Mc 8, 35
Lectures
bibliques : Mc 8, 31-35 ; Mt 21, 1-14
Thématique : La soif de gagner, la peur de
perdre ou le risque de la confiance ?
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le
13/04/14
*
En ce jour des Rameaux, nous savons ce que signifient la marche et l’entrée de
Jésus à Jérusalem. Cette foule qui acclame aujourd’hui le Messie, demain, va le
désavouer et le laisser mourir. Car Jésus n’est pas le sauveur politique
qu’elle attend. Il est, certes, le Christ de Dieu, le Messie serviteur, mais
pas le Christ vainqueur qui va écraser avec force et puissance l’occupant
romain.
C’est
vers la Croix que Jésus se dirige, lui qui va oser défier les autorités
religieuses de son temps – Sadducéens et Pharisiens – pour avoir instrumentalisé
la relation à Dieu, au profit d’une religion fondée sur des offrandes et des
sacrifices marchands… et réduit la Loi de Dieu à une somme de prescriptions
légalistes et hypocrites.
En
se rendant à Jérusalem, en se laissant acclamer par la foule de ceux qui
croient en lui, qui le reçoivent comme le Messie... Jésus n’est pas dupe des
fausses attentes des humains.
Il
sait aussi qu’il prend des risques... que son attitude et ses provocations vont
susciter la colère du pouvoir religieux de Jérusalem et que tout cela risque de
mal finir.
Pourtant,
Jésus y va. Coûte que coûte, il veut accomplir sa mission... dire et montrer qu’il
est possible de vivre un autre mode de relation à Dieu, basé sur la prière et
l’amour du prochain, fondé sur la recherche de la justice et le règne de Dieu dans
notre vie.
A
vue humaine, le risque que va prendre Jésus peut nous paraître déraisonnable et
même incompréhensible. C’est là la réaction de Pierre qui vient faire la leçon à
son maître, quand Jésus lui annonce sa mort prochaine.
Pourquoi
la réaction de Jésus nous paraît-elle si folle ?... si folle à vue humaine,
mais si sage aux yeux de l’Evangile.
C’est
peut-être parce que Jésus est pleinement cohérent avec sa foi... et qu’il ne se
soucie guerre, pour lui-même, des conséquences de ses actes, tant qu’ils sont
guidés par l’Esprit de Dieu.
Loin
de cette attitude… à l’image de Pierre… nous sommes beaucoup plus réservés et
beaucoup plus timorés.
Mais
quelle attitude nous anime lorsqu’il s’agit de prendre des risques ? Ne
serait-ce pas, en réalité, l’égocentrisme qui nous guide… la soif de dominer ou
la peur de perdre ?
Pour tenter d’y voir plus
clair... je vous propose, ce matin, de regarder quelques instants notre monde
contemporain, pour essayer de mieux comprendre ce passage de l’Evangile… et notamment
cette affirmation énigmatique de Jésus :
« Qui
veut sauver sa vie, la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi et de
l’Evangile, la sauvera » (Mc 8,35).
*
Dans notre société d’aujourd’hui, beaucoup d’hommes et de femmes sont tiraillés
entre deux choix de vie : « la soif de gagner » ou « la peur de perdre ». Et si
c’était là l’origine de la plupart des malheurs de notre monde ?
Face
à ces deux attitudes, Jésus propose une troisième alternative : « le
risque de la confiance ».
Essayons de décrypter…
La soif de gagner
La
« soif de gagner » est une attitude que l’on apprend dès notre plus jeune âge.
En
effet, tout parent soucieux du bien-être de ses enfants est plongé entre deux
attitudes contradictoires :
-
La première consiste à protéger ses enfants au maximum, en leur offrant une
jeunesse dorée, faite d’amour, de tendresse, mais aussi de cadeaux, de jouets,
d’écrans, d’objets de consommations en masse, pour le plus grand plaisir des
bambins.
-
Mais, cette attitude change vite quand les enfants arrivent au collège. Là, on
apprend aux jeunes qu’il n’est plus seulement question de « jouer » et de
« rêver », mais de « travailler », d’apprendre à se « battre ». Car,
les adultes savent très bien que notre monde ne fait pas de cadeau et qu’il va
falloir y faire sa place.
