Fête de la chandeleur /
Présentation de Jésus au temple
Lectures bibliques : Lc
2, 22-39 ; Lc 5, 27-32 ; Lc 6,31.36
Thématique :
prendre part au salut / à la délivrance offerte par Jésus… et le/la transmettre
Prédication
de Pascal LEFEBVRE / Fête de paroisse avec repas au temple de Marmande, le 02/02/14
Prédication = voir plus bas
Introduction
au début culte
La
Chandeleur – Fête des chandelles – est une fête
populaire d’origine païenne liée à la lumière. Elle correspond également à une
fête religieuse chrétienne, appelée « la présentation de Jésus au temple ».[1]
Les
grecs appelèrent cette fête « Hypapante »,
c’est-à-dire « Rencontre », parce que Syméon et Anne se trouvèrent au
temple au moment où Jésus et ses parents y vinrent. (Le mot grec signifie « aller au-devant »,
« rencontrer »).
Lors
de cette rencontre, Syméon s’écrie en voyant l’enfant : « Mes yeux ont vu ton salut » et chante Jésus « lumière des nations » (cf. Lc 2, 22-39).
Par
la suite, l’Eglise se souviendra de cet événement et le fêtera en portant des
lumières en procession à l’occasion de cette fête… qui mêlera finalement la
« chandeleur » (fête des chandelles) avec la proclamation de Jésus
comme « lumière » qui vient nous éclairer… qui vient illuminer notre
route.
Aujourd’hui,
on connaît surtout la Chandeleur à travers son aspect traditionnel et festif :
ses fameuses crêpes. On dit que les crêpes, par leur forme ronde et dorée,
rappellent le disque solaire, évoquant le retour du printemps après l’hiver
sombre et froid.
Finalement,
cela rejoint – d’une certaine manière – la signification de la galette des rois
à l’Epiphanie, le 6 janvier. C’est à ce moment là que les jours commencent à s’allonger
de façon sensible. On célèbre alors l’Épiphanie, comme la manifestation de la
Lumière. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette symbolise ici
encore le soleil.
Quoi qu’il en
soit de ces différents aspects… disons-le clairement : L’être humain
trouve toujours une bonne excuse pour faire la fête !… Et il a
raison !
Pour autant, d’un
point de vue « chrétien » (ce qui nous intéresse !), tout cela a
quand même un sens :
A travers
cette fête des chandelles, qui suit de 40 jours la fête de Noël, l’Evangile
vient nous redire que la lumière du Seigneur … qui vient briller comme une
étoile dans la nuit… doit maintenant gagner notre cœur et tout notre être… pour
illuminer notre vie et celle des autres, dans le concret et le quotidien de l’existence.
Comme Jésus a
été présenté au temple par ses parents, pour rappeler que sa vie appartient à
Dieu, qu’elle lui est, et lui sera, consacrée… nous sommes, nous aussi, appelés
à nous placer devant Dieu, pour lui dire notre confiance, pour le laisser agir
en nous, pour nous laisser inspirer et transformer par son Esprit saint… par sa
lumière.
Alors, ce
matin, prions ensemble…
[Prière – Proclamation de la grâce –
suite du culte]
Prédication
* Ce récit de
l’évangile est très simple en apparence : Il nous raconte l’arrivée de
Jésus avec ses parents au temple de Jérusalem, à l’occasion de la purification
de Marie (qui a accouchée 40 jours plus tôt) et de la présentation de Jésus
(consacré au Seigneur, comme tous les premiers-nés des fils d’Israël (cf. Ex
13, 2.12-15)).
Ce déplacement
au temple va être l’occasion d’une rencontre avec Syméon, au cours de laquelle
le vieillard va accueillir et recevoir l’enfant comme le Sauveur, tout en
faisant ses adieux et en prophétisant à son sujet.
Je vous
propose, ce matin, de nous arrêter sur trois aspects :
La joie, la
délivrance (que Jésus va apporter), et la propagation de la lumière de
l’Evangile (qui incombe désormais aux disciples, c’est-à-dire à nous-mêmes).
* La 1ère
chose que nous laisse entendre ce passage, c’est la joie de Syméon, lorsqu’il
rencontre l’enfant Jésus. Cette joie est, bien sûr, liée à une attente, une espérance.
