dimanche 25 juin 2023

Lc 10, 25-37

 Lectures bibliques : Ps 23 ; Mt 16, 24-26 ; Lc 10, 25-37 : voir textes en bas de cette page. 

Thématique : compassion, disponibilité et dépassement de soi 

Prédication de Pascal LEFEBVRE – 25/06/23 – Bordeaux (temple du Hâ) – Culte avec baptême et bénédiction de mariage 



* Vous avez peut-être remarqué le vocabulaire employé par l’évangéliste Luc dans cette petite histoire bien connue, dite du « bon samaritain ». 


Le Samaritain en question 

- est d’abord ému aux entrailles, c’est-à-dire saisi de compassion.
- Ensuite, il s’approche, il panse les blessures de l’homme à terre, lui donne les premiers soins avec les remèdes thérapeutiques de l’antiquité : de l’huile et du vin.
- Ensuite, il le transporte sur sa monture (sans doute un âne) pour le conduire à une auberge,
- Là, à nouveau, il prend soin de lui.
- Et, enfin, le lendemain, il paie l’aubergiste en lui disant : « prends soin de lui ». 


C’est tout une éthique du soin qui est prôné par Jésus, à travers cette parabole. 


Être le prochain d’autrui, de celui qui est dans le besoin ou victime de blessures, ce serait prendre soin de lui… ou dit autrement à la fin de l’épisode, ce serait avoir de la miséricorde, éprouver de la compassion. 


Et Jésus en rajoute une couche en disant au légiste ainsi qu’à l’auditeur de l’évangile : « va et toi aussi fais de même ! »


« Miséricorde et compassion » : des mots qu’on n’emploie plus beaucoup dans la vie quotidienne d’aujourd’hui… et je n’ai pas souvenir dans mon parcours scolaire – enfant ou adolescent - qu’un professeur des écoles ou un enseignant m’ait un jour parlé de « miséricorde ou de compassion » comme des valeurs fondamentales… 


Je crois, en fait, qu’il n’y a qu’à l’école biblique, au catéchisme, au culte le dimanche qu’on a pu me dire que c’était essentiel… et même quelque chose qui donne la vie… puisqu’il s’agit bien de cela dans notre passage : il s’agit pour le légiste de savoir comment « hériter la vie éternelle », comment recevoir la vie en plénitude, comment trouver ce qui fait vivre. Et Jésus pointe notre relation à Dieu et au prochain. 


« Aimer son prochain », ce serait accepter d’en prendre soin, ce serait le contraire de l’indifférence. « Aimer » serait synonyme de « vie ». 


* En y regardant de plus près, il y a un point qui peut nous frapper dans cette histoire, c’est la disponibilité du samaritain… le temps qu’il prend pour s’occuper de l’homme blessé. 


Bien sûr que ce samaritain est comme nous : il a sûrement un programme prévu et un emploi du temps bien chargé… il a certainement mille choses à faire… un agenda bien rempli… mais pourtant, il fait quelque chose d’exceptionnel : devant la souffrance d’autrui, il s’arrête, il met entre parenthèses son quotidien, toutes ses activités… il accepte de stopper tout autre chose, pour prendre le temps nécessaire avec l’homme atterré. 


Il y a là un enseignement pour nous… car c’est un vrai problème dans notre société et notre monde, où l’on court toujours après le temps, où il faut avancer, rentabiliser chaque instant et performer… nous ne prenons pas toujours le temps de nous arrêter, de prioriser… et d’accepter de lâcher notre programme, de nous rendre disponibles pour les autres … même si ça perturbe nos habitudes et nos tâches quotidiennes. 


C’est donc une parabole du « prendre soin », du « care »… mais aussi de la « disponibilité », qui nous est proposée. 


Et si ce fameux samaritain se rend disponible, c’est qu’il est saisi de compassion. En fait, il ne peut pas faire autrement : c’est plus fort que lui ! il est pris aux tripes !

Il est littéralement « ému aux entrailles » par la situation de cet homme (nous dit l’évangéliste Luc).

Autrement dit, son niveau de conscience, son ouverture aux autres, son niveau de compassion est bien plus élevé que les deux autres personnages de l’histoire. 


Et d’ailleurs cela peut nous interroger : 

Comment se fait-il que deux religieux : un prêtre et un lévite ne s’arrêtent même pas pour s’occuper de cet homme blessé ?  


Plusieurs hypothèses semblent possibles :

- Certains peuvent penser qu’ils sont tout simplement indifférents au sort de cet homme, qu’ils n’éprouvent pas de compassion devant la souffrance d’autrui … qu’ils sont, en quelques sortes, devenus « inhumains » face à la misère… comme si on pouvait s’habituer à celle-ci. 


- D’autre diront qu’ils n’ont pas le temps de se rendre disponibles… ils ont autre chose à faire : ce sont des religieux. Ils ont des obligations professionnelles. Ils doivent aller au temple pour préparer l’office… et c’est vrai que c’est important de ne pas arriver en retard au culte le dimanche matin… ils seraient donc trop pressés pour s’arrêter. 


