Meditation Lc 17, 5-10

 Méditation Radio RCF Bordeaux – Dimanche 2 octobre – Lc 17, 5-10 / Pasteur Pascal LEFEBVRE : 

Lc 17, 5-10

Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi. » 

Le Seigneur dit : « Si vraiment vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous obéirait.

« Lequel d’entre vous, s’il a un serviteur qui laboure ou qui garde les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Va vite te mettre à table” ? 

Est-ce qu’il ne lui dira pas plutôt : “Prépare-moi de quoi dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive ; et après tu mangeras et tu boiras à ton tour” ? 

A-t-il de la reconnaissance envers ce serviteur parce qu’il a fait ce qui lui était ordonné ? 

De même, vous aussi, quand vous avez fait tout ce qui vous était ordonné, dites : “Nous sommes des serviteurs quelconques. Nous avons fait seulement ce que nous devions faire.” »

Méditation

Notre passage touche deux thématiques : la foi et le service.

« Augmente en nous la foi » (v.5) : 

On comprend la demande des disciples. 

Nous aimerions tous avoir une foi mieux ancrée, plus profonde et surtout une foi agissante, qui nous rende capable de changer le cours des évènements… parce qu’on sait bien que la confiance change réellement les choses.

Si vous croyez en vos capacités, vous avez toutes les chances de réussir… bien que parfois tout ne dépend pas de vous.

Mais si vous croyez dans les capacités de Dieu, alors là… c’est autre chose : vous avez la foi qui peut déplacer les montages de problèmes… pour élargir les horizons. 

C’est ce que Jésus dit à ses disciples… car lui avait cette foi – cette confiance – que « rien n’est impossible à Dieu » (cf. Lc 1,37).

La comparaison que Jésus propose est saisissante. Car le contraste est énorme entre la foi minuscule comme un grain de moutarde, réputé pour être la plus petite des semences, et le pouvoir incroyable qui lui est affecté : sa capacité à déraciner et planter ailleurs un arbre aussi grand qu’un sycomore. 

La confiance peut donc réaliser des choses a priori impossibles.

Elle le peut, non par sa propre force, mais parce qu’elle est confiance en la puissance agissante de Dieu.

C’est Dieu qui le peut, en réalité.

La foi, c’est placer toute sa confiance en Dieu… et en sa capacité de rendre l’impossible possible. 

Car précisément, « Rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37)

C’est en tout cas ce que croyait Jésus… et c’est parce qu’il vivait en communion avec le Père qu’il a pu faire des choses impossibles… à commencer par des guérisons extraordinaires. 

La deuxième thématique abordée est le service. 

Aujourd’hui, il peut être choquant d’entendre un maitre exiger d’être nourri avant son serviteur qui revient des champs. 

Ça semble contraire au principe d’égalité, qui remet en question les privilèges de rangs ou de classes. 

Mais il faut resituer la parabole dans son contexte : elle s’inscrit dans la culture sociale de l’époque. 

La leçon est claire : à chacun son rôle et sa place. 

Face à Dieu, les disciples – chargés de mission – ne sont que des serviteurs.

Leur responsabilité d’annoncer la proximité du règne de Dieu et d’accomplir des guérisons au nom du Christ, ne doit pas les pousser à se prévaloir devant Dieu du travail qu’ils accomplissent. 

Ils sont des serviteurs « quelconques » et ne doivent pas attendre de faveur particulière en récompense de leur devoir. 

Bien sûr, ils peuvent se réjouir lorsqu’ils ont du succès dans la transmission de l’Evangile, mais ils ne doivent pas s’enorgueillir.  

Leur joie, c’est de savoir qu’ils marchent sur le chemin des justes (cf. Ps 1 et Mt 5, 3-10) et que leurs noms sont inscrits dans les cieux (cf. Lc 10, 17-20)… car ils accomplissent la volonté bonne de Dieu. 

Qu’il en soit de même pour nous !