dimanche 17 octobre 2021

Sortir de l'avidité, entrer dans la confiance

Lectures bibliques : Mc 1, 14-15 ; Lc 12, 13-21 ; Lc 16, 1-13 (voir en bas de la page)

Thématique : D’où viendra le salut ? Changer de mentalité / sortir de l’avidité / choisir en qui placer sa confiance 


Prédication de Pascal LEFEBVRE -  17/10/21 – temple du Hâ – Bordeaux 

 

En quoi ou en quipuis-je placer ma confiance ?

 

En Dieu… en l’Évangile… en la politique… en la venue d’un homme providentiel… en l’argent… en la science… dans un vaccin… une promesse électorale… une nouvelle technologie ? 

 

Le mot « Mamon » désigne ce en quoi je me fie… ce en quoi je place ma confiance et mon désir. 

En cela, il s’agit d’une sorte de « divinité », de puissance, que Jésus présente comme une force « trompeuse ».

 

L’Évangile offre aujourd’hui deux passages qui illustrent la question de la confiance en prenant l’argent comme exemple.

 

Le problème posé et celui du désir : De quelle façon est orienté notre désir ? sur quelle base ? dans quelle direction ?

 

* Dans le premier texte : Un homme confronté à un conflit d’héritage interroge Jésus.

Le Christ comprend tout de suite que la problématique en jeu est celle de l’avidité humaine, de la cupidité.

 

L’avidité, en effet - avec l’ignorance - est sans doute la problématique qui cause le plus de dégâts dans le monde. 

Si personne n’était avide, il y en aurait pour tout monde. Il y aurait beaucoup moins de problèmes sur terre. La fraternité et le partage prévaudraient.

 

Quand je parle d’avidité, je ne parle pas seulement de la cupidité de quelques simples personnes, comme vous et moi… citoyens ou croyants anonymes… mais aussi - et surtout - de l’avidité des plus riches qui contrôlent tout. 

 

Rendez-vous compte qu’aujourd’hui les 1% les plus riches du monde possèdent plus biens et d’argent que les 99% du reste des humains sur la terre. 

Ces personnes - Les Rothschild, Du Pont, Rockefeller, Bush, Morgan, Soros, Gates, Clinton, etc. - à travers des fondations ou des empires financiers comme BlackRock, Vanguard, State Street, Berkshire Hathaway Inc., Morgan Stanley, etc. possèdent la majorité des grandes industries, des moyens de communication et des actions boursières : banques, énergie, agro-alimentaire, Internet, médias, cinéma, big pharma, armement, aviation, etc… 

Cela représente des dizaines de milliers de milliards de dollars - c’est-à-dire des trillions de dollars d’investissement – Ce qui revient à dire que la plupart des choses sur la terre relève du pouvoir de quelques centaines de familles les plus riches de la planète. C’est difficilement imaginable ! A travers cette hégémonie, des organisations internationales et des formes de lobbying, ces personnes sont évidemment ultra influentes sur toutes les décisions capitales prises dans le monde, au niveau économique et politique. 

 

Alors, peut-on faire confiance à des gens qui ont autant de pouvoir ?

Est-ce que notre sort ou celui de l’humanité leur importe réellement ?

Est-ce que le bien, votre santé ou la recherche de la justice font partie de leurs priorités ? ou est-ce le déploiement (et l’accroissement) de leur puissance et de leurs gains colossaux ?

 

John F Kennedy, le président des États-Unis, déclarait avant son assassinat :

« On est opposé dans le monde entier par une conspiration monolithique et impitoyable qui s’appuie principalement sur des moyens de convoitise pour étendre sa peur par l’influence, sur l’infiltration au lieu de l’invasion, sur la subversion au lieu des élections, sur l’intimidation au lieu de libre choix, sur les guérillas de nuit au lieu des armées de jour. 

C’est un système qui a enrôlé de vastes ressources humaines et matérielles, dans la construction d’une machine très efficace, qui combine l’armée, la diplomatie, le renseignement, l’économie, la science et la politique. 

