dimanche 30 juillet 2023

Le début des signes à Cana

 Lectures bibliques : [Za 8, 1-13] ; Es 62, 1-5 ; Jn 2, 1-12 : voir en bas de cette page 

Thématique : Le début des signes à Cana  

Prédication de Pascal LEFEBVRE -  30/07/23 – temple du Hâ à Bordeaux

Largement inspirée d’une méditation de Régis Burnet



On a l’habitude d’entendre le récit des Noces de Cana lors de certaines occasions particulières… par exemple, en début d’année, autour de l’épiphanie… ou pour une bénédiction de mariage… En effet, puisqu’il s’agit du seul texte montrant Jésus assistant à des noces, beaucoup ont voulu en tirer la preuve que le Christ bénit l’institution matrimoniale, puisqu’il y opère un « miracle » pour sauver la fête. Un argument qui ne tient absolument pas la route… puisqu’on voit que Jésus n’est pas à l’initiative, il n’intervient pas directement, mais ne fait que répondre à la demande de Marie… et qu’il ne s’agit absolument pas – à travers ce récit – de savoir si Jésus approuve ou non le mariage. La signification de ce récit est sans doute ailleurs !


En réalité, ce texte nous propose plusieurs niveaux de lecture qu’il convient de décrypter :


Et pour ce faire, il faut sans doute commencer par la fin : « Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui »

Le terme codé « gloire » désigne généralement Dieu lui-même, en tant qu’il se rend présent et agissant.  


Pour l’évangile selon Jean, ce que Jésus a fait à Cana relève d’une manifestation divine. 

C'est également une inauguration : c’est le commencement des signes, le moment décisif où quelque chose de nouveau va naître. Et d’ailleurs, le rôle d’un signe est d’attester, de révéler, de manifester quelque chose de nouveau qui apparait et qui peut faire sens… 

Ici, le signe recouvre l’action et ouvre à la « croyance ». 


Même s'il peut emprunter les traits d'un miracle, le signe chez Jean est une révélation, une déclaration théologique, qui permet de comprendre un aspect de Jésus, en tant qu’envoyé de Dieu, Verbe de Dieu.

Il convient donc de ne pas s'arrêter à la surface des choses - un miracle étonnant, fait en une quelconque noce, dans un coin perdu de Galilée -, mais d'essayer de comprendre le sens profond de ce qui se joue à Cana. Car ce récit ne relate pas seulement une histoire extraordinaire, il a été construit en vue de transmettre un message. 


Et voici ce que nous dit l’évangile : « le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus était là. Jésus lui aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. 

Comme le vin manquait, la mère de Jésus lui dit : ‘Ils n’ont pas de vin.’ Mais Jésus lui répondit : ‘Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue.’ »


- Le texte commence par un « troisième jour » : un troisième jour par rapport à quoi ? 


D’emblée, le texte s'inscrit dans un temps symbolique où les événements les plus décisifs s’opèrent le troisième jour : 

Dans la tradition juive, le 3ème jour est celui de la révélation de Dieu au Sinaï (cf. Ex 19, 10-11 et 16).

Dans la tradition chrétienne, il correspond au jour de la résurrection, qui est aussi l’événement de la révélation par excellence.


Puis, voici que le contexte est précisé : une noce dans la petite ville de Cana, à laquelle Jésus, sa mère et ses disciples sont conviés. 


Il faut alors s’arrêter sur chacune de ces indications : le contexte nuptial, la figure de Marie et celle des disciples. 


- Le contexte nuptial fait référence à la grande métaphore qui court dans l’Ancien Testament depuis Amos, le prophète du VIIIe siècle avant J-C : Dieu a pris Israël pour épouse. 


C’est cette image qu’on retrouve également dans le Cantique des cantiques, ou dans le livre du prophète Esaïe, à travers cette déclaration. Je cite : « ton créateur est ton époux, le Seigneur des Armées est son nom » (Es 54, 5).


Dans ces noces mystiques entre Dieu et son peuple, le vin joue un grand rôle : il est la marque de l’abondance divine et de la nouvelle alliance qui se scelle dans le grand banquet nuptial.


Mais, ici, un événement inattendu est en train de se jouer : aux noces de Dieu avec son peuple, le vin vient à manquer.


Si le vin est la marque de l’alliance de Dieu avec son peuple… l’absence de vin signifie que cette alliance s’épuise… que la joie de la communion entre Dieu et son peuple n’est plus au rendez-vous. Et s’il n’y a plus de joie… c’est un problème… il faut changer quelque chose : une nouvelle alliance doit être conclue.


- C’est là qu’intervient la figure de Marie, que l’on peut comprendre à deux niveaux :


Au niveau humain, elle représente la femme pleine d'une sollicitude maternelle, qui fait remarquer que le vin commence à faire défaut. Elle dresse un constat lucide sur la situation.


Elle symbolise aussi la figure du croyant rempli d’espérance et de confiance. Car elle a la ferme espérance que Jésus va agir de façon réparatrice et libératrice. Comme dans une prière, elle dépose la situation devant le Christ, dans l’assurance qu’elle sera prise en charge. 


Marie vient ainsi rappeler au lecteur de l’évangile que dans une situation de manque ou de détresse, c’est à Jésus-Christ qu’il faut s’adresser… c’est de lui qu’il convient d’attendre aide et transformation… et même retour à l’abondance.


Au niveau spirituel, Marie est la Fille de Sion, la représentation de l’Israël mystique qui se plaint au Fils de Dieu d’un manque. 

Sa remarque naît dans une plainte : tout l’Ancien Testament rappelle que, lorsque Israël se trouve dans l’abondance, il a tendance à se tourner vers l’idolâtrie. Au contraire, lorsque le manque et l'épreuve se font sentir, Israël revient vers son Dieu. C’est le cas ici même ! Marie se plaint au Fils de Dieu du manque de vin.


C’est avec cet arrière-fond que l’on peut comprendre la réponse de Jésus – qui apostrophe sa mère – « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue. »  une réponse qui semble sèche, dure et distante. 

Mais le terme « femme » renvoie, en réalité, à ce que Marie représente ici : elle figure la fille de Sion – Jérusalem – celle qui dans le livre d’Esaïe, se plaint auprès du Seigneur d’avoir été oubliée (cf. Es 49,14).


Jésus, en tant que Christ de Dieu, représente l’agir du Seigneur, qui ne reste pas sourd aux supplications de son peuple. 

Bien que « l’heure » de sa révélation ne soit pas encore venue, il va quand même agir. D’ailleurs, Marie le sait puisqu’elle encourage les serviteurs :


« Sa mère dit aux serviteurs : « Quoi qu’il vous dise, faites-le. » 

Il y avait là six jarres de pierre destinées aux rites juifs de purification ; elles contenaient chacune de deux à trois mesures. 

Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau ces jarres » ; et ils les emplirent jusqu’au bord. Jésus leur dit : « Maintenant puisez et portez-en au maître du repas. »


- Le geste que commande Jésus est des plus surprenants : Les jarres qu’il prescrit de remplir sont des jarres d’ablutions – destinées aux rituels de purification – elles contenaient jusqu’à trois mesures, soit près de 650 litres. 


Jarres de pierre, elles symbolisent la stabilité du peuple, façonné par les prescriptions de la Loi de Moïse.


Manifestement vides, elles trahissent l’épuisement de l'ancienne alliance. 

Remplies à nouveau à ras bord par l’eau - eau baptismale, eau de l’esprit, eau de la création nouvelle : toutes ces interprétations jouent de concert -, elles retrouvent leur fonction. 


Ainsi, Dieu répand de nouveau sa grâce sur son peuple.

- Qui est le maître du repas ? Dans le monde de Jésus, c’est un intendant qui se charge de la bonne ordonnance des noces, et commande les serviteurs. Il va jouer ici un rôle important : celui d’attestation du miracle.


 « Ils lui en portèrent, et il goûta l’eau devenue vin – il ne savait pas d’où il venait, à la différence des serviteurs qui avaient puisé l’eau –, aussi il s’adresse au marié 

et lui dit : « Tout le monde offre d’abord le bon vin et, lorsque les convives sont gris, le moins bon ; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ! » 

Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. »


On ne sait pas vraiment quel geste a accompli Jésus pour réaliser la transformation de l'eau en vin : les hommes n’ont pas à savoir comment Dieu conclut une nouvelle alliance avec eux. Ils se bornent à le constater. 


Et cette alliance est bien meilleure que l’ancienne, puisque l’eau devenue vin, est jugée bien supérieure au vin que l'on a servi auparavant.

- Le marié, lui, se tait et ne manifeste aucune surprise. Qui donc est ce personnage en retrait tout au long du récit alors qu'il devrait en être le protagoniste principal ? 


Si l’on poursuit jusqu'au bout la symbolique de l'histoire, une seule réponse est possible : il s’agit de Dieu, qui donne le banquet de l’Alliance, et qui se fait discret parce que son Fils est déjà à l’œuvre. 


Mais sans Dieu / le marié rien ne serait possible car lui seul convoque aux noces.


- Bien sûr, il ne faut pas oublier la discrète figure des disciples. Ils n’interviennent pas directement dans ce récit, mais ils symbolisent la figure des Juifs pieux et ritualistes, habitués aux rites d’ablution en diverses circonstances. 


En transformant l’eau des jarres d'ablutions en vin, Jésus va en changer l’usage et le sens : Il détourne l’usage de ces objets rituels, pour en faire des objets qui servent à la fête.


Dans cette histoire, les disciples sont les témoins discrets d’une remise en cause profonde sur le pur et l’impur / le sacré et le profane – voire d’une critique / d’une subversion (d’un renversement) – de la Religion, avec tous les rites de purification qu’il fallait pratiquer – par exemple – avant ou après les repas, ou avant d’aller dans tel ou tel lieu. 


A travers ce premier signe, Jésus conteste – en réalité – l’économie religieuse symbolisée par le temple, les obligations et les rites. Il vient nous en libérer !


Ce signe opéré par Jésus vient dire qu’il n’y a plus besoin des rites d’ablution pour se laver ou réparer une éventuelle souillure… chacun est convié gratuitement tel qu’il est… on peut passer directement à la fête de l’alliance, au partage de la communion et de la joie avec le Père céleste, et donc à la fraternité… puisque nous sommes tous ses enfants. 


Sur ce point… je ne résiste pas au plaisir de vous citer un petit extrait d’une prédication du pasteur Louis Simon qui développe cet aspect :


« Nathanaël [- un des disciples qui assiste aux noces avec Jésus -] est l’image du juif orthodoxe sans fraude [que Jésus vient d’appeler à sa suite.]
Nathanaël accepte tout [de son nouveau maître] pour peu que le rite religieux sanctionne ce qui est proposé. 

Or, dès l'arrivée, Nathanaël s'est senti rassuré. Il a vu avec satisfaction en effet, à l'entrée de la maison, les six énormes jarres de pierre destinées aux rites de purification. 


Ce type-là de religieux croit que la nature n'est pas mauvaise mais infirme, et que le rite est capable d'ajouter la grâce d'une surnature sur la nature pour la sanctifier. 

Le mariage par exemple est une chose légitime s'il reçoit sa rectification par le rite.

À la vue des six jarres Nathanaël s'est réjoui. On peut boire et faire l'amour puisque le rite va bénir tout cela.
Bientôt la purification va transmuter tout ce plomb vil, en bel or de la Loi et des Prophètes. Et justement voilà Jésus qui fait remplir toutes les jarres !

C'est alors que Nathanaël, en Juif érudit et attentif, découvre la révolution qui se joue : on passe de l'eau au vin.
L'eau, c'est le système de la souillure qu'il faut laver. 

Le vin au contraire est le plus beau cadeau de Dieu, ce qui réjouit le cœur de Dieu et le met en fête. 


Voici donc l'évangile nouveau qu'il est appelé à croire et à vivre : la vie de l'homme est une aventure exaltante. Et les noces de ce couple de Cana par exemple sont comme une image des joies du Royaume. L'homme et la femme, unis par ce mariage, sont véritablement, comme disait le beau poème de la Création, une « image de Dieu » : don de soi pour la joie et pour la vie de l'autre. La fête n'a pas besoin de rite pour être juste et belle ! »


C’était à Cana qu’ont eu lieu ces noces - et rappelons-nous qu’une noce en Galilée durait sept à huit jours et concernait tout le village. C’est à partir de l’union de deux époux que Jésus va fêter son premier signe. C’est là qu’il va mettre en garde contre les rites obligés et commencer sa révolution – et pour ce faire, il va finalement ajouter sept hectolitres de vin à tous les convives qui ont déjà beaucoup bu… beaucoup trop sans doute… puisqu’ils avaient déjà avalé toutes les réserves de leur hôte. C’est dans ce cadre que l’évangile va commencer : et les disciples présents – témoins de cet évènement – ont tous cru en lui : ils ont compris que Jésus était venu pour apporter de la nouveauté et dire que la vie et la communion avec Dieu, sont signes de fête et de joie… pas de mortification !


Quelques mots… pour conclure…


On voit donc bien – chers amis - qu’il ne s’agit pas ici d’une simple histoire de miracle, à prendre au premier degré. 


Comme les disciples ou les convives des mariés… nous aussi, nous désirons ne pas manquer de « vin » dans notre vie : ce vin qui symbolise un don de l’Esprit : la joie !


La Bonne Nouvelle, c’est que la rencontre avec Jésus… avec son Esprit… et son Evangile… nous apporte cette joie que nous espérons. 


Le récit des Noces de Cana nous redit que l’évangile que proclame Jésus est un évangile de fête !... pas de rites, pas de traditions, pas d’obligation ou de nécessaire purification. Le Christ est venu nous en libérer, pour manifester l’accueil gratuit et inconditionnel de Dieu. 


Dès lors une alliance nouvelle est offerte à quiconque croit en Lui… à qui croit à cette promesse de communion et de joie avec le Père céleste… et avec nos frères et nos sœurs en Christ. 


Souvenons-nous en à chaque fois que nous venons au culte… ou que nous partageons la Ste Cène : le message de Jésus est joyeux !


En Jésus Christ, Dieu appelle les humains à une alliance nouvelle, fondée sur la communion fraternelle. 


Amen. 


Lectures bibliques


Zacharie 8, 1-13 - Promesses de paix et d'abondance

1 La parole du Seigneur de l'univers me fut adressée en ces termes : 

2 « Moi, le Seigneur de l'univers, j'aime Jérusalem d'un amour ardent, j'éprouve une vraie passion pour elle. 

3 C'est pourquoi, je le déclare, je reviens à Jérusalem, j'habite de nouveau à Sion. On appellera Jérusalem “ville fidèle”, et Sion, la montagne du Seigneur de l'univers, aura pour nom “montagne qui m'appartient”. 

4 Oui, je le déclare, moi le Seigneur de l'univers, les personnes âgées, hommes et femmes, qui s'appuient sur un bâton à cause de leur grand âge, reviendront s'asseoir sur les places de Jérusalem. 

5 Les garçons et les filles viendront de nouveau en grand nombre jouer dans les rues de la ville. 

6 Cet avenir semble impossible aux survivants du peuple d'Israël, mais est-il impossible pour moi, le Seigneur de l'univers ? 

7 Je vous le déclare, je vais sauver mon peuple exilé dans les régions de l'est et de l'ouest. 

8 Je les ferai venir de là-bas pour habiter à Jérusalem. Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Je régnerai sur eux avec vérité et justice. »

9 Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers : « Reprenez courage ! Vous entendez maintenant les promesses que les prophètes ont déjà annoncées de ma part au moment où l'on a posé les fondations de la maison du Seigneur de l'univers pour reconstruire le temple. 

10 Auparavant personne ne payait le travail des humains ni celui des bêtes. On ne pouvait pas aller et venir à l'abri des ennemis, car j'avais lâché tous les humains les uns contre les autres. 

11 Mais maintenant, je l'affirme, moi le Seigneur de l'univers je ne traiterai plus comme autrefois les survivants de ce peuple. 

12 Je répandrai la paix sur la terre : les vignes donneront du raisin, le sol produira des récoltes, les cieux donneront leur rosée. J'accorderai tous ces bienfaits aux survivants de mon peuple. 

13 Royaumes de Juda et d'Israël, vous avez été, parmi les pays, l'exemple d'un peuple maudit. Eh bien, maintenant, je vous sauve, et vous serez l'exemple d'un peuple béni. N'ayez plus peur ! Reprenez courage ! »


Es 62, 1-5 - Jérusalem retrouve Dieu son époux, qui lui rend son rayonnement universel


1 Par amour pour toi, Jérusalem, je ne me tairai pas ; par amour pour toi, Sion, je ne resterai pas inactif, jusqu'à ce que ta juste délivrance apparaisse comme le jour, et que ton salut brille comme une torche enflammée. 

2 Les peuples verront que le Seigneur t'a délivrée, tous les rois contempleront ta gloire. On te donnera le nom nouveau que le Seigneur aura prononcé. 

3 Dans la main du Seigneur, de ton Dieu, tu seras comme un turban royal, comme une couronne de fête. 

4 On ne t'appellera plus “la ville abandonnée”, on ne nommera plus ton pays “la terre dévastée”. On t'appellera au contraire “plaisir du Seigneur”, et l'on nommera ta terre “la bien mariée”. Car tu seras vraiment le plaisir du Seigneur, et ta terre aura un époux. 

5 Oui, comme un jeune homme épouse une jeune fille, ainsi celui qui te rebâtit sera un mari pour toi. De même aussi qu'une fiancée fait la joie de son fiancé, tu feras la joie de ton Dieu.


Jean 2, 1-12 - Le premier signe à Cana

1 Or, le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus était là. 

2 Jésus lui aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. 

3 Comme le vin manquait, la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » 

4 Mais Jésus lui répondit : « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue. » 

5 Sa mère dit aux serviteurs : « Quoi qu’il vous dise, faites-le. » 

6 Il y avait là six jarres de pierre destinées aux rites juifs de purification ; elles contenaient chacune de deux à trois mesures. 

7 Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau ces jarres » ; et ils les emplirent jusqu’au bord. 

8 Jésus leur dit : « Maintenant puisez et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent, 

9 et il goûta l’eau devenue vin – il ne savait pas d’où il venait, à la différence des serviteurs qui avaient puisé l’eau –, aussi il s’adresse au marié 

10 et lui dit : « Tout le monde offre d’abord le bon vin et, lorsque les convives sont gris, le moins bon ; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ! » 

11 Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. 

12 Après quoi, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples ; mais ils n’y restèrent que peu de jours.


dimanche 16 juillet 2023

Le semeur et le levain

 Lectures bibliques : Es 55, 8-11 ; Mt 13, 1-9. 18-23. 31-35 : voir en bas de cette page

Thématique : Des paraboles - le semeur & le levain

Prédication de Pascal LEFEBVRE / Temple de Soulac sur Mer, le 16/07/23



La parabole du semeur est bien connue. Comme toute parabole, elle est une comparaison entre une réalité spirituelle qui fait vivre (la parole du Royaume) et une scène relativement simple de la vie quotidienne et rurale de l’époque (autour des semailles). 


Elle se conclut par un appel solennel à l’écoute (v.9), pour affirmer que l’accueil d’une parole nouvelle est au cœur de l’enseignement de Jésus. Et c’est aussi l’explication qui en est donnée : ensemencer dans la bonne terre, ce serait entendre, comprendre et s’approprier la Parole du Christ, afin que cette parole transformatrice puisse produire du fruit dans notre existence. 


* Le premier étonnement de cette petite histoire, c’est le geste de prodigalité du semeur. 

Le semeur jette la semence à tout va, sur des terrains différents. 

Il n’est pas très économe. Son attitude est même un peu irrationnelle. Il gaspille presque le grain, puisqu’il en répand partout. Cela veut dire qu’il ne désespère d’aucune parcelle de terrain… il veut y croire. 


Il sème, il donne, il distribue généreusement…  et le reste, ça regarde le terrain. C’est comme si – une fois la semence répandue – la croissance n’était plus son affaire. 

Chacun son rôle ! chacun ses responsabilités ! 

Lui, il est là pour semer !


Qui est donc ce semeur fou de la parabole ?

Est-ce que Jésus n’est pas en train de parler de lui ?


Remarquez que c’est une parabole d’ouverture placée en tête des autres. Ici, Jésus se présente à Israël, aux foules.

Voilà qui je suis – dit-il : un Semeur sorti pour semer la parole ! Rien qu’un semeur !


Et remarquez que c’est une présentation originale, car c’est là que tout commence : Jésus est le Messie du commencement. 

Il s’agit d’une parabole-programme. Car, on le sait, « semer » est fondamental. Mais ça ne dure qu’un temps : seulement quelques jours. Et c’est après que tout commence … mais pour le voir, il faudra du temps… 


Remarquez aussi que cette présentation est en contraste, en opposition presque, avec les attentes du peuple d’Israël.


Israël, en effet, d’après sa culture, sa foi, sa religion, attendait un Messie moissonneur et non un semeur. 

Il attendait un fils de l’Homme qui viendrait conclure et couronner une histoire, et non commencer une ère nouvelle. 

Tous les Messies éventuels s’annonçaient comme ceux qui allaient finir, terminer, accomplir les temps… bref, moissonner, et non en inaugurer de nouveaux. 


C’est à cause de cette attente messianique que l’on attendait un messie de gloire et non de souffrance, selon l'adage tiré du Psautier de l’Exil : 

« Pour les semeurs, les larmes ; mais les chants, pour la moisson. » Ou encore : « Il marche, il marche et pleure, le porteur de semences. Il vient, il vient et chante, le porteur de gerbes !...»


D'ailleurs, les semeurs étaient souvent absents lors des fêtes des moissons. Aux ouvriers la peine et la fatigue, au Maitre la gloire finale et les greniers pleins. 


D'emblée, Jésus annonce la couleur : il n’est qu’un semeur ! 

Mais il risque de se disqualifier en parlant de semailles… d’une Parole et d’un Royaume qu’il faut accueillir et laisser naître en nous, dans notre intériorité… alors que tous s’attendaient à voir prochainement surgir un Royaume de gloire !


Ainsi, Jésus ne vient pas pour terminer… mais pour commencer… et cela peut nous interroger.  


Déjà les Religieux, les sages d’Israël et les auditeurs sont certainement décontenancés… et peut-être que nous aussi… car il aurait été plus facile qu’un Royaume tombe directement du ciel tout prêt… qu’un Messie de la fin – souverain et juge – viennent pour faire le tri… pour nous accueillir et ouvrir ses greniers… 


Mais là… Jésus annonce que nous n’en sommes encore qu’au commencement… qu’il vient semer une parole nouvelle qu’il nous faut d’abord accueillir. 


* Précisément, le cœur de l’homme est comparé à différents types de lieux qui reçoivent la semence : il peut-être tantôt une bordure de chemin, tantôt un endroit pierreux, tantôt une terre pleine d’épines, tantôt – enfin – une bonne terre. 


Tout se joue sur le rapport de l’homme à la « parole du Royaume ». 

Tous (tous les terrains) sont au bénéfice de la parole, mais les obstacles semblent nombreux : trois échecs pour 1 seule réussite. Un taux de réussite de 25% pourrait-on dire. Mais qui semble compensé, en réalité, par un fort rendement des grains tombés dans la bonne terre, malgré une majorité d’échecs et de refus. 


Et c’est ce qui est remarquable dans cette parabole. La surprise ce n’est pas que la semence donne du fruit dans la bonne terre : ça tout le monde le sait ! Mais c’est la quantité obtenue : jusqu’à 60 ou même 100 grains par épis. Ce qui correspond à une quantité énorme… sachant qu’une culture de blé à rendement élevé comprend aujourd’hui 45 à 50 grains par épis. Jésus lui parle du double.


Il y a donc une promesse dans cette parabole : promesse d’un résultat grandiose pour ceux qui sont comme de la bonne terre. Les échecs répétés (du fait de lieux inappropriés et inadaptés à la semence) n’empêcheront pas la croissance ni la surabondance du fruit. 


La bonne nouvelle, c’est d’entendre et de recevoir la parole du Royaume, c’est-à-dire la parole de Jésus lui-même. 


Le travail de l’homme, c’est donc d’accueillir cette parole, de de lui faire de la place, de la laisser pousser en soi. 


* De tout temps, des exégètes et des théologiens ont essayé de donner des explications sur les différents terrains plus ou moins propices. 


Initialement, Jésus s'adresse aux croyants Juifs de son temps… mais bien sûr, avec le temps, on peut dire qu’il s’adresse à tous les Chrétiens.


Voici ce que note le théologien Anselm Grün : 


« Tous ont entendu la Parole qu'évoque l'image du semeur, mais l'âme de certains croyants ressemble à un chemin : sans repos ni profondeur, tout y reste en vue, à la surface. 


Dès lors, la Parole de Dieu ne peut pas y pénétrer, le grain est mangé par les oiseaux ; ceux-ci représentent les nombreuses pensées erratiques [et instables] qui empêchent la réception du message. Trop d'idées préconçues sur Dieu ne laissent aucune chance à sa Parole d'entrer en nous.


Le terrain rocheux, c'est l'image des êtres que la Parole remplit d'enthousiasme, mais qui manquent de persévérance : elle ne pénètre qu'au niveau superficiel des émotions, le fond du cœur n'est pas atteint.

Quant aux épines, elles représentent les passions, et l'aiguillon des blessures que nous recevons ou nous infligeons à nous-mêmes ; elles ne laissent pas lever la semence, elles l'étouffent. 

Être tourmenté par le souci ou constamment occupé à fouiller ses blessures, c'est empêcher le grain de pousser.

Une [certaine quantité] des grains tombent néanmoins sur une terre fertile, et y portent une riche moisson : l’évangéliste Matthieu ne dissocie pas l'écoute et l'action : le fruit que doit porter l'existence chrétienne, c'est [une façon de penser nouvelle et] un comportement nouveau. 


Mais l'on voit se dessiner là une autre image encore. L'intensité de la vie et la fécondité sont les signes d'une spiritualité authentique : qui se laisse transformer par Dieu se distingue par la richesse des fruits qu'il porte, il rayonne de vie, d'imagination, de créativité (13,4-9). » (Anselm Grün)


Pour autant une question se pose : peut-on réellement décrire chaque terrain ? Ne sommes-nous pas, tour-à-tour, des sols différents selon les moments de notre vie… selon nos préoccupations et nos priorités ? 


* En réalité, il y a un danger de lire cette parabole comme une allégorie. 


Dans l’allégorie, les choses nous sont expliquées dans les détails : les endroits pierreux, c’est ceci… les épines, c’est cela… etc. 

Et le risque, c’est de tomber dans une bonne vieille morale traditionnelle : seuls les bons terrains, les bons sujets, biens gentils et obéissants, auront droit à la récompense, à la bonne note de 16, 18, voire même 20 sur 20. 


Or, il n’est pas question de cela : Jésus parle en poète. 

Précisément, s’il parle en paraboles, ce n’est pas pour nous confier un savoir. C’est pour nous appeler à une transformation créative. 

Sa Parole n’est pas d’abord un contenu, mais une création, et c’est moi – homme ou femme – qui vais être créé être humain nouveau, croyant – sujet d’une parole nouvelle qui m’appelle. 


Le Christ nous fait naître à la Parole. Il ne nous fait pas répétiteurs de vieux dits, de vieux discours légalistes ou moralisateurs… mais poètes de notre chant, de notre vie, pour qu’elle soit une création originale. 


La raison : c’est que Jésus ne s’adresse pas à nous de l’extérieur, comme quelque chose – une loi – qui s’imposerait à nous. Il vient nous parler, nous toucher, nous saisir, de l’intérieur. Il s’adresse à notre âme, à notre cœur, pour nous laisser déplacer et transformer par sa Parole.


En la recevant, il m’appelle à devenir créateur d’une parole mienne, et sienne, et nouvelle. 


Car quand Jésus parle d’une semence qui pousse, il parle d’une réalité vivante, en train d’être créée et d’advenir… en train de grandir… et qui pourra à son tour porter du fruit. 


Il est en train de nous dire que sa parole est créatrice : elle nous crée fils et fille du Royaume… non pas tous pareil, de la même manière… mais chacun de façon originale… car chacun s’appropriera, habitera, incarnera la parole du Christ, de façon personnelle… le tout étant de l’accueillir, de la laisser s’épanouir en nous. 


La question de la réception de la semence est quelque chose d’intime qui se joue dans les cœurs. Et ce n’est évidemment pas sans conséquence : accepter de recevoir la semence, c’est quelque chose qui vient nous faire sortir de notre zone de confort, nous troubler et nous déranger. 

Jésus, le semeur, vient bousculer et transgresser notre sol quotidien et nos logiques humaines… puisqu’il nous crée fils et fille du Royaume. 


Avec lui, nous ne sommes plus un sol nu… une terre rocailleuse ou pleine de mauvaises herbes… nous pouvons accueillir quelque chose de nouveau. Il nous invite donc à écouter sa parole créatrice… et à changer d’état d’esprit… à convertir notre regard et nos mentalités… car il s’agit bien de cela : s’il l’on veut porter du fruit pour le Royaume, il faut être habité par les paroles de Jésus. 


Cette parabole de la semence, ce n’est donc pas une allégorie sur les terrains, mais un appel à l’écoute, à l’accueil, à la croissance et à la transformation. 


* En ce sens, les autres petites paraboles peuvent aussi nous éclairer… en particulier la courte parabole du levain. 


Écoutons ce qu’en dit le théologien Anselm Grün : 


« Les deux paraboles du grain de sénevé et du levain sont communes à Matthieu et à Luc. 

Les Pères de l'Église ont souvent identifié ce grain de moutarde à la foi semée dans le cœur de l'homme ; on le voit soudain prendre la dimension d'un arbre : on y prend appui, autour de lui se forme une communauté, les oiseaux nichent dans ses branches. 

Vivacité, légèreté, ouverture au ciel sont les marques d'une âme pénétrée par la foi. 


Pour saint Augustin, le levain, que l'on mêle à « trois mesures de farine », est l'image de l'amour qui transfigure tout en nous. 

Les Pères ont, en outre, donné une interprétation allégorique de ces trois mesures, y voyant les trois composantes de l'être humain : la pensée (ou la raison), la sensibilité et le désir (ou le corps). Toutes ces dimensions doivent être pénétrées par la foi et l'amour ; nous devenons alors, pour les autres, comme du pain. 


C'est la femme qui mêle le levain à la farine ; elle est l'image de la part féminine de l'être humain, sensible à la complétude, à la renaissance, à la transformation. 

La farine peut représenter aussi ce qui nous file entre les doigts. Nous avons parfois le sentiment que notre vie est semblable à la farine : nous n'arrivons pas à maîtriser nos pensées, nos sentiments, il y a tant de choses en nous qui restent juxtaposées, sans lien entre elles. 

En nous, l'inconscient est comme une poussière qui se dépose partout ; nous ne savons pas d'où elle vient, mais elle est là. 


Si le levain de l'amour pénètre tout en nous, cette multiplicité d'éléments volatiles, à peine palpables, se fond en une unité cohérente. 

Du jour au lendemain, tout est travaillé par le levain et peut se changer en un pain nourricier que nous offrons aux autres. » (Anselm Grün)


Cette parabole du levain montre, en définitive, qu’il suffit d’un rien pour que tout lève : il suffit d’écouter la parole du Christ, de lui offrir notre confiance, d’accueillir son amour en nous… alors, nous serons peu à peu transformés. 


Que ce soit l’image du pain nourricier… ou de l’épis de blé plein de grains… c’est l’idée que grâce à la parole du Christ, la vie finit par l’emporter… quelque chose de bon sera finalement produit ou obtenu en conséquence de l’accueil de cette parole nouvelle. 


Il ne nous reste plus qu’à décider du temps que nous allons prendre dans notre vie quotidienne… peut-être cet été, pendant les vacances ou dès la prochaine rentrée, pour nous mettre un peu plus à l’écoute de la parole du Royaume… pour nous laisser imprégner par cette mentalité du monde nouveau dans lequel Jésus nous invite à entrer… 


Car qu’il s’agisse de laisser pousser la semence… ou de laisser monter la pâte du pain … tout cela prend du temps… c’est aussi, en ce sens, une parabole de la patience : la croissance spirituelle prend du temps… c’est à nous de le prendre… en nous mettant à l’écoute du Seigneur.


Car si Jésus est bien le Christ envoyé par Dieu, Celui qui est venu incarner sa Parole : il est bon d’entendre toute la bienveillance de Dieu, toute l’attention qu’il a pour nous. 

Dans le contexte morose et tourmenté qui est le nôtre, notre monde a assurément besoin de cette parole d’amour que le Christ est venu semer de la part de Dieu : parole de confiance et d’espérance… parole qui encourage, qui relève et qui guérit… c’est forcément une bonne nouvelle d’entendre cette Parole de vie que Jésus est venu offrir…

Et d’ailleurs, quand il parle d’épis ou de pain… Jésus parle bien que quelque chose qui fait grandir, qui porte du fruit… ou qui nourrit ou qui rend vivant !


Voilà donc la bonne nouvelle de ce jour : 

Jésus, le Semeur a pour nous des paroles capables de transformer nos vies … Qu’il nous soit donné de les entendre et de les recevoir. 


Amen. 


Lectures bibliques 


Es 55, 8-11


8 Mes pensées ne sont pas vos pensées, vos voies ne sont pas mes voies— déclaration du SEIGNEUR.

9 Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées.

10 Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n'y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim,

11 ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l'ai envoyée.


Mt 13, 1-9. 18-23. 31-35


Les paraboles du Royaume

1 En ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s’assit au bord de la mer. 

2 De grandes foules se rassemblèrent près de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.


Le semeur

3 Il leur dit beaucoup de choses en paraboles. « Voici que le semeur est sorti pour semer. 

4 Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin ; et les oiseaux du ciel sont venus et ont tout mangé. 

5 D’autres sont tombés dans les endroits pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont aussitôt levé parce qu’ils n’avaient pas de terre en profondeur ; 

6 le soleil étant monté, ils ont été brûlés et, faute de racine, ils ont séché. 

7 D’autres sont tombés dans les épines ; les épines ont monté et les ont étouffés. 

8 D’autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. 

9 Entende qui a des oreilles ! » […]


Interprétation du semeur

18 « Vous donc, écoutez la parabole du semeur. 

19 Quand l’homme entend la parole du Royaume et ne comprend pas, c’est que le Malin vient et s’empare de ce qui a été semé dans son cœur ; tel est celui qui a été ensemencé au bord du chemin. 

20 Celui qui a été ensemencé en des endroits pierreux, c’est celui qui, entendant la Parole, la reçoit aussitôt avec joie ; 

21 mais il n’a pas en lui de racine, il est l’homme d’un moment : dès que vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe. 

22 Celui qui a été ensemencé dans les épines, c’est celui qui entend la Parole, mais le souci du monde et la séduction des richesses étouffent la Parole, et il reste sans fruit. 

23 Celui qui a été ensemencé dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et comprend : alors, il porte du fruit et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. » […]


Le grain de moutarde

31 Il leur proposa une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à un grain de moutarde qu’un homme prend et sème dans son champ. 

32 C’est bien la plus petite de toutes les semences ; mais, quand elle a poussé, elle est la plus grande des plantes potagères : elle devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent faire leurs nids dans ses branches. »


Le levain

33 Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme prend et enfouit dans trois mesures de farine, si bien que toute la masse lève. »


Pourquoi Jésus parle en paraboles

34 Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans paraboles, 

35 afin que s’accomplisse ce qui avait été dit par le prophète : J’ouvrirai la bouche pour dire des paraboles, je proclamerai des choses cachées depuis la fondation du monde.