dimanche 19 octobre 2025

Luc 18, 1-17 - Culte autrement

 « Culte autrement » sur Luc 18, 1-17

Lectures biblique : Luc 18, 1-17

Éléments pour la Méditation - Pascal LEFEBVRE - Bordeaux, le 19/10/25 = voir plus bas, dans cette page


Luc 18, 1-8  - Parabole du juge qui se fait prier longtemps

1Jésus leur dit une parabole sur la nécessité pour eux de prier constamment et de ne pas se décourager. 2Il leur dit : « Il y avait dans une ville un juge qui n'avait ni crainte de Dieu ni respect des hommes. 3Et il y avait dans cette ville une veuve qui venait lui dire : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” 4Il s'y refusa longtemps. Et puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu ni ne respecte les hommes, 5eh bien ! parce que cette veuve m'ennuie, je vais lui rendre justice, pour qu'elle ne vienne pas sans fin me casser la tête.” »

6Le Seigneur ajouta : « Ecoutez bien ce que dit ce juge sans justice. 7Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Et il les fait attendre ! 8Je vous le déclare : il leur fera justice bien vite. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Luc 18, 9-14  - Parabole du Pharisien et du collecteur d'impôts

9Il dit encore la parabole que voici à certains qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres : 10« Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était Pharisien et l'autre collecteur d'impôts. 11Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : “O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont voleurs, malfaisants, adultères, ou encore comme ce collecteur d'impôts. 12Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tout ce que je me procure.” 

13Le collecteur d'impôts, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : “O Dieu, prends pitié du pécheur que je suis.” 14Je vous le déclare : celui-ci redescendit chez lui justifié, et non l'autre, car tout homme qui s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé. »

Luc 18, 15-17 - L'exemple des enfants

15Des gens lui amenaient même les bébés pour qu'il les touche. Voyant cela, les disciples les rabrouaient. 16Mais Jésus fit venir à lui les bébés en disant : « Laissez les enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. 17En vérité, je vous le déclare, qui n'accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n'y entrera pas. »

Consignes pour le « culte autrement » - Des éléments de réponse seront donnés après le temps d’échange (voir ci-dessous)

Nous venons d’entendre 3 passages successifs du chapitre 18 de l’évangile de Luc, qui font échos à 3 situations différentes : il y a deux courtes paraboles et un récit de rencontre de Jésus avec des gens qui lui amènent des enfants. 

Quels sont les demandes que font entendre les personnages de ces récits ? 

Lc 18, 1-8 : Dans une parabole, une veuve veut obtenir justice

Lc 18, 9-14 : Dans l’autre parabole, un collecteur d’impôts souhaite obtenir miséricorde (Il compte sur la grande compassion de Dieu / sur son pardon)


Lc 18, 15-17 : Enfin, des parents demandent, pour leurs enfants, des gestes de bénédiction du Christ (de la part de Dieu)


Pour échanger : choisissez un des passages… avec un de vos voisins… 

Lc 18, 1-8  / ou   Lc 18, 9-14  /  ou Lc 18, 15-17… et tentez de répondre aux questions suivantes…



1) Qu’est-ce que ce texte de l’Evangile met en avant ? Quels comportements ? Quelles vertus ? Quelles valeurs ?


2) Quelle « figure » de Dieu est invoquée dans ce passage ? Grâce à quels éléments (ou comparaison) ?



3) Que signifie être « juste » - ou être « justifié » (« rendu juste, déclaré juste ») - ou adopter une attitude juste, dans ce texte ?



4) Qu’est-ce que « croire » au regard de ce passage ?



5) En quoi trouvez-vous que l’Evangile est « renversant » ?



6) Qu’est-ce que ce texte peut encore nous dire, à nous /pour nous, aujourd’hui ?



Quelques éléments de réponse


Lc 18, 1-8 - la Parabole du juge qui se fait prier longtemps


1) Qu’est-ce que ce texte de l’Evangile met en avant ? Quels comportements ? Quelles vertus ? Quelles valeurs ?


Lc 18, 1-8 : La persévérance dans la foi et dans la prière / un appel à ne pas se décourager. 

