Lecture biblique : Mc 9, 30-50
Thématique :
entrer dans la nouvelle mentalité du règne de Dieu
Prédication de
Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 28/08/16.
(largement inspiré
de méditations de Jean Marc Babut, Actualité
de Marc, éd. Cerf)
* Le passage du
Nouveau Testament que nous entendons ce matin nous révèle bien des malentendus
au sujet des paroles et des enseignements de Jésus : des malentendus de la
part des disciples, dont les réactions montrent qu’ils ne semblent pas toujours
avoir compris l’enseignement de leur maître et même être parfois à
contre-courant ; et des malentendus de la part des Eglises, qui se sont souvent
attachées à reporter l’enseignement de Jésus sur un Royaume post-mortem, une
sorte de paradis après la mort, au lieu d’envisager les paroles de Jésus pour
leur actualité, ici et maintenant.
* Pour bien
entendre ces passages bibliques, il faut sans doute se souvenir que le début de
l’évangile de Marc commence par un appel à changer de mentalité : « Le temps est accompli – annonce
Jésus – et le règne de Dieu s’est
approché : convertissez vous – changez de mentalité – et croyez à la Bonne
Nouvelle » (cf. Mc 1, 15).
Jésus appelle
ses disciples à changer de regard et de mentalité, c’est-à-dire à inverser leur
système de valeurs, à changer les critères de leur discernement.
Mais, tout cela
n’est pas facile. « Changer de mentalité » nécessite un certain
courage : cela implique un abandon (abandonner certains choix de vie, des
prétendues sécurités, des privilèges, des positions acquises, et beaucoup
d’idées reçues) et l’adoption d’une nouvelle manière de voir les choses.
Cela nécessite
d’avoir les yeux ouverts, d’avoir une conscience vive et aiguisée à l’égard de
notre monde et de ses illusions, mais aussi des lois qui régissent notre
réalité (car nous sommes acteurs et co-créateurs de notre réalité) et du
fonctionnement humain, souvent dominé par l’égo.
Bien sûr, si
Jésus appelle ses contemporains à changer de mentalité, c’est qu’il pense que
notre monde, dans la direction qu’il a choisi de prendre, court à sa perte. Il
a donc besoin d’être sauvé… il a besoin d’un nouveau cap, de prendre une
nouvelle direction.
Mais, notre
passage montre que les disciples n’ont pas forcément compris ce message. Il ne
sont visiblement pas sur la même longueur d’onde que leur maître.
« Alors que
pour Jésus le salut réclame qu’on adopte une mentalité autre que celle qui a cours partout, pour eux, comme pour tout le
monde, il n’y a de salut que dans un plus
: il faut être plus fort, plus performant, être un croyant plus zélé, avoir
plus de poids dans la société et savoir s’imposer. On voit bien là l’opposition
des deux mentalités, celle qui a cours partout, qui cultive l’idéologie du
« plus », et celle qui a cours dans [le Royaume, dans] le monde
nouveau de Dieu et qui parie sur ce qui est autre,
sur un complet renouvellement »[1].
Ce décalage de
perspective entre Jésus et ses disciples est perceptible dans la discussion
qu’ils ont entre eux. Jésus les interroge pour savoir de quoi ils parlaient en
chemin :
« Ils voulaient
savoir qui, parmi eux, était le plus
grand (v.34). [Il parlait de préséance.] S’agissait-il de préséance dans le
règne du Christ, après le triomphe du Messie, comme lorsque Jean et Jacques réclament
le privilège de siéger l’un à la droite et l’autre à la gauche du Messie
triomphant ? Ou s’agit-il de préséance dans le groupe des Douze ? En fin de
compte peu importe. Ce qui est consternant, c’est que les disciples de Jésus
aient encore ce genre de préoccupation.
Être disciple de
Jésus, ce n’est pas un honneur. On n’est pas disciple pour faire carrière, même
dans un organisme ecclésiastique. Etre disciple, c’est servir. La vraie
grandeur, dit Jésus, c’est d'être le
dernier et le serviteur de tous (9,35). »
« Jésus
renverse complètement l’échelle des valeurs telle qu’elle nous est habituelle.
Pour nous on est « grand » ou le
premier quand on parvient à une position qui permet de commander [de gagner
plus] et qui confère le droit de se faire servir. C’est ce qu’on voit
constamment dans le monde politique, dans les entreprises. [Ainsi, dans nos
actualités, la société Lactalis semble ne rien vouloir céder : elle veut
rester première. Elle refuse de perdre un peu de ses marges et de ses profits,
pour partager plus équitablement avec les producteurs laitiers.] Mais c’est
aussi ce qu’on voit dans certains couples, où il semble évident à tant de gens
que l ‘homme est là pour se faire servir, tandis que la femme est là pour
[obéir et pour] le servir. »
Bien sûr,
c’était surtout vrai autrefois. Heureusement, les mœurs évoluent, et l’égalité « homme-femme »
gagne du terrain. Les femmes, en France, ont les mêmes droits et les mêmes
libertés que les hommes… le même statut que leur compagnon… et on peut s’en
réjouir. Mais ce n’est pas le cas dans tous les pays. Il y a encore bien des
coins du globe, où, à cause des traditions patriarcales ou d’une interprétation
étroite de la religion, les femmes sont considérées comme des sous-hommes, des
individus destinés à servir leurs congénères masculins.
Je crois que
c’est une des raisons qui fait réagir certaines personnes de façon très forte et
vive, en France, vis-à-vis de cette histoire du « burkini » qui a
fait « la une » de l’actualité.
Par le passé, des
femmes se sont battues pour leur émancipation, pour avoir les mêmes droits et
les mêmes libertés que les hommes. Beaucoup voient dans ce vêtement une sorte
de retour en arrière, la restauration d’une forme d’archaïsme, de privation de
liberté, car les femmes qui doivent porter ce genre de tenue sur la
plage : sont-elles vraiment libres ? Ne sont-elles pas soumises à des
pressions sociales et psychologiques masculines et des contraintes religieuses ?
autrement dit, à une lecture fondamentaliste de la religion qui imposerait de
dissimuler son corps, de le cacher, pour éviter aux hommes quelques faiblesses.[2] Sur le
fond, cela peut nous paraître totalement irrationnel et absurde. Faut-il
cacher la beauté de la création pour éviter de succomber à la tentation ?
L’homme n’a-t-il pas une intelligence, une volonté consciente, une force
mentale, qui lui permet de faire ses choix et de se maitriser ? Si les hommes
sont si faibles, ils n’ont qu’à se cacher les yeux. « Si ton œil entraine ta chute, arrache-le – dit carrément Jésus ».
Bien sûr, il ne parlait pas de cela… mais cette parole peut nous faire
réfléchir. On ne doit pas priver de liberté les autres, sous prétexte qu’on
risquerait de succomber à ses propres passions ou à ses faiblesses. Bien sûr,
on n’est pas non plus obligé de faire de la provocation inutilement et de
tomber dans un travers inverse. Mais, c’est ceux qui ont des passions qui
doivent travailler à leur résolution ou leur dépassement, en regardant la réalité
en face… pas en la cachant.[3]
Mais revenons à notre passage
biblique :
Ceux qui sont
dans la mentalité des disciples, c’est-à-dire, finalement, prisonniers d’un
système de pensée générale, fondé sur le « toujours plus » :
plus de pouvoir, plus de force, plus de domination… ne sont assurément pas
encore entrés dans l’horizon du règne de Dieu – du monde nouveau de Dieu – inauguré
par Jésus… où il s’agit, au contraire, de penser d’abord à l’autre… d’accepter
de se préoccuper de l’autre, de le servir, au lieu de se cantonner au « moi d’abord » ou au « chacun pour soi ».
Evidemment, il
est relativement facile, pour nous, de juger à distance… et de voir que les
disciples sont à côté de la plaque. Mais, il est plus délicat de nous rendre
compte et d’avouer que, vis-à-vis de Jésus, nous sommes dans la même situation
qu’eux.
En effet, ne
sommes-nous pas encore, au 21e siècle, dans la même mentalité que
celle des disciples ? dans cette idéologie du « toujours
plus » notamment en matière économique, de croissance, de
consommation ?
Outre le fait
que cette idéologie est une illusion – car, nous le savons, l’argent et le pouvoir
ne font pas le bonheur en tant que tels, contrairement à ce que nous assène la
publicité. Au mieux, nous pouvons en tirer quelques plaisirs et des satisfactions
matérielles, mais pas du bonheur – … cette idéologie du « toujours
plus » se heurte, en fait, à la réalité de notre monde, à la fragilité de
notre environnement, à la limite des ressources terrestres et énergétiques.
On apprenait cet
été qu’en moins de huit mois, l’humanité avait déjà consommé toutes les
ressources naturelles renouvelables que la planète peut produire en un an.
Bien sûr, il
faut relativiser ces chiffres que certains contestent.[4] Le
problème n’est pas d’abord un problème de consommation de ressources, mais de
pollution énergétique, c’est-à-dire d’emprunte écologique.
Notre mode de
vie, fondé sur le « toujours plus » émet beaucoup trop de CO2 :
bien plus que ce que les éco-systèmes (océans et forets) ne peuvent absorber.
Ce qui contribue, peut-être irrémédiablement, à une perturbation des cycles
naturels concernant le climat et l’acidité des océans.
En d’autres
termes, notre planète ne va pas continuer à supporter longtemps cette idéologie
folle et déraisonnable du « toujours plus ». La vague de chaleur que
nous avons connu en France cet été ; les incendies aux Etats-Unis, en Californie ;
les inondations en Louisiane… : tout cela atteste que nous sommes en train
de trop tirer sur la corde, et que nous contribuons au réchauffement de la
planète, comme aux dérèglements climatiques.
De ce fait, on
peut réellement entrevoir, dans bien des domaines… car on pourrait aussi parler
des questions de pauvreté, de misère sociale, etc… que la voie proposée par
Jésus – celle du service, de l’attention à l’autre, au plus petit… celle du
détachement vis-à-vis de son égo, des illusions du monde – est pour notre
humanité, la seule voie de salut, qui tienne la route.
Nous devons en
avoir conscience et prendre au sérieux cet appel que Jésus adresse aux
siens : une appel à changer de mentalité, à sortir de l’idéologie du « moi d’abord » et du « toujours plus ».
Si Jésus est
crédible et cohérent dans son enseignement, c’est qu’il n’a pas fait que donner
des conseils de vie, il a lui-même vécu la Parole qu’il annonçait :
« Être le serviteur de tous », c’est le parti que le Christ a délibérément
choisi pour lui-même, poussant le service rendu à l’humanité jusqu’à accepter
de mourir, plutôt que de trahir son message de salut.
Cela doit nous
faire réfléchir. Si Jésus a donner sa vie pour nous transmettre la vérité de
l’Evangile, il nous faut absolument être attentif et nous attacher à son
message… : accepter de lâcher nos préoccupations égocentriques… pour nous
tourner vers les autres.
Il nous faut
sans cesse penser à une échelle plus large… plus fraternelle… qui tienne compte
des plus petits parmi nos frères.
* Pour finir
cette méditation… je voudrais justement m’arrêter avec vous sur ces paroles de
mise en garde qui clôture notre passage :
« Quiconque entraîne la chute d’un seul de ces petits
qui croient [en moi], il vaut mieux pour lui qu’on lui attache au cou une
grosse meule, et qu’on le jette à la mer » (v.42) Ou encore :
« si ton œil entraîne ta chute, arrache-le ; il vaut mieux que tu
entres borgne dans le Royaume de Dieu que d’être jeté avec tes deux yeux dans
la géhenne, où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas »
(v.47-48).
On a souvent mal compris ces paroles… et la tradition de
l’Eglise en est en partie responsable.
L’incompréhension vient du fait que les gens pensent qu’en
parlant du « royaume de Dieu », Jésus ferait allusion à une sorte de
paradis post-mortem. Et que le terme « Géhenne » désignerait en
quelque sorte « l’enfer » ou les « peines éternelles ».
Mais, Jésus ne parle pas ici du monde à venir. Il parle du monde d’aujourd’hui,
de notre réalité présente. Et il annonce un avenir catastrophique si rien ne
change ici et maintenant.
Si Jésus fait allusion au « royaume » ou au
« règne de Dieu », c’est que, pour lui, nous vivons deux réalités parallèles
et simultanées.
On pourrait exprimer cela d’une autre manière, et dire que l’humain
vit son existence sous différents plans.
Pour essayer de clarifier cette idée – le fait que notre vie
se déploie à différents niveaux – on pourrait essayer de la transcrire
autrement, en utilisant d’autres catégories. On pourrait, par exemple, avoir
recours à la manière de penser des mystiques. Pour la théologie classique, l’existence
humaine se déroule sur 3 plans : le corps, l’esprit et l’âme. Du point de
vue de notre corps et de notre esprit (c’est-à-dire de notre mental, de notre intellect),
nous vivons dans le monde matériel et sensible. Du point de vue de notre âme,
nous sommes aussi dans une réalité spirituelle, nous appartenons au monde de
Dieu.
La question qui se pose, c’est de savoir si nous n’écoutons
que les désirs de notre corps et de notre esprit, soumis aux pulsions de l’égo
et attirés par les attraits du monde physique et matériel, qui sont certes séduisants
et passionnants, mais inévitablement éphémères, transitoires et périssables. Ou
si nous écoutons aussi les désirs de notre âme, de notre vrai Soi, en relation
avec Dieu.
Pour Jésus, les choses sont claires : si nous
n’écoutons que les désirs de l’égo et les attraits du monde matériel, nous
risquons de perdre notre vie, de passer à côté de l’essentiel et de manquer « d’entrer »
dans cette réalité qu’il appelle « le royaume », le monde nouveau de
Dieu.
A
contrario, si nous parvenons à dépasser nos désirs égoïstes, pour nous
ouvrir au monde de Dieu, nous trouverons la voie d’un accomplissement dans l’amour,
nous trouverons la voie du salut que Jésus nous promet.
Pour exprimer cette pensée, Jésus utilise une idée de déplacement
géographique : Pour lui, il s’agit avant tout de franchir un pas, pour
« entrer » quelque part. C’est ce qu’il précise clairement :
Mieux vaut que tu entres manchot dans la
vie (43), Mieux vaut que tu entres estropié dans la vie (45), Mieux vaut que tu
entres borgne dans le Règne de Dieu (47).
Il s’agit « d’entrer »
dans un espace nouveau, qui n’est pas celui où nous sommes nés et où nous
vivons naturellement… mais dans un espace tout autre : un espace de paix, où
l’Esprit d’amour de Dieu règne, un espace où on accède par la confiance et l’adoption
d’une nouvelle mentalité… un espace qu’il appelle « la vie ».
Mais il faut
insister sur un point : Jésus ne parle pas ici d’une faveur ou d’une
récompense qui pourrait nous être accordée après notre mort, pour entrer dans
une sorte de paradis, à condition que nous ayons adopté tel ou tel
comportement. Il nous parle d’une réalité – le monde de Dieu – dans laquelle on
peut entrer ici et maintenant, pour trouver la vie en plénitude.
Hors du royaume,
du monde nouveau de Dieu, Jésus fait allusion à une autre réalité qu’il appelle
« la géhenne » qui symbolise en fait la destruction totale par le
feu.
En effet, à l’époque
de Jésus, le mot « géhenne » désigne un lieu : une vallée qui est devenue la décharge publique de
Jérusalem. Elle servait d’incinérateur dans lequel des feux étaient entretenus
pour éliminer les ordures. Tout ce qu’on y jetait était complètement détruit,
réduit en cendres.[5]
Il me semble que ce que Jésus veut dire en
distinguant la géhenne, la destruction irrémédiable d’un coté, et la vie, le
monde nouveau de Dieu, de l’autre… c’est que nous devons faire des choix, et
que nous ne devons pas être esclave de notre égo et de nos passions… car sinon
nous courons à la catastrophe et à la destruction.
(De toute façon, il est aussi vrai que notre
corps et ses passions sont, d’une façon ou d’une autre, voués à la mort et à la
destruction.)
Nous devons réfléchir et nous orienter vers
des réalités plus essentielles, en tout cas qui procurent réellement « la
vie ».
Autrement dit, nous devons réfléchir à ce
qui peut faire obstacle à notre entrée dans la confiance et la nouvelle
mentalité du règne de Dieu. Le terme « obstacle », habituellement
traduit par les mots « scandaliser » (du verbe grec) ou par le terme
« chuter » désigne ce qui fait barrage, ce qui nous détourne de notre
entrée et de notre engagement au service du monde nouveau de Dieu.
