vendredi 25 janvier 2013

Michée


Michée
Lectures : Mi 2,1-3 ; 3,9-12 ; 4,1-8 ; 6,1-8 ; 7,7-9.18-20  [+  Mt 7, 21-27]
Thématique : pratiquer la justice et vivre dans l’espérance

Prédication = voir plus bas, après les lectures

Michée (extraits)

Mi 2, 1-3
Ceux qui abusent de leurs pouvoirs

1Quel malheur pour ceux qui préparent des plans malfaisants et qui trament le mal sur leur lit ! Dès l'aube ils passent à l'exécution, quand ils ont le pouvoir en main.
2Ils convoitent des champs et ils s'en emparent, des maisons, et ils s'en saisissent ; ils oppriment le citoyen et sa maison, l'homme et son patrimoine.
3A cause de cela, ainsi parle le SEIGNEUR : Je prépare un malheur contre ce clan ; vous n'en retirerez pas votre cou, et vous ne marcherez pas la tête haute, car c'est le temps du malheur.

Mi 3, 9-12
Michée annonce la ruine de Jérusalem

9Ecoutez, je vous prie, chefs de la maison de Jacob, magistrats de la maison d'Israël, vous qui avez l'équité en abomination et qui tordez toute droiture,
10vous qui bâtissez Sion dans le sang, Jérusalem dans l'injustice.
11Ses chefs jugent pour des pots-de-vin, ses prêtres enseignent pour un salaire, ses prophètes pratiquent la divination pour de l'argent ; et ils s'appuient sur le SEIGNEUR, en disant : Le SEIGNEUR n'est-il pas parmi nous ? Aucun malheur ne s'abattra sur nous !
12C'est donc bien à cause de vous que Sion sera labourée comme un champ, que Jérusalem deviendra un monceau de pierres, et que la montagne de la Maison deviendra une hauteur couverte de broussailles.

Mi 4, 1-8
Jérusalem, capitale de la paix

1Dans la suite des temps, la montagne de la maison du SEIGNEUR sera établie au sommet des montagnes ; elle s'élèvera au-dessus des collines, et les peuples y afflueront.
2Une multitude de nations s'y rendra ; ils diront : Venez, montons à la montagne du SEIGNEUR, à la maison du Dieu de Jacob ! Il nous enseignera ses voies, et nous suivrons ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, de Jérusalem la parole du SEIGNEUR.
3Il sera juge entre une multitude de peuples, il sera l'arbitre de nations fortes, même lointaines. De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, de leurs lances des serpes : une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et on n'apprendra plus la guerre.
4Chacun d'eux habitera sous sa vigne et sous son figuier, et il n'y aura personne pour les troubler— c'est la bouche du SEIGNEUR (YHWH) des Armées qui parle.
5Tandis que tous les peuples marchent chacun au nom de son dieu, nous marchons, nous, au nom du SEIGNEUR (YHWH), pour toujours, à jamais.

Le SEIGNEUR régnera à Jérusalem

6En ce jour-là — déclaration du SEIGNEUR —je recueillerai ce qui boite, je rassemblerai ce qui était banni, ce que j'avais maltraité.
7De ce qui boite, je ferai un reste ; de ce qui était mis à l'écart, une nation forte. Le SEIGNEUR sera roi sur eux, au mont Sion, dès maintenant et pour toujours.
8Et toi, Tour du troupeau, Ophel de Sion la belle, à toi reviendra la domination première, un royaume pour Jérusalem la belle.

Mi 6, 1-8
Le procès du SEIGNEUR et de son peuple

1Ecoutez, je vous prie, ce que dit le SEIGNEUR : Accuse devant les montagnes, et que les collines entendent ta voix !
2Ecoutez, montagnes, l'accusation du SEIGNEUR ! Ecoutez, immuables fondations de la terre ! Car le SEIGNEUR accuse son peuple, il est en litige avec Israël.
3— Mon peuple, que t'ai-je fait ? En quoi t'ai-je fatigué ? Réponds-moi !
4Car je t'ai fait monter d'Egypte, je t'ai libéré de la maison des esclaves, et j'ai envoyé en avant de toi Moïse, Aaron et Miriam.
5Mon peuple, souviens-toi, je te prie, de ce que projetait Balaq, roi de Moab, et de ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, depuis Shittim jusqu'au Guilgal— afin que tu saches ce que le SEIGNEUR fait pour la justice.

Ce que le SEIGNEUR demande de l'homme

6— Avec quoi me présenterai-je devant le SEIGNEUR ? Avec quoi m'inclinerai-je devant le Dieu d'en haut ? Me présenterai-je avec des holocaustes, avec des taurillons d'un an ?
7Le SEIGNEUR agréera-t-il des milliers de béliers, des dizaines de milliers de torrents d'huile ? Donnerai-je mon premier-né pour ma transgression, donnerai-je le fruit de mon ventre pour mon propre péché ?
8— Il t'a fait connaître, ô humain, ce qui est bon ; et qu'est-ce que le SEIGNEUR réclame de toi, si ce n'est que tu agisses selon l'équité, que tu aimes la fidélité, et que tu marches modestement avec ton Dieu ?

Mi 7, 7-9. 18-20
Espérance et prière du peuple

7Quant à moi, je guetterai le SEIGNEUR, j'attendrai le Dieu de mon salut ; mon Dieu m'entendra.
8Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemie ! Car, si je tombe, je me relève ; si je suis assise dans les ténèbres, le SEIGNEUR est ma lumière.
9Je supporterai l'irritation du SEIGNEUR, puisque j'ai péché contre lui, jusqu'à ce qu'il défende ma cause et mon droit ; il me fera sortir à la lumière, et je verrai sa justice.
[…]

18Qui est Dieu comme toi, qui pardonnes la faute et passes sur la transgression en faveur du reste de ton patrimoine ? Il n'entretient pas sa colère à jamais, car il prend plaisir à la fidélité.
19Il aura encore compassion de nous, il piétinera nos fautes ; tu jetteras dans les profondeurs de la mer tous leurs péchés,
20tu témoigneras ta loyauté à Jacob, ta fidélité à Abraham, comme tu l'as juré aux jours de jadis à nos pères.


Prédication de Pascal LEFEBVRE / Marmande, le 22/01/13 & Tonneins, le 25/01/13
Célébrations œcuméniques dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens

* On voit souvent Michée comme le prophète de l’espérance.
A première vue, cela peut nous étonner, car nous avons l’impression d’entendre – avant tout – un prophète de malheur, qui annonce la destruction prochaine de Samarie (1, 2-7) et de Jérusalem (3, 9-12).
Mais au milieu des annonces de destruction du pays et des oracles de jugement contre les élites, la classe dirigeante et les exploiteurs de toute sorte (contre ceux qui abusent de leur pouvoir, ceux qui volent le patrimoine d’autrui, ceux qui oppriment et égarent le peuple) … se trouvent des oracles de salut, qui disent l’espérance de Michée… l’espérance « envers et contre tout »… l’espérance en dépit des évènements contraires.

Michée vit dans un contexte de crises : crises politique, religieuse, économique et morale. Pour lui, le pays sombre dans le chaos et court à sa perte… aussi bien à cause d’une menace extérieure (le pays est menacé par son puissant voisin, l’empire assyrien)… qu’à cause de l’attitude des élites politiques et religieuses de son temps (qui, par leur cupidité et leur corruption, favorisent l’injustice sociale).

Sur le plan historique, les spécialistes bibliques pensent que le prophète – qui vit au 8e siècle avant J-C – fait référence à deux évènements : D’une part, la chute de Samarie et la ruine définitive du Royaume du Nord – le Royaume d’Israël – en 722 avant J-C, et, d’autre part, l’invasion du Royaume du Sud – le Royaume de Juda – lors de la campagne d’un roi assyrien (Sennachérib) contre Jérusalem en 701 avant J-C.

* Michée s’interroge sur le sens de ces évènements… sur la raison et la signification de cette catastrophe. Il voit dans la dévastation d’Israël au nord et de Juda au sud les conséquences du comportement idolâtre et injuste de ses contemporains.
Par leurs comportements indignes (déviants, abusifs et insensés) – marqués par la corruption, la transgression du droit, l’oubli de la justice envers les plus faibles… et par le pourrissement d’une société toute entière gagnée par l’accaparement, la convoitise, la course au gain et à l’argent facile, en dépit de toutes les règles de justice – … par leur attitude funeste… les autorités politiques et religieuses, les élites, les notables ont provoqué la colère de Dieu.

Michée comprend les évènements et les malheurs qui s’abattent sur le pays comme le résultat de l’injustice, des actions idolâtres du peuple et de ses dirigeants qui se sont révoltés contre Dieu.
En conséquence, Dieu adresse un procès à Israël. A cause de sa révolte et de son péché, Dieu aurait projeté de détruire le pays. Et c’est en ce sens que Michée pousse une lamentation et prononce des oracles de jugement.

Aujourd’hui, en recevant ces textes anciens – écrits (en partie) il y a 28 siècles – on peut s’interroger sur la vision de Dieu que développe le prophète Michée : est-ce vraiment Dieu qui punit les hommes ? Est-ce que Dieu, dans sa colère, peut vouloir le mal et la destruction ?

En réalité, Michée ne dit pas cela… en tout cas, pas seulement :
Il dit, d’une part, que le malheur qui s’abat sur le pays est la conséquence des choix et des comportements irresponsables des hommes – autrement dit, il pointe le fait que l’homme est lui-même responsable de ses mauvais choix, de ses erreurs et de ses fausses routes – et, d’autre part, il veut croire – comme il le dit à la toute fin – en un Dieu qui ne rétribue pas selon nos actes, en un Dieu sauveur, qui ôte le péché et qui dépasse nos révoltes (cf. 7, 18-20).

En bref… malgré le malheur qui s’abat sur le pays, Michée veut croire en un Dieu qui fait grâce, qui manifeste sa miséricorde, qui (comme il le dit si bien) jette « toutes nos fautes au fond de la mer », qui surmonte nos errances, par amour et par fidélité (cf. Mi 7, 18-20).

* Tout au long de son discours, Michée met en avant deux impératifs qui sont pour lui prépondérants… et qui s’imposent à nous : la justice (1) et l’espérance (2).

On retrouve cela dans deux versets :

(1) « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bon et ce que l’Eternel demande de toi : c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde (la fidélité) et que tu marches humblement avec ton Dieu » (Mi 6,8).

(2) « Pour moi, je regarde vers l’Eternel, je mettrai mon espérance dans le Dieu de mon salut » (Mi 7,7).

(1) Pour Michée, l’absence de justice conduit nécessairement au jugement : En raison de l’injustice des dirigeants, le prophète prononce des oracles de jugement. Il dénonce avec force et courage les désordres sociaux et les actes d’injustice envers les plus petits, les plus pauvres, les plus démunis.

Aujourd’hui encore, bien des hommes (des responsables associatifs, des hommes d’Eglises, etc.) dénoncent avec vigueur la corruption. Une organisation s’est montée à travers le monde qui s’appelle « Défi Michée » : elle a pour but de rassembler les Chrétiens qui veulent lutter contre la corruption… par exemple la corruption des entreprises qui exploitent les ressources de la terre au détriment des populations locales… et cela pour réaliser davantage de profits… ou pour favoriser notre bien être occidental.

Toutes ces questions sont évidemment complexes. Il avouer que bien souvent nous ne savons pas – ou nous ne voulons pas savoir – toute l’injustice que génère notre modèle de vie – notre société de consommation – fondé sur l’accaparement et l’exploitation des richesses.
Parfois, notre ignorance… et la corruption des autres… nous arrangent… et nous oublions que nous pouvons aussi agir… agir là où nous sommes… agir à la base, en tant qu’acteurs économiques.

(2) Ensuite, pour le prophète Michée, l’existence humaine (telle que Dieu la veut) ne se réduit pas aux événements présents (au malheur qui frappe), mais elle prend son sens dans l’espérance de l’accomplissement du projet de Dieu pour l’homme (de son salut).
C’est en ce sens que Michée, malgré les annonces de destruction, crie avec force son espérance, sa foi en Dieu… en un Dieu qui fait grâce, qui surmonte le péché, parce que son amour est fidèle (cf. Mi 7, 18-20).

