dimanche 26 février 2023

Viens voir et va dire

Textes bibliques (lus pendant la méditation) : voir en bas de la page : Mt 11, 28-30 ; Mt 28, 18-20 ; Mc 5, 14-20 ; 1 Co 1, 18-25. 

Thématique : viens te ressourcer et va témoigner de ce que le Christ a fait pour toi. 


Prédication de Pascal Lefebvre - 26/02/23 – temple du Hâ - Bordeaux – Assemblée locale



Chers amis, j’ai l’occasion de croiser régulièrement des personnes éloignées de l’Église, à l’occasion d’obsèques ou de mariages. Et l’on me pose souvent des questions sur la religion ou l’Église… Finalement, à quoi ça sert la religion ? 

Évidemment posée de la sorte cette question est un peu étonnante, car elle a une visée « utilitariste »… On pourrait aussi la poser pour l’art, par exemple : l’Art, à quoi ça sert ?... Mais ça n’a pas trop de sens. 

La formulation de ce type de question est sans doute un peu maladroite ou contestable. Il y a, malgré tout, une réelle interrogation : pourquoi adhérer à une religion… pourquoi faire partie d’une Église aujourd’hui ? 


Je voudrais partager avec vous 3 de ces questions ce matin :

Quel est le but de la spiritualité ?

Quel était le but du Christ ?

Quel est le but de l’Église ?

Évidemment, ces sujets sont vastes… on ne peut pas traiter sérieusement de ces questions en quelques minutes… ce ne sera donc qu’une ébauche de réflexion : 


1ère question : Quel est le but de la spiritualité ?


Ouvrir la possibilité d’un lien, d’une relation avec une forme de transcendance : Dieu. 

La spiritualité (ou la religion) affirme une connexion possible avec une réalité transcendante : il est possible d’être relié à Dieu, de se connecter au divin, de vivre une relation spirituelle avec l’Éternel, l’Inconditionné. 

Cette relation nous transforme : elle vient changer notre état d’esprit, notre manière de penser, nos mentalités…. Elle vient ouvrir notre cœur… et du coup, elle a un impact dans notre vie relationnelle et quotidienne : elle nous permet d’avoir une conscience plus large, un cœur plus ouvert…. Et de mieux aimer les gens autour de nous… 


La spiritualité nous change personnellement et peut changer le monde peu à peu… parce qu’elle modifie notre rapport aux autres. 


Mais pour accéder à une forme de spiritualité, nous avons besoin d’un médiateur…. de quelqu’un qui nous accompagne sur le chemin : pour les Chrétiens, c’est le Christ : 

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » disait-il (cf. Jn 14,6)


2ème question : Quel était le but du Christ ?


Annoncer l’amour inconditionnel de Dieu, permettre de recevoir la bonne nouvelle de la grâce de Dieu et la recevoir dans la foi… 

Jésus est venu ouvrir la possibilité de la confiance (si Dieu nous aime et nous fait confiance, alors nous pouvons aussi lui faire pleinement confiance… et même essayer d’agir comme Lui, en étant bon, juste et généreux).


Le Christ nous appelle à recevoir la grâce de Dieu, comme une réalité qui nous libère (puisque Dieu nous aime, puisqu’il est plein de compassion, de bienveillance, de pardon… nous sommes totalement libérés et libres). L’Evangile affirme que le Christ est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus (cf. Lc 19,10). 


Il permet aux croyants de recevoir le Souffle divin : l’Esprit libérateur de Dieu dans leur vie et leur cœur (l’Esprit saint peut nous inspirer et nous libérer de tout ce qui nous enferme : notre culpabilité, notre passé, nos fausses idées, notre orgueil, nos illusions, nos péchés, nos idoles… il nous guérit et nous transforme). 


Le Christ nous offre donc une délivrance, une libération. Il nous extrait de nos fatalités et de nos déterminismes. Il vient ouvrir nos cœurs et nous transformer, pour nous proposer une vie nouvelle.

Il nous appelle à vivre notre vocation d’enfants de Dieu, à vivre une vie en relation avec Dieu. 


