jeudi 9 mars 2023

Meditation Lc 16, 19-31

 Lc 16, 19-31 

Méditation pour RCF Bordeaux - jeudi 09/03/23

Écoutez sur RCF : https://www.rcf.fr/vie-spirituelle/priere-0?episode=348778


19 Il y avait un homme riche qui s'habillait des vêtements les plus fins et les plus coûteux et qui, chaque jour, vivait dans le luxe en faisant de bons repas. 

20 Devant la porte de sa maison était couché un pauvre appelé Lazare. Son corps était couvert de plaies. 

21 Il aurait bien voulu se nourrir des morceaux qui tombaient de la table du riche. De plus, les chiens venaient lécher ses plaies. 

22 Le pauvre mourut et les anges le portèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi et on l'enterra. 

23 Il souffrait cruellement dans le monde des morts ; il leva les yeux et vit de loin Abraham, et Lazare à côté de lui. 

24 Alors il s'écria : “Père Abraham, prends pitié de moi ! Envoie donc Lazare tremper le bout de son doigt dans de l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre horriblement dans ce feu.” 

25 Mais Abraham dit : “Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu beaucoup de bonheurs pendant ta vie, tandis que Lazare a eu beaucoup de malheurs. Maintenant, il reçoit ici sa consolation, tandis que toi tu souffres. 

26 De plus, il y a un profond abîme entre vous et nous ; ainsi, ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le peuvent pas et l'on ne peut pas non plus parvenir jusqu'à nous de là où tu es.” 

27,Le riche dit : “Je t'en prie, père, envoie donc Lazare dans la maison de mon père, 

28 où j'ai cinq frères. Qu'il aille les avertir, afin qu'ils ne viennent pas eux aussi dans ce lieu de souffrances.” 

29 Abraham répondit : “Tes frères ont Moïse et les Prophètes pour les avertir : qu'ils les écoutent !” 

30 Le riche dit : “Cela ne suffit pas, père Abraham. Mais si quelqu'un revient de chez les morts et va les trouver, alors ils changeront de vie.” 

31 Mais Abraham lui dit : “S'ils ne veulent pas écouter Moïse et les Prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un ressuscitait d'entre les morts.” »



Pour frapper les esprits, l’évangéliste Luc emprunte la voie du mythe du jugement dernier… et nous livre une histoire provocante, qui met en scène un renversement de situation… [tel que l’annonce déjà le Magnificat (Lc 1, 46-55)] :


- D’un côté, un homme riche, anonyme, dont la vie se déroule dans le faste… mais aussi dans l’indifférence. Puisqu’il semble completement ignorer le pauvre qui gît devant chez lui. 
- D’un autre côté, un pauvre homme, nommé Lazare. Dans la vie terrestre, il est affamé et est couvert d’ulcères, avec pour seule compagnie des chiens errants, qui lèchent ses plaies et le mettent en état d’impureté. Même les surplus du riche lui sont inaccessibles. 


La mort les atteint pareillement. 

Mais la surprise apparait à ce moment-là. Car, contrairement, à ce qu’on pouvait attendre – que leur différence de condition sociale soit abolie par la mort – il s’opère désormais un retournement complet : 


Après la mort, Lazare se trouve « emporté par les anges du côté d’Abraham », à la place d’honneur du grand festin céleste attendu dans le Royaume.

Le riche, au contraire, se retrouve dans le séjour des morts, l’Hadès, lieu traditionnel des tourments pour les hommes condamnés pour leurs fautes. 


Le rapport Haut / Bas est désormais inversé. Et la richesse a changé de camp. 


Le dialogue avec Abraham, laisse entendre le relèvement du pauvre : qui passe du malheur terrestre à une consolation post-mortem. 

Il montre, inversement, l’abaissement du riche, qui passe du bonheur terrestre à une situation de souffrance dans l’au-delà. 


La fin du dialogue montre la situation désolante du riche, qui s’aperçoit qu’il est désormais trop tard pour faire le bien. Pour autant, il voudrait prévenir sa famille pour la protéger du même destin funeste. 


A nouveau, la voie d’Abraham laisse entendre ce que les Écritures enseignent déjà : la nécessité de partager ses biens ! 

Il n’est pas besoin d’un prodige supplémentaire, pour se mettre à l’écoute de la volonté de Dieu. 


L’auditeur est ainsi averti : il est encore possible d’agir positivement… ici et maintenant… [tant qu’il en est encore temps]… après, il risque d’être trop tard ! 


A travers cette histoire provocante, l’évangéliste Luc transmet une vérité. 

Quelle est-elle ?


On pourrait la résumer de la façon suivante : 

La vie est quelque chose de sérieux et de collectif. 

Tu ne peux pas jouer la partie, tout seul, dans ton coin, comme un égoïste. 

Ce n’est pas un jeu individualiste et compétitif, fondé sur l’indifférence, le chacun pour soi, ou la concurrence… 


La vie est un jeu coopératif… si tu veux gagner la partie, il faut entrer dans le don et le don de soi. Car dans ce jeu (le jeu de la vie), les joueurs doivent normalement œuvrer ensemble, afin de réussir un but commun (un salut collectif). 


Le jeu de la vie est donc fondé sur l’entraide, le partage et la solidarité… dit autrement, sur l’amour et la compassion.  A toi de jouer la bonne partie ! 




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