lundi 31 mars 2025

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Les méditations proposées sur ce Site se situent dans l'horizon d'une Spiritualité chrétienne... Elles se fondent sur l'interprétation de l'Evangile comme "Bonne Nouvelle", qui nous rappelle qu'une Grâce originelle nous est offerte... laquelle nous ouvre à la liberté et la confiance !

Lors des cultes du dimanche, les Protestants essaient de mettre en lien leur vie présente avec l'Evangile... Il s'agit de se laisser inspirer par l'Esprit au quotidien... de s'ouvrir à quelque chose de Nouveau... 

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  Bonne lecture !

Dernières prédications

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    dimanche 30 mars 2025

    Lc 13, 10-17

    Lectures bibliques : Dt 5, 1-21 (extr.) ; Lc 13, 1-5 ; Lc 13, 10-17. 18-21 = voir textes en bas de cette page
    Thématique : La guérison de la femme courbée / Croire en un Dieu qui libère et qui relève
    Prédication de Pascal Lefebvre - Bordeaux, le 30/03/25 (temple du Hâ)
    (Partiellement inspirée d’une méditation de Anselm Grün)


    Irénée de Lyon (un père de l’église du 2e siècle) a écrit : « Le désir de Dieu, c’est de voir l’être humain debout. »
    L’Evangile de ce jour en est une belle illustration !

    Le récit de la guérison d’une femme courbée (cf. Lc 13, 10-17) commence par décrire Jésus enseignant dans une synagogue le jour du sabbat.
    Cette précision de l’évangéliste Luc signifie que la guérison se produit dans un lieu de culte, un espace de rencontre avec Dieu…
    Ce qui laisse penser que l’enjeu de cet épisode porte sur la question de notre rapport / de notre relation au divin.

    Le texte grec souligne la nature du mal dont la femme est atteinte… et contrairement aux traductions habituelles qui parlent d’« infirmité »… on apprend, en fait, qu’elle est « asthénique », c’est-à-dire dans un état de fatigue généralisé (comme l’homme au bord de la piscine de Bethzatha - depuis 38 ans - en Jn 5, 1-13).
    Précisément, il est dit qu’elle a un « esprit d’asthénie » (un esprit de faiblesse) depuis 18 ans. Elle est décrite comme étant toute courbée, incapable de se redresser.

    Il s’agit là, certainement, d’une rencontre réelle de la vie de Jésus… dont les disciples se sont souvenus… Mais l’image de cette femme peut aussi nous parler :

    D’une certaine manière, elle est symbolique de nombreuses personnes dans notre monde d’aujourd’hui, qui sont recroquevillées sur elles-mêmes… soit parce qu’elles sont fatiguées, exténuées, du fait de lourds fardeaux, tant physiques, psychologiques que spirituels, qu’elles doivent porter… soit parce qu’elles sont repliées sur elles-mêmes, du fait de leur individualisme, de leur égocentrisme ou du poids de leurs multiples préoccupations ou soucis.
    Quand nous sommes fermés sur nous-mêmes, nous ne voyons plus de chemin devant nous… nous risquons de perdre le sens… de perdre notre lien avec Dieu et avec les autres.

    C’est en ce sens que le réformateur Luther pointe une différence fondamentale entre deux positions de l’être humain, par rapport à Dieu. Il le fait à partir de mots latins : Ou l’être humain est « incurvatus in se » (recroquevillé en lui-même / se tenant devant lui-même) ou il est « Coram Deo » (se tenant devant Dieu).

    Selon le réformateur, il n’est pas possible que l’être humain se redresse de ses propres forces. Il a besoin du salut de Dieu - d’une libération spirituelle - pour s’ouvrir à la relation au divin, à l’Altérité… et cesser de s’auto-regarder et de se centrer exclusivement sur lui-même.

    Le théologien Anselm Grün décrit lui aussi - à sa manière - la situation de cette femme, avec les mots suivants :

    « L'expression « souffle malsain » ou « esprit de maladie », signifie assurément que cette maladie n'est pas simplement corporelle, mais qu'elle manifeste une attitude psychique fondamentale : le mal physique trahit l'esprit qui détermine cette femme, un esprit qui la rapetisse, la courbe et la bloque.
    Elle est accablée par le poids de la vie et se laisse aller, elle renonce à lutter et traîne sa dépression et sa tristesse. Être ainsi courbé mène à la dépression ; on a le souffle court, on perd sa beauté originelle.
    Ce dos courbé pourrait aussi évoquer des sentiments interdits ; certains traînent tout un havresac [toute un sac à dos] d’affects verrouillés, ils font abusivement de leur dos une poubelle de leurs refoulements, préférant en souffrir plutôt que de prendre contact avec le refoulé.
    Peut-être aussi cette femme a-t-elle été opprimée, lui a-t-on brisé l'échine. Elle est, en tout cas, incapable de se redresser toute seule : de s'assumer elle-même.
    Le mot grec
    pantèlès (totalement) signifie bien que le mal est incurable. Elle ne peut plus regarder vers le haut, mais seulement vers le sol, vers le bas ; elle est coupée du contact avec Dieu. Son horizon s'est rétréci, et elle a perdu sa liberté et sa dignité humaine, et cela depuis déjà dix-huit ans.
    Interprétant cela symboliquement, on pourrait dire : dix est le nombre de la complétude, de l’intégrité ; cette femme a perdu ce qui la rendait bonne et belle. Huit est le nombre de l'éternité et de l’infinitude ; dans l'Église primitive, les baptistères étaient octogonaux, montrant ainsi que, par le baptême, le chrétien participe de la vie divine, éternelle ; cette femme en est coupée. »


    Bien évidemment… lorsque Jésus voit cette femme, il ne reste pas indifférent à sa souffrance.
    Celui qui invite à la compassion - à l’image du Père céleste (cf. Lc 6,36) - est lui-même compatissant.

    Il prend l’initiative, il l’appelle et lui dit : « Femme, tu as été libérée de ton infirmité » (v12).
    Le plus étonnant dans ces paroles puissantes, c’est qu’il les prononce comme si c’était déjà fait. Avant même l’imposition des mains… Jésus a tellement confiance en Dieu… qu’il sait déjà que son Père va agir et guérir cette femme… par son intermédiaire.
    C’est précisément ce qui se produit. Et aussitôt « elle fut redressée (elle fut remise droite) » dit l’évangéliste Luc.

    La guérison est ici présentée comme une « libération » et la tournure de la phrase (passive) suggère que Dieu est l’agent de cette libération.

    Ainsi, la femme est relevée…  Il ne s’agit pas seulement pour elle d’une guérison… en fait, Jésus lui redonne dignité et espérance…
    Il restaure son intégrité, son unité avec elle-même et sa capacité relationnelle avec les autres et avec Dieu

    Dans notre vie de tous les jours, il est crucial de nous rappeler que le Christ continue de nous accompagner… même s’il n’est plus physiquement avec nous…
    Il nous voit dans nos luttes quotidiennes.
    Par son Esprit saint…  il nous donne courage et confiance… Il nous appelle à nous lever et à vivre libres.

    Ecoutons la suite du commentaire de Anselm Grün :

    « L'acte de Jésus montre la tendresse et la douceur dont il use envers la femme ; après avoir remarqué sa détresse, il lui parle.
    Le mot grec
    prosphônô (adresser la parole) signifie qu'il établit un lien avec elle ; il la tire de l'isolement où elle s'est plongée, sans doute par honte. Elle se laisse alors ranimer par Jésus.
    A l'évidence, il a le pouvoir de s'adresser aux êtres de telle façon qu'il les atteint et les émeut. Il lui accorde guérison et libération. Au voisinage de Jésus, l'être humain ne peut plus rester prisonnier, il retrouve sa liberté et sa dignité originelles, uniques.
    Cela, Jésus l'exprime par l'imposition des mains ; dans l'Évangile de Luc et dans les Actes des Apôtres, celle-ci signifie soit la guérison accordée, soit l'appel à l'Esprit saint, soit les deux à la fois, car ils sont liés, l'Esprit étant toujours guérisseur et salvateur.
    Jésus lui imposant les mains, cette femme reçoit l'Esprit de Dieu, dont la puissance chasse sa faiblesse.
    Les disciples sont eux aussi appelés à imposer les mains et à communiquer cette force salvatrice, qui libère du pouvoir de Satan. L'être humain ne doit plus se laisser déterminer par de vieux schémas existentiels, mais par la seule puissance libératrice de Dieu, par son amour que Jésus répand sur lui et qui le rend tel que Dieu l'a voulu.
    La femme courbée se redresse aussitôt, et « célèbre la splendeur de Dieu » : c'est l'accomplissement du « dix-huit », le contact avec Dieu est rétabli, ainsi que la complétude.
    Le mot grec pour ce « redressement »,
    anorthô, s'emploie aussi pour la reconstruction d'une maison. Jésus est celui qui redresse l'être humain, restaure sa beauté première, reconstruit sa maison de telle façon qu'il plaise à Dieu de s'y établir dans sa gloire. »

    Pour autant… la guérison de cette femme ne plaît pas à tout le monde. Le chef de la synagogue, indigné, reproche à Jésus d'avoir travaillé un jour de sabbat - un jour « interdit » - en opérant cette guérison.

    Ce passage et cette polémique nous rappellent que, parfois, les règles et les traditions peuvent nous éloigner de l'essence même de la foi : l'amour et la compassion.
    Il faut donc toujours se demander si notre lien à la religion (quelle qu’elle soit) nous fait grandir, en nous accordant plus de paix et de liberté intérieures… ou si, au contraire, il nous enferme dans dans une forme d’asservissement ou de rigorisme.

    Pour sa part, Jésus répond avec force, soulignant que si - le jour du sabbat - on peut « détacher / délier » un animal pour le soulager et lui permettre de s’abreuver, à combien plus forte raison, cette femme - fille d’Abraham - mérite « d’être libérée / d’être déliée » de son emprise de Satan, du fardeau qu’elle portrait depuis si longtemps.

    La question sous-jacente à cette polémique est peut-être celle du rapport à Loi… une question d’interprétation de la Loi mosaïque… mais plus fondamentalement, elle interroge notre rapport à Dieu :

    Dans l’épisode précédent (que nous avons écouté dimanche dernier) - (cf. Luc 13, 1-9) - Jésus contestait la vision d’un Dieu capable de punir... celle d’un juge sévère ou d’un dieu-manipulateur capable de nous apporter malheurs ou souffrances.
    « Non ! » - disait-il - Dieu n’a pas voulu la mort des 18 hommes qui ont péri sur le chantier de la tour de Siloé… ils ne sont pas plus coupables que d’autres.

    A présent, à travers cette guérison et ce dialogue tendu avec le chef de la synagogue, il vient nous proposer l’image d’un Dieu qui guérit, qui veut apporter délivrance et libération à ceux qui se confient à lui.

    Dit autrement… Dieu n’est pas « complice » des faiblesses et des infirmités du monde… il lutte à nos côtés… il vient faire histoire avec nous et pour nous, par des initiatives provocatrices et libérantes.

    C’est la raison pour laquelle le jour du sabbat est particulièrement propice à cette délivrance…

    Si le sabbat commémore un Dieu libérateur, - comme celui qui a permis la libération du peuple de l’esclavage d’Égypte (raconté en Deutéronome 5,15) -  alors… il doit nous inciter - comme le fait Jésus - à permettre un détachement / un affranchissement, vis-à-vis de tout ce qui risque de nous enfermer, de nous bloquer ou de réduire notre humanité… pour - au contraire - favoriser le lien avec tout ce qui restaure notre unité et ce qui construit une vie belle et bonne, sous le regard de Dieu.

    Pour nous nous Chrétiens, ce sabbat tombe un dimanche… Ce jour mis à part dans la semaine - pour cultiver notre vie spirituelle avec Dieu et notre vie relationnelle avec les autres - doit précisément être utilisé pour faire du bien autour de nous, pour exprimer notre compassion et prendre des initiatives, afin de rendre notre monde plus fraternel, plus solidaire et plus libre.

    Écoutons encore quelques mots d’Anselm Grün :

    « Pour Luc, Dieu est avant tout celui qui défait les liens et libère son peuple de la servitude. Le sabbat évoque la Création : au septième jour, Dieu se repose et considère la splendeur de son œuvre. La meilleure façon de célébrer le sabbat, c'est de redresser l'homme, de le rétablir dans son état originel, de lui rendre sa dignité et de s'en réjouir en louant Dieu ».

    C’est ce que montre l’attitude de la foule, qui se réjouit et glorifie Dieu.
    Cette réaction est le reflet de la joie qui naît lorsque nous expérimentons la Grâce de Dieu dans notre vie.

    La guérison de cette femme n'est pas seulement interprétée comme un acte physique ; c'est un acte spirituel qui transforme sa vie et l’existence de ceux qui l’entourent.

    Cet épisode nous rappelle que nous sommes - nous aussi - appelés à offrir libération et guérison à ceux que nous croisons … en les mettant en contact avec le Père céleste… avec l’Esprit créateur et transformateur de Dieu.
    Nous sommes appelés à partager notre témoignage de foi… et à célébrer les œuvres de Dieu dans nos vies et celles des autres… en exprimant notre reconnaissance et notre gratitude.

    Si l’évangéliste Luc a trouvé bon de nous transmettre cet épisode… c’est pour qu’en lisant ce passage de l’Évangile… nous puissions entrer dans la confiance de Dieu (cette foi qui était celle de Jésus)… c’est pour que nous puissions, nous aussi, poursuivre notre chemin un peu moins courbé…  en ayant les pieds sur terre… mais, aussi, un regard qui pointe vers le Ciel.

    Luc nous transmet quelque chose de la délivrance qui a atteint cette femme… il nous dit que c’est le Dieu d’amour qui nous rétablit dans notre unité et notre dignité… Il nous appelle ainsi à cultiver notre vie relationnelle avec Dieu, pour recevoir son salut.

    Par ailleurs, cet épisode de l’Évangile rejoint notre actualité… dans le contexte qui est le nôtre, aujourd’hui encore… où l’on constate parfois un radicalisme enfermant dans les expressions croyantes ou religieuses de nos contemporains (qu’il s’agisse d’ailleurs de religion, de science ou de politique)…  
    Lorsqu’une pensée ou une croyance devient fondamentaliste ou intégriste… elle court le risque de devenir exclusive, totalisante et parfois totalitaire.

    A l’approche de la semaine sainte, il est pertinent de se souvenir que Jésus a été crucifié à l’initiative de religieux. (Le Christianisme contient, en lui-même, une critique de la religion… qui peut devenir injuste… lorsqu’elle sombre dans l’intolérance, le légalisme ou le fanatisme… ou lorsqu’elle « pactise » avec le pouvoir politique.)

    Or, le Christ nous enseigne que la vraie religion est celle qui libère et qui guérit.
    C’est ce que Jésus dira ailleurs dans l’évangile de Jean, dans son dialogue avec la femme samaritaine. Je cite : « L'heure vient, elle est là - dit-il - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité » (cf. Jn 4, 23-24)

    A ce titre, la femme courbée est un symbole : le symbole de toutes celles et ceux qui sont opprimés, blessés ou marginalisés… et qui sont parfois maintenus dans cet état par la religion ou par des forces politiques ou militaires d’oppression… au lieu d’en être libéré.

    On peut penser à ce qui se passe au Soudan depuis bientôt 2 ans… où les forces politiques, religieuses et militaires sont parties prenantes d’un conflit.
    Les jeunes filles sont enrôlées de force et reconvertie en aspirantes soldates dans des centres d’entraînements. Le conflit armé qui sévit dans ce pays, a entraîné une explosion des violences sexuelles commises par les deux camps. Des cas de harcèlements, de viols, de mariages forcés, d’enlèvements et d’esclavages se multiplient, faisant des dizaines de milliers de victimes.
    Le corps des femmes est devenu lui-même « un champ de bataille » et le viol une « tactique de guerre ». Il y a encore, malheureusement, des milliers de femme courbée partout dans notre monde !

    Face à cela… là où nous sommes… et avec nos moyens… Jésus nous appelle à être des instruments de paix, de libération et de guérison.

    En tant que disciples du Christ, nous devons toujours nous interroger : Comment pouvons-nous, à notre tour, apporter soin, liberté et amour à celles et ceux qui en ont besoin ?… et concrètement, à celles et ceux qui viennent pousser la porte du temple ?

    Pour conclure…


    Je voudrais juste tenter de faire un lien entre cette guérison et les deux petites paraboles du Règne de Dieu qui suivent…

    Dans ces petites paraboles - où le Royaume est comparé à un homme ou femme qui permettent… à une petite graine de moutarde de devenir presque un arbuste… ou à un peu de levain mélangé à la farine de faire lever l’ensemble de la pâte - c’est l’image de la croissance qui est mise en avant. Il y a un contraste entre un commencement caché, modeste et même fragile… et un avenir resplendissant…

    Et ce qui actionne cette croissance… c’est l’action d’un homme ou d’une femme : celui qui plante dans son jardin… celle qui enfouit le levain dans la farine…

    Peut-être que cette image parle de Jésus… et des disciples (?)

    Peut-être que Jésus qui a fait advenir le Règne de Dieu… est comparable à cet homme ou à cette femme ? Il est celui qui a instillé quelque chose de petit, de nouveau, mais au résultat potentiellement immense :
    C’est une Parole nouvelle sur Dieu que Jésus a apporté au coeur de la vie humaine… il a rappelé à chacun que Dieu était là - présent et agissant - au coeur de notre existence… que c’est Lui qui fait que tout peut changer, évoluer et grandir…

    C’est Dieu qui fait croitre ! Mais l’action humaine est requise pour que la croissance soit possible : il faut, d’une part, le petit geste de l’homme ou de la femme qui vont témoigner de Dieu, qui vont instiller une parole susceptible de produire une transformation… et, d’autre part, il faut du temps, de la patience : il faut laisser Dieu agir en lui faisant confiance…

    Ce matin, nous recevons cette Bonne Nouvelle de la présence et de l’action d’un Dieu libérateur…
    Un Dieu compatissant qui agit par le Christ et par chacun de nous…
    Il voit nos souffrances et nous appelle à la liberté.

    Qui que nous soyons… que nous soyons comme cette femme courbée, prêts à recevoir la guérison… ou comme ceux qui entourent Jésus, prêts à célébrer et à partager la bonne nouvelle… Que notre foi soit vivante, active et pleine de compassion.   Amen.

     

    Lectures bibliques

    Dt 5, 1-21 (extraits)

    1Moïse convoqua tout le peuple d'Israël et leur dit : Israël, écoute les décrets et les règles que je prononce aujourd'hui devant vous pour que vous les appreniez et les mettiez en pratique. […] Le Seigneur vous a déclaré :
    6« Je suis le Seigneur ton Dieu, c'est moi qui t'ai fait sortir d'Égypte où tu étais esclave.
    7Tu n'adoreras pas d'autres dieux que moi.
    8Tu ne te fabriqueras aucune idole […]
    11Tu ne prononceras pas mon nom de manière abusive […]
    12Prends soin de me réserver le jour du sabbat, comme le Seigneur ton Dieu l'a ordonné. 13Tu as six jours pour travailler et faire tout ton ouvrage. 14Le septième jour, c'est le sabbat qui m'est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu. Tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni tes serviteurs ou servantes, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune autre de tes bêtes, ni l'immigré qui réside chez toi ; tes serviteurs et servantes doivent pouvoir se reposer comme toi. 15Ainsi tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que je t'en ai fait sortir grâce à ma puissance irrésistible. C'est pourquoi moi, le Seigneur ton Dieu, je t'ai ordonné de faire ainsi le jour du sabbat.
    16Respecte ton père et ta mère […]
    17Tu ne commettras pas de meurtre.
    18Tu ne commettras pas d'adultère.
    19Tu ne commettras pas de vol.
    20Tu ne prononceras pas de faux témoignage contre ton prochain.
    21Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain ; tu n'envieras rien de ce qui appartient à ton prochain, ni sa maison, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne. »

    Lc 13, 1-5

    1A ce moment survinrent des gens qui lui rapportèrent l'affaire des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs sacrifices. 2Il leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens pour avoir subi un tel sort ? 3Non, je vous le dis, mais si vous ne vous convertissez pas (si vous ne changez pas de mentalité), vous périrez (vous vous perdrez) tous de même.
    4« Et ces dix-huit personnes sur lesquelles est tombée la tour à Siloé, et qu'elle a tuées, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? 5Non, je vous le dis, mais si vous ne vous convertissez pas (si vous ne changez pas de mentalité), vous périrez (vous vous perdrez ) tous de la même manière. » […]

    Lc 13, 10-17

     
    10Jésus était en train d'enseigner dans une synagogue un jour de sabbat. 11Il y avait là une femme possédée d'un esprit qui la rendait infirme (ayant un esprit d’asthénie, de faiblesse) depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et totalement incapable de se redresser12En la voyant, Jésus lui adressa la parole et lui dit : « Femme, te voilà libérée de ton infirmité. » (tu as été libérée de ton infirmité) 13Il lui imposa les mains : aussitôt elle redevint droite (elle fut redressée) et se mit à rendre gloire à Dieu.
    14Le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus ait fait une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler. C'est donc ces jours-là qu'il faut venir pour vous faire guérir, et pas le jour du sabbat. » 15Le Seigneur lui répondit : « Esprits pervertis (hypocrites), est-ce que le jour du sabbat chacun de vous ne détache pas (ne délie pas) de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ? 16Et cette femme, fille d'Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, n'est-ce pas le jour du sabbat qu'il fallait la détacher (la délier, la libérer) de ce lien ? » 17A ces paroles, tous ses adversaires étaient couverts de honte, et toute la foule se réjouissait de toutes les merveilles qu'il faisait.
     

    Lc 13, 18-21


    18Il dit alors : « A quoi est comparable le Royaume de Dieu ? A quoi le comparerai-je ? 19Il est comparable à une graine de moutarde qu'un homme prend et plante dans son jardin. Elle pousse, elle devient un arbre, et les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. » 20Il dit encore : « A quoi comparerai-je le Royaume de Dieu ? 21Il est comparable à du levain qu'une femme prend et enfouit dans trois mesures de farine, si bien que toute la masse lève. »


    dimanche 23 mars 2025

    Lc 13, 1-9

     Lectures bibliques : Exode 3, 1-15 ; Lc 6, 36.43-45 ; Lc 13, 1-9 = voir textes en bas de cette page

    Thématique : se convertir (changer de regard) ou se perdre ? 

    Prédication de Pascal Lefebvre - Bordeaux, le 23/03/25 (temple du Hâ)


    * Qui est Dieu ? Et surtout, que fait-il  ?

    Telle est la question récurrente que nous entendons parfois autour de nous… 

    « Avec tout ce qui se passe dans le monde… avec toutes les misères, les guerres, les malheurs… comment croire encore en Dieu ? »

    « S’il y avait un Dieu…  ça se saurait ! » « Si Dieu existait vraiment…. on ne verrait pas tout ça ! » C’est le genre de remarques prosaïques qu’on peut encore entendre ici ou là…


    Et c’est vrai que l’expérience ou le spectacle du malheur nous interroge… 

    Mais faut-il imputer la plupart de nos maux ou l’état désastreux du monde… à Dieu / ou à l’être humain ? 


    L’objection de la présence du mal ou du malheur - pour justifier l’absence du divin - n’est-elle pas un peu facile ?…  

    N’est-elle pas simplement une manière de nous dédouaner de nos choix parfois catastrophiques… ou de nous défausser de nos responsabilités individuelles et collectives ? 


    Les textes du jour ne répondent pas directement à cette objection… mais ils nous livrent des éléments de réponse… 


    * Le Dieu présenté dans le livre de l’Exode… le Dieu de Moïse… qui apparait au milieu du buisson ardent… livre son identité : « Je suis celui qui suis » / ou / « Je suis qui je serai »… Dieu est !… il est la Source (l’alpha et l’omega)… le fondement de l’être… 

    Et il se manifeste à Moïse, pour apporter le salut… c’est-à-dire délivrance, libération et guérison. 


    En effet, le Dieu qui se présente à Moïse est un Dieu d’écoute et de compassion : 

    « J'ai vu la souffrance de mon peuple… - dit la voix du milieu du buisson ardent… j'ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs… je connais ses douleurs ».


    L’auteur du livre de l’Exode présente ainsi l’Eternel, comme la Conscience d’amour universel… qui entend et comprend sa création, ses joies et ses peines… un Dieu qui se met à l’écoute de ses créatures les plus éprouvées ou les plus fragiles…  Et qui propose son aide… pour permettre un changement de situation… en vue d’une délivrance, d’une libération…


    Il offre à Moïse la promesse de sa présence - « je serai avec toi » dit la voix - pour permettre une transformation… et un avenir nouveau. 


    Dieu n’est donc pas l’Eternel indifférent qui s’absente au milieu des malheurs et des souffrances… mais celui dont on peut chercher la présence au coeur de l’épreuve… Car il offre son soutien à ceux qui se confient à Lui. 


    * Un autre type d’objection que l’on entend également autour de nous, tente de relater notre incompréhension face aux malheurs qui nous assaillent : 

    « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu… pour mériter ça ? » 


    C’est le genre d’expression qui laisse entendre que Dieu serait une réalité - un Être ou une Force - capable de nous punir… et de nous faire payer…  un tort ou une faute… une erreur ou quelque chose que nous aurions fait de travers… 


    Mais n’y a-t-il pas là - déjà - une contradiction dans l’expression de ce questionnement ? 

    Si Dieu est bon… si l’on parle du « bon Dieu » justement … comment pourrait-il être celui qui m’inflige une sanction ou une punition ? 


    Est-ce que ce qui m’arrive dépend uniquement de la volonté divine ? 

    Est-ce que moi-même ou les autres êtres humains - la société qui m’entoure - n’ont pas leur part de responsabilité dans la situation ou le malheur qui s’abat sur moi ? 


    Ne suis-je pas le co-créateur - avec d’autres, avec les êtres qui peuplent mon environnement - de ma réalité ? 


    C’est la question qui traverse le livre de Job… comment comprendre le malheur qui semble surgir de nulle part… et me tomber dessus ? 


    Et une des réponses qu’apporte le livre de Job, c’est de dire que Dieu - Puissance dynamique créatrice et transformatrice… Dieu lutte - encore et toujours - contre le chaos… 

    Dieu continue d’agir et de travailler, pour ordonner et parfaire sa création… 


    Ainsi, personne - aucun être humain - n’est en mesure de pouvoir juger rationnellement l’action divine…  Car, en réalité, le soin que Dieu prend de sa création dépasse infirment nos possibilités de compréhension. 


    Les textes bibliques - aussi bien que Jésus d’ailleurs - ne répondent pas directement à la question de l’origine du mal…  mais ils nous appellent à un changement de regard. 


    Ce n’est pas parce que nous n’avons pas toutes les réponses à nos questions existentielles - devant un drame, une maladie, un malheur ou une catastrophe - que nous devons en conclure… soit à l’absence ou l’indifférence de Dieu… soit à la manifestation de sa rétribution… de son courroux ou de sa colère… 


    Dieu n’est pas un distributeur automatique de bons points ou de mauvais points… de récompenses ou de punitions… 

    Il nous appelle seulement à lui faire confiance, pour agir avec lui… pour tenter de surmonter le mal et les forces chaotiques de destruction… qui prennent parfois le dessus… lorsque règne l’égoïsme, l’avidité, la corruption ou l’indifférence… ou encore la violence, les rivalités, les conflits et les guerres fratricides. 


    * C’est ce que Jésus tente de faire comprendre à ses interlocuteurs dans l’épisode que l’évangéliste Luc nous raconte (cf. Lc 13, 1-9)


    Jésus tente de répondre à la question du malheur soulevée par un fait divers… 


    On imagine qu’à cette époque, le drame des Galiléens massacrés par des légionnaires romains a fait grand bruit. 

    L'historien juif Flavius Josèphe transmet d’ailleurs dans ses écrits le portrait de Ponce Pilate comme un homme craintif, prompt à écraser dans le sang toute menace à l'ordre public. 


    C’est vraisemblablement ce qui vient de se passer… Et la répression sanglante qu’il a ordonné semble avoir été doublement choquante pour la foi juive : 

    - D’une part, il a fait périr des Galiléens de mort violente - Souvenons-nous que la mort violente ou accidentelle passait à cette époque pour une sanction divine frappant les pécheurs. 

    - Et, d’autre part, le sang des Galiléens a visiblement été mêlé à celui des animaux sacrificiels destinés au Temple. Ce qui constitue une profanation, un sacrilège. 


    Devant cette violence et cette horreur… la question se pose : En quoi ces Galiléens avaient-ils mérité cette mort tragique ? 


    La question se répète pour les 18 victimes d'un accident de chantier à la tour de Siloé, située dans l'enceinte sud-est du Temple de Jérusalem : 

    En quoi ces habitants - malheureusement au mauvais endroit au mauvais moment - avaient-ils mérité leur sort funeste ? 

    Etaient-il plus coupables que les autres habitants de Jérusalem ?


    Jésus récuse purement et simplement le bien-fondé de ce genre de croyance… 

    « Non » dit-il… « Non…ce qui est arrivé ne vient pas de la culpabilité de ces hommes… victimes d’une tragédie. 


    Mais il ajoute une phrase qui pose question : 

    « Non, je vous le dis, mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». 

    Ou plus exactement, en grec : « vous vous perdrez tous de même ». 


    Il n’est pas seulement question de « mourir » mais de « se perdre ». 


    Comment comprendre ce « de même » (de la même manière) ?

    Jésus menacerait-il les non-convertis… d'une mort pareillement tragique ? ou d’une perte totale de sens ?


    C’est en nous arrêtant sur le sens étymologique du mot metanoeô « se convertir » qu’une réponse nous est offerte… car ce verbe implique « une réorientation »… 

    «  Se convertir »… c’est changer de mentalité et de regard sur Dieu et sur le monde. 


    Ce que Jésus affirme ici, avec gravité, à ses auditeurs… c’est que… s’ils ne changent pas leur regard sur Dieu, s’ils ne cessent pas de le voir comme le bourreau des pécheurs - comme un Dieu capable de punir - alors leur vie sera surplombée par ce Dieu-bourreau, sévère et châtieur … 

    Alors ils risquent de passer à côté du vrai Dieu… de perdre leur dynamisme et leur enthousiasme… et de mourir dans la terreur de ce Dieu-là. 

    Ils risquent tout simplement de vivre les conséquences de leurs fausses croyances… de leur peur et de leur méfiance. 


    « Se convertir » - au contraire - c’est découvrir le vrai visage de Dieu : un Dieu ami des pécheurs… un Dieu qui fait preuve de patience et de bienveillance… et qui appelle à agir de la même façon avec autrui…


    * La petite parabole qui suit - la parabole du figuier - le fait comprendre… Car elle montre - à travers la figure du Vigneron - l’image d’un Dieu doux et indulgent… un Dieu qui prend soin… plutôt qu’un Dieu qui juge. 


    A bien y regarder la parabole montre une incohérence… 

    D'un point de vue agricole, soigner un arbre stérile n'offre aucun intérêt. 

    En réalité, la décision du propriétaire d'abattre le figuier après trois ans se justifie pleinement. 


    Aussi, la proposition du vigneron de bêcher et de répandre du fumier peut paraître extravagante… surtout pour une plante de peu de valeur et qui pousse facilement… comme un figuier. 


    Mais l’offre du vigneron illustre l'extraordinaire de la Grâce accordée au pécheur. 


    Le personnage principal de cette petite parabole est donc ce vigneron : un vigneron magnifique, qui ose, envers et contre tout, plaider la cause d’un arbre qui ne porte pas encore de fruits… 

    un vigneron qui propose d’attendre… qui gagne du temps, en obtenant un sursis… qui obtient un délai de grâce… afin que l’arbre puisse gagner en maturité… 


    Jésus ne raconte-t-il pas cette parabole pour nous faire changer d’avis sur Dieu ?


    A la lumière de la parabole… il apparait que « se convertir » consiste précisément à renoncer à l'image d'un Dieu intransigeant ou intolérant - comme le maître, le propriétaire, de la parabole - pour adopter le visage du Père compatissant (comme le Christ) - comparable au vigneron attentionné et patient -. 


    Il y a urgence à changer son regard sur Dieu… pour pouvoir entrer dans la confiance.


    Car l’enjeu de la conversion est là ! 

    Comment pourrait-on faire confiance à Dieu… si ne croyons pas en sa Grâce, en son amour et sa bienveillance ?… si nous avons peur de sa dureté, de sa colère ou de son jugement ?


    * Par ailleurs, … ne risque-t-on pas de vivre et de traiter les autres… selon l’image que nous avons de Dieu ?


    Croire en un Dieu magnanime et compatissant… nous appelle à vivre avec les autres cette indulgence et cette compassion, dont nous sommes les bénéficiaires. 


    Puisque l’Evangile nous appelle à agir selon nos croyances et à imiter Dieu (cf. Lc 6, 36 ; Mt 5, 48 ; Ep 5,1) … encore faut-il savoir en quel Dieu nous croyons ?  Quel Dieu sommes-nous réellement appelés à vivre, à expérimenter, à manifester ou à incarner ? 


    Il apparait que si nous croyons en Dieu dur et intransigeant… nous aurons tendance - consciemment ou inconsciemment - à calquer notre comportement envers autrui sur ce fondement…


    C’est ainsi qu’agissent les fondamentalistes ou les intégristes religieux de toutes sortes - quelle que soit leur religion - en usant de moyens de pression, de dureté, de sévérité, voire même de violence ou de cruauté… dans la mesure où ils croient eux-mêmes en « dieu » capable d’user des mêmes moyens - tout aussi excessifs - avec les humains. 


    En revanche, si nous croyons en un Dieu miséricordieux, nous aurons probablement un comportement beaucoup plus généreux et conciliant envers les autres… car nous serons conscients de la bienveillance dont nous bénéficions déjà nous-mêmes… 


    C’est simplement une question de « résonance »… nous vibrons (par nos pensées, nos paroles et nos actes) selon nos convictions… selon le système de valeurs et de croyances qui est le nôtre. 

    Et cela ne concerne pas seulement notre vie spirituelle… nos croyances impactent toutes les strates de notre existence…


    Ainsi, par exemple, si vous croyez que les autres constituent pour vous une menace ou un danger… vous risquez de répondre à ce sentiment ou cette croyance, et à devenir méfiant, suspicieux ou même menaçant à l’égard d’autrui, simplement pour vous protéger … 


    Au contraire, si vous croyez que le monde est peuplé de frères et de soeurs à découvrir, à comprendre et à aimer… vous serez sans doute beaucoup accueillant envers les autres…


    C’est pour cela qu’il faut sans cesse examiner nos croyances… qu’elles soient religieuses, spirituelles, existentielles, sociétales ou politiques…. garder notre esprit critique et notre conscience éveillée…


    En ce 3ème dimanche de carême… où nous sommes appelés une fois de plus à la conversion… il est bon de nous souvenir que Dieu nous aime, qu’il croit en nous… qu’il a une espérance pour chacun d’entre nous et notre monde…  


    C’est ce qui nous permet aussi d’avoir foi en notre Père céleste, en nous-mêmes et dans l’avenir…  


    En nous calquant sur la confiance de Dieu, nous pouvons regarder le monde avec les yeux de la foi et de l’espérance… avec les yeux du vigneron de la parabole… qui accepte de patienter… qui veut prendre soin de son figuier… même lorsqu’il parait encore improductif… 


    Pour devenir productif, il n’y a pas d’autre solution - pas d’autre voie - que d’entrer dans la confiance… que Jésus nous offre. 


    C’est ce que nous rappellent de nombreux textes bibliques… comme, par exemple, la parabole des talents (cf. Mt 25)… ou la parabole du fils prodigue (cf. Lc 15). 


    Dieu nous appelle à croire en nous…  en notre lien avec Lui… en son amour transformateur…

    Le Christ nous offre inlassablement son espérance !… Il souhaite que notre conversion nous amène à produire de bons fruits !


    Que cette bonne nouvelle mette la paix dans nos coeurs !… Qu’elle nous réjouisse et nous entraine toujours plus… dans la foi, l’espérance et l’amour.   Amen. 


    Lectures bibliques


    Exode 3, 1-15


    1Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l'Horeb. 2L'ange du SEIGNEUR lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. 3Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision : pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » 4Le SEIGNEUR vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » 5Il dit : « N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » 

    6Il dit : « Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. » Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu. 7Le SEIGNEUR dit : « J'ai vu la misère de mon peuple en Egypte et je l'ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. 8Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel, vers le lieu du Cananéen, du Hittite, de l'Amorite, du Perizzite, du Hivvite et du Jébusite. 9Et maintenant, puisque le cri des fils d'Israël est venu jusqu'à moi, puisque j'ai vu le poids que les Egyptiens font peser sur eux, 10va, maintenant ; je t'envoie vers le Pharaon, fais sortir d'Egypte mon peuple, les fils d'Israël. »

    11Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller vers le Pharaon et faire sortir d'Egypte les fils d'Israël ? » –  12« JE SUIS avec toi, dit-il. Et voici le signe que c'est moi qui t'ai envoyé : quand tu auras fait sortir le peuple d'Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. »

    13Moïse dit à Dieu : « Voici ! Je vais aller vers les fils d'Israël et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. S'ils me disent : Quel est son nom ? – que leur dirai-je ? » 

    14Dieu dit à Moïse : « JE SUIS QUI JE SERAI. » Il dit : « Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : JE SUIS m'a envoyé vers vous. » 15Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : Le SEIGNEUR, Dieu de vos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom à jamais, c'est ainsi qu'on m'invoquera d'âge en âge.

    Luc 6, 36. 43-45


    36Soyez magnanimes (miséricordieux, compatissants), comme votre Père est magnanime. […]


    43Il n'y a pas de bon arbre qui produise un fruit pourri, ni d'arbre malade qui produise un beau fruit. 44Car chaque arbre se connaît à son propre fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l'on ne vendange pas des raisins sur des ronces. 45L'homme bon, du bon trésor de son cœur, fait sortir du bon, et le mauvais, de son mauvais trésor, fait sortir du mauvais ; car c'est de l'abondance de son cœur que sa bouche parle.


    Luc 13, 1-9

    1A ce moment survinrent des gens qui lui rapportèrent l'affaire des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs sacrifices. 2Il leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens pour avoir subi un tel sort ? 3Non, je vous le dis, mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez (vous vous perdrez) tous de même.

    4« Et ces dix-huit personnes sur lesquelles est tombée la tour à Siloé, et qu'elle a tuées, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? 5Non, je vous le dis, mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez (vous vous perdrez) tous de la même manière. »

    6Et il dit cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et n'en trouva pas. 7Il dit alors au vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n'en trouve pas. Coupe-le. Pourquoi faut-il encore qu'il épuise la terre ?” 

    8Mais l'autre lui répond : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche tout autour et que je mette du fumier. 9Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas.” »