samedi 14 décembre 2024

Ph 3, 10-14 : culte autrement

Méditation partagée - culte autrement - samedi 14/12/24
A partir de Ph 3, 10-14 - Courir vers le but


Le temps de l’avent est un temps d’attente... attente de l’avènement du Christ… dans les trois dimensions du temps… en souvenir du passé (la naissance de Jésus, fêtée à Noël)… pour notre présent (le Christ peut naître dans notre coeur, ici et maintenant)… pour l’à-venir (c’est l’espérance d’une communion avec le Christ, soit du fait d’une nouvelle venue (sa manifestation ou son retour), soit du fait de notre élévation future au Ciel (dans la vie éternelle). 

L’attente est donc synonyme d’espérance : nous espérons la peine manifestation du Règne du Christ (son avènement)… ici-bas (dans notre vie présente)… et au-delà (dans la vie céleste). 

Dans ce temps d’attente, nous sommes appelés à veiller… à agir positivement (en suivant la voie de Jésus … en écoutant son Evangile)… Il nous faut avancer, progresser, nous améliorer, grandir dans la foi, l’espérance et l’amour. 

Ce cheminement, l’apôtre Paul le compare à une course… vers l’avant, vers le but… écoutons-le : (Voir texte plus bas)

Consignes pour cette méditation partagée…

 
Après avoir pris connaissance du document page suivante…  avec les questions…
Après un temps d’appropriation personnel, nous allons tenter de répondre ensemble aux trois questions en gras (dans chaque paragraphe) = questions 1), 6) et 10). Chacun peut prendre la parole quand il le souhaite… sans s’interrompre…
Après cet échange… quelques éléments de réponse vous seront apportés…
Suivis d’une conclusion poétique - avec un texte de Jean d’Ormesson.

14/12/24 - Culte autrement

Ph 3, 10-14 - Courir vers le but


10 Tout ce que je désire, c'est de connaître le Christ et la puissance de sa résurrection, d'avoir part à ses souffrances et d'être rendu semblable à lui dans sa mort. 11 Et j'ai l'espoir que je parviendrai moi aussi à la résurrection d'entre les morts.
12 Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou avoir déjà été conduit à la perfection. Mais je poursuis ma course pour m'efforcer de le saisir, car j'ai moi-même été saisi par Jésus Christ. 13 Non, frères et sœurs, je ne pense pas l'avoir déjà atteint ; mais je fais une chose : j'oublie ce qui est derrière moi et je m'élance vers ce qui est devant moi. 14 Ainsi, je cours vers le but afin de gagner le prix que Dieu, par Jésus Christ, nous appelle à recevoir d’en-haut (le prix attaché à l’appel céleste). 


A - LA COURSE : L’apôtre Paul donne l’image de la course - car - personne n’est arrivé, ni parfait - il y a toujours un chemin à parcourir pour chacun : il emploie des mots très forts : je poursuis ma course pour m'efforcer de le saisir… je m'élance vers ce qui est devant moi…. je cours vers le but …


En d’autres termes, Paul est en quête… il court vers le but, le prix, la récompense céleste, la victoire, la couronne de vie… 


Plusieurs notions se dégagent de ces mots : la notion de « quête » (une recherche, une course vers l’avant), celle de « dépassement » (il s’agit de ne pas relâcher ses efforts, de se dépasser, de donner le meilleur de soi, de persévérer dans cette quête) et celle de « réussite » (gagner le prix). 


1) Diriez-vous (comme Paul) que la vie est « une course » ? Est-ce que tout le monde ne court pas après quelque chose ?

2) Qu’en est-il pour vous… qu’elle est votre quête ? Après quoi courrez-vous dans votre vie ?

3) Quelle était votre quête (votre but) hier ?… et quelle est-elle aujourd’hui ? (Quel est votre but actuellement ?) … (Sur le plan matériel et/ou sur le plan spirituel)… Discernez-vous une évolution ?

4) Êtes-vous prêt (comme Paul) à oublier ce qui est derrière vous, pour aller de l’avant ?


B - LE DÉPASSEMENT : Comme Paul (qui s’efforce… - v.12), Jésus appelle aussi dans ses enseignements à une forme de dépassement (sortir de l’ego, se tourner vers les autres, donner sans compter, pardonner, etc.), en changeant de système de valeurs (gratuité, amour du prochain, non-violence, don de soi, service, compassion, générosité, etc.) 


5) Que pensez-vous de cette idée de « dépassement » ?

6) Ce serait quoi pour vous entrer ou persévérer dans une forme de « dépassement » de soi ?


7) Avez-vous le sentiment de vous « dépasser » dans votre existence ? Si oui, qu’est-ce que cela produit ? … Si non, de quoi auriez-vous besoin, pour aller plus loin ?

8) C’est bientôt la fin de l’année… et les bonnes résolutions pour la nouvelle année : A quels dépassements souhaitez-vous consentir pour 2025 ?



C - LA RÉUSSITE : Généralement, l’idée de quête et de dépassement, correspond à « une soif », un désir, une visée… obtenir la réussite (de son projet / arriver au but souhaité /« gagner le prix » dit Paul) ou obtenir le bonheur (l’harmonie, la félicité, la paix, la joie).

9) Quelle image avez-vous de la « réussite » ? Ce serait quoi, pour vous « réussir sa vie » ?

10) Et pour l’évangile… pour Jésus ? Ce serait quoi une « vie réussie » ? une « vie bonne » ? Comment la définiriez-vous ?

11) Qu’est-ce qui compte vraiment dans la vie selon vous ? (Que diriez-vous à votre enfant, votre neveu/ ou nièce, ou votre petit fils /fille, si on vous le demandait ?)

12) En quoi cet « Essentiel » oriente-t-il vraiment vos priorités d’aujourd’hui ? Et votre vie quotidienne ?

 

Quelques éléments de réponses :

Paul Paul, la vie chrétienne est comparable à une course, qui implique d’abandonner ce qui est « en arrière » (le passé, les valeurs mortes), pour se projeter vers l’à-venir… et tendre vers autre chose que soi-même.

Entrer dans cette « course » tendue vers Christ, c’est entrer dans une dynamique de vie, une puissance de vie. C’est devenir participant à ses souffrances comme à sa vie éternelle (sa résurrection).

Cette course a une direction, un but. Elle est aussi couronnée d’un prix, qui est « l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ ».

Lorsqu’on parle de « course » - justement - il ne faut pas oublier que Jésus a fini sa course terrestre sur une croix.
« Qui veut garder sa vie, la sauver ou l’économiser, la perdra…. Mais qui la risquera, qui la donnera, qui la prendra à bras le corps en se donnant par amour, la trouvera » : c’est à peu près ce que Jésus a pu dire à ses disciples (cf. Mc 8,35).
Une vie réussie ne peut pas l’être seulement pour soi.

La vie chrétienne est enracinée dans le don de soi : se dé-préoccuper de soi, donner sa confiance au Père céleste, utiliser ses charismes pour les autres, exprimer ses potentialités en donnant le meilleur de soi : voilà ce que Jésus nous enseigne.

Les critères d’une vie réussie sont totalement renversés : A l’opposé du repli sur soi ou de la recherche d’un bonheur égoïste ou solitaire, il s’agit davantage de mettre à profit nos talents pour les offrir au monde, pour rechercher la justice et paix, pour que le monde nouveau de Dieu prenne pied sur notre terre… sans se préoccuper de soi, de ses soucis ou de son confort personnel.

Il y a donc une « radicalité » dans cette vision de ce que pourrait être une vie « bonne » : elle serait forcément tournée vers les autres. Ce qui implique : ouverture, compréhension, compassion, amour du prochain, solidarité, etc.

Mais pour pouvoir vivre cette vie bonne, il faut d’abord être libre… être libéré des carcans, des représentations, des mentalités individualistes et égocentriques que nous inculque et nous rabâche notre société, depuis notre naissance.
Il faut également se libérer de la mentalité ambiante de peur : peur de l’avenir, peur de l’échec, peur de la maladie ou de la mort, peur de l’autre. Et cela commence par l’entrée dans la confiance en la Providence divine que Jésus-Christ nous propose.

Un vie bonne commence par une vie libérée. Cette « liberté des enfants de Dieu » (offerte par Grâce), nous permet alors de nous centrer sur le bonheur de vivre en relation avec les autres… sur l’amour, le don de soi, le service… et la visée de notre « course » reçoit un nouvel horizon.

Pour la foi chrétienne, le critère décisif d’une vie réussie est l’amour. Sera réussie une existence qui nous permettra d’aimer Dieu et notre prochain.

Un épisode tiré de l’Evangile de Luc (au chap.10) illustre parfaitement cette affirmation :
Revenant de mission, les soixante-douze disciples de Jésus lui déclarent avec satisfaction et avec joie : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom ! ».
Or, Jésus, loin de se contenter de l’efficience et de la réussite de leur mission, leur répond : « Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux » (Lc 10, 17-20).
Autrement dit : c’est la relation avec votre Père céleste qui est la chose la plus importante pour vous. C’est elle qui décidera de la réussite de votre existence, non votre efficacité ! (Ce qui ne signifie pas qu’il faille bâcler le travail missionnaire que nous accomplissons auprès de ceux auxquels nous sommes envoyés.)


L’essentiel c’est de se savoir aimés et d’aimer… au delà de nos réussites ou nos échecs.

Pour conclure… voici un texte qui nous rappelle cet essentiel de façon poétique (voir page suivante)

Le train de la vie – Jean d’Ormesson

À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.

Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.

Pourtant, à une station, nos parents descendront du train,

nous laissant seuls continuer le voyage…

Au fur et à mesure que le temps passe,

d’autres personnes montent dans le train.

Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants,

même l’amour de notre vie.

Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie),

et laisseront un vide plus ou moins grand.

D’autres seront si discrets

qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.

Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes,

de bonjours, d’au-revoirs et d’adieux.

Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers

pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.

On ne sait pas à quelle station nous descendrons,

donc vivons heureux, aimons et pardonnons.

Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train,

nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage.

Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.

Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.

Et si je dois descendre à la prochaine station,

je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire