Et votre récompense sera
grande…
Lectures bibliques : Proverbes 11,
17-19 ; Lc
6, 31-38 ; Mt 6, 1-6 ; Mt 10, 42
Voir plus bas pour lire les textes = après
la prédication
Thématique : la récompense ou la loi de cause à effet
Prédication de
Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 02/10/16.
* La méditation
que je vous propose aujourd’hui est un peu particulière. Elle va consister à
nous interroger sur deux points : D’une part, sur les images et les
représentations de Dieu que nous avons en tête – et voir ce que Jésus, lui,
nous dit de Dieu –. Et, d’autre part, sur la notion de « récompense »
qu’on trouve dans les différents passages entendus ce matin.
Beaucoup de
croyants (de différentes religions) pensent que Dieu est comme un grand Juge
dans le ciel : un Être suprême qui – lors d’un jugement, soit à notre
mort, soit à la fin des temps – nous récompensera ou nous punira en fonction de
nos actes. C’est le Dieu de la rétribution.
En conséquence,
nous avons tout intérêt à obéir aux commandements et aux lois qui sont dans la
Bible, pour faire parti des bons élèves et obtenir, en temps voulu, des
récompenses. Et, dans le cas contraire, on peut s’attendre au pire.
Ce que je voudrais
vous montrer, c’est que cette façon de voir ne correspond pas du tout à ce que
Jésus pense et dit de son Père, de notre Père.
En fait, Jésus
pense Dieu un cran au-dessus. Pour lui, Dieu n’est pas le dieu de la morale, un
dieu qui juge de ce qui est bien ou mal, un dieu qui distribue des bons points
ou des punitions, mais le vrai Dieu, le Dieu de la Vie, qui est au-delà,
au-dessus de ce dieu moral. Il est tout-Autre que nous l’imaginons, nous les
humains. C’est le Dieu au-dessus de dieu.
C’est un Dieu
gratuit, un Dieu d’amour : un Dieu qui agit de façon inconditionnelle…
autrement dit, le Dieu de la grâce.
Cela, Jésus
l’exprime de différentes façons : par exemple, avec la parabole du fils
prodigue (Lc 15), qui présente Dieu comme un père de famille bien-aimant, qui
accueille son fils pécheur et « indigne », sans aucune condition,
sans un seul reproche, mais qui, au contraire, se réjouit de son retour, et
organise un grand festin pour fêter la résurrection, le retour à la vie de son
enfant.
Ou encore, dans
ses sermons, Jésus affirme et témoigne d’un Dieu gratuit : un Dieu qui « fait lever son soleil sur les
méchants et sur les bons, et tomber sa pluie sur les justes et les injustes »
(Mt 5,45), c’est-à-dire un Dieu qui n’est pas un comptable, qui donne à
tous, sans distinction… au-delà des questions de bien et de mal (qui relèvent
seulement du monde terrestre, du monde de la relativité, qui est le nôtre.)
Bien sûr, cela
nous le savons tous… mais, je crois, en réalité, que nous avons du mal à
l’accepter.
A notre niveau humain,
nous pouvons nous dire : Si Jésus dit vrai… mais alors, tout est remis en
cause. A quoi bon faire des efforts… s’il n’y a pas de récompense dans les
cieux ? A quoi bon essayer d’être juste… s’il n’y a pas de punition pour
les injustes ?
Nous avons bien
des difficultés à penser et à accepter que Dieu n’agit tout simplement pas à la
manière des hommes, mais selon d’autres critères… selon le critère de l’amour
(cf. Mt 25, 34-40), puisque Dieu est amour.
Alors… me
direz-vous… malgré tout… pourquoi faire des efforts (essayer de vivre de façon
juste) ?
La réponse est
simple : pour être heureux !
Je ne connais
pas de personnes méchantes qui soient vraiment heureuses et épanouies.
En réalité,
c’est n’est pas pour Dieu, pour lui plaire ou lui faire plaisir, qu’il faut
essayer de vivre selon la justice présentée par les Ecritures, mais c’est pour
Soi, pour trouver le chemin de l’accomplissement de notre vrai Soi (de notre
être véritable) en relation avec les autres… pour trouver l’épanouissement et
le vrai bonheur avec les autres… comme l’explique le Psaume 1 ou les Béatitudes.
D’accord… c’est
vrai ! diront certains. Mais, il y a quand même ces textes dans la Bible
qui parlent de « récompenses » : C’est bien que Dieu promet
quelques gratifications à ceux qui font des efforts et agissent de façon juste.
Non ?
En fait, tout dépend
de la manière dont nous lisons et interprétons ces textes :
- S’agit-il de
promesses de récompenses, pour plus tard… c’est-à-dire d’une sorte de
rétribution post-mortem, dans un paradis ?
- Ou s’agit-il
de l’énoncé d’une sorte de loi de l’univers… c’est-à-dire du fait que tout acte
a toujours des conséquences… que des pensées, des paroles et des actes positifs
auront forcément, un jour ou l’autre, des répercussions positives… et
inversement ?
Autrement dit,
ne s’agit-il pas simplement de l’explicitation de la loi de cause à effet…
appelée aussi « la loi de la semence », que Paul explicite en disant
que l’on récolte ce que l’on sème (cf. Ga 6,7) ?
* Prenons
quelques exemples :
- Lorsque
l’auteur du livre des Proverbes écrit : « Le méchant recueille un salaire décevant, une récompense est
assurée à qui sème la justice. La justice mène à la vie, mais qui
poursuit le mal va à la mort » (cf. Prov 11, 18-19), il ne dit pas « la justice mène à la vie éternelle, au paradis… et le mal à la
mort éternelle, à l’enfer » Pas du tout !
Il ne parle pas
de l’au-delà, d’une rétribution post-mortem : il affirme simplement, comme
Jésus le fera plus tard, que celui qui fait du bien (qui est juste te bon) est
comme un bon arbre, qui produira de la vie, de bon fruits – de bons fruits,
pour lui et pour les autres – … et, à contrario, le mauvais arbre produira des
fruits pourris ou amères.
En d’autres
termes, ce qui est annoncé ou rappelé ici, c’est une loi de la vie, une loi de
l’univers, et non le résultat d’une action divine, au sens d’un dieu qui
récompenserait ou qui punirait.
La conviction de
l’auteur du livre des Proverbes, c’est que la sagesse et la justice conduisent
à des conséquences positives et heureuses. Il est donc nécessaire de se mettre
à l’écoute du Seigneur, pour trouver ce chemin de la justice, pour être inspiré
et guidé positivement par Lui.
- Autre exemple
dans l’évangile :
A sa manière,
Jésus affirme lui aussi cette loi de causalité : « donnez et on vous donnera » ; « acquittez et vous
serez acquittés » ; « ne jugez pas et vous ne serez pas
jugez ». (cf. Lc 6, 38.37)
Remarquez qu’on
interprète souvent ces paroles selon nos propres présupposés ou ce que la
religion nous a conduit à penser :
il est dit
littéralement d’après le grec « donnez
et il vous sera donné » ou « donnez
et l’on vous donnera ». Mais, il n’est pas dit « Donnez et Dieu vous le rendra ».
Le
« on » est indéterminé. Cela veut dire que c’est la vie ou les autres
qui répondront à votre manière généreuse d’agir. Et non pas que Dieu vous
récompensera… ou, au contraire, vous punira, si vous êtes égoïstes ou radins.
En fait, d’après
cette logique, ce n’est pas Dieu qui vous punira, dans ce dernier cas. C’est simplement
que vous risquez d’obtenir des résultats négatifs, si vous adoptez des
comportements mauvais :
Si vous
n’éprouvez aucune compassion, ni générosité envers autrui… il est probable que
les gens n’éprouvent, en retour, aucune sympathie, ni générosité pour vous. Il
est rare qu’on apprécie les gens égocentriques et cupides.
- Mais peut-être
n’êtes vous pas encore convaincus par ces exemples et avez-vous en tête des
passages bibliques où il est question de récompenses, comme celui que nous
avons entendu il y a quelques instants :
« Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez
sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez
les fils du Très-Haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants ».
(cf. Lc 6,35)
Remarquez que
dans cet extrait, Jésus invite ses disciples à prendre exemple sur la manière
d’agir de Dieu :
Comme Dieu agit
– de façon inconditionnelle et gratuite, en étant bon même pour ceux qui ne le
méritent pas, même pour les ingrats et les méchants – alors, faites de
même ! … agissez de cette manière, vous aussi ! – dit Jésus à ses
auditeurs.
Et du coup, il
nous invite (en tant que disciples) à ne pas aimer seulement ceux qui nous
aiment, ou qui sont aimables, mais à aimer aussi les gens pénibles, intolérants
ou impatients, et même à aimer nos ennemis : puisqu’il s’agit d’être fils
ou fille de Dieu, d’adopter le même comportement gratuit et généreux que Dieu,
notre Père.