Mais aussi la recherche de la justice (la veuve n’est pas seulement têtue… elle s’entête pour demander justice… elle exprime une sorte de « passion », de « rage », par son insistance, pour obtenir justice). 


2) Quelle « figure » de Dieu est invoquée dans ce passage ? Grâce à quels éléments (ou comparaison) ?


Lc 18, 1-8 : La figure d’un Dieu à l’écoute. Dieu n’est certainement pas à l’image de ce juge inique. Il n’est pas sourd à nos appels. Il entend nos cris et nos prières. Il est à l’écoute, il est compatissant 


La parabole est construite sur un raisonnement a fortiori. Si un juge qui ne craint pas Dieu et ne respecte pas les hommes finit par rendre justice à une veuve qui lui rend la vie impossible à force de l’importuner… à plus forte raison le Dieu de bonté écoutera nos prières et les exaucera. 


Il semble curieux de mettre en parallèle un juge injuste et le Dieu biblique, mais cela parle aux auditeurs et aux lecteurs. Dieu entend nos prières et les exauce.


Le texte semble répondre à une objection : celle des incrédules, des incroyants, qui pensent que Dieu ne répond pas à nos prières… ou à une lassitude : celle des croyants découragés, face au retard de la parousie (du retour du Christ).


La conclusion pose aussi une question : celle de la persévérance dans la foi … 

Si le Fils de l’homme revient un jour, trouvera-t-il la foi sur la terre ?


3) Que signifie être « juste » - ou être « justifié » (« rendu juste, déclaré juste ») - ou adopter une attitude juste, dans ce texte ?


Lc 18, 1-8 : Être juste, c’est être ajusté à Dieu, être en contact avec Lui

Être en lien, en proximité, en accord avec Dieu (qui est juste et compatissant). 


4) Qu’est-ce que « croire » au regard de ce passage ?


Lc 18, 1-8 : La foi est liée à l’espérance… Elle s’inscrit dans la durée…


La parabole tente de répondre à la question légitime du temps… et de la foi dans la durée : Comment continuer à croire face à l’attente d’un signe du ciel (le retour du Christ, ou une réponse directe à nos demandes ?)


Peut-être que c’est la prière elle-même qui nous transforme…. Et pas seulement son exaucement… C’est ce qui arrive à la veuve de la parabole, c’est sa foi « inlassable », qui transforme sa situation. Elle finit par obtenir gain de cause, du fait de sa ténacité et de sa persévérance. 


« Croire », c’est avoir confiance dans un lien / une relation avec Dieu… c’est être en attente d’un avenir meilleur pour la suite, c’est être porteur d’une espérance…  croire à la promesse que Dieu nous entend et que son dessein va s’accomplir. 

Ce n’est pas seulement « croire » quand nous obtenons des réponses.


5) En quoi trouvez-vous que l’Evangile est « renversant » ?… et appelle une transformation… un changement de mentalité ?


Lc 18, 1-8 : Il est facile de se décourager face aux épreuves de la vie… 

L’évangile nous propose un renversement : Ce que la femme reçoit dans la prière, c’est un courage et une fidélité à toute épreuve. 

Ainsi, si nous lui demandons, le Christ nous donne courage et confiance… Comme le dit la belle déclaration de foi de l’EPUdF : il nous appelle et nous relève sans cesse : « de la peur à la confiance, de la résignation à la résistance, du désespoir à l’espérance ».


6) Qu’est-ce que ce texte peut encore nous dire, à nous /pour nous, aujourd’hui ?


Lc 18, 1-8 :  La parabole nous aide à répondre à des questions importantes  : Comment trouver la force de persévérer dans la prière ? Comment savoir si Dieu nous entend ? 

Plus largement : Que faut-il espérer dans la prière ? Qu’est-ce qu’une prière exaucée ? 


Beaucoup pensent que ce n’est pas du tout évident que Dieu réponde vraiment à nos prières … Parfois, lorsque nous adressons des prières de demande, nous avons l’impression que nous ne sommes pas exaucés, comme nous le souhaiterions. 


