vendredi 30 septembre 2022

Meditation Lc 10, 13-16

 Méditation Radio RCF Bordeaux – vendredi 30 septembre – Lc 10, 13-16 / Pasteur Pascal LEFEBVRE


Lc 10, 13-16


Malheureuse es-tu, Chorazin ! Malheureuse es-tu, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient converties, vêtues de sacs et assises dans la cendre. 

Oui, lors du jugement, Tyr et Sidon seront traitées avec moins de rigueur que vous. 

Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Tu descendras jusqu’au séjour des morts.

 « Qui vous écoute m’écoute, et qui vous repousse me repousse ; mais qui me repousse repousse celui qui m’a envoyé. »


Méditation 


Nous sommes parfois témoins de choses extraordinaires autour de nous : des guérisons inattendues, des signes surprenants… petits ou grands, des miracles du quotidien… des bonnes surprises… 

Mais nous avons parfois du mal à y croire… surtout si tout cela vient contrarier notre manière habituelle de penser… changer nos idées ou nos plans… ou troubler notre rationalité. 


C’est un peu ce qui se passe dans ce passage de l’évangile : Jésus et ses disciples ont eu beau annoncer la Bonne Nouvelle de la proximité du règne de Dieu et accomplir des signes et des guérisons, visiblement, les habitants des bourgades où ils passent, refusent d’accueillir la nouveauté du message de Jésus. 


Ces bourgades sont d’autant moins excusables qu’il s’agit de villages marqués par le Judaïsme, appartenant au peuple d’Israël : ils auraient dû être les mieux préparés à recevoir le message de l’envoyé de Dieu. 


Le maître exprime ici sa déception : Hélas pour ces villages de Galilée ! Quel dommage que leurs habitants soient restés rétifs et fermés au message de salut !


Je me demande parfois si Jésus ne pourrait pas dire la même chose de nous, aujourd’hui : 

Quel dommage que nos églises ou nos temples soient à moitié vides ! 

Quel dommage que tant de Chrétiens n’y croient plus vraiment !

Quel dommage que l’Evangile ne transforme pas forcément les cœurs … et ne change pas toujours les manière de vivre ! 


N’avons-nous pas la foi ?

Ne sommes-nous pas appelés à aimer Dieu et notre prochain de tout notre cœur ? 


L’Evangile ne nous donne-t-il pas une espérance nouvelle ?

Ne sommes-nous pas confiants dans le fait que l’amour de Dieu et la force de son Esprit, nous permettent de faire et de vivre des choses impossibles ?


L’erreur des habitants de ces villages – au sujet desquels Jésus se lamente – est de n’avoir pas compris qu’une conversion était possible… qu’il était possible de naitre de nouveau, de vivre autrement. 


Ce que Jésus nous propose, c’est d’entrer dans une nouvelle mentalité, pour accueillir le monde nouveau de Dieu, le règne de Dieu… 

Et cela commence par la confiance : accueillir la confiance de Dieu et y répondre… recevoir et faire grandir en nous une confiance capable de déplacer des montagnes de problèmes. 


Encore faut-il y croire… encore faut-il faire confiance à Dieu !


L’accueil du message de salut implique donc un déplacement : accepter de changer quelque chose, d’ouvrir son cœur, de croire que du neuf peut surgir dans notre vie. 


La fin de l’épisode (v.16) montre la solidarité de destin entre Jésus / Dieu (celui qui l’a envoyé) / et les disciples : ces derniers seront accueillis ou rejetés, comme Jésus est accueilli ou rejeté, comme l’a été et le sera Dieu. 


Il n’appartient donc pas aux disciples de changer les cœurs.

Mais il leur appartient – il nous appartient – de transmettre une Parole que relève : une Parole de confiance et d’espérance, qui soit une Bonne Nouvelle pour notre monde.


Savoir que nous sommes aimés de Dieu, nous ouvre à la nouveauté ! … et nous invite au changement !... Puisqu’il s’agit de fonder sa maison sur le roc de la confiance (cf. Lc 6,47-49).


jeudi 29 septembre 2022

Meditation Jn 1, 47-51

 Méditation Radio RCF Bordeaux – Jeudi 29 septembre – Jn 1, 47-51 / Pasteur Pascal LEFEBVRE


Jn 1, 47-51


Jésus regarde Nathanaël qui venait à lui et il dit à son propos : « Voici un véritable Israélite en qui il n’est point d’artifice. » 

– « D’où me connais-tu ? » lui dit Nathanaël ; et Jésus de répondre : « Avant même que Philippe ne t’appelât, alors que tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » 

Nathanaël reprit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. » 

Jésus lui répondit : « Parce que je t’ai dit que je t’avais vu sous le figuier, tu crois. Tu verras des choses bien plus grandes. » 

Et il ajouta : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »


Médiation 


Regarder à Jésus, c’est voir potentiellement le Ciel s’ouvrir devant soi.

Jésus nous met en relation avec le Père.

Il nous met en contact avec le règne de Dieu, le monde nouveau de Dieu… et il nous propose de l’accueillir en nous, dans notre intériorité.


Pour l’évangéliste Jean, Jésus est le révélateur de Dieu, celui qui vient rendre présent son amour et sa lumière.

Il est le porteur de l’Esprit de Dieu.


C’est à ce titre – parce qu’il est en communion avec Dieu et pleinement inspiré par Lui – que Jésus reconnait en Nathanaël un authentique croyant, un fidèle membre du peuple de Dieu, dont la piété est marquée du sceau de l’humilité et de la droiture. 


Étonné de ce savoir, surpris d’avoir été percé à jour, Nathanaël s’enquiert de l’origine du savoir extraordinaire de Jésus. 

D’où lui vient cette sorte d’omniscience ?


Au cours du dialogue avec le maître, il comprend que Jésus n’est autre que le Fils de Dieu, l’envoyé de Dieu, venu incarner sa Parole, sa volonté… et qu’il est le « roi d’Israël », c’est-à-dire le Messie, le libérateur tant attendu. 


Jésus semble approuver cette découverte, puisqu’il lui fait une promesse : « tu verras des choses bien plus grandes » ! (v.50)


Cette promesse est aussi pour nous : 


En regardant Jésus et son Evangile, notre vision s’élargit… notre vie prend de la hauteur… nous pouvons découvrir la présence de Dieu dans nos vies et son amour infini pour les humains. 


Précisément, Jésus invite Nathanaël à ne pas regarder en lui, seulement l’homme de Nazareth, mais à dépasser son intuition, pour s’ouvrir à la présence de Dieu offerte au croyant… présence que Jésus vient manifester.


« En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme » (v.51)


Ces images – qui rappellent le songe de Jacob (cf. Gn 28,12) – méritent notre attention :


  • - D’abord, le « ciel ouvert » est le signe que l’ère messianique a commencé dans la personne du Fils de l’homme, c’est-à-dire en Jésus. 
  • - Ensuite, le va-et-vient des anges symbolise la relation constante entre Dieu et Jésus. 
  • - Enfin, la précision « au-dessus du Fils de l’homme » indique que c’est par l’intermédiaire de Jésus que les choses se jouent : 

Nathanaël est invité à découvrir l’unité entre le Père et le Fils. 


La Bonne Nouvelle, c’est que cette unité que Jésus a pleinement vécue est offerte à chacun. 


Depuis la Pentecôte, l’Esprit saint a été répandu : 

Désormais, nous sommes tous appelés à accueillir l’Esprit de Dieu en nous, à nous laisser inspirer par Lui au quotidien, pour vivre en communion avec le Père… vivre selon sa volonté… et incarner sa Parole… comme le fit le Christ. 


Les choses plus grandes que nous pouvons voir aujourd’hui, c’est le fait que cette Parole est toujours vivante… et qu’il nous est offert de l’incarner : de la vivre et la mettre en pratique, ici et maintenant. 



mercredi 28 septembre 2022

Meditation Lc 9, 57-62

 Méditation Radio RCF Bordeaux – Mercredi 28 septembre – Lc 9, 57-62 / Pasteur Pascal LEFEBVRE  (Reprise dans l’édito EPU Bordeaux-ville de la newsletter de septembre 2022)


Lc 9, 57-62


Comme ils étaient en route, quelqu’un dit à Jésus en chemin : « Je te suivrai partout où tu iras. » 

Jésus lui dit : « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l’homme, lui, n’a pas où poser la tête. »

Il dit à un autre : « Suis-moi. » Celui-ci répondit : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » 

Mais Jésus lui dit : « Laisse les morts enterrer leurs morts, mais toi, va annoncer le Règne de Dieu. »

Un autre encore lui dit : « Je vais te suivre, Seigneur ; mais d’abord permets-moi de faire mes adieux à ceux de ma maison. » 

Jésus lui dit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »


Méditation 


Qui est vraiment prêt à tout pour suivre le Christ ?

Quelle urgence y-a-t-il à proclamer la proximité du règne de Dieu et à accueillir ce règne de Dieu en nous, dans notre intériorité ? 


Pour Jésus, c’est « maintenant » que les choses se jouent. 

Il n’est pas temps de les remettre à plus tard… comme nous avons tendance à le faire.


Ce passage traite de 2 questions relative à la suivance :

  • - La condition de disciple 
  • - Et l’urgence de proclamer l’Evangile.


Être au service du Christ et de son Evangile implique une forme d’insécurité… car la mission nous envoie là où nous n’ aurions peut-être pas été spontanément, et nous impose des changements nombreux. 


Cette réalité, Jésus l’exprime dans sa réponse :

« Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids : le Fils de l’homme, lui, n’a pas où poser sa tête » (v.58)


Les abris des renards et des oiseaux sont déjà précaires, mais Jésus prévient : la situation du Fils de l’homme – celui qui vient représenter l’humanité véritable – et par extension, la situation de ses disciples, est pire : un dénuement conséquent est à prévoir. 


Pas le temps de s’installer dans un certain confort. 

L’urgence de la proclamation de l’Evangile est là. 

Elle attend le prédicateur itinérant, qui devra s’atteler à la tâche.  


Qui donc est prêt à accepter ces conditions de vie incertaines ? 


Mais Jésus va plus loin et explique que la condition de disciple implique aussi de revoir l’ordre de ses priorités. 


Le monde a besoin de transformation. Il a besoin d’accueillir le salut de Dieu.

On ne peut pas toujours remettre au lendemain l’urgence de la conversion, de l’ouverture du cœur… la nécessité d’élargir son niveau de conscience. 


Pour Jésus, accueillir le règne de Dieu doit même primer sur les habitudes mondaines ou les devoirs considérés comme sacrés. 

Car nous sommes appelés à une transformation : 

Rendre notre monde plus humain et plus fraternel.

Ce qui implique de se tourner vers l’avant et vers les vivants… sans regarder en arrière. 


Il n’est donc plus temps de rendre hommage aux défunts, ou de faire ses adieux pour prendre congé de sa famille… quand l’occasion d’annoncer le Règne de Dieu est là : Jésus nous invite à la saisir.


Nous pouvons toujours avoir de bonnes raisons ou des objections valables, face aux changements qu’implique l’Evangile… mais le Christ nous ramène au présent : 

Nous ne pouvons pas toujours remettre au lendemain l’urgence d’entrer dans le monde nouveau de Dieu et de partager la Bonne Nouvelle. 


mardi 27 septembre 2022

Meditation Lc 9, 51-56

 Méditation Radio RCF Bordeaux – Mardi 27 septembre – Lc 9, 51-56 / Pasteur Pascal LEFEBVRE


Lc 9, 51-56


Or, comme arrivait le temps où il allait être enlevé du monde, Jésus prit résolument la route de Jérusalem. 

Il envoya des messagers devant lui. Ceux-ci s’étant mis en route entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. 

Mais on ne l’accueillit pas, parce qu’il faisait route vers Jérusalem. 

Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu tombe du ciel et les consume ? » 

Mais lui, se retournant, les réprimanda. 

Et ils firent route vers un autre village.


Méditation


Pour aller de la Galilée à Jérusalem, il faut traverser la Samarie, région mi- Juive mi- païenne. 

La méfiance est mutuelle, car Juifs et Samaritains ne s’apprécient pas. Ils se considèrent les uns et les autres comme religieusement déviants.


On sait que les Samaritains se contentaient du seul Pentateuque – c’est-à-dire des 5 livres de la Torah. Et rendaient un culte à Dieu sur le mont Garizim. Ils ne partageaient ni les mêmes livres sacrés, ni le même calendrier, ni le même temple que les Juifs.  


Pour préparer le voyage, Jésus envoie des messagers, qui entrent dans un village, où ils ne sont pas accueillis. 

La raison invoquée serait le but du voyage : la ville de Jérusalem, honnie par les Samaritains. 

Ceux-ci mépriseraient la ville sainte et son temple, qui entrait en concurrence avec leur lieu sacré : le mont Garizim.  


Derrière ce refus d’hospitalité, se cache une certaine concurrence religieuse. 

Les messagers envoyés par Jésus ne sont pas les bienvenus : ils sont vus comme des rivaux, des adversaires.  


Face à cette situation, les disciples sont tentés de rendre le mal pour le mal. Et de prononcer sur ce village une parole de malédiction, en vue de lui infliger un châtiment comparable à celui de Sodome et Gomorrhe, qui aurait subi la destruction par le feu. 


Mais Jésus n’est pas du tout dans cette optique, lui qui appelle inlassablement à bénir et non à maudire… lui qui invite à répondre au mal par un plus grand bien, afin de mettre un arrêt à la propagation du mal… Le maitre réprimande donc les disciples. 


La confrontation est inutile. 

Si ce village n’est pas prêt pour entendre l’Evangile, et la Bonne Nouvelle de la proximité du règne de Dieu, la solution la plus simple et la plus pacifique, consiste simplement à faire route ailleurs vers un autre village, plus accueillant.


Cette histoire nous livre un enseignement : lorsque quelqu’un nous considère - à tort - comme un adversaire, il est bon – parfois – 

d’accepter de faire un pas de côté, plutôt que d’entrer en conflit. 