Autrement dit,
Jésus nous invite à ne plus opérer ni distinction, ni séparation, ni de
jugement entre les bons et les méchants, les justes et les injustes (cf. Lc
6,37), pour considérer tous les humains comme des frères, des enfants de Dieu,
au même titre que nous. Car, c’est ainsi que Dieu voit et considère chacun de
ses enfants : pour ce qu’il est,
et non pour ce qu’il fait.
Il découle de ce
nouveau comportement – fondé sur la grâce de Dieu – l’invitation lancée par
Jésus d’agir, sans rien espérer en retour, c’est-à-dire de façon totalement
gratuite.
Mais, ce qui est
surprenant dans notre passage, c’est que Jésus ajoute cette petite
phrase : « alors votre
récompense sera grande… »
Comment expliquer cela ? D’un côté, Jésus appelle à agir sans rien
espérer en retour. De l’autre, il nous permet d’espérer une récompense. Il la
promet.
Certains ont
pensé que Jésus voulait dire : il y aura une récompense pour vous au
paradis. Mais, à mon avis, cette interprétation ne colle pas avec ce que nous
avons vu précédemment. Et puis, on reviendrait en arrière à l’idée d’un Dieu
qui juge, qui récompense ou qui punit.
Je crois, pour
ma part, que l’explication est ailleurs :
L’explication
c’est que, pour Jésus, toute action gratuite et positive – fondée sur l’amour –
aura forcément des conséquences positives…. même si on ne s’y attend pas.
Qu’on le veuille
ou non, si on agit de façon désintéressée, par altruisme, en faisant le bien …
on produira de bons fruits pour les autres… mais, on récoltera aussi, d’une
manière ou d’une autre, de bons fruits pour soi. C’est inévitable.
Nous pouvons
comprendre cela, d’une part, comme une illustration de la loi de cause à effet,
et, d’autre part, à cause du mot grec (mistos)
employé dans le texte de l’évangile de Luc ou aussi chez Matthieu : Le mot
qu’on traduit par « récompense » veut aussi dire
« salaire », c’est-à-dire qu’il évoque le résultat… l’aboutissement…
la conclusion d’une action.
Il ne s’agit pas
tant, pour Jésus, d’affirmer que Dieu rétribuera nos bonnes actions par une
récompense, que de souligner que toute bonne action, faite par amour, par
grâce, débouche forcément sur un résultat bénéfique pour celui ou celle qui en
est l’auteur.
Finalement, ce
que Jésus affirme ici c’est qu’en agissant de façon ordinaire (en aimant seulement
ceux qui nous aiment (cf. Lc 6,32), en faisant du bien à ceux qui nous en font
(cf. Lc 6, 33), en invitant ceux qui nous invitent (cf. Lc 14,12)), on ne récolte
que des choses ordinaires : c’est-à-dire la même chose. On reste dans la
répétition. On retourne la pareille. Et donc on fait rien d’exceptionnel.
En revanche, en
agissant de façon extraordinaire – en prenant l’initiative du bien, en agissant
gratuitement (là où on ce n’était pas le cas) – on récolte des fruits plus
grands, des choses extraordinaires, parce qu’on devient la source d’un
changement… on a initié quelque chose de nouveau… on devient créateur, fils ou
fille du Dieu créateur et bon.
Et c’est ce que
Jésus nous appelle à être : des créateurs d’une vie positive et heureuse,
des créateurs de nouveaux comportements, des initiateurs de bonté et de
générosité.
Il nous invite à
être la Source de ce que nous désirons voir se concrétiser dans notre monde :
« Fais aux autres ce que tu voudrais
que l’on te fasse »
« Tout ce que vous voulez que les
hommes fassent pour vous, faites le vous-mêmes [d’abord] pour eux » (Mt
7,12)
Dit
autrement : « Tout ce dont tu
veux faire l’expérience en toi-même, sois en la source dans la vie des
autres ».
- Mais revenons
encore à cette histoire de « récompense » à travers deux autres
passages du N.T… et nous finirons cette méditation par là.
Comme vous
l’avez compris, l’hypothèse interprétative que je formule, c’est que Jésus
n’affirme pas à travers le mot « récompense » une forme de
gratification à venir dans un au-delà, un paradis – comme beaucoup le croient –
mais qu’il explique, en fait, une loi de l’existence, à savoir que toute action
positive a forcément des contrecoups positifs, non pas qu’il s’agisse d’une
rétribution de la part de Dieu, mais d’une conséquence naturelle cachée, d’une
loi secrète de l’univers.
Vous avez sans
doute remarqué que les deux passages que nous avons entendus concernant
l’aumône et la prière[1] sont
construits sur le même schéma de pensée.
Jésus y affirme
la chose suivante :
- Soit vous
faites une action positive au grand jour – comme faire l’aumône, ou comme prier
devant tout le monde – et vous en obtenez une récompense, par le fait que cette
action suscite une forme de reconnaissance dans votre entourage. C’est ce que
Jésus reproche aux hypocrites et aux pharisiens qui se montrent pour être vus de
tous et qui, ainsi, obtiennent déjà une forme de résultat, de satisfaction, par
une reconnaissance mondaine, par une sorte de glorification.
- Soit, vous
faite une action positive dans le secret, avec un cœur confiant. Et là, vous
pouvez vous attendre à obtenir des conséquences positives de vos actes bons
pour vous-mêmes, dans votre vie.
La formule « et ton Père, qui voit dans le secret,
te le rendra » signifie qu’on ne peut pas déroger à cette loi de cause
à effet : celui qui n’a pas obtenu de « récompense » sous forme
de reconnaissance mondaine, l’obtiendra en/pour lui-même, dans sa vie, sous une
autre forme. Il aura forcément un retour positif, car « rien ne sert perd ».
Toute action bonne revient, un jour ou l’autre, sur celui qui l’a déclenchée,
puisque Dieu est le Dieu de la vie, puisque nous sommes intégrés au cycle de la
vie créé par Dieu.
C’est ce
qu’avait bien compris l’Ecclésiaste (Qohéleth) qui affirme dans ses
écrits : « Jette ton pain à la
surface des eaux, car avec le temps tu le retrouveras » (Ec 11,1).
* En conclusion,
il me semble qu’à la lumière des textes que nous avons entendus aujourd’hui,
nous pouvons changer – si ce n’est pas encore fait – notre manière de penser à
la fois « les récompenses » et les représentations que nous pouvons
avoir de Dieu.
- D’abord, nous
pouvons contester, à juste titre, l’image du dieu Juge que l’Eglise ou les
représentations picturales des siècles passés nous ont transmises : Dieu
ne nous attend pas au tournant, pour nous récompenser ou nous punir, selon nos
œuvres.
Jésus nous parle
d’un Dieu d’amour en qui nous pouvons avoir entièrement confiance… Un Dieu de
grâce – qui dépasse nos questions de morale, de bien et de mal – puisqu’il aime
ses créatures, ses enfants, gratuitement, sans condition.
- D’autre part,
nous devons peut-être envisager autrement les termes qui parlent de
« récompenses » dans l’Evangile. A cause de la tradition de l’Eglise,
nous avons souvent en tête des récompenses promises dans un au-delà, un
paradis, alors qu’il semble que Jésus parle de notre présent, de notre monde,
ici et maintenant.
Ce qu’il nous
dit c’est qu’il n’y a pas besoin d’attendre la mort pour gouter au bonheur ou à
la joie. Soyons certains que nos actions bonnes ont forcément des répercussions
positives dans le monde, pour les autres, mais aussi pour nous-mêmes.
La raison en est
simple : c’est que nous sommes tous unis, tous enfants du même Dieu, du
même Père.
Donc, ce que
nous faisons à autrui, en réalité, d’une certaine manière, nous nous le faisons
à nous-mêmes.[2]
C’est pourquoi
Jésus nous appelle à nous dépasser, à agir de façon extraordinaire et
grandiose, en surmontant les séparations, les distinctions et les catégories
humaines, en aimant sans compter… car, à coup sûr, nous en récolterons des
fruits.
« Ce que tu offres aux autres, tu te
le donnes aussi à toi-même, puisque nous faisons qu’un » : c’est en substance ce qu’on peut
déduire de tout cela.
Croyez-le ou non
cette réflexion (en apparence « théologique ») n’a, en fait, rien de
théorique :
si nous
envisageons ce qui se passe sur terre, dans notre actualité… avec la guerre en
Syrie qui s’intensifie… le conflit israélo-palestinien, dont il a été question
cette semaine indirectement avec la mort de Shimon Peres… mais aussi la
question des migrants et des réfugiés… nous devrions écouter ce que dit Jésus
et arrêter d’agir de façon ordinaire, en aimant seulement ceux qui nous aiment,
ceux qui sont dans notre « camp ». Car, ce n’est pas de cette façon
que les choses peuvent changer et évoluer. Ce n’est pas de cette façon que peut
surgir la paix et la justice.
Nous devrions
plutôt essayer quelque chose de nouveau… essayer d’agir enfin de façon
grandiose, à la manière de Dieu, en aimant même nos ennemis… Et alors, par
notre confiance positive et agissante, nous récolterons vraiment des récompenses…
Nous obtiendrons le salut pour tous.
C’est la
promesse de Jésus !… et c’est pas seulement pour l’au-delà. C’est pour
notre monde d’aujourd’hui, ici et maintenant !
Amen.
Lectures bibliques :
Proverbes 11, 17-19
17Un homme généreux se fait du bien à lui-même,
qui se tracasse se rend malheureux.
qui se tracasse se rend malheureux.
18Le méchant recueille un salaire décevant,
une récompense est assurée à qui sème la justice.
une récompense est assurée à qui sème la justice.
19Oui, la justice mène à la vie,
mais qui poursuit le mal va à la mort.
mais qui poursuit le mal va à la mort.
Lc
6, 31-38
Comme vous voulez que les hommes agissent
envers vous, agissez de même envers eux.
32Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance
vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. 33Et si vous faites du bien à
ceux qui vous en font, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Les pécheurs
eux-mêmes en font autant. 34Et
si vous prêtez à ceux dont vous espérez qu’ils vous rendent, quelle
reconnaissance vous en a-t-on ? Même des pécheurs prêtent aux pécheurs
pour qu’on leur rende l’équivalent. 35Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien
espérer en retour. Alors votre
récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est
bon, lui, pour les ingrats et les méchants.
36Soyez généreux comme votre Père est généreux. 37Ne vous posez pas en juges et
vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés,
acquittez et vous serez acquittés.38Donnez
et on vous donnera.
Mt 6, 1-6
Gardez-vous de pratiquer votre religion
devant les hommes pour attirer leurs regards ; sinon, pas de récompense
pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux [= qui est Dieu même].[3] Quand donc tu fais l’aumône, ne le fais pas
claironner devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans
les rues, en vue de la gloire qui vient des hommes. En vérité, je vous le
déclare : ils ont reçu leur
récompense. Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche
ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le
secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les
hypocrites qui aiment faire leurs prières debout dans les synagogues et les
carrefours, afin d’être vus des hommes. En vérité, je vous le déclare :
ils ont reçu leur récompense. Pour
toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta
porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père,
qui voit dans le secret, te le rendra.
Mt 10, 42
Quiconque donnera à boire, ne serait-ce
qu’un verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, en
vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense.
Cantiques du 02/10/16
- Grâce : ARC
514 (1, 2)
- Louange :
174 (1 , 2)
- Annonce du
Pardon : 405 (1 , 4)
- Volonté de
Dieu : 153 (2 , 3)
- Lectures
bibliques : 232 (1, 2)
-
Prédication
- Confession de
foi : 566 (1, 3)
- Offrande /
annonces
- Intercession /
Notre Père
- Envoi /
Bénédiction : 266 (1, 2)
[1] Il y a aussi celui sur le
« jeûne » (Mt 6,16-18), mais nous ne l’avons pas lu, pour ne pas trop
rallonger la liste des lectures bibliques.
[2] C’est une leçon qu’on peut tirer, par
exemple, de la parabole du jugement dernier en Mt 25. A travers des images,
Jésus fait comprendre à ses interlocuteurs (donc à nous-mêmes) que : ce
que nous faisons aux plus petits parmi nos frères, nous le faisons au Christ
lui-même. Et cela, potentiellement, nous rapproche de Dieu (« Venez les
bénis de mon Père… »). C’est-à-dire que nous en retirons des fruits.
[3] Le
ciel = Dans le judaïsme, on ne prononce pas le nom de Dieu. Le ciel est un des
noms de Dieu. Il y a équivalence entre « le royaume de Dieu » et
« le royaume des cieux ». Lever les yeux vers le ciel, c’est lever
les yeux vers Dieu (= prier). Le ciel n’est pas un lieu ; il désigne Dieu
lui-même. En ce sens, le ciel n’est pas au-dessus de nous, il est en nous (car
Dieu peut régner en nous), tout en restant distinct de nous.
Aucun
texte du N.T. n’affirme que l’homme, à la mort, monte au ciel. (Même si
l’espérance chrétienne est celle de la vie éternelle = la vie avec Dieu, en
Dieu.) Dans l’évangile de Jean, le « lieu » que Jésus va préparer
pour ses disciples (Jn 14,3) ne désigne pas le ciel, mais l’assurance qu’il
leur donne de pouvoir encore, après sa mort, aller au Père (Jn 14,6),
c’est-à-dire de continuer de connaître Dieu, de lui faire confiance, de
demeurer en Lui, comme Lui demeure en eux (Jn 14,23 ; 15,1ss) et de
recevoir de Lui la vie (Jn 3,16 ; 10,10 ; 20,31).
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