dimanche 14 avril 2024

Liturgie culte découverte protestantisme 2024

 Culte « découverte du protestantisme » version 2024

(Inspiré par « Les grands principes du Protestantisme » par André Gounelle & Protestantismes - les textes fondamentaux commentés - Le Point Références (mai - Juin 2014))


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Soyez les bienvenus à ce culte de découverte du Protestantisme… qui est conçu pour vous faire partager quelques principes du Protestantisme… et vous transmettre quelques éléments de son histoire ou de sa théologie. 


Le Protestantisme est une des branches du Christianisme, avec les Catholicisme et l’Orthodoxie. 


Les Protestants croient en Dieu et en Jésus, reconnu comme le Christ de Dieu, l’envoyé de Dieu. 

Ils partagent les mêmes Écritures, la même Bible que les autres confessions chrétiennes. 


Le Protestantisme est né des mouvements de la Réforme du 16ème siècle, avec des réformateurs comme Martin Luther, Ulrich Zwingli, Martin Bucer, Jean Calvin… et bien d’autres.


* Première question : Pourquoi utilise-t-on le terme de "Protestantisme" pour désigner les Eglises et les mouvements qui se réclament de la Réforme du XVleme siècle ? 


Cette appellation est très ancienne ; elle date d'une diète (c’est-à-dire d’une assemblée politique) qui se tint en 1529 dans la ville de Spire (à environ 200 km au nord de Strasbourg).


On considère habituellement que la Réforme a commencé en 1517, année où Martin Luther publie ses fameuses thèses contre les "indulgences" (c'est-à-dire contre la vente par l'Eglise du pardon des péchés).


En 1526, lors d'une diète siégeant à Spire, Ferdinand de Habsbourg, un frère de Charles Quint qui le représentait en Allemagne, se voit obligé de reconnaitre à chaque prince le droit de choisir son camp ; il concède cette liberté religieuse à titre provisoire, jusqu'à ce qu'un concile se réunisse et tranche les questions en litige. 

En 1529, l'Empereur décide d'annuler les dispositions consenties en 1526, et d'exiger que tout le monde se soumette à Rome. Il le fait annoncer à une diète, spécialement réunie à Spire. Les princes favorables à la Réforme refusent de s’incliner : ils rédigent une protestation solennelle dont je cite quelques lignes :


"Nous protestons devant Dieu, notre unique Créateur, Conservateur. Rédempteur et Sauveur, et qui, un jour, sera notre juge, ainsi que devant tous les hommes et toutes les créatures, que nous ne consentons ni adhérons d'aucune manière pour nous et les nôtres au décret proposé dans toutes les choses qui sont contraires à Dieu, à sa sainte Parole, à notre bonne conscience, au salut de nos âmes et au dernier décret de Spire »


On appela "protestants" les princes qui avaient signé cette protestation, et, de là, ce mot fut appliqué à tous les partisans de la Réforme.


Ainsi, les Protestants affirment que Dieu seul est souverain ; seule sa Parole fait autorité ; il appartient à chacun de se déterminer selon sa conscience. L'Etat, même légitime, n'a pas le droit d'imposer des croyances et des pratiques religieuses.

Ce geste du 16ème siècle porte en germe le principe de la liberté de pensée, et du refus d'obéissance pour motif de conscience. 


Ce terme de "protestantisme" est ainsi assez heureux et a été conservé. 

Les Eglises issues de la Réforme se caractérisent (ou devraient se caractériser) par une double protestation: 

  • protestation pour Dieu, contre ce qui le déforme ou le masque ; 
  • protestation pour l'homme, contre ce qui le défigure ou l'abime.


Les protestants ont pris comme devise: soli Deo gloria, à Dieu seul la gloire, 

Dieu seul est Dieu : en dehors de lui, rien n'est sacré, divin ou absolu. 

Il dépasse tout ce que nous pouvons voir, toucher, penser et imaginer. 

Il ne se confond pas avec ce qui manifeste sa présence (par exemple, les sacrements).


Il existe toujours une distance et une différence entre ce qu'il est et ce avec quoi on l'exprime. 

On doit, par conséquent, sans cesse se révolter contre ce qui prétend le représenter, le définir ou le contenir . Il faut obstinément se refuser à identifier et à assimiler la réalité divine avec les signes qui nous en sont donnés. 

