Accueillir J-C, Lumière pour
notre vie
Lectures bibliques : Jn 1,1-18
(extr.) ; Jn 3,1-8 ; Jn 8,12 ; Jn
14,11-12 (voir plus bas)
(volonté de Dieu : Ep 4, 23-24 / Ep
5, 1-2a. 8-9)
Thématique :
Deux cadeaux de Noël : Jésus Christ, la vraie lumière & la possibilité
de devenir « enfants de Dieu ».
Prédication de
Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 25/12/16 – culte de Noël
Prédication (pour
les lectures = voir plus bas)
* Chers amis,
J’aimerais vous
montrer aujourd’hui que les textes que venons d’entendre, nous offre deux
cadeaux, en ce jour de Noël :
-
Ils
nous révèlent, d’une part, le cadeau que Dieu nous fait, à travers Jésus
Christ, présenté comme la Lumière offerte au monde (v. 14. 16-18).
-
D’autre
part, ils nous révèlent la possibilité qui nous est donnée de recevoir dans
notre vie cette Lumière de Dieu, de l’accueillir et de la laisser grandir dans
notre intériorité, pour nous laisser transformer par elle, jusqu’à devenir
« enfants de Dieu » (v. 12-13).
C’est vrai !…
on est peut-être un peu frustré ce matin… parce que, dans l’évangile de Jean (comme
dans celui de Marc d’ailleurs), il n’y a pas de récit de Noël qui raconte la
naissance de Jésus.
Ici, l’évangile
débute avec un Prologue, un hymne introductif, qui est plutôt difficile à
saisir… et qui résonne plutôt comme une sorte de mythe… qui part de Dieu et de
la création.
Essayons –
malgré tout – d’y voir plus clair :
Qu’est-ce que ce texte, ce prologue de
l’évangile selon Jean, nous apprend ?
S’il s’agit d’un
Prologue – comme on a l’habitude de l’appeler – son but est de nous permettre
de comprendre la thématique qui va être développée dans l’évangile. Il s’agit
de proposer un cadre dans lequel /à travers lequel il est possible de lire et
d’interpréter l’évangile.
* Dans ce prologue,
tout part d’un titre nommé « Logos ». Cette force, cette
manifestation est, en quelque sorte, une personnification de la Parole de Dieu,
du Verbe de Dieu.
C’est un titre
pour parler du Christ.
Il est dit que
ce Logos « était Dieu » et qu’il « était auprès de Dieu ». Autrement
dit, on apprend que ce Logos est à la fois identifié à Dieu et distinct de Lui.
On pourrait
dire, d’une certaine manière, qu’il s’agit d’un dédoublement de Dieu… ou, plus
exactement, qu’il s’agit de la manière dont Dieu se manifeste et se révèle,
dans le monde… pour nous, les humains.
Le Logos, c’est
Dieu manifesté, c’est Dieu qui se révèle. Et Dieu se révèle par sa Parole.[1]
Tel un récit
fondateur, un récit mythique, le Prologue retrace le mouvement qui va de la
préexistence du Logos – qui vient de Dieu, donc qui est au-delà de l’espace et
du temps – à son incarnation, c’est-à-dire à sa manifestation et sa réalisation
dans l’histoire et dans le monde.
La conviction
fondamentale de l’école johannique (c’est-à-dire de l’évangile selon Jean), c’est
que ce Logos s’est révélé, manifesté, dans une personne historique, à savoir en
Jésus.
Pour
l’évangéliste : Jésus – le protagoniste de l’Évangile – est le Logos
incarné, le Logos fait chair :
En Jésus, nous
pouvons ainsi rencontrer la Parole de Dieu, le Verbe de Dieu, c’est-à-dire « Dieu
pour nous » (Emmanuel, cf. Mt 1,23), Dieu tel qu’il se donne à connaître
aux humains.
C’est ce qui est
dit explicitement à la fin du prologue : « Personne n’a jamais vu Dieu ; Fils unique Dieu (l’Engendré
divin) – c’est-à-dire, le Logos – … nous l’a fait connaître ».
Jésus – reconnu
comme la manifestation du Fils de Dieu, du Logos – serait ainsi l’expression de
Dieu, de sa Parole, de sa volonté.
Il serait l’exégète
du Dieu invisible : celui qui nous le dévoile.
Il serait, en
quelque sorte, l’interprète, le traducteur, le révélateur de Dieu.[2]
C’est la confession
de foi exprimée dans ce prologue.
Je cite : « Et le logos est devenu chair et il a
dressé sa tente – il a habité – parmi nous … »
Il précise un
peu plus loin : « La grâce
et la vérité sont advenues par Jésus Christ ».
Le prologue nous
invite donc à identifier le Logos manifesté à Jésus Christ. Mais, il nous dit
également ce qu’il est en lui-même :
Pour Jean :
le Logos est une Force de Vie et de Lumière.[3]
Je cite : « Il était la lumière véritable qui
illumine tout homme, en venant dans le monde ».
La venue du
Logos, son incarnation, signifie la manifestation de la vraie Lumière dans l’histoire
du monde.[4]
Mais,
l’évangéliste Jean souligne aussitôt une difficulté : c’est que les
humains – la plupart des hommes – ne l’ont pas reconnue, ni accueillie.
Je cite à nouveau
deux passages au sujet du Logos :
« En lui était la vie et la vie
était la lumière des hommes. Et la lumière brille dans les ténèbres et les
ténèbres ne l’ont pas saisie. […] Il était la lumière véritable qui illumine
tout homme, en venant dans le monde. Il était dans le monde… et le monde ne l’a
pas connu. Il vint dans son propre bien et les siens ne l’ont pas
accueilli ».
Ce constat
plutôt triste et négatif, c’est celui – pour Jean – de l’aveuglement des
humains, du refus de Jésus Christ et de son message de salut.
Pour
l’évangéliste : Jésus – Lumière du monde (cf. Jn 8,12) – n’a globalement
pas été reçu ni accueilli par ses contemporains, par les croyants de son temps.
C’est, d’une certaine manière, un constat d’échec.
Il y a toutefois
un « mais ». Il y a eu – malgré tout – une poignée de disciples qui
ont reçu cette lumière de Dieu, manifestée par Jésus Christ.
Je cite : « Mais à ceux qui l’ont reçu, il [le
Logos] leur a donné le pouvoir / l’autorité de devenir enfants de Dieu, à ceux
qui croient en son nom, eux qui ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de
chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu ».
Malgré le refus
du monde, l’évangéliste explique que certains ont reconnu et accepté cette
lumière manifestée en Jésus Christ.
Il s’agit, pour
lui, d’hommes et de femmes de foi, de ceux qui lui ont fait confiance, de ceux
qui ont cru – et qui croient encore – au nom de Jésus Christ.
Par cette
confiance, les croyants reçoivent la lumière et une force particulière :
il leur est donné un pouvoir, une dignité, une autorité particulière :
celle de se savoir et de vivre comme « enfants de Dieu ».
Ainsi donc, le
fait de recevoir Jésus Christ et son message équivaut pour l’évangéliste à recevoir
une lumière dans sa vie. Et cela nous donne – cela donne aux croyants – une
nouvelle identité : on devient fils et filles de Dieu.
* On découvre
donc que, parallèlement à l’histoire de la manifestation du Logos dans la
personne de Jésus, le prologue raconte en fait une deuxième histoire :
celle des croyants.
Il raconte ce
qui se joue dans le cœur de ceux qui accordent leur confiance à Jésus Christ.
Pour lui,
recevoir Jésus Christ, lui donner sa confiance équivaut à recevoir une lumière
particulière dans son intériorité : Une lumière qui éclaire toute notre existence…
qui lui donne un sens nouveau. Cela produit la vie et une transformation.
En recevant
cette lumière, nous recevons une nouvelle identité, car cette lumière nous
transforme : on devient « enfants de Dieu », on entre dans un
lien de filiation avec Dieu… on entre dans une relation intime et privilégiée
avec Dieu… on devient héritier du Père.
Il nous faut,
dès lors, éclaircir la signification du terme « enfants de
Dieu » :
Qu’est-ce que ça peut vouloir dire
« devenir fils et filles de Dieu » ?
- Tout d’abord,
le verbe « devenir » évoque un processus de changement, d’évolution.
