dimanche 10 décembre 2023

Le jugement dernier expliqué aux enfants

 Méditation du pasteur Pascal Lefebvre – sur Mt 25, 34-40 – pour les enfants et les jeunes 

à l’occasion du partage de la lumière de Bethléem 

le 10/12/23 à l’Église Saint Amand de Caudéran (Bordeaux)

Célébration pour les scouts : EEUdF & Scouts et guides de France. 


Texte biblique – extrait de Mt 25 (34-40)

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”  Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” 


Prédication


Quels sont les enseignements de ce passage biblique ?


D’abord, ce texte fait partie d’un chapitre de la Bible qui contient trois paraboles qui parlent de la foi, de l’espérance et de l’amour… 

Il est extrait d’un texte qui appartient au genre de la parabole, de la comparaison : la parabole du jugement dernier. 


Ce texte affirme qu’un jour… à la fin… à la fin de notre vie… ou à la fin des temps… une lumière sera faite sur notre vie, pour voir ce que nous en avons fait…

Et nous prendrons alors conscience de ce que nous avons fait durant notre existence… 


Dans la parabole, celles et ceux que le roi appelle « les bénis de mon père » sont ceux qui ont écouté la voix de Dieu ou de l’Evangile… un peu comme les brebis ou les moutons qui écoutent la voix du bon berger…  Il leur est dit « venez », c’est-à-dire qu’ils sont appelés à s’approcher… à se rapprocher de Dieu… 


Pourquoi ? Parce Dieu est amour… 

Ils ont réalisé durant leur vie des actes d’amour… en conséquence, ils s’approchent de Dieu, de celui qui est la Source de l’amour. 


En effet, dans cette parabole, le critère du jugement… la lumière qui est faite sur la vie de chacun… permet de discerner ce que chacun a fait de sa vie… était-ce bon ou pas ? 

était-ce profitable uniquement pour soi ou aussi pour les autres ?


Cette petite histoire vise à nous montrer que le critère du jugement, c’est l’amour !

Ceux qui ont bien agi (c’est-à-dire, en aimant et en aidant les autres) se rapprochent de Dieu, car ils ont vécu et incarné son amour au quotidien.


Mais, il y a un effet de surprise dans la parabole, car le Roi qui représente le Fils de l’homme, ou le Christ, c’est-à-dire la figure de celui qui est envoyé par Dieu, pour opérer ce jugement final… ce roi dit : « j’avais faim et soif, et vous m’avez donné à manger et à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité, etc… »  

Mais ceux qui reçoivent cette parole s’interrogent : « Mais… Quand ? quand t’avons-nous vu affamé ou assoiffé… quand t’avons-nous vu nu, étranger, malade ou en prison ? »


En fait, toutes ces actions… ils ne les ont jamais faites au roi directement… 

ils ont bien agi avec leurs semblables, auprès des hommes et des femmes qui avaient besoin d’aide, de secours ou d’apaisement.


L’interrogation se résout lorsque le roi leur dit : 

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».


Qu’est-ce que ça signifie ?


Cela signifie que le Roi ou le Christ, qui représente ici la volonté de Dieu… nous révèle un secret : il existe, en réalité, un lien inséparable entre lui et chaque être humain… entre lui et chaque personne, même la plus faible, la plus éprouvée, la plus petite, la plus vulnérable… 


Donc, à chaque fois que nous faisons quelque chose pour le plus petit parmi nos frères, c’est-à-dire pour celui qui est le plus faible, le plus démuni, le plus pauvre, le plus en difficulté… en réalité, c’est comme si nous le faisions au Christ lui-même… et donc comme si nous le faisons à Dieu lui-même. 


L’enseignement de cette parabole est stupéfiant : elle nous apprend qu’il y a un lien invisible, un lien de communion (« caché » mais maintenant « dévoilé ») entre chaque être humain et Dieu. 

Faire du bien aux autres, c’est la même chose que faire du bien à Dieu !


Quelle est la conséquence de tout cela ?


Celui qui a agi avec son cœur, avec tout son amour … et qui éprouve de la compassion et qui s’est mis à aider autrui… le plus petit… le plus en difficulté… celui-là est félicité par Dieu.

A la fin, il est appelé à s’approcher de Dieu… il entre dans la lumière divine. 


Cela signifie que celui qui a donné de l’amour va, à son tour, récolter de l’amour… il va s’approcher de l’amour divin… entrer dans l’amour de Dieu…


Cela veut dire, en réalité, qu’à chaque fois que je fais du bien à autrui… c’est comme si je faisais du bien à Dieu lui-même… et, en retour, c’est comme si je me faisais du bien à moi-même. L’amour donné me revient… comme un boomerang !


L’enseignement de la parabole, c’est que nous sommes tous « Un »… nous sommes tous liés… tous unis…. Nous partageons un destin commun.


Nous apprenons que l’amour du prochain et l’amour de Dieu, sont – en fait – la même chose… et tout ce que nous semons et donnons de bon… un jour nous le récolterons… 

Alors, bien sûr, cela ne peut que nous inciter à ouvrir notre cœur… et à offrir toute notre compassion et notre amour aux autres. 


Regardons maintenant quels sont les actes d’amour que cette parabole met en avant ?

 

Ce sont des actes d’entraide et de solidarité : il s’agit de donner à boire ou à manger à celui qui manque de tout, d’accueillir l’étranger, de vêtir le plus pauvre, de visiter celui qui est isolé par sa maladie ou parce qu’il est prisonnier. 


Tout cela, chacun peut le faire dans sa vie… et même dans son quotidien : chacun peut aimer et aider les autres… les réconforter ou les apaiser. 


La parabole se concentrent sur les actes d’entraide et de solidarité… parce que c’est une manière de faire quelque chose de bon et de concret pour les autres…


On peut donner de l’argent, mais aussi donner du temps… de l’énergie… on peut prendre soin… être attentif et bienveillant… faire plaisir… rendre service… il y a plein de choses utiles à faire pour aider celles et ceux qui sont dans le besoin… 


On peut aussi contribuer à la compréhension mutuelle, au dialogue et à la paix… et donc dissiper des sentiments d’incompréhension, les préjugés, les peurs, les rejets, les exclusions, les haines…


Il y a plein de manière de participer au bien et d’agir pour rendre le monde meilleur… à commencer par accueillir les autres (dans leur singularité) et d’accepter les différences de chacun.  


Si l’amour, la compassion et la paix appartiennent à Dieu… chacun peut ouvrir son cœur pour les recevoir… et chacun peut les faire rayonner et les transmettre aux autres… 


Nous ne sommes pas seulement les « spectateurs » du monde… destinés à voir tout ce qui ne va pas sur notre terre… tout ce qui est négatif : les horreurs, les tensions, les rivalités, les conflits ou les guerres… 

Nous sommes aussi appelés à être des « acteurs », à agir pour changer les choses dans un sens plus positif… pour rendre le monde meilleur. 


A travers nos gestes quotidiens, nous pouvons prendre l’initiative du bien… et contribuer à apporter du bien-être, du réconfort, de l’amour ou de la joie… 


Comment faire cela ? Il suffit d’en avoir la volonté… d’y penser… d’avoir un peu de courage… et de faire les choses consciemment… 


Promouvoir la paix au quotidien… ça peut se faire par des petits gestes concrets : accepter les autres comme ils sont, les respecter… parler avec gentillesse, apporter de la douceur… s’opposer à l’exclusion ou la discrimination, essayer d’être juste, partager des signes d’amitié et de réconfort, savoir sourire et communiquer de la joie, faire preuve de générosité, savoir encourager, etc.


Il suffit d’abord de ressentir la paix de Dieu dans son cœur et ensuite de la communiquer… et cela peut se faire avec les gens autour de soi :… sa famille, ses amis, ses copains et copines… mais aussi auprès des personnes seules ou âgées… des plus pauvres, des malades, de ceux qui sont démunis, tristes ou déprimés… ou de ceux qui vivent une situation d’injustice… ou de malheur. 


Nous vivons dans un monde où il y a souvent beaucoup d’indifférence… c’est le « chacun pour soi » !

Or, Jésus, à travers cette parabole, nous appelle à être des personnes sensibles et à l’écoute des détresses des autres… à leur ouvrir notre cœur… et à oser aller vers les autres… 


Il nous donne de la confiance, du courage et de l’audace.. et il nous révèle que tout ce qu’on fera de bon, ça va aussi nous rendre heureux… 


Car c’est une joie d’aimer et d’aider les autres… d’agir de façon fraternelle et généreuse… 

ça nous rend heureux de faire quelque chose de bon… d’être des artisans de paix, d’amour et de douceur… tout cela notre monde en a cruellement besoin… 

Alors soyons ces personnes pleines de lumière !


Car la lumière de Bethléem, ce n’est pas seulement une lumière que l’on porte d’un bout à l’autre du monde, comme un signe de paix… c’est aussi un symbole… en réalité, c’est en nous, dans notre cœur, que Dieu a déjà placé une petite lumière – une flamme vive – elle y est ! – c’est son Esprit saint !…. et c’est à chacun de nous qu’il appartient de la faire briller… elle brille à chaque fois que nous vivons dans le don de soi… dans la générosité… à chaque fois que notre cœur est ouvert… et que nous sommes des artisans de paix, de justice ou de douceur… 


Qu’il en soit ainsi !  


Amen. 

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