Les signes renvoient à une réalité spirituelle et ne peuvent enfermer Dieu, qui seul est sacré.

La "protestation protestante" consiste, d'abord, dans cette défense de la seule gloire destinée à Dieu. 


Elle comprend aussi un second volet : humaniste. 

Il s’agit, en effet, de lutter pour la dignité de l'homme, et de s'opposer à tout ce qui l’asservit, l'écrase ou le détruit. 

Comme l'amour de Dieu conduit à se révolter contre les idolâtries et les superstitions religieuses, de même l'amour du prochain amène à se battre contre ce qui défigure, abime et aliène l’homme. 

L'amour de Dieu et l’amour du prochain vont de pair.


Cette protestation humaniste n'est toutefois pas une exclusivité ni une spécificité du protestantisme ; néanmoins, elle fait partie intégrante de sa vocation. 

On ne peut pas et on ne doit pas se résigner à l'injustice, consentir à la misère, s'abstenir devant le malheur. 

Contre tout cela, il faut protester par des paroles et par des actes. Etre protestant signifie aussi : refuser de se soumettre, ne pas accepter ce qui va mal et ce qui fait mal… 


L’espérance est toujours devant nous ; il n’y a pas de fatalité, ni d’impasses définitives. 


* Ce qui donne aux Protestants une espérance lumineuse : c’est la grâce de Dieu, l’amour de Dieu pour les êtres humains. 


Aussi, les Protestants réformés et luthériens commencent toujours le temps du culte par l’annonce de la grâce de Dieu. La grâce est offerte par Dieu ; elle est issue de sa volonté. C’est sa grâce qui nous sauve ! 

Indépendamment de nos actes bons ou mauvais, Dieu est toujours bienveillant, il nous accepte et nous relève… il trouve toujours une porte de sortie. 


Le mot « Grâce » signifie que Dieu nous accueille tels que nous sommes et qu’il nous aime (quoi qu’il arrive) !


Cette grâce offerte gratuitement est un don, un cadeau….

Parce que Dieu nous offre son amour, nous pouvons déposer tous nos soucis, toutes nos préoccupations, tous nos fardeaux…  

Dieu est là, il nous précède… et reconnait que nous sommes chacun, unique, à ses yeux ! 


Je vous invite à entrer dans cette liturgie de la grâce qui est suivie ensuite d’une prière de Louange pour remercier Dieu et lui rendre Grâce : 


Grâce et Louange


Grâce - D. 1 / D.2. 


Je vous souhaite la bienvenue, frères et soeurs, dans ce temple

où nous sommes venus pour rechercher la présence de Dieu, 

écouter sa parole et la méditer. 

Que chacun de vous se sente accueilli ici comme chez lui. 


Et avant toute chose,

nous nous rappelons la bonne nouvelle de l'évangile :


Qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait, 

la grâce et la paix vous sont données 

de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ notre sauveur. 


Je vous invite à la prière :


Dieu, notre Père, 

Avant même que nous te cherchions, Tu es près de nous !

Avant que nous sachions te nommer, Tu es déjà notre Dieu ! 

Ouvre nos cœurs à ce mystère qui nous enveloppe. 


Tu nous as aimé le premier, 

À tes côtés, nous sommes en paix, comblés de grâce et de bénédictions.


Si nous pouvons t’approcher, ce n’est pas parce que nous sommes bons ; c’est parce que Tu es Dieu et que tu nous prends pour tes enfants.


Toi qui nous accueilles avec un regard de tendresse, 

Apprends-nous, aujourd’hui, à être là, devant toi.
Eveille-nous à ta présence, et à celle des frères et sœurs qui sont à nos côtés.


Apprends-nous encore à te nommer, à te louer, à discerner ta Parole et à suivre tes enseignements. Amen.


Louange

Ensemble entrons dans la louange… et soyons dans la reconnaissance : 


Nous voulons te bénir et te louer, Seigneur, 

Pour le miracle de la vie,  

Pour la splendeur de ta création, 

Pour tous les dons que tu nous offres. 


Merci pour les chemins sur lesquels tu nous mènes, parce qu’ils sont uniques. 

Merci d’être à chaque pas à nos côtés…

Merci pour les frères et les sœurs que tu mets sur nos routes…

Merci pour la liberté et les responsabilités que tu nous confies…


Nous voulons te bénir et te louer, Seigneur, 

Parce qu’inlassablement tu nous ouvres à la confiance. 


Merci d’être pour nous… comme un Père ou une Mère… plein de bienveillance et de compassion…

Merci pour l’espérance que Jésus Christ est venu semer sur notre terre…

Merci de nous inspirer et de nous guider par ton Saint Esprit… 


Toi qui veux nous conduire vers ton Royaume de justice et de paix…

Aide-nous à nous ouvrir, jour après jour, à ta douce présence… à accueillir, en nous, ta lumière et ton amour…  pour advenir à la ressemblance de ton Fils !

Viens régner dans nos cœurs, Seigneur ! Et Sois béni ! Amen. 


Cantique  : Comme nous sommes dans le temps de Pâques… qui fait mémoire de la résurrection de Jésus… nous allons chanter aujourd’hui des cantiques du temps pascal. Je vous propose de prendre un 1er cantique…


Cantique

Repentance & Pardon 


Dans le déroulement du culte, nous arrivons maintenant à un temps de repentance, de confession du péché… qui est suivi d’un temps d’annonce du pardon de la part de Dieu. 


Pourquoi la liturgie nous propose-t-elle de confesser notre péché ? ou d’exprimer notre repentir ?


Le contraire de la repentance pourrait être l’arrogance !


Il s’agit ici d’adopter une posture d’humilité et d’honnêteté … de reconnaitre que nous ne sommes pas parfaits… que notre vie, nos pensées, notre agir et nos réactions sont remplies de contradictions… qu’elles sont faillibles…  et même parfois carrément défaillantes. 


Le mot « péché » signifie au départ « rater sa cible ». 

Reconnaitre son péché, c’est accepter de reconnaitre que, parfois, je suis vraiment « à côté de la plaque »… que j’ai pu rater ma cible vis-à-vis de certains amis, de collègues, de connaissances ou de mes proches… mais aussi vis-à-vis de moi-même : je n’ai pas pu exprimer mon être profond, mon vrai soi, et mes potentialités, dans telle ou telle situation … 

Et puis aussi, vis-à-vis de Dieu, qui me propose un chemin de justice et de paix (ouvert par le Christ) et des « conseils de vie » que je n’écoute pas forcement. 


Il m’arrive même de l’oublier, de vouloir tracer ma route tout seul, en toute indépendance, sans me préoccuper de son appel ou de sa parole… 

A plusieurs niveaux, et notamment au niveau relationnel, j’ai pu être à côté de la plaque.


La repentance exprime un désir de changement, de transformation, de conversion. 

Elle permet de reconnaitre que de faire route avec Dieu – plutôt que tout seul – ça peut vraiment m’aider à faire mieux… à donner le meilleur de moi-même. 


Alors… allons y… et plaçons-nous tels que nous sommes… en toute vérité et en confiance devant Dieu :


Texte - Repentance 


Assurés de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, reconnaissons notre péché.


Père, nous nous sommes égarés 

en voulant marcher sur des chemins 

que tu n’avais pas tracés pour nous…


Ton fils est venu pour être le Berger

et nous avons suivi d’autres guides.


Ton fils est venu pour être le Pain de vie

et nous n’avons pas eu faim de sa présence.


Ton fils est venu pour être la Lumière

et nous avons marché dans l’obscurité.


Il est venu pour être le Chemin,

mais, parfois, nous nous sommes figés dans l’orgueil et l’égoïsme,

en restant insensible, indifférent ou éloigné de notre prochain… 


Aie pitié de ces liens qui nous rivent tellement à nous-mêmes 

et nous empêchent de nous attacher à toi. 


Père, nous t’en prions… change les orientations de notre cœur, 

les inspirations de notre volonté, 

les réflexes de notre intelligence.


Nous te le demandons au nom de ton fils Jésus-Christ.  Amen.


Pardon 


Après ce temps de confession du péché, généralement, nous nous levons pour recevoir une parole de pardon de la part de Dieu.


A ce sujet, que dit la Confession d’Augsbourg, un des premiers grands manifeste de la Réforme  ?


Avant tout, et principalement, que le salut vient entièrement de Dieu, qui est plein de compassion et de miséricorde : Dieu est amour !

L'homme est « justifié » par la grâce de Dieu, sans avoir à faire quelque chose pour cela. 


Dans son article 4, la confession affirme la chose suivante : « Nous ne pouvons obtenir la rémission des péchés et la justice devant Dieu par nos mérites, nos œuvres et nos satisfactions, mais nous recevons la rémission des péchés et devenons justes devant Dieu par grâce, à cause du Christ, et par la foi ».


Nous n’avons pas les moyens de mériter notre pardon… car nous sommes pécheurs… 

Aussi, le salut est un don gratuit de Dieu : il est offert par grâce… et il est reçu par le moyen de la foi (qui nous atteint)… indépendamment de nos actions : cela constitue la grande affirmation de la Réforme. 


De ce fait, nous sommes à la fois pécheurs (par nous-mêmes) et justifiés (par Dieu). C’est la compassion de Dieu qui surmonte nos fautes… c’est sa justice miséricordieuse qui couvre notre péché !


Le pardon de Dieu est donc une dynamique qui nous libère du passé…et qui nous ouvre à une vie nouvelle.


Aussi, levons-nous… et accueillons ensemble une parole de pardon de la part de Dieu…


Texte - pardon 


Dieu est amour : il entend la confession de notre cœur.

Il nous rappelle ses promesses… 


- Nous lisons dans le prophète Ézéchiel :


Ainsi parle le Seigneur : 

C'est moi qui ferai paître mes brebis ; 

c'est moi qui les ferai reposer. 

Je chercherai celle qui était perdue. 

Je ramènerai celle qui était égarée. 

Je soignerai celle qui était blessée 

et je fortifierai celle qui était malade. 


- Dans les évangiles, Jésus dit : 


Je suis venu pour que les hommes aient la vie 

et qu’ils l’aient en abondance. 


Le Fils de l'homme est venu 

chercher et sauver ceux qui étaient perdus. 


(Ref : Ézéchiel 34, 15-16 ; Jean 10, 10 ; Luc 19, 10)


A cause de cette parole et de tout l'Evangile, 

il est permis de dire à tous ceux qui mettent leur confiance

dans l'amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ :


Le Dieu vivant et saint nous fait miséricorde. 

Par Jésus-Christ, notre péché nous est pardonné. 

Par le Saint-Esprit, une puissance de vie nouvelle nous est accordée.


Que Dieu nous mette au cœur l'assurance de son pardon 

et qu'il nous donne de marcher vers son Royaume.  Amen


Nous chantons notre reconnaissance :


Cantique 

Volonté de Dieu / Loi


La vie authentiquement chrétienne est fondée sur l’amour de Dieu et l’amour du prochain… 


Parce qu’on est sauvé, par la grâce de Dieu… on est libre pour bien agir.


On n’agit pas pour gagner une récompense… pour « mériter son paradis » … mais comme une conséquence… parce que l’amour de Dieu nous y entraine… parce qu’on est sauvé et qu’on désire entrer dans la dynamique de l’Evangile et le servir. 


Ainsi, l’éthique est une réponse à l’amour premier de Dieu. 


Pour ce faire, nous écoutons la « volonté de Dieu » : un passage biblique qui nous rappelle ce qu’il attend de nous. 


Le terme « volonté de Dieu » rappelle que Dieu à un désir de paix, de justice et de bonheur, pour les êtres humains… il a un projet pour l’humanité et il nous appelle à le vivre et le mettre en pratique.


Texte - volonté de Dieu


Ecoutons donc ce que Dieu veut pour nous et ce qu’il nous donne la force de faire…


« Heureux les humbles de cœur (les pauvres de coeur) : le Royaume des cieux est à eux.

Heureux les doux : ils auront la terre en partage.

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.

Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.

Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux ».


Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. 

Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. 

Ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. 

Pardonnez et l'on vous pardonnera. 


Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous même [d’abord] pour eux : c’est la Loi et les Prophètes.   (d'après Matthieu 5 et 7)


Nous chantons… 


Cantique

Prière d’illumination (avec explications)

Dans un culte, on lit la Bible.

La méditation des Ecriture est la partie centrale du culte… au moins pour deux raisons :


Premièrement, parce que c’est la mission de l’Eglise d’annoncer la Bonne Nouvelle. 


Pour la Réforme, l’Eglise se définit principalement par un évènement : elle surgit quand l’Evangile est annoncé et entendu à travers la prédication et les sacrements. 

C’est l’écoute et la proclamation de la Parole qui fonde l’Eglise. 


Luther écrivait la chose suivante en 1521 :

« Ce n’est pas parce que l’Eglise parle qu’il y a parole de Dieu. Mais quand la Parole est dite, alors voici l’Eglise. Elle ne crée pas la Parole, elle est crée par la Parole ». 


Deuxièmement, on se met à l’écoute de la Bible au moment du culte, en raison d’un autre principe important du protestantisme : celui de « l'autorité de l’Ecriture ». 


En quoi consiste cette spécificité protestante ? 

Sur quels points se distingue-t-il des autres Eglises et confessions chrétiennes? 


A ces questions, on répond le plus souvent que ce principe se définit par l'affirmation que seule l'Ecriture a autorité en matière de foi. 

Le Protestantisme entend fonder ses doctrines, ses pratiques, sa piété et sa morale uniquement sur la Bible.


En réalité, cette réponse, très courante, appelle quelques observations qui viennent la corriger et la nuancer :


Il faut, d'abord, souligner que, pour tout chrétien, Jésus-Christ constitue le seul fondement de sa foi, et qu'il en représente l'autorité suprême. 

Quand la parole de Dieu veut atteindre les êtres humains, elle se fait chair, c’est-à-dire personne, comme le dit le prologue de l'Evangile de Jean, et non pas livre.


Pour le christianisme, Dieu se manifeste en Jésus-Christ, Parole incarnée de Dieu, révélateur du Père. 

La Bible est au service du Christ, elle véhicule son Evangile.

Elle a pour rôle de lui rendre témoignage, de le faire connaître et permettre qu'on le rencontre. 


Luther écrit très justement, dans son Commentaire de l'épître aux Galates, que l'Ecriture est la servante dont le Christ est le Seigneur et Maître. 


Il arrive que dans le protestantisme on tienne sur la Bible des propos qui frisent l'idolâtrie. Il importe donc de le rappeler : l'autorité dernière ne réside pas dans la Bible elle-même, mais en Celui dont la Bible parle et qui parle à travers elle. 


En ce sens et contrairement à l’Islam - qui est une religion du livre - la Bible n’a pas une valeur « sacrée » pour les Chrétiens, comme le Coran pour un Musulman.


D’autre part, sur cette question de l’autorité de l’Ecriture… quelle différence y-a-t-il avec le catholicisme ?


Dans le catholicisme, la Bible se trouve toujours associée à la tradition et à l'enseignement de l'Eglise. 

Elle parvient au fidèle expliquée, commentée, interprétée ; tout un discours ecclésiastique l’entoure et l’enrobe. 


Pour reprendre une image connue, la Bible constitue « un trésor » qui appartient à l'Eglise, et dont elle dispose, à son gré, pour nourrir les âmes qui lui sont confiées. 

Ou bien, encore, on compare le christianisme à un grand édifice dont la Bible formerait les fondations, et l'enseignement de l'Eglise les divers étages. L'Ecriture soutient et justifie ce qui a été construit avec le temps.

La Bible, la Tradition et l’Eglise se tiennent ainsi étroitement et forment un bloc indissociable. 


Il n’en est pas de même pour les Protestants. 


Les Réformateurs n'ont pas opéré une révolution en proclamant l'autorité de l’Ecriture, mais en distinguant l'Ecriture de l'Eglise, en confrontant l'une avec l'autre, et parfois en les opposant.


Ils ont montré que le fondement des Ecritures n'autorisait d'aucune manière ce que l'on avait bâti dessus au fil des âges, qu'il y avait, parfois, contradiction. 


Au lieu de se servir de la Bible, afin de légitimer les doctrines et pratiques de l'Eglise, ils lui ont demandé de les critiquer, de les bousculer, voire de les renverser. Ils ont lu l'Ecriture "pour s'y cogner le nez" (comme le disait Zwingli), et non pas pour se conforter ou se donner bonne conscience. 


Tout autant qu'un fondement, ils ont cherché dans la Bible un juge ou un examinateur qui dénonce ce qui va mal, et indique ce qui doit être changé. Selon une formule du pasteur Dürrlemann, le protestantisme, c'est « l'Eglise jugée par l’Ecriture ». 


Dans le même sens, le théologien catholique Hans Küng écrit : « est protestant dans son attitude fondamentale celui qui.. est attaché... à un constant recours critique à l'Evangile (à l’Ecriture) »


Le catholicisme classique voyait avant tout dans l'Ecriture un enseignement que l'Eglise transmettait, précisait et expliquait. A ses yeux, l'Ecriture exerçait son autorité par le moyen de l'Eglise, à travers ce qu'elle disait et faisait. 


Le protestantisme, au contraire, a vu avant tout dans l'Ecriture une prédication, ou plutôt une interpellation qui met en cause et interroge ce que dit ou fait l'Eglise, afin de l'obliger toujours à se réformer.


Cette différence reste toujours actuelle.


Encore aujourd'hui, on trouve une manière plutôt catholique (même si on la rencontre aussi chez des protestants) de comprendre l'autorité de la Bible ; elle consiste à fonder sur elle des autorités ecclésiastiques, des dogmes et des pratiques religieuses. 


On trouve également une manière plutôt protestante (même si elle se rencontre aussi chez des catholiques) de se référer à l’Ecriture ; elle consiste à contester toutes les autorités ecclésiastiques, ainsi que les doctrines reçues, les rites admis, à partir et au nom de la parole divine, qui nous interpelle et nous bouscule. 


C’est parfois inconfortable !…

On rejoint ici la « protestation protestante » dont nous avons parlé au début du culte. 


Par ailleurs, l’interprétation des écritures exige - pour les réformateurs - un travail sérieux d’exégèse des textes et la connaissance des langues originales : l’hébreux et le grec. 

Depuis le 19ème siècle, on pratique une exégèse historico-critique, qui permet d’envisager comment les textes ont été écrits, rédigés, regroupés et transmis au fil des générations et dans quel contexte. Cela a pour but d’être plus fidèle à l’intention de l’auteur. 


Enfin, il faut aussi souligner qu’une étude rigoureuse et sérieuse des Écritures ne suffit pas. Car la Bible ne devient « parole de Dieu » que si elle est éclairée par l’action du St Esprit dans le coeur et l’intelligence de celui qui la lit. 


Grâce à l’Esprit saint, le texte n’est pas que « lettre morte », nous pouvons le recevoir comme une parole vivante de Dieu pour soi… comme un message qui nous est personnellement adressé et qui concerne notre existence. 


C’est pour cela que la lecture de la Bible est précédée d’un temps de prière d’illumination… par lequel nous demandons à Dieu la lumière de son Esprit saint, de son Souffle, pour éclairer notre lecture, la vivifier… et qu’elle nous touche. 


« Il est nécessaire - écrit Calvin - que le même Esprit qui a parlé par la bouche des prophètes entre en nos coeurs. » 


Prions donc… avant de lire les Ecritures…


Illumination - D. 21. 

(Que ta parole soit une lampe - Au commencement - C. S. G.)


Nous demandons à Dieu son Esprit avant de lire les Écritures, 

afin qu'elles deviennent, pour nous, Parole de vie.

Silence


Nous voici devant toi, prêts à entendre ta parole. 

Nous te prions de venir à notre rencontre, 

toucher notre cœur et notre intelligence, 

donner du sens à nos pas. 


Que ta parole soit une lampe, 

une lumière sur nos sentiers.   (d'après Ps 119,105)


Que cette Parole nous fasse porter les fruits 

que tu attends.


Nous te le demandons par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.


Lectures bibliques : voir textes du 14/04/2024 : suivre le lien : https://ducotedelevangile.blogspot.com/2024/04/lessence-du-christianisme.html


Cantique -

Prédication : suivre le lien : https://ducotedelevangile.blogspot.com/2024/04/lessence-du-christianisme.html


Musique (Orgue et chant)


Confession de foi 

La foi, c’est la confiance en Dieu. 

Dire qu’on « croit », c’est dire qu’on est en lien, en relation… et même qu’on prend part… qu’on « participe » à ce qu’on croit, par la pensée ou par le cœur.


Une confession de foi a pour but de rappeler notre confiance en Dieu… ainsi que notre adhésion personnelle et communautaire à la foi de l’église, et à redire l’espérance qui est la nôtre. 


Dans le culte protestant, on ne récite pas forcement des crédos anciens, comme « le symbole des apôtres », on peut choisir des textes plus récents. Et c’est ce que nous allons faire :


Confession de Foi - D. 7. (Au commencement / 10. Je crois - L.B)

= Nous nous levons pour confesser ensemble notre foi, avec le texte que vous avez sur vos feuilles

Je crois que Dieu nous aime. 

Il se tient patient auprès de nous. 

Il prend la main que nous ouvrons 

pour nous faire découvrir la paix et la joie. 


Il nous demande d'exister dans une identité renouvelée

de fils et de filles, à la suite de Jésus-Christ. 

Je crois que Jésus-Christ est venu incarner l'amour de Dieu. 

Cet amour a été donné par ses gestes et ses paroles 

à des hommes et des femmes qui nous ressemblent. 


Il a su se laisser porter par Dieu

pour faire advenir son Royaume.

Sa souffrance témoigne 

de la douleur de Dieu devant la souffrance humaine. 

Sa résurrection est une manifestation 

de la présence de Dieu dans toutes nos ténèbres. 


Je crois que l'Esprit Saint nous fait recevoir l'amour de Dieu. 

Il est à l'œuvre dans le monde d'aujourd'hui 

et il met en route une multitude d'hommes et de femmes. 

Il nous fait reconnaître les signes du Royaume, 

donnés dès maintenant. 


Je crois qu'au sein de la communauté chrétienne

se transmet le rôle de veilleur pour dire notre espérance au monde.


Nous chantons :

Cantique 

Annonces 

Pas de Ste Cène (aujourd’hui)


Les réformateurs du 16eme siècle ont conservé deux sacrements : le baptême et la Ste Cène (la communion). 

Un sacrement est le signe visible d’une grâce invisible.


La Ste Cène constitue en quelque sorte le prolongement de l’écoute de la Parole de Dieu et de la prédication. Elle est une parole visible, qui vient en complément de la parole audible.


Cependant, les protestants n’organisent pas et ne participent pas à la Ste Cène chaque dimanche. Nous le faisons une fois par mois. Il n’y aura pas de Ste Cène aujourd’hui, car ce culte explicatif et pédagogique risquerait d’être trop long. Mais vous pouvez revenir, bien sûr, un autre dimanche, pour y participer. 


On peut ajouter qu’il y a une compréhension différente dans les églises chrétiennes sur le mode de présence du Christ au moment du partage du repas du Seigneur. 

La compréhension catholique de la transformation du pain et du vin en corps et en sang du Christ (ce qu’on appelle la transsubstantiation) a été vivement contestée par la Réforme. 

La Réforme luthérienne affirme la présence du Christ in, cum et sub ( « avec, dans et sous »  ) les éléments (le pain et le vin), sans chercher à préciser davantage ce mystère (ce qu’on appelle la consubstantiation).

Calvin (et à sa suite les Réformés) insiste sur la participation spirituelle du croyant au Christ mort et ressuscité. Les Réformés parlent de présence spirituelle véritable de l’Esprit du Ressuscité au moment de la Ste Cène.

Alors que Zwingli refuse l’idée même de la présence réelle. Pour lui, il s’agit simplement d’un mémorial… de se souvenir des gestes et des paroles du Christ lors de son dernier repas avec ses disciples. 

Quel que soit le mode de présence du Christ, à la Ste Cène, c’est la notion de participation (le fait de prendre part au corps du Christ, à sa vie et à son Evangile) qui est affirmé par les Réformateurs. 

Suite des annonces… voir agenda local

Offrande 

Offrande - D. 2.      Voici le moment de l’offrande.


L’Eglise est gratuite… mais son fonctionnement à un coût

Elle ne vit que grâce aux dons des fidèles

Elle ne perçoit aucune subvention de l’état ni de la municipalité

Chacun est donc appelé à contribuer à son fonctionnement par un don.


Par l'offrande, nous exprimons notre soutien à l'Eglise, 

pour qu'elle soit toujours un lieu vivant, 

de rencontre les uns avec les autres, 

et de rencontre avec Dieu. 


Prions : 


Seigneur, nous allons te remettre l’offrande de notre argent, 

Nous te remettons aussi l’offrande de notre cœur, 

de notre âme et de tout notre être. 

Merci pour tous tes bienfaits. 

A toi soit la gloire en tout temps et en tout lieu.  Amen.


Intercession + Notre Père 

Nos accueillons pour conclure ce temps de culte… un temps d’intercession. 


