dimanche 26 mars 2023

La colère ou la peur ?

Lectures bibliques : Mc 3, 1-6 ; Jn 2, 13-22 ; Mc 11, 12-14. 20-24 ; Ga 5, 13-16. 22-25. Voir textes ci-dessous, en bas de cette page. 

Thématique : une « sainte colère » ou la manifestation d’une peur ?

Prédication de Pascal LEFEBVRE – 26/03/23 – temple du Hâ (Bordeaux)



Ce matin, nous abordons avec ces passages bibliques le thème de la colère : un thème qui est malheureusement d’actualité en France. 


Alors, bien sûr, quand il s’agit de Jésus, on a tendance à adoucir les choses et à parler d’une « sainte colère », parce qu’on donne raison au Christ… et quand il s’agit des manifestations de la foule : on parle plutôt de la colère populaire, qui n’a certainement pas la même portée. 


Et puis surtout, on a tendance à se dédouaner un peu de notre part de responsabilité quand la colère gronde : car il faut toujours trouver un responsable. Et, en général, ce n’est pas nous. 


Ainsi, si je râle au milieu des embouteillages ou je me mets en colère parce que je suis en retard au milieu des bouchons… c’est toujours de la faute des autres, parce qu’ils me ralentissent… mais j’oublie que par ma présence, je participe et je contribue aussi à ce bouchon. 


Nous pensons le plus souvent que la colère répond à une cause, un stimulus extérieur : C’est souvent vrai, mais seulement en partie. 


Sur les réseaux sociaux, j’ai pu lire cette petite histoire : 


« Si vous mettez 100 fourmis rouges et 100 fourmis noires ensemble dans un bocal, rien ne se passera. 

Mais si quelqu’un se met à secouer le bocal, les fourmis vont commencer à s’entretuer. 

Les rouges croiront que les noires sont leurs ennemies, et les noires croiront que les rouges sont leurs ennemies, alors que le véritable ennemi est la personne qui a secoué le bocal. 

Il en va de même dans notre société.

Avant de nous battre entre nous, nous devons nous poser la question : qui a secoué le bocal ? »


Oui… qui a secoué le bocal ?... C’est une bonne question… mais pourquoi les fourmis rouges et noires, ont réagi ainsi à ce facteur déclenchant ?… C’est aussi une question à se poser. 


Les dernières semaines ont été marquées par de nombreuses manifestations contre le projet de loi visant la réforme des retraites. 

Le coup de force du gouvernement, qui a finalement eu peur de se retrouver minoritaire à l’assemblée nationale, et qui a actionné l’article 49-3 pour un passage en force, a constitué un élément déclencheur du mécontentement généralisé d’une grande majorité des français. 


Beaucoup ont vécu ces évènements comme « un déni inacceptable de démocratie ». D’autant que la mobilisation citoyenne active depuis plusieurs semaines s’est heurtée au silence des gouvernants et à une répression parfois violente des forces de l’ordre, comme moyen d’intimidation, avec des images choquantes des brigades de répression qui ont fait le tour du monde et scandalisé les défenseurs d’un État de droit. 


Là-dessus, l’intervention télévisée très tardive du président de la république, n’a rien arrangé. Bien, au contraire, elle a accentué la colère populaire. Et a suscité un élargissement de la base des mécontents et des manifestants, avec la jeunesse qui rejoint désormais le mouvement. 


Malheureusement, de nombreux débordements et l’intervention de casseurs et de Black blocs ont donné cours à des déchainements de violences contre des personnes (des policiers et des CRS) et contre de nombreux biens et locaux vandalisés. 


Toute cette violence est condamnée par la plupart des français : l’expression d’une violence physique (que ce soit celle des casseurs ou des BRAV-M) est jugée tout aussi inacceptable que la violence institutionnelle ou politique, par une grande majorité de français. 


C’est encore la démonstration que la violence est toujours une impasse : car elle suscite à son tour un engrenage et une escalade dans plus de violence.  La situation actuelle nous conduit donc dans une sorte d’impasse… impasse devant la colère de très nombreux français… et devant le manque d’écoute de ceux qui nous gouvernent. Tel est le constat que font aujourd’hui la plupart des journalistes. 