Ses préparatifs sont cachés, pas publiés. Ses erreurs sont enterrées, pas titrées. Ses dissidents sont silencieux, pas loués. Aucune dépense n’est remise en question, aucune rumeur n’est imprimée, aucun secret n’est révélé. »

 

Retenons quelques mots de ce constat terrible, qui annonce que les jeux sont faits, que notre monde dominé par une caste de très riches (qui sont aux commandes) court à sa perte… sauf à placer notre confiance ailleurs qu’en toutes ces choses qui vont des médias aux laboratoires pharmaceutiques … en passant par la quête de la technologie et du « toujours plus » … quelques mots comme : convoitise, peur, influence, intimidation, impitoyable, absence de liberté, cachés, secret. Il y a là de quoi nous faire réfléchir !

 

Mais quittons maintenant les hautes sphères des 1% qui dominent le monde, pour revenir à notre quotidien… à nous les 99% ... et reprendre ensemble cette question de la convoitise. Pourquoi la cupidité ? 

 

L’avidité peut avoir plusieurs motifs : 

D’abord, l’angoisse, la peur : la peur de manquer, la peur du vide, la peur d’être dans le besoin, la peur du lendemain… peuvent pousser à la thésaurisation, à l’accumulation (comme une sorte de « sécurité »). 

D’autre part le désir orienté vers soi : désir d’accaparement, de convoitise… désir d’en avoir toujours plus, désir de jouir sans limite, l’ivresse du pouvoir… tout cela porte à l’avidité, à la cupidité.

 

Aussi le Christ est-il conscient de tout cela. C’est précisément pourquoi, face à la situation de l’être humain - face à la fragilité et à la finitude - il vient rappeler que la vie d’un homme ne tire ni son origine ni sa sécurité de ses biens : 

« Ce n’est pas du fait qu’un homme est riche qu’il a sa vie garantie par ses biens ». 

 

Cette affirmation peut paraître évidente, mais la réalité, c’est que beaucoup de Français ont aussi leur compte épargne plein, au cas où quelque chose se produirait… pour parer une éventuelle insécurité… pour faire face à de potentielles difficultés.

 

Il n’est pas du tout évident dans notre mentalité contemporaine d’accepter que l’argent ne soit pas gage de sécurité. 

C’est plutôt le contraire qui prévaut !

 

L’argent peut même devenir « un dieu », « une idole », quand nous fondons notre sécurité sur sa possession. 

C’est ce que raconte Jésus dans la parabole du riche insensé.

 

Dans l’histoire, le gros propriétaire prévoit d’agrandir ses granges pour abriter l’abondante récolte qui s’annonce. 

Son attention est manifeste : pouvoir jouir et profiter seul de ses biens à profusion en toute tranquillité, pendant de nombreuses années.

 

Aussi, dans la solitude de son projet, s’adresse-t-il à son âme : « mon âme (dit-il)… repose de toi, mange, bois, fait bombance ». 

Il décrit ainsi l’idéal du jouisseur égocentrique, dont le sentiment de sécurité est fondé sur la fortune. 

 

Or, pour Jésus, cette sécurité est illusoire. 

La parabole le montre par une ironie tragique.

Puisque la nuit même, au moment où il croit avoir atteint la sécurité, on lui réclame son âme, sa vie. 

Ce qui n’était donc qu’un prêt lui redemandé. 

 

L’homme croyait jusqu’alors avoir prise sur sa vie, avoir la maîtrise du cours de son existence, mais il n’en était rien.

 

Le bilan est catastrophique : non seulement l’homme riche a tout perdu sur terre, mais il s’est trompé de lieu où amasser ses trésors.

 

L’erreur de l’homme n’est pas d’avoir voulu un trésor, ni de thésauriser, mais d’avoir voulu uniquement ce trésor pour lui-même, dans un repli égocentrique.

