdc-nearly-half-million-lives-saved-covid-19-vaccinationA noter que 90% des décès Covid concernent des personnes de plus de 60 ans (470 000 séniors). On pourrait donc estimer en réalité à 522 222le nombre de personnes sauvées pour l’ensemble de la population, grâce à la vaccination, selon cette étude du bureau régional de l’OMS. / Pour autant, pour des raisons d’équité, l’OMS ne semble pas recommander la 3eme dose : https://www.capital.fr/economie-politique/covid-19-loms-continue-de-sopposer-a-la-3e-dose-de-vaccin-1413820

[5]En effet, il faut mettre en perspective le gain estimé : 522 222 vie sauvées (dont 90% de plus de 60 ans) / par rapport au nombre d’effets secondaires graves : 289 708 personnes estimées (ce chiffre concerne à 70 % des moins de 65 ans). Si on analyse le fait que les vies sauvées par la vaccination concernent essentiellement des plus de 60/65 ans et que les effets secondaires concernent majoritairement des moins de 65 ans, il faut en déduire que le bénéfice / risque de la vaccination semble favorable aux plus de 65 ans… mais qu’il convient de faire preuve de réflexion et de prudence pour les autres, et notamment pour les plus jeunes. C’est à chacun de se renseigner et d’exercer son discernement pour sa famille. 

[6]Ou le chantage de la perte du Pass sanitaire. 

[7]En étant catalogué immédiatement comme « complotistes »

[8]Voire des milliards. Et c’est précisément la raison pour laquelle tout ce qui touche à la crise sanitaire est très préoccupant.