samedi 25 décembre 2021

Noël la folie de Dieu

 Lectures bibliques : Lc 1, 45-55 ; Lc 2, 1-21 ; 1 Co 1, 18-25(ou 2,5) : voir en bas de cette page

Thématique : Noël, la folie de Dieu

Prédication de Pascal LEFEBVRE - Culte de Noël : 25/12/21 à Bordeaux (temple du Hâ)

 


Le monde est fou ! 

Oui… le monde est fou. 

 

Imaginez quelques instants que des observateurs étrangers regardent ce qui se passe sur notre planète. Imaginons (puisque nous sommes un peu fous, nous aussi, croyants) que des extraterrestres observent notre terre : ne trouveraient-ils pas que la manière de se comporter des humains est totalement folle ? Où donc est-elle la sagesse du monde ? comme le demande l’apôtre Paul. 

 

Nous avons des richesses innombrables… un monde généreux, prolifique et surabondant… une terre que regorge de biens et les dons magnifiques de la nature… des technologies de pointe dans bien des domaines… nous avons tout pour réussir, pour mener des vies épanouies et paisibles… et pourtant, on voit à la surface du monde de la pauvreté, de la misère, des rivalités, des conflits, des tensions, des guerres… on voit des gens qui n’ont rien, qui tentent de survivre… on voit une terre abimée par la surexploitation… on voit des choses magnifiques et des choses horribles qu’on pourrait éviter…. On voit la démesure – la folie humaine – dans la richesse ou dans la pauvreté. 

 

C’est vrai, c’est Noël ! On voudrait peut-être éviter de penser à tout ça ! On voudrait justement faire une pause face à cette folie du monde qui nous inquiète et nous fatigue… On voudrait trouver un peu de paix, de chaleur humaine, de réconfort…  On voudrait recevoir une Bonne Nouvelle pour vivre… Mais peut-être que pour accueillir cette Bonne Nouvelle, il faut commencer par partir du constat de la folie de notre monde… et peut-être que cette Bonne Nouvelle de la venue du Christ, du Sauveur, elle nous appelle… elle nous implique à prendre à bras le corps, à la fois, notre réalité et le message salut : un message qui invite à changer de cap. 

 

Oui… il faut commencer par ce constat amer : 

Le monde est fou : le monde est beau, parce que certains sont des jardiniers ou des artistes ; le monde est laid parce que certains en veulent toujours plus et ne s’enrichissent qu’en exploitant la terre et d’autres humains. 

 

Le monde est fou…. à cause de l’égo et de l’avidité d’une minorité. Vous le savez – j’en ai déjà parlé il y a quelques semaines – ce sont les 1% les plus riches du monde qui possèdent plus de 50% des biens de notre planète… et qui pourraient (d’un claquement de doigts ou presque) faire basculer le monde vers la lumière, en changeant de mentalité, en sortant de la convoitise, de l’appétit du pouvoir et de l’avoir… pour favoriser la beauté du monde, le partage et la fraternité.

 

Au-delà de ces 1% qui portent une grande responsabilité… le monde est fou aussi à cause des autres… à cause des 20% (dont nous sommes, les occidentaux) qui oublient parfois que les 80%, les plus nombreux, n’ont pas du tout le même niveau de vie que le nôtre… que beaucoup parmi eux n’ont pas d’espérance… et se trouvent dans l’impasse. 

Pensons au Liban ou à la Syrie (qui souffrent beaucoup), ou aux pays les plus pauvres : le Burundi, le Soudan, le Malawi, La Mozambique, le Sierra Léone, la RDC, L’Afghanistan, et tant d’autres qui ont si peu. 

 

C’est à cause de cette folie humaine que l’évangile commence avec Jean le Baptiste et Jésus, par un appel à la conversion : convertissez-vous, changez de mentalité, changez de manière de voir les choses : ouvrez les yeux, réveillez-vous ! Élevez et élargissez votre niveau de conscience… en un mot : sortez de votre égoïsme ou votre égocentrisme.

C’est l’appel qui nous est adressé par Dieu, le Christ ou les prophètes. 