Bien sûr, Jésus va plus loin. 

Il nous propose davantage le chemin de la fraternité dans son sermon sur la montagne : 

faire deux mille pas, avec celui qui nous force à en faire mille… tendre la joue de la réconciliation à celui qui nous traite en ennemi (cf. Mt 5)


Mais peut-être ne sommes-nous pas encore prêts à vivre l’exigence de cette Parole ?


Peut-être avons-nous encore du mal à élargir la définition de la fraternité jusqu’à la porter à tout autre être humain… quel que soit son origine ou sa religion ?


En attendant, mieux vaut éviter la confrontation ou le risque de rendre le mal pour le mal… 

Il est parfois bon de savoir faire un pas de côté… pour éviter de se rendre malheureux ou de rendre malheureux autrui.  


Mieux vaut choisir d’être heureux, plutôt que d’avoir raison et de propager le malheur. 


lundi 26 septembre 2022

Meditation Lc 9, 46-50

Méditation Radio RCF Bordeaux - Lundi 26 septembre – Lc 9, 46-50 / Pasteur Pascal LEFEBVRE


Lc 9, 46-50


Une question leur vint à l’esprit : lequel d’entre eux pouvait bien être le plus grand ? 

Jésus, sachant la question qu’ils se posaient, prit un enfant, le plaça près de lui, 

et leur dit : « Qui accueille en mon nom cet enfant, m’accueille moi-même ; et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé ; car celui qui est le plus petit d’entre vous tous, voilà le plus grand. »

Prenant la parole, Jean lui dit : « Maître, nous avons vu quelqu’un qui chassait les démons en ton nom et nous avons cherché à l’empêcher, parce qu’il ne te suit pas avec nous. » 

Mais Jésus dit : « Ne l’empêchez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous. »


Méditation


« Qui peut être le plus grand ? »


La tentation est grande de vouloir toujours occuper la première place : être le meilleur, le premier, le plus fort. 

Cette mentalité primitive ressort de notre instinct ancestral de survie : devenir le chef du clan, ou un de ses proches, pour assurer son avenir et son confort. 


Aujourd’hui encore, la société – fondée sur la loi du marché – nous invite toujours à être le meilleur, le premier, dans un environnement concurrentiel… où il faudrait arracher notre salut par nous-mêmes… face aux autres, considérés comme de rivaux ou des adversaires. 


Jésus opère un renversement par rapport à cette idée : les plus grands ne sont pas ceux qu’on pense. 

Être le premier, c’est en réalité, se mettre au service des autres. 

Être le premier, c’est paradoxalement être le plus petit, car c’est accepter la responsabilité de serviteur : 

le chef ou son bras droit doit être au service de tous. 

Son souci – sa seule préoccupation - doit être le bien commun, le collectif, pas le privilège individuel de la première place. 


Pour ce faire, pour gouter la vraie grandeur, une chose est nécessaire : la confiance, l’ouverture du cœur, la disponibilité d’esprit. 

C’est pourquoi Jésus prend en exemple un enfant : un être qui dépend totalement des autres. 


Il ne s’agit pas de place, mais de confiance pour d’abord accueillir la Bonne Nouvelle d’un amour inconditionnel et se mettre au service de cet Evangile : un salut offert à tous, loin du « chacun pour soi ». 


Cette confiance est nécessaire pour recevoir l’amour de Dieu dans son cœur et se laisser transformer par lui… pour laisser Dieu être « Dieu en soi »… pour recevoir sa force et son Esprit… et pour agir selon l’inspiration et la volonté de Dieu. 


Cette confiance, c’est peut-être ce qui nous manque parfois.


C’est pour cela que – dans l’évangile – les disciples ne parviennent pas toujours à accomplir les actes thérapeutiques que Jésus leur prescrit et leur demande de faire en son nom : guérir les malades, chasser les esprits impurs… 

Ils leur manquent cette confiance : la confiance que Dieu peut agir par eux…. Que Dieu nous donne la force de déplacer des montagnes de problèmes… et nous permet d’offrir aux autres une Parole qui soigne : 

Encore faut-il y croire !


L’Esprit de Dieu peut souffler dans les cœurs… et pas seulement dans ceux des disciples du Christ. 

Alors que les disciples s’interrogent sur ceux qui accomplissent des guérisons, sans suivre la voie du Christ, Jésus les rassure : « ne les empêchez pas, car celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». 

Qui n’est pas notre ennemi est notre ami. 

Il ne doit pas y avoir de concurrence, là non plus !


Au contraire, dans la lutte contre le mal, la concurrence religieuse doit se muer en coopération. 


Nous avons tous le même but : servir le bien ; aimer le prochain comme soi-même. 



dimanche 25 septembre 2022

Lc 16, 19-31 - le riche et Lazare

Lectures bibliques : Lc 1, 46-55 (Magnificat) ; Lc 6, 20-26 ; Lc 16, 19-31

Thématique : ouvrir son coeur et son porte-monnaie, pour aborder la vie comme un jeu coopératif.

Prédication de Pascal LEFEBVRE – 25/09/22 – Temple du HÂ – Bordeaux 


Lecture biblique


Lc 16, 19-31

 « Il y avait un homme riche qui s’habillait de pourpre et de linge fin et qui faisait chaque jour de brillants festins. 

Un pauvre du nom de Lazare gisait couvert d’ulcères au porche de sa demeure. 

Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses ulcères.

 « Or le pauvre mourut et fut emporté par les anges au côté d’Abraham ; le riche mourut aussi et fut enterré. 

Au séjour des morts, comme il était à la torture, il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare à ses côtés. 

Alors il s’écria : “Abraham, mon père, aie pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre le supplice dans ces flammes.” 

Abraham lui dit : “Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu ton bonheur durant ta vie, comme Lazare le malheur ; et maintenant il trouve ici la consolation, et toi la souffrance. 

De plus, entre vous et nous, il a été disposé un grand abîme pour que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne le puissent pas et que, de là non plus, on ne traverse pas vers nous.”

 « Le riche dit : “Je te prie alors, père, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père, 

car j’ai cinq frères. Qu’il les avertisse pour qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture.” 

Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent.” 

L’autre reprit : “Non, Abraham, mon père, mais si quelqu’un vient à eux de chez les morts, ils se convertiront.” 

Abraham lui dit : “S’ils n’écoutent pas Moïse, ni les prophètes, même si quelqu’un ressuscite des morts, ils ne seront pas convaincus.” »


Autres lectures du jour : voir sur https://lire.la-bible.net/lecture/luc/1/1


Prédication


Cette parabole s’adressait certainement au départ à un auditoire de Pharisiens, que Luc présente un peu plus tôt, comme des gens religieux qui respectaient les prescriptions de la Loi – au moins en apparence, de façon extérieure – et qui aimaient l’argent (v14). 

Jésus dénonce, ici ou là, leur attitude hypocrite… car ils étaient peu accueillants et très critiques envers les autres, envers ceux qui n’agissaient pas comme eux.  


Devant une telle assemblée, Jésus fait attention. Il ne veut pas crisper ses auditeurs…  mais transmettre un message transformateur. 

Aussi prend-il le parti de raconter une histoire, sous la forme d’une parabole… un peu à la manière d’un conte… afin de permettre à ceux qui l’écoutent avec une certaine raideur… de pouvoir éventuellement s’identifier aux personnages de l’histoire… et de décaler ainsi leur regard… d’entamer une réflexion… et de voir qu’il est peut-être temps de se mettre à l’écoute d’une Parole nouvelle… qui appelle un nouveau comportement.


La parabole est coupée en deux, avec un temps où les personnages vivent leur vie terrestre… et un temps où ils vivent dans l’au-delà, par-delà la mort. 


L’histoire s’appuie sur le mythe du jugement dernier… jugement au cours duquel les défunts – soit au moment de leur mort – soit à la fin des temps – devront rendre compte de leurs actes… et recevoir une juste rétribution selon leurs œuvres :


Les uns pouvant être récompensés et obtenir une résurrection de vie… accédant à la consolation et au bonheur… imaginé comme un festin céleste… Et les autres pouvant être punis et obtenir la sentence d’une résurrection de damnation… les conduisant à une forme d’enfer, de torture ou de souffrance… qu’on visualise dans le monde souterrain du séjour des morts, lieu traditionnel de tourments pour les hommes condamnés. 


Tout cela donne la frousse ! … et nous jette potentiellement dans l’angoisse. Car l’incertitude règne quant à notre propre sort futur !

De quel côté penchera la balance ? Où irons-nous ? 


La fresque du jugement dernier de la cathédrale d’Albi - qui illustre le chapitre 25 de l’évangile de Matthieu – est le genre de scène que devait jeter les Chrétiens dans l’angoisse de la mort et du jugement à venir. 


Que ce soit à travers la parabole du jugement dernier (Mt 25) ou celle du riche et de Lazare (Lc16), l’auditeur est appelé à une prise de conscience : 

Ce qui se joue dans la vie terrestre – dans la partie actuelle du jeu de la vie – ne sera pas sans conséquence ! 

L’auditeur est désormais averti. 


Car c’est bien la fonction d’un mythe : essayer de dire une vérité (une origine ou une fin) sous la forme d’une histoire imagée (qu’il ne faut pas prendre au 1er degré). 

C’est un langage à part entière, qui se déroule au-delà de l’histoire, et qui a pour but de frapper les esprits… et de prévenir l’auditeur de ce qui peut l’attendre, s’il n’adopte pas dans cette vie présente, ici et maintenant, un nouveau comportement. 


Le mythe a pour but d’éveiller l’esprit à une vérité… et d’appeler à un changement de mentalité. 


Quelle est cette vérité ? 


On pourrait la résumer de la façon suivante : 

La vie est quelque chose de sérieux et de collectif. 

Tu ne peux pas jouer la partie, tout seul, dans ton coin, comme un égoïste. Ce n’est pas un jeu compétitif, fondé sur l’indifférence, le chacun pour soi, ou la concurrence… 


La vie est un jeu coopératif… si tu veux gagner la partie, il faut entrer dans le don et le don de soi. Car dans ce jeu, les joueurs doivent normalement œuvrer ensemble, afin de réussir un but commun (un salut collectif). Le jeu de la vie est fondé sur l’entraide, le partage et la solidarité… dit autrement, sur l’amour et la compassion. 

 

Comme le disait Jésus : pour gagner la vie, il faut accepter de la risquer, de la perdre, d’entrer dans le don de soi : 

« Qui veut sauver sa vie, la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle, la sauvera » (Mc 8,35)


Bien sûr, on peut être un peu gêné à la lecture de cette parabole pour plusieurs raisons :


  • - D’abord, cette histoire de jugement dernier, peut nous sembler un peu caricaturale… et trop manichéenne. Dans la vraie vie, ce n’est pas tout blanc / tout noir. On fait tantôt de bonnes choses et tantôt de moins bonnes. On est parfois juste, parfois pécheur… parfois altruiste, parfois égoïste… Or, cette situation n’est pas vraiment envisagée dans la parabole. 


  • - Par ailleurs, on peut penser qu’effectivement, après notre vie terrestre, une lumière sera faite sur notre existence : cette lumière nous permettra de prendre conscience de ce que nous avons pu faire de bon, mais aussi des souffrances que nous avons pu infliger, consciemment ou inconsciemment… nous réaliserons nos manques de compassion… et peut-être pourrons-nous demander pardon pour tout cela… mais pour autant, peut-on sérieusement penser que Dieu risque de nous envoyer pourrir en enfer, pour l’éternité… sans nous donner une autre chance de pouvoir faire mieux ? 


  • - Enfin, en tant que Protestants, cette histoire de jugement et de rétribution uniquement fondée sur les œuvres peut nous interroger… nous qui croyons au salut par grâce, par le moyen de la foi… et pas en un Dieu qui compte les points : 

Si tel était le cas, qu’en serait-il de l’amour de Dieu ? qu’en serait-il de la venue du Christ, de sa mort et e sa résurrection ? et qu’en serait-il de la foi, de notre confiance en la confiance de Dieu ?... Si tout se jouait uniquement en fonction de nos actions et nos mérites… alors notre théologie luthéro-reformée serait complètement à côté de la plaque !... et nous devrions nous sauver nous-mêmes, indépendamment du Christ et des autres … on en reviendrait, au fond, à un salut « chacun pour soi », par les œuvres de la Loi. 


Il y aurait sûrement encore d’autres objections à cette vision de l’au-delà qui risquerait de nous figer dans la peur de mal faire… ou dans l’angoisse de ne jamais en faire assez, pour vraiment mériter notre paradis.  


En même temps, il faut aussi l’avouer, ce genre de mythe a quelque chose de bon et sûrement de vrai… pas dans les images utilisées, qui restent assez simplistes et stéréotypées, dans la mesure où elles opposent un monde d’en bas sombre et rempli de souffrances… contre un monde d’en haut lumineux et bienheureux. … mais, dans le fait, que ce serait juste quand même que chacun à un moment donné puisse faire le point sur sa vie et rendre compte à Dieu. 


Disons que le contraire, serait totalement injuste… en tout cas, à vues humaines. 


Oui… ce serait totalement injuste que le riche, épouvantable, qui se moque bien de Dieu et des autres, qui a exploité des misérables toute sa vie… sans éprouver la moindre compassion… s’en sorte finalement tranquille ! … et que le pauvre, qui a vécu dans la misère, qui a toujours fait confiance à Dieu, en essayant de bien faire… ne soit pas enfin récompensé, après une vie si difficile : 

Quel serait le sens de la vie, s’il n’y avait pas un jugement ou, au moins, un espoir de justice ? 


Et ne peut-on pas penser que le premier attribut de Dieu, à côté de son amour, c’est aussi d’être juste : de relever le faible, celui qui souffre injustement. 


Alors, oui… il y a sûrement quelque chose de vrai dans ce mythe du jugement dernier. 


Sans doute, ne faut-il pas s’arrêter sur la simplicité des images… mais sur le fond : nous espérons tous que Dieu soit juste… qu’il permettra à celui qui a vécu une vie pauvre et misérable de goûter un jour à une forme de félicité céleste… Quant à la crapule qui a passé son temps à exploiter les autres, nous pouvons espérer – non pas qu’il sombre éternellement dans les souffrances : ce qui serait totalement insensé et disproportionné – mais qu’il trouve une autre chance de se racheter… qu’il ait la possibilité de rejouer la partie peut-être… que Dieu lui permette d’apprendre la compassion, d’éprouver la souffrance du pauvre… pour qu’il puisse changer, évoluer, prendre conscience du sens du jeu de la vie : qu’il puisse découvrir que c’est un jeu collectif et coopératif. Car c’est finalement ce que nous apprend la parabole. 


D’ailleurs, cet espoir de justice, nous le retrouvons aussi bien dans les Psaumes que dans le Magnificat. 

Comme dans la parabole du riche et de Lazare, le Magnificat annonce un renversement à venir : les riches et les orgueilleux seront abaissés… les pauvres seront relevés. 


Lorsqu’on souffre – comme Job, par exemple – on ne peut que crier vers Dieu et espérer qu’enfin justice soit faite ! 

C’est un sentiment que nous pouvons éprouver devant l’injustice de certaines situations : que celui qui commet le mal, s’arrête enfin ; et que celui qui le subit, soit enfin consolé et relevé. 


Revenons maintenant quelques instants sur notre parabole :


Le portrait des deux personnages est violemment contrasté :

  • - D’un côté, un riche, anonyme… qui n’a pas de nom, qui n’est identifié que par sa richesse, et dont la vie se déroule dans le luxe et faste, puisqu’il vêtu de lin fin et fait chaque jour de brillants festins. 


  • - De l’autre, un pauvre, du nom de Lazare – qui signifie en hébreu « Dieu vient en aide / Dieu est mon secours ». Ce qui indique une vie en relation. Malheureusement, il est affamé, à la porte du riche, malade, couvert d’ulcères, avec pour seule compagnie des chiens errants, qui lèchent ses plaies, et le mettent en état d’impureté. Même les surplus du riche lui sont inaccessibles. 


Ce qui fait problème dès le début de la parabole, c’est l’indifférence du riche, dont la porte reste fermée. C’est son manque de compassion à l’égard de celui qui vit dehors devant sa maison.


La parabole laisse entendre que la mort les atteint pareillement : ils meurent dans un destin identique, gommant toute différence économique et sociale. 


De ce point de vue-là, cette petite histoire donne raison à Qohéleth (l’Ecclésiaste), le sage de la Bible : « tout est vanité et poursuite de vent »… qu’on soit sage ou sot… riche ou pauvre… juste ou injuste… nous finirons tous au même endroit.


Mais pourtant, c’est là, dans la parabole, que se joue un renversement de situation :

  • - Lazare, maintenant cité en premier, est « emporté par les anges au côté d’Abraham » (v.22), à la place d’honneur du grand festin céleste attendu dans le Royaume. 


  • - Le riche, quant à lui, se retrouve dans le séjour des morts, l’Hades, lieu traditionnel des tourments pour les humains condamnés pour leurs fautes. 


1er constat donc : entre vie et après-mort, le rapport haut / bas s’est complément inversé. Les premiers sont les derniers !


Ici, les deux mondes semblent totalement séparés et hermétiques. Puisqu’un abîme sépare le monde des bénis, de celui des damnés dans l’au-delà. 


Pourtant, depuis le monde d’en bas – qu’on imaginait souterrain – celui qui était autrefois « le riche » lève maintenant les yeux vers le festin céleste, et tente d’engager un dialogue avec Abraham. 


C’est alors que l’histoire nous propose d’entrer dans un premier dialogue (v24 à 31) : 

Le riche – du côté du monde infernal réservé à la punition des pécheurs par la torture et le feu (cf. aussi Lc 3,9.16-17 ; 13,28), crie à l’aide et implore Abraham ! 

Il l’appelle « père » (manifestant ainsi son appartenance à la lignée des patriarches) et réclame que Lazare vienne le soulager par un peu d’eau. 


Abraham lui répond gentiment « mon enfant » (reconnaissant par là sa condition de fils d’Abraham), mais il refuse de lui venir en aide. 

Dans sa réponse, il oppose le bonheur / ou le malheur terrestre… à la souffrance / ou la consolation dans l’après-mort. 

Le bonheur dont a été privé Lazare dans sa vie terrestre, lui est maintenant restitué dans l’au-delà. 

Et inversement pour l’homme riche. 


On assiste ici à une parfaite transposition des Béatitudes selon Luc (cf. Lc 6, 20-26), sous la forme d’une parabole (Heureux les pauvres… / Malheureux les riches…). 


Ce qui est notable, c’est à la fois l’inversion / le renversement des rôles, mais aussi le fait que le riche devient le demandeur, celui qui se souvient maintenant du pauvre Lazare (qui était pourtant sous ses yeux au quotidien) et qui souhaite que celui-ci lui rende un service (pour apaiser sa soif), alors que lui n’en avait vraisemblablement rendu aucun. 


Dans l’au-delà, cela lui est donc refusé : C’est comme s’il était maintenant trop tard pour entamer une relation avec Lazare. 


Dans le deuxième dialogue (v.27-31), l’homme riche d’autrefois semble faire preuve d’un certain altruisme (ce qui montre qu’il n’était pas complètement mauvais), puisqu’il demande à Abraham d’envoyer Lazare auprès des siens, pour les prévenir. 


L’auditeur de cette histoire ne sait pas si les frères de l’homme riche sont au courant du danger potentiel qui les guette… mais l’auditeur, lui, c’est-à-dire « nous », qui écoutons cette histoire, nous sommes désormais informés, puisque nous avons la parabole de Jésus. 


Ainsi donc, conscient du caractère définitif de sa situation, le riche tente d’en protéger sa famille. 

Mais la réponse d’Abraham dit en quelque sorte que ce n’est pas nécessaire de répéter l’enseignement… car la Loi et les Prophètes ont déjà délivré ce message : les textes transmis insistent déjà suffisamment sur le nécessaire partage des biens. 

Il suffit de les écouter… autrement dit, de les mettre en pratique. 


Le riche insiste alors, à nouveau, proposant que l’inouï se produise en guise de nouvel avertissement : 

« Si quelqu’un vient à eux de chez les morts, ils se convertiront » (v.30) dit-il.

Autrement dit, la résurrection d’un mort, devrait les conduire inévitablement à changer et à se convertir. 


Bien évidemment, la réponse du patriarche Abraham cache une ironie qui n’échappe pas au lecteur chrétien de l’Evangile : 

S’ils n’ont pas écouté les Écritures (dit-il), la résurrection de Jésus ne les convertira pas non plus (v.31). 

Ceux qui n’ont pas écouté Moïse et les Prophètes, n’écouteront pas davantage le Christ, quand bien même il serait ressuscité des morts. 


Contrairement aux autres paraboles, celle-ci ne comporte pas de leçon ni d’explication. 

Ce qui invite le lecteur ou l’auditeur à la relire, pour en chercher lui-même le sens : 


  • - Alors, faut-il la recevoir comme une protestation prophétique qui dénonce l’arrogance et l’injustice des riches qui ne font rien pour les autres (cf. aussi Es 10, 1-3 ; Jr 5, 26-28 ; Am 5,7-15) ? 


  • - Est-elle destinée à troubler la tranquillité des riches qui se croient justes et qui oublient la misère autour d’eux… alors que leur richesse leur donne davantage de responsabilité ? 

Elle invite, en tout cas, le lecteur à sortir de sa zone de confort !


  • - A-t-elle pour visée de placer les riches devant l’irrévocable de la mort, qui peut advenir n’importe quand, pour signifier qu’il ne faut plus attendre pour faire le bien : 

C’est aujourd’hui et maintenant qu’une attention aux plus pauvres est possible et nécessaire ! Il n’est donc plus temps d’attendre le lendemain pour agir et partager… 

Car demain, peut-être, le « grand abime » séparera les élus des réprouvés : agissez donc, vous qui en avez les moyens, tant qu’il est encore temps !


Cette parabole a pour fonction – c’est certain – de nous secouer !

et de nous rappeler les règle du jeu de la vie : 

Nous sommes dans un grand jeu coopératif !... pas un jeu individualiste, ni compétitif. 

Cette nouvelle est à entendre dans notre actualité et notre monde d’aujourd’hui !


Elle nous rappelle aussi qu’il y a une urgence à agir :

On ne peut pas toujours remettre l’Evangile au lendemain. 

Écouter la Parole, c’est la mettre en pratique !


En fait, pour Luc, les choses sont assez simples :

Pour suivre Jésus, il faut commencer par ouvrir son cœur et son porte-monnaie !


Aimer son prochain, signifie « aider son prochain » 

« Chercher le règne de Dieu et sa justice » : ça ne peut se faire que de façon concrète… et ça commence par le partage et la solidarité… ici et maintenant !


Ne dis donc pas dans ton cœur ou dans ta tête : je changerai plus tard !

Fais-le dès maintenant !... Tu peux entrer dès aujourd’hui dans la fête du partage !


Amen.