* Tout le livre de Michée est marqué par cette alternance entre des oracles de jugement (1,1-2,11 ; 3 ; 6,1-7,7) et des oracles de salut (2,12-13 ; 4-5 ; 7,8-20).
Cette double perspective est très intéressante : non seulement parce que c’est la vision que Michée développe de la vie et de la relation de l’homme avec Dieu… avec ce que Dieu attend de nous : la justice – et c’est également ce que dira Jésus, quelques siècles plus tard : « cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu » (cf. Mt 6, 33)… « écartez vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Mt 7, 23) – mais aussi parce que cette double perspective peut nous aider (nous aussi) à nous orienter en vérité dans notre monde contemporain.

Aujourd’hui, dans notre société du « tout, tout de suite » – marquée par le court terme, la rapidité et la superficialité – nous vivons bien souvent dans l’immédiateté. Nous avons l’espoir que demain sera meilleur (un mieux être… une nouveauté technologique…  un travail plus intéressant… et mieux payé… bien que cela nous commencions aussi à en douter), mais n’avons plus de projet à long terme, de vision, de perspective pour l’avenir. L’ambiance actuelle est suspendue… figée par la peur, l’attentisme. Nous vivons dans une période de crise… et nous attendons qu’elle passe, sans savoir comment.
Nous ne parvenons plus à nous projeter en avant.

Michée, lui aussi, vit dans une période de crise, mais cela ne l’empêche pas d’avoir, non pas un petit espoir (un vague espoir), mais une véritable vision : une espérance.
Michée sait – il l’affirme avec certitude – que demain sera meilleur. Il le sait car il est convaincu que Dieu est juste et bon… que Dieu est fidèle et qu’il a un projet pour son peuple, pour l’humanité.
Ce projet, c’est la justice : un monde où règne la justice et la paix (un monde vivant sous le règne de Dieu, que Jésus appellera « le royaume de Dieu »).
Alors, Michée peut fonder toute son espérance en Dieu, en ce Dieu de justice qui veut le droit pour son peuple.
Et c’est précisément parce qu’il a cette espérance, cette vision, que Michée peut être lucide et clairvoyant sur le présent. Parce qu’il a un cap, une direction, un point de mire, Michée peut dire avec force à ses contemporains qu’ils sont en train de se fourvoyer, de faire fausse route. Et c’est ainsi qu’il entreprend une opération vérité… qu’il dénonce, sans complaisance, l’injustice des responsables politiques et religieux de son temps, pour faire éclater la lumière de la vérité.

* Il me semble que c’est peut-être cela qui nous manque aujourd’hui : l’espérance.
Si nous avions la foi et l’espérance de Michée, alors nous pourrions avoir un cap, une direction… alors nous pourrions, nous aussi, être lucides… discerner avec justesse… et dénoncer avec force… toutes les injustices qui règnent autour de nous dans notre monde… qui écrasent, qui meurtrissent, qui blessent les vies de tant d’hommes et de femmes partout sur notre planète.

Parce que Michée a une espérance sur laquelle il se fonde pour penser l’avenir… parce qu’il a une perspective, un au-delà – car il sait que Dieu attend mieux... qu’il un projet pour ses enfants… un projet bien plus beau, bien meilleur que ce monde d’injustice – alors, il peut regarder le présent (avec ses évènements et ses contingences) de façon clairvoyante… sans s’y arrêter, sans s’en contenter…. alors, il peut se livrer à un état des lieux sans concession, à un jugement éclairé.

Bien souvent, nous n’aimons pas le mot « jugement »… il nous fait peur… car nous le confondons avec le mot « condamnation ». Pourtant, il s’agit de deux réalités différentes.
Ainsi, dans l’évangile de Jean (cf. Jn 8, 11), lorsque Jésus rencontre la femme adultère, d’une certaine manière, il met à jour une vérité : son péché ; il opère un jugement sur la situation. Mais il ne condamne jamais ; il n’enferme jamais la personne dans sa faute.

« Juger » ne veut pas dire « condamner », mais « dire le droit » (c’est le sens étymologique), apprécier, considérer.
« Juger », c’est éclairer la situation présente, la mettre sous la lumière de la vérité… afin de prendre acte des changements nécessaires… afin de pouvoir se convertir, se retourner… changer de cap.
Le jugement est la première étape de la conversion… une étape nécessaire au changement.

