dimanche 3 août 2025

De quoi notre âme a-t-elle soif ?

Lectures bibliques : Ec 1,1-4.9.14 ; 2,21-25 ; Lc 12, 13-21 ; Mt 7, 24-27 (Louange Ps 63) = voir textes en bas de cette page
Thématique : De quoi notre âme a-t-elle soif ?
Prédication de Pascal LEFEBVRE - temple du Hâ (Bordeaux) - le 03/08/2025


* Les textes de ce dimanche renvoient à notre condition humaine… et ouvrent à nouveau des questions existentielles : 
- Après quoi courrons-nous vraiment ?
- Sur quoi fonder sa vie ? 


C’est vrai que dans notre quotidien (que ce soit pendant l’année ou les vacances), nous ne nous posons pas forcement ces questions… 
Nous sommes pris dans l’élan de l’existence… et nous sommes soumis aux réalités matérielles … et aux aléas de la vie : 
Il faut subvenir à nos besoins fondamentaux… la maison, les courses, les factures à payer… il faut bien travailler… pour vivre ou survivre…

En cette période estivale, il y a peut-être aussi des vacances à organiser, des voyages en perspective, des loisirs programmés, ou la famille à recevoir : les parents, les enfants, les petits enfants… ou d’autres préoccupations qui apparaissent… 

* Face au tourbillon de la vie… avec toutes les réalités matérielles à prendre en compte… nous sommes souvent happés par le quotidien… Pourtant - en ce dimanche - le livre de l’Ecclésiaste nous invite à prendre un peu de hauteur ou de recul… et à replacer notre existence dans une perspective plus large… pour nous rappeler que notre vie a un caractère éphémère et transitoire… Elle est comme une « fumée », une buée…  une vapeur… qui passe et ne dure pas… 

Dans ces conditions… puisque rien n’est stable, ni durable… puisque tout est amené à se développer, à croitre, puis à disparaitre, dans un éternel recommencement… il vaut la peine de se questionner : qu’est-ce qui a du poids, malgré tout ? Qu’est-ce qui vaut, quand même, le coup ? 

Le sage Qohèleth nous donne une réponse : Pour lui… il y a un bonheur pour nous - êtres humains - c’est de profiter des joies simples de la vie avec ceux qu’on aime : manger, boire, jouir des fruits de son travail… Car tout cela est un don de Dieu… un bonheur accessible et offert… 

Toutefois, il nous faut garder une conscience éveillée… garder à l’esprit que ce bonheur à saisir… est transitoire… comme l’est la vie ! 
Nous ne pouvons échapper à notre condition humaine, inscrite dans la finitude. 

Certes, il y a des bonnes choses à cueillir et à accueillir dans cette existence… puisque la vie est un don de Dieu… mais nous sommes appelés à ne pas nous attacher aux joies matérielles… car elles ne sont que passagères… Seul le Divin - le Spirituel - est éternel… 

Ce constat nous appelle donc à relativiser l’importance de nos préoccupations… 
Le travail, l’argent, la réussite, la gloire, le désir, le rire… tout comme les épreuves ou les souffrances, d’ailleurs… tout cela est passager… Tout est « fumée »… 

Ce qui implique que nos soucis et nos préoccupations sont appelés à s’orienter autrement… ailleurs… en direction d’une réalité plus durable… à savoir…Dieu… notre relation au Divin. 

Le constat réaliste de Qohèleth sur l’existence humaine… nous invite à réfléchir fondamentalement à ce qui oriente nos choix de vie… à ne pas nous laisser enfermer par nos occupations ou nos soucis quotidiens… sans avoir conscience du caractère limité de notre vie… et donc… à oser prendre un certain recul… peut-être à accéder à une forme de détachement… et de recentrage de nos priorités… 

* Pour le dire autrement… puisque l’existence est relativement courte (85 ans d’espérance de vie représentent 4432 semaines… )… que choisissons-nous d’en faire ? Qu’est-ce qui oriente nos décisions ? Après quoi courrons-nous dans cette vie ? 

Savons-nous vraiment ce que nous cherchons ? 
Ce qui nous motive et oriente notre destinée ? 
Quelles sont nos quêtes, nos aspirations profondes ? 


Certains courent après une forme de reconnaissance, une certaine réussite ou une forme d’accomplissement physique, matérielle ou sociale…D’autres cherchent plus de sécurité pour le présent et l’avenir, ou plus de confort… D’autres, cherchent surtout une guérison, du bien-être ou du mieux-être… peut-être parce qu’ils ont connu des épreuves physiques, psychologiques ou émotionnelles… D’autres, cherchent la justice ou une forme de libération ou de pardon, parce qu’ils ont vécu des évènements marquants ou traumatisants … D’autres, enfin, cherchent « l’amour »…il s’agit sans doute là d’une quête universelle…  tout comme la quête du « bonheur »… Tout le monde cherche à être heureux, comme le chante Christophe Mahé dans sa chanson : « il est où le bonheur ? » (2016). 

Cela dit… est-ce que nous savons toujours - consciemment - ce que nous voulons et désirons ? Ce n’est pas certain ! 
Et les choses évoluent tout au long de notre vie… 

* L’évangile nous aide à nous interroger sur notre quête intérieure… avec la parabole du riche insensé reprise par Luc (cf. Lc 12, 13-21)… une petite histoire bien connue ! 

Ce qui est frappant dans cette parabole, c’est qu’elle brosse le dialogue intérieur d’un homme avec lui-même… puisqu’il parle à son âme (v.19). 

Bien sûr… l’histoire résonne jusqu’à l’auditeur… pour le questionner :
Qu’est-ce qui vraiment peut remplir une vie et combler notre âme ?
Qu’est-ce qui nous permet de trouver véritablement une voie d’accomplissement ? 


Dans notre société individualiste et matérialiste… nous sommes souvent poussés à raisonner comme l’homme riche de la parabole… 

Nous pensons que la richesse matérielle va nous mettre en sécurité, face aux aléas de la vie… que le confort ou des capacités financières suffisantes peuvent nous mettre à l’abri des incertitudes… et même que l’accumulation de richesses et de biens, va nous permettre de goûter à une certaine forme de bonheur et de jouissance… 

Mais est-ce si évident ? La parabole montre qu’il n’en est rien ! 

Cette fausse croyance ne révèle-t-elle plutôt une forme d’angoisse existentielle ? 
C’est peut-être parce que nous sommes fondamentalement « inquiets » que le niveau d’épargne est très important en France… Il est inversement proportionnel au niveau de confiance des ménages ! 
Face à la crainte de l’avenir… c’est l’attentisme qui règne… 
Les entreprises embauchent peu et n’investissent plus… Chacun espère se sécuriser en épargnant… en attendant que l’horizon s’éclaircisse… 

Mais la petite histoire vient nous rappeler qu’il s’agit là d’une forme d’illusion… car l’argent, les richesses… le fait d’accumuler ou de thésauriser des biens… ne peut nous prémunir de notre condition humaine, marquée par la fragilité et la finitude… 
Rien - sur le plan physique ou matériel - ne peut réellement nous extraire de l’incertitude… car notre condition charnelle est inscrite dans la vulnérabilité… 

La vie n’est pas donc assurée par l’abondance !

Mais… au-delà de la peur… et du désir de sécurité… il y a aussi la question du sens : 

La petite histoire nous rappelle qu’une vie fondée sur un objectif de capitalisation n’a pas vraiment de sens… dans la mesure où l’accumulation bloque les échanges… étouffe la communication et la vie…  et ne permet pas de tisser de liens avec les autres. 

Et c’est bien le problème du riche de la parabole : il ne se parle qu’à lui-même… son projet de vie est centré uniquement sur lui, sur sa personne… 

Son drame : c’est de s’être laissé prendre au filet de l’avidité… 
Plus on en a, plus on en veut ! 

Or, l’accaparement et la convoitise correspondent à une soif de l’égo… mais pas à la soif de l’âme…

Croyant parler à son âme, l’homme riche de la parabole tente de la persuader qu’elle sera désormais en sécurité et comblée de biens… mais - en réalité - il ne parle qu’à son égo (ou son égoïsme)… et il oublie la finitude… et le but de notre vie sur cette terre…

Aucun objet matériel ne peut réellement répondre à la soif de l’âme… 

En définitive, l’homme riche s’est trompé de quête… il a confondu la fin et les moyens… 

Il croit se rassurer en parlant à son âme (v.19)… mais, la réalité, c’est qu’il n’a jamais pris le temps d’écouter les vrais désirs de cette âme… 
Il n’a fait que se conformer au discours matérialiste d’une société qui élève et « vénère » la jouissance matérielle, le confort et la richesse… comme des objectifs de vie… susceptibles de nous apporter le « bonheur »… une société qui croit, de façon illusoire, que l’homme ne peut s’accomplir que dans l’unique quête de la matérialité… 

La parole que la voix divine lui adresse finalement, le traitant d’« insensé » (lit. sans cœur, sans esprit, sans âme - v.20)… met en avant son erreur : 
Il a simplement oublié l’essentiel… le caractère multidimensionnel et relationnel de la vie humaine. 

Pour les pères de l’église, l’être humain est à la fois « corps, âme et esprit ». Il est donc illusoire de croire que seul le corps ou les biens matériels peuvent combler - à eux seuls - les désirs de notre âme… 

Nos vrais désirs sont bien plus grands : nous avons soif d’infini… nous avons soif d’amour… de relations… d’altérité… d’éternité… 

Aussi, à travers cette parabole, Jésus invite ses auditeurs à un « décentrement »… un décentrement du soi… de l’égo… en vue d’un « recentrage » vers le vrai Soi… vers les désirs profonds de notre âme… qui sont liés au Divin. 

Élever son niveau de conscience, c’est déjà réaliser clairement que nous ne pouvons pas seulement orienter notre existence, en la fondant sur la possession, l’avidité ou la cupidité… ça ne suffira jamais à combler les désirs de notre âme !

Nos aspirations profondes sont relationnelles et spirituelles…

« Se convertir », c’est changer de mentalité… changer de manière de voir… 

Comme la parabole du bon samaritain (cf. Lc 10, 25-37), cette petite parabole du riche insensé, nous rappelle que la vie authentique ne peut pas être seulement tournée sur soi… dans le désir insatiable d’en avoir « toujours plus »… mais qu’elle est forcément liée à autrui, au partage, à la compassion, à la générosité, au don de soi… 

Jésus nous redit ainsi qu’il y a des choses plus importantes et infiniment plus précieuses que les richesses matérielles… des choses qui ne s’achètent pas… comme l’amour d’un être proche, le regard d’un enfant, la guérison d’un ami, la main qui aide, la paix qu’on peut cultiver… tout cela ce sont des richesses qui font vivre et qui donne la vie… 

Bien évidemment… cette réflexion nous concerne tous… car la tentation du repli sur soi - et de l’avidité - est grande... dans un monde en crise ! L’individualisme nous guette tous…

NOTE 1 (voir exemples dans le contexte international)

* Pour conclure… chers amis… J’en viens brièvement au troisième texte que nous avons entendu… 

Ce dernier passage évangélique (cf. Mt 7, 24-27) nous pose une autre question centrale : 
Sur quoi fonder sa vie ? Quel est « le roc » de notre existence ? 
Le « roc » de notre âme ? 


En faisant un lien avec la parabole de Luc… on pourrait dire que « le sable » correspond au fait de se laisser dominer par la peur, l’instinct de survie ou l’avidité… de ne croire qu’en soi-même… en ses seules forces… ou en ses possessions… et fonder sa vie sur ses seules mérites ou ses seuls biens… un peu comme le riche de la parabole qui finit par s’enfermer sur lui-même… en s’éloignant des vrais désirs de son âme… sans place, ni pour Dieu, ni pour les autres…

Fonder sa vie sur « le roc », c’est - au contraire - poser son existence sur Dieu… sur la confiance et l’amour qu’il nous donne !… 
Nous sommes interdépendants : nous sommes liés au divin et aux autres… et c’est une Bonne Nouvelle ! 

Car la vraie richesse de l’être humain, c’est d’être « enfant de Dieu » : c’est de savoir que Dieu nous aime, quoi qu’il arrive… qu’il nous invite à vivre dans sa présence, à goûter son Règne, sa paix et sa justice.

Bien sûr… nous ne sommes pas que des être spirituels… Nous sommes des êtres incarnés… dans la chair… nous sommes corps, âme et esprit… 

Et nous avons tous des soucis légitimes et immédiats pour survivre… face aux difficultés, au chômage, à la précarité, à des petites retraites ou à l’exclusion aux formes multiples… 
Nous rencontrons peut-être aussi des fragilités… des soucis de santé… ou des craintes, pour l’avenir de nos jeunes… 

Malgré tout cela… Jésus nous appelle à un décentrement… à entrer dans la confiance… 

La foi consiste à accepter notre condition humaine : nous ne pouvons pas nous suffire à nous-mêmes… 
Nous pouvons donc oser nous en remettre à Dieu… croire en sa bonté et sa Providence… et vivre dans l’échange et le partage… 

C’est parce qu’on croit en Dieu bon, généreux, donateur et bienveillant… que nous pouvons vivre dans le même élan… en ouvrant nos coeurs et nos mains… en cherchant le Règne de Dieu et sa justice (cf. Mt 6,33)… donc « en s’enrichissant auprès de Dieu » et des autres (cf. Lc 12,21)… par le don, le don de soi et de ses biens…

C’est vrai que quand on a des soucis personnels importants, on a peut-être tendance… à se recroqueviller sur soi… à voir toujours « le verre à moitié vide »… à se concentrer sur le manque…

Mais c’est au geste contraire… à une dynamique inverse que nous appelle l’Evangile : à un décentrement… une conversion, un changement de regard… en nous rappelant que nous ne sommes pas seuls… 

Le Christ nous appelle donc à un choix : la peur, le chacun pour soi… ou la confiance, le partage et l’espérance… malgré tout… malgré les incertitudes… ? 

La véritable richesse, c’est l’amour de Dieu… et ce sont les relations humaines… 

L’avenir de l’humanité est là ! Car « l’amour » est la banque du Royaume, où chacun peut puiser gratuitement, sans intérêt, sans s’endetter, sans fin !

Cette quête spirituelle… de la présence de Dieu, de son Règne, de sa justice… c’est précisément ce qui correspond au désir profond de notre âme… 
C’est ce qu’exprime parfaitement les paroles du psaume 63 (auxquelles nous nous sommes associés lors de la Louange) :


« O Dieu, tu es mon Dieu ; je te cherche, j'ai soif de toi » (Ps 63)

Notre âme a soif du Dieu vivant ! Elle a soif d’éternité… d’infini !
 

Merci, Seigneur, de nous faire entendre à nouveau - en ce jour - la véritable soif de notre âme !  
Aide-nous à nous tourner vers Toi… 
à renouer avec la dimension éternelle…  de notre désir… 
que tu nous invites à découvrir et à vivre !  

 Amen. 

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NOTE 1 - Exemples dans le contexte international :


* Malheureusement… cette réflexion trouve aussi une certaine résonance dans notre contexte international… car la course vers le « toujours plus »… de biens, de pouvoir, d’influence… est « une soif » qui concerne aussi certains gouvernements…. certains états… 
et c’est cela qui créé les tensions, les rivalités… la violence et la guerre. 

Parfois l’orgueil et l’avidité sont joints à une pensée ou un discours idéologique… qui s’exprime dans des convictions politiques… qui prétendent renouer avec la notion de "grandeur" (qu'il s'agisse de la grande Amérique, de la grande Russie, ou grand Israël...)

- On peut penser, bien sûr, aux États Unis ou à la Chine, sur le plan économique…

- On peut penser à la Russie avec son désir d’extension territoriale vers l’Ukraine et toutes les souffrances que cela génère pour les populations civiles. 

Qu’est-ce qui motive cette guerre… si ce n’est un désir de domination… la volonté d’avoir davantage de terres… pour créer une zone tampon, se sécuriser et se protéger face à l’expansion de l’OTAN… pour réaffirmer son influence… et assurer son contrôle sur des zones stratégiques ?

Le président Poutine veut entrer dans l’histoire comme celui qui a restauré la grandeur de la Russie.
Son projet relève d’une idéologie impériale… fondée sur le mythe impérial russe… c’est-à-dire sur la croyance que la Russie a une mission historique, culturelle et politique particulière, qui consiste à unifier et dominer les peuples slaves et orthodoxes… face au déclin de l’occident. 

C’est ce genre de croyance en une mission spécifique de la grande Russie, qui permet de justifier une politique expansionniste… malheureusement menaçante et destructrice pour l’Ukraine.

- Dans une autre zone du monde - au Moyen Orient… on ne peut s’empêcher de penser aussi à tous ces gens - et notamment ces enfants - qui meurent de faim à Gaza… parce des hommes politiques Israéliens extrémistes… pensent que c’est plus important de posséder et d’accaparer le territoire de l’ennemi… en orchestrant son élimination… que de porter attention à des civils : des hommes, des femmes et des enfants… des semblables… qui sont tout aussi dignes… qui ont autant le droit de vivre que n’importe quel être humain. 

Voilà comment on risque de perdre son humanité… par soif de domination… au nom d’une idéologie : qu’on l’appelle le sionisme religieux ou le sionisme messianique... ou de n’importe quel autre nom… peu importe !… il s’agit de justifier un projet politique, au nom d’un accomplissement divin.

Mais précisément... quand on prétend incarner « le peuple élu » ou « une attente messianique » … on a d’autant plus de responsabilités… on ne peut pas agir en défendant un point de vue particulariste… en oubliant la compassion et la fraternité… en oubliant que le projet d’amour de Dieu pour l’humanité relève d’une dimension universelle !

On voit bien à quels excès peut mener une idéologie religieuse et politique… quand - plein d’orgueil - on croit ou on veut faire croire que Dieu choisit et soutient tel peuple… au détriment des autres… 

Tout cela signifie, ni plus ni moins, qu’on en est resté à une vision « tribale » de Dieu… une vision « primitive » de la religion… qui permet de justifier n’importe quel acte de violence ou de domination.
Tout est permis quand on prétend que Dieu est avec soi !…

Le 12 juin dernier, le journal réforme titrait « Gaza, la fin du silence protestant » - comme pour faire un « mea culpa », pour expliquer le malaise des Protestants face à cette situation… et rappeler surtout l’exigence du droit international. 

Et depuis le 25 juillet, plus de 1000 Rabbins du monde entier ont signé une lettre ouverte adressée au gouvernement d’Israël… dans laquelle ils s’indignent et prennent position, au nom « des valeurs fondamentales de la Torah » et appellent à « respecter toute vie innocente » à Gaza et en Cisjordanie. 

Malheureusement… tous ces agissements révoltants se font dans le silence complice des États Unis…

Pire encore… la nomination récente d’un pasteur évangélique républicain (Johnnie Moore), un proche Donald Trump et défenseur d’Israël…à la tête de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF)… montre à quel point la manipulation politique et le lobbying gangrènent les institutions… 

Comment quelqu’un qui se prétend « évangélique » peut-il se taire ou justifier les comportements inhumains de soldats israéliens, qui tirent sur des enfants qui viennent quémander une aide alimentaire (?)… 
C’est juste une horreur ce qui se passe à Gaza ! Et on se demande pourquoi l’Europe n’agit pas davantage… en exerçant une pression politique… ou un boycott économique… en mettant en place des sanctions à l’encontre des auteurs de ce génocide (?)

Oui… le mot « génocide » suscite le débat et peut paraitre choquant… mais il décrit malheureusement ce qui se passe sur place… 
Ce n’est pas une opinion individuelle… ce sont deux ONG israéliennes (B’Tselem et Physicians for Human Rights) qui le disent. Elles ont publié deux rapports le 28 juillet dernier, montrant que l’armée israélienne poursuit à Gaza une politique intentionnelle de destruction de la société et des infrastructures palestiniennes.

Bien sûr… il ne faut pas oublier que le Hamas a sa part de responsabilité dans le déclenchement de cette situation. Et il y a encore des otages. Mais, aujourd’hui, rien ne peut justifier l’inaction et l’empêchement du gouvernement israélien, face au désastre de la famine à Gaza. 

Dans un article de Réforme du 12 décembre 2024 (ça date maintenant de plusieurs mois), Munther Isaac - un pasteur luthérien de Beit Sahour, en Cisjordanie - a affirmé la chose suivante : 

« Jésus dit dans le sermon sur la montagne : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, de vérité. » Il dit aussi : « Heureux les artisans de paix. » […] Je pense que les Chrétiens sont appelés à se ranger du côté des opprimés, à être du côté de la vérité et de la justice, et à tenir responsables ceux qui commettent des crimes de guerre. C’est le rôle que les personnes de foi, en général, doivent jouer, en Palestine ou ailleurs. […] [Dans le cas contraire] nous perdrons notre crédibilité […] 
En tant qu’homme de foi, je me dois de croire [à l’objectif  de la réconciliation] […] [Mais] sans justice, il est impossible [d’y parvenir]. Si nous ne démantelons pas l’apartheid, nous n’atteindrons jamais la réconciliation. […] » 


Je ferme ici cette sombre parenthèse… qui montre que la soif d’expansion existe toujours à notre époque… y compris au niveau de certains états… Que cette avidité est mortifère… et qu’elle est susceptible de menacer la paix et la vie humaine…


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TEXTES BIBLIQUES 

LOUANGE - Psaume 63 (extraits) 

Antienne : «  Bénis sois-tu à jamais, Seigneur, Dieu de l’univers ! »

Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube :
mon âme a soif de toi ; 
après toi languit ma chair, 
terre aride, altérée, sans eau.

Antienne

Je t'ai contemplé au sanctuaire,
 j'ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie : 
tu seras la louange de mes lèvres !

Antienne

Toute ma vie je vais te bénir, 
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ; 
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

Antienne

Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l'ombre de tes ailes.
Mon âme s'attache à toi, 
ta main droite me soutient.

Antienne


Lectures bibliques


Ecclésiaste 1,1-4.9.14 ; 2,21-25
Chap. 1 - 1Voici les paroles du Sage, fils de David, roi à Jérusalem.
2De la fumée, dit le Sage, tout n'est que fumée (futilité, vanité), tout part en fumée.
3Quel profit les humains tirent-ils de la peine
qu'ils se donnent sous le soleil ?
4Une génération passe, une nouvelle génération lui succède,
mais le monde demeure indéfiniment. […]
9Ce qui est arrivé arrivera encore.
Ce qui a été fait se fera encore.
Rien de nouveau ne se produit sous le soleil. […]
14J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil. Eh bien, ce n'est que fumée, autant courir après le vent ! […]

Chap. 2 - 21Un être humain travaille avec sagesse, compétence et succès, et voilà qu'il doit abandonner ses réalisations à quelqu'un [qui lui succède et] qui n'y a pas travaillé. C'est de la fumée, une grande injustice ! 22Dans ces conditions, quel intérêt les humains ont-ils à se donner de la peine pour réaliser ce qu'ils désirent sous le soleil ? 23Leurs occupations ne leur apportent que soucis et tracas quotidiens, et même la nuit leur esprit n'a pas de repos. Encore une fois, c'est de la fumée !
24Le seul bonheur des humains est de manger, de boire et de jouir des résultats de leur travail. J'ai constaté que c'est Dieu qui leur offre ce bonheur, 25car personne ne peut manger ni éprouver du plaisir si Dieu ne le lui accorde pas.

Lc 12, 13-21
13Quelqu'un dans la foule dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » 14Jésus lui répondit : « Mon ami, qui m'a établi pour juger vos affaires ou pour partager vos biens ? » 15Puis il dit à tous : « Attention ! Gardez-vous de tout amour des richesses, car la vie d'une personne ne dépend pas de ses biens, même si elle est très riche. »
16Il leur raconta alors une parabole : « Un riche avait des terres qui lui rapportèrent de bonnes récoltes. 17Il réfléchissait et se demandait : “Que vais-je faire ? Je n'ai pas de place où amasser toutes mes récoltes.” 18Puis il ajouta : “Voici ce que je vais faire : je démolirai mes greniers, j'en construirai de plus grands, j'y amasserai tout mon blé et mes autres biens. 19Ensuite, je me dirai à moi-même : Mon cher, tu as des biens en abondance pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois et jouis de la vie.” 20Mais Dieu lui dit : “Insensé ! Cette nuit même tu devras rendre ta vie. Et alors, pour qui sera tout ce que tu as accumulé ?” » 21Jésus ajouta : « Ainsi en est-il de la personne qui amasse des richesses pour elle-même, mais qui n'est pas riche aux yeux de Dieu. »

Mt 7, 24-27
24Ainsi, celui qui écoute ce que je viens de dire et le met en pratique sera comme un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. 25La pluie est tombée, les torrents ont débordé, la tempête s'est abattue sur cette maison, mais elle ne s'est pas écroulée, car ses fondations avaient été posées sur le roc. 26Mais celui qui écoute mes paroles et ne les met pas en pratique sera comme un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. 27La pluie est tombée, les torrents ont débordé, la tempête s'est abattue sur cette maison et elle s'est écroulée : sa ruine a été totale. »

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