dimanche 20 avril 2014

1 Co 15

1 Co 15
Lectures bibliques : Mc 16, 1-8 ; 1 Co 15, 1-11. 20-28. 35-58
Thématique : la Résurrection, comme radicalisation de la foi en Dieu et entrée dans une dynamique de Vie nouvelle
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 20/04/14 / Culte de Pâques.
(Partiellement inspiré par Hans Küng, Vie éternelle, Seuil, Paris, p.137-167.)

* Tous les ans, pour Pâques, nous avons coutume de relire un passage du Nouveau Testament qui traite de la résurrection du Christ, que ce soit dans les évangiles ou dans la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens, le plus ancien témoignage pascal.
Pourtant, il faut bien avouer que nous pouvons éprouver une certaine « déception » à la lecture de ces textes, tant ils sont loin de répondre à toutes nos attentes, à notre soif d’en savoir plus sur l’autre côté… sur ce qui est susceptible de nous attendre par-delà la mort.
Cela est d’autant plus vrai que pour chacun d’entre nous, la mort – notre mort – est une certitude à venir, alors que la résurrection – notre résurrection future – peut nous apparaître comme une hypothèse plus ou moins vague et incertaine.

Alors… y-a-t-il une résurrection des morts ? Si oui, qu’en est-il du corps des ressuscités ? La résurrection est-elle la continuité, le prolongement de notre vie terrestre, ou tout autre chose ? Quelle est l’espérance chrétienne ? Et sur quoi se fonde-elle ?
C’est à ces différentes questions que Paul tente de répondre, face aux détracteurs de la résurrection, enclins à penser que la vie s’arrête définitivement avec la mort du corps matériel.
Je vous propose d’essayer d’y voir un peu plus clair…

* La 1ère chose qu’on peut dire au sujet de la résurrection, d’un point de vue chrétien, c’est que cet article de la foi, ne repose pas sur une idée spéculative, ni sur un concept philosophique, mais sur l’expérience de foi des premiers disciples qui ont rencontré le Christ Vivant après sa crucifixion.

Il faut bien avoir en mémoire le contexte de l’arrestation et de la crucifixion de Jésus :
Les disciples s’étaient profondément attachés à leur maître Jésus. Ils avaient tout quitté pour le suivre. Ils avaient placé toute leur espérance en lui. Mais voilà que Jésus est arrêté et condamné à mort, à l’initiative des autorités religieuses de Jérusalem. C’est le désespoir total pour les disciples.
Sans doute, sont-ils retournés en Galilée ou se sont-ils éloignés de Jérusalem, de peur de se faire arrêter à leur tour.
Alors, que tout semble définitivement fini… alors que c’est l’échec complet pour ces hommes et ces femmes… il va se passer quelque chose de totalement inattendu, qui va retourner la situation du tout au tout.
Jésus est mort publiquement sur la croix au Golgotha, comme un criminel, et pourtant, quelques temps plus tard, les disciples vont vivre une expérience spirituelle inouïe, qui va renverser leur désespoir en joie.

C’est ce que Paul nous révèle à travers la confession de foi qu’il nous livre : Le Christ est apparu, après sa mort, à Pierre et aux Douze, puis à plus de cinq cent personnes (cf. 1 Co 15, 3-8).
Ce sont ces « apparitions » ou « manifestations » qui ont fait dire aux disciples que Jésus étaient toujours vivant, qu’il avait été « ressuscité », c’est-à-dire que Dieu l’avait réveillé, relevé de la mort.

Autrement dit, à travers ce témoignage d’apparitions, ce que Paul affirme, c’est que Dieu est intervenu… et cela de nombreux disciples en ont été les témoins.
Dieu est intervenu pour relever celui qui avait été injustement condamné au supplice de la Croix.
A travers ces apparitions, Paul nous parle d’un événement transcendant qui dépasse notre histoire… qui part de la mort d’un homme, de la fin de sa vie terrestre… pour atteindre une autre dimension : la dimension universelle de Dieu.

Ce dont ont été témoin tous ces disciples, au bénéfice d’une expérience visionnaire, c’est de quelque chose de proprement impensable : En voyant le Christ vivant… vivant d’une Vie tout autre… une vie nouvelle, une vie céleste… ils ont compris que Dieu a le pouvoir de surmonter l’injustice et de vaincre la mort … qu’il a la capacité de relever les humains par-delà la mort, le terme de l’existence terrestre.

Je crois que c’est là la première chose qu’on peut retenir de la résurrection du Christ et des expériences visionnaires des disciples :
L’évènement de Pâques nous révèle que Dieu – le Créateur, l’auteur de la vie – a la capacité de surmonter la mort, pour nous offrir une Vie tout autre.
La résurrection est un acte de Dieu et de personne d’autre.

Cette affirmation doit nous permettre d’envisager à nouveaux frais l’idée de résurrection :
« Croire à la résurrection », ce n’est pas croire quelque chose « de plus » ou quelque chose de différent que de « croire en Dieu ».
Croire en la résurrection, ce n’est pas un supplément à la foi en Dieu, c’est simplement – si j’ose dire – « une radicalisation de la foi en Dieu ».

Si je crois que Dieu est l’Eternel, le Créateur, le Père céleste… si je place ma foi en Dieu, pour aujourd’hui, pour cette vie-ci… pourquoi ne pourrais-je pas lui faire confiance, pour demain, pour cet avenir que je ne connais pas encore ?
Si Dieu est à l’origine de la Création… pourquoi ne pourrait-il pas être l’auteur et l’acteur de ma future résurrection ?... comme il l’a été pour Jésus Christ.

La foi en la résurrection n’est pas autre chose que la foi en Dieu… en un Dieu Créateur et Sauveur, Alpha et Omega… en un Dieu Vivant, capable de donner la Vie.

Dans sa lettre aux Romains, Paul résume très bien le fondement de cette foi : croire en Dieu, c’est croire en l’amour de Dieu pour les humains… en un amour capable de tout surmonter, y compris la mort :
« Oui, j’en ai l’assurance – dit Paul – ni la mort, ni la vie,  ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances… ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur » (cf. Rm 8, 38-39).

Ainsi, la question que nous pose l’événement de Pâques – et qui s’adresse à chacun d’entre nous – est la suivante :
Jusqu’où va ma foi ? Puis-je croire en un Dieu capable de vie et de résurrection ?
En tant qu’être humain sur une petite planète dans un univers infini (ou presque)… en tant que simple créature, loin de tout maitriser et de tout connaître… puis-je faire confiance à Dieu et m’en remettre à lui, pour ma vie d’aujourd’hui et celle de demain ?

* Le 2ème point que l’on peut relever dans ce que dit Paul, concerne notre résurrection à nous.
Pour envisager cette possibilité, l’apôtre s’appuie sur l’évènement de Pâques.

Pour Paul, la résurrection du Christ fonde notre espérance. Elle constitue le modèle, le principe – prémices – de ce qui va nous arriver à nous, Croyants (cf. 1 Co 15, 20-22) :
Si nous sommes unis au Christ dans notre existence terrestre, dans notre vie d’aujourd’hui… alors nous le serons aussi dans l’avenir, dans la Vie éternelle de Dieu (cf. Rm 6, 3-11).

En effet, si le Christ Crucifié n’est pas resté dans la mort, mais qu’il vit d’une vie nouvelle… alors, celui qui adhère à lui et qui le suit, vivra comme lui.
Dieu le relèvera, lui aussi.

Voilà… en quelques mots, le message central de Pâques :
Grâce au Christ, la vie éternelle de Dieu est désormais notre commune espérance. Et cette espérance a un impact sur notre existence présente…  sur notre manière de vivre et d’envisager la vie d’aujourd’hui.
Elle nous appelle à vivre en communion avec le Christ, à marcher à sa suite, à vivre une vie nouvelle, dans notre existence quotidienne… en mourant au péché avec le Christ, pour ressusciter avec lui, selon l’expression de Paul (cf. Rm 6, 3-11).

En d’autres termes, la résurrection à laquelle nous espérons participer, à l’image du Christ, nous appelle à vivre différemment dès maintenant… à vivre selon d’autres valeurs, selon d’autres principes que ceux du monde, où règnent bien souvent – il faut le dire – l’égoïsme, le chacun pour soi et la convoitise.

C’est là le 2ème point que nous pouvons retenir : L’espérance de la résurrection nous conduit sur le chemin d’une résurrection qui commence aujourd’hui, pour mener dès maintenant une vie nouvelle, en communion avec Jésus et son Evangile… qui nous appelle à l’amour du prochain et à la recherche de la justice, ici et maintenant (cf. Mt 6, 33).

* Le 3ème point que l’apôtre Paul relève concerne le comment de la résurrection : Comment se représenter la résurrection ? Qu’en sera-t-il du corps des ressuscités ?

Pour dire cette Vie toute différente après la mort, Paul et les évangélistes ont utilisé le mot « résurrection » qui est une métaphore, un terme emprunté au langage concernant le sommeil.
Dire que Jésus a été ressuscité par Dieu, c’est dire qu’il a été réveillé, qu’il a été relevé de la mort.

Bien sûr, ce langage a des limites et n’est pas complètement satisfaisant. Car la résurrection ne consiste pas à revenir à l’état antérieur de la veille, ni à la réanimation ou à la revivification d’un cadavre.
Il s’agit d’un changement radical en un état, tout à fait différent, d’une nouveauté inouïe.
C’est un état définitif : la vie éternelle.

Bien entendu, comme cette réalité dépasse notre connaissance – outre l’utilisation de quelques images ou analogies – nous n’avons pas de mots, ni de langage adapté, pour décrire ou représenter cette nouveauté de vie.

Pour parler de la personne du Ressuscité, Paul utilise le mot « corps spirituel », corps animé par l’Esprit, qu’il distingue de notre existence présente, avec notre « corps naturel » ou « corps animal », animé par la psyché, par l’âme, c’est-à-dire, par « soi-même ».

A travers ces mots : « corps psychique », d’un coté ; « corps spirituel », de l’autre… l’apôtre dit à la fois une continuité et une discontinuité entre le corps terrestre (à l’image d’Adam) et le corps céleste (à l’image du Christ ressuscité)[1] :
- La continuité entre les deux types de vie est dite à travers le mot « corps », pour indiquer que c’est la personne, dans ce qui fait son identité, sa réalité personnelle – comme unité vivante et être relationnel – qui ressuscite.[2] 
- La discontinuité est également dite de façon claire, à travers la distinction opérée :
Le Ressuscité est animé par l’Esprit et non plus par lui seul, par son propre désir.

L’unité physico-spirituelle remplacera ainsi l’unité physico-psychique (ou psychosomatique).

Pour préciser les choses, Paul affirme : « La chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu » (cf. 1 Co 15, 50).

Si nous vivons aujourd’hui avec un corps matériel, corruptible, misérable, faible et mortel… le corps du ressuscité, lui, est présenté comme un corps « céleste », incorruptible, glorieux, fort et immortel… animé et vivifié par l’Esprit de Dieu.

Autrement dit, Paul parle, de quelque chose de nouveau (d’une nouvelle création), d’une transformation de l’homme tout entier par l’Esprit de Dieu créateur de vie.[3]

Que peut-on savoir d’autre ? A vrai dire, rien de plus.
A travers ces images, Paul vient nous dire que la dimension de la vie éternelle est sans commune mesure avec celle de notre vie présente.

Cela nous pouvons aussi nous en rendre compte en relisant les différents récits évangéliques qui parlent du Christ Ressuscité, comme de quelqu’un que l’on ne reconnaît pas forcément (cf. Jn 20, 15s ; 21,12 ; Lc 24,31), qui peut se rendre présent dans une pièce fermée (cf. Jn 20, 19-23), qui peut se rendre visible ou invisible sur le chemin d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35), saisissable (cf. Jn 20, 27) ou insaisissable (cf. Jn 20,17), matériel ou immatériel.

D’une certaine manière, cette altérité, cette radicale différence, Jésus l’affirmait déjà dans son enseignement, lorsque, interrogé par les Sadducéens, il dit la chose suivante – je cite : « Quand on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans les cieux » (cf. Mc 12, 25).

Ce qui est intéressant dans cette image, c’est que le mot « aggelos » en grec, signifie « messager, annonciateur, envoyé de Dieu ».
Être comme un « ange » veut simplement dire être comme un « messager » de Dieu, c’est-à-dire comme quelqu’un qui est porté et inspiré par l’Esprit de Dieu, par le souffle divin.

C’est sans doute cela qui nous permettra de vivre en communion les uns avec les autres, dans la vie éternelle de Dieu : le fait de ne plus écouter et agir seulement selon notre propre inspiration et notre propre désir (selon la chair, dirait Paul), mais d’être porté par le même Esprit, par l’Esprit d’amour que Dieu nous donne.

Entre parenthèses, il faut noter que Paul, dans ses lettres, opère une distinction entre deux types de vie : la vie selon la loi de la chair, c’est-à-dire selon sa propre loi, le plus souvent opposée à Dieu, et la vie selon la loi de l’Esprit, qui libère et qui fait vivre.

Cette distinction, l’apôtre la situe comme un choix que chacun peut faire, dans son existence présente. Il indique par là que nous pouvons déjà vivre, dès aujourd’hui, selon l’Esprit... sous l’influence du souffle de Dieu.
Il suffit pour cela d’écouter le Christ, de placer notre confiance en Dieu et de vivre selon sa volonté d’amour et de justice.

* Conclusion : Alors… chers amis, frères et sœurs… pour conclure… que pouvons-nous retenir de cette méditation de Pâques ?

D’abord que la résurrection, le relèvement du Christ, demeure un mystère… un mystère dont Dieu est l’origine et l’acteur.
Elle signifie que le Crucifié vit pour toujours auprès de Dieu.
Désormais, grâce aux témoins de Pâques, nous vivons, nous aussi, dans cette espérance. Nous espérons le même avenir que le Christ.

Cet avenir, notre crédo chrétien l’appelle « vie éternelle ». Car la résurrection, pour Paul, est une résurrection pour la vie éternelle, pour une vie dans l’éternité de Dieu… une vie qui s’accomplira, « au-delà » du temps et de l’espace que nous connaissons ici-bas, dans quelque chose de définitivement « nouveau », dans la réalité ultime et primordiale que nous appelons Dieu.[4]

« Croire en la résurrection pour la vie éternelle » est un acte de foi, de foi en Dieu.
On ne peut pas prouver rationnellement la résurrection, qui est au-delà de notre historicité.
Pour autant, nous pouvons nous appuyer sur les témoignages de foi des premiers chrétiens.

En effet, il n’existe aucune autre raison que l’évènement pascal, pour expliquer pourquoi le mouvement initié par Jésus a eu une suite après la Crucifixion du maître.
C’est uniquement en raison d’expériences de foi, de rencontres et de visions du Ressuscité, au cours desquelles Jésus a été reconnu comme Vivant, que le mouvement de Jésus, après son échec tragique, a connu un recommencement, que les disciples se sont rassemblés, et mis en mouvement, pour professer Jésus de Nazareth comme Christ vivant et agissant.

Sans l’événement de Pâques, il n’y aurait pas un seul évangile, pas une épître dans le Nouveau Testament, pas d’Eglise. Peut-être aurait-on gardé en mémoire, ici ou là, quelques paroles de Jésus, comme celles d’un sage ou d’un prophète. Mais l’Evangile et l’espérance chrétienne n’auraient jamais vu le jour.

Ainsi donc, depuis les premiers Chrétiens, jusqu’à aujourd’hui, Pâques – ou plutôt la personne du Ressuscité – vient nous mettre en mouvement, nous relever, pour nous faire entrer dans la dynamique de l’Evangile et nous rappeler la Bonne Nouvelle – l’extraordinaire nouvelle – de l’amour de Dieu pour nous les humains : un amour capable de vaincre la mort.

Pâques, c’est cela : c’est l’entrée dans une dynamique de Vie… c’est un amour qui nous réveille, qui nous relève, qui nous met en marche… c’est accepter de recevoir et de vivre de cet amour dans le présent, en suivant le Christ, le Vivant.

C’est pourquoi, pour chacun d’entre nous, Pâques n’est pas seulement pour demain…  c’est une réalité qui nous appelle déjà, dès aujourd’hui !

Amen.  



[1] Dans ce passage, Paul met en avant une continuité (sur un plan temporel : le corps à venir découle du corps présent : v. 36-38) et une discontinuité (sur un plan spatial : le corps à venir est supérieur au corps actuel : v.39-41).
[2] Ce qui est en jeu, ce n’est pas la persistance des molécules, mais ce qui constitue l’identité de la personne. Le « corps » ne désigne pas une réalité physiologique (le cadavre), mais la réalité personnelle, avec son histoire terrestre et toutes les relations faites au cours de cette histoire, qui ont contribué à forger la personnalité de la personne. En effet, ce sont toutes les relations vécues aux cours de son histoire, qui constituent progressivement la personnalité d’un sujet. Le "corps" symbolise l'identité et l'historicité de la personne humaine. 
[3] L’homme n’est donc pas délivré de sa corporéité (comme l’entend Platon). Il est délivré, libéré, avec et dans sa corporéité, désormais glorifiée, spiritualisée.
[4] Autrement dit, « La mort est un passage vers Dieu, c’est un rapatriement dans l’intimité de Dieu, c’est l’accueil dans sa gloire » (H. Küng).

dimanche 13 avril 2014

Mc 8, 35

Mc 8, 35
Lectures bibliques : Mc 8, 31-35 ; Mt 21, 1-14
Thématique : La soif de gagner, la peur de perdre ou le risque de la confiance ?
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 13/04/14

* En ce jour des Rameaux, nous savons ce que signifient la marche et l’entrée de Jésus à Jérusalem. Cette foule qui acclame aujourd’hui le Messie, demain, va le désavouer et le laisser mourir. Car Jésus n’est pas le sauveur politique qu’elle attend. Il est, certes, le Christ de Dieu, le Messie serviteur, mais pas le Christ vainqueur qui va écraser avec force et puissance l’occupant romain. 

C’est vers la Croix que Jésus se dirige, lui qui va oser défier les autorités religieuses de son temps – Sadducéens et Pharisiens – pour avoir instrumentalisé la relation à Dieu, au profit d’une religion fondée sur des offrandes et des sacrifices marchands… et réduit la Loi de Dieu à une somme de prescriptions légalistes et hypocrites.

En se rendant à Jérusalem, en se laissant acclamer par la foule de ceux qui croient en lui, qui le reçoivent comme le Messie... Jésus n’est pas dupe des fausses attentes des humains.
Il sait aussi qu’il prend des risques... que son attitude et ses provocations vont susciter la colère du pouvoir religieux de Jérusalem et que tout cela risque de mal finir.
Pourtant, Jésus y va. Coûte que coûte, il veut accomplir sa mission... dire et montrer qu’il est possible de vivre un autre mode de relation à Dieu, basé sur la prière et l’amour du prochain, fondé sur la recherche de la justice et le règne de Dieu dans notre vie.

A vue humaine, le risque que va prendre Jésus peut nous paraître déraisonnable et même incompréhensible. C’est là la réaction de Pierre qui vient faire la leçon à son maître, quand Jésus lui annonce sa mort prochaine.

Pourquoi la réaction de Jésus nous paraît-elle si folle ?... si folle à vue humaine, mais si sage aux yeux de l’Evangile.

C’est peut-être parce que Jésus est pleinement cohérent avec sa foi... et qu’il ne se soucie guerre, pour lui-même, des conséquences de ses actes, tant qu’ils sont guidés par l’Esprit de Dieu.

Loin de cette attitude… à l’image de Pierre… nous sommes beaucoup plus réservés et beaucoup plus timorés.
Mais quelle attitude nous anime lorsqu’il s’agit de prendre des risques ? Ne serait-ce pas, en réalité, l’égocentrisme qui nous guide… la soif de dominer ou la peur de perdre ? 

Pour tenter d’y voir plus clair... je vous propose, ce matin, de regarder quelques instants notre monde contemporain, pour essayer de mieux comprendre ce passage de l’Evangile… et notamment cette affirmation énigmatique de Jésus :
« Qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile, la sauvera » (Mc 8,35).

* Dans notre société d’aujourd’hui, beaucoup d’hommes et de femmes sont tiraillés entre deux choix de vie : « la soif de gagner » ou « la peur de perdre ». Et si c’était là l’origine de la plupart des malheurs de notre monde ?

Face à ces deux attitudes, Jésus propose une troisième alternative : « le risque de la confiance ».

Essayons de décrypter…

La soif de gagner

La « soif de gagner » est une attitude que l’on apprend dès notre plus jeune âge.
En effet, tout parent soucieux du bien-être de ses enfants est plongé entre deux attitudes contradictoires :
- La première consiste à protéger ses enfants au maximum, en leur offrant une jeunesse dorée, faite d’amour, de tendresse, mais aussi de cadeaux, de jouets, d’écrans, d’objets de consommations en masse, pour le plus grand plaisir des bambins.
- Mais, cette attitude change vite quand les enfants arrivent au collège. Là, on apprend aux jeunes qu’il n’est plus seulement question de « jouer » et de « rêver », mais de « travailler », d’apprendre à se « battre ». Car, les adultes savent très bien que notre monde ne fait pas de cadeau et qu’il va falloir y faire sa place.

Ainsi, peu à peu, parents et professeurs apprennent aux élèves à travailler davantage, à persévérer, pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
En soi, c’est une très bonne chose, car le « dépassement de soi » nous fait avancer et progresser personnellement… en favorisant le développement de notre cerveau et de nos capacités. (Il suffit de se tourner vers les sportifs ou les artistes, pour le constater.)
Mais, il se pourrait bien que la motivation des parents soit plus concrète, plus basique : N’est-elle pas la peur ?... le souci de la sécurité... que leurs enfants puissent trouver une situation stable dans le monde incertain de demain.

Dans notre société, fondée sur la concurrence et la loi du marché, chacun a conscience qu’il n’est pas attendu par le monde du travail… qu’il va devoir « faire ses preuves »… et qu’il aura de meilleures « chances de vie et de réussite » s’il arrive sur le marché du travail avec une formation solide.

Autrement dit, subrepticement… on apprend aux jeunes que nous vivons dans un monde dur, où les choses et les places doivent se gagner et se mériter à « la force du cerveau »... que tout cela nécessite un investissement (scolaire et financier) et un engagement personnel.

En soi, tout cela ne pose aucun problème, sauf que ce système pyramidal, fondé sur la « compétition », exclut tous ceux qui n’arrivent pas à y répondre (et qui se retrouveront sur la paille ou sur le carreau)… et fait de la « concurrence » la seule norme possible pour notre société (oubliant d’autres modèles, comme celui de la « coopération »).

Les jeunes ainsi formés – ou déformés – risquent, à leur tour, de reproduire ce schéma et même de l’amplifier.
C’est ainsi que notre système forme les grands patrons de demain : ceux qui en voudront toujours plus, qui auront « soif » de se battre, pour « gagner » (pour gagner toujours plus), pour décrocher de nouveaux marchés, quitte à écraser leurs « rivaux ». Car pour « gagner » (pour soi ou pour son entreprise) il ne faut pas lésiner sur les moyens et tout est permis (ou presque) dans un monde soumis à un néo-libéralisme, sans foi ni loi.

Peu à peu, l’esprit de compétition et l’ambition transforment notre désir en « convoitise ». Pas à pas, le fait de désirer avoir, accaparer et posséder le maximum (et pourquoi pas « tout ») devient un motif de réussite, de reconnaissance et de notoriété.
On apprend que la vie est ainsi... qu’il faut toujours vouloir gagner plus, pour consommer plus, pour avoir plus de « pouvoir d’achat » (d’aisance, de confort et de satisfactions) ou de « pouvoir », tout court. Car dans un monde dominé par l’argent, « avoir » est synonyme de « pouvoir ».

On se retrouve alors dans la situation d’aujourd’hui, où beaucoup de ceux qui possèdent font désormais le choix de ne plus investir, ni dans les ressources humaines (au contraire, ils licencient, pour faire plus de profits), ni dans l'innovation (pour améliorer l’outils de travail et faire avancer le progrès). Car leur préoccupation se tourne principalement en direction des actionnaires et de leurs dividendes... de ceux qui en demandent toujours plus… qui déterminent les stratégies et les objectifs… et dont il faut satisfaire l’appétit prédateur.

De ce fait, on arrive à une situation totalement inouïe, où la fortune des 85 personnes les plus riches du monde est égale à celle de la moitié de l’humanité.[1]
Rendez-vous compte ! Une élite financière de 85 individus face à 3,5 milliards de personnes ! Je l’ai déjà dit… je me répète… mais ce chiffre me choque.
Le plus terrible – face à cette cruelle réalité – c’est que cette injustice n’a finalement pas l’air d’émouvoir « grand monde », à l’exception des ONG et des associations caritatives.[2]

Ce constat, sans doute un peu caricatural, mais, malgré tout, assez proche de la vérité... peut nous éclairer pour comprendre cette phrase de Jésus : « Qui veut sauver sa vie, la perdra ».

Le « salut » ainsi compris – le salut par plus d’avoir et plus de pouvoir – nous conduit droit dans le mur et nous mène, en réalité, à une terrible perte... à la perte de tous ceux qui sont laissés ou projetés sur le bord de la route, dans l’indifférence générale des « sauvés ».

Ainsi compris « sauver sa vie », c’est vouloir la « gagner »... mais la gagner seul, sans se soucier des autres et des plus petits !
C’est la raison pour laquelle ce modèle de société – s’il n’est pas cadré, ni régulé – n’est pas compatible avec l’Evangile.
Fondé sur le mérite et la loi du plus fort, il fait des « gagnants » et des « perdants ». Il bafoue l’égalité entre les personnes, la fraternité et la solidarité, au profit du « chacun pour soi ».
Il n’appelle aucunement à se préoccuper du prochain, ni à « chercher la justice » comme Jésus nous y invite pourtant (cf. Mt 6,33).

Il faut donc, aujourd’hui, oser regarder vers d’autres modèles alternatifs de société, tout en nous appuyant sur l’Evangile.
A travers les hommes et les femmes qu’il a croisés, Jésus nous appelle à renoncer à toute forme d’avidité (cf. Lc 12,15 ). Il nous invite au don, au partage, à la compassion et à l’engagement en faveur de l’autre.

La peur de perdre

Le 2ème point que je souhaitais aborder avec vous ce matin, c’est l’autre versant de nos difficultés : « la peur de perdre ».

L’autre facteur, responsable des maux de notre société, relève de la crainte, de la méfiance.
C’est l’attitude qui nous pousse à nous retrancher sur nous-mêmes, à vouloir « sauver notre vie » en la « gardant pour soi ».

La crise économique que nous subissons depuis 2008 est d’abord due à la convoitise des grandes banques et des spéculateurs qui ont introduit et vendu des actifs pourris sur les marchés financiers, générant une bulle spéculative et un crac boursier.
Mais depuis quelques années – outre la faillite de quelques opérateurs de renom et l’opération de renflouement des grandes banques – nous avons pu constater que la crise s’est prolongée dans la durée.
Une des explications fournies par les économistes est le fait que la confiance des acteurs économiques a été profondément ébranlée par toute cette histoire.

La crise d’aujourd’hui est principalement due à un manque de confiance des entreprises et des ménages, qui se sont repliés et qui n’osent plus s’engager, ni consommer, dans la crainte de l’avenir.
On le voit à travers tous les sondages. Les indices de confiance des ménages français sont au plus bas. Et les entreprises n’osent plus investir, ni embaucher.

Tout cela traduit un attitude fondamentale : la peur de perdre.

Nous, les occidentaux… nous faisons partie des pays les plus riches, et pourtant nous sommes les premiers consommateurs d’antidépresseurs.
Bien sûr, le fait que nous vivions dans une société très individualiste, où beaucoup de personnes souffrent de la solitude et de l’isolement, contribue à une morosité ambiante.
Mais, au-delà de ce phénomène, je crois que si beaucoup de nos contemporains vivent dans la peur et le pessimisme, c’est parce qu’ils n’arrivent plus à voir l’avenir de façon différente, claire et positive. C’est parce que nous n’arrivons plus à innover et à imaginer demain. Nous n’osons plus rêver et inventer.

La peur du lendemain face à la crise économique, la méfiance, le doute dans notre capacité de changer les choses, le manque de perspectives nouvelles, le besoin de protectionnisme et de sécurité : C’est bien cela qui s’est exprimé lors des dernières élections municipales.

Nous n’arrivons pas à discerner, derrière les nuages, un avenir meilleur et nous constatons une impuissance du politique à promouvoir le changement, en partie à cause des contraintes économiques et budgétaires imposées par les grandes banques et les agences de notations.
Tout cela nous réduit à la crainte et à la paralysie.

Ce qui se joue dans cette attitude attentiste et méfiante, n’est-ce pas, en réalité, la peur de perdre ?... peur de perdre notre place sur la scène internationale… peur de perdre notre pouvoir d’achat, notre emploi... peur de l’autre, peur du lendemain ?
Tout cela nous pousse à nous replier sur nous-mêmes, à vouloir nous protéger et sauvegarder nos acquis et notre territoire.

Mais, face à cette tentation, Jésus, à nouveau, nous prévient : « Qui veut sauver sa vie, la perdra ».
Le salut, par la peur, la protection, la sécurité, le rejet de l’autre, ne peut pas être une solution d’avenir. Inexorablement, cette mentalité nous conduira à « perdre ».
Si nous nous plaçons dans une bulle ou château fort, pour résister, nous finirons par perdre malgré tout.
Ce que nous perdrons, c’est la possibilité d’un avenir différent, c’est l’ouverture à un autre possible, c’est la rencontre de l’autre, susceptible de nous enrichir et de nous transformer.

« Sauver sa vie » ne consiste pas à la garder pour soi, hors de toute influence et de tout danger.
La peur et le repli sur soi n’ont jamais conduit l’humanité vers le changement et la nouveauté.

Dans l’évangile, nous avons une illustration de ce qui se joue pour nous, dans cette peur fondamentale de « perdre », à travers la réaction de l’apôtre Pierre (cf. Mc 8, 31-35).
Lui qui vient de trouver le Messie, sa première réaction est la peur de le perdre, au moment où il annonce sa mort prochaine.
Pierre n’a pas compris que Jésus – en tant que Christ – ne peut pas s’arrêter en chemin et refuser la croix, sans renoncer à la vérité.
Pour aller au bout de la foi et de l’amour qui l’animent… pour instaurer un nouveau mode de relation à Dieu (détaché des offrandes, des sacrifies, et d’une compréhension légaliste de la Loi)… Jésus doit prendre des risques. Il doit oser contester ce que les autorités religieuses ont mis en place (leurs pouvoirs, leurs pratiques et leurs compromissions)... même si cela risque de lui coûter la vie.
C’est la raison pour laquelle Jésus répond sèchement aux réprimandes de Pierre.
Le Christ est là pour donner, pour se donner... pour instiller de la nouveauté dans notre monde – apporter le salut – quel qu’en soit le prix.

Le courage de Jésus nous montre que « sauver sa vie », ce n’est pas la « garder pour soi », c’est, bien davantage, « oser la risquer ».
« Qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile, la sauvera » (cf. Mc 8, 35).

Le courage de la confiance

Ainsi, face à une conception du salut centré sur soi, marqué par la soif d’avoir et de posséder, ou la peur de perdre et la nécessité de se protéger, Jésus nous propose une troisième voie : le salut avec les autres.

Pour le Christ, il n’y a pas de salut sans les autres. Un salut qui laisserait l’autre sur le bord du chemin, par convoitise ou par peur, ne s’appelle pas « salut », mais « péché ».

La vie... la vraie vie... se trouve avec l’autre... et se vit dans la confiance.
Cela veut dire « oser », « prendre un risque », « franchir le pas de la confiance », « accepter le risque de perdre... de perdre quelque chose de soi ou à soi... pour gagner l’autre, pour gagner avec lui (et non sur lui) ».

Faire le pari de la confiance – malgré les possibilités de déceptions et d’échecs... malgré les erreurs possibles – c’est faire preuve de courage et d’audace.
C’est accepter de se déplacer, d’aller vers l’autre, de se laisser interpeller et changer par lui.

Dans notre vie, nous avons tous pu faire l’expérience d’une personne ou d’une situation qui a été importante, voire primordiale, pour nous... qui est venue infléchir notre manière de penser ou de voir la vie, ou même toute notre existence.

C’est toujours avec l’autre et par lui – par la rencontre – que nous nous interrogeons, que nous apprenons, que nous progressons.
Ce sont les situations nouvelles que nous rencontrons grâce aux autres, qui nous permettent d’avancer, de nous découvrir nous-mêmes, et d’aborder l’avenir sous un nouveau jour.

Pour découvrir toutes les potentialités que la vie nous offre et ne pas passer à côté de l’essentiel, Jésus nous appelle à oser la confiance.
Bien sûr… faire ce pari – oser croire en l’autre – c’est prendre un risque : le risque de se tromper et de perdre. Mais, c’est tout simplement le seul moyen de gagner la vie, de s’ouvrir à ce que la vie nous offre de nouveautés, de rencontres et d’inattendus. C’est le seul moyen de se sauver en sauvant l’autre avec soi.

Ainsi donc, l’Evangile nous place devant un choix de vie ou de mort : Jésus nous appelle à oser le risque de la vie… à oser perdre, pour gagner, pour trouver le salut... en écoutant son Evangile qui nous invite à la confiance et à l’amour du prochain.

Dans la pensée populaire, on dit souvent que la confiance se mérite... mais ce n’est pas ce que nous dit l’Evangile.
Jésus vient nous dire autre chose : la confiance se donne. Elle relève de la gratuité.
La confiance est un choix, qui inclut le risque de l’échec. Choisir la confiance dans la vie et dans l’autre, c’est toujours tenter le coup, prendre un risque, oser s’abandonner à l’autre. C’est seulement avec l’expérience que nous pouvons découvrir si l’autre est bienveillant et comment sa rencontre a pu (ou non) nous transformer.

« Choisir la confiance », c’est également ce que nous pouvons faire avec Dieu, l’Eternel, le Créateur, notre Père céleste.
L’Evangile ne cesse d’affirmer que Dieu nous aime comme ses enfants... nous pouvons donc lui offrir notre confiance, pour avancer dans la vie, à ses côtés.

Pâques… Quand Dieu confirme celui qui choisit la confiance

Un dernier mot… pour conclure :

Je crois que c’est dans cette attitude que nous pouvons recevoir le message de Pâques.
Pâques, avec le témoignage de la résurrection du Christ, est une expression de l’amour de Dieu et de la confiance que nous pouvons lui faire.

Jésus a fait confiance aux humains et il a rencontré des obstacles, des oppositions et des résistances sur sa route, qui l’ont conduit jusqu’à la Croix.
La résurrection vient nous redire que son combat pour l’Evangile du Royaume – pour l’advenue du règne de Dieu – n’a pas été vain.
Si son message n’a pas été reçu par les religieux de son temps, il a néanmoins véhiculé la vie et l’espérance autour de lui… et jusqu’à aujourd’hui.

Le fait que Dieu l’ait relevé de la mort, nous montre que Dieu a le pouvoir de surmonter l’échec quand nous osons le vrai choix de la confiance.
En ressuscitant celui qui venait révéler sa Parole, Dieu a donné raison à Jésus. Il a ainsi montré au monde quel était son projet pour l’humain : l’Evangile de la confiance et de l’amour du prochain, proclamé par Jésus Christ.

Le message de Pâques vient nous redire que Dieu a un projet d’amour et de vie pour l’humain, et que ce projet ne s’arrête pas à la tombe.
Dieu veut nous offrir la vie, la vie en plénitude (cf. Jn 3,16). Il veut nous faire entrer dans sa lumière, et pas seulement après notre mort, mais dès aujourd’hui, dans notre existence présente, ici et maintenant.
C’est en cela que la vie de Jésus est pour nous un modèle. Il a su se laisser construire et conduire par l’Esprit de Dieu. La lumière de Dieu (cf. Jn 8,12) a brillé en lui, dans sa vie, à travers les hommes et les femmes qu’il a croisé, et jusque dans sa mort, comme à travers sa résurrection.

Si Dieu est ainsi le Dieu des Vivants (cf. Mt 22,32)… s’il est plein de bienveillance et d’amour pour nous (cf. Ps 63,4 ; Jn 3,16), nous pouvons, sans crainte, lui offrir notre confiance.

En plaçant ainsi notre foi en Dieu… nous ne devons pas oublier son appel :
Il nous invite à suivre le chemin ouvert par le Christ... Il nous entraîne dans une dynamique d’amour… en nous appelant à oser le pari de la confiance :

« Qui osera prendre le risque de perdre sa vie à cause l’Evangile... qui osera la risquer, la donner... en réalité, la trouvera et la sauvera ».

La vie ne prend son vrai sens qu’en étant donnée.
C’est ce que Jésus nous révèle en passant par la fête des Rameaux et la Croix.
                                   
Amen.




[1] Selon l’ONG Oxfam.
[2] Les causes de ce creusement d'écart sont nombreuses : la déréglementation financière, les règles et les systèmes facilitant l'évasion fiscale, mais aussi les mesures d'austérité.