dimanche 26 janvier 2025

Espérer - Résister - Innover

Lectures bibliques : Rm 8, 18-25 (volonté de Dieu) + Rm 4, 16-24 + Rm 5, 1-5 + Lc 4, 14-21 + Jn 10,10 = voir textes ci-dessous
Thématique : ESPÉRER (Espérer, résister, innover) - CULTE DES VŒUX
Prédication de Pascal LEFEBVRE - Bordeaux (temple du Hâ), le 26/01/25


Traditionnellement, au mois de janvier, nous échangeons nos bons voeux pour l’année qui s’ouvre… en souhaitant le meilleur à nos interlocuteurs et à ceux qui nous entourent.
C’est ce que monsieur le maire de Bordeaux a fait cette semaine auprès des forces vives et des habitants… et c’est ce que nous faisons également aujourd’hui… à l’intention de chacun d’entre vous :
Au nom de la communauté protestante de Bordeaux-ville, je vous souhaite une belle année… pleine de confiance, de fraternité, de paix et de joie !

Cet échange de voeux rappelle une promesse : promesse de relations, d’écoute, de fidélité… promesse d’un avenir ouvert et positif…  promesse de réalisation et d’accomplissement.

Ces échanges de promesses humaines… s’inscrivent - pour les croyants - dans une promesse plus large… une promesse divine. Puisque Dieu aussi nous veut du bien.
Il offre sa promesse de bénédiction - la promesse d’une vie bonne - à qui veut bien entrer dans son alliance et vivre une relation de foi avec Lui.

Dans la Bible, la promesse est liée à la vie… elle est promesse de dons : don de la vie en multitude, pour Abraham et sa descendance (cf. Gn 17, 1-8 ; Rm 4, 17-18)… don de la vie en plénitude, par Jésus-Christ, pour ceux qui le suivent (cf. Jn 10,10).

Mais voilà… il y a quand même un problème : c’est que nous avons tendance à oublier ces promesses. Pas seulement, parce que, nous-mêmes, nous ne les tenons pas toujours… mais parce que nous sommes saisis et happés par les difficultés du monde…  Et face aux noirceurs du présent ou aux épreuves du temps… nous oublions ces promesses.

C’est ce qui se produit, par exemple, dès que nous ouvrons les chaines d’informations à la télévision ou que nous regardons les actualités sur Internet ou les réseaux sociaux :
Nous sommes submergés par une montagne de mauvaises nouvelles… qui montrent un monde relativement sombre et laid… gagné par les forces obscures de la domination, de la rivalité, de la violence, de l’égoïsme, de la corruption ou du mensonge.

Bien sur - il ne faut pas le nier - cela reflète, quand même, une certaine part de la réalité et des défis qui se présentent à notre monde :

Par exemple, le manque de liberté : 70% de la population mondiale vit aujourd’hui sous un régime autocratique, ou règne des formes de censures et de contraintes sociales ou religieuses. J’ai eu l’occasion de recevoir cette semaine des jeunes gens venus d’Iran et d’Algérie, qui me racontaient l’impossibilité pour eux de vivre la foi chrétienne dans leur pays. …

Ou encore - on peut évoquer - la croissance des inégalités dans de nombreux pays, liées à l’avidité des plus puissants et de plus riches (qui dirigent le monde et s’enrichissent sans cesse) en contraste avec une pauvreté écrasante : puisque près de la moitié de la population mondiale vit avec moins de 6,85 dollars par jour. Et une personne sur quatre - soit près de 2 milliards d'hommes, de femmes et d’enfants - tente de survivre avec moins 3,65 dollars par jour. …  

Nous pourrions aussi parler, bien sûr, des problèmes écologiques : dérèglement climatique, pollutions diverses, atteintes à la bio-diversité, risques de catastrophes naturelles amplifiés. …

Ou encore du développement des nouvelles technologies sans freins, sans maîtrise des finalités : course aux armements, déploiement de l’intelligence artificielle, etc. …

Ce à quoi nous pourrions ajouter l’incertitude et le manque de perspectives pour la jeunesse… l’enlisement de certains pays dans des conflits et des guerres sans fin.

Derrière tous ces problèmes se cache partout la peur… la peur (qui immobilise), le découragement (qui génère la sinistrose), le désespoir (qui vire à l’absurde) et la résignation (qui entraine le repli sur soi).

Alors… oui… le monde est en crise…  Mais ne l’a-t-il pas été de tout temps ? Ne devrions-nous pas parler davantage de possibilités d’évolution, de transformation… ?

N’avons-nous pas tendance à oublier qu’il y a toujours une promesse de vie… de salut… qui est offerte… donc de libération, de délivrance, de guérison.

Précisément - dans les textes que nous avons entendu - l’apôtre Paul parle d’ « espérance »
Un mot qui semble « oublié » ou sorti de notre vocabulaire…

Et c’est peut-être ça qui nous manque le plus aujourd’hui : Être… demeurer… nous enraciner dans l’espérance… comme l’étaient Jésus, Paul et les premiers chrétiens… qui ont surmonté l’adversité avec le courage de la foi.

Pour nous faire partager sa vision… l’apôtre utilise une image : celle d’une femme en train de donner la vie, en mettant un enfant au monde.
Je cite à nouveau ce verset : « Nous le savons : la création tout entière soupire / et gémit / maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement » (Rm 8,22).

Il compare la réalité du mal que nous traversons, aux douleurs de l’accouchement. Mais il suggère que ces douleurs - ces gémissements - vont déboucher sur une délivrance et une naissance.

Selon cette image, le monde est encore inachevé ; il n’est pas parvenu à sa pleine maturité ; il est encore dans la souffrance, dans l’attente de la pleine manifestation du salut de Dieu.

Le mal existe - nous en faisons l’expérience tous les jours. Mais ce constat est insuffisant.
Le chrétien est invité à lutter contre le mal… puisque Dieu met dans son cœur une force d’une grande puissance : la capacité d’« espérer ».

L’espérance : c’est le contraire du déni ou du désespoir, qui se cantonnent à l’inaction.
L’espérance est une attente confiante !
Elle repose, d’un côté - dans son fondement - sur une base solide : une promesse divine… et, d’un autre coté - elle regarde vers l’à-venir - vers l’avant - avec la conviction que le mal n’aura pas le dernier mot et qu’il vaut la peine de le combattre.

L’espérance est pour l’apôtre l’arme du chrétien. Je cite : « L’espérance ne rend pas honteux - il ne trompe pas - dit-il - car l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).

L’espérance, ce n’est pas seulement un vague espoir possible… un espoir mondain, temporaire, passager et prévisible… qui pourrait aussi bien réussir, que rencontrer l’échec… parce qu’un espoir peut toujours être déçu.

L' espérance est une véritable confiance en l’avenir.
Elle ne s’éteint jamais !
Même si elle est encore inaccomplie, elle porte en elle une dimension transcendante…

Elle est ouverture à la Grâce, au Dieu de l’impossible…
Elle repose sur la foi que l’Eternel peut nous entrainer dans son dynamisme créateur… et qu’il tiendra ses promesses - quoi qu’il arrive - malgré les vents contraires.

Dans le passage de l’épitre aux Romains que nous avons écouté (cf. Chap. 4 & 5), ce qui est promis : c’est le déploiement de la bénédiction de Dieu : le don de la vie pour Abraham et sa descendance. C’est la certitude que cette promesse finira par s’accomplir… malgré les épreuves et les difficultés transitoires.