Mais comment vivre cette réalité que le Christ nous apporte tout seul, dans son coin ? C’est certainement difficile, voire impossible !

Nous avons besoin des autres… nous avons besoin d’un lieu de rencontre avec le Christ, d’un lieu de ressourcement. 


3ème question : Quel est le but de l’Église ?


Il est au moins double :


Premièrement, être un lieu d’accueil, d’écoute de la Parole, de rencontre avec le Christ, et avec des frères et des sœurs en Christ… être un lieu de paix, de repos et de ressourcement. 


Deuxièmement, nous permettre de transmettre ce que nous avons reçu : Partager la Bonne Nouvelle, Évangéliser, faire des disciples, accueillir de nouveaux membres, permettre à de nouvelles personnes (jusqu’alors éloignées ou non-croyantes) de connaitre le Christ : car il vient nous offrir le salut de Dieu. 


Aujourd’hui, l’Église – en tout cas, la nôtre – est en panne : C’est un constat ! Pourquoi ?


Parce que l’Église essaie de remplir - tant bien que mal - la 1ère partie de sa mission (être un lieu d’accueil, d’écoute, de ressourcement…), mais les membres qui la composent, ne s’occupent pas de la 2ème partie de la mission : aller vers les autres, annoncer la Bonne Nouvelle qu’ils ont reçu, transmettre à l’extérieur, et inviter de nouvelles personnes à rencontrer Jésus Christ. 


[Et c’est d’ailleurs pour pallier cette difficulté que nous réfléchissons en Synode à la question de la mission de l’Église et des ministères dont elle a besoin pour cette mission.]


Dans l’Evangile, nous avons la trace de ce double mouvement, qui peut se résumer par « venez voir », d’un côté, et par « aller dire », de l’autre. 


Dans l’évangile de Matthieu, on voit que Jésus comprend les difficultés de la foule de croyants, qui vivent – à son époque – sous le joug pesant des Religieux et des Pharisiens : 

C’est difficile pour eux de respecter toutes les prescriptions de la Loi. 

Les Pharisiens ont une compréhension rigoureuse, tatillonne et légaliste de la relation à Dieu : ils voient Dieu comme quelqu’un de dur et d’exigeant, qui attendrait de nous un tas d’actes religieux, et même l’atteinte d’une certaine perfection, pour nous sauver. 

Et si vous n’y parvenez pas, si vous sombrez dans le péché ou si vous vous égarez sur un mauvais chemin, gare à vous !... vous pouvez craindre une punition divine, pour vos fautes. C’est ce que disait la religion ! (cf. Lc 13, 1-5 : épisode de la tour de Siloé). 


Or, Jésus dénonce cette manière de voir les choses. Il explique partout dans ses paraboles que Dieu n’est pas ce personnage dur et exigeant, mais qu’il est compatissant, plein de tendresse et d’amour. 

Il est – par exemple – comme le père de la parabole du fils prodigue (cf. Lc 15) : il est toujours Celui qui nous accueille quoi qu’il arrive. Il nous propose de faire route avec Lui. 


Jésus appelle donc les croyants à quitter l’école des Scribes et des Pharisiens, et à renoncer à leurs interprétations, pour venir à son école, à lui : à l’école du « bon » Dieu, de Celui qui nous offre sa grâce, son amour, son pardon et sa paix. 


C’est le 1er extrait que vous trouvez sur vos feuilles : 

28 « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. 

29 Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. 

30 Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » (Mt 11, 28-30)


Nous entendons là ce que j’ai appelé la 1ère mission de l’Église : nous faire rencontrer le Christ… et par lui, rencontrer le vrai « bon » Dieu : un Dieu d’amour qui nous accueille… et prend soin de nous. 


Nous entendons également ce genre de parole de Jésus dans d’autres passages du Nouveau Testament. Par exemple, dans l’évangile de Jean. Le grand jour de la fête, Jésus, debout, s’est écrié : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive » (Jn 7, 37). 