C’est une
nouvelle identité qui nous est donnée, mais qui est aussi – encore et toujours
– en formation, en devenir. C’est un
processus d’accueil et de croissance spirituelle, qui se joue dans notre
intériorité, dans notre conscience… et donc aussi, en conséquence, dans notre
rapport aux autres et au monde.
L’idée incluse
ici – et reprise dans le dialogue entre Jésus et Nicodème (cf. Jn 3) – est
celle d’une nouvelle naissance : une renaissance spirituelle, d’une
régénération.
En fait, cette
idée est exprimée de deux manières complémentaires dans l’évangile :
-
D’une
part, dans le prologue, il est dit que c’est en recevant la vraie lumière
manifestée en Jésus Christ que notre vie se transforme progressivement… que
nous acquérons une autorité et une puissance particulière : celle de
devenir « enfants de Dieu ».
-
D’autre
part, dans le récit avec Nicodème, il est dit, d’une certaine manière, que
cette nouvelle naissance est l’œuvre de l’Esprit saint : c’est en recevant
le Souffle de Dieu, l’Esprit saint, dans notre intériorité, qu’une nouvelle
naissance s’accomplie en nous, que nous entrons dans une nouvelle manière de
vivre et de voir le monde – une nouvelle conscience, une nouvelle mentalité –
que Jésus appelle « le Royaume de Dieu » (comme le fait d’entrer dans
la conscience de Dieu).
L’Évangile
déploie donc deux aspects complémentaires : l’accueil de Jésus Christ,
vraie Lumière ou l’accueil de l’Esprit saint, Souffle de Dieu, en nous, dans
notre intériorité, pour nous parler d’une nouvelle naissance : une
naissance spirituelle qu’il nous est offert de vivre.
Il est précisé
dans le prologue que c’est un don de Dieu, une grâce, un cadeau qui nous
est offert (cf. Jn 1,13) qui ne vient pas d’un vouloir d’homme – donc de notre
mental, de notre volonté – mais de Dieu, c’est-à-dire que cela advient dans la
confiance, dans le lâcher-prise.
- Le terme
« enfants de Dieu » désigne ainsi une nouvelle identité qui nous est
donnée d’incarner et de vivre.
Être fils ou
filles de Dieu, cela veut dire 1) premièrement, vivre dans une relation de
confiance avec le Père, une relation personnelle, une communion intime avec
Dieu.
Cela veut dire
2) deuxièmement, vivre à la manière du Père. Et nous savons que Jésus ne cesse,
dans les évangiles, d’appeler ses disciples à imiter Dieu, c’est-à-dire à agir
avec amour, compassion et bonté. Car Dieu aime les humains d’un amour
inconditionnel (cf. Mt 5, 43-48 ; Lc 6,36 ; Lc 15, 11-32 ; Jn
3,16 ; 1 Jn 4, 8-12.16).
Enfin, cela veut
dire 3) troisièmement, recevoir les promesses de Dieu – c’est-à-dire la
promesse d’une vie en plénitude et la promesse de pouvoir accomplir des choses
extraordinaires. Ce sont en quelque sorte les conséquences d’une relation
intime avec Dieu.
C’est ce que
Jésus a lui-même accompli et le sens de la remarque de Nicodème qui conclut, à
partir des signes réalisés par Jésus, sa proximité avec Dieu.
Je cite : « Rabbi, nous savons que tu es un
maître qui vient de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les signes que
tu fais si Dieu n’est pas avec lui » (cf. Jn 3,2).
D’une certaine
manière, Jésus répond simplement à Nicodème que cette force, ce pouvoir ne
vient pas de lui, mais de Dieu, du Père qui agit en lui, par son Souffle (voir
aussi Jn 14).
Devenir enfants
de Dieu, c’est donc accepter de recevoir la Lumière de Dieu ou le Souffle de
Dieu en soi (peu importe le vocabulaire !).
Il s’agit de laisser
Dieu agir en soi, de le laisser nous transformer, pour peu à peu advenir à la
stature du Christ, pour peu à peu incarner la Lumière et l’Esprit de Dieu dans
le monde.
* Souvent nous
aimerions changer les choses autour de nous. Car, nous constatons tous les
nombreuses injustices, les misères et les violences de notre monde.
