dimanche 19 mai 2019

Nous sommes UN

Textes bibliques : Lc 14, 12-14 ; Mt 25, 31-46
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Bordeaux, le 19/05/19

Introduction 

Nous venons d’entendre un passage biblique qui est - à mon avis - un des plus beaux textes du Nouveau Testament. Et c’est pour le partager et le méditer ensemble, que je l’ai choisi ce matin. Je voudrais vous montrer : Pourquoi ce passage est magnifique…. Quelle bonne nouvelle il nous livre … Et ce qu’il dit de notre humanité…

Au premier abord, cependant…  pour la plupart de nos contemporains qui connaissent encore ce texte…  il faut l’avouer : ce n’est généralement pas une réaction très positive qu’il génère… bien au contraire :
Soit, il suscite l’incompréhension voire l’embarras…  Soit même, il provoque une sorte de rejet… sans doute à cause des images et de l’arrière fond de peur et d’angoisse, qu’il a inspiré durant l’histoire. 

En effet, ce texte a nourri, pendant des siècles, l’inspiration des artistes qui ont peint, ici ou là, sur des tableaux ou les murs des cathédrales - et dont notre culture et notre inconscient collectif sont héritiers - cette grande fresque du jugement dernier : fresque terrible qui annonce le jugement final de Dieu, qui nous attendrait sur son trône de gloire, pour examiner notre vie et nos actes, et nous classer définitivement parmi les justes, les sauvés, les élus, ou, au contraire, nous envoyer en enfer, parmi les injustes, les réprouvés, les maudits et les bannis, et nous jeter dans le feu qui ne s’éteint jamais, en vue de souffrances éternelles. 

Voilà ce dont notre inconscient collectif est sans doute héritier, face à ce texte : l’image d’un Dieu terrible qui nous attend au tournant pour un jugement dernier… et sachant cela, les humains n’ont qu’à bien se tenir !
Car rien n’est sûr…. le pire est à craindre… la perspective de pourrir ou plutôt de rôtir en enfer est ouverte… et nous attend, si nous ne faisons pas ce que Dieu commande.

C’est donc l’image d’un Dieu capable de punir que la tradition artistique - à la suite de la tradition de l’Eglise -  a retenu. Car les artistes n’ont fait que mettre en lumière la compréhension qu’ils avaient reçue de ce texte.…  C’est l’image d’un Dieu juge et implacable qui suscite la peur que la tradition nous a communiquée. 

On peut même ajouter que cette manière de comprendre Dieu et ce texte sont peut-être à l’origine de l’athéisme de beaucoup de nos contemporains  …. Car comment croire au 21e siècle à ce Dieu juge, qui nous attendrait au tournant pour nous punir ? Tout ça ne tient pas debout !

D’autre part… si vous êtes lecteurs de l’Evangile, vous remarquerez que l’image que Jésus Christ présente de Dieu, son Père (Notre Père) : l’image d’un Dieu d’amour qu’il présente, par exemple, à travers la parabole du fils prodigue, ou de la drachme perdue ou de la brebis perdue. Cette façon de comprendre Dieu, comme une présence paternelle ou maternelle, une force d’amour accueillante, bienveillante, attentionnée, réconfortante, n’a par grand chose à voir avec cette image traditionnelle et terrible d’un Dieu implacable, au jugement définitif. 

il y a donc une dichotomie … voire une contradiction… entre l’image traditionnelle qui nous a été communiquée au sujet de Dieu, notamment à travers une lecture littéraliste de textes fondateurs ou des mythes (comme le jugement dernier)… et, d’un autre côté, la bonne nouvelle d’un Dieu d’amour transmise par Jésus. 

C’est un problème d’herméneutique (d’interprétation) qui est sans doute à l’origine de tout cela. 
Je vous propose donc - ce matin - un travail un peu particulier : c’est d’essayer d’oublier tout ce qu’on vous a raconté sur ce texte et toutes les images d’un Dieu juge, véhiculées par notre culture chrétienne et notre inconscient collectif, pour essayer de discerner, avec un oeil neuf, la bonne nouvelle qui se cache dans ce passage biblique. 

Le contexte et le statut du texte :

Pour essayer d’y voir plus clair, je vous propose dans un premier temps de nous interroger sur le contexte et le statut du texte : de quoi s’agit-il ? 

Le projet littéraire de l’évangéliste Matthieu a sans doute été de compiler les textes des chapitres 24 et 25, pour présenter les enseignements de Jésus dans la perspective du retour du Christ, de son avènement (sa parousie), attendu d’abord, de façon imminente, par les premiers chrétiens, et, ensuite, pour la fin des temps : 

Matthieu présente ainsi - au chapitre 24 - les grandes tribulations et désolations qui auront lieu dans un temps de bouleversement cosmique, qui va coïncider avec l’avènement du Fils de l’homme, à la fin des temps. En attendant le retour du Christ, il invite les disciples à veiller, à se souvenir et à mettre en pratique les enseignements du maître.

Ainsi, le chapitre 25 se compose de 3 paraboles. 
Ces paraboles sont des comparaisons qui servent à parler du Royaume des cieux, de la présence et de la réalité de Dieu. A quoi les comparer ? 
On trouve : 
  • la parabole des dix vierges, qui invite à l’espérance et à veiller en attendant l’arrivée de l’époux, à savoir le Christ. 
  • La parabole des talents, qui invite à entrer dans la confiance, à utiliser à bon escient les talents reçus (sans peur).
  • Enfin, la parabole du jugement dernier - qui nous intéresse aujourd’hui - invite le lecteur à entrer dans l’amour et à vivre la charité et la solidarité. 

C’est donc la foi, l’espérance et l’amour qui sont présentées dans ces 3 paraboles. 

Cependant, le statut de cette dernière parabole est un peu particulier, car elle utilise le langage du mythe. C’est à la fois une parabole et un mythe. 

Qu’est-ce qu’un mythe ? C’est un langage qui essaie de dire, de transcrire, une vérité à travers un récit, une histoire transmise par la tradition et mettant en scène des personnages symboliques représentant des forces physiques ou métaphysiques. 
Ce qui intéressant en tant que tel, ce n’est pas l’histoire, mais la leçon qui se dégage du récit. 

Le jugement des morts ou des âmes appartient au langage du mythe. Il est présent dans de nombreuses cultures : chez les Grecs, les Perses, en Inde, etc. 
On le retrouve dans l’Ancien Testament (Zacharie ou Daniel) tout comme dans la mythologie grecque : Hésiode parle du jugement des morts et de l’île des Bienheureux ; Dans la mythologie traditionnelle, on voit les morts jugés par trois juges : Eaque, Minos et Rhadamante. C’est probablement Socrate (ou Platon) qui imagine la scène fondatrice de la décision de Zeus, qui discerne un avant, où les morts seraient jugés de leur vivant, vêtus dans leur gloire, et un après, où ils sont jugés nus et même sans apparence corporelle, réduits à leur âme. 

Le langage mythique se présente comme un conte sur le mode du « il était une fois…. » par lequel le narrateur raconte, à l’aide de personnages schématiquement dessinés, le déroulement d’une histoire assez simple (énonçant une donnée, un problème et sa résolution), dans un cadre relevant du merveilleux. 

Cependant, Socrate distingue et oppose les termes « mytos » et « logos » : le mythe et la parole explicative, la raison (la logique). 
Le récit, qui donne le cadre, peut être fictif, dans le sens où il comporte des éléments fantastiques, fabuleux ou légendaires. Mais la leçon, au début et à la fin du texte, est chargée de sens : elle s’adresse à notre raison et nous invite à un changement de mentalité ou une évolution de notre niveau de conscience. 

Autrement dit, lorsque nous lisons ce récit du jugement dernier, nous ne devons pas le faire de façon littérale ou fondamentaliste, et tout prendre au même degré : 
il nous faut discerner la leçon qui émerge, au delà du cadre du récit et de ses éléments mythiques.  Alors, quels sont-ils ? 

Les éléments du langage mythique : 

Ils sont facilement décelables : le retour du Fils de l’homme, un personnage qui représente l’humanité et qui est envoyé par Dieu pour opérer une distinction, un jugement. Il est présenté comme un arbitre et comme un roi. 

Le décor : les anges, messagers de Dieu ; le trône de gloire ; le fils de l’homme rassemble toutes les nations ; il a un rôle de juge : il va séparer les justes et les injustes à la fin des temps.

Autres éléments du langage mythique (un peu plus loin dans le texte) : le feu éternel, le diable. Et les conséquences du jugement : d’un côté le châtiment éternel, de l’autre, la vie éternelle. 

Dans le récit, des images émergent aussi, comme des petites paraboles : elles servent d’éléments de comparaison : 
Le Fils de l’homme est comme un berger. Certains humains sont comme des boucs ou des chèvres. D’autres comme des brebis. 

L’image de la brebis, c’est évidemment l’obéissance et la docilité : la brebis écoute la voix du berger. Elle pait tranquillement, en laissant le pâturage tondu à ras, mais non endommagé. Elle vit en troupeau. Elle joue le jeu du collectif. 
L’image du bouc ou de la chèvre est celle de la désobéissance, de la rébellion : la chèvre ne respecte rien et n’en fait qu’à sa tête. Elle mange tout ; elle est spoliatrice et voleuse. Elle est individualiste : c’est le chacun pour soi.

La sentence / Le dénouement : 

Pour ceux qui sont à droite (comparés à des brebis), c’est le mot « venez » : le Fils de l’homme accorde à ceux qui sont à droite un mouvement vers le Père ; ils entrent dans la proximité de Dieu. 
Leur récompense, c’est de se rapprocher de Dieu, et de recevoir les promesses : « recevez en partage le Royaume préparé depuis le début » - c’est-à-dire : entrez dans la proximité de la présence aimante de Dieu. 

Pour ceux qui sont à gauche (comparés à des chèvres) : c’est le contraire, c’est un éloignement : « allez vous en loin de moi ». 
Pour accentuer la sentence, des éléments du langage mythique sont employés : l’éloignement est accentué par le feu éternel et l’image du diable. 
Sachant que le sens du mot « diabolos » veut dire : ce qui divise, ce qui sépare… c’est donc un éloignement, vers plus de distance, plus de séparation. 

L’explication du critère du jugement est donnée : c’est l’amour

Ceux qui reçoivent une récompense, qui récoltent les fruits de leurs actes, sont ceux qui ont accompli des actes d’amour concrets et simples dans cette existence : donner à manger ou à boire à ceux qui ont faim et soif ; accueillir et recueillir l’étranger ; vêtir ceux qui n’ont rien ; donner du temps et visiter les malades et les prisonniers. 
Ce qui est mis en avant, c’est leur attitude altruiste : ils se sont comportés comme des frères en humanité. 

A contrario, ceux qui reçoivent un reproche sont ceux qui n’ont rien fait, aucun acte solidaire ou fraternel. 
Ils n’ont vécu que pour eux-mêmes, dans l’inconscience, l’indifférence ou l’égoïsme : ils ont oublié qu’ils avaient des frères… qu’ils étaient des frères… ils ont manqué de compassion et sont passés à côté du sens de la vie. 

La leçon (v.40. 45) : 

Une question provoque l’explication donnée : Elle sert à déterminer le lien entre le Fils de l’homme (le représentant de Dieu) et chaque être humain : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé, nu, malade ou en prison » ? 

Cette question est évidemment pertinente : car, qui de nous peut dire qu’il a vu le Christ ou qu’il a rencontré Dieu (concrètement) ? 
Cette question est nécessaire pour comprendre le lien de solidarité que Jésus présente entre Dieu et les êtres humains… Car, au fond, pourquoi le critère du jugement est-il l’amour ? Pourquoi Dieu se préoccuperait-il de l’homme affamé, du misérable, du pauvre, de l’exclu ? Si j’ose dire : Qu’est-ce que Dieu peut bien en avoir à faire des petits ? 

S’il s’en préoccupait vraiment - pense-t-on - il devrait faire quelque chose du haut du ciel … en tout cas, c’est ce qu’imagine la plupart de nos contemporains (ou des athées) : si Dieu existait, on le saurait, il ferait quelque chose… il résoudrait les problèmes de l’humanité : la misère et l’injustice !

Sauf, que ce texte nous révèle que c’est à nous de le faire : c’est à nous de résoudre les problèmes que nous avons nous-mêmes créés… car nous sommes les mains, les bras, les coeurs et les bouches de Dieu… nous sommes son corps. Nous sommes Un. 

Précisément, ce qui provoque la surprise, l’étonnement du lecteur, c’est l’identification du Fils de l’homme avec chaque être humain rencontré dans l’existence, et même ici, plus précisément, avec les plus petits parmi les frères : 
« A chaque fois que vous l’avez fait - que vous avez nourri, vêtu, visité, soigné - un des plus petits - qui sont mes frères - dit la voix du Représentant de Dieu - c’est à moi que vous l’avez fait ».

Ainsi - sans en avoir l’air - à travers cette histoire au cadre fantastique, ce texte est en train de nous dire quelque chose de révolutionnaire : 
le Fils de l’homme, c’est-à-dire le Christ lui-même, présence et manifestation de Dieu, est présent dans chacun de mes frères, en tout être humain. 

Le fait est que - dans ce récit, comme dans la vie - certains ont reconnu (sans forcément le savoir) une dignité inaliénable en chacun, la présence inconditionnelle de Dieu dans chaque être humain, et ont agi comme des frères … Et que d’autres n’ont pas reconnu cette présence de Dieu dans chaque être humain, et de ce fait n’ont pas agi de façon solidaire.

Cette différence est une réalité : le monde est pluriel. 
C’est un fait d’expérience : autour de nous, certains éprouvent de la compassion et de l’altruisme, face à la misère, d’autres non. 
Mais, on sait bien que les choses ne sont pas si tranchées, pas aussi manichéennes (tout blanc ou tout noir) que nous le présente Matthieu : 
Chacun de nous évolue au cours de son existence ; il peut nous arriver d’avoir des élans de solidarité et des moments d’indifférence et d’égoïsme. 

Pour autant, l’explication nous est donnée : Ce qui différencie les deux attitudes, c’est que certains ont oublié qui ils sont, et que d’autre le savent peut-être inconsciemment… en tout cas, une part d’eux-mêmes s’en souvient… cela remonte à leur conscience…  et ils agissent alors comme des frères. 

Notons que ceux qui n’ont pas agi, ne l’ont pas fait, pour mal faire… ils n’ont pas forcément été « mauvais » … mais, aux yeux de Matthieu, ils n’ont pas été « justes »… sans doute parce qu’il n’avaient pas conscience de ce qui se joue en réalité dans la vie, en chaque être humain, à savoir la présence de l’étincelle divine en chacun de nous. 

Et c’est bien à cette information cruciale que tout ce texte nous renvoie : 
il nous révèle que Dieu est présent en chaque être humain et que certains - qu’ils en est conscience ou non - le sentent au font d’eux-mêmes et agissent en conséquence. 

En d’autres termes, ce passage du Nouveau Testament est comme une petite apocalypse, une révélation : il nous apprend ou nous rappelle une bonne nouvelle : 
Dieu se rencontre incognito dans le visage de chaque être humain. Il existe un lien secret qui unit Dieu et tous les humains. 

Si Dieu est solidaire de chaque être humain (à commencer par le plus petit, le plus pauvre, le plus misérable), alors ce texte nous révèle la communion qui existe, au fondement de l’être, entre tous les vivants et Dieu lui-même : Dieu est la vie… et il est en nous… comme nous sommes en lui… il n’y a plus de séparation entre chaque être humain et Dieu, et entre les êtres humains entre eux : Nous sommes une seule âme. Nous sommes Un, tous unis, dans une communion de destin et pour l’éternité.

La séparation que nous imaginons du fait de notre individualité, de notre personnalité, dans cette existence présente, est, d’une certaine manière, superficielle et provisoire : 
C’est un phénomène visible et concret, du point de vue de nos sens, de notre expérience : Je suis Pascal, mais j’aurais pu très bien être Arthur, Pierre, Paul, Jacques, Philippe… finalement, peu importe…

Le point de vue de Dieu, de la réalité profonde et sous jacente à la vie, c’est que nous sommes Un ; nous ne sommes pas séparés ; nous sommes unis. Le Créateur et la création ne peuvent pas être séparés. 

Et la conséquence de cette unité, c’est que quand nous aimons ou nous faisons du bien à autrui, en réalité nous faisons du bien à tous, à Dieu lui-même, et à nous-mêmes… 
Et lorsque nous ne le faisons pas, nous ne le faisons pas à Dieu, ni à nous-mêmes. 

Ce n’est donc pas, en réalité, l’histoire d'un jugement ou d’un dieu comptable que ce texte nous raconte. Mais, il nous livre un secret : l’unité cachée, la communion fondamentale de tous les êtres humains ensemble avec Dieu.  

Et la connaissance de cette réalité, au fondement de notre être, est censée éveiller ou réveiller notre conscience : nous rappeler qui nous sommes vraiment (en communion avec Dieu) et nous appeler à agir en conséquence dans l’existence, comme des enfants de Dieu unis et solidaires… Nous sommes appelés à aimer sans condition… aimer notre prochain, comme nous-mêmes (car nous partageons la même étincelle divine en nous). 

Deux points pour conclure :

- On voit donc bien que l’enjeu réel de ce texte n’est pas une question de punition ou de récompense : ce n’est pas l’imaginaire fantastique d’un Dieu juge assis sur son trône de gloire qui nous attend au tournant. Mais il consiste davantage à nous livrer une vérité fondamentale au sujet de notre vie : Dieu est en nous comme nous sommes en Lui… et si tel est le cas, ce que décrit la parabole, dans un langage mythique, est résolument logique : 

Ce qui arrive aux justes ou aux injustes, n’est pas la récompense ou la sanction d’un Dieu extérieur… c’est simplement l’effet de la prise en compte d’une réalité intérieure : de qui nous sommes… Chacun récolte ce qu’il a lui-même semé dans son existence :

Celui qui a semé l’amour, récolte plus d’amour : il entre dans la communion avec ses frères et la proximité de la présence de Dieu : les deux choses vont de pair. 

Celui qui n’a pas semé d’amour, est passé à côté de la signification de la vie : de fait, il s’est éloigné lui-même de l’amour - puisque Dieu est amour - il s’est éloigné de la présence aimante de Dieu, de lui-même, de sa vocation, par indifférence ou ignorance. 

(2ème point) 
- Si nous prenons au sérieux, non pas le cadre du récit, mais la leçon de la parabole, nous ne sommes plus les mêmes… cette parole nous transforme… dans la mesure où elle nous rappelle une vérité sur notre identité… une vérité que nous avions peut-être oubliée…. Car notre société matérialiste et individualiste ne nous aide pas à nous en souvenir. 

Pour le lecteur : la parole qui entoure le mythe, l’explication du verdict sert de leçon : elle sert à avertir le lecteur. 
En racontant cette histoire, Jésus veut prévenir ses auditeurs. Désormais, nous sommes des lecteurs et auditeurs avertis et avisés… 

En regardant le monde, ses misères et ses souffrances, nous ne pourrons plus nous dire, qu’il n’y a rien à faire, ni penser que Dieu ne fait rien… nous ne pourrons plus penser à un Dieu - source de peurs et d’angoisses - qui nous attend pour nous juger… car nous venons de nous souvenir ou d’apprendre que Dieu est en nous, comme nous sommes en lui…. qu’il nous aime… et qu’il est solidaire de notre humanité, au point d’être en nous, d’être un frère, d’être présent parmi les plus petits parmi nos frères. 

Ainsi, Dieu nous appelle à aimer : il vient à notre rencontre dans le visage du prochain et nous le rencontrons dans chaque visage humain. 


Amen. 

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