Abraham n’est pas seulement présenté par Paul, comme la figure du croyant exemplaire (celui qui a cru, malgré les apparences), mais il est présenté comme le père de l’espérance.

Paul veut nous montrer que, pour Abraham, la foi n’a pas été une expérience instantanée… mais une longue marche inscrite dans la durée…    La foi est devenue espérance.
Il a cru en la promesse d’une descendance aussi nombreuse que les étoiles (cf. Gn 15,5), alors que Sara était stérile et que le couple était déjà très âgé.

Pour lui, croire en l’avenir, c’était comme croire au Dieu de l’impossible, croire que Dieu peut ouvrir des potentialités nouvelles et insoupçonnées, pour susciter la vie.
Dit autrement, la naissance d’Issac, c’était comme une résurrection… surmontant l’impossibilité humaine.

Abraham est présenté comme le père de la foi et de l’espérance… car il a cru et espéré « contre toute espérance ».
Or, ceux qui se placent dans le sillage d’Abraham - ceux qui entrent dans la pleine confiance en Dieu - sont toujours au bénéfice de cette promesse de vie.
Elle s’est manifestée de façon centrale en Jésus-Christ… et elle continuera de se manifester pour ceux qui s’ouvrent à elle.

La formulation de la promesse a peut-être évolué - passant de la descendance, de la vie en « multitude » (cf. Gn 15, 1-7 ; Rm 4, 17-18)… à l’abondance, à la vie « en plénitude » (cf. Jn 10,10)… mais, au fond, c’est la même promesse : une promesse de vie.

Pour autant, l’apôtre Paul, rappelle qu’il y a des obstacles à surmonter.
L’espérance est placée - paradoxalement - sous le signe de la croix :

Certes, la paix de Dieu nous est offerte (cf. Rm 5,1). Mais l’espérance de ce que Dieu accomplira, ne se voit pas encore… sinon au travers des souffrances.

« Espérer » n’est donc pas une évasion du réel.
C’est une espérance vécue à la fois dans l’histoire et contre l’histoire. Parce que c’est l’espérance d’un monde nouveau.

Dit autrement… l’espérance que propose Paul est une espérance de « résistants »… qui refuse de s’accommoder du réel dans ce qu’il a de mortifère…  et qui appelle à le dépasser, par l’indignation, la résistance et l’innovation… en suivant le Christ.

Il ne faut donc pas se limiter aux apparences - car « ce qui se voit est provisoire » (cf. 2 Co 4, 18).
La foi est un chemin qui part des promesses de Dieu… qui traverse des détresses, en passant par la persévérance et la fidélité éprouvée… pour aboutir à une espérance, toujours vivante.

Ce chemin de résistance est marqué par un don : celui de l’Esprit saint… qui répand, dans les coeurs, l’amour qui vient de Dieu (cf. Rm 5,5).
Ainsi, par l’Esprit saint offert aux croyants, l’âpre résistance au réel se vit sous le signe de l’amour (un amour persévérant).

Bien sûr… « espérer » dans un monde désespéré - et parfois désespérant - n’est pas chose facile… parce qu’on semble à « contre-courant »… et on est sans cesse tenté de baisser les bras face à l’adversité ou à l’expérience immédiate.
Mais Paul nous invite à viser plus loin… et surtout il rappelle que nous ne sommes pas seuls dans cette marche… puisque Dieu nous apporte son soutien et son Esprit saint.

Le penseur bordelais Jacques Ellul parlait, lui aussi, de « l’espérance oubliée »
(titre d’un de ses ouvrages).
Pour lui, l’espoir n’est que « la passion des possibles », alors que l’espérance est « la passion de l’impossible ». Il la définissait comme « un espoir nouveau, au-delà des désastres ». Car il avait conscience des errements et des impasses qui risquent de condamner notre humanité.

Cette façon de voir - que ce soit celle de Paul ou celle d’Ellul - nous fait percevoir que l’espérance désigne toujours un « au-delà » :
Espérer, c’est toujours croire « au-delà » de l’histoire, du passé ou du présent… « au-delà » des visions et des prévisions (cf. Rm 8, 24-25)… C’est espérer « malgré » ou « en dépit » du malheur ou de l’absurde.

Dans la Bible, l’épitre aux hébreux (cf. He 6,19) nous offre une image pour parler de l’espérance : elle est présentée comme une ancre… l’ancre d’un navire qui s’appuie sur un fondement solide : la promesse divine… sauf que cette ancre, en réalité, ne nous rend pas immobiles…  elle nous dynamise… elle nous tire vers le haut… vers le Ciel, vers l’avenir - au-delà du voile, du connu - pour nous ouvrir à la résurrection et à la vie.

Ce tiraillement entre le connu et l’inconnu… montre que notre vie est en tension… en tension entre ce monde-ci (actuel, imparfait, inachevé) et les réalités dernières (eschatologiques et célestes) : ce qu’on espère et qu’on ne voit pas encore (cf. Rm 8, 24-25 ; He 11,1).

Dans cette tension, il nous faut le courage de la foi… et il nous faut oeuvrer pour que le règne de Dieu - qui s’est approché avec la venue de Jésus (Mc 1,15) - se rapproche encore de notre réalité.

Pour ce faire, le Christ nous fait « ouvriers de son Royaume » : il nous donne la foi, l’espérance et l’amour… mais aussi la capacité de « résister » et d’« innover ».

Dans un des textes que nous avons écouté ce matin (cf. Lc 4, 14-21)… l’évangéliste Luc nous rappelle un épisode important… lorsque Jésus prend la parole dans la synagogue.
Il affirme - de façon audacieuse - que l’Ecriture - avec ses promesses, ses bonnes nouvelles de délivrance, de libération, de guérison - s’accomplit avec Lui.

Le projet de Dieu - son monde nouveau - a donc commencé à émerger et à prendre pied sur notre terre. Et depuis lors… il est en train d’advenir…
Car le Christ ne cesse de nous dire cette parole chaque jour : « aujourd’hui, cette Écriture s’accomplit à vos oreilles ! » (cf. Lc 14,21)

Alors, comment poursuivre le chemin ouvert par Jésus ?
De quelle manière participer, à notre tour, à l’émergence de ce monde nouveau de Dieu ?


D’abord, en s’enracinant dans l’espérance - nous venons de le dire -… mais aussi, en prenant la suite de Jésus… en faisant preuve de « résistance » et de « créativité ».

- En effet, participer à un avenir meilleur… c’est d’abord « résister » à ce qui risque d’abimer ou de détruire les potentialités humaines.

A quoi faut-il résister aujourd’hui ?…  Il y aurait beaucoup à dire !

En premier lieu, je crois qu’il nous faut faire comme Jésus… et résister à tout ce qui risque de déshumaniser ou d’objectiviser l’être humain.

Souvenons-nous que Jésus a résisté, face à ce qui abimait notre humanité… Il s’est opposé à l’idolâtrie, aux privilèges et aux religieux de son temps… en enseignant… en chassant les marchands du temple… ou en guérissant… afin de réintégrer dans la communauté : les exclus, les lépreux, les aveugles et les affligés de son temps.

Aujourd'hui… notre contexte est différent… mais le risque de déshumanisation est toujours présent…
Il se manifeste dès que l’être humain est réduit à n’être qu’un instrument, au service d’une idéologie ou d’un pouvoir… que ce soit l’économie, la finance, la technologie ou la religion.

Dès qu’un aspect de notre vie en société devient quasiment une idole, le sujet humain court le risque de n’être plus qu’un objet ou une marchandise au service de cette idole… qu’il s’agisse de l’argent, la rentabilité… la santé, le sport… le tout technologique, l’intelligence artificielle, la course à l’efficacité ou la réussite, ou même l’écologie…

Lorsque un être humain n’est plus qu’un moyen - un pion dans un système - au lieu d’être une fin en soi, on lui retire sa place de sujet et sa dignité… et on perd le sens du « bien commun ».

- Mais espérer… ce n’est pas que résister… c’est aussi user de foi et d’audace… pour voir les choses autrement… oser faire preuve de « créativité » et « innover » :

C’est ce que le Christ a fait lui-même en étant pleinement libre.
Il ne cherchait ni la gloire, ni la reconnaissance, ni l’approbation. Il ne se préoccupait pas de ce que pensent les gens.
Il était seulement connecté au Divin. Il voulait rendre à l’être humain sa place et sa vocation.

Par sa liberté d’esprit, il a pu proposer des changements de paradigmes : discerner le mal à la racine des problèmes ; sortir de la réciprocité pour entrer dans une nouvelle mentalité ; expérimenter la générosité et la non-violence dans les rapports humains ; remettre en cause les préjugés ; agir autrement, en faisant souffler un vent nouveau ; …

Aujourd’hui, nous avons besoin de retrouver cette liberté d’esprit, face à tout ce qui paralyse notre société et nos mentalités… à commencer par la peur (je l’évoquais en introduction).

Notre société est étouffée par la peur (peur du déclassement, peur de perdre, peur de l’autre… sans cesse, il faudrait se prémunir de la peur, avec des principes de sécurité, de précaution…comme si nous pouvions maitriser tous les aléas)…
Notre société est également étouffée par une inflation législative… par toutes les lois, les règles, les règlements… dans tous les domaines de la vie… au point que l’initiative et la créativité deviennent quasiment impossibles…

Le programme de Jésus était de « susciter la vie » (cf. Jn 10,10)… en surmontant les blocages, les préjugés et les stéréotypes…  
Sa foi et sa liberté étaient ses armes.

Peut-être que c’est ce qui devrait aussi servir de critère - d’impératif fondamental - dans nos choix, pour nos actions individuelles ou collectives (?)

Au moment de faire des choix… se poser inlassablement cette question : Est-ce que ce que je m’apprête à entreprendre, à décider ou à réaliser, va vraiment susciter la vie ? Ou, au contraire, est-ce que cela risque de l’abimer, de la paralyser ou de la bloquer ?

Il me semble que ce serait un bon critère de discernement dans nos décisions : faire des choix, qui suscitent plus de vie… une vie plus pleine, plus relationnelle, plus abondante… plus belle !

Pour conclure … Je terminerai par une dernière image…
Finalement… l’espérance pourrait être comparée à « une boussole » qui permet de garder le cap avec persévérance.
Parfois l’aiguille de notre boussole s’affole, en raison de tout ce qui se passe dans le monde…
Mais, en gardant le cap sur les promesses de vie offertes… elle résiste à l’agitation, pour nous montrer le chemin.
  (J’emprunte l’image de la boussole à Pierre de Salis).

L’espérance permet donc de nous donner un horizon (la perspective d’une issue favorable), mais elle donne aussi « sens » au présent… à ce que nous vivons « ici-bas ».  Car nous agissons « ici et maintenant » en fonction de l’idée qu’on se fait de « l’après » ou de « l’au-delà ».

Cet horizon (ce cap) sert en fait « d’idéal régulateur » pour orienter nos actions
(comme le soulignait Emmanuel Kant).

C’est donc l’espérance qui nous oriente et qui nous dynamise… puisque notre espérance s’intègre dans une espérance plus large : l’espérance de Dieu.

En effet, Dieu aussi a une espérance pour le monde…
Jésus l’appelait le « Royaume des cieux » ou la « Vie éternelle ».

Son espérance… c’est que nous écoutions ses conseils de vie…
Car il nous attend, lui aussi - avec confiance - pour vivre et partager cette vie éternelle avec nous.  

Amen.

 

Lectures bibliques du 26/01/25 - temple du Hâ

Volonté de Dieu (à travers les paroles de l’apôtre Paul)

Rm 12,11 : Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur.

Rm 8, 18-25 : J’estime en effet - [dit Paul] - que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous. 19 Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : 20 livrée au pouvoir du néant – non de son propre gré, mais par l'autorité de celui qui l'a livrée –, elle garde l'espérance, 21 car elle aussi sera libérée de l'esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu.
22 Nous le savons en effet : la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l'enfantement. 23 Elle n'est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l'adoption, la délivrance pour notre corps. 24 Car nous avons été sauvés, mais c'est en espérance. Or, voir ce qu'on espère n'est plus espérer : ce que l'on voit, comment l'espérer encore ? 25 Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c'est l'attendre avec persévérance.

Rm 12, 12 : Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l'affliction. Persévérez dans la prière.

Lectures bibliques :

Rm 4, 16-24 (extraits)

16 C’est par la foi qu'on devient héritier, afin que ce soit par grâce et que la promesse demeure valable pour toute la descendance d’Abraham […] 17 En effet, il est écrit : J'ai fait de toi le père d'un grand nombre de peuples. Il est notre père devant celui en qui il a cru, le Dieu qui fait vivre les morts et appelle à l'existence ce qui n'existe pas. 18 Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d'un grand nombre de peuples, selon la parole : Telle sera ta descendance. 19 Il ne faiblit pas dans la foi en considérant son corps – il était presque centenaire – et le sein maternel de Sara, l'un et l'autre atteints par la mort. 20 Devant la promesse divine, il ne succomba pas au doute, mais il fut fortifié par la foi et rendit gloire à Dieu, 21 pleinement convaincu que, ce qu'il a promis, Dieu a aussi la puissance de l'accomplir. 22 Voilà pourquoi cela lui fut compté comme justice. 23 Or, ce n'est pas pour lui seul qu'il est écrit : Cela lui fut compté, 24 mais pour nous aussi, nous à qui la foi sera comptée, puisque nous croyons en celui qui […] [est puissance de résurrection].

Rm 5, 1-5

1 Ainsi donc, justifiés par la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ ; 2 par lui nous avons accès, par la foi, à cette grâce en laquelle nous sommes établis et nous mettons notre fierté dans l'espérance de la gloire de Dieu. 3 Bien plus, nous mettons notre fierté dans nos détresses mêmes, sachant que la détresse produit la persévérance, 4 la persévérance la fidélité éprouvée, la fidélité éprouvée l'espérance ; 5 et l'espérance ne trompe pas, car l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.

Lc 4, 14-21

14Avec la puissance de l'Esprit, Jésus revint en Galilée, et sa renommée se répandit dans toute la région. 15Il enseignait dans leurs synagogues et tous disaient sa gloire.
16Il vint à Nazara où il avait été élevé. Il entra suivant sa coutume le jour du sabbat dans la synagogue, et il se leva pour faire la lecture. 17On lui donna le livre du prophète Esaïe, et en le déroulant il trouva le passage où il était écrit :
18L'Esprit du Seigneur est sur moi
parce qu'il m'a conféré l'onction
pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Il m'a envoyé proclamer aux captifs la libération
et aux aveugles le retour à la vue,
renvoyer les opprimés en liberté,
19proclamer une année d'accueil par le Seigneur.
20Il roula le livre, le rendit au servant et s'assit ; tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui. 21Alors il commença à leur dire : « Aujourd'hui, cette écriture s’accomplit pour vous qui l'entendez. »

Jn 10,10 (Parole de Jésus)

Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu'ils l'aient en abondance.
 

samedi 25 janvier 2025

Celui qui croit à la vie

Lectures bibliques : Jean 6, 35.40. 44-48 et Jean 17,3 = voir en bas de cette page 

Thématique : celui qui croit à la Vie (Jn 6,47)

Méditation de Pascal LEFEBVRE - le 25/01/25 - Bordeaux - soirée prière de Taizé



Dans l’évangile de Jean, Jésus appelle ses disciples à chercher ce qui nous nourrit véritablement et durablement dans l’existence. 

Ce n’est pas seulement la nourriture matérielle, périssable… qu’il faut rechercher et obtenir… mais - dit-il - « la nourriture qui demeure en vie éternelle » (Jn 6, 26). Autrement dit, ce qui vient de Dieu, puisque Dieu est l’Eternel, puisque c’est Lui - le Vivant - qui donne la Vie. 

C’est donc la connexion avec le Père céleste, qui est source de Vie éternelle. 


Or, comme Jésus est lui-même : Parole venant de Dieu (Jn 1, 1-18) ; Révélation ; Pain de vie (Jn 6,35)… qu’il est le porteur de l’Esprit de Dieu, source d’eau vive (Jn 7, 37-38 ; Jn 4,10)… il a la capacité de nous donner et de nous transmettre cette nourriture essentielle, spirituelle, qui demeure en Vie éternelle. 


Ce fut d’ailleurs sa vocation, sa mission : « je suis venu pour que les hommes aient la Vie et qu'ils l'aient en abondance » a-t-il déclaré (cf. Jn 10,10). 


Pour ceux qui se confient à lui… pour ceux qui croient en lui - Jésus est la nourriture venant du ciel, offerte aux être humains, pour qu’ils aient la vie (Jn 6, 33-35). 

Sa mission fut de répondre à l’appel de Dieu, qui veut qu’aucun être humain ne se perde, mais que chacun puisse trouver la Vie, grâce à Lui. 


C’est l’affirmation que nous entendons de lui dans l’évangile de Jean. 

Je cite : « Telle est en effet la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,40)


La vie est donc liée à la foi. 

« Celui qui croit a la vie éternelle » dit le Christ (Jn 6, 47). 


La vie éternelle, ce n’est pas seulement une autre vie, une vie future, qui commence après la mort… Jésus en parle comme étant la « vie véritable » la vie en plénitude, la vie en abondance… cet « Eternel présent », cette vie intense, qui peut se déployer dans le présent de notre existence… lorsque nous sommes véritablement reliés et connectés à Dieu, à nous-mêmes et aux autres. 


Si la vie est liée à la foi… cela signifie que ce qui réduit notre vitalité, c’est le contraire de la confiance… c’est la peur qui immobilise et crée des blocages… c’est l’absence de foi, d’espérance et d’amour. 


Entrer dans la confiance en Dieu - par Jésus-Christ - implique de franchir le pas, qui consiste à lâcher-prise… à abandonner ses peurs… à les remettre à Dieu… pour vivre désormais dans la pleine confiance en la Providence de Dieu

C’était la foi de Jésus, qui pensait que quoi qu’il arrive : Dieu était avec Lui, et qu’il demeure avec nous !


Prendre part à la vie du Christ… le recevoir comme « le pain de vie »… c’est entrer et « participer » à cette confiance, qui donne la Vie. 

Car tout devient possible, quand il n’y a plus de peur, ni rivalité, ni haine, ni violence, en nous. 


« Celui qui croit - celui qui rentre dans la pleine confiance - a la vie éternelle » ! (Jn 6, 47). Quelle merveilleuse nouvelle !


Il faut bien comprendre ce qu’est la foi - la confiance - c’est une manière de participer - de prendre part - à la vie de quelqu’un… en l’occurence du Christ. 


Un peu plus loin dans l’évangile de Jean, il y a ce très beau verset : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jn 17,3). 


Le théologien Paul Tillich explique qu’il y a deux types de connaissance : 


  • La connaissance qui analyse et qui contrôle. C’est le fait de se mettre à distance d’un objet, pour l’envisager, le décrire, le comprendre et tenter de le maîtriser. C’est ce que fait habituellement un chercheur ou toute démarche scientifique (qui utilise la raison technique). Cette connaissance implique une distanciation. 


  • Et puis, il y a un autre type de connaissance : la connaissance qui reçoit, qui participe. Elle consiste à ne plus voir seulement une chose comme un objet extérieur, mais d’essayer de prendre part à la vie de cette chose à travers ce qu’elle offre. 


Ce second type de connaissance (la connaissance qui reçoit) implique une union. 

Aucune union d’un sujet et d’un objet (ou d’un sujet avec un autre sujet) ne peut se produire sans participation intime ou émotionnelle. 

Seul ce type de connaissance est porteur de sens ! 


Prenons l’exemple d’une fleur… d’une rose. 


Vous pouvez la regarder en détail, voir la formation de ses pétales, connaitre son nom savant - son nom latin - connaitre son origine, et comprendre sa biochimie ou analyser la façon dont elle pousse, etc. Mais vous restez à distance de l’objet analysé. 


Maintenant, rapprochez vous de cette rose, fermez les yeux… faites lui confiance… et commencer à respirer la rose… à sentir son parfum. 

Là, vous commencez à participer à sa vie, à ce qu’elle est vraiment et à ce qu’elle dégage. Et vous pouvez commencer à l’aimer. 


D’une certaine manière… c’est la même chose pour le Christ : 


Vous pouvez avoir une connaissance intellectuelle ou spéculative de son enseignement… bien connaitre l’évangile (de façon littéraire ou analytique) … et vous pouvez aussi entrer dans une connaissance plus profonde… une connaissance qui participe… en impliquant votre existence toute entière dans cette relation… en lui offrant votre confiance. 


La foi qui donne la vie (et qui donne sens à la vie), c’est la connaissance qui participe : oser vivre une relation personnelle et lui confier sa vie. 


Ainsi, en entrant dans la confiance… nous pouvons abandonner toutes nos peurs et nos soucis… peur de manquer, peur d’échouer… peur de ne pas être reconnu, ni aimé… peur de la solitude ou de l’avenir… peur de la mort. 


Tout cela… peut être lâché et abandonné ! C’est derrière nous !… puisque nous sommes désormais liés au Christ, au Ressuscité (cf. Rm 8). 


En entrant dans la foi… le temps présent devient déjà le temps de « la vie éternelle », le temps de la vie en plénitude… Notre vie rayonne désormais d’une nouvelle intensité… puisque nous participons à la vie du Christ…  avec lui, nous sommes « enfants de Dieu ». 


« Connaitre le Christ » (Jn 17,3)…  c'est « naître avec lui »… c'est laisser son Souffle, son Esprit de confiance habiter en nous… pour nous éclairer et nous transfigurer. 


