dimanche 22 octobre 2023

Mt 7

 Lectures bibliques : Mt 5, 38-48 ; Mt 7, 1-5. 7-14. 21-27 (voir lectures en bas de cette page)

Thématique : Sortir de la réciprocité et du jugement – Fonder sa maison sur Dieu et sa Parole 

Prédication de Pascal LEFEBVRE / Bordeaux - le 22/10/23

(Début inspiré d’une méditation de la pasteure Dominique Hernandez)


La maison, dans la parabole de Matthieu, est une image pour parler de notre vie, de ce que nous construisons de nous-mêmes et en nous-mêmes : une maison, un chez-soi, qui corresponde à notre vrai Soi.  


La maison où nous logeons, est un lieu important : lieu mis à part, lieu de repos, c’est l’endroit pour se retrouver soi-même, mais aussi le lieu de la famille et plus largement un lieu d’accueil pour les amis, les proches, et celles et ceux que l’on reçoit. C’est, à la fois, un lieu intime et un lieu ouvert avec un seuil, qui fait frontière et passage entre chez soi et l’extérieur. 


Notre soi est comme une maison : c’est un lieu intérieur, d’intimité, mais qui n’est pas coupé d’autrui et de l’extérieur, car il y a des communications, des portes, des ouvertures. 

Être, ce n’est pas qu’une affaire personnelle, individuelle : c’est toujours « être au monde » en présence ; « être avec les autres » en relations ; être et devenir, en liberté et responsabilité. 


Bien sûr, notre maison et notre intériorité ne sont pas figées : Depuis la psychologie analytique de Carl Jung, on parle d’un processus d’« individuation » et de prise de conscience, qui va permettre à l’individu d’aller vers plus de maturité, de quitter peu à peu certains de ses imaginaires, certaines de ses représentations, de ses illusions, jusqu’à éliminer les mensonges et les fausses croyances de l’égo… pour permettre au vrai Soi de s’exprimer. 


Autrement dit, nous sommes en cheminement, en perpétuelle évolution : en vieillissant, au fil du temps, nous devenons conscients de l’ampleur et de la complexité des relations humaines.


C’est donc dans le registre existentiel que s’inscrit cette parabole des deux maisons… comme les autres paraboles d’ailleurs.


Dans cette petite parabole conclusive du sermon sur la montagne… ce qui distingue les deux maisons… ce n’est pas le « faire », « l’agir ». Car les deux hommes – « l’avisé » comme « l’insensé » – bâtissent leur maison. Mais ce sont les fondations qui ne reposent pas sur le même terrain. 


Quelques remarques sur ce texte : 


* Premier point, il n’y a pas de jugement concernant l’apparence et la solidité de la maison. 


Jésus ne donne pas de plan à suivre pour construire une « belle » ou une « bonne » maison. Il ne s’occupe pas de savoir quels sont les matériaux utilisés. Que cette maison soit en bois ou en pierre, peu importe. Que ce soit une cabane ou un manoir, ça n’a pas d’importance. 


En ce sens, la parabole n’a rien à voir avec l’histoire bien connue du loup et des trois petits cochons, à laquelle vous avez peut-être pensé en écoutant la lecture.


Ici, la construction est libre, Jésus ne donne pas un mode d’emploi… comme pour le montage des meubles « Ikea ». 

Nous construisons avec ce que nous recevons, avec ce que nous découvrons, avec nos choix, nos engagements, nos rêves, avec ce qui nous façonne, et ce qui nous tient à cœur.


Et cette maison ne cesse d’évoluer : rien n’est figé dans la vie, nous sommes transformés par nos expériences de vie, et aussi lorsque nous laissons la Parole de Dieu agir en nous, dans notre intériorité. 


* Deuxième point, dans cette parabole, les deux maisons peuvent traverser des évènements identiques : il n’y a pas de jugement non plus sur ce point. 


La pluie… les torrents… les vents… les tempêtes… personne n’est épargné. Tous les êtres humains peuvent y être confrontés. 


Bien sûr, il ne s’agit pas de phénomènes météorologiques, mais d’épreuves, de catastrophes qui affectent chacun, et qui ne sont pas toujours prévisibles : deuils, maladies, séparation, perte d’emploi, dépression, accidents, échecs, blessures, etc. 


Cela ne dépend pas de notre intelligence, ni de nos capacités, de nos forces, ni même de la chance. Et même si nous pouvons parfois nous y préparer, nous ne pouvons pas les éviter. 


Notre condition humaine – marquée par la finitude, la vulnérabilité, la fragilité – est sujette à bien des bouleversements… et soumise à des réalités parfois violentes. 

Nous pouvons en faire l’expérience individuellement dans notre chair ou notre foyer, et collectivement dans notre société et notre monde. 


Le Christ, lui-même, a dû traverser des vents contraires, quand il s’est opposé – avec sa Foi – aux forces conservatrices et religieuses, qui ne voulaient pas recevoir son Evangile de liberté. 

Et il a dû affronter ses rivaux, par sa parole, jusqu’à finalement en mourir sur la croix… tué par une tempête de pouvoir religieux, bien décidé à se maintenir et à éliminer la nouveauté… instillée par ce fauteur de trouble qui le contestait.


* Troisième point, Jésus distingue et qualifie l’attitude des deux hommes de la parabole, en fonction du terrain, du fondement qu’ils ont choisi, pour servir de support à leur construction. 


L’« insensé » est celui qui a une vue limitée.  

Dans les différentes paraboles du Nouveau Testament (cf. Mt 7, Mt 25, Lc 12), il est qualifié d’irréfléchi, d’imprévoyant, d’inconscient ou de fou. 


Il est présenté comme celui qui se fonde sur des réalités éphémères, provisoires, périssables ou fuyantes… sans vision d’avenir… sans horizon à long terme. 


Au contraire, l’« avisé » signifie : intelligent, plein de bon sens, sage.

Le mot grec phronimos vient de phrenes, le diaphragme, l’intérieur de l’homme, la conscience, l’intelligence. 


A la fin de l’évangile de Matthieu – aux chapitres 24 et 25 – le terme est associé à l’idée de veille et de vigilance… qui vient de la reconnaissance d’un non-savoir… donc d’une attitude d’humilité. 

Face à notre ignorance, seules la confiance et l’espérance sont présentées comme des attitudes sages. 


En d’autres termes, la question posée est la suivante : sur quoi fonder sa maison ?


Est-ce sur soi-même, sur ses propres forces, sur son égo… ses sécurités, ses certitudes, son avoir, son pouvoir ?


Ou sur une réalité extérieure, bien plus solide que soi : à savoir, sur Dieu et sa Parole ?


Pour Jésus, être « avisé » signifie voir plus loin que l’immédiateté… vivre consciemment, en gardant intacte sa confiance et son espérance en Dieu… fonder sa vie sur quelque chose de solide : bâtir sa maison sur Dieu… croire en sa présence et sa lumière, quoi qu’il arrive.


La parabole nous interroge ainsi sur notre socle, sur les fondations de notre vie et de nos choix de vie… car nous voudrions tous assurer la solidité de notre construction… 

Et ce serait bien dommage de bâtir quelque chose – une jolie maison, belle et agréable à regarder – pour s’apercevoir ensuite qu’elle ne repose que sur des apparences… sur des réalités aussi fuyantes, mouvantes et instables que du sable. 


L’image du roc évoque, au contraire, une réalité solide, fiable, à laquelle on peut faire confiance. 

Dans le premier Testament, l’Éternel est comparé à un roc : par exemple, le roi David confesse que Dieu est pour lui comme un roc (2 Sam 22,2-3) ou encore dans un psaume : ils se souvenaient que Dieu était leur rocher, leur défenseur / leur libérateur (Ps 78,35).


Très bien – me direz-vous – tout ça semble assez clair et assez simple… et c’est évident que chacun a envie de construire sa vie sur un fondement solide qui permet de résister aux tempêtes de l’existence. Jusque-là tout le monde est d’accord !


* Mais là où ça se complique un peu… c’est que cette petite parabole se situe à la fin du sermon sur la montagne… et que pour la mettre en œuvre… et ne pas confondre « le sable » et « le roc »… il faut entendre les paroles de Jésus et les mettre en pratique. 


Parce que le risque est en fait assez grand de confondre ce qui est vraiment solide et ce qui ne l’est pas ; ce qui est durable avec ce qui est éphémère. 

Et il me semble que nous sommes souvent dans l’illusion, quand nous croyons que notre sécurité repose prioritairement sur nos propres forces, nos réussites, notre situation, nos possessions, notre argent, nos croyances, nos savoirs ou nos relations. 


C’est, en tout cas, ce que notre société individualiste et matérialiste nous laisse entendre : puisqu’elle nous parle toujours d’un salut « chacun pour soi », « par soi-même », par ses efforts et ses mérites. 


Pour Jésus, il en va autrement : c’est Dieu et sa Parole, qui sont vraiment solides. 

C’est donc sur quelque chose qui n’est pas l’égo, ni le mental, ni nos propres conquêtes ou réussites, que nous devons nous appuyer… mais sur une réalité Autre, qui est extérieure à soi… une réalité que nous pouvons accueillir et intérioriser… et que nous sommes appelés à faire nôtre. 


En effet, dans les versets précédant la parabole, Jésus affirme : « il ne suffit pas de me dire « Seigneur, Seigneur » pour entrer dans le Royaume de cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux » (v.21).


Et précisément ce Père « qui est dans les cieux » - donc présenté comme une instance extérieure - peut devenir le Père qui est en nous, dans notre intériorité, comme notre fondement… si nous l’accueillons, si nous l’adoptons, si nous lui faisons confiance. 


Et le fait que Jésus présente ce fondement comme une instance extérieure à nous… est aussi une manière de rappeler que, puisque Dieu est Dieu, et qu’il est dans les cieux… l’accueillir implique d’inscrire son existence dans une nouvelle façon d’être, de penser et d’agir… puisque l’agir de Dieu ne relève pas de la logique de ce monde, qui est celle de la réciprocité, du donnant-donnant, du mérite. 


Accueillir le Père en soi, ce n’est pas seulement lui faire confiance, c’est se mettre à son écoute, se laisser transformer par sa façon de penser et par sa parole… et adopter ainsi une nouvelle mentalité et un nouveau comportement, calqué sur l’agir de Dieu. 


C’est ce que Jésus affirme un peu plus tôt dans son sermon, lorsqu’il dit aux disciples… si vous faites ainsi, si vous agissez hors du champ de la réciprocité… alors « vous serez parfaits… comme votre Père céleste est parfait » (cf. Mt 5,48). 


Quelle est donc cette perfection de Dieu que nous sommes appelés à faire nôtre, comme fondement de notre maison ?


Si vous relisez le sermon sur la montagne, vous verrez que ce qui est mis en avant : c’est la générosité de Dieu, sa compassion, sa miséricorde… puisqu’il fait « lever son soleil [indifféremment] sur les méchants et sur les bons, et tomber sa pluie sur les justes [comme] les injustes » (cf. Mt 5,45)


Jésus présente ainsi Dieu, son Père, comme une instance qui ne compte pas les points, qui ne juge pas, et ne rend pas à chacun selon ses mérites. C’est la gratuité et la générosité qui le caractérisent. 


Puisque Dieu est amour… puisque Dieu est ainsi… sa volonté, c’est, de la même façon, la générosité et l’accueil inconditionnel… 

Ce n’est pas l’égoïsme, ni le jugement, ni l’iniquité. 


Il y aurait bien des choses à dire sur ce fameux sermon sur la montagne, pour discerner ce que Dieu attend de nous, afin de nous mettre véritablement à l’écoute de sa Parole… mais je m’arrêterai ce matin sur deux points qui me semblent important, dans notre contexte actuel, face aux conflits qui peuvent nous traverser… nous et notre monde :

  • Sortir de la réciprocité
  • Nous ouvrir pleinement à la confiance en Dieu


Ces deux points sont liés, car nous ouvrir véritablement à la confiance en Dieu, nous conduit à nous ouvrir à sa Grâce et à revoir nos façons de penser… pour justement sortir de la réciprocité. 


Nous connaissons tous les comportements habituels et les logiques de notre monde : c’est le « donnant-donnant » (la symétrie, le tac-au-tac) : 

Quelqu’un porte sur moi un jugement, j’ai tendance à le juger en retour.

Quelqu’un m’offre un sourire, j’ai tendance à lui répondre par un sourire.

Quelqu’un me jette une pierre ou une invective, j’aurais bien envie de lui rendre la pareille.

Et bien sûr, cela peut dégénérer, et devenir meurtrier, quand il s’agit, non seulement de deux personnes, mais de 2 pays, 2 nations, 2 blocs politiques. 


Il est toujours plus facile de juger que c’est l’autre qui incarne « le mal », qu’il est le méchant, le coupable… et que je suis une victime. 

Il se peut alors que je m’autorise à faire moi-même justice, à lui rendre la monnaie de sa pièce… pour lui donner une bonne leçon… car après tout, si c’est lui l’agresseur, il aura bien mérité ma vengeance et ma haine, en retour. 


Et c’est ainsi qu’on tombe inéluctablement dans l’engrenage de la violence… dans des comportements primitifs qui sont ceux qu’on a toujours répétés depuis des siècles… et qui ne nous mènent nulle part… sinon en « enfer » !

Comme c’est le cas actuellement au Proche Orient, dans ce conflit, sans fin, entre Israéliens et Palestiniens. 


Et ce n’est pas un hasard, si l’étymologie du mot « diable » (diabolos, en grec) signifie : ce qui divise. 


Or, dans son sermon, Jésus nous dit autre chose : 

La force du mal est proportionnée à la taille de notre ignorance. 


Il affirme que Dieu est grâce… que l’amour est tout… et que le mal n’est rien. 

Non pas qu’il ne nous fasse pas souffrir… mais que le mal n’est que la somme de nos jugements, de nos rejets, nos condamnations, nos réactions, dénis, oublis, attachements ou peurs. 

Chaque fois que nous jugeons, et que nous croyons ainsi œuvrer contre les forces du mal, c’est – en réalité – contre notre propre unité que nous luttons. 


Ainsi, il nous propose d’oser quelque chose de nouveau : accepter que le jugement ne nous appartienne pas. 


Car le jugement nous divise, il nous enferme immanquablement dans la distanciation, dans la séparation… alors que Dieu voudrait que nous soyons unis. 


Juger autrui… le condamner… vouloir lui rendre sa violence ou lui faire payer ses actes, par des actes semblables… c’est oublier qui nous sommes et la façon dans les choses se passent dans notre réalité :


  • C’est d’abord oublier que nous ne sommes pas meilleurs que les autres… qu’à chaque fois que nous jugeons autrui, notre orgueil nous menace. 


  • C’est oublier que nous émanons tous de la même Source, du même Créateur, puisque nous sommes enfants de Dieu. Et de ce fait, aucune de ses créations ou de ses créatures n’est préférée à une autre. C’est peut-être dur pour nous d’admettre que Dieu aime autant le juste que le pécheur, le bienfaiteur que l’assassin. Mais puisque nous sommes aussi pécheur, ça reste quand même une bonne nouvelle !


  • C’est oublier, enfin, que nous n’avons pas besoin de condamner ni de punir… et que nous devrions même renoncer à l’idée de juger les coupables… car en réalité la vie, l’univers s’en chargera. Puisque Dieu a créé la loi universelle de cause à effet. 


Ainsi, soyons certains que, quoi que l’être humain fasse ou pense, tout lui est toujours retourné, avec le temps… autant ce qui émane de l’amour que de la haine (puisqu’il est co-créateur de sa réalité). 


Nous en avons des exemples concrets autour de nous… nous finissons toujours par récolter ce que nous avons semé… même si nous ne nous en rendons pas compte immédiatement… car parfois les conséquences de nos actes prennent du temps à se manifester. 


Ainsi, ce qui se passe au Proche Orient aujourd’hui (la violence inouïe, les atrocités, les crimes) n’apparait que comme le résultat de la division et de la haine, semées et cultivées par chacun des protagonistes depuis des décennies. - cf. Note 1. 


Alors, oui… Jésus nous appelle à ne pas juger… pour ne pas nous diviser.

Ne pas juger, ce n’est pas considérer que tout se vaut… mais c’est cesser de voir, à chaque instant, des différences, des fautes, des culpabilités… comme tout ce qui nous sépare de l’autre. 

Ne pas juger, c’est voir avant tout l’unité fondamentale qui est à la source de notre humanité. 

Ne pas juger, c’est aussi renoncer à vouloir changer le monde, car – en réalité – ce n’est pas en notre pouvoir. 

Mais c’est accepter de changer quelque chose en soi-même, pour s’en remettre à Dieu… plutôt qu’à son égo ou son mental. 


Certains estiment que « le monde va mal »… c’est déjà là un jugement… même si c’est vrai, d’une certaine manière… puisque le monde est certainement le reflet de nos pensées et nos mentalités actuelles. 

Mais ce n’est pas grâce à notre jugement qu’il ira mieux… il ira mieux quand il sera prêt à aller mieux… quand les mentalités auront évolué… quand les consciences se seront élevées… quand les gouvernants auront changé… quand l’avidité s’estompera… quand les cœurs se seront unifiés… quand chacun se sera mis à l’écoute de Dieu. 


Devant le journal télévisé et la situation internationale… nous nous sentons souvent impuissants… et le fait est que ne pouvons pas porter une responsabilité illimitée ou infinie… nous ne sommes pas responsables de l’état du monde, mais nous sommes responsables de nous-mêmes, de nos pensées, de nos mentalités, de ce qu’il a dans notre cœur… et donc des vibrations (hautes ou basses) que nous émettons autour de nous. 


Lorsque nous sommes face à une injustice, nous pouvons tenter de faire comme le Christ : regarder les choses et les êtres avec compassion, et sans jugement… puis nous rappeler ce que Dieu attend de nous… et décider d’apporter notre aide, de soutenir les plus petits, les plus vulnérables… et aussi – si besoin – de désobéir, de ne pas suivre ce qui nous semble contraire à la fraternité et au message de l’Evangile. 


La désobéissance civile et non violente est une option dans certaine situation. Jésus – lui-même – a su désobéir lorsqu’il s’agissait de faire du bien et de guérir un jour de sabbat. 


En d’autres termes… et pour conclure… choisir de pas juger, ne signifie pas « approuver » ou « cautionner » des choses inacceptables ou des atrocités. Mais c’est choisir de s’en remettre à Dieu. 


Croire en Dieu, ce n’est pas voir le Divin comme une sorte de spectateur lointain de ce qui nous arrive et ponctuellement bienveillant, c’est lui faire confiance et penser qu’Il est totalement présent dans chaque situation, et même dans chaque tragédie humaine, non comme concepteur, mais, en tant qu’éternel et infatigable pourvoyeur de miracles, pour essayer de changer les cœurs, et de faire évoluer les situations, pour autant que nous nous mettions à son écoute. 


Car, en réalité, il ne suffit pas que Dieu nous couvre d’amour, quels que soient nos actes… encore faut-il que nous décidions de fonder notre maison, notre réalité, notre monde, non sur nous-mêmes, mais sur le roc de son amour. 


Ainsi donc, chers amis, les paroles de Jésus sont des interpellations qui visent à éveiller la conscience, à réveiller l’âme, à relever l’être !


Faire la volonté du Père, c’est déjà tâcher de ne pas la confondre avec la nôtre… comme malheureusement, il nous arrive souvent de le faire. 


La volonté de Dieu, c’est que nous recevions la vie en abondance, c’est de laisser son Esprit agir en nous, et ainsi grandir chacun et les uns avec les autres, en fraternité, en unité, en liberté, en responsabilité.


Et si un jour des coins de notre maison ou de notre monde vacillent ou s’effondrent… ne soyons pas effrayés… c’est que ces coins-là, ces morceaux, n’étaient pas fondés sur la Parole de Dieu. 


Quand cela arrive, gardons confiance : rien n’est achevé ! 

Dieu poursuit en nous son œuvre créatrice et sanctifiante ! 


Alors, quand ce sera le bon moment, nous pourrons toujours reconstruire sur le roc, sur sa Parole fiable, avec confiance !  


Amen. 


 Note 1.


Sans vouloir jouer les prophètes de malheur… il y a fort à parier – à côté de ce conflit au Proche Orient – que les responsables des États-Unis, qui ont créé tant de guerres depuis des décennies partout dans le monde (puisque ce pays est le plus grand belligérant depuis la 2nde guerre mondiale), récoltent, dans un avenir plus ou moins proche, ce qu’ils ont semé, d’une manière ou d’une autre… à savoir le désordre, le chaos et l’instabilité (comme en Irak, en Syrie ou en Afghanistan, …). 

Si l’adage de l’épitre de Paul aux Galates est vrai : « ce que l’homme sème, il le récoltera » (Ga 6,7), tout indique qu’ils risquent de perdre progressivement leur influence… après s’être mis à dos de plus en plus de nations et de peuples… par leurs ingérences et leurs manipulations.  



Lectures bibliques


Mt 5, 38-48 


38 « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent

39 Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. 

40 A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. 

41 Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. 

42 A qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos.


43 « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 

44 Et moi, je vous dis : Aimez ceux qui vous traitent en ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, 

45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. 

46 Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense allez-vous en avoir ? Les collecteurs d’impôts eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? 

47 Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’en font-ils pas autant ? 

48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.



Mt 7 (extraits) : Mt 7, 1-5. 7-14. 21-27


1 « Ne vous posez pas en juge, afin de n’être pas jugés ; 

2 car c’est de la façon dont vous jugez qu’on vous jugera, et c’est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous. 

3 Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? 

4 Ou bien, comment vas-tu dire à ton frère : “Attends ! que j’ôte la paille de ton œil” ? Seulement voilà : la poutre est dans ton œil ! 

5 Homme au jugement perverti, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère. […]


7 « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. 

8 En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira. 

9 Ou encore, qui d’entre vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? 

10 Ou s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? 

11 Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent.


12 « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes.


13 « Entrez par la porte étroite. Large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux ceux qui s’y engagent ; 

14 combien étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent. […]


21 « Il ne suffit pas de me dire : “Seigneur, Seigneur !” pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. 

22 Beaucoup me diront en ce jour-là : “Seigneur, Seigneur ! n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé ? en ton nom que nous avons chassé les démons ? en ton nom que nous avons fait de nombreux miracles ?” 

23 Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus ; écartez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité !”


24 « Ainsi tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les met en pratique peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. 

25 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils se sont précipités contre cette maison et elle ne s’est pas écroulée, car ses fondations étaient sur le roc. 

26 Et tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et ne les met pas en pratique peut être comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. 

27 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils sont venus battre cette maison, elle s’est écroulée, et grande fut sa ruine. »


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