Plusieurs psaumes font ce constat accablant, ainsi le psaume 22, dont Jésus prononça le début sur la croix : « Mon Dieu, j’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; même la nuit, je n’ai pas de repos. »


Dieu ne répond pas forcément comme nous l’attendons. C’est vrai ! Mais l’Eternel, le Père céleste, n’est pas à disposition… comme un distributeur de « réponses satisfaisantes » à toutes nos prières… un « remède miraculeux » à tous nos problèmes. 


Remarquons ici, que la veuve ne demande pas n’importe quoi … c’est la justice qu’elle demande… ce n’est pas autre chose. 


Peut-être que Dieu ne répond pas en solutionnant directement nos problèmes (comme un magicien), mais en agissant par l’intériorité, en nous donnant courage et confiance, pour surmonter les difficultés… 

Il nous donne une force intérieure, son Esprit de courage, de foi, de persévérance… pour nous donner la force de surmonter le malheur, l’injustice ou l’indifférence… pour nous permettre de trouver des solutions pour déverrouiller les immobilismes. 


Peut-être que le miracle de ce récit (cette parabole), c’est la foi qui était celle de cette veuve… et sa persévérance que l’Esprit saint lui a inspiré… Ce sont ses qualités d’être qui sont venus à bout de la patience du juge… car elle lui « cassait la tête ». 


Autres pistes d’actualisation et de « résonance » pour cette parabole


A. L’importance de la persévérance dans la prière


Dans un monde où l’on veut souvent des résultats rapides, cette parabole nous rappelle que la foi demande constance et confiance, même quand Dieu semble rester silencieux. Elle nous encourage à ne pas baisser les bras et à ne pas nous résigner, même dans l’attente.


B. Un appel à lutter pour la justice

La veuve représente les plus vulnérables de la société — une femme seule, sans pouvoir, sans statut. Elle insiste pour obtenir justice, face à un système indifférent.

Ce texte résonne avec les luttes actuelles pour les droits humains, la justice sociale, ou l’environnement. Il nous rappelle que :

  • la voix des plus faibles mérite d’être entendue ;
  • l’acharnement pour le bien peut porter du fruit, même dans un monde injuste ;
  • nous avons un rôle à jouer, comme croyants, en participant à la recherche de la justice.


C. Un avertissement contre l’indifférence des puissants

Dans la parabole, le juge ne craint ni Dieu ni les hommes : il incarne l’égoïsme, l’arrogance, l’indifférence.

Ce personnage nous invite à faire un examen de conscience :

  • Sommes-nous sensibles aux cris des autres ? Sommes-nous compatissants ?
  • Fermons-nous les yeux sur les injustices qui nous entourent ?
  • Avons-nous aussi tendance à "laisser faire", sauf quand cela nous dérange personnellement ?


D. Une question de foi personnelle

La parabole se termine par une question provocante de Jésus (racontée par Luc) : « Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Cela pousse chacun à se demander :

  • Où en est ma foi ?
  • Suis-je fidèle dans la prière, même quand rien ne semble changer ?
  • Est-ce que je crois que Dieu agit, même quand je ne comprends pas quand ni comment ?


Luc 18, 9-14  - Parabole du Pharisien et du collecteur d’impôts

1) Qu’est-ce que ce texte de l’Evangile met en avant ? Quels comportements ? Quelles vertus ? Quelles valeurs ?

Lc 18, 9-14 : L’humilité (du collecteur d’impôts, qui reconnait ses failles, ses limites, sa pauvreté, son péché) et la lucidité par rapport à soi-même. 

A travers lui, c’est l’ouverture du coeur et l’honnêteté dans notre rapport à Dieu, qui sont donnés en exemple. 


2) Quelle « figure » de Dieu est invoquée dans ce passage ? Grâce à quels éléments (ou comparaison) ?


Lc 18, 9-14 : La figure d’un Dieu compatissant… attentif et compréhensif face à une repentance authentique : Dieu entend la confession du coeur, lorsqu’elle vraie et honnête. 

A travers, la foi du collecteur d’impôts, Jésus nous montre que cet homme croit en la miséricorde de Dieu. Il a confiance en la Grâce divine. 


La parabole met en relief le contraste entre l’orgueil du pharisien (plein de lui-même et de ses mérites) et l’humilité du collecteur d’impôt. Elle met en avant l’attitude « juste » de celui qui reconnait ses limites et son péché. Le pécheur est « justifié » par son humilité et sa foi, par la conscience de son péché et sa confiance en un Dieu compatissant.


Le Pharisien sert ici de contre-modèle : il a un ego fort, il est bardé de piété et d’oeuvres méritoire : jeûne et dime. Il se positionne en supériorité par rapport aux autres. Son « Dieu » est un Dieu comptable qui compte les points… un Dieu qui se fonde sur des critères moraux, pour distinguer parmi les humains. Ce « Dieu » est évidemment éloigné de Celui que présente Jésus. / En contraste, le collecteur d’impôts reconnait son indignité. Il est conscient de ses limites et de ses failles.


On a donc 2 façons de penser Dieu qui entrent en concurrence : le Dieu des œuvres, le Dieu-moral, le Dieu de la religion (celle du Pharisien)… en face du Dieu d’amour, du Dieu de grâce… qui accepte ceux qui se confient à Lui et qui inspire ceux qui s’ouvrent à Lui.


3) Que signifie être « juste » - ou être « justifié » (« rendu juste, déclaré juste ») - ou adopter une attitude juste, dans ce texte ?


Lc 18, 9-14 : La justice appartient à Dieu. Être juste, c’est être capable de se décentrer. 


Être justifié, c’est être reconnu dans la bonne relation avec Dieu / l’attitude juste vis-à-vis de Dieu. 

Il faut être dans une juste attitude (avoir une conscience éclairée) vis-à-vis de soi-même, et savoir se remettre en cause, pour être dans une juste attitude vis-à-vis de Dieu…. et des autres. 


Par ailleurs, si nous avons conscience de l’amour inconditionnel de Dieu et de sa miséricorde (envers nous), nous ne pouvons que vivre dans la compassion et la miséricorde pour les autres.


4) Qu’est-ce que « croire » au regard de ce passage ?


Lc 18, 9-14 : Croire, c’est faire confiance à la miséricorde de Dieu / croire en sa compassion, plutôt que de croire à nos mérites, à nos qualités ou notre propre justice. 


C’est croire en un Dieu qui nous accueille tels que nous sommes… un Dieu qui attend notre confiance et notre honnêteté… et non notre perfection.  


5) En quoi trouvez-vous que l’Evangile est « renversant » ?… et appelle une transformation… un changement de mentalité ?


Lc 18, 9-14 : la parabole propose un renversement…

Lc 8,14 : « tout homme qui s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé ». Le collecteur d'impôts est déclaré « justifié », sans passer par aucun rituel pénitentiel. C’est la bonne nouvelle d’une justification gratuite et inconditionnelle. 


Jésus prêche un Évangile qui vient remettre en question la religiosité (le besoin de rites ou de sacrifices) et mettre en avant l’authenticité du cœur… la simplicité du cœur à cœur avec Dieu. 


Jésus nous invite ainsi à privilégier la relation de coeur à coeur avec Dieu… et à dépasser les habitudes ou les « satisfactions » religieuses.


D’autre part, la justice de Dieu nous donne la possibilité de progresser. Elle nous transforme… et nous rend meilleur. 


6) Qu’est-ce que ce texte peut encore nous dire, à nous /pour nous, aujourd’hui ?


Lc 18, 9-14 : Un des problèmes mis en avant par ce récit, c’est le comportement du Pharisien. Son souci, ce n’est pas seulement sa pratique religieuse, c’est son égo et son orgueil. C’est, fondamentalement, son besoin de se comparer aux autres.  En entrant dans cette comparaison, il se voit comme supérieur. Il devient critique et méprisant à l’égard d’autrui. 


Cela nous rappelle qu’il est inutile de se comparer aux autres… Car cela ne nous rend jamais heureux : Soit on risque de tomber dans l’auto-satisfaction, comme le Pharisien, qui manque de compassion et d’altruisme (de fraternité)… Soit on risque de s’auto-saboter, en ne s’estimant jamais à la hauteur des autres… en se dépréciant continuellement. 


Jésus nous invite, à plusieurs reprises dans l’évangile, à ne pas juger… à sortir du jugement vis à vis d’autrui. Cette acceptation des autres et des situations… permet de mener une « vie bonne » (sans comparaison inutile)… et d’être lucide sur notre condition humaine : personne n’est parfait !


Seule l’humilité permet de se remettre en question, d’avancer, de recevoir de Dieu et des autres, pour essayer de progresser… dans la voie de l’amour, de la vérité et de la justice. 


Autres pistes d’actualisation et de « résonance » pour cette parabole


A. La tentation de l’autojustification est toujours actuelle

Nous vivons dans une société où l’image et les apparences qu’on projette comptent énormément : réseaux sociaux, compétitions des images, soif de performance, dans les mondes médiatiques, politiques, et même parfois dans les milieux religieux.

Le pharisien est convaincu d’être juste. Il se concentre sur les apparences… et il se compare aux autres pour se rassurer, il parle beaucoup de lui dans sa prière, mais il ne dialogue pas vraiment avec Dieu. Cette attitude nous pousse à nous interroger :

  • Qu’en est-il pour nous ? Est-ce que je cherche (de différentes manières) à prouver que je suis "meilleur" que les autres ?
  • Ma relation à Dieu est-elle sincère, ou remplie de façade ?
  • Est-ce que je ne confonds pas, parfois, mes pratiques religieuses avec une foi vivante ?


B. L’humilité ouvre la porte à la Grâce (cf aussi Mt 5,3)

Le collecteur d’impôts reconnaît simplement qu’il est pécheur. Pas d’argument, pas de justification, pas de défense. Et c’est lui que Dieu justifie.

Cela nous rappelle que Dieu n’attend pas de nous des exploits spirituels, mais un cœur humble et sincère. Il ne rejette pas nos faiblesses ; au contraire, c’est souvent là (par elles) qu’il peut agir.

C. Un appel à une prière authentique

Cette parabole pose une question essentielle : Comment est-ce que je me présente devant Dieu ?

  • Avec un cœur plein de moi-même ?
  • Ou avec un cœur ouvert, vulnérable, vrai ?


Elle nous invite à une prière intérieure, silencieuse, sincère, comme celle du collecteur d’impôts, qui ne dit que quelques mots, mais des paroles authentiques / véridiques qui touchent le cœur de Dieu.

D. Une remise en cause des fausses hiérarchies religieuses

À l’époque de Jésus, le pharisien était un modèle de piété, le collecteur d’impôt était méprisé. Mais Jésus renverse les rôles : Ce n’est pas le plus "religieux" qui est juste, mais celui qui se sait pauvre devant Dieu.

Ce renversement nous invite à :

  • Ne jamais juger trop vite les autres.
  • Repenser nos critères humains de « piété » ou de « valeur ». Et à dépasser les étiquettes ou les catégorisations… pour sortir du jugement. 
  • Reconnaître que Dieu regarde le cœur, et non le statut, ni les apparences.


Luc 18, 15-17 - L'exemple des enfants

1) Qu’est-ce que ce texte de l’Evangile met en avant ? Quels comportements ? Quelles vertus ? Quelles valeurs ?


Lc 18, 15-17 : C’est l'intentionnalité qui compte, l'ouverture du cœur.

L'enfant est un être fragile et dépendant, mais justement il est ouvert aux autres et à Dieu. Sa dépendance et sa vulnérabilité en font un être disponible et à l’écoute. 


2) Quelle « figure » de Dieu est invoquée dans ce passage ? Grâce à quels éléments (ou comparaison) ?


Lc 18, 15-17 : L’image d’un Dieu à l'écoute des plus petits, un Dieu qui prend soin de tous, notamment de ceux qui s’ouvrent à sa présence. 


Jésus fait de l’enfant la figure du croyant. « Le royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux ». L'accès au divin n'est donc pas lier aux vertus ni aux mérites, mais à une attitude fondamentale : l’ouverture du cœur, la confiance, la disponibilité, la capacité à écouter et à suivre… tout ce qui caractérise l’enfance.


3) Que signifie être « juste » - ou être « justifié » (« rendu juste, déclaré juste ») - ou adopter une attitude juste, dans ce texte ?


Lc 18, 15-17 : L'attitude juste est comparé à celle de l'enfant, qui n'a pas de présupposés, qui a un esprit ouvert et à l'écoute, qui est prêt à la nouveauté et prêt à suivre celui qui l’appelle. 


4) Qu’est-ce que « croire » au regard de ce passage ?


Lc 18, 15-17 : Croire, c’est vouloir être en relation avec Dieu… c’est avoir la disponibilité de coeur nécessaire, et la liberté d’esprit, pour entrer en relation avec Lui. 


5) En quoi trouvez-vous que l’Evangile est « renversant » ?… et appelle une transformation… un changement de mentalité ?


Lc 18, 15-17 : ce passage de l’évangile met en avant (à travers l’exemple des enfants) « l’universalité » de la Bonne nouvelle de l’amour de Dieu. 


Dieu est du côté des humbles, des petits, des pauvres… 

A l’opposé du processus de « sélection naturelle », qui valorise les plus forts (les gagnants)… Dieu se préoccupe des plus vulnérables, de ceux qui se tournent vers Lui. 


Dieu accueille ceux qui savent que leur vie dépend de Lui et reçoivent le salut comme un cadeau immérité. 

Que ce soit le collecteur d’impôts ou l’enfant, ils reçoivent le salut gratuit de Dieu par leur attitude authentique et leur cœur sincère. 


Il n’y a donc pas besoin de « mériter » le salut. C’est donné et offert… et ce salut se reçoit dans la disponibilité de cœur, comme une Grâce. 


Jésus opère un renversement : Pour lui, l’accès à Dieu est barré à celui qui montre un égo trop fort. (Il n’est pas barré à cause d’une décision divine, mais à cause de l’attitude de l’homme.) 

Au contraire, l’humilité, la disponibilité de cœur et la confiance sont des conditions nécessaires à une prière authentique, à une relation possible avec Dieu.


6) Qu’est-ce que ce texte peut encore nous dire, à nous /pour nous, aujourd’hui ?


Lc 18, 15-17 : Dans une société de la rentabilité et de la performance, Jésus nous offre une autre manière de penser où ce qui compte, c’est d'entrer en « résonance » avec Dieu, avec les autres, et avec soi… dans la gratuité et l’authenticité… indépendamment de nos performances ou de nos mérites.


L’essentiel est accessible par le coeur !


Autres pistes d’actualisation et de « résonance » pour cet épisode 


A. La place des enfants dans la foi

À l’époque de Jésus, les enfants n’avaient ni pouvoir ni statut social. Ils étaient considérés comme sans importance dans les affaires religieuses. Jésus renverse cette perspective : les enfants ne sont pas à exclure ou à mettre de côté, ils sont au cœur du Royaume.

Aujourd’hui, ce passage nous interpelle :

  • Quelle place réelle donnons-nous aux enfants dans nos communautés, nos Églises ?
  • Écoutons-nous leur foi simple, leur regard, leur fraîcheur ?
  • Est-ce que nous les accueillons comme des témoins de Dieu, eux aussi ?


B. Une invitation à une foi simple et confiante

Quand Jésus dit qu’il faut "accueillir le Royaume comme un enfant", il ne parle pas d’infantilisme, mais d’une attitude intérieure :

  • La disponibilité / et la confiance totale d’un enfant envers celui qui l’aime.
  • L’humilité de celui qui reconnaît qu’il dépend d’un autre.
  • La capacité à s’émerveiller, à croire sans tout comprendre, à s’ouvrir simplement à l’amour.


Dans une époque où la foi peut être ébranlée par le doute, la critique, ou l’orgueil spirituel, ce passage nous invite à retrouver une foi plus pure, plus confiante, plus simple, plus vraie.

C. Ne pas faire obstacle à ceux qui cherchent Dieu

Jésus dit : « Ne les empêchez pas ». Il y a ici un avertissement très clair : parfois, nos attitudes, même bien intentionnées (comme celles des disciples), peuvent bloquer l’accès à Dieu pour d’autres.

Cela nous questionne :

  • Suis-je parfois un obstacle à la foi des autres ? Par mes préjugés ? Mon manque d’accueil ?
  • Est-ce que je crée un climat où chacun peut être accueilli et s’approcher de Jésus librement ?
  • Est-ce que je reconnais que le Royaume est donné, non mérité ?


Ce passage est aussi un appel à la tendresse et à l’inclusivité dans notre manière de vivre la foi. Le Royaume de Dieu n’est pas un club réservé aux sachants, aux savants ou aux parfaits : il est pour ceux qui reconnaissent qu’ils ont besoin d’amour, comme un enfant.


Autres textes bibliques… pour aller plus loin … sur la justification gratuite… (en lien avec Lc 18, 9-14)


Galates 3

6C'est ainsi qu'il est dit au sujet d'Abraham : « Il eut confiance en Dieu, et Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foi. » 7Comprenez-le donc : ceux qui vivent selon la foi, ce sont eux les enfants d'Abraham. 8L'Écriture a prévu que Dieu reconnaîtrait ceux qui ne sont pas Juifs justes à ses yeux à cause de leur foi. C'est pourquoi elle a annoncé d'avance à Abraham cette bonne nouvelle : « Dieu bénira tous les peuples de la terre à travers toi. » 9Abraham a cru et il fut béni ; ainsi, toutes les personnes qui croient sont bénies comme il l'a été.

10En revanche, ceux qui comptent sur l'obéissance à la Loi sont frappés d'une malédiction. En effet, l'Écriture déclare : « Maudit soit celui qui ne met pas continuellement en pratique tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi. » 11Il est d'ailleurs clair que personne ne peut être reconnu juste aux yeux de Dieu au moyen de la Loi, car il est écrit : « Celui qui est juste par la foi vivra. » 12Or, la Loi n'a rien à voir avec la foi. Au contraire, comme il est également écrit : « Celui qui met en pratique les commandements de la Loi vivra par eux. »

13Le Christ, en devenant objet de malédiction pour nous, nous a délivrés de la malédiction de la Loi. L'Écriture déclare en effet : « Maudit soit celui qui est pendu à un arbre. » 14C'est ainsi que la bénédiction promise à Abraham est accordée aussi à ceux qui ne sont pas Juifs grâce à Jésus Christ, et que nous recevons tous par la foi l'Esprit promis par Dieu.

Romains 3

21Mais maintenant, Dieu nous a montré comment il nous rend justes devant lui, et cela sans l'intervention de la Loi. Les livres de la Loi et des Prophètes l'attestent. 22Dieu déclare les êtres humains justes par la foi et la fidélité de Jésus Christ, il le fait pour tous ceux qui mettent leur foi en lui. Car il n'y a pas de différence entre eux : 23tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu. 24Mais Dieu, par sa grâce, les rend justes, gratuitement, par Jésus Christ qui les délivre de leur esclavage.


Philippiens 3

3C'est nous qui avons la vraie circoncision, car nous servons Dieu par son Esprit, nous mettons notre fierté en Jésus Christ et nous ne fondons pas notre confiance sur des privilèges humains. 4Pourtant, je pourrais aussi me réclamer de tels privilèges. J'aurais plus de raisons de le faire que qui que ce soit d'autre. 5J'ai été circoncis le huitième jour après ma naissance. Je suis Israélite de naissance, de la tribu de Benjamin, Hébreu descendant d'Hébreux. Pour l'obéissance à la Loi, j'étais pharisien, 6j'étais tellement passionné que je persécutais l'Église. Et pour mener une vie conforme à sa volonté, prescrite par la Loi, j'étais devenu irréprochable. 7Mais ces qualités que je regardais comme un gain, je les considère maintenant comme une perte à cause du Christ. 8Et je considère même toute chose comme une perte en comparaison de ce bien suprême : connaître Jésus Christ mon Seigneur, pour qui je me suis privé de tout avantage personnel ; je considère tout cela comme des déchets, afin de gagner le Christ 9et d'être parfaitement uni à lui. Je n'ai plus la prétention d'être reconnu juste grâce à la Loi. C'est par la foi du Christ que je suis juste, et je suis juste grâce à Dieu, en m'appuyant sur la foi. 

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