C’est l’appel qu’il adresse à chaque croyant à venir à Lui, pour se ressourcer. 


Et aujourd’hui, c’est l’appel que vous recevez – à travers la newsletter, le site Internet, les annonces, ou la voix de votre pasteur : « venez…. Venez ici le dimanche… venez au culte… ou dans les différentes activités que propose l’Église : venez rencontrer Jésus-Christ…  pas en chair en os… mais en Esprit…. Venez rencontrer le Christ à travers sa Parole…. Venez, vous ressourcer un peu ». 


Et là… il faut avouer humblement que c’est déjà un semi-échec… ou une semi-réussite : je ne sais pas trop comment le formuler.

Car, bien peu de ceux qui se disent Croyants ou Protestants… de celles et ceux qui sont connus ou inscrits sur nos fichiers d’Église… bien peu viennent régulièrement au temple !


Déjà, ça pose pas mal de questions … Comment interpréter cette si petite fréquentation dans nos assemblées ?


Est-ce que les croyants (que nous sommes, avec ceux aussi qui ne sont pas là aujourd’hui) ont encore soif des paroles du Christ ?

Est-ce que c’est trop dur de se lever le dimanche matin ? Ou peut-être faut-il proposer un autre temps de culte, à un horaire plus adapté ? le samedi à 18h30 ou en semaine, à un autre moment ?


Est-ce que le culte n’offre pas le niveau de ressourcement attendu ? et ne répond plus à nos besoins spirituels ? 


C’est possible ! Il faudrait prendre davantage le temps d’analyser les besoins de nos contemporains, dans notre monde individualiste et consumériste. Et sûrement faire évoluer les choses et les propositions… pour redonner du sens (ou mieux expliciter le sens)… et permettre à chacun d’avoir le sentiment de pouvoir avancer et progresser dans la foi (peut-être en proposant des programmes de découvertes, des séries d’enseignements, des ateliers thématiques, etc.)


Mais quand même… comment se fait-il que si peu de personnes répondent à l’appel du Christ ?... et côtoient nos assemblées ? 


Il faut l’avouer : on a bien du mal à répondre ensemble à cette 1ère partie de la mission. 

Et pourtant nous devons tous nos poser des questions. Et réfléchir à ce qu’on pourrait faire, pour que les choses changent et évoluent… 

Sinon, nous finirons par disparaitre et même un jour à fermer ce temple… faute de participants. 


Quand j’étais pasteur à Tonneins, dans le Lot et Garonne, entre 2011 et 2018, il y avait – en moyenne 35 personnes le dimanche au culte / sur une ville de 10 000 habitants. Et je trouvais déjà que c’était un peu maigre !


Il y a environ 250 000 habitants à Bordeaux, si la même proportion s’appliquait (de 0,35%), il devrait y avoir 875 personnes au culte au temple du Hâ, en moyenne le dimanche…  

Or, on n’a même pas 10% de ce chiffre (en moyenne des présents réguliers). 


Faut-il en déduire qu’il y aurait proportionnellement 90% de Protestants de moins dans une grande ville comme à Bordeaux / par rapport à une petite ville rurale du Lot et Garonne. Je n’y crois pas trop ! 


Mais dans ce cas, où sont ceux qui se disent Protestants ? Je ne sais pas répondre à cette question. 


[C’est pourquoi, nous avons distribué ce matin un petit questionnaire, une sorte d’enquête, pour être éclairé sur les attentes et les envies des uns et des autres.]


Maintenant, je voudrais aussi vous parler de la 2ème partie de la mission de l’Église. 


Une fois que nous avons goûté le repos, la libération, la paix et la joie offerte par le Christ…. Et répondu à ce 1er appel : « venez voir » …. « Venez, vous ressourcer »…. Le Christ, nous envoie aussi en mission, avec un 2nd appel : « Aller dire » !


Nous en avons quelques exemples, notamment avec le 2ème extrait sur vos feuilles :


A la fin de l’évangile selon Matthieu, nous connaissons ces paroles d’envoi : 

18 Jésus s’approcha des onze disciples et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. 

19 Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, 

20 leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28, 18-20). 


