Lecture biblique : Lc 3, 3-6. 10-16 ; Lc 12, 13-26. 31-32 (voir textes = en bas de cette page)
Thématique : Se convertir en écoutant les besoins de son âme
Prédication de Pascal LEFEBVRE - 01/12/24, Bordeaux - 1er dim. de l’Avent
Méditation inspirée d’une vidéo des EDC sur la conversion écologique
Je dois l’avouer - chers amis - cette année j’ai un peu succombé au « Black Friday » pour acquérir quelques vêtements en solde.
Peut-être que vous aussi … ?
En tout cas, cette année… c’est une coïncidence… le week-end du black friday - qui marque le coup d’envoi de la période des achats de Noël - rencontre le 1er dimanche de l’Avent.
De quoi nous interroger sur nos attentes ?
D’un côté, les soldes et l’illusion de profiter de bonnes affaires. De l’autre, l’annonce de la venue du Messie et son message de salut. Faut-il y voir un simple hasard du calendrier ou une insoluble contradiction ?
La question que nous pose la parabole de Luc - au chapitre 12 - est de savoir si la plupart des grands problèmes que rencontre l’humanité n’ont pas, en réalité, une racine ou une cause spirituelle (?)
Le fait d’en vouloir « toujours plus » - un peu comme ce riche de l’histoire de Jésus - d’être dans l’avidité, d’une part, par la recherche incessante de possession… et d’autre part, par le désir constant d’objets permettant de consommer… tout cela… n’est-il pas le symptôme de problèmes existentiels, d’une angoisse fondamentale ?
Je formule l’hypothèse - à la suite d’autres penseurs ou théologiens - que, d’une part, cette attitude de l’être humain, répond à un besoin - mal orienté - de sécurité :
L’homme imagine - et veut bien croire - qu’en capitalisant, en possédant, en accumulant, il va pouvoir sécuriser son avenir.
D’autre part, on peut également penser que le besoin répété et parfois compulsif de consommer, est une manière de compenser un manque et des besoins, qui sont sans doute d’un autre ordre. Et qui - la plupart du temps - ne sont ni conscients, ni assouvis.
Dans le petit épisode où Jésus est appelé pour donner un avis ou rendre un jugement au sujet du partage d’un héritage, il conclut par ces mots : « Gardez-vous de toute avidité ; ce n’est pas du fait qu’un homme est riche qu’il a sa vie garantie par ses biens » (Lc 12,15).
Cela peut nous paraitre une évidence ! L’être humain ne peut tenir sa sécurité de ses seuls biens. Posséder beaucoup n’empêche pas d’avoir des problèmes, de rencontrer des épreuves, de pouvoir tomber gravement malade, ni même de mourir.
N’est-ce pas une fausse assurance, en même temps qu’un réflexe inconscient et un préjugé inscrit en nous par la société … de croire que l’accumulation et les possessions peuvent nous protéger des aléas, de la peur du manque ou de la perte, en nous offrant un semblant de sécurité ?
Est-ce que la volonté d’accumulation n’est pas seulement un leurre, une illusion que nous nous donnons à nous-mêmes, face à l’incertitude, face à l’angoisse qui est la nôtre devant la vulnérabilité, la fragilité de l’existence et la mort ?
Dit autrement… l’accumulation n’est-elle pas finalement une manière d’essayer de gérer l’angoisse inhérente à notre finitude ?
On peut se poser la question d’autant que plusieurs des plus grosses capitalisations mondiales ont aujourd’hui comme objectif assumé de déployer des moyens pour nous rendre « immortels ».
Google - par exemple - vise le progrès en vue d’une existence humaine qui attendrait potentiellement plusieurs centaines d’années… et peut-être, un jour, 1000 ans… voire l’immortalité… Tout cela en investissant dans la recherche médicale liée à l’IA (l’Intelligence Artificielle).
Le fait qu’on déploie autant d’argent et d’ambitions dans ce but, n’est sûrement pas un hasard !
Par ailleurs, le désir que beaucoup éprouvent dans notre société d’en vouloir toujours davantage, de courir faire les soldes, de consommer pour se sentir exister, de pouvoir s’offrir les dernières nouveautés technologiques ou vestimentaires… n’est-il pas une façon de compenser un manque au niveau de notre âme… ou de répondre à une inquiétude.
Car - au contraire - lorsque nous sommes en communion avec la nature, avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu… nous perdons la ferveur de ce désir… pour une vie plus sobre et plus apaisée.
Dans la parabole bien connue du « riche insensé », Jésus décrit le plan échafaudé par un homme comblé de biens et de récoltes… son projet est de démolir ses greniers pour en construire de plus grands.
Dans sa solitude, il s’adresse à son âme ; il se parle à lui-même.
Son projet est à la fois égocentrique et sécuritaire : stocker de grandes quantités de réserves, pour pouvoir en profiter au maximum : pour se reposer, consommer et « faire bombance » … pour pouvoir vivre tranquillement en toute sécurité.
Outre le fait que le plan de l’homme est mal établi, puisque la richesse de ses biens ne peuvent le prémunir des aléas de l’avenir et du temps… et donc de sa condition humaine mortelle… il y a également des manques cruels dans ce plan, où ni Dieu, ni les autres, ni ses propres besoins spirituels n’ont de place.
Finalement, en se concentrant exclusivement sur ses besoins matériels… sur sa sécurité et son confort… il se révèle être « à côté de plaque »… victime inconsciente d’une illusion… une illusion souvent partagée…. puisque, d’une part, il n’emmènera pas sa richesse au « paradis », et, d’autre part, il n’aura rien bâti en matière relationnelle et spirituelle pendant le temps de son existence.
Et Jésus de conclure qu’il ne faut pas se tromper de lieu où amasser ses trésors.
Son erreur n’est pas de vouloir un trésor, mais de le vouloir exclusivement pour lui-même.
Jésus oppose à cet égocentrisme, l’expression d’un enrichissement « auprès de Dieu » : On peut penser qu’il s’agit d’un usage des biens guidé par la solidarité humaine et l’amour du prochain.
L’enjeu de cette parabole est de montrer l’absurdité d’un investissement seulement centré pour soi. Et de réordonner l’enrichissement à une finalité guidée par l’amour de Dieu et d’autrui.
Mais l’enjeu est peut-être aussi de montrer que ce riche propriétaire de la parabole, n’a pas su écouter les besoins de son coeur ni de son âme.
Comment qualifier ses besoins ?
De quoi notre âme a-t-elle vraiment besoin ?
On peut citer au moins 4 besoins fondamentaux d’ordre spirituel (un peu comme les 4 dimensions qui constituent notre réalité physique) :
- Nous avons besoin de sens : envisager que notre vie est liée à quelque chose ou quelqu’un de plus grand… qu’elle s’inscrit dans un projet plus vaste (spirituel, divin)… quelle a une direction, un sens… qu’elle vient de quelque part et va quelque part.
- Nous avons besoin de transcendance / de dépassement / de contemplation : sentir la dimension de « profondeur » dans la création, l’art ou notre environnement : nous avons besoin du « beau », du bon… de quelque chose qui nous élève… qui nous émerveille, nous dépasse et élargit notre horizon.
- Nous avons besoin de communion : Nous ne pouvons pas vivre seulement comme des individus isolés, nous avons besoin des autres, sentir que nous sommes liés, interconnectés et interdépendants… Nous avons besoin de fraternité et d’amour (d’aimer et d’être aimés).
- Nous avons besoin de donner : entrer dans le dessein de Dieu - qui est Vie, don et générosité. Nous avons besoin de nous sentir utile, de donner aux autres… de sentir que nous pouvons agir positivement, que nous sommes inscrits dans le projet de Dieu, qui nous appelle à exprimer nos potentialités et à donner le meilleur de nous-mêmes (pour construire quelque chose, peut-être laisser une trace, et faire émerger le meilleur autour de nous).
Si nous prenons en compte ses besoins spirituels dans notre existence, alors notre vie ne sera plus seulement orientée par des besoins matériels… elle s’épanouira.
C’est le sens des paroles de Jésus qui suivent la parabole dans l’évangile de Luc… où Jésus appelle à une « dé-préoccupation de soi », à lâcher ses inquiétudes… pour davantage « chercher le Royaume » de Dieu (cf. Lc 12, 22-32).
En bref… on peut dire que le Christ appelle ses interlocuteurs à une conversion, un changement de mentalité… Et je vous propose ce matin d’élargir la vision, en passant du niveau individuel au niveau collectif…
Car c’est tout notre modèle de société - qui impacte aussi bien l’être humain que son environnement (et donc l’ensemble du vivant) - qui est interrogé par l’Evangile… et qui a besoin d’une transformation.
Dans une video que vous pouvez trouver sur You Tube, au sujet de la « conversion écologique », le mouvement des E.D.C (entrepreneurs et dirigeants chrétiens), s’appuie - entre autres - sur cette parabole, pour expliquer que les problèmes que l’humanité traverse actuellement ont sans doute une origine spirituelle.
Je résume le propos de cette vidéo : A cause de la surexploitation des ressources de la planète, celle-ci connait des désordres écologiques importants. Car l’être humain n’accomplit pas son rôle de « gardien » de la création.
Le juste rapport entre l’homme et la création confiée n’est plus réalisé… en partie à cause de l’égoïsme, de l’avidité, du « toujours plus » qui poussent certains à malmener la planète, pour en tirer toujours davantage de ressources et de profits.
Il suffit de penser, par exemple… à l’atteinte à la bio-diversité à cause de la suractivité humaine,… à la sur-pêche excessive qui déséquilibre les écosystèmes,… aux différentes pollutions liées au transports et à l’industrie qui constituent des risques majeurs pour la santé humaine (rien qu’en Europe, 417 000 personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air), ou encore… aux millards de tonnes de plastiques qui forment un continent flottant et qui se retrouvent partout dans les aliments et les organismes vivants (les poissons, les oiseaux, comme les humains),… ou encore aux changements climatiques, provoqués par différents facteurs - avec des sécheresses ou des inondations, dont les victimes sont souvent les pays les plus pauvres et les plus fragiles.
Bref… on est maintenant tous assez informés et conscients des diverses catastrophes qui touchent notre environnement.
L’avidité, la soif de possessions et de pouvoirs, c’est aussi ce qui crée des tensions dans le monde, des conflits, des guerres, des migrations de population.
Face à cet état des lieux… on peut tous opérer une conversion : une conversion écologique… Je ne parle pas ici - bien évidemment - d’un projet politique… Mais - plus fondamentalement - de la conscience des interconnexions et des interactions entre nos besoins, nos désirs, nos réalisations, et notre environnement, qu’il soit naturel ou humain.
Il y a une grande actualité dans les paroles (et cette parabole) de Jésus… car nous avons toujours besoin de convertir nos mentalités et de changer nos comportements individuels… en nous appuyant sur l’Evangile et l’Esprit saint.
Comme vous le savez, le mot « conversion » signifie retournement, changement d’orientation, de direction… changement dans nos manières de penser et nos de priorités…
L’appel à la conversion… c’était déjà - il y a 2000 ans - le cri de Jean le Baptiste dans la région du Jourdain.
Certes… il n’était pas question de conscience écologique… mais, déjà, d’un changement de mentalité… pour modifier notre rapport à Dieu et aux autres… en entrant dans la logique du partage et de la non-violence (cf. Lc 3, 3.10-14).
Aujourd’hui, la violence ne s’exprime pas seulement à l’égard de nos soeurs et frères humains - celle-ci est déjà dramatique dans bien des pays du monde ! - Mais, elle s’exprime aussi à l’endroit de toute la création, du Vivant - au sens large.
Un regard chrétien sur la crise écologique, peut nous amener à penser qu’elle est en partie liée à des déséquilibres qui sont avant tout « spirituel »… dans le sens où l’être humain n’écoute plus les besoins de son âme… mais seulement ses besoins matériels de « toujours plus », son besoin d’exister en consommant, ou de se rassurer en possédant.
Il faut dire que les individus sont poussés dans ce sens par une société au « capitalisme débridé », qui fonde la notion de réussite sur l’économie, sur l’idée de croissance et de vitesse.
Pour les entreprises, il faut être « toujours plus » performant, rentable, rapide, adaptatif, et produire davantage, obtenir de meilleurs résultats que les années précédentes.
Même l’Etat et les municipalités (en tout cas, en France) veulent du « toujours plus » : de meilleurs équipements sportifs ou municipaux, toujours plus accessibles, plus sécurisés et plus performants… au risque de faire payer « toujours plus » d’impôts aux contribuables !
Où et quand cette course effrénée va-t-elle s’arrêter ?
Faut-il aller jusqu’à la catastrophe, pour décider de faire autrement ?
Nous devons être conscients que - malgré nous - nous devenons « esclaves » de cette mentalité du « toujours plus ».
Il faut avoir l’humilité de reconnaitre que les désordres du monde (et les menaces qui pèsent sur la planète et sur l’humanité) sont, en réalité, liés à des désordres qui viennent du « dedans » de nous (de nos façons de penser, nos mentalités et nos comportements… qui se trouvent malheureusement attachés à des sentiments nourris par l’orgueil, l’avidité ou l’idolâtrie).
Pour changer les choses, il faut donc écouter - à nouveau - ce que propose Jésus et réorienter nos priorités…
Cela implique de discerner les carences spirituelles qui sont actuellement les nôtres.
Car, nous avons tendance à pallier ces carences et à les compenser, en nous réfugiant dans la matérialité… par inconscience, par simplicité ou par paresse.
Au contraire, oser réorienter ses préoccupations vers des priorités plus relationnelles et spirituelles, implique un travail sur soi…. et l’adoption de nouvelles priorités, comme le fait de prendre le temps d’écouter son âme… de contempler ce qui nous entoure… et se rendre disponible aux autres.
Voilà pourquoi l’Église a encore quelque chose à dire et à apporter dans notre monde, pour aider chacun à répondre aux besoins de son âme.
En prenant conscience des besoins profonds qui sont les nôtres [Voir NOTE 1] et en étant conscients de cette fâcheuse tendance, que nous avons tous, à compenser ces besoins autrement, dans la matérialité (par la consommation, la recherche de biens, de services ou d’écrans)…. nous pouvons voir l’intérêt qu’il y a à défendre la notion de « sobriété heureuse ». Non pas comme un slogan ou un programme politique, mais comme une « philosophie de vie » fondée sur le respect du vivant… qui permet de se « détacher » des apparences et de cet esclavage du « toujours plus »… pour réorienter nos besoins vers l’écoute de notre âme, au quotidien.
C’est donc un désencombrement salutaire - vis-à-vis des soucis, des inquiétudes et de la matérialité - que Jésus prône lui-même (cf. Lc 12, 33-34)… pour nous permettre d’entrer dans une nouvelle réalité, fondée sur la confiance - et non plus sur la peur ou la convoitise.
Seul ce désencombrement pourra nous apporter plus de paix, d’harmonie et de joie… et une relation équilibrée avec notre environnement, avec la nature, avec les autres et avec nous-mêmes.
Dans l’évangile, Luc opère un lien intéressant entre cette parabole (qui invite le lecteur à une dé-préoccupation de soi, un renoncement au principe d’accumulation) et l’appel de Jésus à l’observation et à l’émerveillement…
C’est en ouvrant les yeux sur la beauté du monde et la Providence du Créateur, qu’on peut entrer dans cette confiance… qui est un lâcher-prise.
Il est donc possible d’incarner ce concept de « sobriété heureuse » de façon chrétienne… dans la mesure où il nous rapproche de Dieu, de nous-mêmes et des autres.
Accepter de se dé-préoccuper du matériel, pour mettre notre « trésor » (cf. Lc 12,34) dans notre vie relationnelle et spirituelle, c’est adopter une vision du monde - non pas fondée sur la peur, l’inquiétude ou l’anxiété de l’avenir - mais sur la confiance et l’espérance que nous donne le Christ.
Qu’il en soit ainsi !
....
NOTE 1 :
Rappelons ces besoins… car c’est important pour nous d’en être conscients :
- Le besoin de sens, de finalité … de connaître son origine et sa destination : je suis une créature aimée de Dieu / je fais partie de la création que je suis invité à la protéger / une promesse de vie m’est offerte, pour aujourd’hui et pour demain.
- Le besoin de contemplation, de s’émerveiller devant ce qui est beau… la beauté du monde est une nourriture essentielle. Cela implique de quitter la ville régulièrement, pour se rapprocher de la nature. Et aussi de sortir d’un rapport « utilitaire » au monde, pour élargir nos capacités contemplatives.
Un des symptômes de ce besoin de contemplation non assouvi - et compensé par d’autres biais - c’est, par exemple, le besoin de consommer des images :
Ainsi, nous passons de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux à regarder des images, comme si nous cherchions frénétiquement - à travers des écrans - ce que nous n’arrivons plus à capter dans le monde : la beauté d’un paysage, d’un arbre, d’un animal, ou la beauté d’un visage…
Ce sont des regards par procuration qui, au fond, ne nourrissent pas notre âme de la même façon que l’accès direct à la beauté de la nature - comme Jésus le propose - en prenant le temps de contempler les oiseaux du ciel ou en nous émerveillement devant les lis des champs (cf. Lc 12, 22-32).
En ce sens, on peut aussi interpréter le commandement du "shabbat", comme le fait de mettre à part un temps particulier de la semaine, pour se retrouver en vérité, être avec Dieu, avec les autres… et peut-être aussi pour faire une pause, prendre du recul, pour admirer la nature et sa beauté.
- Le besoin de communion : aujourd’hui, pour beaucoup, la solitude est une réelle souffrance / Au contraire, la majorité de nos plus grandes joies sont liées aux expériences relationnelles : partager du temps avec ceux qu’on aime, vivre la fraternité dans l’église, rencontrer des amis, faire de nouvelles connaissances… Le sentiment d’appartenance à un corps à différents niveaux (famille, entreprise, église, association, ville ou village…) permet de garder de vue le « bien commun » et la recherche de l’unité (avec une conscience vive des communs / ce que nous partageons ensemble : l’air, l’eau, la terre… mais aussi l’Evangile et l’amour de Dieu… ce qui nous permet de vivre harmonieusement ensemble).
- Le besoin de donner : de transmettre ce qui compte, nos valeurs, notre confiance, notre espérance… pour bâtir un monde meilleur. La vision chrétienne de la vie, c’est l’amour et le service, donc la capacité de recevoir et de donner (de se donner). En ce sens, le travail de l’être humain devrait être de protéger et de préserver ce qui lui a été donné (la vie, la terre), de le faire fructifier et de l’embellir. Le sens de notre vocation, c’est de transmettre aux générations suivantes ce qui nous a été confié (… et l’espérance d’un monde meilleur).
La question que nous pose indirectement cette petite parabole de Luc, c’est de savoir si nous prenons réellement le temps de vivre ces différents besoins de notre âme avec les autres (besoins de sens, de contemplation, de communion, de don).
Et de voir si - objectivement - nous n’avons pas tendance à compenser ces besoins d’une façon détournée ou déformée… en restant bloqué au niveau basique et matériel de la réalité.
....
Lectures bibliques :
Lc 3, 3-6. 10-16
3[Jean fils de Zacharie] vint dans toute la
région du Jourdain, proclamant un baptême de conversion en vue du pardon
des péchés, 4comme il est écrit au livre des oracles du prophète
Esaïe :
Une voix crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
5Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux seront redressés,
les chemins rocailleux aplanis ;
6et tous verront le salut de Dieu. […]
10Les
foules demandaient à Jean : « Que nous faut-il donc faire ? » 11Il leur
répondait : « Si quelqu'un a deux tuniques, qu'il partage avec celui
qui n'en a pas ; si quelqu'un a de quoi manger, qu'il fasse de même. »
12Des collecteurs d'impôts aussi vinrent se faire baptiser et lui
dirent : « Maître, que nous faut-il faire ? » 13Il leur dit : « N'exigez
rien de plus que ce qui vous a été fixé. » 14Des militaires lui
demandaient : « Et nous, que nous faut-il faire ? » Il leur dit : « Ne
faites ni violence ni tort à personne, et contentez-vous de votre
solde. »
15Le peuple était dans l'attente et tous se posaient en
eux-mêmes des questions au sujet de Jean : ne serait-il pas le Messie ?
16Jean répondit à tous : « Moi, c'est d'eau que je vous baptise ; mais
il vient, celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de
délier la lanière de ses sandales. Lui, il vous baptisera dans l'Esprit
Saint et le feu […].
Lc 12, 13-26. 31-32
13Du milieu de la
foule, quelqu'un dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager
avec moi notre héritage. » 14Jésus lui dit : « Qui m'a établi pour être
votre juge ou pour faire vos partages ? » 15Et il leur dit :
« Attention ! Gardez-vous de toute avidité ; ce n'est pas du fait qu'un
homme est riche qu'il a sa vie garantie par ses biens. »
16Et il leur
dit une parabole : « Il y avait un homme riche dont la terre avait bien
rapporté. 17Et il se demandait : “Que vais-je faire ? car je n'ai pas
où rassembler ma récolte.” 18Puis il se dit : “Voici ce que je vais
faire : je vais démolir mes greniers, j'en bâtirai de plus grands et j'y
rassemblerai tout mon blé et mes biens.” 19Et je me dirai à moi-même :
“Te voilà avec quantité de biens en réserve pour de longues années ;
repose-toi, mange, bois, fais bombance.” 20Mais Dieu lui dit : “Insensé,
cette nuit même on te redemande ta vie, et ce que tu as préparé, qui
donc l'aura ?” 21Voilà ce qui arrive à celui qui amasse un trésor pour
lui-même au lieu de s'enrichir auprès de Dieu. »
22Jésus dit à ses
disciples : « Voilà pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas pour
votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le
vêtirez. 23Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que
le vêtement. 24Observez les corbeaux : ils ne sèment ni ne moissonnent,
ils n'ont ni cellier ni grenier ; et Dieu les nourrit. Combien plus
valez-vous que les oiseaux ! 25Et qui d'entre vous peut par son
inquiétude prolonger tant soit peu son existence ? 26Si donc vous êtes
sans pouvoir même pour si peu, pourquoi vous inquiéter pour tout le
reste ? […]
31Cherchez plutôt le Royaume de Dieu, et tout le reste
vous sera donné par surcroît. 32Sois sans crainte, petit troupeau, car
votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
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