Ainsi,
peu à peu, parents et professeurs apprennent aux élèves à travailler davantage,
à persévérer, pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
En
soi, c’est une très bonne chose, car le « dépassement de soi » nous fait
avancer et progresser personnellement… en favorisant le développement de notre
cerveau et de nos capacités. (Il suffit de se tourner vers les sportifs ou les
artistes, pour le constater.)
Mais,
il se pourrait bien que la motivation des parents soit plus concrète, plus
basique : N’est-elle pas la peur ?... le souci de la sécurité... que leurs
enfants puissent trouver une situation stable dans le monde incertain de
demain.
Dans
notre société, fondée sur la concurrence et la loi du marché, chacun a
conscience qu’il n’est pas attendu par le monde du travail… qu’il va devoir « faire
ses preuves »… et qu’il aura de meilleures « chances de vie et de réussite
» s’il arrive sur le marché du travail avec une formation solide.
Autrement
dit, subrepticement… on apprend aux jeunes que nous vivons dans un monde dur, où
les choses et les places doivent se gagner et se mériter à « la force du
cerveau »... que tout cela nécessite un investissement (scolaire et
financier) et un engagement personnel.
En
soi, tout cela ne pose aucun problème, sauf que ce système pyramidal, fondé sur
la « compétition », exclut tous ceux qui n’arrivent pas à y répondre
(et qui se retrouveront sur la paille ou sur le carreau)… et fait de la « concurrence
» la seule norme possible pour notre société (oubliant d’autres modèles, comme
celui de la « coopération »).
Les
jeunes ainsi formés – ou déformés – risquent, à leur tour, de reproduire ce schéma
et même de l’amplifier.
C’est
ainsi que notre système forme les grands patrons de demain : ceux qui en voudront
toujours plus, qui auront « soif » de se battre, pour « gagner »
(pour gagner toujours plus), pour décrocher de nouveaux marchés, quitte à
écraser leurs « rivaux ». Car pour « gagner » (pour soi ou
pour son entreprise) il ne faut pas lésiner sur les moyens et tout est permis
(ou presque) dans un monde soumis à un néo-libéralisme, sans foi ni loi.
Peu
à peu, l’esprit de compétition et l’ambition transforment notre désir en « convoitise
». Pas à pas, le fait de désirer avoir, accaparer et posséder le maximum (et
pourquoi pas « tout ») devient un motif de réussite, de reconnaissance et de
notoriété.
On
apprend que la vie est ainsi... qu’il faut toujours vouloir gagner plus, pour
consommer plus, pour avoir plus de « pouvoir d’achat » (d’aisance, de confort
et de satisfactions) ou de « pouvoir », tout court. Car dans un monde
dominé par l’argent, « avoir » est synonyme de « pouvoir ».
On
se retrouve alors dans la situation d’aujourd’hui, où beaucoup de ceux qui
possèdent font désormais le choix de ne plus investir, ni dans les ressources
humaines (au contraire, ils licencient, pour faire plus de profits), ni dans
l'innovation (pour améliorer l’outils de travail et faire avancer le progrès).
Car leur préoccupation se tourne principalement en direction des actionnaires
et de leurs dividendes... de ceux qui en demandent toujours plus… qui
déterminent les stratégies et les objectifs… et dont il faut satisfaire
l’appétit prédateur.
De
ce fait, on arrive à une situation totalement inouïe, où la fortune des 85 personnes
les plus riches du monde est égale à celle de la moitié de l’humanité.[1]
Rendez-vous
compte ! Une élite financière de 85 individus face à 3,5 milliards de
personnes ! Je l’ai déjà dit… je me répète… mais ce chiffre me choque.
Le
plus terrible – face à cette cruelle réalité – c’est que cette injustice n’a finalement
pas l’air d’émouvoir « grand monde », à l’exception des ONG et des
associations caritatives.[2]
Ce
constat, sans doute un peu caricatural, mais, malgré tout, assez proche de la
vérité... peut nous éclairer pour comprendre cette phrase de Jésus : « Qui veut sauver sa vie, la perdra ».
Le
« salut » ainsi compris – le salut par plus d’avoir et plus de pouvoir –
nous conduit droit dans le mur et nous mène, en réalité, à une terrible
perte... à la perte de tous ceux qui sont laissés ou projetés sur le bord de la
route, dans l’indifférence générale des « sauvés ».