Nous
réfléchissons parfois à des changements globaux, qui passent par l’économie ou
la politique. Mais, nous voyons bien que les choses évoluent très lentement et
pas toujours dans le bon sens, car les états sont en réalité comme les
humains : ils sont égocentriques et cupides. Ils cherchent avant tout leur
intérêt personnel. Ils ne se préoccupent pas vraiment des plus pauvres. Depuis
des décennies, les politiques des grandes puissances – comme celles de États
Unis ou de la Russie – sont des politiques de préférences nationales, qui ne
sont guidées que par la recherche du gain et la défense des intérêts de la
nation.
Nous constatons,
dans les faits, un échec de la sphère politique à endiguer l’injustice et la
pauvreté. Ce n’est pas une question de moyens, mais de choix, de volonté.
Cela dénote – à
mon avis – un niveau de conscience relativement bas de l’humanité, pour ne pas
dire « primitif ». Nous en restons, encore et toujours, au « chacun
pour soi ».
D’une certaine
manière, nos politiques – fondées sur un salut individualiste, un salut par
plus d’avoir et de pouvoir – sont plutôt responsables de cet état de fait.
Il nous faut
donc réfléchir à un stade plus concret de changement possible. Et ce changement
possible peut s’incarner en nous… peut commencer en nous.
Toute
transformation véritable commence par une transformation intérieure
(personnelle et spirituelle) : En recevant un nouveau Souffle, une lumière
spirituelle, en la laissant peu à peu nous imprégner, nous transformer, nous
parviendrons à changer notre niveau de conscience, à devenir plus sensible au
monde qui nous entoure, à éprouver plus d’amour, de compassion et de fraternité
vis-à-vis de ceux que nous croisons sur notre route, peu à peu nous évoluerons
et nous seront transformé par la Lumière et l’Esprit qui viennent de
Dieu :
C’est à cela que
l’évangéliste Jean nous appelle, en suivant l’exemple de Jésus, celui qui a
incarné pleinement la Lumière et le Souffle de Dieu.
C’est donc une
promesse qui nous est donnée pour ce jour de Noël : la promesse que, si
nous parvenons à lâcher un peu notre ego (pour ne pas dire notre égoïsme) et
notre mental… si nous parvenons à lâcher toutes nos préoccupations matérialistes
et egocentriques… pour ouvrir notre esprit à une dimension spirituelle, au
Souffle de Dieu, tout en ouvrant nos oreilles au message de Jésus… peu à peu
nous pourrons croître spirituellement, peu à peu nous pourrons grandir jusqu’à
devenir pleinement « enfants de Dieu », jusqu’à réaliser l’amour de
Dieu dans notre âme (dans notre intériorité) et notre vie (dans le monde
extérieur).
* Deux cadeaux
de Noël nous sont donc offerts, en ce jour, comme une double Bonne
Nouvelle :
-
Premièrement,
nous pouvons nous mettre à l’écoute du message de salut proclamé par Jésus
Christ, qui est le Logos, la lumière de Dieu, qui a été manifestée dans notre
monde.
Jésus
Christ est le cadeau de Dieu à l’humanité (cf. Jn 3,16).
-
Deuxièmement,
il nous est donné également de pouvoir incarner cette lumière dans notre vie,
en accueillant le Christ et son message de salut, en nous laissant habiter et
transformer par le Souffle de Dieu.
C’est
une promesse de régénération, de croissance spirituelle qui nous est offerte.
Celle de devenir « enfants de Dieu ».
Dès lors, en
accueillant l’Esprit de Dieu, tel que Jésus l’a manifesté, nous avons la
promesse, non seulement d’une transformation intérieure, mais aussi d’un
accomplissement dans notre vie quotidienne, dans notre vie relationnelle.
Nous recevons
même la promesse de pouvoir accomplir des œuvres extraordinaires, des choses
exceptionnelles, comme Jésus le promet à ses disciples (cf. Jn 14, 12).
Il n’y a finalement
qu’un seul présupposé, un seul préalable, qui nous concerne et qui dépend de
nous : celui d’accepter de recevoir la lumière de Dieu en soi… de lui
laisser de la place… et nous laisser transformer par elle.
Cela implique que
nous y consacrions du temps… cela implique nous accordions du temps à notre
développement spirituel.
C’est le cadeau
de Noël que nous pourrions nous faire à nous-mêmes, pour la nouvelle année qui
va s’ouvrir : prendre le temps de méditer quotidiennement, pour laisser
Dieu nous transformer. Ouvrir notre cœur et notre esprit au Souffle de Dieu,
avec l’assurance qu’il nous offre lumière, paix intérieure et liberté.
Amen.
Lectures bibliques
Jn 1, 1-18 (extraits)
Au commencement était le Logos, et le
Logos était auprès de Dieu, et le Logos était Dieu.
Celui-ci était au commencement auprès de
Dieu.
Toutes choses sont advenus par lui et rien
de ce qui fut ne fut sans lui.
En lui était la vie et la vie était la
lumière des hommes.
Et la lumière brille dans les ténèbres et
les ténèbres ne l’ont point saisie. […]
Il était la lumière véritable qui
illumine tout homme, en venant dans le monde.
Il était dans le monde et le monde fut
par lui et le monde ne l’a pas connu.
Il vint dans son propre bien et les siens
ne l’ont pas accueilli.
Mais à ceux qui l’ont reçu, il leur a
donné le pouvoir (l’autorité) de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en
son nom, eux qui ne sont nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir
d’homme, mais de Dieu.
Et le Logos est devenu chair et elle a
habité (planté sa tente) parmi nous et nous avons contemplé sa gloire, gloire
comme celle que tient du Père le Fils
unique (l’Engendré), plein de grâce et de vérité. […]
En effet, de sa plénitude, tous, nous
avons reçu grâce sur grâce.
La loi a été donnée par Moïse, la grâce
et la vérité sont advenues par Jésus Christ.
Personne n’a jamais vu Dieu ; Fils
unique Dieu (l’Engendré divin), qui est tourné vers le sein du Père, celui-là
l’a fait connaître (l’a présenté).
Jn
3, 1-8
Or
il y avait, parmi les Pharisiens, un homme du nom de Nicodème, un des notables
juifs. Il vint, de nuit, trouver Jésus et lui dit :
« Rabbi,
nous savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu, car personne ne
peut opérer les signes que tu fais si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus
lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de
naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu. »
Nicodème
lui dit : « Comment un homme pourrait-il naître s’il est vieux ?
Pourrait-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et
naître ? »
Jésus
lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis : nul, s’il
ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.
Ce
qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est
esprit. Ne t’étonne pas si je t’ai dit : “Il vous faut naître d’en
haut”.
Le
vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il
vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. »
Jn
8,12
Jésus,
à nouveau, leur adressa la parole : « Je suis la lumière du monde.
Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura la
lumière qui conduit à la vie. »
Jn
14, 10-12
« C’est
le Père qui, demeurant en moi, accomplit ses propres œuvres.
Croyez-moi,
je suis dans le Père, et le Père est en moi ; et si vous ne croyez pas ma
parole, croyez du moins à cause de ces œuvres.
En
vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les
œuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes, parce que je vais au
Père. »
[1] Dès le
« commencement », Dieu est perçu comme Logos, c’est-à-dire comme
discours, comme interpellation, comme don du sens.
[2] Selon le prologue,
v.18, Jésus est « l’interprétation de Dieu » dans le monde. Il est
« la traduction de Dieu dans le domaine de l’humain. »
[3] De façon élémentaire,
la lumière est ce qui permet à l’être humain de voir, de trouver son chemin, de
percevoir le monde. Sans lumière, livré aux ténèbres, il est radicalement
perdu, il n’a pas la possibilité de s’orienter. En reliant la métaphore de la
vie à celle de la lumière, le prologue montre que la question de la vie est
reliée à celle de son sens, de son orientation.
[4] Sa manifestation et non
pas sa transformation. Le Logos se révèle dans l’histoire, à travers un homme
(Jésus). Il ne « devient » pas un homme, au sens d’une
transformation, d’une métamorphose. L’expression (en français) « se faire
homme » ou « se faire chair » ne signifie pas « devenir »
humain (au sens d’une transformation). Mais, cela signifie que le Logos (le
Verbe), qui était auprès de Dieu (donc dans une réalité invisible), devient
désormais visible, palpable et perceptible, sous la forme d’une Parole, donc d’un
discours intelligible (en Jésus Christ) dans le monde humain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire