Lectures bibliques : Lc 1, 46-55 (Magnificat) ; Lc 6, 20-26 ; Lc 16, 19-31
Thématique : ouvrir son coeur et son porte-monnaie, pour aborder la vie comme un jeu coopératif.
Prédication de Pascal LEFEBVRE – 25/09/22 – Temple du HÂ – Bordeaux
Lecture biblique
Lc 16, 19-31
« Il y avait un homme riche qui s’habillait de pourpre et de linge fin et qui faisait chaque jour de brillants festins.
Un pauvre du nom de Lazare gisait couvert d’ulcères au porche de sa demeure.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses ulcères.
« Or le pauvre mourut et fut emporté par les anges au côté d’Abraham ; le riche mourut aussi et fut enterré.
Au séjour des morts, comme il était à la torture, il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare à ses côtés.
Alors il s’écria : “Abraham, mon père, aie pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre le supplice dans ces flammes.”
Abraham lui dit : “Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu ton bonheur durant ta vie, comme Lazare le malheur ; et maintenant il trouve ici la consolation, et toi la souffrance.
De plus, entre vous et nous, il a été disposé un grand abîme pour que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne le puissent pas et que, de là non plus, on ne traverse pas vers nous.”
« Le riche dit : “Je te prie alors, père, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père,
car j’ai cinq frères. Qu’il les avertisse pour qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture.”
Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent.”
L’autre reprit : “Non, Abraham, mon père, mais si quelqu’un vient à eux de chez les morts, ils se convertiront.”
Abraham lui dit : “S’ils n’écoutent pas Moïse, ni les prophètes, même si quelqu’un ressuscite des morts, ils ne seront pas convaincus.” »
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Prédication
Cette parabole s’adressait certainement au départ à un auditoire de Pharisiens, que Luc présente un peu plus tôt, comme des gens religieux qui respectaient les prescriptions de la Loi – au moins en apparence, de façon extérieure – et qui aimaient l’argent (v14).
Jésus dénonce, ici ou là, leur attitude hypocrite… car ils étaient peu accueillants et très critiques envers les autres, envers ceux qui n’agissaient pas comme eux.
Devant une telle assemblée, Jésus fait attention. Il ne veut pas crisper ses auditeurs… mais transmettre un message transformateur.
Aussi prend-il le parti de raconter une histoire, sous la forme d’une parabole… un peu à la manière d’un conte… afin de permettre à ceux qui l’écoutent avec une certaine raideur… de pouvoir éventuellement s’identifier aux personnages de l’histoire… et de décaler ainsi leur regard… d’entamer une réflexion… et de voir qu’il est peut-être temps de se mettre à l’écoute d’une Parole nouvelle… qui appelle un nouveau comportement.
La parabole est coupée en deux, avec un temps où les personnages vivent leur vie terrestre… et un temps où ils vivent dans l’au-delà, par-delà la mort.
L’histoire s’appuie sur le mythe du jugement dernier… jugement au cours duquel les défunts – soit au moment de leur mort – soit à la fin des temps – devront rendre compte de leurs actes… et recevoir une juste rétribution selon leurs œuvres :
Les uns pouvant être récompensés et obtenir une résurrection de vie… accédant à la consolation et au bonheur… imaginé comme un festin céleste… Et les autres pouvant être punis et obtenir la sentence d’une résurrection de damnation… les conduisant à une forme d’enfer, de torture ou de souffrance… qu’on visualise dans le monde souterrain du séjour des morts, lieu traditionnel de tourments pour les hommes condamnés.
Tout cela donne la frousse ! … et nous jette potentiellement dans l’angoisse. Car l’incertitude règne quant à notre propre sort futur !
De quel côté penchera la balance ? Où irons-nous ?
La fresque du jugement dernier de la cathédrale d’Albi - qui illustre le chapitre 25 de l’évangile de Matthieu – est le genre de scène que devait jeter les Chrétiens dans l’angoisse de la mort et du jugement à venir.
Que ce soit à travers la parabole du jugement dernier (Mt 25) ou celle du riche et de Lazare (Lc16), l’auditeur est appelé à une prise de conscience :
Ce qui se joue dans la vie terrestre – dans la partie actuelle du jeu de la vie – ne sera pas sans conséquence !
L’auditeur est désormais averti.
Car c’est bien la fonction d’un mythe : essayer de dire une vérité (une origine ou une fin) sous la forme d’une histoire imagée (qu’il ne faut pas prendre au 1er degré).
C’est un langage à part entière, qui se déroule au-delà de l’histoire, et qui a pour but de frapper les esprits… et de prévenir l’auditeur de ce qui peut l’attendre, s’il n’adopte pas dans cette vie présente, ici et maintenant, un nouveau comportement.
Le mythe a pour but d’éveiller l’esprit à une vérité… et d’appeler à un changement de mentalité.
Quelle est cette vérité ?
On pourrait la résumer de la façon suivante :
La vie est quelque chose de sérieux et de collectif.
Tu ne peux pas jouer la partie, tout seul, dans ton coin, comme un égoïste. Ce n’est pas un jeu compétitif, fondé sur l’indifférence, le chacun pour soi, ou la concurrence…
La vie est un jeu coopératif… si tu veux gagner la partie, il faut entrer dans le don et le don de soi. Car dans ce jeu, les joueurs doivent normalement œuvrer ensemble, afin de réussir un but commun (un salut collectif). Le jeu de la vie est fondé sur l’entraide, le partage et la solidarité… dit autrement, sur l’amour et la compassion.
Comme le disait Jésus : pour gagner la vie, il faut accepter de la risquer, de la perdre, d’entrer dans le don de soi :
« Qui veut sauver sa vie, la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle, la sauvera » (Mc 8,35)
Bien sûr, on peut être un peu gêné à la lecture de cette parabole pour plusieurs raisons :
- - D’abord, cette histoire de jugement dernier, peut nous sembler un peu caricaturale… et trop manichéenne. Dans la vraie vie, ce n’est pas tout blanc / tout noir. On fait tantôt de bonnes choses et tantôt de moins bonnes. On est parfois juste, parfois pécheur… parfois altruiste, parfois égoïste… Or, cette situation n’est pas vraiment envisagée dans la parabole.
- - Par ailleurs, on peut penser qu’effectivement, après notre vie terrestre, une lumière sera faite sur notre existence : cette lumière nous permettra de prendre conscience de ce que nous avons pu faire de bon, mais aussi des souffrances que nous avons pu infliger, consciemment ou inconsciemment… nous réaliserons nos manques de compassion… et peut-être pourrons-nous demander pardon pour tout cela… mais pour autant, peut-on sérieusement penser que Dieu risque de nous envoyer pourrir en enfer, pour l’éternité… sans nous donner une autre chance de pouvoir faire mieux ?
- - Enfin, en tant que Protestants, cette histoire de jugement et de rétribution uniquement fondée sur les œuvres peut nous interroger… nous qui croyons au salut par grâce, par le moyen de la foi… et pas en un Dieu qui compte les points :
Si tel était le cas, qu’en serait-il de l’amour de Dieu ? qu’en serait-il de la venue du Christ, de sa mort et e sa résurrection ? et qu’en serait-il de la foi, de notre confiance en la confiance de Dieu ?... Si tout se jouait uniquement en fonction de nos actions et nos mérites… alors notre théologie luthéro-reformée serait complètement à côté de la plaque !... et nous devrions nous sauver nous-mêmes, indépendamment du Christ et des autres … on en reviendrait, au fond, à un salut « chacun pour soi », par les œuvres de la Loi.
Il y aurait sûrement encore d’autres objections à cette vision de l’au-delà qui risquerait de nous figer dans la peur de mal faire… ou dans l’angoisse de ne jamais en faire assez, pour vraiment mériter notre paradis.
En même temps, il faut aussi l’avouer, ce genre de mythe a quelque chose de bon et sûrement de vrai… pas dans les images utilisées, qui restent assez simplistes et stéréotypées, dans la mesure où elles opposent un monde d’en bas sombre et rempli de souffrances… contre un monde d’en haut lumineux et bienheureux. … mais, dans le fait, que ce serait juste quand même que chacun à un moment donné puisse faire le point sur sa vie et rendre compte à Dieu.
Disons que le contraire, serait totalement injuste… en tout cas, à vues humaines.
Oui… ce serait totalement injuste que le riche, épouvantable, qui se moque bien de Dieu et des autres, qui a exploité des misérables toute sa vie… sans éprouver la moindre compassion… s’en sorte finalement tranquille ! … et que le pauvre, qui a vécu dans la misère, qui a toujours fait confiance à Dieu, en essayant de bien faire… ne soit pas enfin récompensé, après une vie si difficile :
Quel serait le sens de la vie, s’il n’y avait pas un jugement ou, au moins, un espoir de justice ?
Et ne peut-on pas penser que le premier attribut de Dieu, à côté de son amour, c’est aussi d’être juste : de relever le faible, celui qui souffre injustement.
Alors, oui… il y a sûrement quelque chose de vrai dans ce mythe du jugement dernier.
Sans doute, ne faut-il pas s’arrêter sur la simplicité des images… mais sur le fond : nous espérons tous que Dieu soit juste… qu’il permettra à celui qui a vécu une vie pauvre et misérable de goûter un jour à une forme de félicité céleste… Quant à la crapule qui a passé son temps à exploiter les autres, nous pouvons espérer – non pas qu’il sombre éternellement dans les souffrances : ce qui serait totalement insensé et disproportionné – mais qu’il trouve une autre chance de se racheter… qu’il ait la possibilité de rejouer la partie peut-être… que Dieu lui permette d’apprendre la compassion, d’éprouver la souffrance du pauvre… pour qu’il puisse changer, évoluer, prendre conscience du sens du jeu de la vie : qu’il puisse découvrir que c’est un jeu collectif et coopératif. Car c’est finalement ce que nous apprend la parabole.
D’ailleurs, cet espoir de justice, nous le retrouvons aussi bien dans les Psaumes que dans le Magnificat.
Comme dans la parabole du riche et de Lazare, le Magnificat annonce un renversement à venir : les riches et les orgueilleux seront abaissés… les pauvres seront relevés.
Lorsqu’on souffre – comme Job, par exemple – on ne peut que crier vers Dieu et espérer qu’enfin justice soit faite !
C’est un sentiment que nous pouvons éprouver devant l’injustice de certaines situations : que celui qui commet le mal, s’arrête enfin ; et que celui qui le subit, soit enfin consolé et relevé.
Revenons maintenant quelques instants sur notre parabole :
Le portrait des deux personnages est violemment contrasté :
- - D’un côté, un riche, anonyme… qui n’a pas de nom, qui n’est identifié que par sa richesse, et dont la vie se déroule dans le luxe et faste, puisqu’il vêtu de lin fin et fait chaque jour de brillants festins.
- - De l’autre, un pauvre, du nom de Lazare – qui signifie en hébreu « Dieu vient en aide / Dieu est mon secours ». Ce qui indique une vie en relation. Malheureusement, il est affamé, à la porte du riche, malade, couvert d’ulcères, avec pour seule compagnie des chiens errants, qui lèchent ses plaies, et le mettent en état d’impureté. Même les surplus du riche lui sont inaccessibles.
Ce qui fait problème dès le début de la parabole, c’est l’indifférence du riche, dont la porte reste fermée. C’est son manque de compassion à l’égard de celui qui vit dehors devant sa maison.
La parabole laisse entendre que la mort les atteint pareillement : ils meurent dans un destin identique, gommant toute différence économique et sociale.
De ce point de vue-là, cette petite histoire donne raison à Qohéleth (l’Ecclésiaste), le sage de la Bible : « tout est vanité et poursuite de vent »… qu’on soit sage ou sot… riche ou pauvre… juste ou injuste… nous finirons tous au même endroit.
Mais pourtant, c’est là, dans la parabole, que se joue un renversement de situation :
- - Lazare, maintenant cité en premier, est « emporté par les anges au côté d’Abraham » (v.22), à la place d’honneur du grand festin céleste attendu dans le Royaume.
- - Le riche, quant à lui, se retrouve dans le séjour des morts, l’Hades, lieu traditionnel des tourments pour les humains condamnés pour leurs fautes.
1er constat donc : entre vie et après-mort, le rapport haut / bas s’est complément inversé. Les premiers sont les derniers !
Ici, les deux mondes semblent totalement séparés et hermétiques. Puisqu’un abîme sépare le monde des bénis, de celui des damnés dans l’au-delà.
Pourtant, depuis le monde d’en bas – qu’on imaginait souterrain – celui qui était autrefois « le riche » lève maintenant les yeux vers le festin céleste, et tente d’engager un dialogue avec Abraham.
C’est alors que l’histoire nous propose d’entrer dans un premier dialogue (v24 à 31) :
Le riche – du côté du monde infernal réservé à la punition des pécheurs par la torture et le feu (cf. aussi Lc 3,9.16-17 ; 13,28), crie à l’aide et implore Abraham !
Il l’appelle « père » (manifestant ainsi son appartenance à la lignée des patriarches) et réclame que Lazare vienne le soulager par un peu d’eau.
Abraham lui répond gentiment « mon enfant » (reconnaissant par là sa condition de fils d’Abraham), mais il refuse de lui venir en aide.
Dans sa réponse, il oppose le bonheur / ou le malheur terrestre… à la souffrance / ou la consolation dans l’après-mort.
Le bonheur dont a été privé Lazare dans sa vie terrestre, lui est maintenant restitué dans l’au-delà.
Et inversement pour l’homme riche.
On assiste ici à une parfaite transposition des Béatitudes selon Luc (cf. Lc 6, 20-26), sous la forme d’une parabole (Heureux les pauvres… / Malheureux les riches…).
Ce qui est notable, c’est à la fois l’inversion / le renversement des rôles, mais aussi le fait que le riche devient le demandeur, celui qui se souvient maintenant du pauvre Lazare (qui était pourtant sous ses yeux au quotidien) et qui souhaite que celui-ci lui rende un service (pour apaiser sa soif), alors que lui n’en avait vraisemblablement rendu aucun.
Dans l’au-delà, cela lui est donc refusé : C’est comme s’il était maintenant trop tard pour entamer une relation avec Lazare.
Dans le deuxième dialogue (v.27-31), l’homme riche d’autrefois semble faire preuve d’un certain altruisme (ce qui montre qu’il n’était pas complètement mauvais), puisqu’il demande à Abraham d’envoyer Lazare auprès des siens, pour les prévenir.
L’auditeur de cette histoire ne sait pas si les frères de l’homme riche sont au courant du danger potentiel qui les guette… mais l’auditeur, lui, c’est-à-dire « nous », qui écoutons cette histoire, nous sommes désormais informés, puisque nous avons la parabole de Jésus.
Ainsi donc, conscient du caractère définitif de sa situation, le riche tente d’en protéger sa famille.
Mais la réponse d’Abraham dit en quelque sorte que ce n’est pas nécessaire de répéter l’enseignement… car la Loi et les Prophètes ont déjà délivré ce message : les textes transmis insistent déjà suffisamment sur le nécessaire partage des biens.
Il suffit de les écouter… autrement dit, de les mettre en pratique.
Le riche insiste alors, à nouveau, proposant que l’inouï se produise en guise de nouvel avertissement :
« Si quelqu’un vient à eux de chez les morts, ils se convertiront » (v.30) dit-il.
Autrement dit, la résurrection d’un mort, devrait les conduire inévitablement à changer et à se convertir.
Bien évidemment, la réponse du patriarche Abraham cache une ironie qui n’échappe pas au lecteur chrétien de l’Evangile :
S’ils n’ont pas écouté les Écritures (dit-il), la résurrection de Jésus ne les convertira pas non plus (v.31).
Ceux qui n’ont pas écouté Moïse et les Prophètes, n’écouteront pas davantage le Christ, quand bien même il serait ressuscité des morts.
Contrairement aux autres paraboles, celle-ci ne comporte pas de leçon ni d’explication.
Ce qui invite le lecteur ou l’auditeur à la relire, pour en chercher lui-même le sens :
- - Alors, faut-il la recevoir comme une protestation prophétique qui dénonce l’arrogance et l’injustice des riches qui ne font rien pour les autres (cf. aussi Es 10, 1-3 ; Jr 5, 26-28 ; Am 5,7-15) ?
- - Est-elle destinée à troubler la tranquillité des riches qui se croient justes et qui oublient la misère autour d’eux… alors que leur richesse leur donne davantage de responsabilité ?
Elle invite, en tout cas, le lecteur à sortir de sa zone de confort !
- - A-t-elle pour visée de placer les riches devant l’irrévocable de la mort, qui peut advenir n’importe quand, pour signifier qu’il ne faut plus attendre pour faire le bien :
C’est aujourd’hui et maintenant qu’une attention aux plus pauvres est possible et nécessaire ! Il n’est donc plus temps d’attendre le lendemain pour agir et partager…
Car demain, peut-être, le « grand abime » séparera les élus des réprouvés : agissez donc, vous qui en avez les moyens, tant qu’il est encore temps !
Cette parabole a pour fonction – c’est certain – de nous secouer !
et de nous rappeler les règle du jeu de la vie :
Nous sommes dans un grand jeu coopératif !... pas un jeu individualiste, ni compétitif.
Cette nouvelle est à entendre dans notre actualité et notre monde d’aujourd’hui !
Elle nous rappelle aussi qu’il y a une urgence à agir :
On ne peut pas toujours remettre l’Evangile au lendemain.
Écouter la Parole, c’est la mettre en pratique !
En fait, pour Luc, les choses sont assez simples :
Pour suivre Jésus, il faut commencer par ouvrir son cœur et son porte-monnaie !
Aimer son prochain, signifie « aider son prochain »
« Chercher le règne de Dieu et sa justice » : ça ne peut se faire que de façon concrète… et ça commence par le partage et la solidarité… ici et maintenant !
Ne dis donc pas dans ton cœur ou dans ta tête : je changerai plus tard !
Fais-le dès maintenant !... Tu peux entrer dès aujourd’hui dans la fête du partage !
Amen.
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