Meditation Mt 23, 1-12

 Mt 23, 1-12 

Méditation pour RCF Bordeaux - mardi 07/03/23

Écoutez sur RCF : https://www.rcf.fr/vie-spirituelle/priere-0?episode=348346

1 Alors Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples : 

2 « Les scribes et les Pharisiens siègent dans la chaire de Moïse : 

3 faites donc et observez tout ce qu’ils peuvent vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes, car ils disent et ne font pas. 

4 Ils lient de pesants fardeaux et les mettent sur les épaules des hommes, alors qu’eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt. 

5 Toutes leurs actions, ils les font pour se faire remarquer des hommes. Ils élargissent leurs phylactères et allongent leurs franges. 

6 Ils aiment à occuper les premières places dans les dîners et les premiers sièges dans les synagogues, 

7 à être salués sur les places publiques et à s’entendre appeler “Maître” par les hommes. 

8 Pour vous, ne vous faites pas appeler “Maître”, car vous n’avez qu’un seul Maître et vous êtes tous frères. 

9 N’appelez personne sur la terre votre “Père”, car vous n’en avez qu’un seul, le Père céleste. 

10 Ne vous faites pas non plus appeler “Docteurs”, car vous n’avez qu’un seul Docteur, le Christ. 

11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. 

12 Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. 

Ce passage illustre une controverse de Jésus avec les responsables religieux de son temps. 

Il invite son auditoire à écouter la lecture que les scribes et les pharisiens font de la Loi écrite, tout en prenant des distances avec leurs interprétations. Car elles s’avèrent contestables. 

Jésus dénonce le manque de cohérence – et même l’hypocrisie – de ceux qui disent mais qui ne font pas… de ceux qui rappellent les commandements de Dieu, mais qui eux-mêmes ne font rien pour les mettre réellement en pratique. 

Il dénonce une éthique du paraître de la part des religieux, qui n’agissent pas… mais font pourtant porter de « pesants fardeaux » sur les autres.   

Ailleurs, dans l’évangile, il appelle davantage les croyants à se mettre à son école… il invite tous ceux qui peinent sous le poids du fardeau à se reposer un peu auprès de lui (cf. Mt 11,28). 

Se mettre à l’écoute de Dieu ne se résume pas à une liste de préceptes ou de lois qu’il faudrait mettre en œuvre, pour faire partie des élus ou des bons croyants. 

Dieu attend autre chose de nous qu’un ensemble de prescriptions légales et tatillonnes. Il attend la foi et la justice.

La foi, c’est d’abord une confiance offerte à Dieu, puisqu’il est à l’image d’un Père (ou d’une Mère) bienveillant, qui nous aime. 

La foi ne se résume pas à des règles ou une morale qu’il faudrait appliquer. Mais il s’agit pour Jésus d’entrer dans une relation de confiance avec notre Père céleste. 

Et puisque Dieu est bon, compatissant, et généreux… les croyants sont appelés – dans cette relation – à imiter son comportement dans toute leur vie relationnelle. 

Il s’agit d’aimer… comme Dieu nous aime. 

Le service que Dieu nous propose, c’est le service du prochain. 

Cette question n’est pas seulement une préoccupation d’autrefois.  

Aujourd’hui encore, certains se demandent : comment plaire à Dieu ?

Dans l’Evangile, Dieu ne demande rien pour lui-même… 

Ce ne sont pas des actes religieux qui peuvent nous apporter le salut. 

Il s’agit plutôt d’emprunter le chemin des Béatitudes…. de choisir l’humilité, la douceur, l’amour, la recherche de la justice et de la paix. 

C’est une nouvelle intelligence du cœur que Jésus propose d’adopter ! 

Il renverse les logiques fondées sur le paraître ou les apparences… ou encore celles fondées sur les mérites… pour s’intéresser davantage à notre mode d’être au monde, à la qualité de notre vie relationnelle : vivre des relations justes et ajustées à autrui.

C’est en acceptant de se faire serviteur des autres, qu’on devient « Grand » aux yeux de Dieu… puisque c’est ce que le Christ a fait lui-même… en donnant sa vie pour tous. 

Le don de soi, l’amour du prochain et le service : voilà ce que le Christ attend de nous !