dimanche 26 novembre 2023

Audace, courage et confiance

Lecture biblique : Marc 10, 32-52 (voir en bas de cette page)

Thématique : audace, courage et confiance

Prédication de Pascal LEFEBVRE - 26/11/23 – Bordeaux (temple du Hâ)

(Partiellement inspirée d’une méditation sur Mc 10, 46-52 d’Anselm Grün)



J’ai rencontré cette semaine une personne assez éloignée des Églises chrétiennes, nous avons eu un échange intéressant… à un moment donné, la conversation s’est orientée sur une question spirituelle : qu’est-ce que la foi ? comment la définir ?

Je ne sais pas ce que vous auriez répondu d’emblée à cette question fondamentale… peut-être que chacun d’entre vous aurait proposé une réponse personnelle… et peut-être que nos réponses auraient été complémentaires… Du coup, j’ai eu envie d’explorer un peu cette question avec vous ce matin…  


* Qu’est-ce que la foi ?


Certains pensent que c’est un don de Dieu : dans ce cas, nous n’y sommes pour rien ! C’est une pure grâce. Mais encore faut-il accepter le cadeau…

D’autres pensent que c’est une décision ou un acte de la volonté : dans ce cas, nous y sommes pour tout ! Ce serait le résultat d’un effort humain.  


Mais est-ce tout ou rien ? Ne s’agit-il pas de s’ouvrir à la Grâce offerte ?

Et n’avons-nous pas tendance à mélanger la foi et la croyance ?


Est-ce que la foi, ce serait, par exemple, croire ceci ou cela… croire qu’il y a quelque chose après la mort ?... croire que Dieu est comme ceci… que Jésus ou Bouddha sont comme cela ?


Dans la religion, la notion de foi a parfois été dévoyée… on a pu parler de la foi, comme un acte de connaissance, comme un acte de volonté ou encore comme un sentiment.

On a même parlé de « l’obéissance de la foi » : un terme ambigu qui peut être compris de différentes manières… et qui a pu signifier, dans certaines situations, une idée de soumission à un ordre, une institution ou une doctrine : la soumission à l’ordre de croire, tel que le voudrait la prédication apostolique ou le crédo de la sainte église universelle. 


Mais la foi se commande-t-elle ?

Cette manière de penser n’a-t-elle pas tendance à réduire la foi à un acte de la volonté ou à un contenu ? 


La foi précède forcément toute notion d’obéissance ; sinon elle serait contrainte et non confiance. 

Aucun commandement de croire, ni aucune volonté de croire, ne peuvent engendrer la foi. La foi doit inévitablement précéder n’importe quel acte de volonté, sinon ce n’est pas la foi. 


Le théologien Paul Tillich en parle comme le fait d’être saisi par « une préoccupation ultime »… un absolu… par une profondeur… une antériorité… une Grâce originelle. 

Quelque chose ou quelqu’un me précède… qui s’offre à moi… et interroge mon âme : qui suis-je vraiment ? qu’est-ce que je fais là, jeté dans cette existence ? pourquoi suis-je « moi » et pas un autre ? Pourquoi y a-t-il quelque chose et non rien ? 


Y a-t-il une réalité… un fondement… une dynamique… infinie, ultime, éternelle… quelque chose d’inconditionné (dans ce monde de la relativité)… une « réalité » derrière la scène et le spectacle qui se joue devant moi ? 

Quelque chose saisit mon âme…  m’appelle et m’interroge de façon ultime : Qui es-tu ? Où vas-tu ? 


Quelque chose qui s’offre comme une question… et aussi comme un amour, une confiance, un élan…

Si quelque chose me précède et m’interroge… m’appelle et m’envoie… alors, je ne suis pas seul… quelqu’un m’accompagne… une force, un souffle, une confiance m’est offerte… quelque chose m’est donné !


Si la foi est donnée, cela signifie qu’elle se reçoit. 

C’est vrai d’ailleurs pour l’existence tout entière : notre vie nous a été donnée… c’est à nous de la recevoir, de nous l’approprier… et d’en faire quelque chose de bon… 

De même, une confiance nous est offerte… celle de Dieu, de la Vie, de l’Univers… il nous est possible de la découvrir, de l’accepter, de la recevoir… et de la laisser nous transformer. 