Ainsi
compris « sauver sa vie », c’est vouloir la « gagner »... mais la gagner seul,
sans se soucier des autres et des plus petits !
C’est
la raison pour laquelle ce modèle de société – s’il n’est pas cadré, ni régulé
– n’est pas compatible avec l’Evangile.
Fondé
sur le mérite et la loi du plus fort, il fait des « gagnants » et des
« perdants ». Il bafoue l’égalité entre les personnes, la fraternité
et la solidarité, au profit du « chacun pour soi ».
Il
n’appelle aucunement à se préoccuper du prochain, ni à « chercher la
justice » comme Jésus nous y invite pourtant (cf. Mt 6,33).
Il
faut donc, aujourd’hui, oser regarder vers d’autres modèles alternatifs de
société, tout en nous appuyant sur l’Evangile.
A
travers les hommes et les femmes qu’il a croisés, Jésus nous appelle à renoncer
à toute forme d’avidité (cf. Lc 12,15 ). Il nous invite au don, au partage, à
la compassion et à l’engagement en faveur de l’autre.
La peur de perdre
Le
2ème point que je souhaitais aborder avec vous ce matin, c’est
l’autre versant de nos difficultés : « la peur de perdre ».
L’autre
facteur, responsable des maux de notre société, relève de la crainte, de
la méfiance.
C’est
l’attitude qui nous pousse à nous retrancher sur nous-mêmes, à vouloir
« sauver notre vie » en la « gardant pour soi ».
La
crise économique que nous subissons depuis 2008 est d’abord due à la convoitise
des grandes banques et des spéculateurs qui ont introduit et vendu des actifs
pourris sur les marchés financiers, générant une bulle spéculative et un crac
boursier.
Mais
depuis quelques années – outre la faillite de quelques opérateurs de renom et
l’opération de renflouement des grandes banques – nous avons pu constater que
la crise s’est prolongée dans la durée.
Une
des explications fournies par les économistes est le fait que la confiance des
acteurs économiques a été profondément ébranlée par toute cette histoire.
La
crise d’aujourd’hui est principalement due à un manque de confiance des
entreprises et des ménages, qui se sont repliés et qui n’osent plus s’engager,
ni consommer, dans la crainte de l’avenir.
On
le voit à travers tous les sondages. Les indices de confiance des ménages
français sont au plus bas. Et les entreprises n’osent plus investir, ni
embaucher.
Tout
cela traduit un attitude fondamentale : la peur de perdre.
Nous,
les occidentaux… nous faisons partie des pays les plus riches, et pourtant nous
sommes les premiers consommateurs d’antidépresseurs.
Bien
sûr, le fait que nous vivions dans une société très individualiste, où beaucoup
de personnes souffrent de la solitude et de l’isolement, contribue à une
morosité ambiante.
Mais,
au-delà de ce phénomène, je crois que si beaucoup de nos contemporains vivent
dans la peur et le pessimisme, c’est parce qu’ils n’arrivent plus à voir l’avenir
de façon différente, claire et positive. C’est parce que nous n’arrivons plus à
innover et à imaginer demain. Nous n’osons plus rêver et inventer.
La
peur du lendemain face à la crise économique, la méfiance, le doute dans notre
capacité de changer les choses, le manque de perspectives nouvelles, le besoin
de protectionnisme et de sécurité : C’est bien cela qui s’est exprimé lors
des dernières élections municipales.
Nous
n’arrivons pas à discerner, derrière les nuages, un avenir meilleur et nous
constatons une impuissance du politique à promouvoir le changement, en partie à
cause des contraintes économiques et budgétaires imposées par les grandes
banques et les agences de notations.
Tout
cela nous réduit à la crainte et à la paralysie.
Ce
qui se joue dans cette attitude attentiste et méfiante, n’est-ce pas, en
réalité, la peur de perdre ?... peur de perdre notre place sur la scène internationale…
peur de perdre notre pouvoir d’achat, notre emploi... peur de l’autre, peur du
lendemain ?
Tout
cela nous pousse à nous replier sur nous-mêmes, à vouloir nous protéger et
sauvegarder nos acquis et notre territoire.
Mais,
face à cette tentation, Jésus, à nouveau, nous prévient : « Qui veut sauver sa vie, la perdra ».
Le
salut, par la peur, la protection, la sécurité, le rejet de l’autre, ne peut
pas être une solution d’avenir. Inexorablement, cette mentalité nous conduira à
« perdre ».
Si
nous nous plaçons dans une bulle ou château fort, pour résister, nous finirons
par perdre malgré tout.
Ce
que nous perdrons, c’est la possibilité d’un avenir différent, c’est
l’ouverture à un autre possible, c’est la rencontre de l’autre, susceptible de
nous enrichir et de nous transformer.
«
Sauver sa vie » ne consiste pas à la garder pour soi, hors de toute influence
et de tout danger.
La
peur et le repli sur soi n’ont jamais conduit l’humanité vers le changement et
la nouveauté.
Dans
l’évangile, nous avons une illustration de ce qui se joue pour nous, dans cette
peur fondamentale de « perdre », à travers la réaction de l’apôtre Pierre (cf.
Mc 8, 31-35).
Lui
qui vient de trouver le Messie, sa première réaction est la peur de le perdre,
au moment où il annonce sa mort prochaine.
Pierre
n’a pas compris que Jésus – en tant que Christ – ne peut pas s’arrêter en
chemin et refuser la croix, sans renoncer à la vérité.
Pour
aller au bout de la foi et de l’amour qui l’animent… pour instaurer un nouveau
mode de relation à Dieu (détaché des offrandes, des sacrifies, et d’une compréhension
légaliste de la Loi)… Jésus doit prendre des risques. Il doit oser contester ce
que les autorités religieuses ont mis en place (leurs pouvoirs, leurs pratiques
et leurs compromissions)... même si cela risque de lui coûter la vie.
C’est
la raison pour laquelle Jésus répond sèchement aux réprimandes de Pierre.
Le
Christ est là pour donner, pour se donner...
pour instiller de la nouveauté dans notre monde – apporter le salut – quel
qu’en soit le prix.
Le
courage de Jésus nous montre que « sauver sa vie », ce n’est pas la « garder
pour soi », c’est, bien davantage, « oser la risquer ».
«
Qui perdra sa vie à cause de moi et de
l’Evangile, la sauvera » (cf. Mc 8, 35).
Le courage de la confiance
Ainsi,
face à une conception du salut centré sur soi, marqué par la soif d’avoir et de
posséder, ou la peur de perdre et la nécessité de se protéger, Jésus nous
propose une troisième voie : le salut avec les autres.
Pour
le Christ, il n’y a pas de salut sans les autres. Un salut qui laisserait
l’autre sur le bord du chemin, par convoitise ou par peur, ne s’appelle pas « salut
», mais « péché ».
La
vie... la vraie vie... se trouve avec l’autre...
et se vit dans la confiance.
Cela
veut dire « oser », « prendre un risque », « franchir le pas de la confiance »,
« accepter le risque de perdre... de perdre quelque chose de soi ou à soi... pour
gagner l’autre, pour gagner avec lui
(et non sur lui) ».
Faire
le pari de la confiance – malgré les possibilités de déceptions et d’échecs...
malgré les erreurs possibles – c’est faire preuve de courage et d’audace.
C’est
accepter de se déplacer, d’aller vers l’autre, de se laisser interpeller et
changer par lui.
Dans
notre vie, nous avons tous pu faire l’expérience d’une personne ou d’une
situation qui a été importante, voire primordiale, pour nous... qui est venue
infléchir notre manière de penser ou de voir la vie, ou même toute notre
existence.
C’est
toujours avec l’autre et par lui – par la rencontre – que nous nous
interrogeons, que nous apprenons, que nous progressons.
Ce
sont les situations nouvelles que nous rencontrons grâce aux autres, qui nous
permettent d’avancer, de nous découvrir nous-mêmes, et d’aborder l’avenir sous
un nouveau jour.
Pour
découvrir toutes les potentialités que la vie nous offre et ne pas passer à
côté de l’essentiel, Jésus nous appelle à oser la confiance.
Bien
sûr… faire ce pari – oser croire en l’autre – c’est prendre un risque : le
risque de se tromper et de perdre. Mais, c’est tout simplement le seul moyen de
gagner la vie, de s’ouvrir à ce que la vie nous offre de nouveautés, de
rencontres et d’inattendus. C’est le seul moyen de se sauver en sauvant l’autre
avec soi.
Ainsi
donc, l’Evangile nous place devant un choix de vie ou de mort : Jésus nous
appelle à oser le risque de la vie… à oser perdre, pour gagner, pour trouver le
salut... en écoutant son Evangile qui nous invite à la confiance et à l’amour
du prochain.
Dans
la pensée populaire, on dit souvent que la confiance se mérite... mais ce n’est
pas ce que nous dit l’Evangile.
Jésus
vient nous dire autre chose : la confiance se donne. Elle relève de la
gratuité.
La
confiance est un choix, qui inclut le risque de l’échec. Choisir la confiance
dans la vie et dans l’autre, c’est toujours tenter le coup, prendre un risque,
oser s’abandonner à l’autre. C’est seulement avec l’expérience que nous pouvons
découvrir si l’autre est bienveillant et comment sa rencontre a pu (ou non) nous
transformer.
«
Choisir la confiance », c’est également ce que nous pouvons faire avec Dieu,
l’Eternel, le Créateur, notre Père céleste.
L’Evangile
ne cesse d’affirmer que Dieu nous aime comme ses enfants... nous pouvons donc
lui offrir notre confiance, pour avancer dans la vie, à ses côtés.
Pâques… Quand Dieu confirme celui qui choisit la confiance
Un dernier mot… pour
conclure :
Je
crois que c’est dans cette attitude que nous pouvons recevoir le message de
Pâques.
Pâques,
avec le témoignage de la résurrection du Christ, est une expression de l’amour
de Dieu et de la confiance que nous pouvons lui faire.
Jésus
a fait confiance aux humains et il a rencontré des obstacles, des oppositions
et des résistances sur sa route, qui l’ont conduit jusqu’à la Croix.
La
résurrection vient nous redire que son combat pour l’Evangile du Royaume – pour
l’advenue du règne de Dieu – n’a pas été vain.
Si
son message n’a pas été reçu par les religieux de son temps, il a néanmoins
véhiculé la vie et l’espérance autour de lui… et jusqu’à aujourd’hui.
Le
fait que Dieu l’ait relevé de la mort, nous montre que Dieu a le pouvoir de
surmonter l’échec quand nous osons le vrai choix de la confiance.
En
ressuscitant celui qui venait révéler sa Parole, Dieu a donné raison à Jésus.
Il a ainsi montré au monde quel était son projet pour l’humain :
l’Evangile de la confiance et de l’amour du prochain, proclamé par Jésus
Christ.
Le
message de Pâques vient nous redire que Dieu a un projet d’amour et de vie pour
l’humain, et que ce projet ne s’arrête pas à la tombe.
Dieu
veut nous offrir la vie, la vie en plénitude (cf. Jn 3,16). Il veut nous faire
entrer dans sa lumière, et pas seulement après notre mort, mais dès
aujourd’hui, dans notre existence présente, ici et maintenant.
C’est
en cela que la vie de Jésus est pour nous un modèle. Il a su se laisser
construire et conduire par l’Esprit de Dieu. La lumière de Dieu (cf. Jn 8,12) a
brillé en lui, dans sa vie, à travers les hommes et les femmes qu’il a croisé,
et jusque dans sa mort, comme à travers sa résurrection.
Si
Dieu est ainsi le Dieu des Vivants (cf. Mt 22,32)… s’il est plein de
bienveillance et d’amour pour nous (cf. Ps 63,4 ; Jn 3,16), nous pouvons,
sans crainte, lui offrir notre confiance.
En
plaçant ainsi notre foi en Dieu… nous ne devons pas oublier son appel :
Il
nous invite à suivre le chemin ouvert par le Christ... Il nous entraîne dans
une dynamique d’amour… en nous appelant à oser le pari de la confiance :
«
Qui osera prendre le risque de perdre sa
vie à cause l’Evangile... qui osera la risquer, la donner... en réalité, la
trouvera et la sauvera ».
La vie ne prend son vrai
sens qu’en étant donnée.
C’est
ce que Jésus nous révèle en passant par la fête des Rameaux et la Croix.
Amen.
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