Méditation Radio RCF Bordeaux – Mardi 27 septembre – Lc 9, 51-56 / Pasteur Pascal LEFEBVRE
Lc 9, 51-56
Or, comme arrivait le temps où il allait être enlevé du monde, Jésus prit résolument la route de Jérusalem.
Il envoya des messagers devant lui. Ceux-ci s’étant mis en route entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on ne l’accueillit pas, parce qu’il faisait route vers Jérusalem.
Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu tombe du ciel et les consume ? »
Mais lui, se retournant, les réprimanda.
Et ils firent route vers un autre village.
Méditation
Pour aller de la Galilée à Jérusalem, il faut traverser la Samarie, région mi- Juive mi- païenne.
La méfiance est mutuelle, car Juifs et Samaritains ne s’apprécient pas. Ils se considèrent les uns et les autres comme religieusement déviants.
On sait que les Samaritains se contentaient du seul Pentateuque – c’est-à-dire des 5 livres de la Torah. Et rendaient un culte à Dieu sur le mont Garizim. Ils ne partageaient ni les mêmes livres sacrés, ni le même calendrier, ni le même temple que les Juifs.
Pour préparer le voyage, Jésus envoie des messagers, qui entrent dans un village, où ils ne sont pas accueillis.
La raison invoquée serait le but du voyage : la ville de Jérusalem, honnie par les Samaritains.
Ceux-ci mépriseraient la ville sainte et son temple, qui entrait en concurrence avec leur lieu sacré : le mont Garizim.
Derrière ce refus d’hospitalité, se cache une certaine concurrence religieuse.
Les messagers envoyés par Jésus ne sont pas les bienvenus : ils sont vus comme des rivaux, des adversaires.
Face à cette situation, les disciples sont tentés de rendre le mal pour le mal. Et de prononcer sur ce village une parole de malédiction, en vue de lui infliger un châtiment comparable à celui de Sodome et Gomorrhe, qui aurait subi la destruction par le feu.
Mais Jésus n’est pas du tout dans cette optique, lui qui appelle inlassablement à bénir et non à maudire… lui qui invite à répondre au mal par un plus grand bien, afin de mettre un arrêt à la propagation du mal… Le maitre réprimande donc les disciples.
La confrontation est inutile.
Si ce village n’est pas prêt pour entendre l’Evangile, et la Bonne Nouvelle de la proximité du règne de Dieu, la solution la plus simple et la plus pacifique, consiste simplement à faire route ailleurs vers un autre village, plus accueillant.
Cette histoire nous livre un enseignement : lorsque quelqu’un nous considère - à tort - comme un adversaire, il est bon – parfois –
d’accepter de faire un pas de côté, plutôt que d’entrer en conflit.
Bien sûr, Jésus va plus loin.
Il nous propose davantage le chemin de la fraternité dans son sermon sur la montagne :
faire deux mille pas, avec celui qui nous force à en faire mille… tendre la joue de la réconciliation à celui qui nous traite en ennemi (cf. Mt 5)
Mais peut-être ne sommes-nous pas encore prêts à vivre l’exigence de cette Parole ?
Peut-être avons-nous encore du mal à élargir la définition de la fraternité jusqu’à la porter à tout autre être humain… quel que soit son origine ou sa religion ?
En attendant, mieux vaut éviter la confrontation ou le risque de rendre le mal pour le mal…
Il est parfois bon de savoir faire un pas de côté… pour éviter de se rendre malheureux ou de rendre malheureux autrui.
Mieux vaut choisir d’être heureux, plutôt que d’avoir raison et de propager le malheur.
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