 

Aussi la parabole oppose-t-elle, d’un côté, l’attitude qui consiste à amasser un trésor pour soi-même – ce qui est finalement « insensé » - de l’autre, celle qui consiste à « s’enrichir auprès de Dieu ». 

Ce qui représente ici un usage des biens guidé par la solidarité humaine et l’amour du prochain.

 

Le but de la parabole est bien entendu de changer la mentalité de l’auditeur, en lui montrant l’absurdité - et le vide de sens - d’un investissement uniquement centré sur soi-même, alors qu’il est possible de réordonner l’enrichissement dans une finalité altruiste, en laissant son désir être guidé par l’amour de Dieu et d’autrui. 

 

La parabole interroge donc le fondement et le sens (la direction) de notre désir : est-il guidé par l’égoïsme, l’égocentrisme, la convoitise, la cupidité… ou par une finalité plus altruiste ? plus fraternelle ?

 

Et ce texte prend d’autant plus de sens dans notre société contemporaine marquée par un individualisme exacerbé et une vision du bonheur souvent ramenée au matérialisme, au consumérisme, au profit immédiat, au désir de jouissance dans l’instant ou dans les plus brefs délais. 

 

La parabole pose également la question de ce qui peut réellement fonder notre confiance. 

 

Si la sécurité ne repose pas sur nos biens, nos possessions…Sur quoi ou sur Qui repose-t-elle réellement ?

 

Jésus répond un peu plus loin en affirmant qu’elle repose, en réalité, sur la Providence de Dieu :

Dieu sait ce dont nous avons réellement besoin. Il prend soin de ses créatures. Il pourvoit à nos besoins, même si nous ne le voyons pas toujours. C’est sur Lui seul que peut se fonder notre confiance. 

 

Aussi, si nous faisions davantage confiance à Dieu, si nous acceptions de lâcher notre peur, nos mauvais désirs, notre avidité… alors, il y aurait plus de place sur terre pour le partage et la fraternité.

 

En invitant ses disciples à s’inscrire dans la confiance, Jésus propose de lâcher nos angoisses existentielles et économiques, pour prendre conscience de la bonté providentielle de Dieu, pour chercher sa présence et son règne, pour vivre une vie plus juste… ajustée aux désirs de Dieu qui offre la vie en abondance à ses créatures… à condition que nous sachions aussi partager. 

 

L’Évangile réoriente ainsi la quête existentielle des disciples (que nous sommes) vers la recherche du règne de Dieu (du Royaume, de la présence de Dieu, de son monde nouveau, ici et maintenant) et vers la justice. 

 

Il ressort donc pour Jésus, qu’on ne peut investir sa sécurité, à la fois, en Dieu et en l’Argent : il faut choisir ! 

Cela ne veut pas dire que nous devons être pauvre. Cela signifie que nous devons choisir où placer notre vrai désir… choisir de dépasser l’angoisse, la peur du vide ou du lendemain… cesser de nous inquiéter… Orienter – ou réorienter - notre désir vers des réalités plus durables que les biens matériels et les possessions financières. Pour Jésus nous avons mieux à penser et à faire ici et maintenant.  

 

Mais est-ce si facile ? 

 

La possibilité de la réorientation de notre désir dépend en premier lieu de notre niveau de confiance : 

C’est ce que l’évangile nous fait comprendre. 

 

« Où est votre trésor, là aussi sera votre cœur »disait Jésus. 

L’homme concentre sa réflexion et son désir, c’est-à-dire son cœur, sur ce qu’il vise. 

Si notre trésor de confiance est fixé sur la bonté providentielle de Dieu, alors notre cœur, fondé sur cette confiance, sera ouvert aux autres, à la générosité et au partage… puisque nous avons cette confiance fondamentale que Dieu nous offre, à nous aussi, depuis toujours, sa générosité et tous ses dons. 

 

* La deuxième parabole est un peu plus complexe. C’est la parabole du gérant habile.

 

Elle se déroule dans le contexte économique d’une métairie, dont la gestion a été confiée à un intendant. 

