dimanche 29 octobre 2023

Désir de Dieu

 Lectures bibliques : Lc 12, 16-21 ; Mt 22, 1-14.34-40 ; Rm 8, 5-27 (voir textes en bas de cette page)

Thématique : Dieu de désir / désir de Dieu

Prédication de Pascal LEFEBVRE – 29/10/23 – Bordeaux (temple du Hâ)

(Dernière partie inspirée d’une méditation de Marc Lienhard)



A travers nos différents textes, il est aujourd’hui question de « désir ». 


Le mot « désir » dérive du latin desiderare qui signifie « être face à l’absence d'étoile ».

Outre qu’elle soit assez poétique, cette définition du mot « désir » nous pousse à nous interroger sur les termes « absence » et « étoile ». Car la notion même de désir semble impliquer que nous désirons quelque chose ou quelqu’un d’absent ou d’éloigné… et que cet objet du désir (qui peut être un aussi un sujet, le sujet de son propre désir) est si important qu’il est comparé à une étoile… quelque chose de grand, de lumineux, de désirable, de magique… et relativement inatteignable. 


Il y aurait donc quelque chose en nous qui reconnait un manque, une absence, une insatisfaction… et qui aspire à une recherche, une quête, une soif… pour pouvoir être comblé et satisfait. 


Quelle est donc cette étoile ? Quelle sont nos désirs ? C’est à chacun d’y répondre…


En réalité, l’étymologie latine « de-siderare » est un peu plus ambiguë, car elle signifie « cesser de contempler l’étoile, l’astre » : faut-il y voir l’idée que le désir ne veut pas se contenter de contempler, et qu’il aimerait posséder ou « consommer » son objet ?


Le propre du désir n’est-il pas d’être toujours insatisfait ?

« Cesser de contempler l’étoile » pour s’unir à elle ou la posséder… n’est-ce pas « demander la lune » et vouloir l’impossible ?


Pour Platon, par exemple, l’insatisfaction radicale, l’impossibilité de trouver le véritable objet du désir, doit nous faire comprendre qu’il existe un autre monde, et que ce que nous désirons vise cet autre monde. 


Pour le bouddhisme, il y a plusieurs désirs de l’âme : le désir du devoir, le désir de toutes les choses, le plaisir, mais l’essentiel, c’est la liberté, la libération. La liberté est le but ultime de notre existence. 


Dans la Bible, il est partout question de désir. Et nous voyons que les désirs peuvent être orientés soit par notre égo, soit par notre âme ou notre cœur. 


Ainsi, dans le livre de la Genèse, par exemple, le désir d’Adam et Ève, c’est sans doute d’abord l’amour, l’union… car Dieu créé un vis-à-vis à l’être humain, pour cela… Mais, assez vite, cet être humain succombe à la tentation du serpent trompeur. Et c’est le désir de toute-puissance qui s’exprime, le refus de la limite. Ce désir, c’est de vouloir devenir comme Dieu (devenir des dieux à la place de Dieu). Ce mauvais désir conduit au « péché », c’est-à-dire à l’idée de séparation, à l’éloignement d’avec Dieu. 


Dans la petite parabole du chapitre 12 de l’évangile de Luc (que nous avons entendu ce matin), on voit bien que le désir d’avidité de l’homme riche est interrogé. Son désir correspond à l’idéal du jouisseur, qui veut profiter de l’abondance. 


Mais pourquoi en vouloir toujours plus ? Qu’est-ce qui pousse l’homme à ainsi toujours convoiter et à accumuler sans limite ?... pour se réfugier dans un désir purement égoïste ? N’y aurait-il pas mieux à faire ? 


D’autant que ce désir est basé sur le sentiment de sécurité que confère la fortune… une sécurité, en réalité, bien illusoire. 


La réponse de Jésus est relativement claire : l’homme s’est trompé de lieu où amasser ses trésors. 

C’est donc une invitation à réorienter le désir : non pas vers soi (en amassant des choses uniquement pour soi-même), mais vers autrui et vers Dieu… en devenant « riche aux yeux de Dieu »… ce qui représente un usage des biens guidé par la solidarité humaine et l’amour du prochain. 


Dans la Bible, le désir n’est pas vu négativement. Il est neutre et peut même être vu positivement lorsqu’il est bien dirigé. Tout dépend vers quoi il se tourne et de quelle façon… 


Dans les Psaumes, par exemple, les désirs humains légitimes sont représentés de manière positive. Le désir de Dieu, de sa proximité et de ses lois, est présenté comme une bénédiction. L’Ancien Testament considère comme une vertu l’aspiration à la rencontre divine et à la vérité. 


Je vous cite un extrait du Psaume 42 : « Comme le cerf soupire devant les ruisseaux, ainsi mon âme soupire devant Toi, ô Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant ». (Ps 42, 2-3)


Ou encore au Psaume 27 : « J'ai désiré une chose du Seigneur et je la chercherai : habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, contempler la beauté du Seigneur et examiner son temple ». (Ps 27,4)


Dans le Nouveau Testament, les enseignements de Jésus approfondissent la compréhension du désir. 

Interrogé sur le plus grand commandement de la Loi, Jésus répond (comme nous l’avons écouté) :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est le premier et grand commandement. Et la seconde est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même (Mt 22, 37-39).


Ici, Jésus identifie l’amour comme le but le plus élevé du désir humain. 

L’appel à l’amour – l’ouverture du cœur – détourne le désir de l’égoïsme, pour le tourner vers Dieu et vers les autres. 


Jésus relie également le véritable désir à la justice lorsqu'il déclare, dans les Béatitudes : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5, 6).


Ainsi, il nous propose de réorienter notre désir vers le règne de Dieu et sa justice : « Cherchez d’abord le Règne de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus (par surcroit) » (Mt 6,33)


Pourquoi orienter ou réorienter notre désir vers Dieu ? 


Deux réponses peuvent nous venir à l’esprit :

  • D’une part, parce que c’est certainement là le véritable désir de notre âme : exprimer le vrai Soi (qui est lié à Dieu), retrouver notre connexion au Divin 
  • D’autre part, parce que cela correspond aussi au désir de Dieu. 


Dans la parabole du festin nuptial de Mt 22, on voit que le projet du roi – qui présente ce qui advient dans le règne des cieux – est de rassembler un maximum de convives, pour fêter le mariage de son fils… Son projet, son désir, c’est donc de vivre un temps de communion avec tous les invités… c’est un projet de rassemblement et d’unité. 

Si le roi représente la figure de Dieu et l’organisation du festin de noces symbolise le royaume des cieux… on voit bien que le désir de Dieu est de vivre en communion avec tous les convives, c’est-à-dire avec nous tous.


Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu… dans leur libre arbitre, des invités refusent de rejoindre le banquet de noces, pour diverses raisons… il y a même du rejet et de la violence à l’égard des prophètes… le cercle des invités s’élargit alors… et puis finalement nous avons cette anecdote finale, à travers un des invités qui ne porte pas de vêtement de noces… ce qui signifie qu’il a répondu à l’invitation, mais sans rien changé en lui-même… qu’il a souscrit à l’appel de Dieu, sans vraiment le prendre au sérieux. 


La fin de la parabole nous interroge… que signifie « revêtir un vêtement de noces » dans ce contexte ?... et qu’en est-il de nous ? Nous laissons-nous transformer par l’appel de Dieu ?


De quoi s’agit-il à travers cette métaphore du vêtement ? 

Ne serait-ce pas d’accepter de revêtir une nouvelle identité : celle d’enfant de Dieu, de baptisé… mais également d’accepter une transformation en profondeur ? 


Si l’homme sans vêtement de noces, est bien présent parmi les convives, c’est qu’il a accepté l’invitation, mais – en réalité – cela ne suffit pas… le fait qu’il n’ait pas revêtu un vêtement adéquat, indique qu’il ne s’est pas converti… que la grâce de l’invitation ne l’a pas transformé… qu’il n’a rien changé, pour se préparer à vivre cette communion avec le Seigneur. 


D’ailleurs, la fin montre qu’il est incapable d’entrer en dialogue avec Celui qui vient à sa rencontre. 


On peut ainsi entendre cette parabole, à la fois, comme une Bonne Nouvelle et une interrogation qui nous est adressée : 

le grand projet de Dieu, c’est l’unité et la communion avec nous. Mais qu’en est-il de notre côté ? Quel est notre désir ? 

Saurons-nous répondre à cet appel du Seigneur ? Saurons-nous réorienter notre désir… pour qu’il corresponde à celui de Dieu ?


Comment orienter notre désir vers Dieu ? 


L’apôtre Paul nous donne quelques réponses …

Pour lui, soit nous pouvons soit marcher sous l’empire de la chair, c’est-à-dire selon les penchants humains (fragiles et éphémères), les désirs de l’égo… et ne se préoccuper que de ce qui est humain… soit nous pouvons marcher sous l’empire de l’esprit, en se laissant inspirer par l’Esprit saint… et aspirer à des préoccupations spirituelles. 


Lorsque l’Esprit saint agit en nous, il nous libère des comportements égoïstes, il nous libère de la peur et des esclavages (de l’esclavage du périssable, du péché, des mauvais désirs, de nos penchants égoïstes). 

C’est l’Esprit saint qui nous transforme et fait de nous des enfants de Dieu, c’est-à-dire des frères et sœurs de Jésus-Christ, mus par la confiance en Dieu. 


Cependant, pour Paul, la liberté qui est la nôtre aujourd’hui n’est que partielle ou parcellaire… car nous n’avons reçu que les prémices de l’Esprit. 

Le monde est encore sous le pouvoir de forces qui ne mènent à rien… elle est soumise à la futilité. Dit autrement, il est livré au pouvoir du néant. 


Mais, un jour, la création tout entière sera libérée et aura part à « la glorieuse liberté des enfants de Dieu ». En attendant, il compare notre situation à celle d’une femme qui attend la délivrance… une femme qui est en train d’accoucher : la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement, en attendant la libération pleine et entière. 


Paul ne nous dit pas que nous pouvons éteindre les désirs naturels – que notre but serait l’extinction du désir (comme le souligne, par exemple, le bouddhisme) – mais il affirme que nous pouvons réorienter notre désir, en nous ouvrant à l’action de l’Esprit saint. 

Les croyants sont appelés à choisir de « marcher selon l’Esprit », afin d’expérimenter cette transformation du désir.


Comment appeler ce désir qui est au fond de chacun de nous ? 


Je ne parle pas – bien sûr – des désirs de l’égo (que nous connaissons bien) : le désir de plaire, de réussir, d’occuper les premières places, le désir d’obtenir des satisfactions matérielles, de la reconnaissance, ou tout type de gratification (avoir, pouvoir… argent, confort, privilèges…) et aspirer à un bonheur venant du monde. 

Je parle des désirs provenant du cœur ou de l’âme. De tout ce qui peut être source de paix, de joie profonde, d’harmonie et d’amour. 


Ne serait-ce pas le désir intime de « spiritualité »… qui est au fond de chacun de nous ?... désir de communion avec le Divin, désir de silence, de méditation, de prière… désir de renouvellement intérieur.  


C’est intéressant que Paul situe le désir à l’origine de la spiritualité. Car, nous le savons bien, notre vie tout entière… nos choix de vie… sont portés par le désir : désir de découvrir qui nous sommes vraiment, d’expérimenter nos potentialités… désir de liberté, dans un monde soumis aux contrôles de toutes sortes, aux règles et aux conditionnements…. désir de paix, face à la violence des rapports humains… désir de silence intérieur, face au vacarme et aux turbulences véhiculées par les médias… désir de surmonter les multiples peurs qui peuvent nous habiter, dans le présent et devant l’avenir. 


Ce désir de spiritualité…. pour retrouver la connexion avec notre âme, pour trouver la paix intérieure et communion avec Dieu… n’est-ce pas, en réalité, ce que chaque croyant recherche quand il prie (chez lui ou à un office)… lorsqu’il vient au culte, quand il chante des cantiques ou écoute la Bible… ou lorsqu’il va faire une retraite dans la nature ou dans un monastère… ou encore, lorsqu’il se sent poussé à faire un pèlerinage sur le chemin de St Jacques de Compostelle ou vers le Musée du désert (pour se retrouver ou se ressourcer) ?


La spiritualité – nous dit Paul – c’est s’ouvrir à l’action de l’Esprit saint… 

Il y a un désir, au départ, mais le désir seul ne suffit pas… il n’apporte pas le salut… il faut que Dieu s’en mêle… l’Esprit saint vient au secours de notre faiblesse - écrit-il (v.20).


La spiritualité, c’est se laisser pousser, se laisser mettre en mouvement. 

Car sans le vent de Dieu, notre embarcation – notre voilier – risque de rester immobile…. Nous risquons de rester figés ou enfermés dans les désirs de l’égo.


Paul ne parle pas des divers chemins où peut nous conduire le vent de l’Esprit… car peu importe les formes qu’ils prendront… il nous parle davantage d’un but : ce but, c’est la « glorieuse liberté des enfants de Dieu ». 


Si la spiritualité consiste vraiment à se laisser pousser par le Saint-Esprit, alors elle ne s’enfermera pas sur elle-même. 

La caractéristique de la spiritualité proposée par Paul, ce sera de me libérer non seulement des anxiétés qui me pèsent, mais finalement de moi-même, de mes façons de penser, de mes sentiments, de mes habitudes, de mes œuvres (mes réussites ou mes échecs), mais aussi peut-être de ma piété et de mes façons de prier… puisque cette spiritualité se découvre dans un lâcher-prise… et c’est l’Esprit saint qui désormais peut prier en moi. 


Avec l’Esprit saint, ma vie sera « réformée »… « reformatée »… je n’éprouverai plus le besoin de parler sans cesse de mon « moi », de tourner les choses indéfiniment autour de ma personne. 


Pour l’apôtre, il y a une destination à cette liberté : je suis libéré pour quelque chose / pour quelqu’un… pour être enfant de Dieu… libéré pour devenir partenaire, libéré pour vivre comme celui qui reçoit et qui écoute. 

Ce qui importera alors, ce ne seront plus mes paroles, mes impressions, mon désir, mais ce qu’il me dit, Lui. 


C’est l’Esprit saint qui peut prier Dieu en nous… souligne Paul… et prier, c’est peut-être d’abord se taire… pour écouter.

C’était en tout cas l’avis de Soren Kierkegaard, écrivain et théologien danois. 


Voilà ce qu’il a un jour exprimé : « Quand la prière devint de plus en plus fervente et de plus en plus intense, je trouvai de moins en moins à dire. Finalement, je me tus totalement. Et enfin, contraste plus flagrant encore, je me mis à écouter. 

D’abord, je pensais que prier, c’était parler. J’appris que la prière, ce n’est pas seulement se taire, mais écouter. 

Bref, prier, ce n’est pas parler, c’est faire silence, se taire et attendre, jusqu’à ce que le Dieu puissant entende. »


L’Esprit saint nous conduit dans cette attitude où nous attendons tout de Dieu… dès lors – comme dirait Paul – « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (cf. Ga 2,20). 

Aussi, si j’attends tout de Dieu, ma vie s’aligne avec ma volonté supérieure, celle du cœur… elle s’aligne avec les véritables désirs de mon âme. 


Pour conclure, revenons à cette affirmation de Paul : « la création tout entière soupire » (v.22). Et un peu auparavant : « cette même création sera libérée de l'esclavage … pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu »


Qu’est-ce à dire sinon que le désir, l’attente de liberté ne m’habite pas seulement moi, mais tous les hommes et toutes les femmes ?

Comment pourrions-nous l’oublier à l’heure de la mondialisation… à l’heure où nous sommes relativement informés de ce qui se passe à l’autre bout de la planète ?


Comment pourrions-nous chercher à écouter notre désir de Dieu… chercher notre bonheur et notre libération auprès de Lui… en négligeant le sort des autres ?... en oubliant les malheurs… les injustices… les conflits… la misère des plus pauvres ?


Et comment entendre cette espérance que nous donne Paul… et la voix, le Souffle de l’Esprit saint… au milieu d’un monde qui soupire et qui gémit ?

Il nous faut, à la fois, faire silence pour écouter Dieu… et rester solidaires de celles et ceux qui souffrent. 


Plus largement encore, quand Paul parle de la création, il ne la restreint pas aux humains. Il a en vue les animaux et les plantes, la nature dont nous savons aujourd’hui combien elle est menacée par l’homme, dans sa biodiversité. 

En réalité, le désir, l’aspiration au bien-être et à la liberté habitent toutes les créatures. Et il y a une communauté de destin entre la création et l’être humain.

En élargissant notre regard, l'apôtre veut nous faire comprendre qu'il n'y a pas de spiritualité sans solidarité. 

Comment pourrions-nous nous laisser saisir, et pousser, par le Saint-Esprit… sans prendre en compte le sort et les angoisses de toute créature, humaine et non-humaine ? 


Nous n’avons pas à désirer le salut, la libération, seulement pour nous. Car chaque être vivant y aspire. 


Ainsi, dans chacune de nos prières, nous représentons la création tout entière. Puisque notre désir de salut concerne le monde. 


En d’autres termes (et pour rejoindre l’apôtre Paul), nous sommes appelés à marcher sur le chemin d’une « spiritualité cosmique » : 

Prier, c’est prier avec et pour toutes les créatures (petites ou grandes)… tournées vers Dieu, transformées par le Christ, et inspirées par le St Esprit. 


Alors… chers amis…  que l’Esprit saint nous inspire dans notre marche quotidienne… qu’il nous saisisse… et nous transforme en vue de la communion avec le Seigneur. 


Amen. 



Lc 12, 16-21 - Parabole du riche insensé

16 Jésus leur dit une parabole : « Il y avait un homme riche dont la terre avait bien rapporté. 17 Et il se demandait : “Que vais-je faire ? car je n’ai pas où rassembler ma récolte.” 18 Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en bâtirai de plus grands et j’y rassemblerai tout mon blé et mes biens.” 

19 Et je me dirai à moi-même : “Te voilà avec quantité de biens en réserve pour de longues années ; repose-toi, mange, bois, fais bombance.” 

20 Mais Dieu lui dit : “Insensé, cette nuit même on te redemande ta vie, et ce que tu as préparé, qui donc l’aura ?” 

21 Voilà ce qui arrive à celui qui amasse un trésor pour lui-même au lieu de s’enrichir auprès de Dieu. »


Mt 22, 1-14.34-40 - Le festin nuptial & Le plus grand commandement

1 Et Jésus se remit à leur parler en paraboles : 2« Il en va du Royaume des cieux comme d’un roi qui fit un festin de noces pour son fils.  3 Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités. Mais eux ne voulaient pas venir. 

4 Il envoya encore d’autres serviteurs chargés de dire aux invités : “Voici, j’ai apprêté mon banquet ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont égorgés, tout est prêt, venez aux noces.”  5 Mais eux, sans en tenir compte, s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; 6 les autres, saisissant les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. 

7 Le roi se mit en colère ; il envoya ses troupes, fit périr ces assassins et incendia leur ville. 

8 Alors il dit à ses serviteurs : “La noce est prête, mais les invités n’en étaient pas dignes. 9 Allez donc aux places d’où partent les chemins et convoquez à la noce tous ceux que vous trouverez.” 

10 Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons. Et la salle de noce fut remplie de convives. 

11 Entré pour regarder les convives, le roi aperçut là un homme qui ne portait pas de vêtement de noce. 

12 “Mon ami, lui dit-il, comment es-tu entré ici sans avoir de vêtement de noce ?” Celui-ci resta muet. 

13 Alors le roi dit aux servants : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents.” 

14 Certes, la multitude est appelée, mais peu sont élus. » […]


34 Apprenant qu’il avait fermé la bouche aux Sadducéens, les Pharisiens se réunirent. 35 Et l’un d’eux, un légiste, lui demanda pour lui tendre un piège : 

36 « Maître, quel est le grand commandement dans la Loi ? » 

37 Jésus lui déclara : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée38 C’est là le grand, le premier commandement. 

39 Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même

40 De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. »


Rm 8, 5-27

5 En effet, les personnes qui vivent selon les penchants humains / sous l'emprise de la chair - se préoccupent de ce qui est humain ; mais celles qui vivent selon l'Esprit saint se préoccupent de ce qui est spirituel. 

6 La chair / les préoccupations humaines mènent à la mort ; mais les préoccupations spirituelles mènent à la vie et à la paix. 

7 Ceux qui sont dominés par les préoccupations humaines sont ennemis de Dieu ; ils ne se soumettent pas à la loi de Dieu, ils n'en sont même pas capables. 

8 Ceux qui s'inscrivent dans une logique humaine ne peuvent pas plaire à Dieu.

[9 Mais vous, vous ne vivez pas selon la logique humaine ; vous vivez selon l'Esprit saint, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous ! La personne qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas. 

10 Si le Christ est en vous, votre corps reste tout de même destiné à la mort à cause du péché, mais le souffle de l'Esprit est vie en vous, parce que vous avez été rendus justes devant Dieu. 11 Si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, alors Dieu qui a ressuscité le Christ d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

12 Ainsi donc, frères et sœurs, nous avons des obligations, mais non envers la faiblesse humaine pour vivre selon sa logique.]


13 Car si vous vivez selon cette logique, vous allez mourir. Mais si, par l'Esprit saint, vous faites mourir le comportement de votre être égoïste, vous vivrez. 

14 Toutes les personnes qui sont conduites par l'Esprit de Dieu sont enfants de Dieu. 

15 Car l'Esprit que vous avez reçu n'est pas un esprit qui vous rende esclaves et qui vous remplisse encore de peur ; mais c'est l'Esprit saint qui fait de vous des enfants de Dieu et qui nous permet de crier à Dieu : « Abba, Père ! » 

16 L'Esprit de Dieu atteste lui-même à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17 Nous sommes ses enfants, donc nous sommes aussi ses héritiers ! Oui, héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ ! Car si nous souffrons avec lui, nous serons aussi avec lui dans sa gloire.


18 J'estime en effet qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée en nous. 

19 Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. 

20 En effet, la création a été soumise à la futilité — non pas de son propre gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise — avec une espérance : 

21 cette même création sera libérée de l'esclavage du périssable pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. 

22 Or nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'accouchement. 

23 Bien plus, nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption filiale, la rédemption de notre corps. 24 Car c'est dans l'espérance que nous avons été sauvés. Or l'espérance qu'on voit n'est plus une espérance : ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore ? 

25 Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance.

26 De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; 27 et celui qui sonde les cœurs sait à quoi tend l'Esprit : c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints.

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