- Plus sérieusement, je crois que c’est par peur qu’ils ont agi ainsi… c’est à cause des règles de pureté (inspirées du Livre des Nombres) qu’ils ne prennent pas soin de l’homme blessé. En effet, si l’homme à terre est réellement à demi-mort, s’il perd du sang… les religieux ne peuvent pas prendre le risque de le toucher…. car ils deviendraient « impurs » à leur tour, au contact du sang… et de fait, ils ne pourraient plus se rendre au temple à Jérusalem, pour participer à la vie cultuelle et rituelle… et il devraient attendre un temps de purification, d’au moins 7 jours. Ils veulent donc éviter la souillure et passent à bonne distance (cf. Nb 19, 11-16). Ils agissent ainsi par peur de l’impureté. 


Autrement dit, c’est juste une question de priorité. 


Cela nous montre à quel point, parfois, des conventions ou des règles religieuses, sociales, formelles, ou tout simplement l’indifférence, peuvent en fait nous rendre « inhumains » et nous pousser à devenir « insensibles » au sort d’autrui. 


C’est bien toujours le cas aujourd’hui, on peut le constater à travers bien des situations….

Lorsqu’on sait, par exemple, que des êtres humains sont enfermés dans des camps de rétentions, qui sont en fait des prisons, alors qu’ils n’ont commis aucun délit… mais juste parce qu’ils n’ont pas la bonne couleur de drapeau sur leur passeport… parce qu’ils ne sont pas nés au bon endroit… 

Alors qui reste-t-il pour s’en occuper, à part quelques associations comme La Cimade ?


Malheureusement, ce genre de situation existe partout dans le monde : des gens regroupés comme des animaux et parqués dans des camps de réfugiés… des gens isolés, malades ou affamés dont si peu personnes prennent vraiment soin… des enfants perdus et livrés à eux-mêmes dans les rues des capitales en Indes, à Madagascar ou ailleurs… et même en France dans certains cas. 


En fait, notre monde meurt d’indifférence… Et Jésus a bien raison de répondre à ce légiste que c’est en fait la miséricorde et la compassion qui donne la vie… car, le samaritain est certainement plus vivant d’avoir pris le temps de faire du bien à autrui… 

Et l’homme blessé va pouvoir reprendre des forces et retrouver la vie, parce qu’il a rencontré la compassion d’autrui au bord du chemin. 


*Alors, puisqu’il s’agit d’une parabole de la miséricorde et de la compassion, j’ai voulu regarder un peu ce que le dictionnaire nous en dit :


La « miséricorde », c’est la disposition à venir en aide à celui qui est dans le besoin, c’est la sensibilité au malheur d’autrui, qui pousse à agir ou à pardonner, par pure bonté ou générosité. 

Les synonymes sont : grâce, pitié, bonté, générosité, indulgence, humanité, charité, compassion….


Et la « compassion », c’est le fait d’entrer en résonance avec autrui. C’est ce sentiment qui nous fait éprouver la souffrance d’autrui. C’est le fait de ressentir ce que vit autrui, de s’attendrir, de se laisser toucher et même de partager les maux et les souffrances des autres. 


St Exupéry disait « On ne voit bien qu’avec le cœur ». 


Voilà donc le chemin dans lequel le Christ veut nous mener : il nous invite sans cesse à la fraternité… c’est-à-dire à ouvrir et écouter notre cœur.  


Lorsque le Christ dit ailleurs dans l’évangile "Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive."… il n’est pas en train de faire l’éloge de la souffrance… mais il est en train de dire qu’il vaut la peine de renoncer à son égoïsme, à l’idée d’un bonheur égocentrique, « chacun pour soi », pour prendre sa part de fardeau… et le porter avec les autres… pour les en soulager un peu.

C’est le chemin d’une meilleure justice, d’une vraie fraternité qu’il nous propose… 


Que ce soit dans la parabole du jugement dernier (Mt 25) …ou dans les Béatitudes (Mt 5)… Jésus annonce que nous sommes tous liés… qu’il n’y a pas de bonheur « chacun pour soi »… car c’est aussi un chemin de bonheur de venir en aide à autrui, d’éprouver de la compassion, de faire acte de générosité, de bonté… et de créer du soulagement, du « relèvement » et du réconfort autour de soi… c’est un chemin de vie et d’humanité. 


Ce que Jésus propose, c’est en fait de renoncer à maîtriser seul son existence, pour entrer dans la vie qui va au-delà de soi. 

Être disciple du Christ, c’est accepter – avec confiance - de s’engager dans ce chemin d’amour des autres, au risque - comme Jésus - d’y laisser des plumes… mais avec la satisfaction d’avoir suscité la vie et d’avoir fait du bien. 

Car nous sommes là pour ça : donner le meilleur de nous-mêmes… et transmettre de la lumière, de la paix, du soulagement, de la réconciliation, de la joie. 

C’est cela être « disciples » du Christ : impulser l’amour et le règne de Dieu autour de nous.  


Le chemin de miséricorde et de compassion que Jésus est venu ouvrir, ce n’est certainement pas la tranquillité, mais c’est plutôt le fait de faire confiance à Dieu quoi qu’il arrive, c’est le choix d’inscrire son existence dans la foi, comme une promesse de vie, comme un surcroît de vie ! C’est ce que promet Jésus : "Qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile, la sauvera."


*Lorsque Jésus invite ses disciples à la miséricorde, il ne fait rien d’autre, en réalité, que de nous appeler à imiter Dieu, qui est le Père de toute miséricorde. 


« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » (Lc 6, 36) dit le Christ dans l’évangile de Luc. 


Précisément, nous pouvons être miséricordieux, parce que Dieu l’est avec nous… et avant nous… Parce que nous avons conscience que nous sommes au bénéficie de sa grâce, de son amour, de sa générosité… nous pouvons à notre tour, la vivre et la transmettre. 


En fait, nous sommes appelés à partager ce que nous recevons de Dieu : cette grâce, cette confiance, cette bonté, cette compassion, cette lumière que Dieu nous offre, nous pouvons bien en distribuer un peu… car Dieu nous en redonne chaque jour… nous n’en manquons jamais. 


C’est le fait de savoir que Dieu nous aime sans limite… qui nous pousse, à notre tour, à faire des choses extraordinaires. 


* Et ce que nous considérons comme quelque chose d’extraordinaire varie en fait selon les individus :

Qu’est-ce que ce samaritain a vraiment réalisé d’exceptionnel – me direz-vous ?


- Il s’est laissé émouvoir… certes !
- Il s’est rendu disponible… et a pris soin de son prochain… c’est entendu !
- Mais avouez que ce qu’il fait d’exceptionnel… et même d’un peu fou… c’est à la fin… lorsqu’il sort quelques pièces de sa proche et les donne à l’aubergiste en disant : « Aie soin de lui, et, ce que tu dépenseras en plus - dit-il - je te le paierai moi-même à mon retour »


Il fait là quelque chose d’exceptionnel, car il n’hésite pas à se lancer dans l’inconnu. 


Il donne à l’aubergiste une sorte de chèque en blanc. 

Il s’engage à payer à son retour, les dépenses supplémentaires occasionnées par le blessé. Il ne spécifie aucun chiffre, il ne met aucune condition, aucune limite. 


C’est là l’inouï de son geste : le dépassement des limites !

Son élan de don, de générosité n’est pas conditionné, ni cadré… il est confiant et illimité. 


Une chose est de donner une aide limitée et d’en assumer les frais : c’est déjà beau !

Mais c’est autre chose de s’engager à un « plus » indéfini : il franchit là le pas de la foi… 


C’est précisément à ce « plus » indéfini que le Seigneur nous appelle… et pas seulement dans le domaine de l’aide charitable… il nous appelle à un « plus » indéfini dans tous les domaines de la vie…  C’est le dépassement de soi par la confiance et par l’amour !


Ne pas seulement penser en termes raisonnables… dans le champ circonscrit d’une morale close… mais oser dépasser les peurs… ouvrir les portes fermées… fouler aux pieds les frontières… se dépasser en écoutant son cœur et sa compassion… accepter de suivre le Christ sur des chemins inattendus… voilà où nous rencontrerons la vie en plénitude : la vie éternelle ! 


* Pour conclure… 


Nous pouvons donc tirer des enseignements de vie … pour notre existence personnelle… dans cette parabole : 


Jésus nous rappelle à travers cette petite histoire que le prochain n’est pas seulement le compatriote, ni le coreligionnaire… le prochain, c’est tout homme, toute femme, à commencer par celui qui souffre. 


Tout homme est l’image de Dieu… y compris celui qui est au bord du chemin. Chaque homme a une dignité qui dépasse sa situation, ses errements et ses échecs. 


Dire que l’homme est l’image de Dieu, ce n’est pas seulement reconnaitre un droit à chacun, c’est affirmer aussi la dignité de ceux dont l’image divine est marquée par la vulnérabilité… ceux que l’on trouve au bord du chemin… ceux même dont l’image divine peut sembler provisoirement atteinte ou abimée… ceux dont l’image divine peut parfois paraître perdue dans les névroses et les psychoses, dans la maladie ou encore dans les drogues, les violences et la criminalité, ou simplement la médiocrité. 


Une telle affirmation n’a rien d’évident aujourd’hui, tant le poids de la misère s’est accru… tant les lois de l’économie poussent à marginaliser le soi-disant « inutile » ou « l’assisté »… et à sélectionner celui qui est performant et rentable, et qui mérite de vivre. 


Le Christ vient s’opposer à cette idée de sélection « naturelle » ou « économique » … il vient ouvrir un espace et une route à celui qui est toujours un frère… même s’il semble être à un moment donné le plus petit parmi les frères : le malades, l’isolé, l’affamé, le prisonnier. 


Le prochain, c’est celui que Dieu met sur notre route… celui dont je décide de me faire proche… celui par qui j’accepte de me laisser émouvoir… celui dont j’accepte d’écouter la détresse… celui qui a besoin de ma compassion… et à qui je peux rendre un service. 


Et je suis aussi parfois celui-là… celui qui est sur le bord de la route et qui a besoin du secours d’un prochain. 


Le Christ nous invite donc à cette compassion… à nous laisser toucher par la vulnérabilité d’autrui… qui nous renvoie à notre propre vulnérabilité … puisqu’elle appartient à notre condition humaine… 


Mais, à bien y regarder, cette parabole va même plus loin… puisqu’à travers ce samaritain, le Christ nous invite à un dépassement : 

Oser la générosité, au-delà de toute limite et tout jugement. C’est le dépassement de soi par l’amour. 


Ce dépassement est possible parce que nous avons une espérance : Nous savons que Dieu croit en nous… il nous espère… il nous croit capables du meilleur…

Alors, nous aussi, nous pouvons croire au meilleur de l’autre… 

Puisqu’un chemin est toujours ouvert et possible avec Dieu. 

Puisqu’il nous donne chaque jour son Esprit saint, son souffle, son élan vital… pour soulever nos existences, les transformer et les transfigurer !


« Va et toi aussi fais de même ! » 

C’est un appel… un élan vital qu’il nous donne. 

Et il ajoute « Fais cela et tu vivras » ! (cf. Lc 10, 28).


Amen. 


Lectures bibliques 


Psaume 23 - Traduction de Louis Segond, 1910

1 L'Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.

2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles.

3 Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom.

4 Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent.

5 Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires ; Tu oins d'huile ma tête, Et ma coupe déborde.

6 Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront Tous les jours de ma vie, Et j'habiterai dans la maison de l'Éternel Jusqu'à la fin de mes jours.


Matthieu 16, 24-26 - Comment suivre Jésus


24 Puis Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut me suivre, qu'il s'abandonne lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive. 

25 En effet, celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. 


Luc 10, 25-37 - Qui est mon prochain ? La parabole du Samaritain

25 Un spécialiste des Écritures intervint alors. Pour tendre un piège à Jésus, il lui demanda : « Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? » 

26 Jésus lui dit : « Qu'est-il écrit dans notre Loi ? Comment le comprends-tu ? » 

27 Il répondit : « “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force et de toute ta pensée.” Et aussi : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” » 

28 Jésus lui dit alors : « Tu as bien répondu. Fais cela et tu vivras. » 


29 Mais le spécialiste des Écritures voulait se justifier. Il demanda donc à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » 

30 Jésus répondit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho lorsque des brigands l'attaquèrent, lui prirent tout ce qu'il avait, le battirent et s'en allèrent en le laissant à demi-mort. 

31 Par hasard, un prêtre descendait cette route. Quand il vit le blessé, il passa de l'autre côté de la route et s'éloigna. 

32 De même, un lévite arriva à cet endroit, il vit le blessé, passa de l'autre côté de la route et s'éloigna. 

33 Mais un Samaritain, qui voyageait par là, arriva près du blessé. Quand il le vit, il fut bouleversé (ému aux entrailles). 

34 Il s'en approcha davantage, versa de l'huile et du vin sur ses blessures et les recouvrit de pansements. Puis il le plaça sur sa propre bête et le mena dans une auberge, où il prit soin de lui. 

35 Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et lui dit : “Prends soin de lui ; lorsque je repasserai par ici, je te paierai moi-même ce que tu auras dépensé en plus pour lui.” »


36 Jésus ajouta : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de l'homme attaqué par les brigands ? » 

37 Le spécialiste des Écritures répondit : « Celui qui a été bon pour lui. » 

Jésus lui dit alors : « Va et toi aussi, fais de même. »

dimanche 18 juin 2023

Meditation Mt 9,36 - 10,8

 Mt 9, 36 – 10, 8 

Médiation pour RCF Bordeaux - Dimanche 18/06/23

https://www.rcf.fr/vie-spirituelle/priere-rcf-bordeaux?episode=383885


35Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il y enseignait dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. 

36Voyant les foules, il fut pris de pitié pour elles, parce qu’elles étaient harassées et prostrées comme des brebis qui n’ont pas de berger. 

37Alors il dit à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; 

38priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. »


1Ayant fait venir ses douze disciples, Jésus leur donna autorité sur les esprits impurs, pour qu’ils les chassent et qu’ils guérissent toute maladie et toute infirmité.

2Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, que l’on appelle Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; 

3Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le collecteur d’impôts ; Jacques, fils d’Alphée et Thaddée ; 

4Simon le zélote et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.

5Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville de Samaritains ; 

6allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. 

7En chemin, proclamez que le Règne des cieux s’est approché. 

8Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.



Ce passage nous interroge sur plusieurs points :


- D’abord, quelle est notre direction ?


A son époque, Jésus voit beaucoup de personnes qui vivent dans des situations de précarité… des situations pénibles ou douloureuses : misère, isolement, peine, maladie, … et il s’aperçoit que beaucoup sont perdus et désorientés… sans but… sans visée. 


C’est peut-être aussi parfois notre cas ! Peut-être que nous avons la chance d’avoir des conditions de vie meilleures, de ne pas connaître les mêmes soucis, mais cela ne veut pas dire – pour autant – que nous ayons un but, une direction… que nous sachions vraiment quelle orientation donner à notre vie : 


Quels sont nos projets ? nos priorités ? vers où voulons-nous aller ? Qu’avons-nous à faire sur cette terre, pour les jours qui nous restent à vivre ? Quel est l’essentiel ? quelles voix écoutons-nous ? Quels chemins empruntons-nous ?


Lorsque nous commençons à nous mettre à l’écoute de l’évangile, nous entrons dans la confiance et l’espérance… nous pouvons nous mettre à suivre Jésus et ses enseignements… recevoir l’Esprit saint comme une lumière, pour nous guider et nous éclairer… et cela nous donne de l’énergie et une nouvelle direction de vie centrée sur l’amour… notre conscience s’élargit… et nous distinguons ainsi ce qui est important dans cette vie / ce qui est durable ou provisoire… ce qui est prioritaire ou secondaire. 


- La 2ème question que ce passage nous pose, c’est la participation à cette mission de disciples ou d’envoyés que le Christ nous propose. 


Jésus constate que les ouvriers du Royaume de Dieu sont peu nombreux, c’est pourquoi, il veut faire appel à d’autres… appel à nous !


La mission offerte est d’annoncer la Bonne Nouvelle en parole et en actes : cette Bonne Nouvelle, c’est que Dieu est Lumière et Amour… et que nous pouvons recevoir sa force : son Souffle, son Esprit, son énergie en nous, dans notre vie… dans notre intériorité… pour qu’elle nous transforme… et pour pouvoir la transmettre. 


On le voit avec les disciples que Jésus choisit : 

Il leur transmet son Souffle, il leur donne son autorité sur les esprits impurs… et il les envoie ensuite en mission : proclamer que le Règne de Dieu s’est approché… leur dire que l’Esprit de Dieu est là, disponible et offert pour tous, qu’il peut imprégner et habiter dans nos cœurs… et, grâce à Lui… il est possible de recevoir un nouveau dynamisme, une vitalité nouvelle, une puissance de vie venant de Dieu… permettant de guérir, de purifier, de libérer, d’apporter le salut. 


[En même temps que la confiance en un Dieu d’amour, Jésus donne cette force, cet Esprit d’amour à ses disciples, pour leur permettre de transmettre, à leur tour, ce Souffle nouveau : un Esprit qui dynamise, qui ranime, qui relève… qui guérit.]


Autrement dit, l’évangile affirme que la Confiance et l’Esprit saint ont une action thérapeutique : l’amour de Dieu est une puissance de guérison, et nous sommes envoyés – comme disciples – pour transmettre cet amour bienfaisant autour de nous !


Mt 9,35 - 10,8

Lectures bibliques : Ez 34, 1-11.16 ; Mt 9, 35- 10,8 ; Ac 3, 1-10 : voir en bas de cette page 

Thématique : Quand le bon berger nous envoie en mission

Prédication de Pascal LEFEBVRE - 18/06/2023 – Bordeaux (temple du Hâ)


Notre passage de ce jour pose plusieurs questions :


  • - D’abord, quelle est notre direction ? Quel est notre guide dans cette existence ?


A son époque, Jésus voit beaucoup de personnes qui vivent dans des situations pénibles et douloureuses : misère, précarité, isolement, peine, maladie, … et il s’aperçoit que beaucoup sont perdus et désorientés… sans but… sans visée. 


C’est le constat que dresse l’évangéliste Matthieu : 

Jésus est touché par ces personnes « fatiguées et abattues » ; il est saisi (« ému aux entrailles », dit le texte grec) par ces personnes qui sont « comme des moutons qui n’ont pas de berger ». 


Et c’est peut-être aussi notre cas !


Aujourd’hui, dans notre monde, certains sont écrasés par les bombes, épuisés par les famines ou victimes d’oppressions politiques ou religieuses.  


Ici, en France… pour la plupart d’entre nous, nous avons la chance d’avoir des conditions de vie meilleures, de ne pas être harassés par la misère… de ne pas connaître les mêmes soucis que les contemporains de Jésus, mais cela ne veut pas dire – pour autant – que nous ayons forcément un but, une direction… que nous sachions vraiment quelle orientation donner à notre vie. 


Beaucoup de nos concitoyens sont en réalité sans perspectives dynamisantes pour leur vie spirituelle. Il faut bien reconnaître la morosité ambiante et le manque de confiance en l’avenir.


Et nous-mêmes … Quels sont nos projets ? nos priorités ? 

Vers où voulons-nous aller ? 

Qu’avons-nous à faire sur cette terre, pour les jours qui nous restent à vivre ? 

Quel est l’essentiel ? quelles voix écoutons-nous ? Quels chemins empruntons-nous ? Quel guide suivons-nous ?


Face aux âmes éprouvées et désorientées… la réaction de Jésus est « la compassion ». Dans l’évangile, cette compassion se transforme en action selon deux modalités :


  • - D’une part, la prédication évangélique, l’enseignement destiné à restaurer la confiance et annoncer la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu. Celle-ci permet à chacun de prendre conscience qu’il n’est pas seul : que Dieu nous aime et nous soutien lors de notre pèlerinage sur cette terre. 


  • - Et, d’autre part, une activité thérapeutique : Jésus veut prendre soin des hommes et des femmes ; il veut les relever de tout ce qui les enferme et les paralyse. Il veut restaurer la vitalité dans les corps et les cœurs, pour permettre à chacun d’emprunter un nouveau chemin avec Dieu. 


C’est intéressant de noter qu’à l’origine de la mission évangélique du Christ, il y a un sentiment viscéral de compassion : 

Jésus ressent nos malheurs, il voit quand nous sommes accablés. 

Et il nous offre la promesse que Dieu nous accompagne, qu’il nous donne son Saint Esprit, pour nous éclairer et nous guider. 


Il faut noter que ce constat fait par Jésus n’est pas nouveau, en réalité. 

Déjà, dans les livres prophétiques, autrefois, des porte-paroles comme Michée (1 R22, 17) ou Ézéchiel (dans le passage que nous avons entendu : Ez 34, 5ss), des prophètes constataient l’abattement des foules, qu’ils comparaient à des brebis désorientées qui sont dispersées sur les montagnes, parce qu’elles n’ont pas de berger attentionné pour les guider. 


Il faut aussi se souvenir de la prière de Moïse pour son successeur Josué, dans le livre des nombres (Nb 27, 16-17). 


Je cite : Moïse dit au SEIGNEUR : « Que le SEIGNEUR, le Dieu qui dispose du souffle de toute créature, désigne un homme qui sera à la tête de la communauté, qui sortira et rentrera devant eux, qui les fera sortir et les fera rentrer ; ainsi la communauté du SEIGNEUR ne sera pas comme des moutons sans berger. »


De tout temps, le constat est le même : les êtres humains ont besoin d’un vrai berger : un berger attentif, compatissant et attentionné pour les guider. 


Face à ce besoin, Jésus sollicite la prière des disciples : 

« La moisson est abondante – dit-il –, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. »


Rien ne va de soi : il faut toujours demander… il faut prier… il faut espérer que le Maître envoie des ouvriers en nombre suffisant, pour recueillir l’abondante moisson dans les greniers. 


Ainsi, le mandat missionnaire des disciples commence par la prière, en plus de la compassion. Il faut nous en souvenir !

Nous sommes invités à demander à Dieu des forces vives … des forces humaines, pour travailler avec le Christ… car le besoin est là.


L’image de la « moisson » utilisée par Jésus, évoque ici l’idée de rassemblement : le rassemblement des brebis perdues de la maison d’Israël. 

Le peuple juif est comparé à un champ d’épis de blé prêts pour la moisson. Cela signifie que l’attente messianique d’Israël est maintenant arrivée à maturité. 


Il ne manque que d’envoyer au Christ des aides : un bon nombre d’ouvriers « sympathisants », de colporteurs de la Bonne Nouvelle. 


Bien sûr, depuis 2000 ans, le contexte a beaucoup changé. Mais, la joyeuse annonce de l’évangile a toujours besoin d’ouvriers, pour relayer la prédication de Jésus. 


Et c’est nous, tous ensemble, dans l’Église, qui sommes désormais appelés à la transmettre et à dire au monde que le Christ est notre bon berger… celui que Dieu a envoyé… pour nous guider sur le bon sentier. 


A ceux qui sont perdus ou dispersés, comme s’ils ne trouvaient plus la route du retour vers la bergerie… à ceux qui sont fatigués et abattus, parce qu’ils sont privés d’un guide pour les orienter et les réconforter … nous sommes appelés à témoigner de Celui qui est, pour nous, le bon berger… celui qui nous ouvre le chemin vers le Père.


  • - La suite de notre passage répond également à une autre question : Quel est précisément le contenu de la mission que Jésus confie aux disciples envoyés ? de quoi sont-ils chargés ? et nous-mêmes, que pouvons-nous faire ?


« Ayant fait venir ses douze disciples, Jésus leur donna autorité sur les esprits impurs, pour qu’ils les chassent et qu’ils guérissent toute maladie et toute infirmité ».


Remarquons déjà que les disciples missionnaires sont investis de la même « autorité » que le Christ qui les a envoyés. 

Le principe rabbinique est que « l’envoyé est égal à celui qui l’envoie » : il en est le représentant physique. 


En ce sens, Luther disait que nous sommes appelés à être des « petits christ » à la suite du Christ. 


Jésus précise le contenu de cette mission :

« En chemin, proclamez que le Règne des cieux s’est approché. 

Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. »


La mission offerte est d’annoncer la Bonne Nouvelle en parole et en actes :


  • - La parole consiste à porter – de la même manière que Jean le Baptiste et Jésus – l’annonce de la proximité du Royaume de Dieu. 


En Jésus Christ, Dieu a manifesté sa proximité et son salut. 

Il s’est rendu présent et agissant… il nous offre désormais son Souffle, son Esprit saint. 


La Bonne Nouvelle est donc là, à notre portée : 

Dieu, qui est Lumière et Amour, est venu se communiquer… il se donne ! Nous pouvons désormais recevoir sa force : son Souffle, son Esprit, son énergie en nous, dans notre vie… dans notre intériorité… pour qu’il nous transforme… pour qu’il nous soigne… et pour pouvoir transmettre son amour autour de nous. 


  • - Précisément, et c’est le deuxième aspect, cette présence offerte de Dieu a un effet concret dans la vie de ceux qui la reçoivent. Elle peut avoir une action thérapeutique, dans la mesure où la présence du Souffle de Dieu vient, à la fois, nous libérer de nos enfermements, nous délivrer de nos peurs et de nos blocages… et nous apporter un nouveau dynamisme, une vitalité nouvelle, une puissance de vie venant de Dieu… permettant de retrouver équilibre, fluidité et vie, en nous, dans nos relations avec les autres et avec Dieu.   


En relisant / ou en redécouvrant ce passage ce matin / certains peuvent s’étonner que le Christ envoie ses disciples dans le monde avec une mission thérapeutique. 


S’agit-il d’une guérison du corps, de soins spirituels ou relationnels ? 


Dans les guérisons qui précèdent, le Christ rétablit la relation de l’homme, la femme ou l’enfant à son corps, à son âme, à son esprit. 

Puis la personne repart vers son entourage familial, communautaire, et peut-être vers Dieu : l’homme y est vu comme un être de relation.


