dimanche 10 avril 2022

Un nouveau messie pour une nouvelle mentalité

 Lecture biblique : Mc 11,1-11 ; 22-25 (voir textes en bas de cette page)

Thématique : un nouveau messie qui nous ouvre à une nouvelle mentalité 

Prédication de Pascal LEFEBVRE / Bordeaux le 10/04/22 – culte des Rameaux 

(Inspiré d'une prédication de Jean-Marc Babut, dans : Actualité de Marc)


Il est difficile de savoir si le dimanche des Rameaux doit être considéré comme un jour de fête, plutôt joyeux – celui où Jésus est honoré comme le Messie, lors de son entrée triomphale à Jérusalem – ou si, finalement, ce n’est pas la mémoire d’un jour triste, d’une part, parce qu’en entrant à Jérusalem, Jésus se dirige en fait vers la mort sur la croix, et, d’autre part, parce que cet évènement révèle en fait un énorme malentendu, entre l’identité Jésus (envoyé de Dieu et promoteur de son monde nouveau, de son Royaume) et les attentes des Juifs de Jérusalem. 

 

La question est donc de savoir, d’un côté, qui est Jésus ? quel type de Messie est acclamé ce jour-là ? quel salut vient-il apporter, au nom de Dieu ? … et, d’un autre côté, qu’est-ce que les hommes attendent, en réalité, ce jour-là… et peut-être aujourd’hui encore ?

 

En effet, comme le premier tour des élections présidentielles tombe aujourd’hui, en ce jour de fête des Rameaux, on peut imaginer qu’il y a des attentes et des espoirs. 

 

De la même manière que les Juifs de l’époque de Jésus, qui vivaient sous l’occupant romain, attendait un homme providentiel – un Messie-Roi envoyé par Dieu – pour les sauver – je veux dire les libérer physiquement (politiquement et religieusement) de l’occupant romain, afin de délivrer Israël de toutes les violences et les humiliations subies du fait de cette occupation brutale du pays… les sauver certainement aussi de la crise et de la misère - … de même, il est possible que des français attendent aussi, en jour d’élection, l’homme providentiel, qui pourra sauver la France de ses difficultés sociales, économiques, sanitaires, environnementales ou énergétiques. 

 

Il est aussi possible que certains n’attendent plus rien du tout … ni de la venue d’un homme politique providentiel… et n’iront pas voter… ni même de Jésus Christ… et se disent que tout ça… c’est de l’histoire ancienne. 

 

Bien sûr, on ne peut pas comparer les attentes en matière politique et celles en matière spirituelle… mais justement, il est fort probable que cette fête des Rameaux illustre la méprise, la confusion que Jésus a lui-même expérimentée ce jour-là : 

-      d’un côté, une foule qui acclame un Messie triomphant venu chasser l’ennemi romain qui occupait le pays et procéder au grand nettoyage auquel tous aspiraient, en éliminant du peuple d’Israël les éléments religieusement trop tièdes ou carrément douteux, 

-      et, d’un autre côté, un humble Messie monté sur un âne, une monture rustique, simple et pacifique… un messie qui appelle inlassablement à un changement de mentalité, à une conversion du cœur et de l’esprit.

 

Il y a donc comme un malentendu : d’un côté, un salut qui viendrait de l’extérieur – par l’arrivée miraculeuse d’un homme providentiel, envoyé par Dieu… un salut qui se manifesterait par du plus : plus de force, plus de pouvoir, pour reprendre le dessus – d’un autre côté, un salut qui arriverait par l’intérieur, à travers une Parole – celle de Jésus qui appelle à changer quelque chose, à se laisser transformer intérieurement par Dieu… un salut offert par du moins : moins de préoccupation, moins de matérialisme, moins d’attachement, moins d’égoïsme, pour accueillir la bonne nouvelle d’un Dieu qui s’offre gratuitement et qui appelle à l’amour du prochain, sans condition. 

 

Une fois de plus la lecture de l’Évangile nous ouvre sur un constat plutôt fâcheux, à savoir que l’être humain est toujours à côté de la plaque, à côté de ce que propose Jésus. 

 

Et cela s’explique par la mentalité générale qui est la nôtre (celle du « toujours plus »). Nous avons du mal à imaginer que le salut (la libération, la guérison et la réconciliation du monde) passe par le chemin de l’humilité, de la simplicité, par le don et la gratuité. 

Nous pensons toujours que le salut vient par du plus : plus de force, plus d’avoir et de pouvoir. (Et d’ailleurs, cela se vérifie aussi au niveau politique. Nos gouvernants européens – sous influence américaine - prétendent résoudre le conflit en Ukraine en apportant plus d’armes au pays contre l’adversaire Russe...au lieu de s’attacher au dialogue).

Et au niveau religieux, nous calquons aussi ce modèle de salut – modèle qui est toujours d’actualité dans notre société – dans notre relation à Jésus et à Dieu. 

 

Cela montre combien l’être humain a besoin (encore et toujours) de conversion, de changer de manière de voir les choses, pour entendre réellement le message du Christ. 

 

Jésus enseignait un salut simple et direct : la possibilité de vivre une relation personnelle et intime avec un Dieu immédiatement accessible. Il invitait à une relation de confiance avec son Père : un Dieu gratuit, juste et non-violent qu’il nous invite à imiter (cf. Lc 6, 36 ; Mt 5, 44s)… un Dieu compatissant et miséricordieux qui doit nous inspirer dans nos relations avec autrui. 

 

Ce Dieu qui nous libère, qui nous guérit et nous dynamise… chacun peut le rencontrer dans son intériorité : 

Pour autant que nous méditions et prions, Dieu se révèlera à chacun dans l’intimité de son cœur et l’orientera du fond de sa conscience, comme l’affirmait déjà les prophètes (cf. Jr 31,33-34 ; Es 48,17 ; Jl 3, 1-2). 

 

Mais les hommes préfèrent penser et attendre que Dieu intervienne de l’extérieur et fasse le boulot à notre place. 

Il est toujours plus facile d’attendre que le salut tombe tout prêt (tout cuit) du haut du ciel…  ou d’imaginer qu’un Messie triomphant envoyé par Dieu va tout arranger…  Car évidemment, penser que Dieu va agir à coups de baguette magique, ne nécessite aucun engagement de notre part. 

 

Mais, pour être honnête, il faut dire que ce n’est pas du tout ce qu’annonce Jésus. Au contraire, Jésus appelle inlassablement ses disciples à passer à l’action, à prendre l’initiative du bien (et même, si besoin, à porter sa croix (cf. Mc 8, 34-35))… Car si on veut que le monde et les choses changent, il faut commencer par soi-même : « tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes d’abord pour eux » disait le Christ (cf. la règle d’or, Mt 7, 12). 

 

D’ailleurs, en lisant l’Évangile, on s’aperçoit que Jésus appelait toujours celles et ceux qui l’entendaient à s’impliquer eux-mêmes et à participer activement : « changez de mentalité, croyez à la Bonne Nouvelle » proclamait-il (Mc 1,15). 

Quand il guérit le paralysé de Capharnaüm, il lui dit « Lève-toi »(2,11), quand il se trouve avec les disciples devant la foule qui n’a rien à manger, il dit aux siens : « donnez-leur vous-mêmes à manger »  (6,37). Jamais Jésus n’apporte un salut en quelque sorte parachuté. Il propose toujours à son vis-à-vis de s’impliquer personnellement dans le salut qui va lui advenir.  

 

S’il en est ainsi, l’attente fiévreuse qui s’est emparée des pèlerins qui montent à Jérusalem pour la fête, risque fort d’être profondément déçue. 

 

Pour s’en rendre compte, revenons, quelques instants, au récit de l’évangile, au temps de Jésus : 

 

L’Entrée de Jésus à Jérusalem a tous les traits de celle d’un messie ou d’un roi : Jésus est assis sur sa monture, des gens étendent leurs vêtements par terre, tapis d’honneur qui rappelle le geste des officiers de Jéhu – dans l’Ancien Testament – en signe de reconnaissance à son intronisation royale (cf. 2R 9,13). Des vivatsretentissent sous la forme de « Hosanna »adressés à Dieu à cause de Jésus, en qui la foule perçoit la venue du règne de David. (Hosanna, en araméen « viens en aide ». L’utilisation de cette acclamation est ici en lien avec la bénédiction offerte par Dieu (voir aussi Ps 118, 25-26).) 

La qualité royale et messianique de Jésus est ici reconnue. Pour les disciples, Jésus inaugure le royaume messianique qu’attendent les Juifs. 

 

Il y a pourtant un détail qui doit retenir l’attention, c’est le fait que Jésus ne possède rien. Il doit même emprunter un ânon avant de le rendre à son maître. Or, ici l’allusion à la prophétie du prophète Zacharie (Za 9,9) est claire[1]. Les contemporains de Jésus connaissaient forcément ce passage où le prophète imagine par avance l’arrivée du Messie (je cite) : 

« Éclate de joie, Jérusalem, crie de bonheur, population de Sion. C'est ton roi qui vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse. En Éphraïm il supprimera les chars de combat et à Jérusalem les chevaux [de guerre], il brisera les arcs, il établira la paix parmi les nations... »

 

En empruntant un ânon pour son entrée dans la ville, Jésus fait de cette montée à Jérusalem « un symbole ». Il indique clairement à tous ce qu’il est en train d’accomplir : il est humble et pacifique, comme l’indique sa modeste monture. 

 

Mais le drame, c’est que personne ne veut le voir. 

Chacun s’empresse de comprendre ce signal de la manière qui l’arrange, à la lumière de ses propres attentes et espérances. 

 

Ce que les gens attendent justement, c’est un Messie, un roi qui bénéficie de la puissance de Dieu, pour balayer l’occupant ennemi et pour rétablir l’hégémonie que l’ancêtre David avait établie sur les peuples voisins… donc, pour rendre au peuple d’Israël, à la fois, son indépendance et sa supériorité… C’est donc un salut par plus de puissance, fondé sur un esprit de rivalité. 

 

Seulement, pour ne pas se tromper de Messie, les contemporains de Jésus aurait dû lire d’un peu plus près la prophétie de Zacharie : 

le roi sauveur qu’il décrit est présenté comme « juste », c’est-à-dire fidèle à Dieu. 

Il est annoncé aussi comme « victorieux », c’est-à-dire bénéficiaire et porteur du salut de Dieu. 

Zacharie ajoute encore qu’il est « humble » - ce qui n’était sûrement pas le cas du Messie que les contemporains de Jésus attendaient. 

Et il termine en le montrant « monté sur un âne », monture pacifique, par opposition au cheval, animal réservé à la guerre. 

 

Zacharie confirme cette mission pacifique du vrai Messie en précisant que celui-ci « supprimera les chars de combat, qu’il brisera les armes de guerre et qu’il établira la paix parmi les nations ».

 

On comprend bien que Jésus ait intentionnellement choisi ce symbole pour faire connaître au plus grand nombre la vraie nature de sa mission : celle d’apporter la paix… celle d’accueillir les exclus, de pardonner les péchés, de guérir, de donner confiance, courage et espérance… en un mot celle de porter la paix de Dieu partout autour de lui. 

 

S’il y a bien une divergence de vue entre lui et les témoins de son entrée à Jérusalem, c’est une fois de plus parce que nous, les humains, nous sommes souvent persuadés que notre vision des choses et de la vie est la seule juste… nous attendons toujours un salut par une forme de victoire sur l’adversaire… par davantage d’avoir et de pouvoir… et malgré nous, nous ne parvenons pas à entendre l’Évangile… à comprendre que Jésus apporte un autre salut – le seul possible, selon lui : un salut qui passe par le détachement, le partage, le don, le don de soi… accepter de lâcher prise, et même de perdre (cf. Mc 8, 35 ; Lc 12, 33s), au lieu d’accaparer et de défendre ses seuls intérêts. 

 

Inlassablement, l’évangile nous appelle donc à un changement de mentalité auquel nous avons bien du mal à consentir.

 

Après l’épisode de la montée à Jérusalem, l’évangéliste raconte ce qui arrive dans le temple dont Jésus chasse les marchands et ce récit trouve sa conclusion avec quelques paroles du Christ prononcées devant un figuier desséché… paroles que nous avons entendues aussi ce matin. 

Elles me semblent importantes dans la mesure où elles nous appellent à une transformation. (L’Évangile tout entier nous appelle à une transformation intérieure)

 

Ces paroles décrivent la spiritualité que le Christ nous propose et attend de ceux qui le suivent. 

 

Je vous livre ici l’analyse du théologien Anselm Grün sur ces paroles[2] :

 

« La première [parole de Jésus avec l’image de la montagne qui se jette dans la mer (v.22-23)]porte sur la foi. Elle ne consiste pas en des actes extérieurs, mais en une confiance totale, inconditionnelle en la bonté du Père céleste. 

Qui a cette foi peut ordonner à la montagne de se soulever et de se jeter dans la mer, et elle le fera (11,23). 

Par cette image, Jésus ne veut assurément pas dire que les disciples doivent accomplir des tours de magie grâce à leur foi. Cette montagne qui se jette dans la mer figure plutôt la montagne de problèmes et de peurs qui nous empêche souvent de voir la réalité telle qu’elle est. 

 

Face à la Passion [à la mort annoncée de Jésus], voici la foi que Jésus attend de nou­s : même si à force de souffrance, tu ne penses apercevoir aucun signe de Dieu, même si tous les plans que tu bâtissais pour ta vie sont contrariés, même si ta vie tout entière menace d’être un échec, pourvu que tu aies cette confiance absolue que Jésus conserve jusque dans sa Passion, alors la montagne qui te masque la vue s’écroulera et se jettera dans la mer. 

 

La mer est une image de l’inconscient ; les peurs y reflueront comme elles en sont issues, et la vision s’éclaircira. 

Le véritable service divin consiste en cette confiance inconditionnelle en ce Dieu qui transforme en victoire jusqu’à la mort [de son enfant] sur la croix.

 

La deuxième de ces paroles dit la confiance absolue dont doit être empreinte notre prière : « Tout ce que vous demanderez dans la prière vous sera donné si vous croyez déjà l'avoir reçu » (11,24).

Cette parole semble en contradiction avec notre expérience ; elle ne signifie pas que tous nos souhaits les plus déraisonnables seront exaucés parce que nous prions Dieu de nous les accorder, mais seulement que notre prière doit être pénétrée de confiance et de foi en Dieu. 

 

S’il en est ainsi, nous ne formulerons aucune prière qui contredirait sa volonté ; en priant, nous reconnaîtrons ce qui est vraiment bon pour nous, et que Dieu est déjà près de nous et nous protège. 

 

Ce savoir et cette confiance en un Dieu qui dans toute situation, même à la croix, est là, c’est déjà la réalisation de tous nos vœux, dont le plus profond est précisément cette présence aimante et salvatrice. 

 

Si telle est notre foi, nous n'avons plus rien de particulier à demander. […] 

Qui fait en priant l'expérience de sa proximité et de son assistance n’a plus besoin de rien d’autre, ni de prier pour que soient exaucés des souhaits sans nombre.

 

La troisième parole par laquelle Jésus définit la prière… concerne notre rapport aux autres (11,25). Si nous les en excluons, nous ne prions pas en chrétiens. 

 

La prière authentique implique le pardon ; nous ne pouvons vraiment nous présenter devant Dieu que si nous pardonnons à tous ceux à qui nous avons quelque chose à reprocher. 

Si nous n’y sommes pas prêts, nous risquons, en priant, de nous placer au-dessus des autres ou d’instrumentaliser Dieu. Notre relation avec lui exige que nous apurions nos relations humaines. »

 

Ainsi, le mot d’ordre de l’évangile est la pleine confiance et le pardon : Jésus nous donne son Esprit – un esprit d’humilité – pour nous faire entrer dans cette nouvelle mentalité du règne de Dieu : 

 

Mettre fin à l’esprit de rivalité, de concurrence, de toujours plus...

Pour se rendre disponible à la paix qui vient de Dieu et s’ouvrir à la compassion, à la gratuité, à la générosité, au don de soi et au service. 

 

C’est à nous qu’il revient d’incarner cette nouvelle mentalité dans le monde pour faire advenir, ici et maintenant, le monde nouveau de Dieu que Jésus est venu instiller.  Amen.

 

 

Textes bibliques 

Mc 11, 1-11. 22-25

1Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples 

2et leur dit : « Allez au village qui est devant vous : dès que vous y entrerez, vous trouverez un ânon attaché que personne n’a encore monté. Détachez-le et amenez-le. 

3Et si quelqu’un vous dit : “Pourquoi faites-vous cela ?” répondez : “Le Seigneur en a besoin et il le renvoie ici tout de suite.” » 

4Ils sont partis et ont trouvé un ânon attaché dehors près d’une porte, dans la rue. Ils le détachent. 

5Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent : « Qu’avez-vous à détacher cet ânon ? » 

6Eux leur répondirent comme Jésus l’avait dit et on les laissa faire. 

7Ils amènent l’ânon à Jésus ; ils mettent sur lui leurs vêtements et Jésus s’assit dessus. 

8Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur la route et d’autres des feuillages qu’ils coupaient dans la campagne. 

9Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! 

10Béni soit le règne qui vient, le règne de David notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! » 

11Et il entra à Jérusalem dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, comme c’était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les Douze.

[…]

22Jésus leur dit : « Ayez foi en Dieu. 

23En vérité, je vous le déclare, si quelqu’un dit à cette montagne : “Ote-toi de là et jette-toi dans la mer”, et s’il ne doute pas en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrivera, cela lui sera accordé. 

24C’est pourquoi je vous déclare : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé. 

25Et quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes. »

 

 



[1]Elle est même explicite dans les évangiles de Matthieu et Jean : cf. Mt 21,5 ; Jn 12,15.

[2]Cf. Anselm Grün, Jésus, Le chemin de la liberté, Evangile de Marc,éd. Bayard, 2003, p.110-112. 

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