 

L’évangile commence par un cri… ou plutôt par 3 cris : le cri du prophète – Jean le Baptiste - qui appelle au changement, à la conversion !.... Le cri de Marie… non pas le cri de douleur de la femme enceinte qui souffre en mettant au monde son enfant… mais le cri imperceptible du cœur, le cri secret et confiant de la croyante : celle qui ose dire OUI à Dieu… et qui dit : Seigneur, qu’il soit fait selon ta volonté … que je puisse être un instrument de ton règne d’amour, que je puisse être actrice de la venue de ton Christ. 

C’est ainsi que l’évangile nous présente Marie, la croyante, la servante du Seigneur (cf. Lc 1,38)… Et puis, à l’autre bout de l’évangile, le cri du Christ sur la Croix : qui accepte lui aussi la souffrance, dans la mesure où il sait - il a cette folle confiance - qu’elle ouvrira sur du Nouveau… qu’elle débouchera sur du changement, de l’inédit.  

 

Le monde est fou !… et pour parer cette folie des hommes… parce que le monde court à sa perte…. Dieu a décidé, il y a 2000 ans, d’être encore plus fou que les humains… en envoyant son Révélateur, son Esprit, celui que l’évangile appellera son Fils, dans une personne humaine : il a décidé de se manifester, se révéler en Jésus de Nazareth.

 

Voilà la folie de Dieu : double folie … celle de se révéler dans l’humilité, la vulnérabilité d’un être humain… et celle de se révéler aussi par la croix : celle qui porte un Christ crucifié… celle qui révèle que le monde est perdu, s’il ne change pas enfin quelque chose, s’il ne met pas fin à la prétention humaine de vouloir tout contrôler, tout maitriser, tout régenter… y compris la manière dont Dieu est capable d’agir.

 

Car voilà, c’est par orgueil, par aveuglement, par sa prétendue sagesse que le monde a refusé l’envoyé de Dieu. Il a crucifié le Christ de Dieu : Quelle folie !

 

Mais voilà que Dieu n’a pas dit son dernier mot : il l’a relevé de la mort… Voilà que Dieu a surmonté le refus des hommes, pour leur donner, non seulement son Fils, mais son Esprit saint… pour que chacun désormais puisse se connecter à Dieu et se laisser éclairer par l’Évangile. 

 

Dieu est plus fou que les humains… parce que sa folie s’appelle l’amour … Il tente le tout pour le tout : pour nous faire comprendre que l’amour est notre destinée, notre vocation, notre chemin… même si l’homme a la tête dure. 

 

Cette folie de la Croix (folie de Pâques), l’apôtre Paul en parle dans sa prédication et dans ses lettres. Écoutons à nouveau ce qu’il dit :

 

18En effet, la parole de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour nous qui sommes sur la voie du salut, elle est puissance de Dieu. 

19Car il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages, 

J’anéantirai l'intelligence des intelligents. […]

21En effet, les humains, avec toute leur sagesse, ont été incapables de reconnaître Dieu là où il manifestait sa sagesse [par exemple, dans sa création].

C'est pourquoi Dieu a décidé de sauver ceux qui croient grâce à cette proclamation folle de la croix.

 

A l’autre bout de l’Évangile, à côté de la folie de la croix et la folie de Pâques, il y a – et c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui – la folie de Noël. 

 

La folie de Noël, c’est la révélation de Dieu au cœur de l’existence humaine : Dieu est venu dresser sa tente parmi nous (dit le prologue de Jean), il est venu habiter parmi nous et se révéler dans l’humilité et la vulnérabilité humaine… pour parler à notre cœur… pour parler au plus intime de nous-même… pour se rendre solidaire. Dieu se révèle ainsi dans un prochain, un être humain, un semblable, un frère. 

 

Il y a un message politique dans cette folie… dans ce choix de Dieu : il faut l’entendre. Dieu vient nous dire qu’il prend le parti des humains … mais que cela commence par le parti des petits, des humbles, des sans noms.

 

Le fait que ce Christ, qui se révèle dans un enfant, finira sa vie pendue au bois de la croix, pose l’inacceptable paradoxe d’un Dieu qui renverse nos présupposés, nos rêves de gloire ou de puissance, puisqu’il choisit ce qui est faible, humble, vulnérable, impuissant, et même contestable ou indigne, pour manifester son amour, et confondre les sages et les orgueilleux.

 

Dieu utilise ce qui peut nous paraitre insensé (à vues humaines) – de l’apparent non-sens de l’incarnation à la crucifixion – pour remettre nos cœurs dans le bon sens… pour remettre nos sens à l’endroit… pour remettre nos chemins qui s’égarent dans la bonne direction. 

 

La folie de Dieu… c’est que tout cela commence par presque rien… un enfant nu dans une mangeoire… un homme crucifié comme un bandit… un presque rien qui nous appelle à tout changer !

 

Les récits de la nativité sont plein de détails qui nous montrent que Dieu vient d’abord parler aux petits, à ceux qui n’ont rien ou qui ne sont rien… et qui attendent tout… qui attendent tant de changements :

 

-     D’abord, il n’y a pas de place à l’hôtel. La sainte famille trouve refuge dans une étable ou une écurie, avec les animaux. Jésus nait dans une humble crèche, une mangeoire. Le Christ et ses parents sont donc ce soir-là des SDF, une famille de sans-abri ou presque… et le paradoxe de Noël, c’est que c’est Jésus, le SDF, celui qui vient au monde dans cette précarité, celui dont la vie est dès le début déjà modeste et menacée, c’est lui qui vient nous révéler le visage de Dieu : quelle folie !

 

-     L’évangéliste Luc tient à rapprocher la naissance de Jésus de l’histoire impériale romaine : dans l’empire romain au 1ersiècle, l’empereur était considéré comme le Maître, le Seigneur et Sauveur du monde connu, de la terre entière. Or, dans son récit, Luc montre que pour réaliser son plan de salut, Dieu opère un renversement : il ne choisit pas les princes de ce monde, mais des personnes humbles et apparemment sans importance. 

 

-     La folie de Noël se poursuit : ce sont des bergers, des hommes de modeste condition sociale, sans éducation… des petites gens (en bas de l’échelle sociale) qui sont les premiers bénéficiaires de la Bonne Nouvelle. C’est d’autant plus étonnant que les bergers de Palestine jouissaient d’une mauvaise réputation : 

 

Parfois décriés comme malhonnêtes et voleurs – au fond, ils représentent déjà les pécheurs et les impurs auxquels Jésus viendra apporter le salut, la délivrance, la libération – ce sont à ces hommes qu’un messager – un ange – vient apprendre la venue du Christ, du Sauveur. Ce sont les Premiers bénéficiaires d’un message de joie. Et on apprend qu’ils deviennent des témoins, puisqu’ils font connaitre cette Bonne Nouvelle. Ce sont les premiers évangélistes de l’histoire chrétienne. 

 

-     Il n’est question nulle part, dans le récit de Luc, d’une « douce nuit » (comme dans nos cantiques), d’un enfant « si beau et si charmant » (comme nos cantiques en dressent une image romantique), mais d’un monde dur et difficile, qui ne fait pas de cadeau aux plus pauvres : la mangeoire, les langes, sont des signaux concrets en provenance d’un monde de petitesse et de pauvreté… un monde où il faut lutter… où il faut trouver sa place… ça n’a rien d’évident !

 

-     La folie de Noël, c’est finalement le fait qu’un simple enfant vient réveiller notre espérance : Quelle espérance ?(me direz-vous) Celle que le monde puisse enfin s’ouvrir à la nouveauté : celle qu’une lumière nouvelle puisse enfin nous ouvrir à autre chose, au règne de Dieu qui vient, au monde nouveau de Dieu… puisque ce monde de grâce, de paix, de partage, d’amour… nous est offert, pour autant qu’on puisse se mettre à l’écoute de Dieu et de son Fils. 

 

-     Noël est présenté comme le début de l’histoire chrétienne : Jésus, le petit enfant de la crèche, le prophète itinérant, le guérisseur des pauvres… Jésus, le SDF, vient nous dire que le Ciel peut s’ouvrir dans notre vie… à condition d’y croire. C’est là un des messages de Noël : le Ciel peut advenir dans notre vie…  la lumière du Père peut rayonner et nous transformer… à condition d’ouvrir nos cœurs. 