Cet homme (dont
Luc nous précise qu’il était un homme pieux et juste) a attendu toute sa vie
« la consolation » pour Israël… et voilà que l’Esprit saint (dont Luc
nous dit qu’il était sur lui)[2], lui
permet de reconnaître en Jésus le Messie (l’Oint du Seigneur), celui qui
apportera le salut, non seulement pour Israël, mais pour tous les peuples
(v.31-32).
Dès lors,
cette découverte, cette rencontre avec celui qui sera le Sauveur du monde, pousse
Syméon à la reconnaissance (il rend grâce à Dieu) et à une parole ou un geste
de bénédiction pour Jésus et ses parents.[3]
Bien entendu…
à travers cette histoire, Luc en profite
pour donner quelques indices à ses lecteurs concernant l’identité de
Jésus : il révèle « qui » est cet enfant – le Messie – et le
salut (la libération et la guérison) que Jésus va apporter autour de lui, dans
notre monde.
Mais, en même
temps, tout n’est pas joyeux dans cette rencontre, surtout si on s’arrête
quelques instants sur la prophétie de Syméon :
Le vieux sage
annonce déjà que Jésus et son message ne vont pas faire l’unanimité… que cette
histoire de salut va mal finir pour lui, pour ses proches et pour
beaucoup :
« Il est placé là – dit-il de Jésus – pour la
chute et le relèvement de beaucoup en Israël et pour être un signe de
contradiction. Quant à toi-même – dit-il à Marie – un glaive te transpercera
l’âme. Ainsi seront dévoilés les débats de bien des cœurs. » (cf. Lc
2, 34-35).
Cette
prophétie n’est pas forcément très réjouissante pour Jésus ni pour Marie… et
même plutôt déstabilisante. Dès le début de son évangile, Luc annonce que Jésus
– tout en apportant la lumière et le salut – va aussi apporter des questions,
des interrogations fondamentales, qu’il va venir nous bousculer… nous déranger…
nous secouer… renverser nos schémas de penser, nos mentalités et nos
comportements… et que cela ne va pas plaire à tout le monde… et même susciter
le refus de certains, en même temps que le « relèvement » de
beaucoup.
Bref… l’évangéliste
nous dit que, tout en apportant le salut (la guérison, la délivrance, la paix),
Jésus va aussi diviser (cf. Lc 12,51ss), être un signe, un révélateur de nos
contradictions… qu’il va susciter le débat… et donc qu’il va nous conduire à
nos positionner.
C’est
d’ailleurs ce que Jésus dira lui-même plus tard : « qui n’est pas avec moi est contre moi et qui
ne rassemble pas avec moi disperse » (cf. Lc 11,23). A bon entendeur,
salut ! Si vous voulez prendre part au salut, venez avec moi, suivez-moi,
soyez mes disciples !
Sur un autre
plan – et comme il est question aujourd’hui de fête et de chandelles – il est
intéressant de noter que Syméon utilise le terme « lumière » pour
parler du salut, comme si le premier geste de salut posé par Jésus, consistait
justement à venir nous éclairer… pour nous permettre d’y voir plus clair dans
notre vie et notre monde… pour faire toute la lumière sur notre situation
présente… afin que nous puissions prendre conscience et discerner toutes
potentialités qui s’offrent à l’humanité, les dons reçus… mais également les
difficultés et les résistances qui demeurent.
La lumière, c’est
bien sûr un élément indispensable, pour pouvoir nous guider, pour nous
permettre d’évoluer, de changer… pour prendre la bonne direction.
La prophétie
de Syméon nous laisse donc entendre que Jésus sera, à la fois, un messie
lumineux et un messie contesté… un messie souffrant.
Mais cela ne
doit pas occulter l’aspect positif de cette révélation et la joie de Syméon et
d’Anne… la joie d’avoir trouvé l’accomplissement d’une espérance : la
consolation d’Israël (selon Syméon) et la libération de Jérusalem, c’est-à-dire
de « tout le peuple » (pour la prophétesse Anne). Tel est le salut
qui va se réaliser en Jésus Christ.[4]
* Alors… ce
matin… on peut légitimement se demander si ce passage de l’évangile (qui nous
parle du salut apporté par Jésus) a encore une actualité pour nous, vingt siècles
plus tard : Attendons-nous encore la délivrance dans/pour notre
monde ?
Je crois que cette
joie que procure la rencontre de Jésus, peut nous interroger, encore
aujourd’hui : En quoi Jésus est-il, pour nous, une Bonne
Nouvelle ?... une nouvelle réjouissante… synonyme de salut ?
Nous avons la
chance d’être dans une communauté, dans une Eglise qui n’offre pas un
« prêt à croire » à avaler tout rond… mais qui appelle chacun de ses
membres au discernement, à la liberté de conscience et la responsabilité.
Du coup, je
crois que c’est à chacun de trouver ses propres réponses, en fonction de son
histoire personnelle : En quoi Jésus est-il, pour moi, synonyme de salut,
de délivrance, de liberté ?
Tout dépend,
en réalité, de quoi nous souffrons… tout dépend de ce qui nous retient captifs…
de ce dont nous sommes encore prisonniers ou dépendants dans notre vie. C’est
là une 1ère question à nous poser.
En effet,
nombre de récits dans les évangiles nous montrent la délivrance reçue… pour un
homme aveugle, un paralytique, une femme hémorroïsse, une enfant, un collecteur
d’impôts, une prostituée, etc., etc. Mais, nous voyons bien que ceux qui
prétendent être auto-suffisants – comme les Pharisiens, par exemple, qui
s’offusquent de ce que Jésus fréquente des gens jugés infréquentables (cf. Lc
5,30ss) – que ceux qui pensent ne souffrir d’aucun mal, n’avoir pas besoin de
Jésus… ne sont finalement sauvés de rien… puisqu’il n’y a aucune place en eux, aucune
ouverture, aucun espace, pour quelque chose d’Autre, quelque chose de nouveau.
Ainsi, pour
recevoir le salut… je crois qu’il faut commencer par nous poser une question
individuelle (au niveau personnel) et collective (au niveau de notre société) :
qu’est-ce qui empêche notre monde / mon être, ma personne, mon esprit
d’évoluer… de progresser… de s’épanouir ?... ou, pour le formuler
autrement… de quoi suis-je malade ? de quoi ai-je besoin d’être
sauvé ?
Evidement se
poser ce genre de question, implique une certaine humilité (reconnaître avoir
besoin d’un Autre), une certaine confiance (l’assurance que Jésus peut
m’apporter le salut) et un minimum de réflexion (de quoi ai-je besoin d’être
sauvé ?... qu’est-ce qui va… et ne va pas, dans ma vie, dans le monde
? Pourquoi ?).
C’est exactement
la même question que nous pose un médecin quand nous le consultons, pour
établir un diagnostic : « de quoi souffrez-vous ? Qu’est-ce qui
vous arrive ? Quel est votre problème ? »
Si vous lui
répondez, « je n’ai aucun problème »… il vous dira simplement
« je ne peux rien faire pour vous ! » ou alors « on va
quand même vérifier : faites une analyse biologique ! »
Recevoir Jésus
comme sauveur, c’est se reconnaître, à la fois, bien-portant et malade. Cela
commence par le fait d’admettre que certaines choses vont bien et même très
bien dans notre vie… Heureusement et tant mieux ! (Ces choses n’ont pas
forcément besoin d’être changées)… mais aussi que des choses ont besoin
d’évoluer, car elles ne répondent pas vraiment à notre potentialité d’être, à
nos charismes, à nos choix ou à nos désirs de vie… en un mot, à notre vocation
d’enfants de Dieu.
Il faut alors écouter
les conseils de Syméon… et nous tourner vers Jésus et son Evangile, pour
recevoir et prendre part à la délivrance qu’il apporte.
* « Très
bien ! – me direz-vous – mais
qu’est-ce que c’est exactement cette délivrance, ce salut, que Jésus peut
apporter ? »
Parmi les
réponses que nous livrent les évangiles, nous pouvons nous souvenir d’un
passage en particulier (cf. Lc 7,18-23) :
Alors que Jean
baptiste s’interroge au sujet de Jésus – « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un
autre ? » – Luc raconte tous les signes que fait Jésus et la
réponse qu’il donne (je cite) :
« A ce moment-là, Jésus guérit beaucoup de
gens de maladies, d’infirmités et d’esprits mauvais et il donna la vue à
beaucoup d’aveugles. Puis il répondit aux envoyés : "Allez rapporter
à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit, les
lépreux sont purifiés et les sourds
entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux
pauvres" » (cf. Lc 7, 21-22).
Ce témoignage,
comme celui de toutes les guérisons accomplies par Jésus, nous montre que l’œuvre
du Christ est essentiellement un processus de libération (de délivrance, de bien-être) :
Il libère les
malades de leur maladie, les mourants de la mort, les pauvres de leur misère,
les riches des possessions qui les enferment, les hautains de leur orgueil, les
religieux de leurs certitudes qui excluent les autres, etc.
Il nous
délivre de tout ce qui vient nous réduire, nous écraser : de l’idolâtrie,
du poids du passé, de la culpabilité, d’un prêt à croire, d’une morale
étriquée, d’une loi transformée en commandements strictes et rigides (cf. Ep
2,15ss).
En d’autres
termes… Jésus remet les choses à l’endroit, les personnes et les relations
humaines dans leurs bons sens. Et du coup, le monde autour de lui se trouve
transformé par son offre de liberté et de confiance avec Dieu.
Mais ce n’est
pas tout ! Comme pour propager cette onde de salut… Jésus appelle ses
disciples à le suivre et à faire de même (cf. Jn 14,12)… en plaçant leur confiance en Dieu
(cf. Lc 17,6)… en commençant par vivre dans le don et le partage… en étant le
plus « juste » possible avec toutes les personnes que nous côtoyons…
en vivant des relations humaines harmonieuses et paisibles… en nous préoccupant
des autres, plutôt que de nos possessions (cf. Lc 12,13-34)… en ne vivant pas
dans le « moi d’abord » et le « chacun pour soi ». Car
c’est bien là le mal qui gangrène l’humanité : la convoitise (cf. Gn 3), le fait de ramener toute chose à soi,
pour en jouir, sans se préoccuper du prochain ou des conséquences de ses actes.
Partout dans
l’évangile, on retrouve ce même appel que Jésus nous adresse : à mener une
« vie juste » devant Dieu, à recherchez la justice pour nos frères et
sœurs (cf. Mt 5,6.10 ; 6,33 ; 7,21-23).
L’Evangile
nous apprend que Jésus a pleinement vécu ce salut… qu’il l’a offert – jusqu’à en
mourir – à tous ceux qui ont croisé sa route. Mais, pour ne pas rester un
hapax, un phénomène unique, il nous encourage, nous aussi, à le vivre. Il nous
donne confiance pour le suivre.
Face à
l’injustice, à la misère, à l’indifférence, il nous dit : vous pouvez apporter
votre grain de sel sur cette terre ! (cf. Mt 5,13) votre petite lumière !
(cf. Mt 5,14-16). Vous en êtes capables !… vous en avez la potentialité,
la possibilité !
Vous pouvez
vous aussi changer le cours des choses, influencer le monde autour de vous, en
adoptant une nouvelle mentalité (cf. Mc 1,15), en vivant en communion avec moi,
avec ma manière d’agir.
En me suivant,
vous rendez concret et visible le règne de Dieu dans le monde.
* Ainsi donc…
chers amis… en regardant à Jésus… nous pouvons, nous aussi, faire le même
constat que Syméon et rendre grâce à Dieu en disant : nos yeux ont vu ton salut… ils ont vu ta lumière briller et resplendir
en Jésus Christ.
Pour autant…
j’oserais dire que ‘nous ne pouvons pas en rester là’. Nous ne pouvons pas nous
contenter de cette confession de foi, sans voir qu’elle nous implique
personnellement… sans entendre que le vieux sage parle du salut pour
« tous les peuples » :
Ce que notre
cœur désire vraiment voir… ce n’est pas seulement le salut de Dieu en un homme,
en Jésus… mais c’est le salut de Dieu dans le monde, c’est-à-dire en nous, pour
nous… pour tous les humains.
Et cela, je
crois que nous ne pourrons le voir, que si nous y participons, que si nous
relayons le message et la confiance que suscite Jésus… que si nous-mêmes, nous
sommes artisans de ce salut… si nous faisons briller la lumière de l’Evangile,
comme Jésus nous y invite.
Personnellement,
en regardant le monde tel qu’il est – dans toute sa beauté et sa splendeur,
mais aussi avec ses laideurs (il suffit d’ouvrir le journal ou la télévision) –
j’ai du mal à croire à un salut qui nous tomberait du ciel tout prêt et tout
cuit… comme une « bonne crêpe sucrée ou salée » dans notre assiette. Je
me permets d’utiliser cette image (un peu triviale), puisque c’est la fête de
la chandeleur !
Bien
davantage, je crois que ce salut dont le monde a besoin et que Jésus vient
manifester – en nous montrant la seule et unique recette de la bonne pâte à crêpe,
qui réchauffe les papilles et dilate les cœurs : Cette recette, c’est bien sûr celle de l’amour de Dieu et du prochain (cf.