La question pour nous, ce matin, est de savoir d’où vient cette colère ? 

Car, nous pouvons éprouver une forme de colère collective (dans le sens qu’elle peut être partagée, comme c’est le cas, en ce moment), mais parfois aussi de façon individuelle, face à tel ou tel évènement. 


En effet, certaines situations, dans notre existence personnelle, (situations familiales, ou professionnelles, par exemple) peuvent nous agacer, nous bouleverser et même nous faire exploser : nous mettre en colère. 

Et d’ailleurs, il est étonnant de constater que, dans une situation particulière, certaines personnes restent neutres, calmes et ne semblent pas affectées par un évènement, tandis que d’autres, sont touchées et ne peuvent s’empêcher de manifester leur émotion. 


On le sait tous, la colère est un état affectif violent et passager, résultant d’un ressenti : d'une agression, d'un désagrément, d’un manque de considération, d’une frustration, traduisant un vif mécontentement pouvant entraîner des manifestations physiques ou psychologiques. 


La colère est une réaction : elle se manifeste par un courroux, une irritation, une exaspération… elle constitue un signal d'alarme lorsqu'un de nos besoins n'est pas comblé, ou que nous nous sentons en insécurité. 

La colère sert donc à mettre des barrières, à dire « stop » à une situation qui ne nous convient pas, que nous refusons ou que nous jugeons insupportable. 


Derrière la colère se cache souvent un besoin : le besoin de respect et de considération… le besoin d’écoute et d’attention… le besoin d’empathie et de compassion. 


La colère traduit, en réalité, une peur : la peur de ne pas être reconnu, de ne pas être pris en compte… la peur de vivre à nouveau une situation difficile, de vivre une situation d’injustice… et bien sûr, comme personne ne veut vivre cela : cette peur provoque un refus… qui peut faire ressentir une forme de révolte… un sentiment d’hostilité… quelque chose fait qu’on n’est plus soi-même : on dit « non » ou « stop »… et on est « hors de soi ». 


Une fois que la vague de la colère est là… il est trop tard…  elle peut être dévastatrice. Cette peur est alors transmise à autrui par la révolte ou la rage… et la peur peut alors changer de camp.


Si la colère est une émanation de la peur… une conséquence d’un stock de peurs qui envoie un influx… qui crée la colère… il est important d’essayer de comprendre son origine. 

Derrière la question : qu’est-ce qui me met en colère ? se pose l’interrogation : de quoi ai-je peur ? 


Si nous pensons à l’Evangile… et les passages que nous avons entendus… a priori, Jésus n’avait pas peur : 

il n’avait pas peur de mourir, il n’avait pas peur pour lui-même…  il vivait dans la confiance et le don de soi… 

Jésus n’avait pas peur , non plus, de remettre en question les habitudes et les traditions, surtout si elles lui semblaient déboucher sur des situations d’injustice… il n’avait pas peur de dire ses « quatre vérités » à ses interlocuteurs, ni aux malades ni aux gens haut-placés… 

il n’avait évidemment pas peur de Dieu, non plus : puisque pour lui, Dieu est comme un Père qui nous aime, comme une Force d’amour qui nous veut du bien, qui nous protège, nous nourrit, prend soin de nous…


Mais alors, me direz-vous : si Jésus n’avait pas peur… pourquoi s’est-il mis en colère, à différentes reprises ? 


Je crois, pour ma part, qu’il avait quand même peur de quelque chose : c’était de la Religion !... 

Il avait peur que la Religion, les Pharisiens et les Scribes, donnent une image tellement dégradée de Dieu que finalement on ne puisse plus croire au « bon » Dieu… en un Dieu « bon » compatissant et miséricordieux… 

Il avait peur que les hommes perdent la Foi (la confiance) à cause de la Religion… à cause des discours des Pharisiens, qui présentaient Dieu comme quelqu’un de dur, de sévère et d’exigeant… qui nous attend au tournant, pour nous juger ou nous punir. Il avait peur qu’on se trompe de Dieu. 


Et c’est pour cela qu’il dénonce l’hypocrisie des Pharisiens… qui font peser un lourd fardeaux sur les croyants… mais qui, eux, ne s’appliquent pas les mêmes règles (cf. Mt 11, 28-30 et Mt 23, 1-36)… il dénonce la loi absurde du sabbat, lorsqu’elle interdirait de faire quelque chose de bon, de délivrer ou de soulager d’un malheur… il dénonce le commerce des sacrifices au temple, qui empêche les plus pauvres, qui n’ont pas les moyens d’acheter des petits animaux, de pourvoir les présenter aux prêtres, afin de les offrir en sacrifice… il dénonce des institutions improductives qui sont devenues comme un figuier stérile, qui ne permet plus aux croyants de porter du fruit… il s’insurge contre toute cette hypocrisie, ces traditions ou ces lois, qui ne conduisent plus à la justice… et qui donnent une mauvaise compréhension de Dieu.  


Pour Jésus, Dieu est bon. On peut donc exprimer sa bonté et guérir, même le jour du sabbat… pour lui, l’accès à Dieu est gratuit : il n’y a donc pas besoin des sacrifices ou d’un marchandage, pour demander le pardon de Dieu, il suffit d’entrer dans la prière d’un cœur à cœur avec le Père céleste, dans le secret, et de désirer avec sincérité la conversion. 


Dans l’épisode de la guérison de l’homme à la main paralysé, Marc écrit : « Promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur… il dit à cet homme « étend la main ». Il l’entendit et sa main fut guérie. »

Oui, Jésus était en colère ce jour-là : à cause de l’endurcissement du cœur des Religieux… à cause du manque de considération et du manque d’empathie à l’égard de cet homme handicapé… à cause de cette mauvaise compréhension du sabbat, qui nourrit les exigences et justifie l’immobilisme, plutôt que de libérer du malheur. 


Jésus était en colère non seulement pour les pauvres, les malades, les porteurs d’un handicap, toutes les personnes considérées comme « impures »… et donc exclues… mais il était aussi en colère pour Dieu : pour son règne et sa justice. Il était indigné !


Il avait peur que la religion et les religieux fassent à nouveau de Dieu et de sa Parole, une idole et une loi injuste… parce que devenue un carcan disciplinaire ou simplement quelque chose de mortifère, de routinier ou d’automatique… et non quelque chose qui ouvre le cœur. 


Alors, oui, Jésus aussi a pu laisser exploser sa colère… et devenir violent !... au point de tout renverser et d’utiliser un fouet… 

Il a eu peur que la religion dévoie et pervertisse l’image de la bonté de Dieu. Il n’a plus supporté toute l’hypocrisie et la fausseté religieuse… il a dit « stop » ; il voulait une transformation des regards et des cœurs… qu’enfin les choses changent : qu’on voit Dieu et la relation à Dieu d’une autre façon !


Et nous, qu’en est-il pour nous ? 

De quoi avons-nous peur, individuellement ou collectivement, 2000 ans plus tard ?


Avec la loi sur la Retraite… et l’activation du 49-3… derrière la colère qui gronde, on peut, par exemple, entendre bien des peurs actuelles : 

  • - La peur de ne pas être pris en considération, de ne pas être écouté.
  • - La peur de ne pas pouvoir y arriver… de devoir encore se battre et peiner… et que ce soit trop dur pour certains de travailler 2 ans de plus… alors qu’ils sont déjà fatigués… et qu’en réalité, le taux de chômage des séniors déjà très conséquent.
  • - La peur de se faire avoir… que ce soit encore les mêmes qui paient et qui trinquent… la peur de l’injustice : qu’à nouveau l’effort porte sur la classe populaire et la classe moyenne… pendant que les plus riches continuent tranquillement à s’enrichir… 
  • - La peur de ne pas pouvoir profiter de la vie et de la retraite, après une vie de labeur … et de devoir toujours repousser cette échéance : donc la peur que cela nous affecte, nous touche, nous prive de notre liberté. 
  • - La peur qu’on touche à nos acquis… et pour certains, que cela nous enlève « une part du gâteau ». 
  • - La peur aussi de la solitude ou de l’isolement face aux difficultés ou à la faiblesse : la peur d’être seul pour affronter les 2 années supplémentaires dans un travail parfois difficile et pénible… ou la peur de devoir être au chômage ou sans revenu deux années de plus : la peur d’une forme de précarisation. 
  • - En bref, c’est la peur de perdre, de ne pas se retrouver ou s’y retrouver… 


Et d’ailleurs, c’est pour ça que cette peur se transforme en ré-action : en perte de patience et en colère : on se fâche, on s’énerve, on se met « hors de soi »…. Autrement dit, on ne se retrouve plus ; on se sépare d’avec soi-même (on est littéralement « hors de soi »). 


Alors… une fois qu’on a dit cela… il faut distinguer les facteurs déclenchants de cette ré-action qu’est la colère. Et je crois qu’il faut différencier deux choses :

  • - Il y a souvent un stimulus extérieur – un facteur déclenchant – qui me pousse dans mes limites, dans mes retranchements… hors de ma zone de confort… et qui peut me bousculer violement. 
  • - Et il y a aussi une peur profonde, qui constitue la véritable cause, et qui indique, en fait, que je ne suis pas véritablement en paix avec moi-même. 


Il faut donc lâcher l’idée selon laquelle la colère viendrait exclusivement d’une source qui est hors de moi : d’un élément extérieur. 


Ce n’est évidemment pas le cas, et c’est la raison pour laquelle, nous réagissons différemment les uns les autres, face à une cause, une stimulation extérieure identique. 

La réalité, c’est que nous n’avons pas les mêmes peurs en nous, et que nous n’avons pas le même niveau de confiance… car nos vies et nos expériences de vie sont différentes. 


Le courage – face à la colère – ce n’est pas de désigner seulement un coupable, un stimulus extérieur (celui qui a remué le bocal), mais d’essayer de discerner la dissonance intérieure : Quelle est cette peur en nous ? De quoi ai-je peur ? 


Bien sûr, ce n’est peut-être pas le bon moment pour se poser ces questions… parce qu’il faut d’abord laisser passer la colère et la laisser retomber, pour pouvoir s’interroger ensuite… pour pouvoir prendre du recul : se recentrer… et trouver en soi des émanations de plus hautes fréquences : c’est-à-dire quelque chose qui surmonte la peur et qui vibre plus haut. 


Et qu’est-ce qui est le contraire de la peur et qui vibre plus haut : si ce n’est la confiance, la foi… l’amour et la lumière ?


Il faut donc à un moment donné… ne pas rester « hors de soi », passer ce cap… pour revenir à soi… et trouver quelque chose en soi… une information, une énergie de plus hautes fréquences, qui émane de notre être profond… qui est en lien avec Dieu…. avec le Père en Soi… qui nous ouvre à la lumière et la confiance. 


Seulement, la paix intérieure demande de la pratique… pratique du silence, de l’écoute, de la contemplation… pratique de la méditation ou de la prière. 

Il faut du temps pour apprendre à ne plus réagir aux stimuli extérieurs et à dépasser nos peurs les plus profondes. 


Encore une fois, les stimuli – les facteurs extérieurs – ne sont certainement pas les seuls responsables de nos réactions. Ce sont seulement des mises à l’épreuve, qui interrogent nos peurs.  


Développer sa confiance, sa paix intérieure, fait que l’on est moins esclave de nos réactions, de nos sentiments d’injustice, de notre vague émotionnelle (qu’elle soit individuelle ou partagée).  


Et un moyen d’acquérir la maitrise de soi, c’est de développer notre niveau de fréquences, de vibrer plus haut… par un recentrement… et l’accès à une forme de verticalité… de spiritualité. 


L’apôtre Paul nous explique que c’est grâce à l’Esprit saint :  c’est en accueillant le Souffle de Dieu, c’est-à-dire l’énergie de Dieu en soi, que nous pouvons développer notre niveau de confiance, nous ouvrir à l’amour et la lumière qui viennent de Dieu. 

C’est pour cela que Paul dit que la maîtrise de soi est un fruit de l’Esprit (cf. Ga 5, 22-23).


La maitrise de soi bannit la violence. Car on n’a pas besoin de blesser autrui, de lui faire du mal, pour se faire entendre. 

C’est ce qu’ont montré tous les grands témoins de la non-violence : Jésus, et bien après lui : Henri David Thoreau, Gandhi, Martin Luther king, et bien d’autres… même s’ils en ont payé le prix. 


Ils ont montré que la non-violence, qui est le fruit d’une confiance, peut changer radicalement les choses. 

Quand vous avez devant vous un grand nombre de personnes vraiment centrées, confiantes et non-violentes qui manifestent en silence – comme a pu le faire Martin Luther King et ses partisans – tout d’un coup, une puissance nouvelle émane de cette foule en communion. Et personne ne peut plus rien faire contre une confiance partagée.


Alors, celui qui est à l’origine d’un stimulus négatif d’indifférence, d’obstination, d’endurcissement du cœur (comme le décrit Jésus) va prendre conscience qu’il a face à lui une confiance à toute épreuve. 

Et la peur change de camp, parce que ceux qui n’étaient pas prêts à écouter, vont se rendre compte qu’ils n’ont pas eux-mêmes ce puissant niveau de confiance. 


La vraie force vient donc de la confiance et non de la peur. 


Bien souvent, les autorités ont tendance à manipuler les masses par la peur, comme nous l’avons vu, pendant la période de la crise du Covid. 

C’est une manière de retirer du pouvoir aux gens, de les empêcher de se connecter à eux-mêmes, à leurs ressources, à leur propre confiance, leur force intérieure liée au divin. Et ainsi de pouvoir les manipuler ou les maitriser. 


Et c’est aussi pour cela que les autorités ont toujours peur des martyres, de ceux qui acceptent la non-violence même dans les persécutions, et qui sont prêts à donner leur vie pour ce qu’ils défendent. Car ils ont, en réalité, un niveau d’énergie et de confiance bien supérieur aux peurs des élites. 


C’est d’ailleurs, ce que Jésus a fait : il a donné sa vie pour ses convictions, pour révéler qui était Dieu : un Dieu d’amour, bon et miséricordieux… à qui chacun peut se connecter par la prière… un Dieu auprès de qui, chacun, peut développer son niveau de confiance.


L’enjeu de la spiritualité est donc de permettre à chacun de se connecter au divin : d’apprendre à accueillir la sérénité de Dieu en soi, pour ensuite devenir une émanation de la sérénité autour de soi… et la faire rayonner.  


La paix intérieure et la confiance qu’on cultive en soi, permettent aussi d’occuper la place d’observateur : de discerner la peur autour de soi… de déceler les pourvoyeurs de colère…  et ceux qui réagissent à la peur. 


Ce que l’on voit en ce moment nous fait prendre conscience des effets délétères de la colère, qui envenime les choses. Car elle alimente, en réalité, la chose combattue : une forme de violence, non seulement subie, mais transmise. 


Au contraire, on constate la puissance infinie et pacificatrice qui émane de la verticalité, d’une paix intérieure liée à la confiance que nous donne le divin : notre Père intérieur… qui transforme progressivement et positivement notre être intérieur, par son amour et sa lumière. 


Alors, tout cela nous amène à un constat… et je conclurai par là :

S’il se passe tout ce qu’on voit dans le monde, en ce moment, et notamment en France, c’est certainement que les gens manquent fondamentalement de confiance… car, avec la foi, nous dit Jésus : il est possible de déplacer de montagnes de problèmes (Mc 11, 22-23). 


Ainsi, donc, chers amis, n’oublions pas que même si Jésus était pleinement connecté à Dieu… il lui est arrivé, lui aussi, d’avoir des tentations… il lui est arrivé aussi de se mettre en colère et d’avoir peur : d’avoir peur pour les petits et les exclus… et pour Dieu… 


Et c’est peut-être les conséquences de cette colère qui l’ont finalement condamné : 

Car, on ne critique pas les autorités impunément… on ne guérit pas impunément le jour du sabbat…  et on ne chasse pas impunément les marchands du temple… et on ne maudit pas impunément un figuier… la colère a toujours des conséquences. 


Mais, au-delà de sa mort, Jésus a fait bien plus que d’éprouver parfois une « sainte colère » : il a ressuscité la confiance et l’espérance… et nous appelle aussi à le faire : 

à recevoir cette confiance de Dieu en nous, dans notre intériorité… et à la propager et la faire rayonner généreusement autour de nous.  


Amen. 


Lectures bibliques 


Mc 3, 1-6 - Guérison un jour de sabbat

1Il entra de nouveau dans une synagogue ; il y avait là un homme qui avait la main paralysée.  2Ils observaient Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat ; c’était pour l’accuser. 

3Jésus dit à l’homme qui avait la main paralysée : « Lève-toi ! viens au milieu. » 

4Et il leur dit : « Ce qui est permis le jour du sabbat, est-ce de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver un être vivant ou de le tuer ? » Mais eux se taisaient. 

5Promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur, il dit à cet homme : « Etends la main. » Il l’étendit et sa main fut guérie. 

6Une fois sortis, les Pharisiens tinrent aussitôt conseil avec les Hérodiens contre Jésus sur les moyens de le faire périr.



Jn 2, 13-22 - Jésus chasse les marchands du temple


13La Pâque juive était proche et Jésus monta à Jérusalem. 

14Il trouva dans le temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes ainsi que les changeurs qui s’y étaient installés. 

15Alors, s’étant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, et les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, renversa leurs tables ; 

16et il dit aux marchands de colombes : « Otez tout cela d’ici et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » 

17Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévorera

18Mais les autorités juives prirent la parole et lui dirent : « Quel signe nous montreras-tu, pour agir de la sorte ? » 

19Jésus leur répondit : « Détruisez ce temple et, en trois jours, je le relèverai. » 

20Alors ces Juifs lui dirent : « Il a fallu quarante-six ans pour construire ce temple et toi, tu le relèverais en trois jours ? » 

21Mais lui parlait du temple de son corps. 

22Aussi, lorsque Jésus se releva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi, et ils crurent à l’Ecriture ainsi qu’à la parole qu’il avait dite.



Mc 11, 12-14  - Le figuier stérile

12Le lendemain, à leur sortie de Béthanie, il eut faim. 

13Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il n’y trouverait pas quelque chose. Et s’étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas le temps des figues. 

14S’adressant à lui, il dit : « Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! » Et ses disciples écoutaient. […] 


[Épisode des vendeurs chassés du temple]

Mc 12, 20-24 - Le figuier desséché. Foi et prière

20En passant le matin, ils virent le figuier desséché jusqu’aux racines. 

21Pierre, se rappelant, lui dit : « Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit est tout sec. » 

22Jésus leur répond et dit : « Ayez foi en Dieu. 

23En vérité, je vous le déclare, si quelqu’un dit à cette montagne : “Ote-toi de là et jette-toi dans la mer”, et s’il ne doute pas en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrivera, cela lui sera accordé. 

24C’est pourquoi je vous déclare : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé. 



Ga 5, 13-16. 22-25 - Être conduit par l’Esprit 

13Vous, frères, c’est à la liberté que vous avez été appelés. Seulement, que cette liberté ne donne aucune prise à la chair ! Mais, par l’amour, mettez-vous au service les uns des autres. 

14Car la loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même

15Mais, si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. 

16Ecoutez-moi : marchez sous l’impulsion de l’Esprit et vous n’accomplirez plus ce que la chair désire. […] 

22Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, 

23douceur, maîtrise de soi ; contre de telles choses, il n’y a pas de loi. 

24Ceux qui sont au Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 

25Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi sous l’impulsion de l’Esprit.


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