Si la foi n’est pas un contenu, une croyance… mais, avant tout, une confiance offerte, qui nous interroge et nous bouscule… alors, n’est-elle pas liée au courage ?… au courage d’accepter cette grâce, malgré les incertitudes… au courage d’entrer dans cette confiance, malgré les risques, malgré les doutes et les questions. 


* Je voudrais ce matin que nous explorions la foi comme courage :

Le courage d’être… d’être soi dans tous ses dimensions… c’est-à-dire un corps, une âme, un esprit… puisque nous avons été créé à l’image de Dieu… ce qui signifie que Dieu a mis en nous son Esprit…

Le courage de choisir de réaliser nos potentialités, d’être qui nous voulons être, malgré les difficultés et les incertitudes inhérentes à cette existence terrestre, si fragile et éphémère…

Le courage de vivre en relation… aussi… malgré les faiblesses, les blessures, les trahisons… car nous sommes tous issu d’une même Source, enfants d’un même Père.


Peut-on penser la foi comme le courage d’être, malgré les risques de l’existence ?… malgré les obstacles, les peurs et les échecs ou même l’absurde… car la foi est bien quelque chose qui nous permet de déplacer les montagnes de problème. 


* Voyons de quoi il en retourne dans cet épisode de l’évangile que nous avons entendu, avec l’aveugle Bartimée (cf. Mc 10, 46-52) :


Marc nous dit que cet homme aveugle fut sauvé par sa foi : Qu’en est-il ?


Qu’en est-il aussi pour nous-mêmes ?

Est-ce que « la confiance » peut nous sauver ? 

Nous sauver… mais de quoi… de quel salut avons-nous besoin ?


Initialement, la situation de cet homme qui a perdu la vue, ne semble pas très brillante : A cause de son handicap, cet homme vit comme un exclu… il est réduit à survivre de la mendicité, et se retrouve enfermé dans la marginalité, du fait de son infirmité. 


Souvenons-nous, en effet, qu’à l’époque de Jésus, la maladie ou le handicap étaient vus, par les Juifs pieux, comme une sorte de malédiction divine (ou même une punition personnelle) liée au péché. De fait, les personnes invalides ou porteuses d’un handicap étaient exclus de la communauté des bons croyants (bien comme il faut), qui, eux, pouvaient accéder au temple.  


Mais Bartimée, qui souffre de cette situation, n’a pas dit son dernier mot : Ayant entendu parler de Jésus de Nazareth, et apprenant son passage à proximité, il saisit sa chance – malgré la foule – et fait preuve d’un courage extraordinaire :


  • - Premier étonnement : un homme qui crie pour se faire remarquer !  Bartimée s’écrie « Fils de David, aie pitié de moi ». Mais les disciples voient ce comportement dérangeant d’un mauvais œil. Ils s’irritent et veulent le faire taire. Ils voudraient bien s’entretenir avec Jésus et le garder pour eux seuls, mais voilà que le cri de ce mendiant les perturbe. 


Ici, les disciples symbolisent le conformisme ou la pression du groupe : vous savez… ceux qui sont toujours là – autour de nous – pour nous rappeler la règle… ce qui se fait ou ne se fait pas… ceux qui voudraient nous enfermer dans des comportements fixes, adéquats et acceptables… et nous enjoindre ou nous contraindre à l’obéissance ou à la discipline.


Ils lui ordonnent donc de se taire, mais Bartimée n’en crie que plus fort. Cet indice – qui montre la ténacité de l’homme – peut déjà nous impressionner. Car, bien souvent, nous nous comportons à l’inverse : quand une demande d’aide ou d’assistance est mal reçue ou rejetée, nous avons tendance à faire machine arrière, à nous retirer et à nous persuader qu’il faut mieux essayer de nous débrouiller par nous-mêmes. Il peut alors en rester une certaine amertume… Et c’est vrai que les disciples ne sont pas très « cool » ! En tout cas, pas très compatissants !


Bartimée, lui, ne cesse pas de crier, en dépit de la résistance des autres ; il réclame la parole… et affirme son désir de voir enfin, et d’être vu. 


C’est alors que Jésus s’arrête ; il entend cette détresse. 

A cet instant, elle a plus d’importance pour lui que l’entretien avec la foule. 

A travers son audace et sa persévérance, il sent que cet aveugle désire vraiment être guéri et sauvé. 


Il le fait venir à lui, et voilà que les gens sont comme transformés. 

Ce retournement – raconté par Marc – est troublant : la voix du maître change les comportements. 

Jésus l’ayant appelé, ils cessent d’être irrités… et on lui dit même : « courage ! lève-toi, il t’appelle ! »


  • - Bartimée jette alors son manteau, il bondit et vient à Jésus. 


C’est là aussi quelque chose de surprenant. Je ne sais pas si vous avez déjà vu une personne aveugle bondir ou courir… mais ça semble plutôt risqué pour quelqu’un qui n’y voit rien ! Et pourtant c’est ce que fait Bartimée. 


Dès qu’il est appelé… une confiance d’autant plus forte est mobilisée en lui… et il n’a plus peur de rien… Malgré les incertitudes, en dépit des risques de chutes, il y va carrément ! 


Marc précise qu’il rejette alors son manteau. Ce détail a son importance : Le vêtement est souvent le symbole de l’identité. 


Ce manteau dont il s’était enveloppé, il n’en a plus besoin. Il se défait ainsi du masque et du rôle derrière lequel il était enfermé et contraint de dissimuler la vérité de son être. 


C’est débout et sans protection qu’il aborde Jésus avec toute sa détresse, mais aussi tout son courage. 

Il tend son être vers lui, tel qu’il est. Car il a dû sentir qu’avec Jésus les apparences n’ont aucune importance. On peut être accueilli et aimé, comme on est. 


  • - Troisième étape de cette rencontre : Jésus ne le guérit pas aussitôt, mais l’interroge : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » 

Le lecteur de l’évangile – comme le témoin de la scène – est à nouveau surpris. 

C’est un évident ! Un aveugle n’attend qu’une chose : il voudrait voir enfin ! Quelle question étonnante !


Mais si Jésus pose la question, c’est qu’il en appelle à la volonté de l’aveugle : il doit exprimer lui-même ce qu’il désire du plus profond de son âme.  


C’est la même chose pour nous… nous devrions, nous aussi, écouter notre âme… pour en découvrir les véritables désirs… non pas les désirs de l’égo, ou ceux que la société nous vend… mais les vrais désirs de notre cœur…

Prenons-nous vraiment le temps d’écouter notre âme ? Parvenons-nous véritablement à percevoir ses désirs ? 

Au fond de nous, que voulons-nous en vérité ? Quelle est notre préoccupation ultime ? le savons-nous vraiment ?


Cette question peut resurgir lorsque nous traversons une épreuve… dans l’adversité se pose la question du sens de l’existence.

Elle peut aussi apparaitre en plein milieu de la vie : c’est ce qu’on appelle, parfois, la crise de la quarantaine… quand on se pose la question de l’orientation ou la réorientation de notre vie… mais cette question peut aussi venir à nous dans la prière. 


Par exemple… lorsqu’un pasteur accompagne une personne, il arrive parfois qu’à la fin d’un entretien pastoral, après un échange bien nourri, il demande à cette personne si elle souhaite partager un temps de prière, pour conclure cette rencontre… et, si tel est le cas, il l’invite à formuler et à exprimer ce qu’elle voudrait vraiment demander à Dieu ?

Car c’est important d’être au clair sur nos véritables souhaits, nos vrais désirs… un entretien pastoral ou un dialogue amical sert parfois à cela : à faire émerger ce qui est au fond de nous… ce que nous avons sur le cœur… à permettre d’exprimer ce que nous voudrions voir venir, changer ou évoluer dans notre vie. 

Où en sommes-nous ? Que voulons-nous ? 

De quoi avons-nous besoin ? et pour aller où ?


La prière peut être une façon de laisser monter à la conscience nos véritables attentes… de discerner qu’elles sont les ressources que nous avons déjà en nous pour aller dans la direction que nous souhaitons prendre… et ainsi de mobiliser la confiance qui est en nous… le courage qui s’y trouve… et la responsabilité qui est la nôtre face à notre destin personnel. 


C’est exactement ce que fait Jésus en posant cette question a priori évidente à Bartimée : 

Dans la confiance, il mobilise son désir et ses propres ressources, vers le but exprimé par son âme : 

« Rabbouni – dit-il – que je retrouve la vue ! » 


« Rabbouni » ne signifie pas seulement « maître », mais « mon maître ». 

Il adresse la parole à Jésus sur un mode personnel ; il montre ainsi qu’il a confiance en lui. 

Car Jésus a pris le temps de s’arrêter, l’a fait appeler, et maintenant il le prend pleinement au sérieux et le considère comme une personne avec toute sa dignité. 


Le verbe « voir » - anablepso en grec – signifie « recouvrer la vue », mais également « regarder vers le haut », « lever les yeux vers le ciel ». 

Ce vœu manifeste que l’aveugle ne désire pas seulement voir les hommes et les choses, mais aussi le ciel. Sa vision veut être aussi celle de la foi, du ciel ouvert au-dessus de sa vie. 


Il n’y a de vraie vision pour le croyant, qu’une vision élargie… que si l’on voit toutes choses : les êtres, les évènements vécus, la nature, en y percevant aussi l’invisible, la présence spirituelle de Dieu. 


  • - Quatrième et dernière étape : après avoir ranimé le courage et le désir de Bartimée, Jésus exauce le souhait de l’aveugle : « Va – lui dit-il – ta confiance ta sauvée » !


La foi était donc la condition nécessaire de la guérison et déjà le premier pas vers elle. 


Mais n’est-ce pas la même chose pour nous ?


Lorsque nous allons voir un médecin, nous avons en nous une confiance… la confiance qu’il peut nous guider et nous accompagner dans un processus de guérison ou de mieux-être. 

Lorsque nous adressons à Dieu une prière, nous avons également en nous une confiance… la confiance qu’il est à notre écoute, qu’il entend les désirs de notre âme… sans doute mieux que nous-mêmes… et qu’il peut nous apporter son inspiration et nous permettre de trouver la force de surmonter les obstacles.


N’est-ce pas cela la foi ? Cette confiance que des ressources sont déjà disponibles en nous… que d’autres peuvent nous aider à les mobiliser… et qu’ainsi quelque chose de nouveau va pouvoir advenir. 


Car, à proprement parler, ce n’est jamais un thérapeute ou un médecin qui nous guérit, mais c’est un processus intérieur qui s’accomplit… C’est notre confiance qui nous met en contact avec les forces curatives de notre âme, de notre être… de sorte que nous participons nous-mêmes au processus de guérison. 


Bartimée recouvre donc la vue, et c’est en voyant qu’il va suivre Jésus. 


Contrairement à d’autres (comme, par exemple, le possédé / le démoniaque de Marc 5), Jésus ne le renvoie pas. Il lui permet de le suivre jusqu’à Jérusalem, jusqu’à la Passion, à la croix. 


Alors que Jésus vient d’annoncer sa mort prochaine… alors qu’il vit lui-même intensément dans la confiance en son Père, malgré les risques inhérents à sa mission… malgré les épreuves qui sont devant lui : le rejet, la trahison, la mort qui l’attendent… les disciples, eux, n’ont toujours rien compris. Ils sont restés aveugles. 


Bartimée, au contraire, suit désormais Jésus les yeux ouverts, et il sera le seul, lors de la Passion, à voir l’envers des choses : 

Jusque dans la pire souffrance le ciel qui reste ouvert et le Père qui accompagne encore son fils… 

Dans les ténèbres de la mort, la lumière rédemptrice de Dieu qui est prête à poindre, comme l’aube d’un matin de Pâques… 

Dans la défaite de la croix, le surgissement du triomphe sur le mal et les démons… 

Et dans la tombe fermée puis ouverte, la vie nouvelle du Ressuscité.


Pour Marc, Bartimée devient le véritable voyant de l’Evangile : 

Par son courage et sa foi, il est devenu capable de lever son regard vers le Ciel… et c’est ce nouveau regard qui lui permet de suivre Jésus – l’homme de foi – qui assume pleinement sa mission et sa destinée, malgré les risques et le chemin qu’il devra traverser. 


Désormais, il sait voir la Passion, sans désespérer, parce qu’il y découvre que Dieu n’abandonne jamais son enfant, même dans la nuit. 


Ce récit nous montre que Bartimée est devenu un homme de foi : c’est-à-dire qu’il a trouvé en lui cette confiance, ce courage et cette audace… qui ne s’arrête pas à ce qui est… et qui ne se laisse pas infléchir par les vents contraires et les résistances… mais qui veut voir plus loin… voir, derrière le décor, la Grâce originelle de Dieu, toujours à l’œuvre, quoi qu’il arrive. 


Et si c’était ça la foi ? Croire avec audace, courage et confiance que la Grâce de Dieu est là… que Dieu nous donne les ressources pour surmonter toute chose, car il agit déjà en nous, dès que nous nous ouvrons à lui !


* Encore un mot pour conclure… Une maxime bien connue énonce que « la chance sourit aux audacieux », mais ne devrait-on pas dire plutôt que « la Grâce sourit aux audacieux » ?


Bartimée est comme la femme hémorroïsse de l’évangile (en Marc 5)… ou comme le femme cannaéenne (de Matthieu 15) : il est de ceux qui inventent et apprennent à se frayer un chemin, face à l’adversité … il fait partie des audacieux de l’évangile !


L’audacieux est celui qui écoute son cœur, en dépit des influences extérieures et qui ose emprunter un chemin neuf. 

L’audacieux est un pionnier. 


Suivre le Christ, ce n’est pas tenter d’en devenir un pâle imitateur… comme tous ceux qui suivent un Gourou… 

Mais c’est accepter de vivre à neuf… d’inventer. 

C’est oser découvrir – comme Bartimée – le courage et la confiance que Dieu a mis en nous. 


C’est cela que Dieu veut pour nous : que nous découvrions… au creux de notre âme… la magnifique image qu’il a de nous… et que nous osions exprimer toutes les grâces et les potentialités qu’il nous offre.


Il réclame seulement de notre part… audace, courage et confiance… pour vivre notre vocation d’enfants de Dieu. 


Qu’il en soit ainsi !  Amen.  



Texte biblique : Marc 10, 32-52


Troisième annonce de la Passion et de la Résurrection

32 Ils étaient en chemin et montaient à Jérusalem, Jésus marchait devant eux. Ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient avaient peur. Prenant de nouveau les Douze avec lui, il se mit à leur dire ce qui allait lui arriver : 

33 « Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort et le livreront aux païens, 

34 ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront, ils le tueront et, trois jours après, il ressuscitera. »


La demande de Jacques et de Jean

35 Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, nous voudrions que tu fasses pour nous ce que nous allons te demander. » 

36 Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » 

37 Ils lui dirent : « Accorde-nous de siéger dans ta gloire l’un à ta droite et l’autre à ta gauche. » 

38 Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ? » 

39 Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez, et du baptême dont je vais être baptisé, vous serez baptisés. 

40 Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder : ce sera donné à ceux pour qui cela est préparé. » 

41 Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. 

42 Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez, ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tiennent sous leur pouvoir et les grands sous leur domination. 

43 Il n’en est pas ainsi parmi vous. Au contraire, si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. 

44 Et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. 

45 Car le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »


Guérison de l’aveugle Bartimée

46 Ils arrivent à Jéricho. Comme Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une assez grande foule, l’aveugle Bartimée, fils de Timée, était assis au bord du chemin en train de mendier. 

47 Apprenant que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! » 

48 Beaucoup le rabrouaient pour qu’il se taise, mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » 

49 Jésus s’arrêta et dit : « Appelez-le. » On appelle l’aveugle, on lui dit : « Courage, lève-toi, il t’appelle. » 

50 Rejetant son manteau, il se leva d’un bond et il vint vers Jésus. 

51 S’adressant à lui, Jésus dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui répondit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » 

52 Jésus dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt il retrouva la vue et il suivait Jésus sur le chemin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire