dimanche 6 avril 2025

Après quoi courons-nous ?

Lectures bibliques : Es 43, 16-21 ; Pr 3, 5-6 ; Ec 3, 1.9-15 ; Mt 6,33 ; Ph 3, 2-16 = voir textes bibliques en bas de cette page.
Thématique : Après quoi courons-nous ? La vie a-t-elle un but ?
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Bordeaux, le 06/04/2025 - culte avec baptême. 

 
Aujourd’hui, les textes de la Bible que nous venons d’entendre, nous permettent de méditer sur cette interrogation existentielle : Quel est le sens de la vie ?
 
C’est peut-être une question que se posera, dans quelques années, Noé, qui a reçu le baptême aujourd’hui...
 
La vie a-t-elle un but ?… une direction… va-t-elle quelque part ?
Après quoi courons-nous ?
Avons-nous (chacun) une mission de vie particulière ?
 
La vie a-t-elle un but (ou pas) ? Peut-on vivre sans but ?
 
Le but de la vie n’est-il pas avant tout de l’expérimenter ?… de vivre le moment présent… simplement d’essayer d’être heureux… de découvrir « la joie de vivre » avec les autres ?
 
Faut-il forcément que la vie ait un but ? Ne peut-on pas simplement vivre « sans pourquoi » ?
 
Les réponses à ces questions existentielles dépendent de la manière dont on définit le concept de « but ».
 
D’un côté, il y a ceux qui estiment qu’il est possible de vivre sans un but défini.
 
La vie nous est donnée gratuitement… alors pourquoi ne pas vivre simplement, de manière libre et spontanée… en se concentrant sur l’expérience immédiate du présent… en savourant chaque instant / en saisissant les occasions agréables ?
 
En ce sens, certaines philosophies, comme le taoïsme ou le bouddhisme (par exemple) encouragent le lâcher prise… l’abandon de la quête incessante de sens ou de succès… pour entrer simplement dans l’acceptation et l’harmonie avec ce qui est.
 
Il y a peut-être là une forme de sagesse… qu’on retrouve aussi chez Qohelet / l’Ecclesiaste, lorsqu’il appelle à profiter des bonnes choses de la vie et des moments de bonheur qui se présentent à nous (cf. Ec 3, 12-13).
 
Pour le sage Qohelet, en effet, le but ultime de la vie échappe à la compréhension humaine ; l’homme n’est pas en mesure de comprendre l’œuvre de Dieu.
 
C’est pourquoi, plutôt que de se perdre dans des recherches vaines et incessantes de sens, il encourage ses lecteurs à jouir des plaisirs simples de la vie, comme manger, boire et être heureux, tout en reconnaissant que ces choses sont des dons, des cadeaux de Dieu.
 
Face à la brièveté de l’existence… à son caractère transitoire… il prône une attitude humble, consistant à apprécier l’instant présent et les bienfaits quotidiens qui nous sont offerts.
 
Et c’est vrai qu’on peut certainement vivre « sans but » particulier … Mais peut-être seulement à un certain âge…. après avoir déjà accompli un certain nombre de choses dans sa vie.
 
En même temps, on voit parfois des personnes retraitées qui dépriment parce que - justement - elles n’ont plus de but, ni de projet… elles ne discernent plus forcément d’objectifs stimulants dans leur existence actuelle… Elles ressentent alors une sorte de vide, une sensation de flottement… pouvant mener à une forme d’incertitude, de désengagement ou de lassitude.
 
Il faut reconnaître que tant qu’on a la santé… on est souvent animé d’envies, de désirs… d’une énergie vitale qui nous pousse en avant.
 
De fait, il semble difficile de vivre sans rien qui nous motive ou nous pousse à agir. Même si le but n’est pas toujours un objectif concret, comme une carrière ou une réussite personnelle… il peut se manifester de manière subtile : comme un désir d’explorer certaines dimensions de la vie, de continuer à apprendre, d’évoluer, ou de tisser des liens avec les autres.
 
On peut donc penser - d’un autre côté - qu’un but est nécessaire à chacun… pour donner un sens à sa vie… pour avoir une direction et une motivation.
Avoir un but, c’est inscrire sa vie dans une dynamique… c’est diriger sa pensée, son élan, son énergie et ses actes dans une trajectoire…
 
Il me semble qu’une vision chrétienne de la vie… ne peut pas se satisfaire de la vision proposée par Qohelet… elle rejoindrait plutôt l’aspiration de Paul… qui place son existence dans un axe, une direction… Car un but peut nous apporter un sentiment de progression et de réalisation.
 
Entre foi et incertitudes
 
Mais une fois qu’on a dit ça…. d’autres objections se présentent à nous … car, sur le chemin qui est le nôtre… nous pouvons encore rencontrer des obstacles et des difficultés plus ou moins grandes…
 
Quand nous traversons des temps de doutes, d’épreuves ou de souffrances… nous pouvons remettre en cause nos choix de vie… soit nous décourager… soit parvenir à surmonter les obstacles… soit nous réorienter en déterminant une nouvelle direction…
 
C’est ce qui est arrivé à l’apôtre Paul… nous y reviendrons dans un instant…
 
Quand nous voyons aussi (aux informations télévisées ou sur les réseaux sociaux) le triste spectacle du monde, avec ses multiples crises et ses conflits sanglants… nous pouvons nous sentir touchés par le non-sens apparent de la vie… par un sentiment d’absurde, de désolation ou d’impuissance. Et, bien sûr, cela nous affecte profondément.
 
Mais… nous pouvons aussi garder en mémoire… le fait qu’il y a quand même de belles choses dans l’existence… nous appartenons à une création merveilleuse et magnifique… il y a des gens qui nous font confiance et qui nous aime… à commencer par Dieu et nos proches… et nous avons peut-être de nouveaux projets ou désirs… en fonction de notre âge : réussir professionnellement, fonder une famille, avoir un chez-soi accueillant, s’épanouir, cultiver de belles relations humaines, voyager, découvrir le monde, se cultiver, bien vieillir, etc.
 
Nous le voyons… notre vie alterne parfois entre certitude et incertitude… entre périodes de foi, d’enthousiasme, ou de doute et de crainte…  Et à chaque fois - à chaque étape - la question revient régulièrement : Quel est mon but actuellement ?
 
Des buts : personnel, communautaire, spirituel…
 
De façon plus large… quels sont nos buts communautaires : familial, ecclésial, collectif… et spirituel…  ?
 
Jésus n’a-t-il pas parlé du « Royaume de Dieu » comme une perspective… un objectif ultime… un espace qui attend notre participation ?
 
« Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice… et tout le reste vous sera donné en plus » (Cf. Mt 6,33)
 
Précisément… Dieu a-t-il un but ?
 
Peut-on simplement penser à nos objectifs personnels… sans se demander ce que Dieu attend de l’humanité et de nous, en particulier ?
 
Comment mêler nos désirs à ceux de Dieu ? Et faire entrer - et même correspondre - notre volonté… à une volonté divine plus large ?
 
Entrer en correspondance / en résonance avec le but de Dieu
 
En d’autres termes… Faut-il choisir un but / un direction de vie…par rapport à soi (en fonction de nos objectifs) ou par rapport à une altérité, une transcendance (à ce que Dieu attend de nous / à sa volonté) ?
 
Plusieurs réponses sont possibles :
 
Choisir un but par rapport à soi-même
 
Certains pensent qu’il faut d’abord et avant tout suivre notre propre volonté, nos aspirations personnelles, en fonction de nos valeurs, nos passions ou nos rêves.
Cela peut inclure des ambitions personnelles, des projets professionnels ou encore des choix de vie basés sur ce qui nous fait vraiment vibrer.
 
Choisir un but par rapport à soi, c’est souvent vivre dans une démarche d’autonomie et d’indépendance.
Cette façon de penser se rapproche des philosophies existentialistes… qui considèrent que l’individu - par ses actions, par ce qu’il choisit de créer et d’accomplir - est responsable de donner un sens à sa propre vie.
 
Ce point de vue - assez individualiste et très répandu autour de nous - peut présenter un certain nombre d’attraits. Mais il peut aussi entraîner un certain vide, car si l’on est uniquement concentré sur soi (sur son égo) et sur la recherche d’une réussite personnelle… matérielle… sans prendre en compte les dimensions collectives ou spirituelles de l’existence… on risque de passer à côté de l’essentiel.
 
Choisir un but par rapport à la volonté de Dieu
 
Une autre optique - beaucoup plus « spirituelle » ou « religieuse » - consiste - au contraire - à penser qu’il faut choisir un but essentiellement - voire entièrement - en fonction de la volonté de Dieu.
 
Cette perspective croyante implique une forme de recherche spirituelle et d’écoute intérieure… pour se rendre disponible à ce que l’on perçoit comme étant la voix/voie de Dieu… que ce soit à travers la méditation, la prière, la lecture de la Bible, les enseignements de Jésus, ou même des signes ou des coïncidences que la vie nous envoie.
 
Suivre la volonté de Dieu peut signifier s’engager dans des actions qui vont au-delà de nos désirs personnels… qui impliquent un dépassement…  en s’ouvrant à l’amour inconditionnel, au don de soi, à la solidarité, en répondant à un appel spirituel… pour servir les autres et trouver un plus grand sens à la vie.
 
C’est la voie d’une plus grande humilité, du service, du dévouement, voire du sacrifice.
 
Cette voie, qui s’attache à placer son existence dans l’alignement avec un plan divin (avec ce que nous percevons du projet de Dieu) revêt un sens profond… Elle semble la plus évangélique… Mais elle revêt aussi une forme de radicalité…
 
Tout le monde n’atteint pas une union mystique avec Dieu… nous ne sommes ni Jésus, ni des moines, qui passent des heures à prier chaque jour.
 
Par ailleurs, cette orientation peut aussi engendrer des difficultés… car écouter Dieu, sans s’écouter soi-même, peut poser des problèmes :
Cela peut conduire à une forme d’orgueil spirituel ou à un effacement de notre personnalité.
 
Il est vrai que le Christ appelle ses disciples à lâcher leur égo, pour s’ouvrir à autre chose, à plus grand que soi (cf. Mc 8, 34-35 ; Mt 16, 24-25 ; Lc 14,33)… Mais cela ne signifie forcément qu’on puisse nier ou renier complètement son individualité ou refouler ses désirs… il faut sans doute essayer de mêler les buts individuels, collectifs et spirituels.
 
Mélanger les deux : L’équilibre et la quête intérieure
 
Le fait est que nos aspirations personnelles ne sont pas nécessairement en opposition avec la volonté divine, mais peuvent être guidées par elle.
 
Dans cette optique - celle d’une 3ème voie - le but de la vie serait une quête d’équilibre : essayer de suivre ses désirs profonds, tout en restant connecté à l’appel divin.
 
Cela signifierait se réaliser soi-même (avec ses potentialités) tout en restant ouvert à l’Esprit saint… Et voir, dans nos charismes (nos talents) et nos projets personnels, des moyens d’accomplir une vocation supérieure.
 
Cela implique- à travers la méditation et la prière - d’essayer de discerner, à la fois, la volonté de Dieu et les désirs de notre âme… afin d’intégrer nos projets personnels dans une dimension spirituelle plus vaste…
 
Si nous sommes vraiment connectés à l’amour de Dieu… nos désirs ou nos projets peuvent être réorientés… comme des façons de manifester et de réaliser ce que Dieu attend de nous.
 
L’enjeu de la vie chrétienne est de chercher cette harmonie : vivre, à la fois, en accord avec Dieu, avec l’Evangile, avec notre foi….  tout en exprimant ce que nous sommes profondément…
 
L’exemple de l’apôtre Paul… un chemin de transformation (cf. Ph 3, 12-16)
 
La vocation missionnaire de Paul en est un exemple…
 
Dans le passage que nous avons entendu … nous voyons que l’apôtre est dans cette dynamique. Il compare sa vie à une course, tout en affirmant qu’il n’est pas encore arrivé au bout du chemin.
 
Pour lui, la vraie « circoncision » relève d’une démarche spirituelle qui relie le croyant au Christ : c’est celle d’un coeur transformé par l’Esprit ! (cf. Ph 3, 2-3)
 
Paul a vécu une expérience spirituelle inouïe… il rencontré le Christ sur le chemin de Damas… et cette rencontre a totalement réorienté sa vie (cf. Actes 9, 1-19; 22, 4-16; 26, 9-18).
 
Dans notre passage… il exhibe ses qualités d’autrefois et la confiance qu’il pouvait avoir en lui-même, du fait de sa naissance, de son pedigree religieux impeccable (Ph 3, 5-6 ou Ac 23,6 : « Pharisien, fils de Pharisien »), de son engagement ou de ses oeuvres « irréprochables ».
 
Dans sa première vie - avant sa conversion - il était, en réalité, plein d’orgueil spirituel…. mais tout cela il le rejette désormais… car son regard a changé, du fait de sa rencontre avec le Christ : tout a été bouleversé.
 
Paul a tout perdu (il a été dépouillé de ses fausses illusions) afin de gagner Christ… Ce qui était pour lui « gain » - dit-il - (ou plus exactement prétentions, mérites et gloire personnelle) est désormais regardé comme « perte », comme « ordures ».
 
Il est ainsi passé d’une justice à lui (une justice qu’il s’était lui-même forgée) à une autre justice qui vient par la foi au Christ… La première justice vient des oeuvres de la Loi, tandis que la seconde vient de Dieu.
 
Son but est maintenant « d’être trouvé » : c’est une justice qu’il reçoit.
Il reçoit désormais de Dieu la validation de sa vie… en vue d’une exaltation à venir : la résurrection.
 
Pour lui, la Grâce se reçoit par la médiation de la Foi, par l’accueil de la Bonne Nouvelle qui vient transformer l’existence humaine.
 
Par la foi au Christ, la compréhension de la justice est ainsi bouleversée : elle ne s’obtient plus par soi-même, par ses réussites au regard du respect de la Torah… mais comme un cadeau divin, par la foi.
 
C’est un changement profond de perspective : il ne s’agit pas de se reposer sur soi, sur ses titres ou ses mérites, mais de chercher à connaître Christ et d’être uni à lui.
 
Paul a donc intégré le plan divin dans son but personnel… ou dit autrement - dans sa course - il a fusionné son but avec l’appel divin.
Bien qu’il affirme que son but n’est pas encore atteint, il s’inscrit sur un chemin de foi, qui est un chemin de transformation.
 
Écoutons encore ces versets : « Ce n’est pas que j'aie déjà obtenu tout cela ou que je sois déjà devenu parfait (que je sois parvenu au but) ; mais je m'élance (je continue à poursuivre) pour tâcher de le saisir (totalement), parce que j'ai été saisi moi-même (empoigné totalement) par Jésus Christ. Frères, je n'estime pas l'avoir déjà saisi. Mon seul souci : oubliant le chemin parcouru (ce qui est en arrière) et tout tendu en avant, je m'élance vers le but, en vue du prix attaché à l'appel d'en haut que Dieu nous adresse en Jésus Christ. » (cf. Ph 3, 12-14)
 
En faisant référence à sa propre course, Paul nous parle de sa mission, mais il l’exprime d’une manière universelle, pour nous inviter, nous aussi, à courir vers notre but.
 