Nous pouvons aussi penser à l’épisode de la guérison d’un homme possédé qui vivait dans les tombeaux dans le territoire de la Décapole, au pays des Géraséniens. C’est dans l’évangile selon Marc au chapitre 5. 

L’homme qui vivait totalement exclu… rencontre Jésus. Il se trouve enfin libéré de son mal. 

Sa rencontre décisive avec le Christ a changé radicalement sa vie. 

Il souhaite alors poursuivre sa route avec Jésus. Mais le Christ l’envoie plutôt auprès des siens pour témoigner. Nous relisons ce passage sur nos feuilles :  


14. les gens [des villages] vinrent voir ce qui était arrivé. 

15 Ils viennent auprès de Jésus et voient le démoniaque [l’homme qui était autrefois possédé d’un esprit impur] maintenant assis, vêtu et dans son bon sens, lui qui avait eu le démon Légion. Ils furent saisis de crainte. 

16 Ceux qui avaient vu leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et à propos des cochons [qui, en recevant les esprits impurs, s’étaient jetés du haut de l’escarpement dans la mer].

17 Et ils se mirent à supplier Jésus de s’éloigner de leur territoire. 

18 Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque [et qui était maintenant libéré et guéri] le suppliait, demandant à être avec lui. 

19 Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit : « Va dans ta maison auprès des tiens et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » 

20 L’homme s’en alla et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous étaient dans l’étonnement. (Mc 5, 14-20)


L’appel que reçoit cet homme est donc un envoi … un envoi en mission en territoire païen : « va dire tout ce que le Seigneur a fait pour toi ! »


Bien sûr, cet appel ne concerne pas seulement ce personnage de la Bible. Les croyants d’aujourd’hui, sont aussi invités par le Christ à témoigner et à proclamer la Bonne Nouvelle aux autres… à ceux qui nous entourent. 


Un jour, le Christ est entré dans notre vie… un jour, ou peu à peu, il a semé sa Parole dans nos cœurs… un jour, ou peu à peu, sa Parole est venue nous éclairer, nous inspirer, nous libérer, nous transformer… elle a pu produire du fruit… 


Si nous sommes ici, c’est que le Christ – d’une manière ou d’une autre - est venu ouvrir notre cœur et nous ouvrir à la foi. 


Alors, pourquoi s’en cacher ?


Ce n’est pas la même chose, dans l’existence, d’avoir rencontré Jésus, d’être animé par l’amour de Dieu… d’être libéré par l’Esprit du Christ… et d’avoir une confiance et une espérance… que de n’avoir rien du tout !


C’est une chance d’avoir rencontré et accueilli le Christ sur sa route !

C’est une chance et un don que nous ne pouvons pas garder pour nous ! Nous sommes appelés à le partager, à le transmettre. 


Car, dans la vie, ce n’est pas la même chose de ne croire en rien… de n’avoir aucune espérance pour aujourd’hui et pour demain…  que d’avoir la foi.


Et quand on a reçu la foi… ce n’est pas la même chose d’avoir reçu la foi de Jésus-Christ, de croire en un Dieu de grâce et d’amour… que de croire en un autre dieu : par exemple, un dieu qui « compte les points »… ou en une idole, comme Mammon, le dieu argent. 


Tout n’est pas pareil !

On ne peut pas rester dans cette relativité ou cette confusion qui prône le monde actuel.  Les choses ne se valent pas !


La foi Chrétienne n’a rien à voir, ni avec l’athéisme, ni avec l’Islam. 

Nous, nous prêchons un Christ crucifié – dit Paul… un Christ qui a donné sa vie pour ses convictions… parce qu’il croyait en l’amour indéfectible et inconditionnel de Dieu.


Et c’est un extrait que nous avons aussi sur nos feuilles : 

18 La parole de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont en train d’être sauvés, pour nous, il est puissance de Dieu. […]

22 Les Juifs demandent des signes, et les Grecs recherchent la sagesse ; 

23 mais nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, 

24 mais pour ceux qui sont appelés […], il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. 