Le propriétaire, ayant eu vent d’une gestion déloyale de ses biens, signifie au gérant son congé. Il le renvoie.

 

Ce dernier se livre à une analyse réaliste de ses possibilités. Il en conclut que la solution la plus avantageuse pour lui, consiste à profiter de son ultime pouvoir de gérant, pour abaisser les dettes des débiteurs de son maître, afin d’acquérir leur reconnaissance.

 

Quand on doit 3700 litres d’huile, un rabais de 50 % n’est pas de refus !

 

On peut d’abord avoir l’impression que ce gérant monte une sorte d’escroquerie aux dépends de son maître, en abaissant les dettes de ses débiteurs.

Mais si, à la fin, le maitre loue le gérant pour son habileté, c’est qu’il y a une autre explication.

 

On sait, en effet, suivant le droit romain, que les gérants de métairie gagnaient leurs salaires par des commissions prélevées sur les opérations financières. 

Ainsi ce qu’a fait le gérant en allant voir chacun des débiteurs de son maitre, c’est d’accepter de renoncer à sa marge personnelle, à ses parts de commission. 

Ce faisant, au lieu de gagner de l’argent, de l’amasser comme un gage de sécurité, il a, en fait, inversé la fonction de cet argent, en renonçant à ses marges personnelles, en introduisant de la gratuité. 

Ce qui a dû faire la joie de ses débiteurs !

 

En d’autres termes, en faisant grâce, il a investi l’argent auquel il a renoncé dans un sens relationnel, en ouvrant des relations avec ses clients, en se faisant des amis. 

Au lieu d’amasser pour lui un trésor, il s’est créé un trésor de reconnaissance auprès des anciens débiteurs. 

 

Cet homme totalement opportuniste est finalement loué pour son inventivité, son habileté, son intelligence, face à une situation menaçante. 

Il a finalement réussi à inverser la fonction de l’argent : en libérant les débiteurs d’une partie substantielle de leurs dettes, il a fait de l’argent quelque chose de fécond en matière de relations humaines. Autrement dit il a subverti le pouvoir de l’argent. 

On pourrait presque dire qu’il a trompé « l’argent trompeur ». 

 

Le terme « Mamon d’injustice » ou « argent trompeur » désigne l’argent idolâtre tel qu’il fascine habituellement les humains. Mais dont la possession est toujours liée à système de répartition injuste. 

 

Si ce gérant trompeur – qui a habilement trompé l’argent trompeur, en abandonnant ses marges pour se faire des amis – est mis en avant, c’est pour inciter les croyants – présentés comme « ceux qui appartiennent à la lumière » – à agir de même :

Pas seulement agir de même par rapport à l’argent, mais agir de même dans le sens où en faisant cela, en introduisant de la gratuité, le gérant s’est ouvert un avenir sur cette terre. 

Ainsi donc : que les chrétiens usent pareillement des dons qu’ils ont reçus, en les offrant gratuitement, pour préparer leur avenir… leur avenir éternel. 

 

Dans cette petite histoire, par ce retournement, ce renversement (de la dette vers le don / de la division vers l’unité, la fraternité), Jésus rend à l’argent sa véritable place : celle d’être seulement un moyen, un instrument au service de l’humain, de la relation humaine, du bien commun… et non d’être une idole capable de prendre la place de Dieu. 

 

Pour Jésus, idolâtrer l’argent, comme le font beaucoup, est incompatible avec la confiance en Dieu. 

Il insiste sur la radicalité du choix : on ne peut investir sa sécurité à la fois en Dieu et en l’argent. Il faut choisir. 

 

La parabole propose ainsi de donner à l’argent une autre place : une place de second ordre, de moyen, d’instrument, au service de l’homme et de la relation humaine. 

C’est seulement en subvertissant l’argent trompeur – par le don, par la gratuité – que le gérant habile y parvient. 

 

Pour conclure, je voudrais revenir sur cette parole de l’évangile de Marc où Jésus appelle ses auditeurs à se convertir, à changer de mentalité, et à croire à la bonne nouvelle de l’Évangile, à faire confiance au message de salut qu’il vient proclamer. 

 

Jésus appelait ses disciples à interroger leur système de croyance. 

 

A son époque, nombre de croyants Juifs – des Juifs pieux – pensaient que c’est en appliquant l’ensemble des préceptes de la loi, les pratiques rituelles et religieuses, les pèlerinages et les sacrifies au temple pour le pardon des péchés, qu’ils trouveraient le salut. 

 

Jésus est venu remettre en cause ce système de croyance. 

 

Il annonce que ce n’est pas dans les pratiques religieuses que l’homme peut trouver le salut, mais dans une relation gratuite de confiance et de proximité avec le divin, dans une relation de cœur à cœur avec Dieu. 

 

Pour lui, Dieu est une réalité bienveillante, comme un Père ou une Mère qui nous aime, qui pourvoit à notre bien et à nos besoins, c’est un Dieu d’amour auquel nous pouvons être connecté : c’est cet amour, ce lien avec Dieu qui nous apporte la lumière, le salut, la santé, le discernement et le meilleur – tout le bonheur - que nous pouvons goûter sur cette terre avec ceux qui nous entourent (comme le dit aussi Qohélet). 

 

Inlassablement, Jésus appelait ses disciples à faire confiance à Dieu, à s’ouvrir à Lui, à s’inscrire dans la méditation et la prière, à aimer l’Éternel – notre Père céleste - de tout son cœur. 

 

C’était un changement de mentalité que proposait Jésus :

-      Prendre conscience qu’aucune réalité matérielle n’est capable de nous apporter le salut (en latin, salvussignifie guéri… autrement dit, être sauvé, être guéri, être délivré, être libéré) : aucune pratique religieuse, aucune possession d’argent… rien ne peut le faire et le produire, sinon Dieu lui-même… c’est pour cela qu’il appelait à entrer dans le règne de Dieu, dans la présence de Dieu. 

 

C’est la même chose pour nous aujourd’hui, il est bon de rappeler cela dans notre contexte contemporain : car nous sommes, nous aussi, appelés à cette prise de conscience, à ce changement de mentalité : aucun trésor matériel ne peut réellement nous apporter le salut… aucun argent, aucune fortune, aucune réussite… mais - non plus - aucun homme politique providentiel… aucun milliardaire… aucun vaccin, aucun confinement, aucune mesure sanitaire coercitive, aucune loi, aucune privation de liberté… rien ne nous apportera le véritable salut auquel nous pouvons accéder, sinon la présence de Dieu lui-même. 

 

Aussi, nous devons prendre conscience que lorsqu’on croit au veines promesses d’un salut par plus d’avoir, plus de pouvoir, plus de sécurité sanitaire, plus de contrôle… nous suivons une chimère… nous écoutons des discours idolâtres… qui nous trompent et nous vendent une sécurité illusoire. 

Ne soyons pas insensés comme le riche qui veut remplir ses greniers pour pallier l’angoisse du lendemain. 

Le Mamon trompeur (ce en quoi je me fie, je place ma confiance) peut prendre bien des formes… à commencer par les discours de peur ou de manipulation auxquels nous sommes confrontés… et qui conduisent au final à enrichir Big Pharma … avec la complicité des médias… en nous offrant de fausses promesses de sécurité. 

 

-      Par ailleurs, quand on parle de conversion, puisque c’est comme cela que Jésus commence dans l’Évangile de Marc (convertissez vous et croyez à la Bonne Nouvelle), il faut savoir que cela commence par cette prise de conscience dont je vous parle : être conscient que nous ne sommes pas sur le bon chemin, que nous avons été trompés par tous les discours ambiants… mais ensuite, c’est un changement de mentalité auquel Jésus appelle ses disciples. Ce changement nous exhorte à prendre un autre chemin (plus étroit), un nouveau chemin : c’est ce que le Christ appelle « entrer dans le règne et la présence de Dieu » : le monde nouveau de Dieu. Cela nous conduit à vivre des changements sur le plan éthique et social, à changer notre manière de vivre et d’envisager nos relations sociales. 

 

C’est donc un chemin de transformation que le Christ ouvre devant les croyants : entrer dans un chemin de pleine confiance en Dieu, accepter de s’en remettre totalement à notre Père céleste, à sa bonté, à sa Providence, dans l’assurance que c’est là que nous trouverons le véritable salut… que la vie en plénitude, la vie éternelle nous est offerte.

 

Pour le Christ, c’est Dieu qui agit dans nos cœurs, si nous laissons la place de le faire : en nous, dans la confiance, il transformera nos cœurs, pour nous rendre plus aimants, plus lumineux, plus libres, plus justes… et tout le reste nous viendra par surcroit… si nous commençons par ce chemin de pleine confiance … si nous accueillons et laissons la lumière de Dieu entrer en nous. 

 

Amen.

 

Lectures bibliques 

 

Mc 1 - Jésus proclame l’Évangile en Galilée

 

14Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée. Il proclamait l’Évangile de Dieu et disait : 

15« Le temps est accompli, et le Règne de Dieu (le monde nouveau de Dieu) s’est approché : convertissez-vous (changez de mentalité) et croyez à l’Évangile (faites confiance au message de salut). »

 

Lc 12 - Parabole du riche insensé

 

13Du milieu de la foule, quelqu’un dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » 

14Jésus lui dit : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » 

15Et il leur dit : « Attention ! Gardez-vous de toute avidité ; ce n’est pas du fait qu’un homme est riche qu’il a sa vie garantie par ses biens. »

16Et il leur dit une parabole : « Il y avait un homme riche dont la terre avait bien rapporté. 

17Et il se demandait : “Que vais-je faire ? car je n’ai pas où rassembler ma récolte.” 

18Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en bâtirai de plus grands et j’y rassemblerai tout mon blé et mes biens.” 

19Et je me dirai à moi-même : “Te voilà avec quantité de biens en réserve pour de longues années ; repose-toi, mange, bois, fais bombance.” 

20Mais Dieu lui dit : “Insensé, cette nuit même on te redemande ta vie, et ce que tu as préparé, qui donc l’aura ?” 

21 Voilà ce qui arrive à celui qui amasse un trésor pour lui-même au lieu de s’enrichir auprès de Dieu. »

22Jésus dit à ses disciples : « Voilà pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. 

23Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. […]

[…] 29Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez ni ce que vous boirez, et ne vous tourmentez pas. 

30Tout cela, les païens de ce monde le recherchent sans répit, mais vous, votre Père sait que vous en avez besoin. 

31Cherchez plutôt son Royaume, et cela vous sera donné par surcroît. 

32Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. […]

34où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.

 

Lc 16 - Parabole du gérant habile

 

1Puis Jésus dit à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant qui fut accusé devant lui de dilapider ses biens. 

2Il le fit appeler et lui dit : “Qu’est-ce que j’entends dire de toi ? Rends les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires.” 

3Le gérant se dit alors en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Bêcher ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’en ai honte. 

4Je sais ce que je vais faire pour qu’une fois écarté de la gérance, il y ait des gens qui m’accueillent chez eux.” 

5Il fit venir alors un par un les débiteurs de son maître et il dit au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?” 

6Celui-ci répondit : “Cent jarres d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, vite, assieds-toi et écris cinquante.” 

7Il dit ensuite à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Celui-ci répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu et écris quatre-vingts.” 

8Et le maître fit l’éloge du gérant trompeur, parce qu’il avait agi avec habileté. En effet, ceux qui appartiennent à ce monde sont plus habiles vis-à-vis de leurs semblables que ceux qui appartiennent à la lumière.

9« Eh bien ! moi, je vous dis : faites-vous des amis avec le Mammon d’injustice - l’Argent trompeur - pour qu’une fois celui-ci disparu, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. […] 

13« Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. »