dimanche 27 avril 2025

La résurrection : la Bible, les EMI et les VSCD

Lectures bibliques : 1 Co 15, 1-8. 35-50 ; 2 Co 4,16 - 5,4 ; Lc 24, 13-16. 25-35 = voir textes en bas de cette page
Thématique : la résurrection spirituelle et la continuité de la conscience après la mort
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Bordeaux, le 27/04/25 (temple du Hâ)


En ce temps pascal, alors que nous sommes encore portés par l’élan de la résurrection du Christ, nous célébrons non seulement la victoire de la vie sur la mort, mais aussi l’espérance d’une vie éternelle, capable de transformer notre existence présente.

Mais comment faire résonner l’événement de Pâques - annoncé il y a 2000 ans - avec notre monde d’aujourd’hui ? Comment relier les témoignages bibliques aux questions que nous nous posons sur l’après-vie, la conscience, la mort ?

Cette semaine, j’ai eu l’occasion de lire un ouvrage passionnant, écrit par un scientifique (un psychiatre), le docteur Christophe Fauré, intitulé : Cette vie… et au-delà (éd. Albin Michel). Il y mène une enquête sur la possibilité d’une continuité de la conscience après la mort. Et ce qu’il évoque rejoint étonnamment certains passages bibliques que nous connaissons bien.

Commençons par rappeler quelques données bibliques …

    1.    Quels enseignements peut-on tirer des récits bibliques ?

Nous le savons : l’espérance chrétienne pointe vers la Vie éternelle.
La résurrection de Jésus, qui apparait à ses disciples, peu de temps après sa mort sur la Croix, valide auprès d’eux le fait que mort n’est pas une fin définitive… qu’une suite nous est promise…

Pour autant, bien des questions se posent… notamment au sujet du corps ressuscité : sous quelle forme la vie se poursuivra-t-elle ?

* C’est ce qui est en discussion dans la première épitre de Paul aux Corinthiens : à l’image du grain de blé, qui tombe en terre et qui disparait, pour donner une plante… ainsi en est-il pour l’être humain : « quelque chose » meurt… et « quelque chose » d’autre ressuscite. Il y a, à la fois, continuité et discontinuité.

Pour parler de cela, Paul utilise un oxymore puissant (en alliant deux termes contradictoires) à travers le concept de « corps spirituel » (corps animé par l’esprit) qu’il distingue du « corps animal » ou « corps psychique » (corps animé par la psyché).

La continuité est exprimée à travers le mot « corps » qui indique que c’est l’être unique, la personne qui ressuscite, avec son individualité et sa personnalité.
La discontinuité est soulignée à travers le contraste entre les qualificatifs : « psychique » / et « spirituel », afin de révéler que le nouveau « corps » du ressuscité n’est plus charnel, animal, corruptible, terrestre… mais qu’il devient désormais spirituel, glorieux, incorruptible, céleste.

L’apôtre pose clairement les choses, en affirmant que la résurrection est d’ordre spirituel, car « la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu » (v.50).

Autrement dit, la résurrection est, en quelque sorte, une « transformation » (cf. 1 Co 15, 51-52), une transfiguration de l’être, qui perd son caractère biologique et mortel, pour revêtir une dimension glorieuse. C’est une libération de la condition terrestre et mortelle. A l’image du Christ, l’être ressuscité - dans son identité propre - sera libéré de la corruptibilité et revêtira l’immortalité.

* Dans la deuxième lettre aux Corinthiens, Paul va dans le même sens : il établit un constate entre notre « demeure terrestre », notre corps charnel, qui n’est qu’une « tente », une enveloppe périssable… et de la « demeure éternelle » - « l’habitation céleste » - qui nous attend ailleurs - « dans les cieux » - après la mort… et qui, seule, est durable.

Il en déduit que ce qui se voit, ce qui est extérieur est appelé à disparaitre, tandis que ce que nous cultivons intérieurement - notre être relationnel et spirituel - est appelé à l’éternité.
Il nous appelle ainsi à dépasser les apparences provisoires… pour nous concentrer sur notre être intérieur… en vue de notre demeure véritable, qui sera céleste.

* Enfin, nous avons entendu un extrait du chapitre 24 de l’évangile de Luc, avec le magnifique épisode de la rencontre des pèlerins d’Emmaüs avec le Ressuscité.

Celui-ci fait route avec les disciples, sans qu’ils le reconnaissent. Il parle avec eux, éveille leur conscience. Il leur fait découvrir le sens des écritures et va même jusqu’à prononcer la bénédiction au moment de partager le pain. Mais, c’est à ce moment-là - lorsque leurs yeux s’ouvrent et qu’ils le reconnaissent - que le Ressuscité disparait et devient invisible.

Rien n’est dit explicitement sur le corps du Ressuscité, si ce n’est qu’il n’est pas comme avant, puisque les disciples ne le reconnaissent pas immédiatement, et qu’il a la faculté d’apparaître et de disparaitre… de se rendre visible ou invisible.

Ce qui est mis en avant dans ce récit, c’est surtout le « coeur brulant » des disciples (cf. Lc 24,32), qui grâce à cette apparition s’ouvrent au sens des Ecritures… et comprennent que la vie véritable est bien plus que la vie physique, biologique… puisqu’ils viennent de faire l’expérience de la vie spirituelle, grâce à leur contact avec le Ressuscité… dont la présence est désormais insaisissable mais bien réelle.

Ainsi, les disciples reçoivent l’énergie de continuer leur route et de prendre la suite du Christ, grâce à cette expérience spirituelle.

Je passe un peu rapidement sur ces textes aujourd’hui, pour nous permettre d’aborder maintenant un autre perspective… et tenter de voir quels échos peuvent se faire avec ces différents récits…

    2.    Quels enseignements peut-on tirer des expériences d’EMI et VSCD ?

Connaissez-vous des récits d’EMI ou de VSCD ?

Les acronymes EMI (Expérience de mort éminente) ou NDE (Near-Death expérience) traduisent des phénomènes autour de la mort… des expériences qui surviennent généralement lors d’une perte de connaissance consécutive à une mise en danger - souvent vitale - à cause d’un accident grave, d’un traumatisme, d’un arrêt cardiovasculaire, d’une intervention chirurgicale, etc.

Les personnes qui vivent ces expériences peuvent connaitre une mort clinique durant quelques minutes (parfois plus de 10 minutes). Puis elles sont réanimées et reviennent à la vie.
Cela concerne des centaines de milliers de personnes dans le monde (et non quelques personnes isolées)… Ces phénomènes sont maintenant bien documentés et étudiés scientifiquement, depuis plusieurs décennies, notamment dans les pays anglo-saxons.

Voici le « portait-type » de ces récits, sachant que toutes les étapes ne sont pas forcément vécues par chacun :

« Suite à un accident, une intervention chirurgicale ou autre... [le coeur de la personne s’arrête]… Elle se sent emportée à grande vitesse dans ce qui est décrit comme un long "tunnel".
Elle comprend soudain qu'elle est hors de son corps physique, tout en restant dans son environnement immédiat.
Elle aperçoit son corps à distance, souvent de haut, à quelques mètres en dessous d'elle, en simple spectateur.
Elle n'en ressent aucune crainte. Elle se sent tranquille, apaisée, alors même qu'elle voit les médecins (ou d'autres personnes) s'affairer en urgence autour de son corps inconscient.
Elle perçoit alors d'autres êtres avancer à sa rencontre. Ils lui apparaissent comme bienveillants, avec le souci de la guider ou de l'aider à comprendre ce qui se passe pour elle.
La personne reconnaît des proches - parents et amis - décédés (certains depuis très longtemps), ainsi que d'autres êtres qu'elle ne connaît pas, mais qui lui manifestent la même attention.
Puis, une entité spirituelle se présente à elle : elle est décrite comme un "être de lumière" [une figure angélique ou divine], irradiant d'un amour incommensurable qui l'enveloppe totalement. Elle communique avec cette entité [lumineuse] par la pensée, sans l'usage de la parole.
Cet être fait alors surgir en elle une interrogation : "Montre-moi ta vie" ou "Qu'as-tu fait de ta vie?". Se déploie alors un "panorama de vie" instantané de tous les événements qui ont marqué son existence. Ils lui apparaissent dans leurs moindres détails : c'est ce qu'on appelle la "revue de vie". La personne comprend très clairement qu'il lui est demandé de faire, par elle-même, sans jugement extérieur, une sorte de "bilan" sur ce qu'elle a vécu jusque-là.
Puis survient un moment où la personne rencontre une sorte de barrière, ou de frontière, symbolisant l'ultime limite entre sa vie terrestre et la vie à venir. Un choix lui est donné (mais pas toujours) : elle comprend qu'au-delà de cette limite, elle ne reviendra pas sur terre. Si elle décide de ne pas aller au-delà de cette ligne de démarcation, elle est très souvent ramenée brusquement dans son corps physique, sans transition. Parfois, aucun choix ne lui est donné et la "réincorporation" est immédiate. Le retour dans le corps est parfois douloureux, physiquement et psychologiquement.
Lorsque cette personne tente, par la suite, de faire part à son entourage ou aux soignants de son expérience, elle se heurte souvent à leur incompréhension ou à leur incrédulité. Il lui est également difficile de partager son expérience tant les mots pour la décrire lui semblent inadéquats ou trop pauvres pour rendre compte de la dimension extraordinaire, supraterrestre de ce qu'elle a vécu. Face à ces obstacles, certaines personnes renoncent à se confier.
Dans les mois ou les années qui suivent l'EMI, quand celle-ci a été harmonieusement "intégrée" par la personne, de nombreux changements tant psychologiques, relationnels que spirituels surviennent de façon durable dans sa vie. Elle s'en trouve transformée à tout jamais. » (cf. R Moody, La Vie après la vie. Ils sont revenus de l’au-delà. J’ai lu, 2017)

Les EMI ne sont pas les seules phénomènes autour de la mort, il existe aussi les VSCD : vécu subjectif de contact avec un défunt… qui témoignent de manifestations de personnes décédées.

Voici la définition qu’en donne la recherche, et notamment Evelyn Elsaesser :

« Un vécu subjectif de contact avec un défunt est une expérience, fortuite et inattendue, de perception d’un défunt par une personne souvent en deuil (mais pas uniquement).
Cette expérience est spontanée (c'est-à-dire ni initiée ni sollicitée par la personne qui en fait l'expérience) et directe (c'est-à-dire sans l'intermédiaire d'un médium ou de tout autre procédé de communication).
Le VSCD est très bref : de quelques secondes à quelques minutes. Il peut prendre différentes formes : la sensation subjective, auprès de soi, de la présence de la personne disparue ; la perception visuelle, auditive, olfactive ou tactile de cette personne ; la perception de "signes" à valeur symbolique forte pour la personne en deuil, etc.
Les VSCD surviennent de manière inespérée et non sollicitée et sont compris par les personnes qui en font l'expérience comme le signe de la survie de la conscience de leur proche disparu. »

Ici encore, il ne s’agit pas de quelques cas isolés. Il faut savoir qu’à l’issue d’enquêtes statistiques, des chercheurs ont découvert que des millions de personnes ont fait l’expérience d’un tel vécu. Les scientifiques considèrent qu’il s’agit là d’une des expériences spirituelles les plus fréquentes au monde.

Les témoignages des personnes qui ont vécu ces expériences pointent des caractéristiques communes : le proche disparu semble vouloir transmettre un message d’amour, de paix, de quiétude, de réassurance sur le fait qu’il va bien… puisqu’il se manifeste paisiblement depuis une autre dimension.

Le plus troublant, c’est qu’il existe aussi des témoignage de VSCD partagés… même s’ils sont beaucoup plus rares.
Il arrive, en effet, que des membres d’une même famille voient, en même temps, un proche qui vient juste de mourir, ou que plusieurs personnes assistent en même temps à un phénomène inexplicable.

Voici un exemple - très bref - cité par le Docteur Christophe Fauré :
« Deux adultes, cinq enfants et un chien se trouvent dans une pièce. Soudain, le chien se met à aboyer en direction d'un coin de la pièce. Les sept personnes le suivent des yeux et perçoivent un jeune garçon qui ressemble au fils d'un ami de la famille qui vient souvent jouer dans cette maison.
Cette apparition semble flotter au-dessus du sol, puis elle disparaît progressivement, alors que le chien continue à aboyer. L'épisode a duré environ quinze secondes. Plus tard dans la soirée, ces gens apprennent que le garçon en question est décédé approximativement au moment même où ils ont vu cette « apparition ». »


Nous n’avons pas le temps ce matin - dans le cadre de cette méditation - de discuter des arguments scientifiques, qui prouvent la réalité et le sérieux de ces expériences… je vous invite à lire l’ouvrage que j’ai pu parcourir cette semaine, si le sujet vous intrigue… mais ce qui nous intéresse, c’est de voir quels enseignements les personnes qui vivent ces expériences en tirent…

D’abord, ces expériences - qu’ils s’agissent d’EMI, au moment de la mort, ou de contacts avec des personnes décédées (VSCD) - montrent une continuité de la conscience après la mort.

Les EMI révèlent sans doute les premières étapes du chemin de la conscience dans l’après-vie… au moment de la mort.
Le cœur biologique cesse de fonctionner, mais l’esprit de la personne - sa conscience - reste éveillée et découvre un nouveau plan de la réalité, en se désolidarisant du corps physique.

De leur côté, les VSCD décrivent ce qui se passent après la mort. Ils montrent que la conscience des personnes décédées continue d’exister ailleurs et autrement, dans d’autres dimensions, en dehors du corps physique et après la mort de celui-ci.
Ces personnes ont parfois la capacité de communiquer brièvement avec des vivants.
Ces manifestations attestent qu’il sera possible de retrouver plus tard celles et ceux avec qui nous avons partagé un lien particulier.

Bien sûr… ces expériences sont perturbantes pour notre rationalité, car elles invalident les affirmations strictement matérialistes de la science… selon lesquelles la conscience serait produite par le cerveau et qu’elle serait le résultat d’une activité neuronale.  

En effet, si la conscience peut exister indépendamment du cerveau - quand une personne est cliniquement morte - alors, le postulat selon lequel la conscience est uniquement le produit de l’activité cérébrale doit être totalement remis en cause. Rappelons d’ailleurs que ce postulat n’a jamais été démontré. Puisque personne ne sait comment se crée la conscience.

Bien entendu, les IRM - des instruments médicaux sophistiqués - montrent clairement que des zones du cerveau s’activent dans tel ou tel contexte, en réponse à un geste, une pensée ou une émotion, mais cela ne démontrent pas que les neurones eux-mêmes produisent la conscience, ni la pensée.

On pourrait penser que, dans certaines conditions, la conscience soit reliée au cerveau, à l’activité neuronale, qui capte la conscience comme un récepteur, de la même manière qu’un poste de radio peut capter une fréquence hertzienne - ou qu’un smartphone peut capter un signal wifi - mais aussi, que, dans d’autres conditions, la conscience puisse être détachée du fonctionnement cérébral et s’exprimer autrement.
Les EMI comme les VSCD montrent, en effet, que la conscience peut être séparée du corps physique et délocalisée. Qu’elle peut fonctionner de façon autonome et indépendante. Et qu’elle peut même avoir accès à des dimensions transcendantales, par-delà notre dimension humaine.

Il y a là une convergence remarquable avec les récits bibliques… qu’il s’agisse des lettres de Paul ou des récits d’apparitions… qui attestent d’une suite - pour l’être spirituel - après la mort physique… puisque ces expériences contemporaines montrent que la conscience (qui représente l’essence même de tout être vivant) perdure au-delà de la mort physique… que l’esprit n’est pas contingent au corps.  

La prise au séreux de ces expériences nous invite désormais à rechercher de nouvelles façons de penser « la conscience »… dans la mesure où le cerveau semble capable de la manifester… sans devoir la créer.

    3.    Quels liens et quelles conséquences peut-on établir entre ces récits bibliques et ces expériences (EMI, VSCD) ? 

Les conséquences ouvertes par ces expériences nombreuses sont vertigineuses… dans la mesure où elles valident le bien fondé des récits bibliques sur la résurrection… comme passage d’une vie biologique à une vie spirituelle… et l’existence d’autres dimensions, au-delà de la dimension physique terrestre.

Reste à savoir si la conscience… qui survit au corps biologique, dans un autre plan de la réalité… et qui va poursuivre sa route, en lien avec d’autres consciences individualisées….  commence à exister avec la naissance du corps biologique, ou si elle existait déjà avant la naissance.
Ce qui nous conduirait à repenser la notion « d’incarnation » - l’entrée de l’esprit dans la chair - non comme un mystère réservé au Christ, mais comme une réalité touchant chaque être humain, dès l’entrée dans la vie biologique. 

Une autre conséquence de ces expériences nous amène également à repenser l’interconnexion existante entre tous les êtres vivants :
En tant que « conscience individualisée » (promise à une vie éternelle), il est possible que nous soyons tous intégrés à un champ de conscience plus vaste que notre seule conscience individuelle. Et que ce que nous appelons « Dieu » soit, en réalité, « la Conscience universelle » à laquelle chaque conscience est rattachée.

Vous l’avez compris… les expériences spirituelles… qu’il s’agissent de celles relatées dans la Bible… ou celles vécues récemment… ouvrent de nombreuses questions.

L’intérêt de mettre en perspective les expériences d’EMI et de VSCD… avec certains textes bibliques du Nouveau Testament… c’est de voir qu’ils se rejoignent sur bien des aspects… 

Ensemble, ils donnent à la mort un caractère beaucoup moins tragique et définitif que nous l’imaginons parfois.
Certes, la mort est une épreuve : elle nous coupe des relations physiques, émotionnelles et quotidiennes que nous entretenons avec nos proches…  cette séparation physique de la personne aimée, nous affecte, nous bouleverse et nous fait souffrir… car nous vivons avant tout avec l’aide de nos sens… et nous ne pouvons plus voir, entendre, toucher ni embrasser ceux qui ont perdu leur corps biologique… En même temps, ces expériences spirituelles (que leurs récits soient bibliques ou contemporains) nous permettent de voir les choses autrement…

La mort semble n’être plus qu’un passage… une « pâque »… le passage d’un état de conscience à un autre… d’un plan physique terrestre à une réalité spirituelle lumineuse… 

Tous ces témoignages nous donnent donc une formidable espérance : nos proches disparus ne sont pas mort à tout jamais ! (Cf. Jn 11, 25-26)
Ils continuent à exister autrement « quelque part ».
Nous pourrons sans doute les retrouver un jour dans cet au-delà… où tout sera plus lumineux et plus paisible.

Ecoutons encore ce bref témoignage d’une personne qui a perdu son fils… qui a vécu un contact inattendu avec son enfant décédé… et qui y voit la promesse d’un lien préservé :
« Après mon VSCD, j’ai acquis la certitude absolue que je retrouverai mon fils quand je mourrai à mon tour. Même si c’est épouvantable de vivre sans lui, cette idée me fait du bien et m’aide à avancer. Notre lien n’a pas disparu avec sa mort. »

    4.    Conclusion 

Pour conclure… il faut faire le constat positif que les personnes qui ont vécu une EMI (une expérience de mort éminente) changent souvent bien des choses dans leur vie, après cette expérience… comme les disciples ont dû également revoir leurs priorités et leurs missions de vie, après leur rencontre bouleversante avec le Christ ressuscité :

    ⁃    D’abord, la peur de la mort s’estompe complètement ou disparait… ainsi que l’identification du « soi » au corps (Nous avons un corps / nous ne sommes pas un corps).
    ⁃    Ces personnes recherchent désormais un éveil spirituel, et relativisent tous les soucis matériels et les tracas du quotidien
    ⁃    Il en résulte aussi une plus grande sérénité, une plus grande joie de vivre, une capacité à vivre plus intensément dans le présent… en étant dans la gratitude et la reconnaissance
    ⁃    La notion de « mission de vie » apparait primordiale… car il est important de réfléchir à notre direction et nos buts dans cette vie terrestre… et de mettre à profit le temps qui nous est donné de vivre…
    ⁃    La qualité des relations humaines et l’amour deviennent des priorités absolues. Car si les personnes affirment s’être senties aimées de façon inconditionnelle au cours de leur expérience spirituelle et leur rencontre avec un « être de lumière », elles vont désormais chercher à développer leur capacité d’amour, d’empathie et de compassion.
    ⁃    Certaines personnes, enfin, reviennent d’une expérience spirituelle ou d’une EMI avec des perceptions extrasensorielles renforcées (davantage de ressentis, de compassion ou de discernement, des dons de télépathie, des capacités de guérison, etc.)

Bien sûr, ces expériences ne remplacent pas la foi. Mais, elles enrichissent et renforcent notre espérance chrétienne.

Quelle que soit notre situation… que nous ayons vécue une expérience spirituelle… que nous ayons entendu des récits d’EMI… que nous ayons médité des témoignages bibliques… nous recevons un nouvel élan, grâce à l’espérance de la résurrection…  nous pouvons être animés par une confiance nouvelle… pour avancer dans la vie…

C’est le message de Pâques qui résonne en nous :
L’amour est plus fort que la mort !
Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu !


Gardons en mémoire ces paroles puissantes du Christ :
« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui met sa foi en moi, même s'il meurt, vivra ; et quiconque vit et met sa foi en moi ne mourra jamais. »  … et toi « Crois-tu cela ? » (cf. Jn 11, 25-26).

Amen !

Lectures bibliques


1 Co 15, 1-8. 35-50


1 Je vous rappelle, frères, l'Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés, 2 et par lequel vous serez sauvés si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. 3 Je vous ai transmis en premier lieu ce que j'avais reçu moi-même : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. 4 Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. 5 Il est apparu à Céphas, puis aux Douze.
6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois ; la plupart sont encore vivants et quelques-uns sont morts. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8 En tout dernier lieu, il m'est aussi apparu, à moi l'avorton. […]

35 Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? 36 Insensé ! Toi, ce que tu sèmes ne prend vie qu'à condition de mourir.
37 Et ce que tu sèmes n'est pas la plante qui doit naître, mais un grain nu, de blé ou d'autre chose. 38 Puis Dieu lui donne corps, comme il le veut et à chaque semence de façon particulière. 39 Aucune chair n'est identique à une autre : il y a une différence entre celle des hommes, des bêtes, des oiseaux, des poissons. 40 Il y a des corps célestes et des corps terrestres, et ils n'ont pas le même éclat ; 41 autre est l'éclat du soleil, autre celui de la lune, autre celui des étoiles ; une étoile même diffère en éclat d'une autre étoile.

42 Il en est ainsi pour la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite incorruptible ; 43 semé méprisable, on ressuscite dans la gloire ; semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force ; 44 semé corps animal (corps psychique), on ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal (psychique), il y a aussi un corps spirituel. 45 C'est ainsi qu'il est écrit : le premier homme Adam fut un être animal doué de vie, le dernier Adam est un être spirituel donnant la vie. 46 Mais ce qui est premier, c'est l'être animal, ce n'est pas l'être spirituel ; il vient ensuite. 47 Le premier homme tiré de la terre est terrestre. Le second homme, lui, vient du ciel. 48 Tel a été l'homme terrestre, tels sont aussi les terrestres, et tel est l'homme céleste, tels seront les célestes.
49 Et de même que nous avons été à l'image de l'homme terrestre, nous serons aussi à l'image de l'homme céleste. 50 Voici ce que j'affirme, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l’incorruptibilité.


2 Co 4,16 - 5,4

16 C'est pourquoi nous ne perdons pas courage et même si, en nous, l'homme extérieur va vers sa ruine, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour. 17 Car nos détresses d'un moment sont légères par rapport au poids extraordinaire de gloire éternelle qu'elles nous préparent. 18 Notre objectif n'est pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel.
1 Car nous le savons, si notre demeure terrestre, qui n'est qu'une tente, se détruit, nous avons un édifice, œuvre de Dieu, une demeure éternelle dans les cieux, qui n'est pas faite de main d'homme. 2 Et nous gémissons, dans le désir ardent de revêtir, par-dessus l'autre, notre habitation céleste, 3 pourvu que nous soyons trouvés vêtus et non pas nus. 4 Car nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés ; c'est un fait : nous ne voulons pas nous dévêtir, mais revêtir un vêtement sur l'autre afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.

Lc 24, 13-16. 25-35

13 Et voici que, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un village du nom d'Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem. 14 Ils parlaient entre eux de tous ces événements. 15 Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux ; 16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. […]

25 Et lui leur dit : « Esprits sans intelligence, cœurs lents à croire tout ce qu'ont déclaré les prophètes ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu'il entrât dans sa gloire ? » 27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.
28 Ils approchèrent du village où ils se rendaient, et lui fit mine d'aller plus loin. 29 Ils le pressèrent en disant : « Reste avec nous car le soir vient et la journée déjà est avancée. » Et il entra pour rester avec eux. 30 Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. 31 Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible. 32 Et ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu'il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Ecritures ? »
33 A l'instant même, ils partirent et retournèrent à Jérusalem ; ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, 34 qui leur dirent : « C'est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon. »
35 Et eux racontèrent ce qui s'était passé sur la route et comment ils l'avaient reconnu à la fraction du pain.

 

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