25 Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. (cf. 1 Co 1, 18.22-24).


Si nous sommes ici, c’est que nous croyons que Jésus Christ « a des paroles de vie éternelle » (Jn 6,68).

Si nous sommes ici, c’est que nous croyons que Jésus est « venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». (Jn 10,10).


Nous devons donc être fiers d’être Chrétiens et Protestants. 

Pas fiers, en nous-mêmes… ce n’est pas de l’orgueil !

Mais fiers, en termes de reconnaissance… fiers d’avoir la chance d’avoir été trouvé par le Christ. 

Fiers d’avoir reçu cette grâce et la Bonne Nouvelle dans nos cœurs. 


Et si nous estimons que c’est un don immense pour nous, nous devrions avoir à cœur de le transmettre aux autres… et de dire à chacun, autour de nous, qu’il est aimé par Dieu… que sa vie a du prix, qu’il compte aux yeux du Père… et que Jésus lui offre des Paroles de vie éternelle… parce qu’il vient nous offrir libération et guérison.


Puisque nous sommes membres de l’église du Christ… il nous appartient de vivre aussi cette 2nde mission de l’Église.


D’un côté, le Christ nous dit « viens ! » … viens te reposer un peu auprès de moi, viens te ressourcer et reprendre des forces…  

et, de l’autre, il nous dit « va »… « va dire au monde tout ce que le Seigneur a fait pour toi ! »


Si nous voulons que ce temple ne soit pas vide… mais qu’il soit plein dans quelques années… nous devons changer quelque chose. 

C’est la mission que je me fixe avec vous ! 

Et croyez-moi : si ce temple était plein tous les dimanches, vous auriez, vous-mêmes, envie d’y venir beaucoup plus souvent !


Alors… je ne sais pas si nous y arriverons… mais je crois que c’est possible ! Et je crois que c’est une mission collective. Aucun pasteur ne peut le faire sans vous !


Il nous faut donc un peu de confiance… un peu d’audace… et d’initiatives…  Et oser dire à notre entourage : « venez voir, par ici ! » 


Si nous croyons véritablement que Jésus a des Paroles qui libèrent et qui apportent la paix de l’âme… des paroles capables de changer les choses, d’apporter une nouvelle mentalité et une autre saveur au monde… il faut aussi le dire : 


« Mon frère, ma sœur, va dire ce que le Christ a fait pour toi !... 

Et mesure cette immense grâce d’être aimé de Dieu pour l’éternité ! »


Amen. 


Lectures du 26/02/23 


Mt 11, 28-30 - Prenez mon joug et mettez-vous à mon école

28 « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. 

29 Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. 

30 Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. »


Mt 28, 18-20 - Le Ressuscité envoie ses disciples en mission

18 Jésus s’approcha des onze disciples et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. 

19 Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, 

20 leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »


Mc 5, 14-20 – Fin de l’épisode de la Guérison d’un démoniaque dans la Décapole

14. les gens [des villages] vinrent voir ce qui était arrivé. 

15 Ils viennent auprès de Jésus et voient le démoniaque [l’homme qui était autrefois possédé d’un esprit impur] maintenant assis, vêtu et dans son bon sens, lui qui avait eu le démon Légion. Ils furent saisis de crainte. 

16 Ceux qui avaient vu leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et à propos des porcs [qui, en recevant les esprits impurs, s’étaient jetés du haut de l’escarpement dans la mer].

17 Et ils se mirent à supplier Jésus de s’éloigner de leur territoire. 

18 Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque [et qui était maintenant libéré et guéri] le suppliait, demandant à être avec lui. 

19 Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit : « Va dans ta maison auprès des tiens et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » 

20 L’homme s’en alla et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous étaient dans l’étonnement. (Mc 5, 14-20)


1 Co 1, 18-25 - Sagesse et folie

18 La parole de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont en train d’être sauvés, pour nous, il est puissance de Dieu. […]

22 Les Juifs demandent des signes, et les Grecs recherchent la sagesse ; 

23 mais nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, 

24 mais pour ceux qui sont appelés […], il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. 