Lc 10,27) – il nous appelle à en être des relais, des échos, des courroies de
transmission… il nous invite à en être des artisans.
Si tel n’était
pas le cas, j’ai bien peur que l’Evangile reste « lettres mortes »… qu’on
finisse par le ranger au placard des belles idées ou des utopies sans
lendemain.
Pour que cet
Evangile soit Parole vivante, Parole du « oui » de Dieu dans nos
vies, qui nous libère… il faut nous-mêmes le rendre concret, l’incarner dans
notre existence… Il faut nous-mêmes être les cuisiniers et les cuisinières qui
vont aux fourneaux, pour préparer et faire cuire la pâte à crêpe… en suivant la
recette indiquée par Jésus.
Maintenant que
nous savons qui est cet homme – l’envoyé
de Dieu – maintenant que nous savons ce qu’il attend de nous – l’amour, la justice et la paix – il
n’est plus temps de faire comme Syméon – d’attendre
patiemment la manifestation du Christ [5]
– il est temps, pour nous, d’agir… de reprendre la route et de passer à
l’action.
Si vous voulez
goûter la meilleure recette de crêpe offerte au monde… des crêpes qui changent
le goût de la vie… qui libèrent, qui guérissent, qui réjouissent… Revêtez
vous-mêmes la toque du cuisinier… prenez le tablier de Jésus… et mettez-vous au
travail !
Prenez
l’initiative, en suivant les indications du chef, comme l’Evangile nous y
appelle (cf. Mt 7,12 // Lc 6,31.36) :
« Tout ce que vous voulez que les
hommes fassent pour vous
(et si vous voulez quelque chose de bon, le meilleur dans votre vie) faites-le vous-mêmes pour eux
(faites-le d’abord pour les autres) :
c’est la Loi et les Prophètes (c’est tout ce que Dieu demande) : Soyez bons, généreux et compatissants,
comme votre Père céleste. »
Alors… frères
et sœurs… n’attendons pas… agissons !
Et ne venons
pas nous plaindre… si nous ne trouvons pas de bonnes crêpes à nous mettre sous
la dent… ou si celles que nous proposent le monde et l’industrie
agro-alimentaire sont indigestes. Personne ne nous oblige à les consommer !
Agissons nous-mêmes :
préparons-les et partageons-les avec notre prochain. Puis, donnons-lui la
recette, pour qu’il en fasse autant.
C’est ainsi
que ce transmettra – de proche en proche – la recette de « la crêpe du
royaume de Dieu »… et c’est ainsi que nous aurons tous part au festin du Seigneur.
Amen.
[1] La chandeleur se fête
le 2 février, soit 40 jours après Noël. C'est la purification de Marie et la
présentation de Jésus au temple de Jérusalem. L'Évangile de Luc raconte (cf. Lc
2,22) : Et lorsque furent accomplis
les jours pour leur purification, selon la Loi de Moïse, ils l'emmenèrent à
Jérusalem pour le présenter au Seigneur.
Selon
la loi juive de cette époque (cf. Lv 12), une mère qui accouche d'un garçon
était considérée comme impure pendant 7 jours et devait ensuite attendre la
purification de son sang pendant 33 jours (donc pas question de se rendre dans
un lieu sacré durant cette période). Après la naissance d'une fille, les délais
étaient plus longs : la mère était impure pendant 14 jours et la
purification avait lieu au bout de 66 jours.
[2] Le passage insiste sur
l’action de « l’Esprit » : cf. Lc 2, 25.26.27 (cité 3 fois)
[3] On peut supposer une
bénédiction de la famille. Mais, au v.34, le texte grec (autous/eux) ne précise pas qui reçoit cette bénédiction :
uniquement le père et la mère, ou, les parents et Jésus.
[4] Le « salut »
est ici à entendre comme délivrance, comme libération. Tout d’abord, parce que
c’est ce qu’évoque la prophétesse Anne : « la libération / délivrance de Jérusalem » (v.38). Mais aussi par
rapport à l’affirmation de Syméon : « Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix selon
ta parole » (v.29). Si l’on traduit cette phrase de façon littérale, cela
donne : « Maintenant [c’est]
dans la paix [que] tu délies ton esclave, ô Maître, selon ta parole ». Avec
cette expression « délier l’esclave
», il s’agit bien d’une offre de délivrance.
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