Quand Jésus
parle de notre « main », de notre « pied » ou de notre « œil » comme des éléments
susceptibles de faire obstacle à notre engagement dans le monde nouveau de Dieu…
il ne dit pas que ces organes sont coupables, en tant que tels. Mais qu’ils
peuvent éventuellement nous retenir dans notre évolution, nous ralentir dans
notre marche vers le Royaume.
Pour Jésus, ces
organes décrivent les instruments par lesquels nous-mêmes sommes peut-être
retenus de nous engager vraiment pour le Royaume ou par lesquels nous sommes
tentés de nous désengager de cette préoccupation, pour nous engager ailleurs.
Ce sont
potentiellement des instruments de nos passions.
Or, si ces
passions ne sont qu’au service de nous-mêmes et de notre égo, elles risquent de
constituer un obstacle qui nous empêche d’entrer dans le monde nouveau de Dieu.
Mieux vaudrait
alors, pour Jésus, trancher dans le vif. En nous attaquant aux instruments susceptibles
de nous entrainer dans des passions égocentriques, en les éliminant du champ de
nos préoccupations, nous éviterions sans doute d’y succomber, de perdre notre
temps et de manquer notre vie.
L’enjeu est trop
important, puisqu’il s’agit de l’accomplissement de notre vrai Soi, de notre âme,
et du salut du monde, dans la mesure où notre vie s’inscrit dans une solidarité
de destin avec nos frères, dans une fraternité qui concerne tous les humains.
* Le message de
Jésus est donc clair : Il nous appelle à entrer dans l’espace du monde
nouveau de Dieu, ici et maintenant.
Et pour ce
faire, il nous invite à lâcher notre égo, à entrer dans la confiance en Dieu,
et à oser nous inscrire dans une nouvelle mentalité : au service de la
fraternité et du prochain.
Dans le monde
nouveau de Dieu, la perspective est renversée – être premier c’est aussi s’occuper
du dernier – puisque nous sommes tous unis, tous « Un ».
« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le
dernier et le serviteur de tous. » (v.35)
Amen.
[1] Les passages entre
guillemets renvoient à J-M Babut, Actualité
de Marc, éd. Cerf., 2002.
[2] Dans ce débat, on a aussi entendu parler de liberté, dans le sens de la
liberté de s’habiller comme on veut sur un lieu public de détente et de loisir.
Mais, cet argument – vrai, sur le fond – doit être interrogé dans la
réalité : les femmes qui se cachent sur la plage l’ont-elles réellement et
pleinement choisi, par elles-mêmes ? Ne sont-elles pas en réalité les
victimes (et les complices) d’une forme de pressions sociales, psychologiques
et religieuses de la part de leur conjoint ? Ont-elles réellement la
possibilité de dire « non », de déroger à cette contrainte ?
[3] Au regard de l’histoire de
l’émancipation des femmes européennes, nous avons bien du mal à comprendre
comment des hommes, au 21 e siècle, peuvent imposer aux femmes des contraintes
vestimentaires, pour pallier leurs propres faiblesses… et le tout : sous
couvert de religiosité.
[4]
http://e-rse.net/jour-depassement-methodologie-erreurs-interpretation-21556/
[5] Plus largement,
« quand Jésus parle de la Géhenne, il se réfère
selon toute vraisemblance au message du prophète Jérémie. Jérémie était
scandalisé de voir que ses contemporains pratiquaient des sacrifices d'enfants
dans la vallée de Hinnom, qui bordait la ville de Jérusalem au sud. Pour lui
donc, la vallée de Hinnom (en hébreu gé-Hinnom, qui a donné Gé-henne) deviendra
le lieu où, à l'arrivée des armées de Babylone, périront massacrés les
jérusalémites infidèles. Dans cette catastrophe, la vallée de Hinnom perdra
même son nom au profit de « vallée du carnage ». La Géhenne, pour Jérémie,
c'est donc le lieu où s'achève dans l'horreur la vie du peuple infidèle. C'est
l'aboutissement du choix désastreux qu'a fait le peuple de Dieu malgré l'appel
des prophètes. De même pour Jésus, la Géhenne est […] le lieu où ne manquera
pas de finir en catastrophe toute société qui n'aura pas voulu changer de
mentalité et entrer dans le monde nouveau de Dieu » (J.-M. Babut).
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