Aujourd’hui, nous est rappelée cette Bonne Nouvelle : la relation à Jésus-Christ est la clef de la vie en abondance.


Amen.



Lectures bibliques : Extraits de l’Evangile selon Jean : Jean 6, 35.40. 44-48 et Jean 17,3


En ce temps-là,  Jésus disait aux foules :

35 « C'est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n'aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n'aura soif. 40 Telle est en effet la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6, 35 & 40)


44 Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire, et moi je le ressusciterai au dernier jour. 45 Dans les Prophètes il est écrit : Tous seront instruits par Dieu. Quiconque a entendu ce qui vient du Père et reçoit son enseignement vient à moi. 46 C'est que nul n'a vu le Père, si ce n'est celui qui vient de Dieu. Lui, il a vu le Père. 

47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. 48 Je suis le pain de vie. (Jean 6, 44-48)


« La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jean 17,3).


dimanche 19 janvier 2025

Résister

Lectures bibliques : Mt 4, 1-11 ; Mt 5, 38-45 + 1 Pierre 5, 5-11 ; Ep 6, 10-18

Thématique : résister autrement


Prédication de Pascal LEFEBVRE - Bordeaux, le 19/01/2025 (temple du Hâ)



Nous abordons aujourd’hui, le deuxième volet d’une série de méditations sur trois verbes : « innover, résister, espérer ». 


Bien des personnalités (connues ou non) ont pu appeler leurs contemporains à la « résistance » face à l’oppression…


Peut-être avez-vous entendu, ce matin, l’émission « Solaé » sur France Culture, qui mettait à l’honneur Adelaïde Hautval, une psychiatre, fille de pasteur, qui marquera son temps par son combat et sa résistance face aux médecins nazis.


Peut-être avez-vous simplement en mémoire les paroles de cette chanson populaire de France Gall :

« Résiste ! - Prouve que tu existes - Cherche ton bonheur partout, va - Refuse ce monde égoïste - Résiste ! »


Ou encore… les paroles du théologien Jacques Ellul qui écrivait : « exister, c’est résister ». 


Il ajoutait : « On ne peut pas créer une société juste avec des moyens injustes. On ne peut pas créer une société libre avec des moyens d’esclaves ». C’était le centre de sa pensée.


Dans toute son oeuvre, le penseur bordelais - Jacques Ellul - a poursuivi essentiellement ce but : « affirmer et défendre la liberté de l’homme, face aux périls qui la menacent ». 

Et, il a nommé ces différents périls : à commencer par « le bluff technologique », en dénonçant la toute-puissance du système technicien… avec ses dérives et ses conséquences : l’esclavage de l’être humain face à l’essor de la technique, l’idolâtrie de la puissance, la rupture entre les puissants (les gens de pouvoir) et les gens ordinaires, la propagande et la manipulation médiatique, le dérèglement climatique, les pollutions de toutes sortes, les crises alimentaires, etc. 


Pour Ellul, la nécessité technique - qui occupe désormais tous les domaines de notre vie - a fini par étouffer les possibles des peuples et des consciences. 

Dès lors, notre société a-t-elle sombré dans l’absurde ? 


Est-il quand même possible d’avoir une conscience éveillée dans le monde d’aujourd’hui ? Et d’oser encore « résister » aux dérives du monde, en restant libres ? 


A quoi faut-il résister aujourd’hui ?…  

Comment garder un esprit libre et éveillé ? 


Je vous propose d’essayer d’esquisser quelques réponses… en nous appuyant non-pas sur Jaques Ellul (car il faudrait prendre du temps pour examiner l’ensemble de sa pensée), mais en explorant quelques passages de l’Evangile…  Car, Jésus lui aussi a fait preuve de « résistance »… et appelle ses disciples à faire de même…


A quoi faut-il « résister » pour être des disciples du Christ ?


D’abord, il faut dire que, paradoxalement, Jésus appelle ses interlocuteurs à « résister » et à « ne pas résister ». Car « résister », c’est risquer de donner de la place et de l’importance à ce à quoi on s’oppose. [cf. NOTE 1]


Il y a donc des choses qu’il faut refuser, contre les lesquelles, il est nécessaire de s’opposer, de tenir ferme (sans céder), de se battre, de lutter… Mais il y a aussi des choses qu’il faut mieux laisser passer, laisser tomber - sans réagir - car se battre contre elles, c’est courir le risque de donner davantage de place à des forces hostiles et menaçantes. 


1) Commençons par ce à quoi il faut « résister »


Dans la Bible, dans l’épitre de Jacques - chap. 4, v.7, il est écrit : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous. ». Le croyant est appelé à vivre en lien avec le Père céleste et à résister au Tentateur, à ce qui risque de le diviser. 

Car le Diable - comme le rappelle l’étymologie du mot « diabolos » - c’est la figure de ce qui divise, qui détourne… par extension, c’est la personnification de ce qui désunit, qui sépare. 


Il est donc nécessaire de persévérer dans le chemin de la foi, de la confiance en la Providence de Dieu (qui nous donne déjà tout ce dont nous avons besoin)… afin des résister aux tentations de l’adversaire. 


Nous avons tous en mémoire ce fameux récit des tentations de Jésus au désert (que nous venons de ré-entendre, ce matin) où le Christ résiste aux assauts du diviseur.


- Ces assauts commencent avec une mise en doute de l’identité profonde de l’individu… la remise en question de sa filiation : « si tu es fils de Dieu… alors…  montre-le ! ». 

C’est comme si Jésus - et plus largement l’être humain - devait prouver son origine, son être profond, sa filiation … Comme si nous devions prouver la valeur ou la dignité qui nous est offerte par Dieu… qui nous prend gratuitement pour ses enfants (cf. Rm 8, 14-17). 


- La première tentation concerne ce qui nous fait vivre : avons-nous seulement besoin du pain matériel ? Ne courons-nous pas le risque, parfois, de devenir esclaves de nos besoins corporels ? 


Qu’en est-il du reste de notre vie… de nos besoins, de nos désirs profonds ?

N’avons-nous pas aussi besoin du pain spirituel, de la Parole de Dieu ? 


Cette question est toujours valable, 2000 ans plus tard : quelle place laissons-nous à la spiritualité dans notre société et notre quotidien ? 

Qu’est-ce qui nourrit véritablement et durablement notre être et notre joie de vivre ?


- La deuxième tentation concerne notre rapport à Dieu et le penchant que nous pouvons avoir de mettre Dieu à notre service… de nous servir de Lui, pour obtenir satisfactions, avantages ou protection… tout en prenant parfois des risques inconsidérés. 


Faut-il demander à Dieu des preuves et des signes, pour croire en Lui ? Evidemment, Non !  La foi est simplement confiance. 

Elle ne consiste pas à mettre Dieu à l’épreuve ni à se servir de Lui, pour obtenir des solutions miracles. 


- La troisième tentation interroge le désir de toute-puissance qui peut être celui de l’égo.

L’avidité est la tentation récurrente de l’être humain.


Mais accéder à ce désir insatiable et à ses apparences - en vouloir « toujours plus », désirer la toute-puissance, par orgueil, volonté de pouvoir ou désir de richesse - ce serait courir le risque de se détourner de l’essentiel : à savoir, notre relation à Dieu. 


Jésus en est parfaitement conscient. On ne peut adorer deux maîtres : Dieu et Mammon (cf. Mt 6,24). 

Aussi renonce-t-il à la toute-puissance, à la domination et à la possession, pour rester en communion avec le Père céleste. 


Jésus résiste ainsi aux appels du Tentateur et sort victorieux de ce duel avec tout ce qui risquerait de l’éloigner de Dieu. 


Qu’en est-il pour nous ?

Quels sont les tentations qui risqueraient peut-être de nous mettre à distance du Dieu d’amour ?


Et pourquoi, faut-il vraiment « résister » ? - pourrait-on se demander - 


Tout simplement… parce que ce que propose le Tentateur repose sur des illusions ! 

Ce ne sont pas des choses ni des objets qui sont susceptibles de nous donner la vie… ni même un surcroit de vie… 


En effet - au-delà de tout aspect moral (quant à la question des moyens - bons ou mauvais - permettant d’obtenir telle que telle chose) - il est nécessaire de résister aux attraits du monde, si cela doit nous éloigner de Dieu, ou si nous devons y perdre notre âme (cf. Lc 9, 25 ; Lc 12, 16-21)…  d’autant que ces attraits mondains risquent de ne pas tenir leurs promesses.  


La réalité, c’est que le désir de l’être humain est bien plus grand que ce que propose le Tentateur. 

L’homme a sa soif d’infini… il a soif d’intensité, d’éternité …. 

Il ne pourra jamais être comblé par des objets ou des possessions (quelles qu’elles soient). 


Les possessions et la soif de « toujours plus » ne sont que des illusions - des étoiles brillantes, mais filantes -  sur le chemin du bonheur. 

Elles n’apportent pas la paix de l’âme. 

Car ce qui rend heureux ne s’achète pas. 

On le reçoit et on le trouve en le donnant - en le partageant : C’est l’amour. 


C’est précisément ce que montre la fin de l’épisode… puisque Jésus obtient gratuitement - comme un don - ce que le Diable voulait lui vendre. 

Ainsi, l’évangile précise que « les anges le servaient »… pour lui apporter finalement ce dont il avait vraiment besoin. 


Le récit des tentations nous redit qu’une bonne façon de résister aux tentations et aux épreuves, c’est de vivre une relation solide avec Dieu… c’est ainsi que Jésus a surmonté les difficultés, par la confiance en la Providence du Père céleste. 


D’ailleurs, dans tout l’évangile… on voit que Jésus est un véritable « résistant ». 


Dans la suite de son ministère, il n’a eu cesse de résister et de combattre l’idolâtrie : celle de l’argent (de Mammon), celle du pouvoir, de la religion, celle de la Loi lorsqu’elle prétend rendre juste et sauver. 


Jésus a fait preuve de résistance face à tout ce qui pouvait déshumaniser l’être humain… l’enfermer ou réduire son humanité… face à l’exclusion, à la misère, aux injustices de toutes sortes… ou face à la résignation. 


C’est pour cela qu’il se rend disponible et se fait proche des affligés de toutes sortes… qu’il guérit les lépreux… et prend soin des pauvres ou des exclus. 

Il refuse l’enfermement et les étiquettes qu’on pouvait coller sur les gens. 


Plus largement… la Bible est pleine d’histoires de refus de collaborer avec le mal sous diverses formes… 

Les croyants sont ainsi appelés à résister aux forces du mal (qui s’immiscent dans l’ego humain, à travers l’orgueil, l’avidité, la convoitise, la jalousie, le mensonge, l’infidélité, …).


Le Seigneur « résiste aux orgueilleux, mais se montre favorable aux humbles » affirme le livre des Proverbes (cf. Pr 3,34 - repris par Jc 4,6 et 1 P 5,5). 


Dès le départ, Caïn fut appelé par Dieu à résister à la tentation du meurtre, mais il s’avéra incapable de surmonter ses mauvais désirs (cf. Gn 4,7-10). 

Moïse - au contraire - sur ordre de Dieu - parvint à résister activement, mais sans arme, au pouvoir du pharaon esclavagiste. 


Plus tard, la résistance des premiers chrétiens s’est certainement inspirée de Jésus, mais aussi du principe laissé par Pierre, qui dit au sanhédrin : « Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (cf. Ac 5,29). 


Pour les chrétiens… il existe un devoir d’insoumission, lorsqu’un pouvoir ne respecte plus les raisons fondamentales de son mandat… en ne prônant plus la justice, la solidarité et le bien commun. 

Il faut alors prendre un nouveau chemin : celui de la « non-conformité » au monde (cf. Rm 12,2)… lorsque celui-ci part à la dérive.


Le penseur indien Krishnamurti a dit : « Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade ». Et c’est vrai ! 

Lorsque le monde va de travers, lorsque tant de choses nous paraissent absurdes… il faut oser reprendre sa liberté… garder sa lucidité… et remettre en cause nos conditionnements. 


En ayant une conscience libre et éclairée… le chrétien est appelé à résister au mal et à refuser l’injustice… y compris par la désobéissance civile, lorsque c’est nécessaire. 


Toutefois, il faut souligner que les formes de résistance violentes par l’épée ont été rejetées clairement par Jésus… afin de ne pas alimenter la spirale infernale du mal…


2) J’en viens précisément à ce deuxième point : la résistance appelle paradoxalement une « non-resistance », quand il s’agit de la violence. 

Il faut parler, plus exactement, d’une résistance « non-violente ». 


Comment comprendre - en effet - cette exhortation de Jésus qui appelle à ne pas résister aux méchants (cf. Mt 5,39) ? 


Il s’agit - répond Tolstoï - de « ne pas résister au mal par la violence ». 

Ou pour le dire autrement, de « résister sans violence », pour ne pas imiter le méchant, afin de ne pas utiliser les mêmes armes que lui. 


Cela rejoint le conseil du livre des Proverbes : « Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur que tu ne lui ressembles toi-même » (cf. Pr 26,4). 

En effet, imiter le comportement du méchant, ce serait commettre le même mal que lui.


Pour ne pas tomber dans l’engrenage de la violence et de la vengeance, Jésus propose d’emprunter un chemin inattendu et créateur… qui consiste en un surplus de générosité… afin de tendre une autre face, celle de la réconciliation. 


Bien sûr… cette parole de l’évangile a parfois du mal à passer… 

On ne peut pas interpréter à la lettre cet appel de Jésus à « ne pas résister au méchant »… car il ne s’agit pas d’impunité, ni de masochisme, ni de laisser le méchant triompher et faire d’autres victimes innocentes, sans rien dire… 

Ça ne collerait pas avec le message des Béatitudes, et notamment celle où Jésus invite ses disciples à avoir faim et soif de justice et à s’engager pour elle (cf. Mt 5, 1-12).


Il peut arriver des circonstances où le mieux est de ne pas intervenir, parce que cela pourrait intensifier le mal… et une réaction agressive ou défensive, par exemple, ne ferait qu’empirer les choses. 


Jésus explique sa proposition de « non-resistance » au méchant, à travers plusieurs actions : 

La logique qui domine est celle de l’excès de bien. 

Elle vise à provoquer un choc salutaire et un changement de mentalité de l’agresseur. 

Il s’agit non pas de « réagir », mais d’innover, pour inventer une nouvelle relation : 


  • Par exemple, présenter une autre joue, donc une nouvelle face : celle de l’amour et de la réconciliation, face à un adversaire. 
  • Faire preuve de partage et de générosité, même à l’égard de celui qui convoite tes biens, pour l’entrainer dans une autre mentalité que celle de l’accaparement. 
  • Entrer dans une logique de « surabondance »… Donner et faire preuve de générosité, au-delà de ce qui est demandé ou attendu, à l’égard de celui qui est en difficulté… pour l’entrainer sur un terrain inattendu… où le partage devient possible. 


Ce genre de processus peut certainement fonctionner avec quelqu’un qui a un bon fond ou qui est susceptible de changer, de se convertir. 

En revanche, on peut s’interroger quant à son résultat avec un pervers ou un prédateur, qui n’a aucun égard pour celui qu’il maltraite.  


Ce qui est intéressant dans l’horizon qu’ouvre le Christ, c’est la possibilité d’agir de façon nouvelle… plutôt que de réagir. 


Et si vous observez bien… vous verrez que cette nouveauté s’appuie sur la façon dont Dieu agit lui-même avec nous : 

En montrant inlassablement sa patience, sa compassion, sa générosité, son pardon…. même lorsque nous ne voulons rien entendre ou lorsque nous refusons d’écouter. 

Pour Jésus… Dieu est toujours celui qui donne (cf. Lc 6,36 - Mt 5,48)… quelles que soient nos peurs, nous défenses ou nos réponses. 

Alors, pourquoi ne pas essayer « d’imiter » Dieu… et d’agir de la même façon avec les autres ?


Résister à la violence par la « non-violence », c’est cesser de voir l’autre comme un adversaire ou une réalité menaçante… c’est - pour le Christ - la seule manière courageuse d’aboutir à un changement de mentalité et de comportement. 

Et c’est vrai que, dans les faits, on ne peut plus se battre face à quelqu’un qui lâche les armes. La situation devient absurde. 


La violence est ainsi exposée pour ce qu’elle est : une solution faible et absurde… une impasse !… qui amoindrit et abime l’humanité. 


Mais l’expérience montre qu’il n’est pas toujours facile, ni même possible de mettre en oeuvre cette résistance non-violente. 

Lorsque la violence d’autrui fait tant de dégâts, lorsqu’elle écrase et détruit tant de vies… il est normal et légitime de vouloir y mettre fin. 


Ce fut, par exemple, le dilemme du pasteur  D Bonhoeffer, face au nazisme… où il a finalement choisit d’agir au prix de la violence, face à l’injustice. Et ça lui a coûté la vie. 


Jésus, lui, (à l’exception de l’épisode des marchands du temple) a choisi la non-violence face ses adversaires… et ça lui a aussi coûté la vie. 


Parfois, malgré tout, il est possible de conjuguer harmonieusement le combat pour la justice et la résistance « non-violente », c’est ce qu’a pu expérimenter Gandhi. 


L’enjeu de la résistance non-violente est de ne pas se laisser contaminer par la violence ou la méchanceté d’autrui. 

Si j’emploie les mêmes armes que lui, je risque - à mon tour - de perdre mon humanité et ma crédibilité. 


Alors qu’en travaillant à la racine du mal… en faisant du bien (même à celui qui nous traite en ennemi), en priant (même pour celui qui nous maltraite), en bénissant (même celui qui est source de méchanceté), il y a encore l’espoir d’un changement… l’espoir d’une guérison possible. 


Encore une fois… c’est la stratégie de Dieu lui-même… qui inlassablement surmonte les négativités du monde… en accompagnant les humains… en appelant au dépassement de soi… en rendant le bien pour le mal… dans l’espérance de convertir les pécheurs… par sa bonté. 


Dans notre monde d’aujourd’hui, la violence est encore et toujours la tentation des puissants, pour faire taire l’adversaire. 

Et beaucoup de chefs d’états ne sont pas en reste dans le monde. 

Ils font aussi preuve d’une forme violence, en ignorant ou en méprisant les souffrances des peuples. 


Cela ne nous empêche pas de réaliser que la violence est, en réalité, l’arme des faibles. 

Car c’est certainement plus exigeant d’essayer d’entrer en dialogue avec l’ennemi et d’écouter ses revendications… que de l’écraser ou le réduire au silence. 


Personnellement, je suis convaincu qu’à moyen ou long terme, la violence finit par se retourner contre celui qui l’emploie, car elle discrédite toujours celui qui méprise autrui. [cf. NOTE 2]


Il faut redire, avec l’Evangile que la non-violence est d’abord un combat contre une part de nous-mêmes. 

C’est souvent parce que nous avons peur - parce que nous parvenons pas à gérer et surmonter nos peurs - que nous pouvons choisir d’employer la violence. 

La peur est la racine du mal. Elle lui permet de se déployer. 


Si nous parvenions à faire la paix avec nos peurs… nous n’aurions plus jamais à nous mettre en colère, ni à user de moyens coercitifs ou violents. 


Pour ce faire, il faut donc élargir notre conscience… et notre confiance en Dieu. 


3) J’en viens très brièvement à mon troisième et dernier point. J’avais prévu d’essayer de répondre à cette question - A quoi faut-il résister aujourd’hui ? (telle était la question initiale)…  Mais - faute de temps (pour ne pas être trop long) - ce sera l’objet d’une prochaine méditation. 


Je vous livre seulement aujourd’hui… quelques pistes : 


  • En premier lieu, je crois qu’il faut résister à tout ce qui entrave nos libertés fondamentales… notamment la liberté d’expression, de conscience, de croyance, … 


La liberté est notre plus grand bien. Il faut donc résister à la censure. 

Beaucoup de gens - et peut-être en premier lieu - nos gouvernants ont peur de la liberté.

Mais c’est un tort… ou alors, c’est qu’ils ont des choses à dissimuler. 


Personnellement, je pense que c’est une illusion et une erreur au 21e siècle de vouloir censurer ceux qui pensent autrement (quels qu’ils soient). 

Car - avec le temps - la vérité finira par émerger, d’une manière ou d’une autre. 


L’ennemi de l’humanité n’est pas la liberté, mais la peur et la violence. 


Il faut apprendre à élargir nos capacités d’acceptation de l’altérité…  

Il faut oser lire ou regarder des articles ou des gens, qui pensent différemment de nous… Et ainsi faire des efforts pour essayer de comprendre que les mentalités humaines sont plurielles. 

Nous (les occidentaux) ne sommes pas le centre du monde. 


Dans ce monde multipolaire, la liberté est la chose la plus importante. 


  • Deuxièmement, je dirais qu’il faut résister à tout ce qui risque d’enfermer l’être humain, dans des conditionnements… des peurs… des préjugés… des rôles (de l’objectiviser)… des addictions… 


C’est une erreur de croire que nos mentalités sont libres de tout conditionnement. 

Nous sommes sans cesse la proie de peurs qui nous sont communiquées par d’autres… par les médias, les journaux, la télévision… Et c’est d’autant plus vrai depuis la crise sanitaire de 2020. 


Nous sommes devenus des « addicts » des chaines d’informations ou de réseaux sociaux… comme si la vérité s’y déployait nécessairement. 


Il faut résister à l’orgueil qui est le nôtre de croire que nous sommes détenteurs de la vérité… 

Et résister en même temps à cette fausse croyance qui voudrait nous faire croire que des chaines d’informations « mainstream » sont parfaitement neutres et fiables. Ce qui est totalement faux !


Résistons donc à la peur qui nous est communiquée chaque jour… 

Soyons conscients que nous sommes constamment infantilisés et manipulés, par un « prêt à penser ». 

Ne perdons pas notre esprit critique et notre libre arbitre ! 


  • Enfin, troisième et dernier point, je crois qu’il nous faut encore et toujours « résister » à la société de consommation et au tout technologique. Et, de ce point de vue, Jacques Ellul avait certainement une vision prophétique.


Il ne faut pas croire que la technique va nous sauver ! Car elle ne nous apporte pas seulement des solutions nouvelles, mais aussi des problèmes nouveaux. 

Il ne faut pas croire non plus que la société de consommation est susceptible de nous apporter le bonheur. Car le vrai bonheur n’a rien à voir avec le confort, l’abondance de biens ou de richesses. 


Il faut donc résister au « conformisme » de la société occidentale, qui est purement matérialiste. 

Résister à une vision purement matérielle et physique de la réalité. 


Croire en Dieu, c’est croire à la dimension transcendante et spirituelle de la Vie. 

C’est croire qu’il y a des potentialités encore insoupçonnées en nous et dans le monde… que les choses ne se limitent pas à ce que nos cinq sens peuvent en percevoir. 


La foi donne de la profondeur à la raison. 

Prendre le temps de vivre la part spirituelle de son être est - de ce point de vue - un acte de résistance. 


En venant au culte le dimanche matin, en priant, en méditant, en ouvrant la Bible… vous « résister » au conformisme du monde et à ses conditionnements. 

Vous ouvrez votre conscience et gagnez en liberté !… car vous ouvrez votre confiance à l’altérité. 


  • Un dernier mot… pour conclure…

Il y a certainement plusieurs façons de lutter contre le mal… et de résister à ses attraits… celle que nous propose l’Evangile passe par l’ouverture et le développement, en nous, des vertus théologales : la foi, l’espérance et l’amour.


Cela implique nécessairement un éveil de notre conscience… pour discerner les forces d’oppression qui agissent autour de nous… 

Car pour résister et s’opposer aux « puissances » d’oppression, il faut déjà les dévoiler et les nommer. 


L’Evangile nous y aide chaque dimanche ! 


C’est la raison pour laquelle, il faut lire et relire les paroles de Jésus… elles nous permettent de vivre vraiment libres et éclairés. 


Qu’il en soit Ainsi ! Amen. 



NOTES


NOTE 1 : Plus vous résistez à une chose, plus vous lui donnez du pouvoir. En se concentrant sur le négatif et en le combattant, on risque d’augmenter le pouvoir du mal que l’on combat. 


NOTE 2 : On pourrait trouver bien des exemples : il suffit de voir en France l’immense baisse de popularité du président Macron qui a systématiquement réprimé toute forme de manifestations ces dernières années (gilets jaunes, anti-pass sanitaire, réforme des retraites, agriculteurs …) Ou à l’international, la remise en cause de certains responsables politiques, comme le prince autocrate de l’Arabie saoudite - BMS - qui n’a pas hésité à entraîner son pays dans une guerre au Yémen, à emprisonner ou à éliminer ses opposants politiques. Et qui reste - malgré tout - un partenaire de l’Occident pour des raisons purement économiques (liées aux pétrodollars). Ou encore, le discrédit de plus en plus important encore de B Nétanyahou qui a usé d’une violence démesurée contre ses adversaires… et qui est aujourd’hui l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI (cours pénale internationale), pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Mais on pourrait citer bien d’autres personnalités politiques autoritaires et violentes : Erdogan (en Turquie), Tebboune (en Algérie), etc. Depuis 2021 « 70% de la population mondiale, soit 5,4 milliards de personnes » sont gouvernés par des pouvoirs autocratiques.




LECTURES BIBLIQUES

Volonté de Dieu : Ep 6, 10-18

10 Enfin, puisez votre force dans l'union avec le Seigneur, dans sa puissance manifestée avec tant de force. 11 Prenez sur vous toutes les armes que Dieu fournit, afin d'être capable de tenir bon face aux ruses du diable. 12 Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres humains ; mais nous devons lutter contre les pouvoirs, les autorités, les maîtres de ce monde obscur, contre toutes les puissances spirituelles mauvaises qui sont dans les cieux. 13 Saisissez donc maintenant toutes les armes de Dieu ! Ainsi, quand viendra le jour mauvais, vous aurez la force de résister, après avoir combattu jusqu'à la fin, vous tiendrez encore fermement votre position.

14 Tenez-vous donc prêts : ayez la vérité comme ceinture autour de la taille ; portez la droiture comme cuirasse ; 15 mettez comme chaussures à vos pieds le zèle à annoncer la bonne nouvelle de la paix. 16 Prenez toujours la foi comme bouclier : il vous permettra d'éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. 17 Et recevez le salut comme casque et la parole de Dieu comme épée donnée par l'Esprit saint. 18 Par toutes sortes de prières et de demandes, priez en toute circonstance, grâce à l'Esprit. Veillez à cela avec persévérance.


Lectures bibliques


Mt 4, 1-11


1Alors Jésus fut emmené par l'Esprit au désert, pour être mis à l'épreuve par le diable. 2Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. 3Le tentateur vint lui dire : Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. 4Il répondit : Il est écrit : L'être humain ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. 


5Le diable l'emmena dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple 6et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit :

Il donnera à ses anges des ordres à ton sujet,

et ils te porteront sur leurs mains,

de peur que ton pied ne heurte une pierre.

7Jésus lui dit : Il est aussi écrit : Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. 


8Le diable l'emmena encore sur une montagne très haute, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, 9et lui dit : Je te donnerai tout cela si tu tombes à mes pieds pour te prosterner devant moi. 10Jésus lui dit : Va-t'en, Satan ! Car il est écrit : C'est devant le Seigneur, ton Dieu, que tu te prosterneras, et c'est à lui seul que tu rendras un culte. 


11Alors le diable le laissa, et des anges vinrent le servir.


Mt 5, 38-45


38« Vous avez appris qu'il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent. 39Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. 40A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. 41Si quelqu'un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. 42A qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos.

43« Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 44Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, 45afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes.

1 Pierre 5, 5-11


5 […] Vous tous, revêtez-vous d'humilité dans vos rapports les uns avec les autres, car l'Écriture déclare : « Dieu s'oppose aux orgueilleux, mais il traite les humbles avec bienveillance. » 6 Courbez-vous donc humblement sous la main puissante de Dieu, afin qu'il vous élève au moment qu'il a fixé. 7 Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous.

8 Soyez lucides, veillez ! Car votre ennemi, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant quelqu'un à dévorer. 9 Résistez-lui en demeurant fermes dans la foi. Rappelez-vous que vos frères et vos sœurs, dans le monde entier, endurent les mêmes souffrances. 10 Vous aurez à souffrir encore un peu de temps. Mais Dieu, source de toute grâce, vous a appelés à participer à sa gloire éternelle dans l'union avec Jésus Christ ; lui-même vous perfectionnera, vous affermira, vous fortifiera et vous établira sur de solides fondations. 11 À lui soit la puissance pour toujours ! Amen.


Proverbes 26,4


Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur que tu ne lui ressembles toi-même.