samedi 11 mars 2023

Meditation Lc 15, 11-32

 Lc 15, 1-3. 11-32 

Méditation pour RCF Bordeaux- samedi 11/03/23

Écoutez sur RCF : https://www.rcf.fr/vie-spirituelle/priere-0?episode=350547


1Les collecteurs d'impôts et les pécheurs s'approchaient tous de Jésus pour l'écouter. 

2Les pharisiens et les spécialistes des Écritures critiquaient Jésus en disant : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! » 

3Jésus leur dit alors cette parabole : […]

11 « Un homme avait deux fils. 

12Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir.” Alors le père partagea ses biens entre ses deux fils. 

13Peu de jours après, le plus jeune fils vendit sa part de la propriété et partit avec son argent pour un pays éloigné. Là, il vécut dans le désordre et gaspilla ainsi tout ce qu'il possédait. 

14Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer du nécessaire. 

15Il se mit donc au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. 

16Il aurait bien voulu se nourrir des fruits du caroubier que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. 

17Alors, il se mit à réfléchir sur sa situation et se dit : “Tous les employés de mon père ont du pain en abondance, tandis que moi, ici, je meurs de faim ! 

18Je veux repartir chez mon père et je lui dirai : Père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, 

19je ne suis plus digne que tu m'appelles ton fils. Traite-moi donc comme l'un de tes employés.” 

20Et il repartit chez son père.

Tandis qu'il était encore assez loin de la maison, son père le vit et il fut bouleversé : il courut à sa rencontre, le serra contre lui et l'embrassa longuement. 

21Le fils lui dit alors : “Père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu m'appelles ton fils…” 

22Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus bel habit et mettez-le-lui ; passez-lui une bague au doigt et des chaussures aux pieds. 

23Amenez le veau bien gras et tuez-le ; nous allons faire un festin et nous réjouir, 

24car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et je l'ai retrouvé.” Et ils commencèrent à faire la fête.

25Pendant ce temps, le fils aîné de cet homme était aux champs. À son retour, quand il approcha de la maison, il entendit un bruit de musique et de danses. 

26Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait. 

27Le serviteur lui répondit : “Ton frère est revenu, et ton père a fait tuer le veau bien gras, parce qu'il a retrouvé son fils en bonne santé.” 

28Le fils aîné se mit alors en colère et refusait d'entrer dans la maison. Son père sortit pour le supplier d'entrer. 

29Mais le fils répondit à son père : “Écoute, il y a tant d'années que je te sers sans avoir jamais désobéi à l'un de tes ordres. Pourtant, tu ne m'as jamais donné même un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. 

30Mais quand ton fils que voilà revient, lui qui a dépensé entièrement ta fortune avec des prostituées, pour lui tu fais tuer le veau bien gras !” 

31Le père lui dit : “Mon enfant, toi tu es toujours avec moi, et tout ce que je possède est à toi. 

32Mais nous devions faire une fête et nous réjouir, car ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et le voilà retrouvé !” »



De son temps, Jésus devait lutter contre les préjugés. 

Il faisait bon accueil aux gens maljugés, [aux gens pas comme il faut] : aux impurs, aux pécheurs, aux malades, … et ces fréquentations qualifiées d’indignes choquaient les Religieux et les convenances sociales. 


Aussi, Jésus raconte-il des paraboles pour dire que Dieu n’est pas comme les Pharisiens le croient. 

Il n’est pas un juge sévère qui nous attend au tournant, pour nous punir, si nous échouons… il est, au contraire, plein de bienveillance, de compassion et de tendresse. 


Nous sommes donc appelés à imiter son comportement, puisqu’il est plein d’amour pour les gens ni aimés, ni aimables : les pécheurs et les perdus. 


Justement, le fils cadet de la parabole est l’image de ce fils perdu, qui dilapide sa part d’héritage dans une vie de désordre, jusqu’à voir sa déchéance sociale et religieuse, et finir gardien de cochons, animaux impurs pour les Juifs.


Il revient alors en lui-même et se rend compte de son erreur. 

De manière opportuniste, il espère solliciter sa réintégration familiale avec le statut d’ouvrier. 


La surprise du récit prend tout son relief avec la réaction inattendue du père :

Contre tout sens des convenances, il court à la rencontre de son fils et lui témoigne des marques d’affection, sans aucun reproche. 


La restitution du statut du fils est concrétisée par les signes visibles offerts : la robe d’apparat, l’anneau (signe d’autorité) et les chaussures (privilèges de l’homme libre). 


La réinsertion dans le cercle familial est scellée par un festin célébrant les retrouvailles du fils perdu. 

Le père de la parabole témoigne ainsi de l’incroyable compassion de Dieu, qui accueille son fils, avec amour, quoi qu’il ait pu faire.  


La seconde partie de l’histoire est plus sombre et laisse apparaitre la jalousie, la frustration et la colère du fils ainé. 


Celui-ci ressent l’accueil paternel comme une situation d’injustice, car il croyait qu’il fallait absolument faire son « devoir » pour être aimé. 

Or, il découvre que le père aime sans condition. Ce qu’il n’avait compris jusqu’alors. 


Cet amour qui pardonne et qui festoie pour célébrer le retour d’un fils perdu, mais pécheur, lui parait bien injuste… puisque, lui, s’était attaché à réaliser une sorte de perfection morale, sans aucune désobéissance. 


Cet évènement vient dévoiler sa totale méprise au sujet du père qu’il voyait peut-être comme un homme dur ou exigeant, et qu’il découvre désormais différemment. 


C’est cette erreur sur l’image de Dieu qui est ici dénoncée, car c’est justement celle des Pharisiens. 


La parabole nous offre ainsi un nouveau regard sur Dieu : 

il est comme un Père ou une Mère, plein de compassion et de tendresse. 


S’il nous arrive de nous éloigner, nous pouvons – sans crainte – revenir à Lui… et, comme le fils cadet, opérer un cheminement intérieur, pour reprendre la route d’une véritable communion avec Celui qui nous accueille et qui aime… quoi qu’il arrive… et qui nous attend pour célébrer la joie de cette communion retrouvée. 


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