Pour lui, le but, c’est l’appel de Dieu, cet appel céleste reçu en Jésus-Christ. Mais cette course, n’est pas une course vers une perfection personnelle ou morale, en vue d’un accomplissement instantané… Elle est davantage une évolution, un chemin spirituel qui ne cesse de se préciser.
 
« Je continue à poursuivre » dit l’apôtre, « pour tâcher de le saisir… de saisir ce pour quoi Jésus m’a saisi. » C’est une dynamique de progression, une quête continue.
 
Nous aussi, nous sommes appelés à discerner ce pour quoi Dieu nous a saisi. Ce n’est pas un objectif statique - qui dépend de nous (de notre égo ou notre volonté) - mais un but qui s’éclaire et se redéfinit, au fur et à mesure que nous avançons avec le Christ.
 
Il s’agit de se laisser transformer par Dieu, d’abandonner ce qui est derrière (les échecs, les regrets, les blessures… comme les apparentes réussites, les fiertés personnelles) et de tendre vers ce qui est devant, vers cette réalité nouvelle que Dieu veut pour nous, pour notre croissance spirituelle.
 
Nous avons tous un but divin à atteindre, qui est un chemin de transformation… où chaque pas, chaque épreuve et chaque dépassement, sont des occasions de grandir et de devenir davantage semblable au Christ.
 
Entrer dans la confiance et développer nos talents  (cf. Mt 25, 14-30)
 
On peut encore préciser un point important, en disant que - dans cette course - Dieu nous a offert des talents, des dons, des capacités… afin que nous puissions mettre notre personnalité unique et nos potentialités particulières, au service de son projet pour l’humanité…  au service de son Royaume.
 
Vous avez peut-être en mémoire le passage de l’Évangile de Matthieu (au Chap.25), où Jésus raconte la parabole des talents. Nous ne l’avons pas relu ce matin …  je vous la résume brièvement…
 
Un maître confie à ses serviteurs des talents (qui représente une grosse somme d’argent, mais c’est aussi une image de dons, de capacités). Il distribue cinq talents à un serviteur, deux talents à un autre et un talent au dernier. Ceux qui ont reçu cinq et deux talents entrent dans la confiance du maître et investissent ce qui leur a été offert. Ils doublent ainsi les dons initialement reçus. Mais celui qui a reçu un seul talent l’enterre, de peur de le perdre, croyant devoir le rendre à son maitre. À son retour, le maître félicite ceux qui ont fait fructifier leurs talents, mais réprimande sévèrement celui qui a laissé son talent dans la terre, faute de confiance, parce qu’il a eu peur.
 
Le talent ne représente pas seulement des dons physiques ou matériels, mais aussi nos charismes spirituels, nos qualités intérieures, notre capacité à aimer, à servir, à créer, à transmettre courage et confiance autour de nous.
 
Chaque talent que Dieu nous donne… et que nous sommes appelés à utiliser et multiplier… est spécifique à chacun. C’est pourquoi notre mission de vie est de trouver la bonne manière - la façon unique et personnelle - d’entrer en résonance avec le but de Dieu.
 
Encore une fois, cela implique de discerner nos talents et la volonté de Dieu… d’oser sortir de notre zone de confort, de l’égoïsme ou de la peur… pour faire grandir ce que Dieu a semé en nous.
 
Cette parabole nous incite à nous ouvrir à la confiance de Dieu… pour mettre en résonance nos buts personnels avec ceux de Dieu… pour donner le meilleur de nous-mêmes, grandir et faire croitre les autres.
 
Conclusion : La course de la foi, un chemin avec Dieu
 
Quelques mots pour conclure…
 
La question initiale était : La vie a-t-elle un but ?… et si oui…dans quelle direction aller ? Qu’est-ce que Dieu attend de nous ? Comment discerner la mission qui est la notre ?
 
Aujourd’hui, une Bonne Nouvelle nous est rappelée : « le but est le chemin » (NOTE 1)… un chemin de transformation… qui vise à nous rapprocher toujours plus de la Conscience divine… et de réaliser ce pour quoi nous avons été créés.
 
Notre mission n’est pas une course solitaire… puisque Dieu nous accompagne à chaque étape.
Il nous fait grandir et évoluer. Il est, à la fois, une source d’inspiration et de transformation.
 
S’il nous a offert des dons, c’est pour nous appeler à les développer et les mettre au service de son Royaume. Et lorsque nous rencontrons des obstacles - lorsque le chemin semble incertain - il nous permet de les surmonter, en ouvrant des voies nouvelles.
 
C’est ce que nous a rappelé, en ce jour, l’extrait du livre du prophète Esaïe que nous avons entendu :
 
Dieu dit : « Ne vous souvenez plus des événements passés, et ne considérez plus les choses anciennes. Voici, je fais une chose nouvelle, sur le point d'arriver. Ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, des rivières dans la solitude. » (Esaïe 43, 18-19) (NOTE 2)

Nous pouvons parfois être tentés de baisser les bras… ou de rester attachés à d’anciennes façons de faire, à d’anciennes blessures ou des vieilles frustrations…. ou encore à des buts anciens que nous avons peut-être idéalisés.
 
Face à nos encombrements… nos conservatismes ou nos immobilismes… Dieu est celui qui fait « toute chose nouvelle ». Il nous invite à faire confiance à son Esprit créateur et transformateur. Ce n’est pas nous, seuls, qui devons créer le chemin, mais c’est Dieu qui ouvre des voies au milieu de nos impasses ou de nos déserts.
 
Offrons Lui notre confiance, courons vers le but, avec persévérance… sachant que son Esprit saint nous soutient et nous transforme.
 
Que chaque pas que nous faisons dans notre course quotidienne, soit un acte de confiance qui nous ouvre à l’amour et au service.… en vue de participer à son Règne.   Amen.
 

NOTES

NOTE 1 : Marcher avec le Christ, c’est déjà aller vers le but, puisque c’est lui qui nous apporte libération et salut. / Par la foi, Dieu agit en nous tout au long du parcours.

NOTE 2 : Le fait de faire un chemin dans le désert et des rivières dans la steppe est une image forte qui symbolise l’intervention divine dans des situations impossibles. Le désert et la steppe étaient des lieux de mort, de sécheresse et de stérilité. Ici, Dieu promet de transformer ces espaces arides en lieux de prospérité et de vie, ce qui montre sa capacité à apporter la restauration même dans les circonstances les plus désespérées. / Dans Esaïe 43, 16-21, Dieu réaffirme son pouvoir souverain sur l'histoire et rappelle son engagement envers Israël, son peuple. Après avoir révélé son action salvatrice dans le passé (la sortie d'Égypte), Dieu annonce une action future plus grande et plus puissante encore, celle de la restauration de son peuple en exil. Ce message est d'autant plus pertinent que le peuple exilé à Babylone se trouve dans une situation de dévastation et de découragement. Dieu invite ainsi son peuple à regarder l'avenir avec espoir. Bien que la situation actuelle semble désespérée, il a un plan pour leur restauration et leur libération. Il fera surgir un nouveau commencement et transformera des lieux arides en lieux fertiles. Ce passage invite les croyants à se tourner vers l'avenir avec confiance, sachant que Dieu accomplit toujours ses promesses.


 
Lectures bibliques
 
Es 43, 16-21 :
16Voici ce que le Seigneur déclare, lui qui a ouvert jadis un chemin dans la mer, qui a tracé un passage à travers l'eau profonde. 17Jadis il a mis en marche des chars et des chevaux, des armées avec leur corps d'élite. Celles-ci sont tombées pour ne plus se relever, elles sont éteintes, consumées comme la mèche d'une lampe. Il déclare donc maintenant : 18« Ne vous souvenez plus des événements passés, et ne considérez plus les choses anciennes. 19Voici, je fais une chose nouvelle, sur le point d'arriver. Ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, des rivières dans la solitude 20Les animaux sauvages, les chacals et les autruches m'honoreront parce que j'ai fait couler de l'eau dans le désert, des fleuves dans ces lieux arides. Car je veux donner à boire au peuple que j'ai choisi. 21Et ce peuple, que j'ai formé, dira pourquoi il me loue. »
 
Pr 3, 5-6 : 5De tout ton cœur, mets ta confiance dans le Seigneur ; ne t'appuie pas sur ta propre intelligence ; 6reconnais-le dans toutes tes voies, et c'est lui qui aplanira tes sentiers.
 
Ec 3, 1. 9-15 :
1Il y a un moment pour tout
et un temps pour chaque chose sous le ciel […]
9Quel profit a l'artisan du travail qu'il fait ?
10Je vois l'occupation que Dieu a donnée
aux fils d'Adam pour qu'ils s'y occupent.
11Il fait toute chose belle en son temps ;
à leur cœur il donne même le sens de la durée
sans que l'homme puisse découvrir
l'œuvre que fait Dieu depuis le début jusqu'à la fin.
12Je sais qu'il n'y a rien de bon pour lui
que de se réjouir et de se donner du bon temps durant sa vie.
13Et puis, tout homme qui mange et boit
et goûte au bonheur en tout son travail,
cela, c'est un don de Dieu.
14Je sais que tout ce que fait Dieu, cela durera toujours ;
il n'y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher,
et Dieu fait en sorte qu'on ait de la crainte (du respect) devant sa face.
15Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été,
et Dieu va rechercher ce qui a disparu.
 
Mt 6,33 : Cherchez d'abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît.
 
Ph 3, 2-16 :
2Prenez garde aux chiens ! prenez garde aux mauvais ouvriers ! prenez garde à la fausse circoncision ! 3Car les circoncis, c'est nous, qui rendons notre culte par l'Esprit de Dieu, qui plaçons notre fierté en Jésus Christ, qui ne nous confions pas en nous-mêmes.
4Pourtant, j'ai des raisons d'avoir aussi confiance en moi-même. Si un autre croit pouvoir se confier en lui-même, je le peux davantage, moi, 5circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d'Hébreux ; pour la loi, Pharisien ; 6pour le zèle, persécuteur de l'Eglise ; pour la justice qu'on trouve dans la loi, devenu irréprochable.
7Or toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte à cause du Christ. 8Mais oui, je considère que tout est perte en regard de ce bien suprême qu'est la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur. A cause de lui j'ai tout perdu (j’ai été dépouillé), et je considère tout cela comme ordures afin de gagner Christ 9et d'être trouvé en lui, n'ayant pas ma justification (ma justice) à partir de la loi, mais à partir de la foi au Christ, la justice qui vient de Dieu et s'appuie sur la foi. 10Il s'agit de le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion à ses souffrances, de devenir semblable (conforme) à lui dans sa mort, 11afin de parvenir, s'il est possible, à la résurrection d'entre les morts.
12Ce n’est pas que j'aie déjà obtenu tout cela ou que je sois déjà devenu parfait (que je sois parvenu au but) ; mais je m'élance (je continue à poursuivre dans l’espoir…) pour tâcher de le saisir (totalement), parce que j'ai été saisi moi-même (empoigné totalement) par Jésus Christ. 13Frères, je n'estime pas l'avoir déjà saisi. Mon seul souci : oubliant le chemin parcouru (en arrière) et tout tendu en avant, 14je m'élance vers le but, en vue du prix attaché à l'appel d'en haut que Dieu nous adresse en Jésus Christ. 15Nous tous, les « parfaits » (= les adultes dans la foi), comportons-nous donc ainsi, et si en quelque point vous vous comportez autrement, là-dessus aussi Dieu vous éclairera (révélera). 16En attendant, au point où nous sommes arrivés, marchons dans la même direction.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire