dimanche 2 février 2025

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Les méditations proposées sur ce Site se situent dans l'horizon d'une Spiritualité chrétienne... Elles se fondent sur l'interprétation de l'Evangile comme "Bonne Nouvelle", qui nous rappelle qu'une Grâce originelle nous est offerte... laquelle nous ouvre à la liberté et la confiance !

Lors des cultes du dimanche, les Protestants essaient de mettre en lien leur vie présente avec l'Evangile... Il s'agit de se laisser inspirer par l'Esprit au quotidien... de s'ouvrir à quelque chose de Nouveau... 

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Lectures bibliques : Mc 1, 14-20 , Lc 5, 1-11 ; Rm 8, 31-39 = voir lectures en bas de cette page. 

Thématique : entrer dans la confiance, pour devenir « pêcheurs d’hommes »

Prédication de Pascal LEFEBVRE - Bordeaux, le 02/02/2025 (temple du Hâ)

(Partiellement inspirée d’une méditation de Nicole Fabre)



Les deux évangélistes Marc et Jean racontent le même évènement, mais ils mettent l’accent sur des points différents. 


Chez Marc (cf. Mc 1, 14-20), c’est d’abord l’annonce de l’accomplissement du temps, puisque le Messie se révèle en Jésus.  Avec lui - à travers lui - le Royaume de Dieu s’est approché : le monde nouveau de Dieu se manifeste… la présence de Dieu (avec son salut, sa paix et sa joie) s’incarne dans notre réalité. 


Les langues bibliques ne différencient pas le mot « royaume » (qui désigne un lieu) et le mot « règne » (qui désigne un exercice du pouvoir). En hébreu et en araméen, malkuwt (מַלְכוּת) signifie d’abord « plénitude ». Ce qui signifie que la vie en plénitude (la vie venant de Dieu) est en train de s’étendre et de se concrétiser avec Jésus. 


Si tel est le cas, c’est donc le moment favorable (le kairos), pour se mettre à son écoute, pour « se convertir » et entrer dans la confiance : « croire à la Bonne Nouvelle ». 


Le mot « conversion » traduit un appel au changement qui signifie « revenir », « répondre » (répondre à Dieu)… ou littéralement « dépasser ses pensées », c’est-à-dire « changer d’état d’esprit »… pour emprunter un nouveau chemin, en s’engageant dans une nouvelle mentalité, centrée sur « la confiance »… puisque Jésus insiste « croyez à l’Evangile » !… Croyez que Dieu vous accompagne et vous offre son amour !


Cet appel à la confiance débouche - chez Marc - sur un autre épisode : celui de l’appel des premiers apôtres. Ceux que Jésus rencontre - Simon et André, puis Jacques et Jean - sont appelés à le suivre avec une mission : devenir des « pêcheurs d’hommes ». 


Le récit présente cette rencontre comme quelque chose de très fort, comme une expérience intense et fulgurante… puisque - « à cette heure » - très rapidement, voire immédiatement - ils laissent tout : leur famille, leurs collègues pêcheurs… pour suivre le Christ, dans son itinérance. 


Chez Luc (cf. Lc 5, 1-11), l’épisode est plus détaillé. 

On a l’impression que les apôtres vont suivre Jésus, parce qu’ils sont d’abord émerveillés par son savoir… Ils sont au bénéfice de sa parole, sa sagesse et son instinct divinatoire : sa capacité de deviner ce qui reste caché aux sens communs. 


En effet, les futurs apôtres vont être les témoins d’un signe extraordinaire : la surabondance de Dieu. 


Grâce aux recommandations de Jésus - et alors qu’ils sont rentrés à vide à terre, après une longue nuit laborieuse de pêche infructueuse - ils vont jeter leurs filets au bon endroit, au bon moment, pour obtenir littéralement une pêche « prodigieuse », voire « miraculeuse »… au point que leurs filets se déchirent et que le renfort d’une seconde barque est nécessaire, du fait de la profusion de poissons.  Ils n’ont jamais vu ça !


Cet évènement singulier - cette prise inespérée - subjuguent Simon-Pierre… « l’émerveillement le saisit, lui et tous ceux qui étaient avec lui » précise l’évangéliste (cf. Lc 5,9)… au point de le jeter dans un effroi sacré : il se demande - avec frayeur - qui est vraiment Jésus (?). 


Je cite : « Et lorsqu’il vit, Simon tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et il lui dit : "Mon Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur"» (cf. Lc 5,8). Et Jésus de répondre : « N’aie pas peur, désormais tu seras pêcheur d’hommes pour le salut" »… littéralement « pour les vies »… autrement dit, « pour sauver des vies ». 


La conclusion est la même que celle de Marc : « ils laissent toute chose et le suivirent » (cf. Lc 5,11). 


On le voit concrètement : dans cet épisode, le règne de Dieu s’est approché. Jésus suscite la vie en plénitude. Il suffit qu’il soit présent, pour que les choses changent… pour que d’autres relations se nouent, pour qu’un nouvel avenir se joue. 


Les pêcheurs vont désormais changer de vie pour « devenir pêcheurs d’hommes ». 

Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?


Il y a sûrement plusieurs sens possibles à cet appel. 


Le plus évident, porte sur la distinction entre des pêcheurs de poissons et des pêcheurs d’homme : 

Sortir des poissons de la mer, c’est les destiner à la mort, pour pouvoir s’en nourrir. 

Mais sortir des hommes de la mer, c’est tout autre chose. C’est les pêcher pour la vie. 


Nous le savons bien, le risque d’hommes à la mer, c’est la noyade et la mort. 

Les « pêcher », c’est alors les empêcher de se noyer… désirer et faire en sorte qu’ils vivent, et qu’ils vivent libres. 

Quel retournement !  La capture change de prise… pour offrir la Vie. 


Et si c’était ça la vocation des disciples de Jésus ?… notre vocation la plus profonde ? 


« Susciter la vie » : faire comme les premiers apôtres… accepter de lâcher nos préoccupations et nos soucis… arrêter nos activités tournées sur notre propre vie… sortir des terrains connus, de nos zones de confort… pour mettre notre vie au service de la Vie, de la libération des hommes et des femmes… en suivant le seul qui nous libère : celui dont la présence bouleverse tout et permet au Dieu du salut de régner enfin.


C’est ce que Jésus propose à ceux qu’il appelle : oser quitter nos routines ou nos habitudes, pour mettre au centre de nos paroles et nos gestes, la vie… la vie de tous celles et ceux que nous croiseront, chaque jour, connus ou inconnus. 


Et pour cela, nous avons besoin de confiance - car nous ne pouvons le faire qu’avec l’aide de Dieu. Nous avons besoin de la confiance que le Christ lui-même nous apporte : « Croyez à l’Evangile » nous dit-il ! (cf. Mc 1,15).


Qu’est-ce que ça veut dire pour nous cet appel à la confiance ?

Qu’est-ce que ça change dans notre vie de croire à la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu ?…. Bonne Nouvelle que rien désormais - quoi qu’il arrive - … rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu (cf. Rm 8, 38-39). 


C’est en ces termes, en effet, que l’apôtre Paul formule l’Evangile (son évangile) : 

Pour lui, la foi, ce n’est pas croire que Dieu va nous protéger de tout mal ou malheur… mais c’est de croire que malgré les obstacles - en dépit des vents contraires - nous sommes et nous restons connectés à Dieu : rien ne peut nous séparer de son amour. 


Ce qui signifie qu’en étant lié à Dieu - par Jésus-Christ - il n’y a plus rien à craindre : la peur n’a plus d’emprise sur nous. Puisque « ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Autorités, ni le présent ni l'avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature » (cf. Rm 8, 38-39)… rien ne peut vraiment nous éloigner de l’amour de Dieu. 


N’est-ce pas une merveilleuse nouvelle que cette possibilité d’entrer dans la confiance d’une communion indéfectible avec notre Père céleste, le Dieu d’amour ? 


Paul ne fait pas de fausses promesses : il ne dit pas que nous ne serons jamais assaillis par des problèmes… que désormais nous ne rencontrerons plus aucune difficulté… Au contraire, il dresse même une sorte de liste d’intermédiaires potentiels - de puissances, aussi bien positives que perturbatrices - susceptibles de se présenter à nous… et d’interférer. 


