samedi 23 mars 2024

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Les méditations proposées sur ce Site se situent dans l'horizon d'une Spiritualité chrétienne... Elles se fondent sur l'interprétation de l'Evangile comme "Bonne Nouvelle", qui nous rappelle qu'une Grâce originelle nous est offerte... laquelle nous ouvre à la liberté et la confiance !

Lors des cultes du dimanche, les Protestants essaient de mettre en lien leur vie présente avec l'Evangile... Il s'agit de se laisser inspirer par l'Esprit au quotidien... de s'ouvrir à quelque chose de Nouveau... 

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Bonne lecture !

dimanche 10 mars 2024

Le don de soi pour subvertir le mal

Lectures bibliques : Jn 12, 20-36 ; Mt 5, 14-16 (voir textes en bas de cette page)

Volonté de Dieu : Mt 5, 38-48

Autres textes possibles : Ph 2, 5-11 ; 1 Co 1,18-29


Thématique : le don de soi pour subvertir le mal

Prédication de Pascal LEFEBVRE / Bordeaux – temple du Hâ le 10/03/24



* Le passage de l’évangile de Jean que nous venons d’entendre se situe, dans le récit, entre deux évènements : d’un côté, l’arrivée triomphale de Jésus à Jérusalem (dont nous faisons mémoire, dans nos liturgies, le jour des Rameaux) et, d’un autre côté, l’épisode du dernier repas et du lavement des pieds, au chapitre suivant.


Dans notre passage, Jésus annonce sa mort prochaine. Je cite : 

« Elle est venue, l’heure où le Fils de l’homme doit être glorifié » (v.23 ). Un peu plus loin, il dit encore : « Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (v.32).


A travers ces paroles, l’évangéliste Jean présente la mort imminente de Jésus sur la Croix, à la fois, comme l’heure du destin fatal et inévitable qui l’attend, de façon angoissante et tragique, mais également – je dirais – de façon positive et paradoxale, comme le moment de l’élévation et de la glorification. 


Penser l’élévation de Jésus à la croix comme un moment particulier de glorification peut nous étonner : 

En quoi la croix peut-elle bien être un moment glorieux ? Et pas seulement un moment de souffrance et de mort horrible… un supplice humiliant et dégradant ?  


Ce terme de « glorification » signifie l’instant où Jésus va manifester la gloire de Dieu. 

Le mot « gloire » signifie ce qui a du poids, de la consistance, de l’honneur… donc ce qui compte, ce bouleverse les choses. 

Et ce qui est bouleversant, c’est que c’est, à travers cet évènement, que le Christ va dévoiler le Père tel qu’il se révèle, tel qu’il est en vérité. 

Et comment se révèle-t-il à la croix ? Comme Celui qui se donne !


A la croix, Jésus révèle le visage d’un Dieu d’amour, d’un Dieu non-violent, d’un Dieu qui accepte provisoirement d’être incompris et rejeté… parce qu’il est justement « Tout-Autre » que ce que les humains pouvaient attendre ou imaginer. 


Il n’est pas un Dieu puissant – tel un tyran autoritaire, guerrier ou manipulateur – qui s’imposerait à ses sujets par son pouvoir ou qui règnerait par l’usage de la force… Mais simplement Celui qui – à travers Jésus – appelle librement, offre sa douce présence, propose sa paix et sa lumière, et sa Parole transformatrice à qui veut bien la recevoir. 


Pour l’évangéliste Jean, Jésus accepte la croix parce qu’elle vient manifester la non-puissance de Dieu… se laissant écraser par l’homme, par son injustice et sa violence. 

Et c’est dans cette non-puissance – paradoxalement – que Dieu – en Jésus-Christ – va manifester la puissance de son amour, qui est un plein et total « don de soi ».


En ce sens, la Croix – comme moment d’accomplissement et de « glorification » - est, à la fois, l’instant du dévoilement de Dieu, qui révèle la puissance de son amour, sous l’apparence de l’impuissance… et l’heure du jugement du monde, puisque – c’est dans cet instant – que la puissance du Prince de ce monde (du Diable, de Satan), c’est-à-dire du Diviseur, est vaincue… parce que le Christ se donne par amour… et que l’amour est précisément ce qui unit… ce qui permet la relation, le réunion, la communion… au-delà de tout ce qui sépare ou divise.


La croix – comprise comme l’heure de la glorification – vient ainsi manifester que Dieu – l’amour de Dieu – nous dépasse totalement. 


Elle pourrait d’abord laisser penser que la puissance du Prince de ce monde (Satan) est victorieuse, puisque la violence et la haine (qui écrasent) semblent l’emporter à travers la mort annoncée de Jésus… 

Mais, le fait que l’envoyé de Dieu, le Christ, accepte – par fidélité à son Père et par amour des êtres humains – son sort, dans la non-violence… le fait qu’il accepte – dans le don de soi – de prendre sur lui le mal… aboutit à un effet inattendu… à un retournement, un renversement : 

C’est le mal qui est englouti et submergé dans l’amour /et par l’amour… C’est la communion du Christ avec Dieu et avec ses disciples qui va finalement emporter le Diviseur et les divisions dans la mort sur la Croix. 


Grâce au Christ, l’homme est ainsi rendu à sa vocation première qui était de vivre en communion avec Dieu. 

Jésus deviendra ainsi (selon Paul) « l’homme nouveau » – le « nouvel Adam » – celui qui est resté pleinement uni au Père, dans l’amour… face au mal. Il est vainqueur du « Malin ». 

Par sa fidélité et sa confiance, il a pleinement glorifié Dieu.  


* Dans notre passage, Jésus exprime le destin qui l’attend et le retournement « paradoxal » que permet l’amour, à travers une image : l’image du grain de blé qui tombe en terre et qui meurt. Je cite à nouveau ce passage : 


« En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. 

Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle. 

Si quelqu’un veut me servir, qu’il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera » (v.24-26).


Le mystère évoqué par Jésus, dans l’image du grain de blé, réside dans son commencement… dans la germination et la croissance qui permet à la plante de porter du fruit en abondance. 

Ce processus, aux conséquences immenses, est mis en route quand une petite graine est déposée, cachée et ensevelie sous la terre. 


Selon l’idée que s’en faisaient les Anciens, une graine déposée sous la terre meurt… et c’est cet anéantissement du grain qui va permettre la naissance et la croissance d’autre chose : du germe, de la tige… de quelque chose qui portera du fruit. 


Dans l’évangile de Matthieu, Jésus a le même raisonnement, lorsqu’il affirme qu’il faut accepter perdre pour trouver : « qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera » (cf. Mt 10,39 et Mt 16,25). 


Il affirme ainsi qu’il existe, en chacun, une potentialité prodigieuse… qui est mise en route par un petit geste souvent caché et ignoré de tous : le don de soi, le don de sa propre vie. 


Le don est nécessaire pour obtenir quelque chose de plus grand : « Donnez, et il vous sera donné » (Lc 6,38). 

Et donner, c’est d’abord accepter de perdre ce que l’on offre. 


Cette vérité se vérifie dans bien des aspects dans la vie courante… qui nous concernent tous… encore aujourd’hui : 


Par exemple, il faut accepter de perdre sa prétention d’avoir toujours raison… accepter de laisser mourir un peu son égo et son orgueil… pour rencontrer les autres en vérité et s’ouvrir au dialogue. 

Il faut aussi accepter de lâcher sa dureté du cœur ou son intransigeance… pour s’ouvrir à la compassion, au pardon et à la réconciliation. 


Il est encore nécessaire de lâcher les désirs de son égo… pour trouver les désirs de son âme…

Ou encore lâcher ses habitudes, ses routines… son confort et ses privilèges… pour rencontrer la Parole du Christ… qui nous déplace… qui nous ouvre à une nouvelle mentalité, une nouvelle façon de voir le monde, Dieu et les autres. 


* Jésus ne croit pas que la force, la rivalité et la violence pourront un jour créer le moindre changement positif… il nous propose donc d’expérimenter un chemin différent : accepter non pas de gagner, ni de vaincre par la force… mais de lâcher, de laisser mourir nos comportements habituels ou naturels… pour laisser place à quelque chose de neuf… capable de changer le cours des choses et les rapports humains.


Dans l’évangile de Matthieu (cf. Mt 5,38-48), lorsqu’il appelle ses disciples à ne pas résister aux méchants, à tendre la joue de la réconciliation, à laisser son manteau, ou à faire davantage encore (quitte à faire deux mille pas à celui qui force à en faire mille)…. lorsqu’il invite à aimer ou aider ceux qui nous traitent en ennemis… il affirme que c’est en modifiant sa façon d’être et de voir… en osant se dépasser, par le don de soi… en accomplissant l’extraordinaire… qu’on pourra récolter l’extraordinaire. 


Celui qui ne donne que l’ordinaire ou l’habituel… n’obtiendra que ce qu’il connait déjà… ce que le monde produit depuis toujours et partout : seulement la réciprocité, des rapports de miroir ou des rapports de force.  


Être disciple du Christ, ce n’est pas se contenter de donner l’ordinaire… mais c’est accepter d’offrir l’extraordinaire, l’exceptionnel… pour apporter enfin du neuf : le « vraiment nouveau » que notre monde attend pour son salut. 


* C’est ce « monde nouveau de Dieu » que Jésus est venu offrir… C’est pour cela qu’il s’est offert… Puisque c’est lui le grain qui meurt, pour porter beaucoup de fruit. 


En utilisant cette image du grain de blé, Jésus ne parle pas de sa mort comme d’un échec… Mais il la présente comme un passage obligé, choisi et assumé…. en vue d’un recommencement, d’une résurrection… et d’une promesse de récoltes abondantes. 


Mais cette parole, il l’offre également à ses disciples (et donc à nous !)…  pour les inviter – à leur tour – à se donner. 


A l’image du grain qui meurt pour produire quelque chose de plus grand… nous sommes appelés, nous aussi, à faire mourir des choses en nous… pour laisser place à quelque chose de nouveau… bien plus vivant, bien plus prometteur… 


Mais… la tension sous-jacente que pointe cette image (si simple en apparence)… c’est que, dans la réalité, nous éprouvons bien des difficultés à accepter de laisser mourir quelque chose dans nos mentalités et nos comportements… C’est un fait ! 


Soit nous avons peur de perdre, soit nous voulons garder ce que nous avons (nos acquis, nos savoirs, nos avoirs, nos pouvoirs, …)… et nous avons de la peine à consentir à un lâcher-prise salutaire…. qui implique forcément un abandon et une confiance. 


Pourtant, Jésus est clair : la nouvelle mentalité du Royaume est là, à notre portée : 


« Celui qui cesse de s’attacher à sa vie en ce monde la gardera pour la vie éternelle » 

Ou, autre traduction : « Celui qui ne se préfère pas en ce monde se gardera pour la vie éternelle » (v.25). 


Que sommes-nous prêt à sacrifier en nous... pour obtenir cette vie en plénitude (dès aujourd’hui) ? 

Comment comprendre cette exhortation ? 

Que signifie « se préférer » ou « ne pas se préférer » ?


« Ne pas se préférer » : n’est-ce pas accepter de lâcher son égo, accepter de ne pas vivre que pour soi-même, chercher le sens de la vie ailleurs qu’en ses désirs ?… 

Autrement dit, accepter de faire mourir ses désirs solitaires et égocentriques… pour les laisser renaitre sous l’impulsion de l’Esprit saint, en les tournants vers Dieu et vers les autres ? 

N’est-ce pas cette transformation qui est promesse d’une vie en plénitude ?


Ici encore, l’évangile vient nous questionner sur le sens de nos priorités… sur ce que l’on met à la première place : 

Soi-même, son confort et ses privilèges… ou l’évangile de l’amour de Dieu et du prochain ? 

Le culte du « moi » ou le service du Christ et de son Evangile ?


Le chemin proposé par le Christ peut nous paraitre bien exigeant… par sa radicalité… mais pour Jésus, il s’agit de ne pas passer à côté de sa vie : 

Que vaut réellement une vie passée à ne penser qu’à soi… à se regarder le nombril… et à se cantonner à son petit « moi » ?


Pour ne pas manquer sa vie, Jésus nous propose donc de nous mettre au service d’un projet plus vaste : le monde nouveau de Dieu – un projet de vie –. 

Et, pour ce faire, il nous invite à suivre un chemin qui n’est pas le chemin large et spacieux (l’autoroute) que le monde propose (cf. Mt 7,13-14), mais la voie plus étroite que Dieu ouvre vers la vie…  

Car, il ne s’agit pas seulement de réussir sa vie, mais d’accéder à la plénitude de la vie, à l’éternité. 


Le chemin qu’a suivi le Christ nous révèle que c’est dans la pleine confiance, par le don de soi, vécu jusqu’au bout, dans l’amour… qu’il a manifesté la gloire de Dieu. 


Pour les disciples… ce chemin n’est pas différent de celui du Maître… Il ne mène pas forcément à la croix… Mais il implique le même geste : le don de soi. 


Lorsque Matthieu affirme dans son évangile : « Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions, ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux » (cf. Mt 5,16), il ne dit pas autre chose : 

Il nous appelle à faire briller l’amour inconditionnel de Dieu autour de nous… pour manifester la gloire du Père, c’est-à-dire la gratuité de l’amour de Dieu… qui se donne pleinement pour sa création et ses créatures. 


Mais, bien sûr, nous ne sommes que des disciples… seul Jésus est le Maître. 


Si l’Evangile nous rappelle – en ce jour – que l’accomplissement du plan de Dieu passe par un détachement de l’égo, un renoncement à soi-même… il est peut probable qu’il nous mène à la croix… au même destin que Jésus !... D’ailleurs en serions-nous capables ? 

Seul Jésus a pleinement accompli la parole et la volonté du Père : il a accepté de vivre l’évangile jusqu’au bout, quel que soit le prix à payer. 

Nous ne sommes pas Jésus !


* Pour autant, il a fait de nous des disciples… ses frères et ses sœurs… il nous appelle donc à poursuivre sa mission…. que l’on peut résumer, ce matin, en quelques mots :


  • - Par le don de soi, renverser les valeurs humaines les plus sûres qui mettent le « moi » au-dessus de tout et même au-dessus de Dieu…  Par le don de soi, renverser ce culte du « moi » (de l’égocentrisme, de l’avidité) qui créé tant de divisions entre les humains… 


  • - Croire en sa lumière… à accueillir cette lumière en nous, dans nos cœurs… pour devenir « des fils et des filles de lumière » (cf. Jn 12, 36 ; Mt 5,14 ; Ep 5,8)… c’est-à-dire des hommes et des femmes de foi, capables de transmettre l’espérance et l’amour autour de nous. 


Oui… le Christ nous invite à le suivre sur le chemin de la foi et du don de soi… 


Et son invitation est pressante… Elle est joyeuse… 

Elle est pour maintenant !  


Amen. 


Textes du jour 


Volonté de Dieu


Mt 5, 38-48

38 Vous avez entendu qu'il a été dit : “Œil pour œil et dent pour dent.” 

39 Eh bien, moi je vous dis de ne pas rendre le mal pour le mal. Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre joue. 

40 Si quelqu'un veut te faire un procès pour te prendre ta chemise, laisse-lui aussi ton manteau. 

41 Si quelqu'un t'oblige à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. 

42 À celui qui te demande, donne ; et ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter de l'argent.


43 Vous avez entendu qu'il a été dit : “Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.” 

44 Eh bien, moi je vous dis : aimez ceux qui vous traitent en ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. 

45 Ainsi vous deviendrez les enfants de votre Père qui est dans les cieux. Car il fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, et il fait pleuvoir sur ceux qui font sa volonté et ceux qui ne la font pas. 

46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les collecteurs d'impôts n'en font-ils pas autant ! 

47 Et si vous ne saluez que vos proches, que faites-vous d'extraordinaire ? Même les païens en font autant ! 

48 Vous donc, vous serez parfaits, tout comme votre Père qui est au ciel est parfait.


Textes bibliques 


Mt 5, 13-16

13 « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel perd sa saveur, comment redeviendra-t-il du sel ? Il ne vaut plus rien ; on le jette dehors et il est foulé aux pieds par les hommes.

14 « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une hauteur ne peut être cachée. 

15 Quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la mettre sous le boisseau, mais sur son support, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. 

16 De même, que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux.


Jn 12, 20-36

20 Il y avait quelques Grecs qui étaient montés pour adorer à l’occasion de la fête. 

21 Ils s’adressèrent à Philippe qui était de Bethsaïda de Galilée et ils lui firent cette demande : « Seigneur, nous voudrions voir Jésus. » 

22 Philippe alla le dire à André, et ensemble ils le dirent à Jésus. 

23 Jésus leur répondit en ces termes : « Elle est venue, l’heure où le Fils de l’homme doit être glorifié. 

24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. 

25 Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle. 

[autre traduction : Celui qui se préfère lui-même se perd, mais celui qui ne se préfère pas en ce monde se gardera pour la vie éternelle.]

26 Si quelqu’un veut me servir, qu’il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera.

27 « Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c’est précisément pour cette heure que je suis venu. 28 Père, glorifie ton nom. » 

Alors, une voix vint du ciel : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » 

29 La foule qui se trouvait là et qui avait entendu disait que c’était le tonnerre ; d’autres disaient qu’un ange lui avait parlé. 

30 Jésus reprit la parole : « Ce n’est pas pour moi que cette voix a retenti, mais bien pour vous. 

31 C’est maintenant le jugement de ce monde, maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors. 

32 Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » 

33 – Par ces paroles il indiquait de quelle mort il allait mourir. 

34 La foule lui répondit : « Nous avons appris par la Loi que le Messie doit rester à jamais. Comment peux-tu dire qu’il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est-il, ce Fils de l’homme ? » 

35 Jésus leur répondit : « La lumière est encore parmi vous pour un peu de temps. Marchez pendant que vous avez la lumière, pour que les ténèbres ne s’emparent pas de vous : car celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. 

36 Pendant que vous avez la lumière croyez en la lumière, pour devenir des fils de lumière. »

dimanche 25 février 2024

Mc 9, 2-10

 Lectures bibliques : 2 R 2,1.9-13 ; Mc 9, 2-10  =Voir textes en bas de cette page 

Volonté de Dieu : Rm 12,1-6

Thématique : Écoutez-le !


Prédication de Pascal Lefebvre - Bordeaux – temple du Hâ – 25/02/2024

(Largement inspirée d’une méditation de Jean-Marc Babut)



Ce matin, nous sommes face à ce récit déconcertant que nos Bibles intitulent en général « la transfiguration ». 

Résumons à grands traits cet évènement étonnant et surtout rappelons le contexte de ce récit : 


Dans l’épisode précédent, l’évangéliste Marc présente un dialogue entre Jésus et ses disciples (cf. Mc 8, 31-38) :  

Le maître leur annonce sa passion et sa résurrection. Il révèle que le chemin du Fils de l’Homme est un chemin de souffrance, de rejet, de condamnation et de mort. Mais qu’après trois jours, il se relèvera. 


Cette annonce entraine un refus catégorique de Pierre, qui ne peut envisager un pareil destin pour le Messie, le roi-sauveur des derniers temps, son Maître. Il va même jusqu’à faire la leçon à Jésus. 


Mais Jésus le rabroue vertement, le traite de Satan, et lui déclare que ses vues sont celles de tout le monde, mais en tout cas pas celles de Dieu. 

Puis il explique à ses disciples et à la foule que, si quelqu’un veut s’engager à sa suite, il doit être prêt à renoncer à son « égo » et à ses privilèges… être prêt à tirer un trait sur sa propre vie et même à la perdre – à la donner – pour la cause de l’Évangile.

Évidemment, un tel appel est lourd de conséquences et suscite des réticences ; car il va à l’encontre de notre conception de la vie… cette vie qu’il faudrait défendre et sauver, coûte que coûte. 


Or, Jésus annonce qu’il n’est pas question, pour lui, de renoncer à son message de salut, pour sauver sa peau… mais qu’il est prêt, contraire, à risquer sa vie, pour que ce message de salut soit annoncé, vécu et délivré jusqu’au bout !


Cette annonce vient contrecarrer la vision des disciples, en particulier celle de Pierre, qui attendait sûrement la manifestation glorieuse d’un Messie triomphant, capable de contraindre tous ses adversaires au respect et à la soumission, par la force de ses actes et la puissance de ses paroles (dans un pays sous occupation romaine). 


Et, voilà, que tout s’effondre avec cette annonce inattendue et incompréhensible de son maître, qui révèle – ici encore – que ce n’est pas la voie choisie par Dieu pour sauver le monde : 


Ce n’est pas par la force, la rivalité, le pouvoir ou la domination que l’évangile du salut pourra percer et entrer dans le monde… Mais par l’introduction d’une nouvelle mentalité… qui repose sur l’amour de Dieu et le service du prochain… et sur les valeurs décrites dans les Béatitudes (cf. Mt 5, 3-10) : douceur, compréhension, compassion, recherche de la justice et de la paix. 


On imagine sans difficulté combien les disciples doivent être déboussolés par le message de Jésus : ils croyaient tant à la victoire prochaine de leur maitre sur les opposants et les adversaires. 


Alors quand Jésus annonce que les résistances et les oppositions vont entrainer sa mort… c’est la désillusion !… c’est le doute qui s’installe !… Comment accepter cela ? 

N’ont-ils pas tout lâcher pour suivre Jésus ?


C’est dans ce contexte plutôt pesant… qu’un évènement surgit… comme un signe face aux doutes des disciples… un signe qui va leur permettre de reprendre courage et confiance… 


C’est le récit de la « transfiguration » que nous avons entendu : 

Sur une haute montagne, Jésus apparait différemment à trois disciples qui l’ont accompagné… il apparait comme étant soudainement vêtu d’un blanc éblouissant et dialoguant avec deux des grandes figures du Premier Testament, Elie et Moise. 


Pierre, trop impressionné pour dire des choses sensées, propose de dresser trois tentes… comme s’il voulait prolonger cet instant mystique.  

Mais une nuée vient les recouvrir tous, d’où sort une voix, qui leur dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. 

Après quoi les disciples se retrouvent tout à coup seuls avec Jésus, tel qu’il était auparavant. 


En redescendant de la montagne, Jésus leur donne la consigne impérative de garder pour eux ce qu’ils ont vu, jusqu’à ce que le Fils de l’Homme soit ressuscité des morts. Mais les disciples ne comprennent pas. 


Au bas de la montagne Jésus retrouve le monde tel que nous le connaissons, avec ses détresses et ses angoisses. 

Dans le cas présent, la suite de l’évangile va décrire la rencontre de Jésus avec un père dont l’enfant est atteint d’épilepsie (cf. Mc 9, 17-29).


En rappelant le contexte de cet épisode de la transfiguration… on comprend mieux que cet évènement tombe à point nommé : 

Cette étrange parenthèse hors du temps… cette évasion et cette vision sur la montagne…  ne pouvaient pas tomber mieux, pour permettre aux disciples de dissiper leurs doutes et leurs questionnements. 


Car comment admettre que le Messie, l’envoyé de Dieu, soit mis à mort ?… Est-il bien celui qu’on pense ? 

Est-il bien le Christ de Dieu ?


Et voilà que le récit de la transfiguration vient confirmer aux disciples l’identité du maître… 

La lumière et la clarté de ses vêtements le désignent comme appartenant au monde de Dieu… dans la lignée des précurseurs et des prophètes : Moïse et Elie, témoins de l’Alliance. 


L’évènement révèle que c’est bien lui qui est dans le droit-fil de la volonté de Dieu, même quand il annonce sa mort et sa résurrection prochaines… Et même s’il n’est pas le Messie triomphant que Pierre espère, c’est lui qu’il faut écouter, comme le révèle la voix céleste.


Le lecteur attentif de cet épisode relèvera un certain nombre d’allusions au Premier Testament, qui donnent à la scène décrite par Marc un sens spirituel et théologique. 


Par exemple, la « haute montagne » (v.2) fait songer au Sinaï où Moise reçoit l’alliance de la bouche de Dieu « dans la nuée », comme ici au verset 7. (cf. Ex 19, 9). 


On peut songer aussi à la montagne de l’Horeb où Élie (également présent dans la scène de la Transfiguration) a une révélation de Dieu (cf. 1 R19,8). 


La montagne est le décor tout indiqué d’une théophanie (d’une apparition divine). Et c’est bien de cela qu’il s’agit ici. Tous les éléments sont rassemblés pour l’indiquer : 


Une Parole de Dieu est prononcée, annonçant l’adoption filiale de Jésus (comme dans le Psaume 2,7). 

La voix venant de la nuée reprend partiellement ce qui avait été entendu lors du baptême de Jésus dans le Jourdain (cf. Mc1.11).


Devant ses trois disciples les plus proches, Jésus est transfiguré… littéralement « métamorphosé » (métémorphôthe). 

Dans le Nouveau Testament, le terme indique une transformation essentiellement spirituelle : 

Dans l’épitre de Paul aux Romains (cf. Rm 12.2), l’apôtre invite les fidèles à « être transfigurés (métamorphousthe) par le renouvellement de leur intelligence pour discerner la volonté de Dieu ».


Autrement dit, le terme révèle l’action de Dieu… et confirme la qualité d’envoyé divin de Jésus, son adoption comme Fils de Dieu, qui a déjà été proclamée lors de son baptême. 


On interprète souvent la présence de Moise et d’Élie auprès de Jésus comme le symbole de la Loi et des Prophètes. Mais il est plus intéressant d’y voir les deux représentants les plus éminents de la Première Alliance.
Tous deux ont justement bénéficié d’une apparition divine, et la mort de l’un comme de l’autre est entourée de mystère : le premier est enlevé au ciel sur un char de feu, préfiguration de l'Ascension (cf. 2R 2.1-14) ; quant à l’autre, la localisation de son tombeau est inconnue (cf. Dt 34.6 ; Jude 99). 


En résumé, cette scène de la Transfiguration apparaît clairement comme une annonce – une révélation anticipée – de la Résurrection de Jésus, avec toutes ses allusions à sa gloire auprès de Dieu. 


Ainsi, chers amis… nous le voyons bien… la Transfiguration, c’est d’abord, pour les trois disciples ébahis, la confirmation que c’est bien Jésus qui est dans le droit-fil de la volonté de Dieu – et non pas les tenants de la religion en place, même s’ils ont le pouvoir.  


L’évènement confirme que c’est lui, Jésus, qui fait l’œuvre de Dieu, c’est bien lui qui a raison contre ceux qui le contestent… puisqu’il appartient – comme Moïse et Elie – au monde de Dieu.

Mais la Transfiguration a un autre message pour nous, un message de Bonne Nouvelle : 

elle nous annonce que ce choix de Dieu, ce choix auquel Jésus a décidé d’être fidèle jusqu’à la mort, sera tôt ou tard couronné de succès. 


Le « monde nouveau » qu’il annonce est le seul qui ait un avenir devant lui, car ce choix de Dieu est promis à la résurrection. 


On pourrait dire que la Transfiguration est une sorte de flash sur la résurrection de Jésus, qui viendra non pas compenser, non pas réparer, mais couronner la Passion.

La Transfiguration, c’est l’éclair qui permet d’entrevoir – malgré les farouches oppositions des humains – le succès final et définitif de l’Évangile.


Voilà qui devrait donner du courage aux disciples de Jésus, si souvent angoissés par les duretés de la vie et les horreurs que produit journellement notre monde :


Le « monde nouveau de Dieu » représente le seul avenir certain pour notre vieux monde si injuste et si sanglant, et cet avenir viendra !

C’est pour qu’il vienne que Jésus a délivré son message et donné sa vie.

Mais remarquez que cet encouragement si tonique ne va pas sans une instante recommandation :

De la nuée qui – comme chacun le sait depuis l’Exode d’Israël hors d’Égypte – signale la présence de Dieu (tout autant qu’elle la cache), une voix s’adresse non pas à Jésus lui-même, comme ce fut le cas lors de son baptême, mais aux disciples. C’est évidemment la voix de Dieu. 


En quelque sorte, elle dit l’essentiel de ce que les disciples doivent maintenant garder absolument : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. Oui, écoutez-le !


Écouter : c’est ce que nous savons le moins bien faire, tant chacun de nous est intimement convaincu que son point de vue est juste, que la vérité est forcément ce qu’il conçoit personnellement comme la vérité.

Étant donné que tout le monde en est à peu près au même point, il n’est pas étonnant que notre monde, malgré ses progrès techniques, tourne en rond depuis qu’il est monde, incapable de sortir de lui-même, puisqu’il n’entend jamais que ses propres voix. 


Pourquoi s’étonner alors qu’il aille si mal ? 

Nous persistons à n’écouter que nos propres voix ! 


Regardez ce qui se passe dans la vie politique : chacun prétend toujours avoir raison, détenir la bonne réponse et l’unique solution… mais est-ce que les uns et les autres s’écoutent vraiment ? 


Certaines de ces voix – il est vrai – notamment dans le monde associatif, peuvent parfois avoir des accents généreux – il faut s’en réjouir – mais, quelle audience les médias donnent-ils à ces autres voix ?


Tant que l’homme sera gouverné par son égo et des rapports de force… attachés à protéger des intérêts économiques ou politiques… (destinés à défendre des acquis, des places, des privilèges ou des parts de marché) … tant qu’il ne se mettra pas à l’écoute d’une autre voix… il est fort à parier que « rien de nouveau sous le soleil » ne se produira. 


Il y a pourtant une alternative…

Il y en a un, en tout cas, pour nous, Chrétiens, qui tient un autre discours… qui propose une autre voix de salut… libérée des rapports de force… de la recherche du « toujours plus » d’avoir ou de pouvoir… c’est Jésus !

Parce qu’il incarne, précisément, une voix venue d’ailleurs que nous-mêmes… qui nous dit enfin autre chose que ce que nous avons toujours entendu. 


Écouter cette autre voix, cette voix différente, c’est pour nous et notre humanité le seul moyen de sortir enfin du cercle infernal dans lequel notre monde tourne sans fin et se perd peu à peu.

Aujourd’hui, dans ce récit de la transfiguration… cette voix divine – venant de la nuée – nous confirme que Jésus est son porte-parole attitré… oui, ce Messie qui va souffrir de l’opposition humaine, mais il a choisi – quoi qu’il arrive – de rester fidèlement le porte-parole du monde nouveau de Dieu, où il nous appelle et nous presse d’entrer. 


C’est Celui-là qui est mon Fils bien-aimé, dit la voix. Écoutez-le !

« Écoutez-le », c’est-à-dire : faites taire en vous « toute autre voix que la sienne », comme disait une ancienne liturgie de notre Église. 


Faire taire en nous toutes ces voix tumultueuses que nous avons toujours entendues, afin de le laisser parler, lui, de le laisser nous dire ces choses nouvelles, ces choses différentes, ces choses inimaginables qu’il cherche à nous faire entendre, et qui ouvrent à notre humanité la porte du seul salut possible. Écoutez-le !


L’attitude des disciples (comme Pierre) qui s’opposent à l’annonce de la mort prochaine de Jésus… ou leur discussion (celle de Jacques et Jean), par exemple, pour savoir qui parmi eux doit avoir la préséance… qui sera le plus grand et aura la place d’honneur dans le règne de Dieu (cf. Mc 9, 33-37)… montrent le long chemin qui reste à parcourir pour entrer dans la nouvelle mentalité proposée par Jésus. 


On a vraiment l’impression, parfois, que les disciples ne comprennent rien à l’évangile du royaume que propose Jésus. 

Mais écoutent-ils ? 

Écoutent-ils vraiment la nouveauté du message du Christ ?


Sont-ils disponibles à ce qu’il dit de radicalement autre que ce qu’ils ont toujours désiré entendre et de ce qu’ils ont donc entendu.


Pourtant, il faut le reconnaitre… malgré leur esprit bouché, nous devons à ces disciples sans doute plus que nous ne pensons. 

Si, en effet, c’est par eux (grâce à eux) que ce récit est parvenu jusqu’à nous, reconnaissons au moins leur honnêteté : même sans comprendre encore la portée de ce qu’ils avaient entendu, ils n’ont pas oublié de rapporter ce que disait la voix venant de la nuée : 

Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le !

Mes amis, s’il y a une chose que nous devons retenir de cet étrange récit de la Transfiguration, c’est bien cet appel de la voix : Écoutez-le.


Dans sa radicale nouveauté… Écoutons-le !


Amen. 


Lectures du jour


Volonté de Dieu : Rm 12, 1-6


1 Frères et sœurs, puisque Dieu a ainsi manifesté sa bonté pour nous, je vous invite à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, qui appartient à Dieu et qui lui est agréable. C'est là le véritable culte conforme à la parole de Dieu. 

2 Ne vous conformez pas aux habitudes de ce monde, mais laissez Dieu vous transformer et vous donner une intelligence nouvelle. Vous discernerez alors ce que Dieu veut : ce qui est bien, ce qui lui est agréable et ce qui est parfait.

3 À cause du don que Dieu m'a accordé dans sa bonté, je le dis à chacun de vous : ne vous prenez pas pour plus que vous n'êtes, mais ayez une idée juste de vous-même, chacun selon la part de foi que Dieu lui a donnée. 

4 Nous avons un seul corps, mais il a plusieurs parties qui ont toutes des fonctions différentes. 

5 De même, bien que nous soyons nombreux, nous formons un seul corps en union avec le Christ et nous sommes tous unis les uns aux autres comme les parties d'un même corps. 

6 Nous avons des dons différents à utiliser selon ce que Dieu a accordé gratuitement à chacun. 


Lectures bibliques


2 R 2,1.9-13 - Dieu enlève Élie au ciel. Élisée lui succède

1 Voici comment le Seigneur fit monter Élie au ciel dans un tourbillon de vent : Élie et Élisée étaient partis de Guilgal. 

9 […] Élie dit à Élisée : « Demande ce que tu désires que je fasse pour toi, avant que le Seigneur m'enlève d'auprès de toi. » Élisée répondit : « Que je reçoive une double part de ton esprit prophétique ! » – 

10 « Tu demandes une chose difficile, reprit Élie. Si tu me vois, au moment où le Seigneur me prendra d'auprès de toi, ta demande se réalisera ; si tu ne me vois pas, elle ne se réalisera pas.»

11 Pendant qu'ils marchaient et s'entretenaient, un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara ; et aussitôt, Élie monta dans les cieux dans un tourbillon de vent. 

12 Lorsque Élisée vit cela, il se mit à crier : « Mon père ! Mon père ! Tu valais tous les chars et tous les cavaliers d'Israël ! » Quand il ne vit plus Élie, il saisit ses vêtements et les déchira en deux. 

13 Ensuite, il ramassa le manteau d'Élie qui était tombé de ses épaules et il retourna sur la rive du Jourdain […].


Mc 9, 2-10 - La Transfiguration

2 Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène seuls à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux, 

3 et ses vêtements devinrent éblouissants, si blancs qu’aucun foulon sur terre ne saurait blanchir ainsi. 

4 Elie leur apparut avec Moïse ; ils s’entretenaient avec Jésus. 

5 Intervenant, Pierre dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, une pour Elie. » 

6 Il ne savait que dire car ils étaient saisis de crainte. 

7 Une nuée vint les recouvrir et il y eut une voix venant de la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le ! » 

8 Aussitôt, regardant autour d’eux, ils ne virent plus personne d’autre que Jésus, seul avec eux. 

9 Comme ils descendaient de la montagne, il leur recommanda de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme ressuscite d’entre les morts. 

10 Ils observèrent cet ordre, tout en se demandant entre eux ce qu’il entendait par « ressusciter d’entre les morts ».