dimanche 5 mai 2024

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Les méditations proposées sur ce Site se situent dans l'horizon d'une Spiritualité chrétienne... Elles se fondent sur l'interprétation de l'Evangile comme "Bonne Nouvelle", qui nous rappelle qu'une Grâce originelle nous est offerte... laquelle nous ouvre à la liberté et la confiance !

Lors des cultes du dimanche, les Protestants essaient de mettre en lien leur vie présente avec l'Evangile... Il s'agit de se laisser inspirer par l'Esprit au quotidien... de s'ouvrir à quelque chose de Nouveau... 

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Ressusciter à sa dimension spirituelle

 Lecture biblique : Lc 24, 13-35 (= voir texte ci-dessous, en bas de page)

Thématique : Ressusciter – avec le Christ – à sa dimension spirituelle


Prédication de Pascal LEFEBVRE, le 05/05/2024, Bordeaux (temple du Hâ)



« Emmaüs », c’est l’histoire d’une rencontre entre deux disciples et le Christ : une rencontre riche de sens, qui peut être interprétée à différents niveaux. Je vous propose d’aborder, ce matin, trois niveaux de lecture possibles de cet épisode : 


1) Premièrement, dans un sens littéral, ce passage nous raconte l’apparition du Ressuscité à deux disciples sur une route entre Jérusalem et Emmaüs. 


Les premiers lecteurs de l’évangile ont dû y reconnaitre une catéchèse de la Résurrection, qui délivre un témoignage sur la foi pascale. 


Le contexte et l’état d’esprit des disciples y est explicité : 

Ceux-ci sont effondrés par la mort de Jésus en qui ils voyaient un prophète de Dieu, « puissant en action et en parole » (v. 19). Ils avaient placé leur espoir en cet homme providentiel, envoyé par Dieu. Ils voyaient en lui « le Messie » venu délivrer Israël du joug de l’occupant romain. Mais malheureusement, les Religieux contre lesquels Jésus s’était opposé en ont décidé autrement.


Jésus annonçait un Dieu libre, gratuit et accessible… un Dieu qui appelle à l’amour et la responsabilité. Pour lui, le Dieu qu’il appelle « Père » est bon, compatissant et miséricordieux. C’est un Dieu « transpersonnel », c’est-à-dire qu’il agit par son Souffle, dans et à travers les personnes. 


De ce fait, Jésus vient récuser et contester l’image d’un Dieu juge, dur et sévère, dont il faudrait mériter les bonnes grâce et qui serait capable de punir… C’était le Dieu exigeant présenté par les Religieux juifs de son temps. 


Aussi, mettant en péril les sacrifices et l’autorité religieuse, les grands prêtres et les chefs religieux du Temple ont préféré le livrer aux autorités romaines pour le faire condamner à mort… et conserver leurs traditions et leurs prérogatives. 

C’est donc un espoir déçu pour un certain nombre de disciples de Jésus qui avait foi en lui et en ce Dieu d’amour. 


Mais – on le voit – le désespoir (celui des disciples d’Emmaüs, comme celui qui peut aussi être parfois le nôtre, quand tout va mal)… le désespoir risque de nous conduire à l’aveuglement… en tout cas, à un manque de discernement. 

C’est ce qui semble se passer pour ceux qui rentrent de pèlerinage. Je cite : « Jésus lui-même s'approcha et fit route avec eux, ils le voyaient, mais quelque chose les empêchait de le reconnaitre » (v.15-16).


Il arrive parfois que notre vue soit bouchée… qu’on n’ait même plus l’espoir que la vie change vraiment, que quelque de nouveau puisse apparaitre. 

Alors, comme les disciples, nous avons besoin d’une belle rencontre inattendue… que quelqu’un sur notre route vienne nous faire signe, pour restaurer l’espérance. 


Pourtant nos disciples avaient de quoi s’interroger : 

Sur ces faits dramatiques, un événement bouleversant vient d’arriver – racontent-ils : des femmes ont vécu des expériences spirituelles d’apparitions, de visions, aux cours desquelles elles ont acquis la certitude que Jésus – malgré la mort de son corps biologique sur la croix – était vivant dans un autre plan d’existence, dans une autre dimension de la vie.  


Visiblement, les deux disciples qui racontent cela à l’inconnu qui marche avec eux, ont bien du mal à croire ces femmes et à comprendre la portée de ces évènements. 

Ils sont en quête de sens. Tout cela semble confus : que faut-il croire ? Qu’est-ce que cela signifie ?


Et nous sommes alors témoins d’un véritable retournement dans le récit, puisque c’est cet inconnu qui les accompagne… qui va progressivement les instruire sur l’identité du Crucifié : 

il est bien le Messie, le serviteur souffrant, annoncé par les prophètes. 

Étant, par sa vie, un homme juste, pleinement connecté au Père, il a été glorifié et relevé par Dieu par-delà la mort. 


Bien que ses contemporains ne l’aient pas accueilli… bien que les Religieux n’aient pas reçu son message – son Evangile – et bien qu’ils l’aient injustement traité et condamné… Dieu, assurément, l’a justifié et relevé de la mort… puisqu’il est un Dieu de Vie, juste, bon et miséricordieux. C’est là certainement ce que leur explique l’inconnu qui fait route avec eux. 


L’évangéliste Luc résume le tout en une affirmation : « Ne fallait-il pas que le Messie souffre ainsi avant d’entrer dans sa gloire ? » (v. 26)

Ainsi, reprenant la Loi et les Prophètes, le Ressuscité ouvre devant eux un chemin de sens, en interprétant les Écritures. 

Il semble que cette relecture questionne les voyageurs qui souhaitent que la discussion se prolonge.


Et le récit se poursuit le soir par le partage du repas entre les trois hommes. Alors que l’inconnu prononce la bénédiction pour remercier Dieu avant de prendre le repas, le cœur des disciples s’ouvre. 

Tout d’un coup, c’est l’illumination : ils reconnaissent enfin celui qui vient de faire route avec eux, de les instruire et de prononcer la bénédiction. Il n’est autre que le Ressuscité lui-même… qui vient de refaire le geste familier de Jésus quand il était à table avec ses disciples. 


Même si celui qui leur est apparu, disparaît à ce moment-là, les deux disciples ont désormais le « cœur brulant » (v.32). Ils viennent de vivre une expérience spirituelle inouïe. 

Le Ressuscité leur est apparu. Mais il est désormais insaisissable. Grâce à cela, ils ont compris qu’il était vivant dans une autre sphère de réalité. 


Si on lit ainsi cet épisode de l’évangile, de façon littérale – tel qu’il se donne à comprendre – on peut en conclure, dans la joie de Pâques, que Jésus Christ est bien « Ressuscité », c’est-à-dire qu’il est vivant dans une autre dimension de la vie… puisque ces deux disciples ont vécu une extraordinaire expérience spirituelle d’apparition sur le chemin d’Emmaüs. 


On peut également en déduire que, si Jésus a été glorifié et élevé vers Dieu, dans une autre dimension de la vie, cette « vie nouvelle » n’a rien à voir avec les conditions de notre existence terrestre : 

Le Ressuscité se rend visible et présent, mais il n’est pas directement identifiable. Les disciples ne le reconnaissent pas… sauf à la fin. Et c’est alors qu’il disparaît, de façon inexpliquée. 


Ce qui indique que nous n’avons pas affaire à une résurrection corporelle en chair et en os, comme certains peuvent le penser. Le Ressuscité est vivant dans un autre plan de la réalité, qui n’est pas celui de notre monde matériel et visible.


Le récit se conclut ainsi sur la proclamation de la bonne nouvelle de la résurrection, c’est-à-dire sur le fait que Jésus soit toujours vivant… dans une dimension « spirituelle », transcendante, de la vie. 

Il était bien le Messie annoncé par les prophètes et attendu par Israël. 


2) Un deuxième niveau de lecture de ce passage peut également être exploré. Il concerne les disciples d’Emmaüs (et donc nous-mêmes, puisque nous pouvons nous associer à eux) et ce qui se joue dans leur intériorité. 


Au début, les disciples ont des propos accablants. Ils vivent, en quelque sorte, un processus de deuil. Ils sont dans une impasse : leurs projets sont détruits, leur espérance est brisée. Car leur connaissance et leur foi ne s’appuient que sur le monde sensible et visible. 

Ils ne réalisent pas encore la dimension d’éternité – la vie de l’Esprit – qui est en chacun de nous… et, en premier lieu, en Jésus-Christ. 


Leur foi brisée révèle qu’ils ne sont pas encore éveillés au message de Jésus, pour qui la Vie ne se limitait pas au corps et à l’âme (au corporel et au psychique) … mais, pour qui, l’homme est aussi habité par une dimension spirituelle infinie : la présence de l’Esprit, du Souffle de Dieu, en chacun de nous. 


Aussi, il va leur falloir vivre cette expérience spirituelle inouïe d’apparition du Ressuscité, pour, à leur tour, « naitre de nouveau »… pour devenir « éveillés » à cette dimension spirituelle, que Jésus vient leur manifester.   


A la fin de la rencontre, Luc raconte que les deux pèlerins d’Emmaüs font demi-tour pour retourner aussitôt à Jérusalem afin d’annoncer cette incroyable nouvelle. 

Dans le langage biblique, ce demi-tour peut être identifié à « une conversion », un retournement : ils passent de la mort à une vie nouvelle, de la tristesse à la joie, du désespoir au courage et à l’espérance : c’est une sorte de résurrection, « d’éveil » pour les disciples d’Emmaüs. C’est une illumination, « une ouverture du regard intérieur ».


Après cette expérience, cette rencontre bouleversante, ils ne sont plus les mêmes qu’auparavant. 

En quelque sorte, on peut dire que ce sont eux qui sont « ressuscités » : ils se lèvent et se mettent en route pour revenir à leur point de départ, mais en étant transformés. 


Je cite : « Alors, leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. Ils se dirent l'un à l'autre : « N'y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? » » (v.31-32)


Pour eux, la résurrection, c’est naitre à un voir « spirituel » qui leur permet de s’éveiller, dans cette vie, à ce qui – en Jésus et en chacun de nous – ne meurt pas : notre Être spirituel. 


Ils découvrent, à travers Jésus, que l’être humain n’a pas qu’une dimension corporelle et psychique, il n’est pas que « corps » et « âme »… inscrit dans la finitude… il est aussi animé par l’Esprit. 

Ils découvrent qu’il y a une dimension infinie dans nos vies, qui dépasse l’espace du fini. Il y a une éternité cachée au cœur de nos existences terrestres où le temps n’existe plus. Ce que Jésus appelait le « Royaume de Dieu » ou « la vie éternelle ». 


Grâce à leur rencontre avec le Ressuscité, ils s’éveillent à la dimension spirituelle – la dimension d’Éternité – présente en chacun de nous, au cœur de notre finitude. 


Leur regard s’ouvre à l’infini (cet infini déjà présent dans notre monde fini). C’est un changement d’état de conscience. 


Ensuite, de retour à Jérusalem, ils n’ont même pas le temps d’annoncer cette bonne nouvelle que les autres disciples réunis leur racontent que Simon Pierre a, lui aussi, vécu une expérience spirituelle d’apparition. Ce qui corrobore et confirme leur propre éveil intérieur. 


3) Enfin, il existe également une troisième manière de lire notre texte, en comprenant que l’évangéliste Luc s’attache en fait à mettre en mots, en récit, des expériences spirituelles vécues par des disciples, tout en reliant ces expériences avec le mémorial de la Ste Cène qui était pratiquée dans les premières communautés chrétiennes. 


En effet, on peut également interpréter cet épisode de façon symbolique. Il nous rappelle quelque chose d’important : 

Après sa mort et son élévation vers le Père (cf. évangile selon Jean), il y a deux manières efficaces de rencontrer Jésus Christ, le Crucifié-Ressuscité : par les Écritures et par la Ste Cène. 


Dans cet épisode, deux informations capitales nous sont transmises : 


- Premièrement, c’est au moment de la bénédiction et du partage du pain que le Christ est présent, tout en se rendant invisible. 

Ainsi, la Ste Cène nous fait signe : elle symbolise, à travers le souvenir des gestes et des paroles de Jésus, la présence du Ressuscité qui pourtant est invisible à nos yeux. 


- Deuxièmement, les pèlerins d’Emmaüs se souviennent de l’enseignement du maître, grâce à sa Parole et grâce aux Écritures. 

Je cite à nouveau : « Notre cœur ne brulait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Écritures ? » (v.32) 


Ceci nous laisse entendre que la médiation et la méditation des Écritures constituent un autre moyen de rencontrer le Christ et même d’avoir le cœur brulant de confiance et d’espérance. 


Vous aurez noté que l’évangéliste Luc établit une sorte de rapport paradoxal entre la présence et l’absence du Ressuscité :

  • Au début, les disciples ne voient pas Jésus - ils ne le reconnaissent pas - tant qu’il est visiblement là, à leurs côtés. (v.16)
  • Puis, le Ressuscité disparaît de leur vue, à l’instant même où ils le voient - quand ils le reconnaissent. (v.31)
  • Et une fois absent, ils décident de faire demi-tour, mais ils ont le cœur brulant : sa présence spirituelle les accompagne jusqu’à Jérusalem… et au-delà, pour toute leur vie.


Nous avons là la description d’un cheminement intérieur qui atteint son paroxysme au moment de la reconnaissance du Ressuscité. 

Cette reconnaissance fait naître en eux la foi. Cette découverte mêle, de façon paradoxale, la présence spirituelle et l’absence physique de Jésus. 

D’une certaine manière, ils découvrent « après-coup » que le Christ était « déjà là ». Et ça change tout ! 


Ce n’est donc pas un hasard si les cultes que nous rendons à Dieu chaque dimanche, et durant lesquels nous sommes appelés à rencontrer le Christ vivant – pas en chair et en os, bien sûr, mais en esprit : le Christ spirituellement présent –, … ce n’est pas un hasard si ces cultes sont centrés sur deux temps forts : la méditation de la Parole et la fraternité de la Ste Cène, comme deux médias qui nous sont offerts pour recevoir la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, manifestée par Jésus Christ. 


* Quelques mots pour conclure…  


Cet épisode des pèlerins d’Emmaüs constitue donc une bonne nouvelle pour nous aujourd’hui. 

Certes, nous ne vivrons peut-être pas une expérience d’apparition du Ressuscité, mais nous sommes assurés de sa présence dès que nous sommes en route pour le chercher, dès que nous méditions les Écritures, dès que nous partageons la Ste Cène. 


Celui qui est Vivant, qui vit désormais dans une autre dimension de la Vie, dans les Royaumes spirituels, est également présent par son esprit à nos côtés : il nous donne son Souffle, son Esprit, son Evangile pour nous guider, pour nous permettre d’avancer … et pour nous apporter la joie de la confiance et de l’espérance. 


A l’image des disciples d’Emmaüs du début, désemparés par l’actualité de la mort de Jésus, il nous arrive aussi, parfois, sur notre route et dans notre société, de nous sentir seuls ou découragés par les actualités sombres du monde ou des évènements éprouvants autour de nous. 


Nous aussi, nous pouvons avoir des espoirs déçus, nous pouvons rencontrer le deuil et la tristesse… nous pouvons nous sentir désemparés, sans but, sans direction. Mais ce récit de Pâques nous rappelle que, sans nous en douter, un Autre fait le chemin avec nous… et nous accompagne de sa présence invisible. 


Pour le rencontrer… c’est un voyage intérieur – comme le cheminement accompli par les pèlerins d’Emmaüs – que nous sommes invités à faire… pour devenir capable – à notre tour – de reconnaître la présence de l’Esprit (de la Source, du souffle de Dieu) dans notre histoire personnelle. 


Le Christ peut se faire le confident de nos détresses. Il vient nous écouter, nous réconforter, nous relever, nous encourager : il est porteur d’une bonne nouvelle : Il est Vivant… parce Dieu le Père est le Dieu des vivants ; il nous veut vivants… il nous offre sa confiance… nous sommes ses enfants bien-aimés. 


Cette bonne nouvelle de Pâques nous relève et nous remet debout ! Nous sommes promis à l’éternité… c’est-à-dire à la vie en plénitude… car une dimension spirituelle infinie est déjà présente quelque part en nous… bien cachée derrière notre égo ou nos croyances limitées.


Recevons donc dans nos cœurs – ce matin – cette bonne nouvelle de la présence spirituelle – du souffle de Dieu – à nos côtés. Et dès lors, ayons le cœur brulant – comme les pèlerins d’Emmaüs – pour annoncer cette belle nouvelle au monde : 

Christ est vivant ! Il est ressuscité… et il nous ressuscite, nous aussi, à notre dimension spirituelle : La présence du Divin, son Souffle vivifiant, peut nous animer et nous conduire sur le chemin de la confiance.


Amen. 


Luc 24 - Jésus apparaît sur le chemin d'Emmaüs à deux disciples

13 Ce même jour, deux disciples se rendaient à un village appelé Emmaüs, qui se trouvait à environ deux heures de marche de Jérusalem. 

14 Ils parlaient de tout ce qui s'était passé. 

15 Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha et fit route avec eux. 

16 Ils le voyaient, mais quelque chose les empêchait de le reconnaître. 

17 Jésus leur demanda : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Ils s'arrêtèrent, tout attristés. 

18 L'un d'eux, appelé Cléopas, lui dit : « Es-tu le seul habitant de Jérusalem qui ne sache pas ce qui s'est passé ces derniers jours ? » – 

19 « Quoi donc ? » leur demanda-t-il. Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth ! C'était un prophète puissant ; il l'a montré par ses actes et par ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. 

20 Les chefs de nos prêtres et nos dirigeants l'ont livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié. 

21 Nous avions l'espoir qu'il était celui qui devait délivrer Israël. Mais en plus de tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour depuis que ces faits sont arrivés. 

22 Quelques femmes de notre groupe nous ont frappés de stupeur, il est vrai : elles se sont rendues tôt ce matin au tombeau 

23 mais n'ont pas trouvé son corps. Elles sont revenues nous raconter qu'elles avaient eu une vision : des anges qui leur ont déclaré qu'il est vivant. 

24 Quelques-uns d'entre nous sont allés au tombeau et ils ont trouvé tout comme les femmes l'avaient dit, mais lui, ils ne l'ont pas vu. » 

25 Alors Jésus leur dit : « Gens sans intelligence, que vous êtes lents à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes ! 

26 Ne fallait-il pas que le Christ souffre ainsi avant d'entrer dans sa gloire ? » 

27 Puis il leur expliqua ce qui était dit à son sujet dans l'ensemble des Écritures, en commençant par les livres de Moïse et en continuant par tous les livres des Prophètes.

28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit comme s'il voulait poursuivre sa route. 

29 Mais ils le retinrent avec insistance en disant : « Reste avec nous, car le jour baisse déjà et la nuit approche. » Il entra donc pour rester avec eux. 

30 Il se mit à table avec eux, prit le pain et dit une prière de bénédiction ; puis il partagea le pain et le leur donna. 

31 Alors, leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. 

32 Ils se dirent l'un à l'autre : « N'y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? »

33 Ils se levèrent aussitôt et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent les onze disciples réunis avec les autres, 

34 qui disaient : « Le Seigneur est vraiment ressuscité ! Il est apparu à Simon ! » 

35 Et eux-mêmes leur racontèrent ce qui s'était passé en chemin et comment ils avaient reconnu Jésus au moment où il partageait le pain.

 


dimanche 14 avril 2024

L'essence du Christianisme ?

Culte spécial "découverte du Protestantisme" (version 2024)

Lectures bibliquesMc 7, 9-15 ; Mt 6, 20-24. 43-45 ; Jn 14, 6-11 ; Ph 2, 1-2. 5-11 = voir textes en bas de cette page

Thématique : Quel est le message central de l'Evangile ? Qu’est-ce qui constitue l’essence du christianisme ? 

Prédication de Pascal LEFEBVRE - Bordeaux, le 14/04/24 - temple du Hâ (citations issues de : Protestantismes - les textes fondamentaux commentés - Le Point Références (mai - Juin 2014))


Au XIXe siècle, les sermons des pasteurs duraient entre 45 minutes et 1h15… Ce ne sera pas le cas ce matin : je vous rassure !


Aujourd’hui, nos différentes lectures bibliques, qui abordent des thèmes variés, nous entraînent vers une question de fond : 


Qu’est-ce qui constitue l’essence du christianisme ? 


Est-ce la Bonne nouvelle de Jésus-Christ qui annonce la proximité du Royaume de Dieu… duquel il nous invite à nous approcher… dans lequel il nous invite à entrer ?

Ou est-ce la Bonne nouvelle au sujet de Jésus, reconnu comme le Christ de Dieu, l’incarnation de son Verbe, sa Parole vivante ?


Oui… il y a deux évangiles dans l’Evangile… 

Premièrement, l’Evangile que Jésus transmet comme un enseignement qui nous appelle à une transformation, à changer de mentalité et de comportement…  qui induit une nouvelle éthique et une meilleure justice… 

Et, deuxièmement, l’Evangile au sujet de Jésus-Christ, qui révèle son identité, sa venue, sa mort et sa résurrection : celui que présente le Credo. 


Dans la lecture des évangiles, ces deux évangiles sont mêlés… et se renforcent l’un l’autre. Mais, on voit bien qu’ils débouchent sur deux attitudes différentes et complémentaires :


D’un côté, l’évangile du Royaume constitue d’abord une interpellation de Dieu, par laquelle la parole adressée à l’être humain le conduit à une prise de conscience… et à l’adoption d’une autre façon de vivre et d’agir…. 

Il s’agit de suivre le Christ, d’adopter de nouvelle façon de voir et de nouveaux comportements, en entrant dans l’obéissance à sa parole, et en se mettant au service de l’amour du prochain. 


D’un autre côté, l’évangile au sujet de Jésus-Christ, Fils de Dieu, conduit davantage à la louange, à l’adoration, à la confession de foi… pour rendre grâce à Dieu d’avoir ainsi révélé son amour… en venant se manifester et se révéler, pour sauver notre humanité. 


Qu’en est-il pour nous… qu’est-ce qui nous parait prioritaire ?

Nous laisser interpeller par l’Evangile du Royaume ? Ou adorer Jésus-Christ, Fils de Dieu, Verbe incarné de Dieu ?


Les deux aspects sont certainement importants… mais si je pose cette question… c’est que nous avons tous des textes dans la Bible qui nous parlent, qui nous touchent particulièrement et qui sont, pour nous, vraiment centraux. 

Nous avons notre « canon » préféré à l’intérieur du « canon biblique »… et ce canon dans le canon, constitue peut-être notre grille de lecture privilégiée des évangiles. 


C’est la même chose en théologie : de tout temps des théologiens ont mis en avant tel ou tel aspect du Nouveau Testament… comme leur grille d’interprétation centrale de l’Evangile. 


Ce matin - puisqu’on parle du protestantisme - je voulais vous proposer de redécouvrir deux figures protestantes… Adolf von Harnack… et Albert Schweitzer. 

Pour l’un comme pour l’autre, l’évangile est d’abord une parole qui nous interpelle. Elle nous demande de nous engager à la suite de Jésus…


Mais qu’est-ce que ça signifie vraiment « suivre Jésus ? » 


* Une réponse est proposée par le théologien estonien du 19ème siècle, Adolf von Harnack (1851-1930), docteur en théologie, en droit et en philosophie. Il fut enseignant en Allemagne. En 1900, il publie un ouvrage « l’Essence du christianisme » qui va le rendre célèbre. 


L’idée qu’il soutient est que les penseurs chrétiens des premiers siècles ont privilégié des réflexions et doctrines au sujet du Christ, au détriment de la prédication et de l’enseignement de Jésus lui-même. 

Ce faisant, les Pères apostoliques - les premiers théologiens - ont déformé un Evangile essentiellement moral et éthique… celui du sermon sur la montagne… au profit de doctrines et de dogmes étrangers au message de Jésus.

Ce qui a aboutit à la croyance en certains dogmes étrangers au christianisme naissant (comme la foi en la trinité ou la divinité de Jésus). 


Il s’agit désormais pour le chrétien de libérer l’évangile de tout élément extérieur… en revenant aux fondamentaux, en particulier au message d’amour prôné par Jésus, tel qu’il est affirmé, par exemple, en Jean - chap. 13 - où Jésus déclare à ses disciples : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous reconnaitront que vous êtes mes disciples ». 


Il souligne que le croyant, le pratiquant est d’abord celui qui met l’évangile en pratique dans son existence.


Adolf von Harnack va donc mettre l’accent du message de Jésus sur la recherche de la justice et le service d’autrui. 

Pour lui, l’Evangile est avant tout un « message social » qui s’appuie sur un enseignement moral et éthique… et qui implique la fraternité et la solidarité en faveur des plus pauvres. 


Ecoutons quelques extraits de l’ouvrage « l’essence du christianisme » de Harnack :


« D’abord, Jesus trancha nettement les liens qui unissaient [l’éthique et] la morale avec le culte extérieur et les pratiques religieuses.

Il ne voulait absolument plus entendre parler de la recherche intéressée et égoïste des « bonnes œuvres », poursuivies en même temps que l'exercice d'un culte entièrement rituel. 


Il n'a qu'ironie et indignation pour ceux qui laissent leur prochain, voire leurs parents, dans la misère, mais portent, par contre, leurs présents au Temple. 

Sur ce point, il ne connait pas de compromis. 

La charité, la miséricorde a sa fin en elle-même, elle est découronnée, elle est profanée si elle doit être autre chose que le service du prochain.


Deuxièmement, dans les questions morales, il remonte toujours à la source, c'est-à-dire à l’intention [ou l’intentionnalité]. 

De ce point de vue seulement, on peut comprendre ce qu'il appelle « justice supérieure ».


La justice « supérieure » est celle qui subsiste encore lorsqu'on jette la sonde au fond du cœur.

Ceci encore semble être chose très simple, évidente par elle-même ! Et pourtant Jésus a donné à cette vérité la forme tranchante que l'on sait : « Il a été dit aux anciens... mais moi je vous dis. » 

Ainsi c'était pourtant quelque chose de nouveau ! Ainsi il savait que cela n'avait jamais été exprimé avec autant de logique et de souveraineté. 


Ce sujet occupe dans le Sermon sur la montagne une large place ; Jésus y passe en revue, lune après l'autre. toutes les formes principales des relations humaines et du péché humain, pour mettre partout à nu l'intention, pour juger les oeuvres d’après elle, et pour décider, d'après elle, l’enfer ou le ciel.


Troisièmement, tout ce qu’il a dégagé de la traditionnelle compromission avec les éléments intéressés ou ritualistes, tout ce dont il a reconnu le caractère moral, il l’amène à une seule racine, a un seul motif : l'amour. 

Il n'en connaît point d'autre, et l'amour lui-même est Un, qu'il se manifeste comme amour du prochain, du Samaritain, ou de l’ennemi. 


Il doit remplir toute l’âme ; il est ce qui reste quand l'âme meurt à elle-même. Dans ce sens, l'amour est déjà la nouvelle vie. Mais il s'agit toujours de l'amour qui se met au service d’autrui ; dans cette fonction seule, il témoigne de sa réalité et de sa vie.


Quatrièmement, enfin, nous avons vu que Jésus a dégagé l'élément moral de tout alliage étranger, même des liens qui l'unissaient à la religion courante. 


Déclarer qu'il s'agit dans l'Évangile de morale pure et simple, ce n'est donc pas se méprendre. Et cependant, il y a un point - unique, mais décisif - par où Jésus relie la religion et la morale. 

Ce point, il n'est pas aisé de le saisir, car c'est plutôt l'affaire d’impression ; cependant nous trouvons dans les Béatitudes le mot qui le désigne peut-être le plus exactement : l'humilité. 


De l'humilité et de l'amour, Jésus fait une seule et même chose ; l’humilité n'est pas une vertu spéciale, elle est une simple réceptivité, l'expression de notre indigence intérieure, l'aspiration vers la grâce et le pardon de Dieu, en un mot, l'état d'une âme ouverte à Dieu. […]


De ce point de vue on comprend comment Jésus a pu rapprocher jusqu'à les identifier l'amour de Dieu et l'amour du prochain, car l'amour du prochain est sur terre la seule manifestation de l'amour pour Dieu agissant dans l’humilité.


En exprimant dans ces quatre idées principales sa prédication sur la justice supérieure et le commandement nouveau de l'amour, Jésus a tracé le cycle de la vie morale comme personne avant lui ne l'avait encore fait. 

Et lorsque sa pensée menace de s'obscurcir à nos yeux, il faut toujours nous plonger à nouveau dans la méditation des Béatitudes : elles contiennent sa morale et sa religion, unies dans leur racine, et libérées de tout élément extérieur et particulariste. »


Pour retrouver l’essence du christianisme, il faut donc, selon Adolf von Harnack, revenir à cet Evangile du Royaume et aux Béatitudes. 


[Plus tard, le thème central du « Royaume de Dieu », du règne de Dieu, du combat pour le monde nouveau de Dieu, va devenir le coeur des luttes du mouvement du « christianisme social » au tournant du 19eme et 20 ème siècle.]


* De façon plus brève, nous pouvons aussi examiner la pensée d’un autre théologien : Albert Schweitzer (1875 - 1965) qui s’interroge, également, à sa manière, sur l’essence du christianisme. 


Albert Schweitzer est docteur en philosophie, en théologie, médecin et enseignant. Il se fait connaitre du monde universitaire en publiant une Histoire des recherches sur la vie de Jésus (en 1913). 


Tout en critiquant les diverses biographies de Jésus publiées depuis un siècle et demi, il explique que nous ne pouvons pas connaitre le Jésus historique. En revanche son message est clair : c’est l’annonce d’une catastrophe cosmique qui mettra un terme au monde actuel et inaugurera un monde nouveau : le « Royaume de Dieu », conforme à la volonté divine. Aussi le croyant d’aujourd’hui doit traduire cette réalité en termes éthiques. 


Jésus nous invite à transformer le monde pour qu’il devienne plus proche de ce que Dieu veut. Le « Royaume » est la fin, le but à poursuivre et non pas un achèvement temporel. Ce but, cet accomplissement est la priorité qui doit orienter la vie chrétienne. 


Celle-ci ne doit donc pas regarder vers le passé, vers la Croix et la Résurrection de J-C, ce que Schweitzer appelle « le drame rédempteur de notre dogmatique », mais vers l’avenir, comme l’a fait Jésus, c’est-à-dire vers la venue du Royaume de Dieu dans notre coeur et dans le monde. 

« La nature du christianisme est constituée par la prédication de Jésus du Royaume qui est proche ». Le centre de gravité de la foi chrétienne se situe dans l’avenir, dans la venue du Royaume. 


Voici un extrait de son livre Histoire des recherches sur la vie de Jésus, « Considération finale » (1913) : 


« Notre religion, dans la mesure où elle s'avère spécifiquement chrétienne, ne consiste pas à instituer un culte de Jésus, mais à vivre une relation mystique avec lui. […] Il y a communauté dans la seule mesure où nous partageons entre nous et avec lui une même volonté de placer au-dessus de nous le Royaume de Dieu, résolus à le servir de toute notre foi et de toute notre espérance [...] 


C'est comme un inconnu, sans nom, que [le Christ] vient vers nous, comme, en son temps, sur les rives du lac de Tibériade, il s'était approché de ces hommes qui ne savaient qui il était. Il nous dit la même parole qu'à eux : « Toi, suis-moi », et nous met en face des tâches qu'il nous appartient, en son nom, d'accomplir à notre époque. [...] 

À ceux, sages ou hommes simples, qui lui obéiront, il se révélera par la paix, l'action, les luttes et les souffrances qu'ils vivront en communauté avec lui […]. » 


Pour Schweitzer (cf. Ma vie et ma pensée, 1931), la foi authentique est faite de trois composantes étroitement liées : la mystique, la pensée et l’éthique. 


Il appelle mystique - ou piété - le contact vivant avec ce qui dépasse l’homme. Elle ne donne pas une connaissance de Dieu, mais elle établit une relation personnelle et intime avec Lui, et permet de recevoir force, ressourcement et courage. 


La foi a aussi besoin de la pensée, pour ne pas perdre le sens et ne pas tomber dans la superstition. La pensée permet de corriger et de donner de la vigueur à la religion. 


L’éthique, enfin… elle a pour principe fondamental « le respect de la vie » (qui correspond au commandement d’amour de Jésus), qui nous invite à l’engagement et au service… au service de la vie. 


Schweitzer dira, en ce sens, que c’est cette conscience éthique qui appelle à l’action pour faire reculer la souffrance humaine et apporter la délivrance. 


Il distingue ainsi l’optimiste, le pessimiste et le chrétien : L’optimisme est celui qui juge le monde bon et l'accepte tel qu'il est ; le pessimisme le considère comme mauvais et le refuse. Le christianisme est à la fois optimiste (il a conscience de la valeur de la vie et du monde) et pessimiste (il trouve que ce monde va mal, qu’il est plein de misères et d'injustice). Il n'accepte ni ne fuit le monde, mais s'y engage et y travaille pour l'améliorer. 


Jésus nous le demande, la pensée nous y incite et la mystique nous en donne la force. 

Pour lui, beaucoup plus que les dogmes, les croyances et les rites, ce service de la vie définit la religion authentique.


* Voici donc… chers amis… la pensée deux théologiens protestants qui, bien que très différents, ont remis au centre de la pensée chrétienne l’évangile du Royaume et valorisé un christianisme engagé, social, moral et éthique. 


Qu’en est-il pour nous ? Quelle est notre manière de lire l’évangile ? 

Qu’est-ce qui nous semble prioritaire dans l’Evangile proclamé par le Christ ?


C’est à ces questions que tente de répondre tout lecteur ou prédicateur de l’Evangile : essayer de transcrire l’Evangile, comme une Bonne Nouvelle pour aujourd’hui… une bonne nouvelle qui nous offre confiance et courage… qui nous relève… mais aussi qui nous appelle à un dépassement… à une transformation… dans l’union avec le Seigneur et avec les autres. 

L’Evangile nous envoie dans le monde, pour être des disciples du Christ, des artisans du Royaume. 


Quelle bonne nouvelle avons-nous entendu aujourd’hui dans la Bible ? 

Peut-être celle d’un Evangile qui nous invite à participer au Royaume de Dieu, ici et maintenant !


Chacun peut se mettre personnellement à l’écoute de l’Evangile… et laisser l’Esprit saint le guider… pour qu’il éclaire sa vie et qu’il la rende vraiment vivante, ouverte à Dieu et aux autres !  


Amen. 


Lectures bibliques


Mc 7, 9-15


9 [Jésus]disait encore [aux Pharisiens] : « Vous êtes habiles pour rejeter le commandement de Dieu afin d'établir votre propre tradition ! 10 Moïse a dit en effet : “Tu respecteras ton père et ta mère”, et aussi “Celui qui maudit son père ou sa mère, qu'il soit mis à mort.” 11 Mais vous, vous dites à quelqu'un : “Tu as le droit de déclarer à ton père ou à ta mère : Ce que j'aurais pu te donner pour t'aider est Corban”, ce qui veut dire une “offrande réservée à Dieu”. 12 Et donc vous autorisez cette personne à ne plus rien faire pour son père ou sa mère ! 13 De cette façon, vous annulez la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup d'autres choses du même genre. » 14 Jésus appela de nouveau la foule et il leur disait : « Écoutez-moi, vous tous, et comprenez bien : 15 Il n'y a rien de ce qui est extérieur à une personne qui puisse la rendre impure en entrant en elle. Mais ce qui sort d'une personne [ce qui sort du coeur de l’être humain, les intentions mauvaises], voilà ce qui la rend impure. »

Mt 6, 20-24. 43-45


Je vous le dis : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux.

21 « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre ; celui qui commettra un meurtre en répondra au tribunal. 22 Et moi, je vous le dis : quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal ; celui qui dira à son frère : “Imbécile” sera justiciable du Sanhédrin ; celui qui dira : “Fou” sera passible de la géhenne de feu. 23 Quand donc tu vas présenter ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, 24 laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; viens alors présenter ton offrande. […]

43 « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 44 Et moi, je vous dis : Aimez ceux qui vous traitent en ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, 45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes.


Jn 14, 6-11


6 Jésus dit [à Thomas] : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi. 7 Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Dès à présent vous le connaissez et vous l’avez vu. » 8 Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit. » 9 Jésus lui dit : « Je suis avec vous depuis si longtemps, et cependant, Philippe, tu ne m’as pas reconnu ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Pourquoi dis-tu : “Montre-nous le Père” ? 10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ! Au contraire, c’est le Père qui, demeurant en moi, accomplit ses propres œuvres. 11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; et si vous ne croyez pas ma parole, croyez du moins à cause des œuvres elle-mêmes.


Ph 2, 1-2. 5-11


1 S’il y a donc un appel en Christ, un encouragement dans l’amour, une communion dans l’Esprit, un élan d’affection et de compassion, 2 alors comblez ma joie en vivant en plein accord. Ayez un même amour, un même cœur ; recherchez l’unité […]

5 Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus Christ : 6 lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu.

7 Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur,

devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme,

8 il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix.

9 C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé

 et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom,

10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre,

11 et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père.