25 Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.


Jn 10,10 – Je suis la porte des brebis – Je suis le bon berger

Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.


dimanche 19 février 2023

Aimez même ceux qui vous traitent en ennemis

Lectures bibliques : Lv 19, 1-2. 17-18 (volonté de Dieu) ; 1 Co 3, 16-23 ; Mt 5, 38-48 (voir les textes en bas de cette page)

Thématique : aimez même ceux qui vous traitent en ennemis 

Méditation de Pascal Lefebvre (inspirée par Elian Cuvillier) - Bordeaux, le 19/02/23


Pour l’évangéliste Matthieu, Jésus est celui en qui les Écritures (La Loi et les Prophètes) trouvent leur accomplissement. 

Il est venu donner à la Loi son véritable sens. 


La loi est présentée par le Christ comme une loi d’amour, qui nous appelle au dépassement de soi, puisqu’il s’agit de dépasser les comportements habituels fondés sur la réciprocité ou le « donnant-donnant ». 


Pour Jésus, les croyants sont appelés à se laisser inspirer par Dieu, pour agir comme Lui, puisque le Père céleste est plein de compassion, puisqu’il fait lever son soleil sur les bons et les mauvais et pleuvoir sur tous, qu’ils soient justes ou injustes. 

Dieu agit sans considérer nos mérites, nos qualités ou nos erreurs. Pouvons-nous en faire de même avec les autres ? 


Dans son sermon, Jésus appelle ses auditeurs à refléter la même bonté, la même compassion et la même générosité que celles du Père céleste. 


L’accomplissement de la loi implique le dépassement des relations de miroir, pour prendre l’initiative du bien, et agir avec audace. 

L’audace, c’est de ne pas juger… c’est de sortir des relations comptables…. pour essayer de faire le bien, quoi qu’il arrive, quoi qu’il ait pu se passer. C’est expérimenter l’amour inconditionnel. 


En d’autres termes, Jésus nous invite à agir de façon extraordinaire… car rendre seulement la pareille, s’inscrire dans le donnant-donnant, c’est habituel : tout le monde le fait ! Ça n’a rien d’un comportement évangélique. Ça n’a rien d’exceptionnel !


Si l’on veut vraiment esquisser un changement dans le monde, si on veut voir quelque chose de nouveau apparaître, il nous faut adopter une nouvelle mentalité et un nouveau comportement : agir différemment pour surmonter les difficultés, quelles que soient les réactions. Il faut prendre les devants de cette transformation et la susciter, quitte à provoquer l’inattendu, de façon positive. 


Ainsi, « tendre l’autre joue », ce n’est pas un geste de soumission, c’est un geste de réconciliation. C’est tendre une autre face, celle d’une nouvelle relation possible, qui dépasse la violence ordinaire. 


Jésus propose ainsi de sortir des relations de rivalité, qui nous inciteraient à considérer l’autre comme un ennemi ou un adversaire. Même si celui qui est face à moi me considère ainsi, je peux toujours lui montrer une autre face. Cette attitude nouvelle (résumé dans le fait de « tendre l’autre joue ») vise à ébranler en l’autre la certitude selon laquelle il faudrait répondre à la violence par la violence. 


Il est possible d’expérimenter une attitude différente, pour inspirer le changement. Il s’agit de briser la logique circulaire du rétablissement de l’équilibre par un rapport de force. Il y a toujours moyen de faire autrement !


Les autres exemples (la tunique, les mille pas, la demande, l’emprunt…) généralisent selon le même principe : ils invitent à adopter une posture qui cherche à changer le rapport de l’autre à la réalité, par la remise en cause de sa compréhension du monde. 

La logique est celle du surplus, de la générosité, de l’excédent, pour refuser la logique commune de l’effet miroir. 


La dernière antithèse concerne l’amour et la haine (v.43-47) :

Dans les sociétés humaines, la règle commune est la coopération avec les amis et la compétition avec les ennemis. 

L’unité d’un groupe se fait toujours par exclusion de ceux qui n’en font pas partie. Freud a dit : « il est toujours possible d’unir les uns aux autres par des liens d’amour une plus grande masse d’hommes, à la seule condition qu’il en reste assez pour recevoir des coups ». Mais ce principe du rapport de force ou de la lutte est-il vraiment inévitable ? 


La radicalisation proposée par Jésus consiste en un refus de toute forme de discrimination : bons et méchants, justes et injustes, sont au bénéfice de la Providence divine, donc du même droit à la Bonne Nouvelle (v. 44-45). Cela doit nous inspirer. 


La référence de Jésus n’est pas le modèle des communautés humaines et leur fonctionnement ancestral, mais le Père céleste, comme modèle à imiter. 


Ainsi, le croyant est appelé à dépasser les logiques du monde, pour expérimenter ce véritable universalisme - d’inspiration divine - où chacun est reconnu indépendamment de ses qualités, de ses héritages ou origines. 


Deux traductions peuvent être envisagées pour la fin du passage (v.48) : « soyez parfaits » ou « vous serez parfaits », selon que nous recevons les paroles de Jésus comme une exhortation en vue de la mise en pratique d’une nouvelle éthique, ou comme une nouvelle possibilité offerte : celle d’une nouvelle compréhension de soi-même et des autres – comme enfants de Dieu – compréhension qui peut avoir des effets de vie dans le quotidien. 


Dans ce dernier cas (celle d’une nouvelle compréhension de l’existence), la « perfection » peut être envisagée comme l’expérience de la naissance de cette nouvelle compréhension qui advient progressivement… que nous pouvons nous approprier, jour après jour… grâce à l’écoute de la Parole de Jésus. 


Cette nouvelle compréhension nous invite à entrer dans une nouvelle dynamique de vie relationnelle… en adoptant une nouvelle mentalité et un nouveau comportement, conformes à la bienveillance du Père céleste… et susceptibles de changer durablement notre rapport aux autres et au monde. 


Nous instillons ainsi les valeurs du Royaume (la gratuité, le dépassement, le don de soi, …) dans une société, encore fondée sur des rapports de force et sur la réciprocité. 

Ce faisant, nous devenons vraiment les fils de Notre Père Céleste, et nous sommes les artisans de son Règne qui vient, ici et maintenant… 


Qu’il en soit ainsi !


Lectures bibliques 


Lv 19, 1-2.17-18 - « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »

1 Le SEIGNEUR adressa la parole à Moïse : 

2 « Parle à toute la communauté des fils d’Israël ; tu leur diras : Soyez saints, car je suis saint, moi, le SEIGNEUR, votre Dieu. […]

17 N’aie aucune pensée de haine contre ton frère, mais n’hésite pas à réprimander ton compatriote pour ne pas te charger d’un péché à son égard ; 

18 ne te venge pas et ne sois pas rancunier à l’égard des fils de ton peuple : c’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est moi, le SEIGNEUR.


1 Co 3, 16-23 - « Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu »

16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 

17 Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira. Car le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous.

18 Que personne ne s’abuse : si quelqu’un parmi vous se croit sage à la manière de ce monde, qu’il devienne fou pour être sage ; 

19 car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Il est écrit en effet : Il prend les sages à leur propre ruse

20 et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages. Il sait qu’elles sont vaines. 

21 Ainsi, que personne ne fonde sa fierté sur des hommes, car tout est à vous : 

22 Paul, Apollos, ou Céphas, le monde, la vie ou la mort, le présent ou l’avenir, tout est à vous, 

23 mais vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.


Evangile - Mt 5, 38-48  - « Aimez même ceux qui vous traitent en ennemis » 

38 « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent

39 Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. 

40 A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. 

41 Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. 

42 A qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos.


43 « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 

44 Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, 

45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. 

46 Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense allez-vous en avoir ? Les collecteurs d’impôts eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? 

47 Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’en font-ils pas autant ? 

48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.