D’ailleurs, c’est aussi le sens du mot « crise », lorsque nous disons que « nous sommes en crise ».
Le terme vient du grec « crisis » qui veut dire « jugement ».
D’une certaine manière « être en crise », c’est « être en jugement »… c’est être dans un moment décisif... un tournant… une période charnière de profonde remise en question.

Alors que nous sommes – comme Michée – dans ce type de période où tout peut basculer, le prophète nous offre un enseignement :
Il nous montre que ce qui nous permet de faire ce travail de discernement, de jugement, de remise en question…. c’est l’espérance que Dieu nous donne, c’est la promesse que Dieu demeure fidèlement à nos côtés.
Sans espérance, nous n’avons pas de perspective… et sans perspective, sans but, nous ne pouvons pas regarder le présent avec lucidité.
Sans espérance nous ne pouvons rien construire de nouveau.

Au contraire, lorsque nous avons une espérance, une visée, un but … nous ne pouvons plus vivre dans l’indifférence, le relativisme ou le cynisme… nous pouvons regarder les choses présentes telles qu’elles sont, sans complaisance – dire « bien » ce qui est bien, dire « mal » ce qui est mal – nous pouvons juger la situation… pour opérer les mutations nécessaires… pour changer ce qui doit l’être… pour faire de bons choix : les choix d’avenir… en gardant le cap fixé… par notre espérance.

* Je crois que les textes bibliques que nous avons entendus aujourd’hui, nous rappellent une chose essentielle :
En tant que Chrétiens – animés par une foi, une espérance –  nous avons un rôle à jouer dans la cité et dans le monde : un rôle de veilleur (1) et d’éveilleur (2).

- (1) Un rôle de veilleur, d’abord, pour regarder le monde tel qu’il est, et dire à haute voix ce que Dieu attend de nous. Il veut mieux pour l’humanité : la justice, la miséricorde, l’humilité (cf. Mi 6,8). Pour y parvenir, nous avons à faire usage de notre parole. Nous n’avons pas à craindre de faire comme les prophètes et comme Jésus, en dénonçant les injustices de toutes sortes qui écrasent tant d’hommes et de femmes.
Mais, pour que notre parole soit crédible, il nous faut aussi agir… il faut aussi nous engager… prendre part à ce monde de justice, par tous les moyens dont nous pouvons disposer : l’Eglise, le diaconat, le monde associatif (l’Entraide protestante, le Secours catholique, la Croix rouge, les Restos du cœur, la Banque alimentaire, et tant d’autres…)

- (2) Un rôle d’éveilleur, ensuite, car notre monde se meurt de désespérance. Si nous sommes réellement animés par la foi et l’espérance que Dieu nous donne – par son amour et sa fidélité – nous avons aussi la vocation… la mission de dire cette espérance… de susciter et de ressusciter l’espérance autour de nous : l’espérance du droit et de la justice, l’espérance de l’amour du prochain, l’espérance de la réconciliation et de la fraternité entre les peuples, les religions… et entre les Chrétiens.

En cette semaine de prière pour l’unité des Chrétiens, il faut justement rappeler que l’unité appartient aussi à notre espérance : celle d’un monde réconcilié, où chacun peut vivre sa foi dans l’unité et la diversité, en plaçant toute sa confiance en Dieu, en vivant pleinement dans le respect et l’amour du prochain, comme frères et sœurs de Jésus Christ.

Alors… pour conclure… et garder en mémoire les paroles de Michée… qui nous rappelle que l’espérance est réellement le moteur de notre existence, de nos prises de responsabilités dans la société et dans le monde… que cette espérance est un souffle… une visée… une attitude qui engage tout notre être avec Dieu et avec les autres, je vous propose d’écouter encore une fois cette parole qui nous envoie (cf. (Mi 6,8)… et qu’on retrouve aussi dans les Béatitudes, comme la perspective d’un bonheur qui se dit en 3 mots justice, miséricorde, humilité.

Toi qui est tiré de la poussière,
on t’a annoncé ce qui est bon
ce que l’Eternel cherche chez toi :
Rien d’autre que faire la justice
aimer la miséricorde
Et marcher humblement avec ton Dieu.

Alors… tu seras témoin d’Espérance !     

Amen. 

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