Nous pouvons recevoir en ce jour (en ce saint anniversaire, comme disent les vieux cantiques) ce message d’espérance – cette lumière de Noël – pour éclairer nos routes. 

 

Ce message nous dit que même lorsque nous sommes plongés dans la nuit ou la peine, il y aura un lendemain, parce que nous ne sommes pas seuls, parce que quelqu’un – ailleurs – veille, nous tient la main, nous ouvre un chemin, et peut nous offrir sa lumière. 

 

Les figures dérisoires d’un enfant, des bergers, ou dans l’évangile selon Matthieu, de quelques mages ou savants un peu illuminés (assez fous pour suivre une étoile) … ces figures de la nativité sont choisies pour nous ouvrir à la nouveauté… pour remettre en cause nos idées reçues, à commencer par cette idée que l’humain devrait être autonome et tout maitriser… à commencer par cette idée que l’humain n’aurait pas besoin de Dieu… puisqu’il serait capable de s’en sortir sans Lui. 

 

La réalité qui nous est donnée à voir aujourd’hui – aussi bien avec la pandémie, qu’avec le dérèglement climatique – nous montre précisément le contraire : loin de s’en sortir, l’humanité court à sa perte, si on ne change rien ! si on continue à vivre dans l’égoïsme et l’avidité… si on continue à exploiter sans frein et les hommes et la planète… si on continue à jouer les sages et les savants. 

 

Voilà la folie humaine : l’orgueil humain remis en cause par l’humilité et la fragilité d’une naissance… Dieu choisit la faiblesse, pour inverser les valeurs et les destinées. 

 

La folie de Noël, c’est l’annonce que Dieu s’intéresse aux petits… à ceux qui se considèrent justement comme des petits, à ceux qui sentent au plus profond d’eux qu’ils ont besoin de Dieu. 

 

Le Sauveur de ceux qui souffrent, né dans une étable, manifeste sans équivoque que Dieu prend parti pour les sans-nom et les sans-puissance - comme les bergers - et contre les détenteurs du pouvoir, nommés par leurs noms - l’empereur Auguste, le gouverneur de Syrie, Quirinius - parce que ces grands justement vivent de leurs privilèges, leur soif d’avoir et de pouvoir… mais ne cherchent ni la justice, ni le partage, ni le règne de Dieu. 

 

Même dans le Magnificat de Marie - au premier chapitre de l’évangile selon Luc - la « servante du Seigneur » comblées de ses grâces, proclame en termes très combatifs un renversement de la hiérarchie établie par Dieu : les puissants sont jetés à bas de leurs trônes, les humbles sont élevés, les affamés sont comblés de bien, les riches sont renvoyés les mains vides. 

 

Il y a donc une dimension politique de Noël. C’est incontestable !

Dieu s’adresse aux petits en Jésus de Nazareth ou de Bethléem… il vient ouvrir l’espérance à ceux qui n’en ont plus !

 

Si Dieu vient parler aux petits, cela signifie que nous sommes appelés à nous considérer comme des petits, des humble de cœur… pour nous mettre à son écoute. 

 

C’est la première des Béatitudes : « heureux les humbles, les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,3). C’est aux pauvres, aux doux, à ceux qui pleurent, à ceux qui ont faim et soif de justice, aux miséricordieux, aux artisans de paix… à tous ceux qui ont besoin de Dieu qu’une promesse est faite : celle de la présence de Dieu capable de transformer les situations. 

 

Et nous, chers amis, sommes-nous de ceux-là ? … de ceux qui ont besoin de Dieu ? 

Certainement, si nous sommes là aujourd’hui !

 

L’Evangile nous montre que Dieu peut faire de grandes choses, il peut rendre l’impossible possible, il peut nous aider à déplacer ou surmonter des montagnes de problèmes… mais il ne peut accomplir des changements que s’il trouve des cœurs disponibles et confiants… pas celui de l’orgueilleux, de l’homme fort, déjà plein de lui-même, de son égo, de ses soucis, de son désir de toujours plus (d’avoir ou de pouvoir)… mais il a besoin de cœur disponibles : le cœur d’un petit, d’un enfant, d’un pauvre, d’un berger… pour y faire sa demeure… pour que quelque chose de nouveau puisse advenir… pour que du changement, du vraiment nouveau, puisse naitre. 

 

Le Christ peut naitre en nous : c’est cela le message de Noël !

 

Le Christ peut naître en nous, si nous acceptons le renversement de valeurs que Dieu propose : non pas chercher à vivre sans Dieu, non pas un salut par nous-mêmes, un salut par du « toujours plus » : plus d’avoir et de pouvoir, plus de privilèges, de rentabilité, de confort… comme en rêvent et en veulent les grands de ce monde… mais un salut par plus d’humanité, d’humilité, de simplicité, d’ouverture, d’amour, de partage. 

 

Dans l’évangile, l’enfant dans la mangeoire porte déjà le signe de la Croix : il nous appelle à un renversement, à accueillir la folie de l’amour de Dieu, pour renverser la folie de l’orgueil humain. 

 

Il nous appelle à quitter nos certitudes, nos préjugés, nos piédestaux… pour recevoir la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui vient parler aux petits, aux humbles, aux sans-nom, … pour leur dire qu’il y a une espérance… qu’il peut y avoir du vraiment nouveau. 

 

Mais il ne faut pas compter sur les grands de ce monde pour voir les choses changer… il faut compter sur Dieu, qui nous donne sa grâce et son amour… qui nous donne son courage et sa confiance… pour faire advenir son royaume : son règne de justice, de fraternité et de paix. 

 

La Bonne Nouvelle de Noël est là : En Jésus Christ, le règne de Dieu s’est approché… 

En Jésus Christ, Dieu vient tout renverser … il vient faire toute chose nouvelle… pour donner sa lumière à ceux qui en ont besoin et qui y croient !

 

La Bonne Nouvelle est offerte à ceux qui veulent bien l’entendre… et elle appelle au changement !

 

Amen. 

 

 

Textes bibliques :

 

Lc 1, 45-55

 

45Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! » 

46Alors Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur

47et mon esprit s’est rempli d’allégresse
à cause de Dieu, mon Sauveur,

48parce qu’il a porté son regard sur son humble servante.
Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse,

49parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses :
saint est son Nom.

50Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.

51Il est intervenu de toute la force de son bras ;
il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ;

52il a jeté les puissants à bas de leurs trônes
et il a élevé les humbles ;

53les affamés, il les a comblés de biens
et les riches, il les a renvoyés les mains vides.

54Il est venu en aide à Israël son serviteur
en souvenir de sa bonté,

55comme il l’avait dit à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours. »

 

Lc 2, 1-21 

 

1Or, en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier. 

2Ce premier recensement eut lieu à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie. 

3Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville ; 

4Joseph aussi monta de la ville de Nazareth en Galilée à la ville de David qui s’appelle Bethléem en Judée, parce qu’il était de la famille et de la descendance de David, 

5pour se faire recenser avec Marie son épouse, qui était enceinte.

6Or, pendant qu’ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva ; 

7elle accoucha de son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes. 

8Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. 

9Un ange du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d’une grande crainte. 

10L’ange leur dit : « Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : 

11Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ; 

12et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » 

13Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait :

14« Gloire à Dieu au plus haut des cieux
et sur la terre paix pour ses bien-aimés. »

15Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux : « Allons donc jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. » 

16Ils y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire. 

17Après avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. 

18Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers. 

19Quant à Marie, elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens. 

20Puis les bergers s’en retournèrent, chantant la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé. 

21Huit jours plus tard, quand vint le moment de circoncire l’enfant, on l’appela du nom de Jésus, comme l’ange l’avait appelé avant sa conception.

 

1 Co 1, 18-25

 

18La parole de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont en train d’être sauvés, pour nous, il est puissance de Dieu. 

19Car il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages et j’anéantirai l’intelligence des intelligents

20Où est le sage ? Où est le docteur de la loi ? Où est le raisonneur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas rendue folle la sagesse du monde ? 

21En effet, puisque le monde, par le moyen de la sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, c’est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. 

22Les Juifs demandent des signes, et les Grecs recherchent la sagesse ; 

23mais nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, 

24mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. 

25Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.

 

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