C’est un temps de prière les uns avec les autres / les uns pour les autres… où l’on présente l’Église et le monde à Dieu. 


Prier, ce n’est pas se replier sur soi-même, dans une forme d’égoïsme. 

Prier avec le cœur, c’est s’ouvrir aux autres et au monde, et les présenter à Dieu. 


L’intercession est un acte de solidarité… par lequel l’Église se tient devant Dieu avec la réalité du mal et la souffrance du monde… pour les confier au Seigneur…  dans l’espérance qu’il pourra nous aider à le traverser, à le surmonter… et peut-être même parvenir à transformer ce mal en bien. 


La prière est donc un acte de confiance et d’amour. 

Prier pour notre prochain, c’est être en communion avec lui, avec ses douleurs et ses souffrances, ses angoisses et ses craintes, et exposer tout cela au soleil réparateur de Dieu. 

C’est un acte de foi, de compassion, de fraternité et de solidarité. 


Alors… faisons-le ensemble… et prions :

 

Intercession - D. 2.

Nous nous unissons dans la prière :


Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.


Nous voulons aujourd’hui tout remettre entre tes mains : 

Nous-mêmes, nos familles, nos amis, notre travail. 


[Nous déposons devant toi tous nos soucis 

afin que tu t’en préoccupes,

notre inquiétude afin que tu l’apaises, 

nos espoirs et nos vœux 

afin que soit faite ta volonté et non la nôtre.]


Nous te prions pour tous ceux qui vivent dans la peur, dans l’incertitude face aux conflits, à la guerre, à la misère. 

Pour ceux qui sont dans la peine, 

pour ceux qui sont sur un lit de souffrance, 

pour ceux qui vivent dans la solitude et l’isolement.


Réponds à l’attente de ceux qui te cherchent dans la nuit.

Restaure le regard de ceux dont l’espoir est brisé. 


Nourris de ta présence ceux qui sont en proie à la violence !


Et là où nous sommes… rends-nous compréhensifs, agissants et fraternels…

Réveille en nous l’amitié pour les autres et le goût du partage en ton Nom ! 


Donne à chacun le goût de te suivre dans la liberté 

et la joie de ton service, en avançant fidèlement 

sur le chemin que tu as tracé pour nous.  Amen.


Nous voulons te redire ensemble la prière 

que Jésus nous a enseignée : Notre Père… )


Notre Père

Notre Père qui es aux cieux, 

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne, 

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.


Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;

pardonne-nous nos offenses 

comme nous pardonnons aussi 

à ceux qui nous ont offensés.

Ne nous laisse pas entrer en tentation 

mais délivre-nous du mal, 


car c’est à toi qu’appartiennent  

le règne, la puissance et la gloire, 

aux siècles des siècles.  Amen.


La bénédiction 


Si dans la vie chrétienne, tout commence par la grâce, tout se termine dans la bénédiction. 


Bénir, c’est dire du bien. 

Cela nous rappelle que Dieu est là et nous soutient… qu’il nous dit du bien, qu’il nous veut du bien, qu’il nous fait du bien… il nous offre une parole qui est un « oui » pour que nous marchions sur nos routes… en confiance avec lui… et en écoutant sa Parole. 


Ainsi, si nous arrivons au culte avec nos soucis, nous en repartons en emportant avec nous la bénédiction de Dieu. 


En prononçant des paroles de bénédiction de la part de Dieu, souvent le pasteur ouvre les mains et impose les mains sur l’assemblée, pour manifester par un geste concret la bénédiction de Dieu sur tous. 


Alors… recevons la bénédiction de Dieu sur nous et notre vie… puisqu’il nous aime :


Bénédiction - V. 6.     (6 - culte 5)


[Je vous invite à vous lever.]


"Ayez soin les uns des autres." (1Co 12, 25)


"Portez les fardeaux les uns des autres." (Ga 6, 2)


"Réconfortez-vous les uns les autres." (1Th 5, 13)

"Aimez-vous les uns les autres... dit Jésus,

alors tous sauront que vous êtes mes disciples." (Jn 13, 34-35)


[Recevons la bénédiction de la part de Dieu] :


“Dieu vous bénit et vous garde ;

Dieu tourne sa face vers vous et vous accorde sa grâce ;

Dieu porte sur vous son regard et vous donne la paix.” 

  Amen.


Cantique


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