L’être humain retrouve sa vitalité lorsqu’il est en contact avec son âme… avec son vrai Soi… et lorsque l’énergie circule en lui-même… lorsqu’il n’y a plus de blocage… que les relations sont rétablies en lui et avec les autres.


Dans l’envoi en mission, chaque disciple est à son tour appelé et défini dans sa relation à un autre disciple. Ils sont ainsi présentés par deux, comme s’il s’agissait pour eux de travailler ensemble… 

Ensemble, ils sont appelés à devenir des ouvriers, des collaborateurs, pour assister le Christ et récolter la moisson.


Comment transposer et actualiser cet appel du Christ ? 

Quels sont les besoins pour aujourd’hui ?


Il me semble que partout autour de nous des hommes et des femmes ont encore besoin de libération et de guérison. 

Car, bien que notre monde soit très différent aujourd’hui, nous devons être sensibles à l’état de perte de repères, au découragement et la désespérance autour de nous. Tout cela est dû, entre autres, à la perte du lien social et communautaire. 


Il y a quelques années, une enquête a été faite au Japon sur la « pauvreté relationnelle ». Cette forme d’isolement traverse nos sociétés de manière alarmante. 

L’absence de relation de parole échangée est une forme de mort. 


Elle s’est accrue au Japon lorsque les systèmes d’autorité traditionnels se sont effondrés. Des réseaux se sont alors mis en place pour aider à lutter contre la pauvreté relationnelle qu’accompagne le plus souvent la pauvreté économique. 

Cette nouvelle approche constitue un changement d’attitude sociale, car elle invite à participer à une forme de militantisme ou d’engagement, pour lutter contre l’isolement. 


Notre société française est aussi marquée par ce mal : non seulement par la solitude, mais aussi par le sentiment d’isolement. 

D’ailleurs, l’Église tente de lutter contre ce sentiment en proposant des visites pastorales ou des groupes de visiteurs… en organisant des évènements, des conférences, des ateliers de différentes natures…. 

Il s’agit de trouver de nouveaux ouvriers pour répondre à cette soif de rencontres qui déborde largement les murs religieux, car « la moisson est grande »… et le Christ nous inviterait certainement aujourd’hui à nous joindre à l’appel des disciples, pour guérir les voix silencieuses des personnes les plus isolées.


C’est particulièrement intéressant que Jésus confie cette mission thérapeutique à ses disciples, car nous avons tendance à l’oublier : 

Le spirituel n’est pas dans une sphère déconnectée de notre réalité physique. 


Aujourd’hui d’ailleurs, nous avons tendance à parler en terme « d’énergie » ou de « vibrations ». C’est une manière de dire que les niveaux de réalité (corporel, émotionnel, relationnel, spirituel) dans lesquels nous vivons, ne sont pas séparés et indépendants les uns des autres.


Lorsque nous expérimentons l’Evangile comme une réalité existentielle : il a une action libératrice et thérapeutique en nous. 

Se savoir aimés de Dieu… ressentir son amour en nous… dans notre intériorité… ouvrir notre conscience et notre cœur au vent de Dieu, à son Souffle … quelles que soient les difficultés que nous pouvons traverser… c’est comme un baume apaisant et régénérant pour notre âme et notre corps. 


Lorsque nous commençons à nous mettre à l’écoute de l’évangile, nous entrons dans la confiance et l’espérance… nous pouvons nous mettre à suivre Jésus et ses enseignements… recevoir l’Esprit saint comme une lumière, pour nous guider et nous éclairer… et cela nous donne de l’énergie et une nouvelle vitalité… et une direction de vie centrée sur l’amour… 


Dès lors, notre conscience s’élargit… nos priorités changent… et nous distinguons peu à peu ce qui est important dans cette vie : ce qui est durable ou provisoire… ce qui est prioritaire ou secondaire. 


L’Esprit saint, le Souffle de Dieu nous sauve ainsi de nos enfermements, de nos scléroses, de nos paralysies… il vient nous mettre en mouvement… et nous fait entrer dans une vie renouvelée. 


La foi, la spiritualité, l’ouverture à Dieu peuvent ainsi ouvrir les portes de notre cœur… elles ont une action transformatrice et régénératrice.   


Nous pouvons alors, à notre tour, devenir « témoins » de ce que l’Esprit du Christ réalise en nous : Nous pouvons devenir participants à cette mission d’annonce de la Bonne Nouvelle de l’Evangile en paroles et actes, comme le Christ nous y invite.


Le récit des actes des apôtres avec cette guérison extraordinaire réalisée par Pierre en est également une illustration (cf. Ac 3). 

Il nous rappelle que Jésus nous invite à vivre cette mission dans l’Église… qui est appelée à être une église de témoins : 


En même temps que sa confiance, Jésus nous donne donc cette force de transmettre… de communiquer cet Esprit d’amour que nous recevons de Dieu… pour dire ce que ce Souffle nouveau peut réaliser : 


Car en opérant tant de guérison, Jésus a lui-même témoigner de l’action thérapeutique de l’Esprit saint : 

Il est venu parler d’un Dieu d’amour qui se donne lui-même, comme une Énergie nouvelle, comme un Souffle créateur ou récréateur, un Esprit qui dynamise, qui ranime, qui relève… qui guérit… qui ressuscite. 


Il me semble que c’est une très bonne nouvelle que nous rappelle l’Evangile de ce jour : 


La Confiance et l’Esprit saint que nous recevons du Père… ont une action libératrice et salutaire : 

L’amour de Dieu est une puissance de guérison.


Nous sommes envoyés en mission, pour transmettre cet amour bienfaisant autour de nous !


Ainsi nous pouvons dire, à la suite de l’apôtre Pierre :  

 « Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. » 


Prions donc que le Seigneur nous donne sa force dans cette belle mission. Et pour qu’il envoie d’autres ouvriers avec nous.  Amen. 



Lectures bibliques


Ez 34, 1-11.16 - Prophétie contre les bergers d’Israël / Contre les dirigeants d'Israël


1I l y eut une parole du SEIGNEUR pour moi : 

2 « Fils d’homme, prononce un oracle contre les bergers d’Israël (les dirigeants d’Israël), prononce un oracle et dis-leur, à ces bergers : Ainsi parle le Seigneur DIEU : Malheur aux bergers d’Israël qui se paissent eux-mêmes (qui ne prennent soin que d’eux-mêmes) ! N’est-ce pas le troupeau que les bergers doivent paître (dont ils doivent prendre soin) ? 

3 Vous mangez la graisse, vous vous revêtez de la toison, sacrifiant les bêtes grasses ; mais le troupeau, vous ne le paissez pas. (Vous n’agissez pas en berger.)

4 Vous n’avez pas fortifié les bêtes faibles, vous n’avez pas guéri celle qui était malade, vous n’avez pas fait de bandage à celle qui avait une patte cassée, vous n’avez pas ramené celle qui s’écartait, vous n’avez pas recherché celle qui était perdue, mais vous avez exercé votre autorité par la violence et l’oppression. 

5 Les bêtes se sont dispersées, faute de berger, et elles ont servi de proie à toutes les bêtes sauvages ; elles se sont dispersées. 

6 Mon troupeau s’est éparpillé par toutes les montagnes, sur toutes les hauteurs ; mon troupeau s’est dispersé sur toute la surface du pays sans personne pour le chercher, personne qui aille à sa recherche. 

7 C’est pourquoi, bergers, écoutez la parole du SEIGNEUR : 

8 Par ma vie – oracle du Seigneur DIEU – parce que mon troupeau a été razzié (livré aux ravisseurs), parce qu’il a servi de proie à toutes les bêtes sauvages, faute de berger, parce que mes bergers ne sont pas allés à la recherche de mon troupeau, mais que ces bergers se paissaient eux-mêmes sans faire paître mon troupeau (sans en prendre soin), 

9 bergers, écoutez donc la parole du SEIGNEUR : 

10Ainsi parle le Seigneur DIEU : Je viens contre ces bergers, je chercherai mon troupeau pour l’enlever de leurs mains, je mettrai fin à leur rôle de bergers, ils ne pourront plus se paître eux-mêmes ; j’arracherai mon troupeau de leur bouche et il ne leur servira plus de nourriture. 

11 Car ainsi parle le Seigneur DIEU : Je viens chercher moi-même mon troupeau pour en prendre soin. […]

16 La bête perdue, je la chercherai ; celle qui se sera écartée, je la ferai revenir ; celle qui aura une patte cassée, je lui ferai un bandage ; la malade, je la fortifierai. Mais la bête grasse, la bête forte, je la supprimerai ; je ferai paître mon troupeau selon la justice.


Mt 9, 35- 10,8 - Jésus et les foules sans berger / Mission des Douze

35 Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il y enseignait dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. 

36 Voyant les foules, il fut pris de pitié pour elles, parce qu’elles étaient harassées et prostrées comme des brebis qui n’ont pas de berger

37 Alors il dit à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; 

38 priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. »


1 Ayant fait venir ses douze disciples, Jésus leur donna autorité sur les esprits impurs, pour qu’ils les chassent et qu’ils guérissent toute maladie et toute infirmité.

2 Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, que l’on appelle Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; 

3 Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le collecteur d’impôts ; Jacques, fils d’Alphée et Thaddée ; 

4 Simon le zélote et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.

5 Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville de Samaritains ; 

6 allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. 

7 En chemin, proclamez que le Règne des cieux s’est approché. 

8 Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.


Ac 3, 1-10 - La guérison d’un infirme au temple

1 Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de trois heures de l’après-midi. 

2 On y portait un homme qui était infirme depuis sa naissance – chaque jour on l’installait à la porte du temple dite La Belle Porte pour demander l’aumône à ceux qui pénétraient dans le temple. 

3 Quand il vit Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, il les sollicita pour obtenir une aumône. 

4 Pierre alors, ainsi que Jean, le fixa et lui dit : « Regarde-nous ! » 

5  L’homme les observait, car il s’attendait à obtenir d’eux quelque chose. 

6 Pierre lui dit : « De l’or ou de l’argent, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ, le Nazôréen, marche ! » 

7 Et, le prenant par la main droite, il le fit lever. A l’instant même les pieds et les chevilles de l’homme s’affermirent ; 

8 d’un bond il fut debout et marchait ; il entra avec eux dans le temple, marchant, bondissant et louant Dieu. 

9 Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. 

10 On le reconnaissait : c’était bien lui qui se tenait, pour mendier, à la Belle Porte du temple. Et les gens se trouvèrent complètement stupéfaits et désorientés par ce qui lui était arrivé.