Seulement, ce qu’il affirme, c’est que l’amour de Dieu a la capacité de surmonter et de transfigurer les forces et les obstacles négatifs. 

Pour lui - en entrant dans la foi - nous prenons acte que l’amour est plus fort que la mort…. Que l’unité / l’union au Christ est plus forte que tout ce qui menace de nous diviser. 


Cette confiance en l’amour de Dieu, c’est précisément ce qui réduit la peur au néant : Si Dieu nous aime - si Dieu est pour nous - nous n’avons plus rien à craindre !


Nous pouvons alors lâcher nos soucis, nos problèmes, nos angoisses…  les remettre à Dieu… oser lâcher prise et prendre des risques… entrer dans cette audace qui consister à accepter l’inconnu… à accepter de « perdre, pour gagner », comme le dit ailleurs le Christ (cf. Mc 8,35).


Dans la confiance, nous pouvons vivre la pleine « liberté des enfants de Dieu » (cf. Ga 5,13 ; Rm 8,21)… et faire ce que Jésus propose : se tourner vers les autres, pour « susciter la vie »… pour devenir des « pêcheurs d’hommes et de femmes »… pour proclamer le salut - la vie, la libération, et la guérison - que Dieu nous offre. 


Vous l’avez compris - dans cet épisode de l’évangile - la pêche symbolise la vocation… la mission à laquelle Jésus appelle ses disciples. 

Alors… comment répondre à cette belle mission ?


D’abord, en nous mettant chaque jour à l’écoute de Bonnes Nouvelles (celles que le Nouveau Testament nous communique… comme celles des personnes qui nous entourent)… en recueillant les témoignages de foi qui nous sont offerts (comme aujourd’hui en ce jour de baptêmes)… pour nous fortifier, nous encourager, nous dynamiser. 


Et aussi en observant - dans notre vie - la façon dont Dieu nous guide et ce qu’il a fait pour nous… en regardant dans le « rétroviseur » de notre existence… en prenant du recul… et en voyant toutes les situations ou les blocages que le Saint Esprit nous a aidé à surmonter… tout au long de notre histoire personnelle. 

Il est bon, parfois, de regarder en arrière, pour constater que Dieu nous accompagne sur notre route. 


Ça change tout de se savoir guidé et aimé par Dieu : c’est ce que les apôtres vont commencer à découvrir le jour de cette pêche extraordinaire : 


Avant leur rencontre avec le Christ… les apôtres sont dans le manque… leur vie est improductive et infructueuse… ce que symbolise les filets vides… 

Mais, dès qu’ils commencent à suivre Jésus et à entrer dans la confiance… les choses changent : ils portent du fruit… leurs filets sont pleins… et ils reçoivent une nouvelle mission de vie. 


Le point de bascule de ce récit, c’est - je crois - la confiance que Pierre a osé accorder à la parole de Jésus. 

Malgré l’échec de la pêche nocturne, il a accepté d’écouter Jésus et de retourner à la pêche une nouvelle fois… mais, cette fois-ci, en suivant les conseils de l’homme venu de Dieu. 

Je cite : « Maintenant, sur ta parole, nous déplacerons le filet » (cf. Lc 5,5). 


C’est cette confiance qui a changé sa destinée… 


Aussi… cet épisode nous rappelle que pour communiquer la confiance et la vie qui viennent de Dieu autour de soi… il faut déjà les recevoir en soi-même… c’est ce que tous les apôtres vont expérimenter : Simon-Pierre, André, Jacques, Jean… et Paul. 


Quand nous intégrons et nous nous approprions cette confiance qui vient du Christ…  nous y participons (nous y prenons part)… alors, nous n’avons plus peur pour nous-mêmes (pour notre vie et celle de nos proches)…  et nous pouvons nous engager dans la vie avec audace : entreprendre, tenter le coup… jouer le jeu de la vie avec le Christ… la risquer en suivant le Seigneur… et la voie des Béatitudes (cf. Mt 5, 1-12).


Ce faisant, nous devenons « porteurs de confiance » (« sel de la terre » ou « lumière du monde » : cf. Mt 5, 13-16) … et, à notre tour, nous transmettons la confiance autour de nous. 


N’est-ce pas ce que nous redit l’Evangile de ce jour ? 

La vie appartient aux audacieux… aux joueurs !… à ceux qui osent se mettre à l’écoute du Seigneur, en vivant dans la confiance ! 

C’est ce que Pierre a expérimenté et compris le jour de son appel !


Alors… qu’il nous soit donné - chers amis - de confier les filets de notre vie et de notre destinée au Seigneur !…  Car il a « des paroles de vie éternelle » (cf. Jn 6,68)…

Il nous appelle à être « porteurs de confiance »… pour devenir, nous aussi, des « pêcheurs d’hommes et de femmes ». 


Amen. 



Lectures bibliques - dim. 02/02/2025 - Mc 1, 14-20 , Lc 5, 1-11 ; Rm 8, 31-39


Marc 1, 14-20 (traduction de la Vetus Syra)

Et après que jean eut été livré, Jésus vint en Galilée, prêchant l'Evangile de Dieu, 

que le temps est accompli, et que le royaume de Dieu s'est approché :

« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »


Et alors qu'il marchait au bord de la mer de Galilée, il vit Simon et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer ; parce qu'ils étaient pêcheurs.

Jésus leur dit : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes.»

Et à cette heure, ils laissèrent leurs filets et le suivirent.

Et lorsqu'il eut marché de nouveau un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée et Jean son frère, eux aussi, alors qu'ils étaient assis dans la barque et réparaient leurs filets.

Et à cette heure, il les appela ; et ils laissèrent Zébédée leur père avec les salariés dans la barque, et ils le suivirent.


Luc 5, 1-11 (traduction de la Vetus Syra)

Et alors que la foule se pressait pour entendre de lui la Parole de Dieu et qu'il se tenait à côté du lac de Génésar,

il vit deux barques reposant au bord du lac, et ses pêcheurs qui en étaient descendus et lavaient leurs filets.

Et l'une d'elles était à Simon, et Jésus monta et s'y assit. Et il dit de l'emmener depuis la terre sèche un peu sur les eaux ; et il s'assit et enseignait la foule.

Et lorsqu'il cessa de parler, il répondit en disant à Simon : « Conduisez en profondeur, et jetez vos filets pour la pêche. »

Simon répondit en lui disant: « Rabbi, toute la nuit nous avons peiné et nous n'avons rien trouvé. Maintenant, sur ta parole, nous déplacerons le filet. »

Et lorsqu'ils eurent jeté leurs filets, ils capturèrent beaucoup de poissons ; et leurs filets se déchiraient.

Et ils firent signe à leurs amis dans les autres barques de venir les aider. Et lorsqu'ils furent venus, ils remontèrent les poissons et remplirent les deux barques, et ils étaient proches de couler à cause de leurs charges.

Et lorsqu'il vit, Simon tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et il lui dit : « Mon Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. »

Car l'émerveillement l'avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la prise de poissons qu'ils avaient faite, 

et de même Jacques et Jean, fils Zébédée, parce qu'ils étaient associés de Simon. Et Jésus dit à Simon: « N’aie pas peur, désormais tu seras pêcheur d'hommes pour le salut .» (Litt. « pour les vies »)

Et ils rapprochèrent ces barques de terre. Et ils laissèrent toute chose et le suivirent. 


Romains 8, 31-39

31Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32Lui qui n'a pas [refusé] d’épargner son propre Fils, mais [qui a accepté de] le livrer pour nous tous, comment, avec son Fils, ne nous donnerait-il pas tout ? 33Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu justifie ! 34Qui condamnera ? Jésus Christ est mort, bien plus il est ressuscité, lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous ! 35Qui nous séparera de l'amour du Christ ? La détresse, l'angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive ? 36selon qu'il est écrit : A cause de toi nous sommes mis à mort tout le long du jour, nous avons été considérés comme des bêtes de boucherie. 37Mais en tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 38Oui, j'en ai l'assurance : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Autorités, ni le présent ni l'avenir, ni les puissances, 39ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur.