dimanche 25 mars 2018

Le progrès (II)

Lectures bibliques : 1 Co 15, 12-19. 32b ; 2 Co 4, 16-17 & 5,1 : Rm 12, 2 ; Mt 5, 3-10
Thématique : le progrès - 2ème partie. (Lectures = voir ci-dessous)
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, 25/03/18

Il y a quinze jours, nous avons médité sur le thème du « progrès » avec quelques textes bibliques, un passage de Quohelet - l’Ecclésiaste et des passages des épitres de Paul, je vous propose aujourd’hui de poursuivre la réflexion avec des extraits du Nouveau Testament, sur le thème : obstacles et conditions du progrès. 

Pour les lectures Bibliques = voir ci-dessous (après la méditation)

* Comme nous l’avons vu, lors de notre dernière méditation, l’idée de progrès - l’idée que l’homme peut avancer, évoluer, progresser au niveau spirituel - est présente dans le Nouveau Testament. 

Paul est le porteur de cette conception : Pour lui, c’est la présence de l’Esprit saint, du Souffle de Dieu, qui nous permet d’avancer dans la foi. 
Mais, cela ne va pas sans efforts… sans confiance… sans lâcher-prise.

Certes, c’est Dieu qui peut agir en nous, dans notre intériorité, pour nous guider, nous inspirer, nous renouveler, nous transformer… mais encore faut-il que nous - les êtres humains - ne lui fassions pas obstacle par nos choix, nos pensées, nos attitudes, nos comportements. 

* L’idée de progrès est liée à la notion d’espérance : Dans la vie, nous pouvons consentir à faire des choix, des efforts, voire même des sacrifices… si nous pensons que nous pouvons en obtenir quelques résultats positifs. 

Si nous n’espérons rien de nouveau…  rien de mieux… à quoi bon tenter de se dépasser, de s’améliorer ? 

C’est, dans cette perspective, que Paul dit… que s’il n’y a rien après la mort… pas de suite, pas de résurrection, pas de vie éternelle… notre espérance est vaine. 
Dès lors, à quoi bon entreprendre quoi que ce soit, en vue d’une quelconque amélioration de notre être ou du monde ?… Mangeons et buvons !… Profitons au maximum de l’instant présent… puisque rien ne nous attend pour la suite… puisque le ciel et notre espérance sont vides !… puisqu’il n’y a pas de conséquence !

Bien entendu, l’apôtre va retourner cet argument, dans la suite de sa lettre aux Corinthiens, pour dire que Christ est bien ressuscité…  que Dieu l’a relevé de la mort… et que c’est là notre commune espérance : c’est dans cet horizon, cette perspective que nous nous situons. 

En d’autres termes, pour Paul, puisque notre être et notre vie sont fondés sur la confiance en un Dieu de vie, un Dieu créateur de bonté et d’amour… puisqu’ils sont fondés sur l’espérance d’une vie - une vie nouvelle - qui va se poursuivre au-delà de notre existence terrestre d’aujourd’hui, ici bas… il vaut la peine de se battre, de faire des efforts, d’essayer d’avancer… car, ce faisant, nous construisons notre vie d’aujourd’hui et celle de demain… nous investissons pour notre futur. 

On pourrait dire qu’il y a une sorte de téléologie … un discours sur le but, l’accomplissement, la finalité… et, en même temps, une sorte de discours « utilitariste » ou « pragmatique » chez Paul (le « Pragmatisme » vient du grec pragma : le résultat de la praxis, l’action en grec)… parce qu’il s’inscrit dans une logique de résultats, de récompenses, de but : pour lui, ce but est de demeurer un jour dans les cieux avec le Seigneur. 

Il faut bien l’avouer… à nous, Protestants, dont la foi est fondée sur la Grâce de Dieu… sur l’idée de gratuité… d’amour inconditionnel… cette manière de voir les choses peut nous gêner aux entournures. Pourtant, il faut dire qu’on trouve dans le Nouveau Testament de nombreuses traces de cette logique qu’on appelle « la rétribution » : 

La rétribution, c’est l’idée que l’homme va finir par récolter ce qu’il a semé… c’est idée que le résultat de sa vie sera à la hauteur de son investissement … celui qui développe des pensées, des paroles et des actes positifs va finir par en récolter les fruits. Celui qui ne produit rien de bon, perd son temps… et ne récoltera rien d’intéressant. 

Je vous cite quelques versets du Nouveau Testament :
- Dans la deuxième lettre de Paul aux Corinthiens : « il nous faudra tous comparaître à découvert devant le tribunal du Christ afin que chacun recueille le prix de ce qu’il aura fait durant sa vie corporelle, soit en bien, soit en mal. » (2 Co 5, 10)
- Dans l’épitre de Paul aux Galates : « Ne vous faites pas d’illusions : Dieu ne se laisse pas narguer ; car ce que l’homme sème, il le récoltera" (Ga 6,7)
- Dans l’évangile de Matthieu : « Qui vous accueille m’accueille moi-même, et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et qui accueille un juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Quiconque donnera à boire, ne serait-ce qu’un verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, en vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense. » (Mt 10, 40-42)
- Et dans l’évangile de Luc : « Aimez ceux qui vous traient en ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.» (Lc 6, 35)

Cette idée est liée - je crois - pour les auteurs bibliques, à la notion de « justice de Dieu » : si Dieu est juste, il ne peut pas ne pas récompenser celui qui a tenté de mener une vie juste et d’agir dans le chemin du droit. S’il n’obtient pas justice ici bas, alors le Juste l’obtiendra prochainement, dans la vie suivante ou la vie éternelle. Car, il ne peut pas en être autrement, en raison de la justice de Dieu. 

A contrario, celui qui a agi « injustement » aura certainement affaire à la miséricorde de Dieu, mais il devra aussi apprendre - dans la vie suivante ou la vie éternelle - à adopter une nouvelle manière d’être et d’agir vis-à-vis d’autrui, fondée sur l’amour : 
Il est donc possible qu’il doive endurer quelques épreuves, pour apprendre l’amour et expérimenter la compassion, pour apprendre à lâcher son égoïsme ou son injustice… en vue de libérer son âme de ses zones d’ombre… en vue de la purifier… pour qu’elle resplendisse dans la lumière éternelle de Dieu. 

La plupart des religions fondent leur croyance sur l’idée de « rétribution ». 
Cette notion est aussi présente dans la Bible… bien qu’elle puisse nous déranger… car nous espérons que Dieu est un Dieu d’amour… pas un dieu comptable, un dieu juge, qui fonderait son salut sur nos mérites. 
Nous croyons davantage en un Dieu de grâce : un Dieu qui fait miséricorde… Mais cela ne doit pas nous interdire d’entreprendre des changements… de faire des efforts… pour essayer d’avancer et de progresser dans notre vie. Car, si nous sommes promis à la vie éternelle… autant essayer de nous mettre à l’écoute de Dieu et de faire les bons choix - des choix de vie - dans notre existence présente… autant essayer d’avancer dans le chemin que Dieu nous propose, plutôt que de perdre notre temps. 

* J’en viens, à présent, au texte des Béatitudes par lequel Jésus décrit le chemin des Justes… ou le juste chemin. Cela ressort bien dans la traduction que je vous ai proposée (qui a été inspirée par André Chouraqui). Je vous en cite à nouveau simplement quelques phrases… car on ne va pas en faire une étude détaillée ce matin. Je cite (cf. Mt 5) : 

« Ils sont debout et en marche… ils avancent sur le bon chemin… ceux qui sont spirituellement pauvres, car le royaume des cieux est à eux !"
« Ils sont debout et en marche… ceux qui sont compatissants/ miséricordieux, car ils obtiendront compassion ! »
« Ils sont debout et en marche… ceux qui font oeuvre de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! »

Cette traduction met en avant un chemin juste et bon… une route … sur laquelle Jésus nous propose d’avancer. 
(Je vous rappelle que le mot « progrès » vient du latin « progressus » ; il traduit l’idée d’une marche en avant, d’un développement des choses, d’un accroissement. Il est dérivé de « progredior » : aller en avant.)

Dans les Béatitudes, on peut justement entendre l’idée de progrès… de marche en avant… d’évolution… vers une fin positive, une finalité heureuse. 

Cette finalité - la récompense visée et promise - est liée à la voie empruntée : 
- Faire preuve de compassion… pour obtenir la compassion
- Faire preuve de paix, vivre en artisan de réconciliation, à l’image de Dieu… pour être reconnu enfants de Dieu… et obtenir la paix de l’âme. 
- Accepter de s’ouvrir à Dieu, à la confiance en Dieu… et donc accepté d’avoir un coeur ouvert, un coeur de pauvre - libre et disponible comme celui d’un enfant… pour recevoir la présence de Dieu dans sa vie… et obtenir la récompense d’accéder à son règne, à son royaume à l’intérieur de nous. 

Chaque béatitude décrit une attitude, une ouverture, un chemin à emprunter… auquel est rattaché un but, une récompense, une promesse. 

C’est une voie de progrès qui est tracée aux croyants…  une voie qui n’est pas sans difficulté, sans épreuve… mais chacun est invité à l’expérimenter… avec l’assurance d’en récolter des fruits. 

La première béatitude ouvre le chemin : elle signale que la voie du progrès commence par la pauvreté de coeur, ou la pauvreté en esprit : c’est-à-dire par le fait de quitter son orgueil et son ego… pour faire de la place à quelqu’un d’autre que nous même… pour accueillir Dieu dans notre vie et notre coeur. 

Ce qui est aussi intéressant dans les Béatitudes, c’est de voir quel chemin Jésus nous propose, mais aussi quel chemin il ne nous propose pas. 
Je veux dire qu’il y a aussi des voies, des routes, des choix… qui peuvent faire obstacle au progrès, à l’idée de marche en avant. 

Il y aurait donc des voies qui sont des impasses, des culs-de-sacs.
C’est ce que Jésus dit, par exemple, lorsqu’il annonce un peu plus loin dans l’évangile de Matthieu (au chapitre 7 / vous avez les texte sur vos feuilles) : 
« Entrez par la porte étroite. Large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux ceux qui s’y engagent ; combien étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent. » (Mt 7, 13-14)

Il y aurait donc aussi des choix… des obstacles à la voie du progrès…  Quels seraient-ils ?

- La réponse la plus évidente, c’est que la voie que beaucoup empruntent… et, nous aussi, parfois… c’est la voie de l’égoïsme, le chemin du « chacun pour soi ». 

En lisant l’Evangile, nous pouvons constater que l’égoïsme est certainement le premier obstacle à tout chemin de progrès. 
Comme Jésus le signale, l’égoïsme ou l’égocentrisme, qui consiste à tout ramener à soi, à sa simple personne, dans une quête insatiable de plus d’avoir et plus de pouvoir… est malheureusement une chose répandue. Il répond à la soif d’assouvir ses désirs, son besoin ou son envie de posséder, de maîtriser, de consommer, pour exister. 

Il me semble que c’est par l’éducation et un état de conscience plus large qu’il peut être dépassé. (Cela passe certainement par une prise de conscience du lien, de l’unité qui existe entre tous les êtres humains… unité qui nous ouvre à l’altruisme et à la compassion… car nous sommes tous un en Dieu… nous âmes sont liées en lui.)

Quand l’homme comprendra qu’il existe en dehors de la jouissance des biens terrestres - et de l’idée d’accaparement et d’accumulation - un bonheur infiniment plus grand et plus durable, il pourra évoluer. 

Le pendant de l’égoïsme - le matérialisme - par lequel il se concrétise, est à mon avis une des plaies de notre société, parce qu’il contribue à réduire le sens de la vie humaine à la seule matérialité et enferme les hommes dans l’unique attachement aux biens de ce monde. (Oubliant leur dimension spirituelle, oubliant qu’ils sont plus que des corps biologiques.)

- Une deuxième réponse… un deuxième obstacle à la voix du progrès souligné par Jésus… est - je crois - l’orgueil humain. 

Dans sa prétention à maîtriser la nature et son environnement… dans sa prétention à n’avoir de foi que pour la science et la technique… l’homme court le risque de se faire le centre de son monde et de soutenir un discours dans lequel il n’aurait besoin de personne d’autre que lui-même : 
A quoi bon un Dieu, bien encombrant, puisque l’homme prétend, un jour, trouver toutes les réponses par lui-même ?  

Ainsi, dans son orgueil, l’être humain prétend, un jour, parvenir à maitriser la vie et la mort… comme il prétend déjà savoir ce qui est bon ou mauvais, bien ou mal, pour lui ou pour la planète. 

Or, il me semble que ce type de prétention - l’orgueil humain - est précisément ce qui nous empêche d’avancer, de nous ouvrir à l’altérité et à la nouveauté. 
C’est, en tout cas, un discours présent dans notre société ou dans les média, qui est aux antipodes de la première des Béatitudes : savoir se reconnaître humble de coeur et pauvre en esprit, pour s’ouvrir à Dieu. 

- Enfin, un autre obstacle au progrès est - il me semble - l’ignorance et l’insouciance. 

Beaucoup de malheurs arrivent sur notre terre par ignorance ou par insouciance… c’est-à-dire par un manque de conscience quant aux conséquences de nos actes. 

* Or, dans la Bible, la responsabilité est présentée comme le pendant de notre liberté. Et la responsabilité, c’est avant tout la fraternité : 

Dans le livre de la Genèse (4, 9), il nous est présenté un dialogue mythique entre Caïn et Dieu. La question qui est posée par le meurtrier, Caïn, qui vient de tuer son frère Abel, par jalousie, est précisément celle-là : « Suis-je le gardien de mon frère ? » 

La réponse est évidemment « oui ». 
Dans la question « Où est ton frère ? » ou plus précisément « Qu’as-tu fait de ton frère ? », Dieu pose, comme un sous-entendu, la responsabilité mutuelle. 

Certes, je ne suis pas le surveillant de mon frère - il a le droit à sa liberté - mais je reste son frère, j’ai une responsabilité éthique à son égard. 

Autrement dit, la vie en société fait que nous participons collectivement à ce qui constitue notre milieu de vie et d’action, entre frères, mais aussi, plus profondément, à ce qui constitue la dignité, l’estime de soi et la capacité d’apprendre et d’agir.

* Ainsi, pour prendre un exemple d’actualité, notre société n’est pas sans responsabilité à l’égard de ce terroriste fanatique qui a assassiné cette semaine d’autres êtres humains… elle n’est pas sans responsabilité par rapport au risque de déshumanisation qui est à l’oeuvre en son sein… à cause de la perte de sens et de repères… à cause du fait que notre société ne propose aucune alternative à la voie d’un bonheur matérialiste et consumériste, inaccessible aux plus pauvres, aux exclus et aux marginalisés. 

Dans ce vide de sens, c’est malheureusement parfois la voie de la violence qui prend le pas… c’est la voix de quelques religieux fanatiques qui se fait entendre… pour diviser, catégoriser les individus et anéantir les infidèles… et les résultats sont alors effroyables et tragiques. 

* La question est donc de savoir : comment dépasser l’ignorance. Une des réponses est certainement l’éducation et la fraternité. 

Notre responsabilité (qui va de pair avec notre liberté) est de nous éclairer mutuellement. C’est l’amour du prochain qui le permet. 

Or, l’empathie, la compassion, l’altruisme, le souci de l’autre … cela s’éduque et s’apprend… au même titre que l’estime de soi, la confiance en soi, le gout du beau et du bon, le gout de l’effort, l’appel à donner le meilleur de soi, etc. 

Mais, quels sont les lieux où l’on apprend cela aujourd’hui ? 
Je veux dire, en dehors des familles (qui ont la chance de vivre dans un certain équilibre), des églises, des associations artistiques ou sportives… et, bien sûr, de certains enseignants et éducateurs… quels sont les lieux qui transmettent des valeurs, du savoir être… et pas seulement des connaissances ?

* Par ailleurs, comme nous l’avons entendu dans un verset de l’épitre de Paul aux Romains, Paul met en avant la capacité de discernement de l’être humain (Rm 12,2). 
(« Soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait » dit-il)

Là aussi, la question est posée : Dans quel lieu d’apprentissage de l’humanité, nos jeunes sont-ils éduqués au discernement ? À l’esprit critique ? À la capacité de se remettre en cause… ou de remettre en cause les choix de leurs aînés… pour le monde de demain ?

Il me semble que c’est pourtant quelque chose de fondamental. 
La capacité que l’homme a aujourd’hui et aura demain de tirer un enseignement de ses expériences passées - bonnes ou mauvaises - de cela va résulter la possibilité du progrès. 

Si nous sommes capables de nous remettre en cause… si nous apprenons de nos erreurs et de nos réussites… nous avancerons. 
Si nous n’apprenons rien de nos échecs ou du mal (fait ou subi)… et si nous les répétons indéfiniment… par refus de remettre en cause les choix de nos aïeux (de nos parents, grands parents ou ancêtres, qui ont fondé la société telle qu’elle est aujourd’hui)… nous n’avancerons pas. 

Aucune nouveauté ne peut surgir dans la répétition du même. 
L’homme doit accepter de réfléchir à son passé, pour ne pas répéter ses erreurs, et s’y enfermer. (C’est le rôle d’une lecture critique de l’histoire.)
Il doit également accepter d’innover, pour ouvrir de nouveaux chemins : il peut le faire dans la confiance que Dieu lui offre, dans l’assurance de son amour et son soutien.

[Cela nous concerne aussi en tant qu’Eglise, nous avons nous aussi à évoluer, pour rester fidèle à l’Evangile et à notre rôle de témoins.]

* Pour conclure… je dirai que nous avons une responsabilité particulière en tant que Chrétiens dans notre monde… une responsabilité à plusieurs niveaux : 

- D’une part, nous sommes invités, nous-mêmes, à continuer d’avancer personnellement et spirituellement : L’Evangile nous appelle à progresser, pour advenir à la stature du Christ (comme le dit l’apôtre Paul, cf. Ep 4,13), pour devenir des hommes et des femmes nouveaux… pour laisser l’Esprit de Dieu nous conduire et nous construire pleinement. 

- D’autre part, Jésus appelle ses disciples à être « lumière pour le monde » : à entrer dans le monde de l’amour, du pardon, de la générosité, de la gratuité : pour transmettre et apprendre toutes ces valeurs aux autres, par notre exemplarité (cf. Mt 5, 14-16 ; Mt 7,12). Nous sommes donc invités à nous éclairer mutuellement.

Certes, nous ne sommes pas responsables de la bonne marche du progrès dans le monde… Ce serait bien prétentieux, et même fou, de le penser… compte tenu de notre petitesse… Mais nous avons notre grain de sel à mettre. 

C’est sur le plan de la conscience - d’une croissance de la conscience humaine - que nous avons peut-être un rôle à jouer. 
(Comme Jésus le montre avec la parabole du bon samaritains … où le légiste reçoit cette parole : va te toi aussi fais de même ! - cf. Lc 10)

Cele peut se jouer, d’une part, au niveau de la conscience individuelle .. à savoir que, pour nous Chrétiens, notre âme est éternelle, notre personnalité (notre individualité) est donc inscrite dans une « histoire » … une histoire d’amour bien plus large que notre existence terrestre ici-bas, puisqu’elle s’enracine dans l’éternité de Dieu. Cela nous encourage donc à avancer, à persévérer dans la foi… à essayer de nous engager avec courage à vivre l’Evangile… car nous sommes nourris d’une espérance… celle que tout ce que nous construisons aujourd’hui trouvera demain une suite dans la lumière éternelle de Dieu… et cela construit pout nous un sens… cela donne une orientation à notre vie et notre existence présente. 

D’autre part, notre rôle de Chrétiens, de veilleurs, peut se jouer aussi au niveau de la conscience collective… à savoir que, pour nous Chrétiens, tous les êtres humains sont liés, nous ne sommes qu’un (cf. Mt 25, parabole du jugement dernier)… il n’y a donc pas de salut « chacun pour soi », mais l’humanité est promise à un salut universel : cette vision nous oblige à la fraternité et à la compassion pour chaque être humain, qui a une valeur égale et unique aux yeux de Dieu. 
(Et cela, il faut, par exemple, le rappeler à une époque où les réfugiés et les migrants sont parfois vus comme des sous-hommes, des sous-citoyens du monde.)

Cela étant dit, puisque nous parlons ici de la possibilité de travailler au progrès des uns et des autres… à commencer par nous -mêmes…  il va de soi que tous les humains n’ont pas forcément le même avancement, la même évolution : 
Entre la brute sanguinaire qui tue des humains par idéologie ou manipulation mentale et celui qui soigne bénévolement des enfants dans des pays pauvres…. Entre le revendeur de drogue dans les quartiers difficiles qui ne pense qu’a ramasser de l’argent et celui qui s’engage, par exemple, comme pompier volontaire ou dans des associations caritatives pour aider des familles démunies… il y a certainement des différences d’avancement, en terme de niveaux de conscience, de fraternité et de progrès humain. C’est une évidence. 

Pour autant, si nous sommes tous frères et soeurs en humanité… et mieux encore, frères et soeurs en Christ,… le rôle de ceux qui sont plus avancés est d’aider les autres au progrès, à une évolution positive de leur état de conscience : 

Et encore une fois, c’est par les relations humaines, par le contact social, par l’éducation, par l’écoute, l’accompagnement, le dialogue, que ce progrès peut se transmettre… que les valeurs théologales - « l’espérance, la foi et l’amour » - pourront semer les bonnes graines, pour produire de bons fruits… sachant que l’amour est présentés par Jésus comme la voie de la vie éternelle (cf. Lc 10, 25-28). 

Alors…  chers amis… restons, à la fois, humbles et confiants… soyons disponibles au Seigneur… pour qu’il fasse de nous… et de notre pauvre Eglise (pauvre, parce que bien petite et humble)…  des instruments au service du « Progrès » … avec la promesse que nous ne sommes pas seuls… mais que Dieu nous accompagne et nous soutient. 

Car - voyez vous - la foi dans le progrès qu’est-ce que c’est ? Une nouvelle utopie ? Un idéalisme ? 
Je crois, pour ma part, que ce n’est rien d’autre que la foi en la Providence de Dieu : 

Si Dieu tient le monde dans sa main bienveillante, tout en ayant donné aux hommes le libre arbitre… la foi dans le progrès, correspond à l’espérance qu’avec le temps l’homme va évoluer, en écoutant Dieu, en se connectant à Lui. 
Dieu permet toujours à l’homme de se diriger vers le bien, vers la lumière. Il peut même parvenir à tirer du mal un bien.

Du coup, tout espoir est toujours permis… pour nous, individuellement… mais aussi, pour notre petite église… pour qu’elle demeure une église pour les autres… un espoir est ouvert pour notre humanité toute entière. 

« Ils sont debout et en marche… ceux qui sont pauvres de coeur… le Royaume des cieux est à eux. » 

Amen. 

Lectures bibliques 

1 Co 15, 12-19. 32b 
Si l’on proclame que Christ est ressuscité des morts, comment certains d’entre vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ?  S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité, et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi votre foi.  Il se trouve même que nous sommes de faux témoins de Dieu, car nous avons porté un contre-témoignage en affirmant que Dieu a ressuscité le Christ alors qu’il ne l’a pas ressuscité, s’il est vrai que les morts ne ressuscitent pas.  Si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité.  Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés.  Dès lors, même ceux qui sont morts en Christ sont perdus.  Si nous avons mis notre espérance en Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. […]
Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons ».

2 Co 4, 16-17 + 5,1
C’est pourquoi nous ne perdons pas courage et même si, en nous, l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos détresses d’un moment sont légères par rapport au poids extraordinaire de gloire éternelle qu’elles nous préparent. […] Car nous le savons, si notre demeure terrestre, qui n’est qu’une tente, se détruit, nous avons un édifice, œuvre de Dieu, une demeure éternelle dans les cieux, qui n’est pas faite de main d’homme. 

Rm 12, 2
Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. 

Mt 5, 3-10 (traduction libre)
Ils sont debout et en marche… ils avancent sur le bon chemin… ceux qui sont spirituellement pauvres, car le royaume des cieux est à eux !
Ils sont debout et en marche… ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre !
Ils sont debout et en marche… ceux qui sont en deuil, car ils seront consolés !
Ils sont debout et en marche… ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés ! 
Ils sont debout et en marche… ceux qui sont compatissants, car ils obtiendront compassion !
Ils sont debout et en marche… ceux qui ont le cœur disponible, car ils verront Dieu !
Ils sont debout et en marche… ceux qui font oeuvre de paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
Ils sont debout et en marche… ils avancent sur le bon chemin… ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux !

Autres textes cités dans la méditation :

- Dans la deuxième lettre de Paul aux Corinthiens : « il nous faudra tous comparaître à découvert devant le tribunal du Christ afin que chacun recueille le prix de ce qu’il aura fait durant sa vie corporelle, soit en bien, soit en mal. » (2 Co 5, 10)

- Dans l’épitre de Paul aux Galates : « Ne vous faites pas d’illusions : Dieu ne se laisse pas narguer ; car ce que l’homme sème, il le récoltera" (Ga 6,7)

- Dans l’évangile de Matthieu : « Qui vous accueille m’accueille moi-même, et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et qui accueille un juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Quiconque donnera à boire, ne serait-ce qu’un verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, en vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense. » (Mt 10, 40-42)

- Et dans l’évangile de Luc : « Aimez ceux qui vous traient en ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.» (Lc 6, 35)

- Dans l’évangile de Matthieu : 

« Entrez par la porte étroite. Large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux ceux qui s’y engagent ; combien étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent. » (Mt 7, 13-14)

dimanche 11 mars 2018

Le progrès (I)

Lectures bibliques : Qo 1, 12-18 + 2. 12-17  /  2 Co 4, 16-18.  5, 1-2 ; Ep 4, 17-24. 30-32. 
Thématique : le progrès - 1ère partie.  (voir lectures ci-dessous)
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, 11/03/18

* La méditation d’aujourd’hui a pour thème le progrès : le progrès est-il possible ? Oui ou non ? A quelle(s) condition(s) ? Pouvons-nous nous améliorer et nous transformer… pour devenir meilleur ?

Cette question détermine, en fait, certaines de nos attitudes dans l’existence : 
- Si on croit à la possibilité d’un progrès, alors il est légitime de travailler à des améliorations, d’entreprendre des efforts, pour essayer d’avancer. 

- Si on ne croit pas au progrès, alors il n’y a rien à faire de particulier : vivons au jour le jour, le temps présent…  Demain - avec son lot de joies et de peines - viendra bien assez vite …  Du coup, on peut avoir une vision plus égocentrique de la vie.  S’il n’y a pas de progrès possible, autant s’occuper de soi-même…. autant profiter et jouir de ce que la vie nous offre d’agréable… inutile de faire des efforts et de penser à demain. 

* Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’essayer de définir ce que pourrait être « le progrès » :

Le mot vient du latin « progressus » ; il traduit l’idée d’une marche en avant, d’un développement des choses, d’un accroissement. Il est dérivé de « progredior » : aller en avant. 
Il définit donc un développement, un avancement dans une action, une évolution, une idée de mouvement, éventuellement une croissance, un processus d’amélioration. 
Il s’oppose ainsi à l’idée d’immobilité, de stagnation ou encore à l’idée de régression, de recul ou de retour en arrière. 

Cependant, si le progrès traduit une marche en avant : on devine tout de suite que ce développement peut être dans un sens ou dans un autre : 
- On peut progresser dans le bien (cf. Col 1,10), on peut essayer d’améliorer les choses ou s’améliorer soi-même, avec une transformation graduelle vers un mieux… 
- Comme on peut aussi progresser dans le mal (cf. 2 Tm 3,13) : on parle, par exemple, dans la vie courante, d’une recrudescence de la criminalité, des progrès d’un incendie ou de la progression d’une maladie : ce qui ne traduit pas forcément une évolution positive. 

En d’autres termes, la notion de progrès est ambiguë et nécessite d’opérer plusieurs distinctions… car, pour autant que progrès soit possible, il pourrait s’opérer positivement dans un domaine particulier, et négativement dans un autre. 

* Ainsi, il faudrait, par exemple, distinguer le progrès au niveau social, du progrès au niveau personnel ou individuel. 

Le progrès social peut être lié…  soit à une prise de conscience collective face à un danger commun ou une injustice à changer… donc à la nécessité d’une plus grande justice… soit à une décision d’un pouvoir politique : il est lié, dans ce cas, à l’exercice de l’autorité législative, économique ou judiciaire. 

De tout temps, les hommes ont peu à peu changé les lois, pour organiser la vie de la tribu, du groupe ou de la société. 
Voulant s’adapter à son monde et son environnement, l’homme s’est efforcé de progresser pour un vivre ensemble possible.

Dans la Bible, la loi du talion (oeil pour oeil / dent pour dent) en est un exemple. Elle constitue une amélioration par rapport à une période précédente. Puisque cette loi introduit une proportionnalité dans la réponse à une faute ou une injustice : elle fonde une juste réciprocité. 

Bien entendu, ce progrès (vieux de 3000 ans, peut être) est tout relatif par rapport à la justice d’aujourd’hui. Et il est loin de ce que Jésus proclame : puisqu’il appelle ses disciples à sortir de la réciprocité et du cycle de la vengeance (puisqu’il s’agit d’aimer et de pardonner, même ceux qui nous traitent en ennemi (Mt 5,38-48), et d’entrer dans l’amour inconditionnel, à l’image de Dieu, qui agit par grâce). 

[Au fur et à mesure de son évolution, l’homme a donc fait évoluer ses lois et s’est attaché à prendre en compte le droit du plus faible, du plus petit, du plus fragile… et pas seulement celui du plus fort. 
Avec l’élargissement de sa conscience, l’homme a peu à peu établi une égalité de dignité et de droits entre les individus humains. 

Ce « progrès » reste malgré tout dépendant du territoire ou du pays où vous demeurez ou dont vous êtes issus. On connait la fameuse déclaration universelle des Droits de l’homme. Mais, dans la pratique, de nombreuses lois ne sont pas les mêmes partout. Aujourd’hui encore un être humain - qu’il soit citoyen ou non, qu’il ait une carte d’identité valide ou qu’il soit sans papier, ne jouira pas forcément des mêmes droits, ici ou là.]

* D’autre part, on pourrait aussi opérer une distinction entre le progrès au niveau scientifique ou technique, et le progrès au niveau moral, éthique ou spirituel… c’est-à-dire, distinguer, d’un côté, ce qui relève de l’évolution intellectuelle de l’homme, qui a progressé dans la découverte et la maitrise de son environnement, et, d’un autre côté, ce qui relève du niveau de conscience de l’individu, par rapport à lui-même, aux autres et au monde, en matière de justice et de responsabilité au niveau personnel ou au niveau collectif ou social. 

Ainsi, dans ce chapitre, on peut facilement constater que la science a fait d’énormes progrès au 19e et 20e siècles, avec des grandes découvertes, qui ont peu à peu émergé dans notre vie quotidienne : le train, l’automobile, la mécanisation, l’électricité, le téléphone, Internet, ou encore, pour s’en tenir à quelques exemples, les progrès énormes aussi dans les domaines médicaux ou la recherche appliquée (IRM, scanner, etc.…)
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Mais - on le sait bien - tous ces progrès ne se sont pas forcément soldés par des progrès sur le plan moral ou sur celui de la conscience : 

La découverte de l’atome, par exemple, a pu être utilisé, non pas seulement pour faire des centrales nucléaires et produire de l’électricité … mais pour un usage militaire, pour fabriquer et utiliser la bombe atomique, et ainsi pouvoir tuer des gens en masse. 

Le développement de l’intelligence et de la science, lorsqu’ils ne sont pas suivis - en même temps - d’un progrès moral, sont à même de mettre en péril la vie même de l’humanité. 

* Ainsi, l’idéologie progressiste du 19e siècle a totalement été remise en question au cours du 20e siècle, par deux guerres mondiales et l’existence de la Shoah… qui ont montré que l’homme avait certainement accompli des progrès sur le plan technique, mais que sur le plan de l’altruisme, de l’éthique, de la compassion : il n’avait pas vraiment avancé. 

L’idée de « progrès » a donc été remise en cause, à juste titre. Car le progrès technique / ou même intellectuel / ne débouche pas systématiquement sur un progrès moral ou social. 

Il semble donc difficile de parler de « progrès humain », d’une façon générale ou à un niveau global. 
Si le progrès existe, il est certainement observable par petites touches, ici ou là, dans des domaines particuliers. 

Il semblerait présomptueux de croire que l’humanité a atteint - au 21e siècle - la pleine maturité : 
Quand on voit notre monde, les conflits et les souffrances de tout genre, on peut plutôt penser que l’homme en est encore au stade « primitif » sur bien des points. Mais, bien évidement, tout espoir d’évolution est toujours permis !

* Alors…. on pourrait poursuivre encore longtemps sur les enjeux de cette thématique du « progrès »… mais ce qui nous intéresse, maintenant, c’est de savoir ce qu’en dit la Bible : Qu’en est-il dans la Bible ? 

Je m’en tiendrai, pour aujourd’hui, à deux auteurs : Qohélet et Paul  

* Pour résumer, on pourrait dire que le constat de Qohélet / l’Ecclésiaste semble être le suivant : Pour lui, le progrès est possible, mais de façon très limitée. 

A ses yeux, on peut progresser en sagesse. 
Mais, il ajoute immédiatement plusieurs objections :
- ça ne rend pas plus heureux : en beaucoup de sagesse, il y a [aussi] beaucoup d’afflictions. Qui augmente le savoir, augment [également] la douleur. (1,18)
- d’autre part, on ne peut pas forcément changer les choses : Ce qui est courbé, on ne peut le redresser. Ce qui fait défaut, ne peut être compté (1,15)
- Enfin, ce n’est pas forcément celui qui travaille et qui progresse qui va en profiter : d’une part, la mort va nous arracher toutes nos oeuvres ;  d’autre part, ce sont finalement souvent d’autres personnes - ceux qui nous succéderont - qui en récolteront les fruits. (cf. Qo 2, 11-26)
En conclusion : toute est vanité et poursuite de vent. 

A ce constat, Quohelet - l’Ecclesiaste - ajoute un argument : c’est l’oubli. 
Pour lui, il n’y a rien de nouveau sous le soleil, car l’homme - ayant une vie relativement courte - tout ce qu’il fait va finir dans l’oubli. 
Ainsi, ceux qui viendront après lui auront l’impression d’innover, de faire du neuf, mais il ne feront que répéter - sans le savoir - ce que d’autres ont fait bien avant (cf. Qo 1, 1-11)

Appartenant au grand cycle de la nature ou de la création, où Tout se répète et se reproduit indéfiniment, l’homme n’est rien : il n’est que buée … et donc finalement « tout est vanité » et « rien ne peut surgir de nouveau sous le soleil ». 

Dans cet horizon, on peut en conclure - à la lecture de l’Ecclésiaste - que toute idée de progrès, de marche en avant, d’évolution - est, plus ou moins, une chimère… une sorte de leurre. 

Il parle, certes, d’un progrès possible dans la connaissance (la science) et de la sagesse, mais selon lui, cela n’est pas synonyme de bonheur (cf. 1, 16-18). 
Il serait peut-être plus profitable de jouir de l’instant présent, du bonheur qu’on trouve dans les joies simples de la vie… que Dieu nous donne. 

Qohelet nous propose donc un regard décapant sur la réalité… Il nous fait sortir de nos illusions. 

Face au caractère cyclique de toute chose et de la vie elle-même, il se demande si l’existence humaine n’a pas quelque chose d’absurde. 
Il finit, en tout cas, par constater l’inutilité des efforts de l’homme, pour échapper à sa condition. 

Que sert-il à un homme de toute la peine qu’il s’est donné ? 
Quel profit y-a-t-il pour lui de tout le travail qu’il fait sous le soleil ? (Qo 1,3) puisque rien n’est durable … puisque la mort finira par tout faire sombrer dans l’oubli. 

C’est le juste constat d’un sage…  d’un bon observateur du monde matériel…  dont le raisonnement a pourtant - peut-être - une faiblesse : 

Qohelet situe notre réalité humaine - notre individualité, notre personnalité - uniquement dans le cadre de notre vie corporelle, dans le cadre de la vie terrestre : 
il semble n’avoir aucune espérance au-delà de la mort. Ce qui ne correspond pas à la vision qu’auront, plus tard, Jésus et Paul, dans le Nouveau Testament. 

Si toute la vie de l’homme s’achève à la tombe, Qohélet a peut-être raison… mais s’il en est autrement : ce n’est plus du tout certain. 

* Dans l’évangile de Marc, Jésus fait exactement le même constat, mais il aboutit à une conclusion radicalement différente. Je cite librement : 

Que sert-il à un homme de travailler sans répit pour lui-même, pour gagner le monde entier, s’il perd son âme ? 
Que pourrait donner l’homme qui ait la valeur de sa vie ? De son âme ? (cf. Mc 8, 36-37)

La conséquence, c’est que, plutôt que de dépenser sa vie et de la perdre, soit dans des préoccupations égoïstes, soit des préoccupations purement matérialistes, en voulant se sauver… se sauver par plus d’avoir ou plus de pouvoir… il serait bon - pour l’homme - de se mettre en quête de la présence de Dieu et de l’amour du prochain : Il serait « sage » de chercher le règne de Dieu et sa justice (Mt 6,33)… car c’est cela qui est éternel. 

Celui qui veut sauver sa vie - pour lui-même - la perdra. 
Mais celui qui osera la risquer, à la lumière de l’Evangile, la sauvera : il lui donnera un sens et une couleur d’éternité. 

* A présent, je vous propose de regarder la manière de voir de Paul. Pour l’envisager, il faut - je crois - restituer la vie humaine - comme le fait Jésus - dans une perspective plus large que notre vie terrestre. 

Ce qui distingue fondamentalement la vison de Paul de celle de l’Ecclésiaste, c’est que l’apôtre situe la vie humaine dans un horizon d’éternité. 

Il distingue, d’une part, notre être extérieur, notre être corporel, qui est voué, à terme, à la mort, à la tombe, donc à la disparition… de notre être intérieur, notre esprit ou notre âme, qui est promis à la vie, à l’éternité avec le Christ. 

De ce fait, le travail ou les efforts que l’être humain peut fournir pour progresser ne sont pas vains, quand il s’agit de la dimension spirituelle de l’être. 

Je vous livre quelques citations des lettres de Paul (qui sont sur nos feuilles) :

- Dans la 2eme épitre aux Corinthiens, le passage qui a été lu : « Même si, en nous, l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur  se renouvelle de jour en jour. […] Ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. » (2 Co 4, 16.18)

- Dans la 1ère épitre aux Corinthiens, au chapitre 15. Après tout un long discours sur l’espérance de la résurrection, Paul conclut en ces termes : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, faisant sans cesse des progrès dans l’oeuvre du Seigneur ; sachant que votre peine n’est pas vaine dans le Seigneur » (1 Co 15, 58)

- Ou encore, dans la 2ème épitre aux Thessaloniciens : « Nous devons rendre continuellement grâce à Dieu pour vous, frères, et c’est bien juste, car votre foi fait de grands progrès, et l’amour que vous avez les uns pour les autres s’accroît en chacun de vous tous, au point que vous êtes notre fierté parmi les Eglises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi dans toutes les persécutions et épreuves que vous supportez. » (2 Th 1, 3-4)

La vision de Paul est donc très différente de celle de Qohélet. Pour lui, il est possible de progresser dans la foi (cf. 2 Co 10, 15 ; Ph 1, 25), dans « l’oeuvre du Seigneur » (1 Co 15, 58) et de faire progresser la connaissance de l’Evangile (Ph 1,12), en vue d’une transformation intérieure. 

Ce travail de la foi - qui peut conduire à une évolution spirituelle - n’est pas vain, puisque nous sommes promis à la résurrection. 
Dès aujourd’hui, nous pouvons travailler, à la fois, pour notre présent et notre avenir. 

La possibilité de progresser est donc lié, chez Paul, à « l’espérance »… à la perspective d’une évolution pour notre vie d’aujourd’hui… en vue de notre futur, de notre vie de demain, dans l’éternité de Dieu. 

Les progrès possibles que l’apôtre Paul met en avant, sont essentiellement lié à la foi et au renouvellement de notre être intérieur, de notre esprit, de notre intelligence. 
C’est ce dont il parle dans un passage de sa lettre aux Ephésiens que nous avons entendu : 
« Il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence et revêtir l’homme nouveau » (Ep 4, 23-24 / voir aussi Rm 12). 

En d’autres termes, la nouveauté de vie est possible dans la foi, dans la confiance en Dieu. 
Se laisser construire et conduire par l’Esprit de Dieu, nous amène - selon Paul - à une vie plus abondante, où nous osons lâcher tout ce qui nous enferme dans nos routines, nos obsessions, nos mauvais comportements, nos errements, notre passé … on pourrait dire que c’est un abandon de tout ce qui nous enferme dans notre ego… pour nous ouvrir, désormais, à une vie nouvelle… une vie juste et bonne sous le regard de Dieu… une vie qui nous ouvre aux autres, à des relations justes et vraies avec ceux qui nous entourent (cf. Ep 4,17-32).

Autrement dit, quelque chose de nouveau peut advenir dans notre vie : Cette nouveauté, c’est Jésus Christ qui l’a apportée et manifestée… elle nous est offerte dans la foi.

Paul la résume en plusieurs points : 
C’est, à la fois, - la possibilité de la confiance (la foi en un Dieu bon) ; - l’offre d’une espérance : la résurrection après notre mort (la résurrection de Jésus Christ est une manifestation de cette nouveauté) ; - et c’est le don de l’Esprit saint, qui nous est offert dès maintenant : l’Esprit d’amour, dont le Christ était le porteur et qu’il a répandu pour nous. 

Tout cela nous inscrit dans une nouveauté de vie. 
Si nous vivons de cet Esprit d’amour - qui était celui du Christ -  si nous acceptons de nous laisser renouveler et ressourcer intérieurement par le Souffle de Dieu, alors nous vivrons des relations renouvelées avec les autres. 

[Pour Jésus, comme pour Paul, quelque chose de nouveau peut donc surgir sous le soleil… et c’est peut-être cela « le salut » : le salut, c’est ce qui nous fait sortir du cercle infernal de la répétition du même… le salut, c’est quand quelque chose change : quand nous saisissons « le nouveau » qui apparait dans notre vie… et que cela nous ouvre, nous libère, nous guérit.]

* La possibilité du progrès, c’est aussi ce que les Réformateurs - et notamment Calvin - ont appelés « la sanctification » : qui désigne une transformation progressive de notre être, sous l’action de l’Esprit saint. 

* Pour reprendre également des images développées, à la fois, par les Psaumes (cf. Ps 1) et pas Jésus (Mt 7, 15-18) : 
Si nos racines puisent en Dieu, notre arbre va s’épanouir. Il sera bon et produira de beaux fruits. 
Notre attention doit donc porter sur notre relation à la Source, pour puiser à la Source divine… ou, comme Jésus le disait, il faut que nos sarment soient attachés au cep de la vigne (cf. Jn 15) 

* Ainsi - au regard de ces quelques textes bibliques que nous avons entendus - et pour aller plus loin sur cette question du « progrès » - on pourrait dire qu’il n’y a de progrès possible au niveau social et collectif, que s’il y a d’abord un progrès au niveau individuel, personnel. 

Le bon arbre produit de bons fruits. Si l’on veut obtenir de bons fruits, il faut d’abord que l’arbre devienne bon… il faut agir à la racine : dans notre intériorité. C’est là que les choses se jouent en premier lieu. 

Pour Paul, notre vie extérieure et nos relations avec les autres, sont la conséquence de notre vie intérieure, du renouvellement spirituel qui est le nôtre ou de son absence. 
Nos oeuvres ne sont que le reflet de notre foi, de notre être intérieur. 

[On aurait pu, ici encore, citer ce verset de l’évangile selon Luc : 
« L'homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son coeur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor. Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du coeur. » (Lc 6, 45) ]

C’est donc une conscience renouvelée par Dieu, par son Esprit, qui nous permet de progresser intérieurement d’abord, et par la suite, qui irradie (par une transformation intérieure) tous les domaines de notre vie, y compris notre vie relationnelle et sociale. 

[[ Pour autant, il faut distinguer ici la foi et la religion…  Pour Paul, ce n’est pas ni la Loi (les commandements), ni les actes religieux, ni la répétition de rites ou de traditions qui sont susceptibles de nous faire avancer. 
C’est la relation au divin, la foi et la connaissance de Dieu (cf. Col 1,10) qui le permettent. Ce n’est pas la même chose. Il s’agit donc de laisser Dieu guider notre vie par son Souffle, son Esprit saint. ]]

* Pour conclure, je vous cite un dernier passage (dans l’épitre aux Romains), dans lequel Paul appelle ses disciples au discernement : 
« Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. » (Rm 12, 2)

Le discernement, c’est la capacité de s’interroger… la capacité, grâce à Dieu, de distinguer de ce qui est bon pour l’homme /de ce qui ne l’est pas… ce qui va dans le sens de la vie / de ce qui, au contraire, est mortifère…  C’est aussi la capacité de se remettre en question et de prendre du recul. 

De cette capacité que l’homme a aujourd’hui et aura demain, d’une part, de faire confiance à Dieu, de se mettre à son écoute… et, d’autre part, de tirer un enseignement de ses expériences passées - bonnes ou mauvaises - … de cela va résulter la possibilité du progrès. 

Si nous apprenons de nos erreurs et de nos réussites, nous avançons… si nous n’apprenons rien de nos échecs ou du mal (fait ou subi)… et si nous les répétons indéfiniment…  et inconsciemment… nous n’avançons pas.

Pour Paul, c’est la foi qui crée une ouverture et permet d’avancer : 

La Croix est le symbole de cette nouveauté… de cette ouverture…  qui a surgit sur notre terre.

La Croix de Jésus Christ - par laquelle l’être humain en est venu à crucifier l’envoyé de Dieu - est le signe que l’homme est dans l’erreur, lorsqu’il prétend agir tout seul, par lui-même. 
La Croix vient briser notre orgueil et nos prétentions de pouvoir être juste par nous-mêmes, de savoir ce qui serait bon ou mauvais, bien ou mal, sans avoir besoin du concours de Dieu. 

La foi, c’est, au contraire, une confiance totale : c’est s’en remettre pleinement à Dieu, oser lui demander son aide, son appui, son éclairage pour nos choix de vie. 
C’est accepter de nous laisser inspirer par Lui, par son Esprit. 

Ainsi donc, l’Evangile nous appelle à la transformation, à une vie renouvelée… à une évolution personnelle et collective… avec Dieu. 

La voie que propose Paul est celle de la foi. 
Elle se découvre dans le coeur à coeur avec Dieu, dans l’écoute de sa Parole, dans la communion avec son Esprit d’amour. 

Comme vous, peut-être… quand je regarde notre monde d’aujourd’hui… avec ses grandeurs et ses misères… il m’arrive de douter : je doute non pas de Dieu, mais de l’homme… et je me dis que Paul a certainement raison… 
Notre société a tendance à penser le progrès dans les conditions extérieures de notre vie, Paul nous ramène, quant à lui, à notre intériorité. 

Je crois que la spiritualité (que je distingue, bien sûr, de la religion) constitue la voie d’un progrès possible : la méditation … la prière… tout mouvement intérieur qui consiste à se mettre à l’écoute de Dieu… contribue à l’élévation de notre niveau de conscience… à plus de calme, de paix, d’ouverture et de compassion pour autrui. 

C’est pourquoi, je n’aurai qu’une recommandation, finalement : 
si nous voulons progresser… osons emprunter le chemin ouvert par Jésus et par Paul… osons faire confiance à Dieu… et donnons lui plus de temps temps et d’espace dans votre vie… dans notre intériorité : 
Pratiquons la méditation et notre vie en sera progressivement transformée !

Amen. 

LECTURES BIBLIQUES - 11 mars 2018

Qo 1, 12-18 + 2. 12-17
1. 12 Moi, Qohéleth, j’ai été roi sur Israël, à Jérusalem.
13 J’ai eu à cœur de chercher et d’explorer par la sagesse
tout ce qui se fait sous le ciel.
C’est une occupation de malheur que Dieu a donnée
aux fils d’Adam pour qu’ils s’y appliquent.
14 J’ai vu toutes les œuvres qui se font sous le soleil ;
mais voici que tout est vanité et poursuite de vent.
15 Ce qui est courbé, on ne peut le redresser,
ce qui fait défaut ne peut être compté.

16 Je me suis dit à moi-même :
« Voici que j’ai fait grandir et progresser la sagesse
plus que quiconque m’a précédé comme roi sur Jérusalem. »
J’ai fait l’expérience de beaucoup de sagesse et de science,
17 j’ai eu à cœur de connaître la sagesse
et de connaître la folie et la sottise ;
j’ai connu que cela aussi, c’est poursuite de vent.
18 Car en beaucoup de sagesse, il y a beaucoup d’affliction ;
qui augmente le savoir augmente la douleur. […]

*****
2. 12 Je me suis aussi tourné, pour les considérer,
vers sagesse, folie et sottise.
Voyons ! que sera l’homme qui viendra après le roi ?
Ce qu’on aura déjà fait de lui !

13 Voici ce que j’ai vu :
On profite de la sagesse plus que de la sottise,
comme on profite de la lumière plus que des ténèbres.
14 Le sage a les yeux là où il faut,
l’insensé marche dans les ténèbres.
Mais je sais, moi, qu’à tous les deux
un même sort arrivera.
15 Alors, moi, je me dis en moi-même :
Ce qui arrive à l’insensé m’arrivera aussi,
pourquoi donc ai-je été si sage ?
Je me dis à moi-même que cela aussi est vanité.
16 Car il n’y a pas de souvenir du sage,
pas plus que de l’insensé, pour toujours.
Déjà dans les jours qui viennent, tout sera oublié :
Eh quoi ? le sage meurt comme l’insensé !

17 Donc, je déteste la vie,
car je trouve mauvais ce qui se fait sous le soleil :
tout est vanité et poursuite de vent. […]

Mc 8, 34-37 : Puis Jésus fit venir la foule avec ses disciples et il leur dit : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. En effet, qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile, la sauvera. Et quel avantage l’homme a-t-il à gagner le monde entier, s’il le paie de sa vie ?  Que pourrait donner l’homme qui ait la valeur de sa vie ? » 

2 Co 4, 16-18 + 5, 1-2
16 C’est pourquoi nous ne perdons pas courage et même si, en nous, l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. 17 Car nos détresses d’un moment sont légères par rapport au poids extraordinaire de gloire éternelle qu’elles nous préparent. 18 Notre objectif n’est pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel.
1 Car nous le savons, si notre demeure terrestre, qui n’est qu’une tente, se détruit, nous avons un édifice, œuvre de Dieu, une demeure éternelle dans les cieux, qui n’est pas faite de main d’homme. 2 Et nous gémissons, dans le désir ardent de revêtir, par-dessus l’autre, notre habitation céleste[…]

Ep 4, 17-24 + 30-32.
17 Voici donc ce que je dis et atteste dans le Seigneur : ne vivez plus comme vivent les païens que leur intelligence conduit au néant. 18 Leur pensée est la proie des ténèbres, et ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qu’entraîne chez eux l’endurcissement de leur cœur. 19 Dans leur inconscience, ils se sont livrés à la débauche, au point de s’adonner à une impureté effrénée. 20 Pour vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris le Christ, 21 si du moins c’est bien de lui que vous avez entendu parler, si c’est lui qui vous a été enseigné, conformément à la vérité qui est en Jésus : 22 il vous faut, renonçant à votre existence passée, vous dépouiller du vieil homme qui se corrompt sous l’effet des convoitises trompeuses ; 23 il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence 24 et revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. […]

30 N’attristez pas le Saint Esprit, dont Dieu vous a marqués comme d’un sceau pour le jour de la délivrance. 31 Amertume, irritation, colère, éclats de voix, injures, tout cela doit disparaître de chez vous, comme toute espèce de méchanceté. 32 Soyez bons les uns pour les autres, ayez du cœur ; pardonnez-vous mutuellement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.

Passages cités pendant la prédication :

- Dans la 1ère épitre aux Corinthiens, au chapitre 15 : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, faisant sans cesse des progrès dans l’oeuvre du Seigneur ; sachant que votre peine n’est pas vaine dans le Seigneur » (1 Co 15, 58)

- Dans la 2ème épitre aux Thessaloniciens : « Nous devons rendre continuellement grâce à Dieu pour vous, frères, et c’est bien juste, car votre foi fait de grands progrès, et l’amour que vous avez les uns pour les autres s’accroît en chacun de vous tous, au point que vous êtes notre fierté parmi les Eglises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi dans toutes les persécutions et épreuves que vous supportez. » (2 Th 1, 3-4)

- Dans l’épitre aux Romains : « Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. » (Rm 12, 2)