Lectures bibliques : Jean 6, 35.40. 44-48 et Jean 17,3 = voir en bas de cette page
Thématique : celui qui croit à la Vie (Jn 6,47)
Méditation de Pascal LEFEBVRE - le 25/01/25 - Bordeaux - soirée prière de Taizé
Dans l’évangile de Jean, Jésus appelle ses disciples à chercher ce qui nous nourrit véritablement et durablement dans l’existence.
Ce n’est pas seulement la nourriture matérielle, périssable… qu’il faut rechercher et obtenir… mais - dit-il - « la nourriture qui demeure en vie éternelle » (Jn 6, 26). Autrement dit, ce qui vient de Dieu, puisque Dieu est l’Eternel, puisque c’est Lui - le Vivant - qui donne la Vie.
C’est donc la connexion avec le Père céleste, qui est source de Vie éternelle.
Or, comme Jésus est lui-même : Parole venant de Dieu (Jn 1, 1-18) ; Révélation ; Pain de vie (Jn 6,35)… qu’il est le porteur de l’Esprit de Dieu, source d’eau vive (Jn 7, 37-38 ; Jn 4,10)… il a la capacité de nous donner et de nous transmettre cette nourriture essentielle, spirituelle, qui demeure en Vie éternelle.
Ce fut d’ailleurs sa vocation, sa mission : « je suis venu pour que les hommes aient la Vie et qu'ils l'aient en abondance » a-t-il déclaré (cf. Jn 10,10).
Pour ceux qui se confient à lui… pour ceux qui croient en lui - Jésus est la nourriture venant du ciel, offerte aux être humains, pour qu’ils aient la vie (Jn 6, 33-35).
Sa mission fut de répondre à l’appel de Dieu, qui veut qu’aucun être humain ne se perde, mais que chacun puisse trouver la Vie, grâce à Lui.
C’est l’affirmation que nous entendons de lui dans l’évangile de Jean.
Je cite : « Telle est en effet la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,40)
La vie est donc liée à la foi.
« Celui qui croit a la vie éternelle » dit le Christ (Jn 6, 47).
La vie éternelle, ce n’est pas seulement une autre vie, une vie future, qui commence après la mort… Jésus en parle comme étant la « vie véritable » la vie en plénitude, la vie en abondance… cet « Eternel présent », cette vie intense, qui peut se déployer dans le présent de notre existence… lorsque nous sommes véritablement reliés et connectés à Dieu, à nous-mêmes et aux autres.
Si la vie est liée à la foi… cela signifie que ce qui réduit notre vitalité, c’est le contraire de la confiance… c’est la peur qui immobilise et crée des blocages… c’est l’absence de foi, d’espérance et d’amour.
Entrer dans la confiance en Dieu - par Jésus-Christ - implique de franchir le pas, qui consiste à lâcher-prise… à abandonner ses peurs… à les remettre à Dieu… pour vivre désormais dans la pleine confiance en la Providence de Dieu :
C’était la foi de Jésus, qui pensait que quoi qu’il arrive : Dieu était avec Lui, et qu’il demeure avec nous !
Prendre part à la vie du Christ… le recevoir comme « le pain de vie »… c’est entrer et « participer » à cette confiance, qui donne la Vie.
Car tout devient possible, quand il n’y a plus de peur, ni rivalité, ni haine, ni violence, en nous.
« Celui qui croit - celui qui rentre dans la pleine confiance - a la vie éternelle » ! (Jn 6, 47). Quelle merveilleuse nouvelle !
Il faut bien comprendre ce qu’est la foi - la confiance - c’est une manière de participer - de prendre part - à la vie de quelqu’un… en l’occurence du Christ.
Un peu plus loin dans l’évangile de Jean, il y a ce très beau verset : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jn 17,3).
Le théologien Paul Tillich explique qu’il y a deux types de connaissance :
- La connaissance qui analyse et qui contrôle. C’est le fait de se mettre à distance d’un objet, pour l’envisager, le décrire, le comprendre et tenter de le maîtriser. C’est ce que fait habituellement un chercheur ou toute démarche scientifique (qui utilise la raison technique). Cette connaissance implique une distanciation.
- Et puis, il y a un autre type de connaissance : la connaissance qui reçoit, qui participe. Elle consiste à ne plus voir seulement une chose comme un objet extérieur, mais d’essayer de prendre part à la vie de cette chose à travers ce qu’elle offre.
Ce second type de connaissance (la connaissance qui reçoit) implique une union.
Aucune union d’un sujet et d’un objet (ou d’un sujet avec un autre sujet) ne peut se produire sans participation intime ou émotionnelle.
Seul ce type de connaissance est porteur de sens !
Prenons l’exemple d’une fleur… d’une rose.
Vous pouvez la regarder en détail, voir la formation de ses pétales, connaitre son nom savant - son nom latin - connaitre son origine, et comprendre sa biochimie ou analyser la façon dont elle pousse, etc. Mais vous restez à distance de l’objet analysé.
Maintenant, rapprochez vous de cette rose, fermez les yeux… faites lui confiance… et commencer à respirer la rose… à sentir son parfum.
Là, vous commencez à participer à sa vie, à ce qu’elle est vraiment et à ce qu’elle dégage. Et vous pouvez commencer à l’aimer.
D’une certaine manière… c’est la même chose pour le Christ :
Vous pouvez avoir une connaissance intellectuelle ou spéculative de son enseignement… bien connaitre l’évangile (de façon littéraire ou analytique) … et vous pouvez aussi entrer dans une connaissance plus profonde… une connaissance qui participe… en impliquant votre existence toute entière dans cette relation… en lui offrant votre confiance.
La foi qui donne la vie (et qui donne sens à la vie), c’est la connaissance qui participe : oser vivre une relation personnelle et lui confier sa vie.
Ainsi, en entrant dans la confiance… nous pouvons abandonner toutes nos peurs et nos soucis… peur de manquer, peur d’échouer… peur de ne pas être reconnu, ni aimé… peur de la solitude ou de l’avenir… peur de la mort.
Tout cela… peut être lâché et abandonné ! C’est derrière nous !… puisque nous sommes désormais liés au Christ, au Ressuscité (cf. Rm 8).
En entrant dans la foi… le temps présent devient déjà le temps de « la vie éternelle », le temps de la vie en plénitude… Notre vie rayonne désormais d’une nouvelle intensité… puisque nous participons à la vie du Christ… avec lui, nous sommes « enfants de Dieu ».
« Connaitre le Christ » (Jn 17,3)… c'est « naître avec lui »… c'est laisser son Souffle, son Esprit de confiance habiter en nous… pour nous éclairer et nous transfigurer.
Aujourd’hui, nous est rappelée cette Bonne Nouvelle : la relation à Jésus-Christ est la clef de la vie en abondance.
Amen.
Lectures bibliques : Extraits de l’Evangile selon Jean : Jean 6, 35.40. 44-48 et Jean 17,3
En ce temps-là, Jésus disait aux foules :
35 « C'est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n'aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n'aura soif. 40 Telle est en effet la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6, 35 & 40)
44 Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire, et moi je le ressusciterai au dernier jour. 45 Dans les Prophètes il est écrit : Tous seront instruits par Dieu. Quiconque a entendu ce qui vient du Père et reçoit son enseignement vient à moi. 46 C'est que nul n'a vu le Père, si ce n'est celui qui vient de Dieu. Lui, il a vu le Père.
47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. 48 Je suis le pain de vie. (Jean 6, 44-48)
« La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jean 17,3).
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